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Antonio Rosmini

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Antonio Rosmini
Philosophe

Dates 1797 - 1855
Antonio Rosmini
Tendance
Nationalité Italie Italie
Articles internes Autres articles sur Antonio Rosmini

Citation « Si l’on fait en sorte que les hommes ne puissent plus rien faire de ce qu’ils veulent, la société est une prison »
Interwikis sur Antonio Rosmini

Antonio Rosmini, né le 25 mars 1797 à Rovereto, dans l'actuelle région du Trentin-Haut-Adige et mort le 1er juillet 1855 à Stresa dans la province du Verbano-Cusio-Ossola, était un prêtre et un philosophe italien du XIXe siècle. Il a été béatifié le 18 novembre 2007 par Benoît XVI. Sa carrière illustre la défaite historique et politique des catholiques libéraux italiens. Son œuvre est souvent considérée comme une anticipation de certains aspects du concile Vatican II.

Biographie d'Antonio Rosmini

Issu de la noblesse aisée, il fait ses études à l'école publique. En août 1816, il passe les examens finals au lycée impérial en obtenant la mention « éminent » dans toutes les matières ainsi que l'appréciation: « doté d'une intelligence fulgurante ». A l'automne 1816, il commence à étudier la théologie à l'université de Padoue, d'où il sort diplômé le 23 juin 1822. Entre-temps, le 21 avril 1821, il a été ordonné prêtre par l'évêque de Chioggia.

En 1828, il fonde un nouvel ordre religieux, l'Institut de la Charité (aussi appelé ordre des Rosminiens ou Pères Rosminiani). Les membres peuvent être prêtres ou laïcs, et se consacrent à la prédication, à l'enseignement de la jeunesse, et aux œuvres de charité, qu'elles soient matérielles, morales ou intellectuelles. Ils s'implantent en Italie, en Angleterre, en Irlande, en France et en Amérique.

En 1830, l'abbé Rosmini publie sa première grande œuvre philosophique: Nuovo saggio sull’origine delle idee [Nouvel essai sur les origines des idées]. Le 2 février 1831, le cardinal Cappellari, grand ami de l'abbé Rosmini, monte sur le trône de Pierre sous le nom de Grégoire XVI.

En 1848, l’abbé Rosmini est chargé par le roi de Piémont-Sardaigne, Charles-Albert de Savoie, d’inciter le pape Pie IX à présider une confédération d’états italiens. Mais lorsque le gouvernement piémontais demande que le pape entre lui aussi en guerre contre l’Autriche, le père Rosmini renonce à sa mission diplomatique. Pie IX lui ordonne cependant de rester à Rome. On parle de lui comme prochain cardinal secrétaire d’état et, après la fondation de la République de Rome, comme premier ministre. Mais il refuse de présider un gouvernement révolutionnaire qui prive le pape de liberté. Le 24 novembre 1848, Pie IX s’enfuit à Gaète (au sud de Rome). L'abbé Rosmini le suit. Mais il tombe rapidement en disgrâce, car en désaccord avec la ligne politique du cardinal Giacomo Antonelli, qui veut que le pape soit soutenu par des armées étrangères. En 1849, il prend congé de Pie IX..

Deux de ses ouvrages, Les Cinq blessures de la Sainte Église et La Constitution de la justice sociale, suscitent à l'époque une opposition, notamment de la part des Jésuites ; ils sont placés à l'Index en 1849. Rosmini fait acte de soumission à Rome et se retire à Stresa, sur les bords du Lac Majeur, où il meurt six ans plus tard. En 1887, le Saint-Office condamne 40 propositions tirées de ses écrits.

Un personnalisme libéral

C’était un esprit libéral à une époque – le milieu du XIXe siècle – où pour l’Église, libéralisme rimait avec satanisme. Dans son livre Philosophie de la politique, le philosophe fait part de son admiration pour La démocratie en Amérique, le chef-d’œuvre de son contemporain Alexis de Tocqueville.

La liberté a été donnée par Dieu à l’homme « pour qu’il puisse être l’auteur de son propre bien ». Le gouvernement le meilleur sera celui qui garantira l’usage de plus grande liberté possible. La liberté est indivisible : elle ne saurait dominer dans un domaine de la société et être mise à l’écart dans un autre. La libre concurrence et la liberté de commerce sauvent la société civile de toutes les injustices du gouvernement. Ainsi écrit-il dans La Costituzione secondo la giustizia sociale : « C’est une très sage maxime anglaise que l’État ne doit jamais se faire entrepreneur de spéculations qui appartiennent par leur nature, à l’industrie privée. »

Le lien entre liberté et propriété est au centre de sa philosophie. La propriété est le principe général selon lequel il faut déterminer tous les droits.

« La propriété – écrit-il dans 'Philosophie du droit' – exprime vraiment cette union étroite entre un objet et une personne. […] La propriété est le principe d’où dérivent les droits et les devoirs juridiques. La propriété constitue une sphère autour de la personne, dont celle-ci est le centre: personne d’autre ne peut entrer dans cette sphère ».

Le respect de la propriété d’autrui est le respect de la personne d’autrui. La propriété privée est un instrument de défense de la personne contre l’envahissement par l’état.

L’église doit être libre dans sa foi, dans sa morale, dans son culte, dans sa discipline, dans sa charge pastorale et bien se garder des tentations constantiniennes et temporelles d’immixtion entre le trône et l’autel. En se montrant hostile à la liberté et à la civilisation des peuples, l’Église, en vérité, a trahi sa propre nature.

La personne et l’état : la première est faillible, le second n’est jamais parfait. L’État est un ennemi de la liberté lorsqu’il dépasse son rôle. Le perfectisme est dangereux comme il l'exprime dans "Philosophie de la politique" (1839):

« Le perfectisme – c’est-à-dire ce système qui estime que la perfection est possible dans les choses humaines et qui sacrifie les biens présents à la perfection future que l’on envisage – est un effet de l’ignorance. Le perfectisme est un préjugé présomptueux selon lequel on juge trop favorablement la nature de l’homme, en se basant sur une pure hypothèse, sur un postulat inadmissible et avec un manque total de réflexion sur les limites naturelles des choses ».

Le perfectisme ignore le grand principe de la limitation des choses; il ne se rend pas compte que la société n’est pas composée d’anges confirmés dans la grâce, mais plutôt d’hommes faillibles. Il oublie que tout gouvernement est composé de personnes qui, étant des hommes, sont toutes faillibles.

Il insiste dans l’article « Il communisme e il socialismo » (1847) : « si l’on fait en sorte que les hommes ne puissent plus rien faire de ce qu’ils veulent, la société est une prison ».

Annexes

Publications

  • 2015, "Sulla libertà d’insegnamento", ("Sur la liberté d'enseignement"), Istituto Bruno Leoni Libri, Torino

Littérature secondaire

  • 1963, C. Riva, "Critica rosminiana al perfettismo politico" (Critique rosminienne au perfectionnisme politique", Humanitas
  • 1983, G. Campanini, "Antonio Rosmini e il problema dello Stato" ("Antonio Rosmini et le problème de l'Etat"), Morcelliana, Brescia
  • 1989, U. Muratore, dir., "Antonio Rosmini. Il discorso sull’uomo" ("Antonio Rosmini. Le discours sur l'homme"), Città Nuova, Roma
  • 1992, P. Zovatto, "Introduzione a Rosmini" (Introduction à Rosmini), Sodalidas, Stresa
  • 1996, M. Sgarbossa, "Antonio Rosmini: genio filosofico, profeta scomodo" ("Antonio Rosmini : génie philosophique, prophète mal à l'aise"), Città Nuova, Roma
  • 2000, Marie-Catherine Trigeaud-Bergey, La Robe de pourpre : Vie d'Antonio Rosmini, Éditions Bière, 330 p.
  • 2005, Carlos Hoevel, "Economía e instituciones en el pensamiento de Antonio Rosmini", Libertas, n°42, mai
  • 2010,
    • Umberto Muratore, "Rosmini per il Risorgimento" ("Rosmini pour la Renaissance"), Edizioni Rosminiane, Stresa
    • Salvatore Muscolino, "Persona e mercato. I liberalismi di Rosmini e Hayek a confronto" ("La personne et le marché. Le libéralisme de Hayek et de Rosmini en confrontation"), Rubbettino, ISBN 9788849826906

Articles connexes

Liens externes



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