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Georges Pompidou

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Georges Pompidou (5 juillet 1911 - 2 avril 1974) fut un haut fonctionnaire et homme d'État français, président de la République française du 20 juin 1969 au 2 avril 1974.

Fils d'enseignants et petit-fils de familles paysannes cantaliennes très modestes, il est reçu à l'École normale supérieure en 1931, et enseigne comme professeur de français, latin et grec. Il devient en 1958 directeur de cabinet du général de Gaulle, dont il fut un conseiller très proche après la Libération dans le Gouvernement provisoire. Il sera son premier ministre de 1962 à 1968.

Lors de la crise de mai 1968, il s'affirme comme un partisan de l'apaisement et de la négociation (accords de Grenelle le 27 mai).

Président de la République de 1969 à 1974, il relance la politique industrielle de la France (le pompidolisme industriel) et prépare la construction européenne. Il est favorable à la suppression totale des barrières douanières au sein de la CEE. Sous sa présidence est promulguée la loi du 3 janvier 1973, dite « loi Rothschild » (loi intégrée depuis dans le traité de Maastricht), qui empêche le gouvernement de s'endetter sans frais et sans fin (illusion monétaire). Il développe l'automobile au détriment des autres modes de transport. Sa politique relève globalement d'un certain libéralisme économique, qui s'intercalerait entre le caporalisme gaullien qui le précède, et la social-démocratie qui le suivra.

Erreur fréquente : Pompidou fut le promoteur de la maléfique loi du 3 janvier 1973, dite « loi Rothschild »

Selon une critique qui existe tant à gauche qu'à droite, cette loi aurait « soumis la France aux marchés financiers » en restreignant les conditions autorisant l'État à emprunter à la Banque de France.

Voir Erreur fréquente : il suffit de créer de la monnaie pour résoudre tous les problèmes

Citations

  • Mais arrêtez donc d'emmerder les Français ! Il y a trop de lois, trop de textes, trop de règlements dans ce pays ! On en crève ! Laissez-les vivre un peu et vous verrez que tout ira mieux ! Foutez-leur la paix ! Il faut libérer ce pays ! (Georges Pompidou à Jacques Chirac, en 1966)
  • Comment se ruiner ? Par le jeu ? C'est le plus rapide. Par les femmes ? C'est le plus agréable. Par les technocrates ? C'est le plus sûr.
  • [Le CNRS,] c'est un énorme organisme ingouvernable. C'est une juxtaposition de coteries. C'est un rassemblement de chercheurs fonctionnarisés, qui s'installent dans leur fromage et y restent jusqu'à la retraite, sans autre souci que de s'adonner à leurs marottes, qu'elles débouchent ou non sur des découvertes... Ces gens-là dépensent de l'argent public sans aucun scrupule.
  • Les peuples heureux n'ont pas d'histoire, je souhaiterais que les historiens n'aient pas trop de choses à dire sur mon mandat.
  • Quand on a choisi le libéralisme international, il faut opter aussi pour le libéralisme intérieur. L’État doit donc diminuer son emprise sur l’économie au lieu de chercher perpétuellement à la diriger et à la corriger. (rapporté par son biographe Éric Roussel)
  • Vous avez pendant 50 ans vécu à l'abri de protections inadmissibles. Pendant 50 ans vous étiez tranquilles, chacun produisait sa petite affaire, sans savoir à quel prix de revient, et la revendait tranquillement avec son petit bénéfice. Il y avait de bonnes frontières douanières, il n'y avait aucune concurrence, et le client français était traité comme un client qui est obligé de payer ce qu'on lui donnait au prix qu'on demandait. Nous vivrons et l'économie française et les industriels et les commerçants français doivent vivre, désormais, dans la préoccupation permanente. Il s'agit de se dire qu'ils sont toujours menacés par la concurrence, qu'il faut toujours qu'ils fassent mieux, qu'il faut toujours qu'ils produisent à meilleur compte, qu'ils vendent la meilleure marchandise à meilleur prix et que c'est ça la loi de la concurrence et la seule raison d'être du libéralisme. Car si ce n'est pas ça, je ne vois pas pourquoi on se livrerait à ce genre de spéculation et pourquoi on prendrait tous ces risques et tous ces dangers. Nous serons donc en risque permanent ! Et le gouvernement en est parfaitement conscient. Son rôle est de diminuer ces risques parfois, mais son rôle n'est certainement pas d'inviter les gens à la paresse en leur créant de nouvelles protections. (novembre 1967)
  • Il y a eu déjà l’Europe des régions ; ça s’appelait le Moyen-Age, ça s’appelait la féodalité. (24 janvier 1974)
  • Dans le domaine économique, notre administration est la fille du gouvernement de Vichy. (...) La rage du contrôle était née de la pénurie des années 1940-1944. S'y ajoutait, à l'époque, la méfiance maurrassienne contre l'économie libérale. Or, parallélement, la Résistance sous sa forme administrative et politique se pénétrait de la même méfiance en partant d'une idéologie différente mais de réactions analogues. Depuis la fin de la guerre, des générations de fonctionnaires ont été formées dans l'esprit que l'intérêt général se confond non pas seulement avec la primauté de l'Etat mais avec l'interventionnisme étatique et la défiance à l'égard de l'entreprise privée. (Le noeud gordien, 1974)

Citations sur Georges Pompidou

  • « Il concilie la vision, c’est-à-dire la capacité à concevoir la France à un horizon de vingt ans, et la relation charnelle avec le pays. Les pieds dans la terre et la tête dans les nuages, c’est la force magique de Pompidou, homme de lettres appréciant tout autant un verre de vin rouge dans un bistrot du Cantal que la poésie et l’art contemporain. Il est le dernier à avoir su réconcilier l’élite et la France populaire. (...) De Gaulle est l’homme de la grande Histoire. Pompidou est le grand homme de la droite. » (Laurent Wauquiez, 2018)
  • « Pompidou, le nouveau premier ministre, n’avait pas la mine tourmentée ni les états d’âme de Michel Debré, mais une bonne trogne d’Auvergnat engraissé chez les Rothschild. Nouveau Guizot, il encourageait les Français à s’enrichir et rouler en bagnole, passant lui-même ses week-ends dans sa fermette rénovée à jouer au flipper avec les index pour les photographes de Paris Match, une gitane collée au coin des lèvres. » (Jean-Marie Le Pen, Mémoires, 2018)
  • « Georges Pompidou a laissé son nom dans l’histoire comme grand bâtisseur des champions nationaux dont la France est si fière quarante ans plus tard. (...) L’industrie française s’est construite sous de Gaulle et Pompidou en s’adossant à l’État. Le fameux colbertisme français. Un capitalisme d’État qui est encore aujourd’hui le régime de la Chine, du Japon ou de la Russie. » (Eric Zemmour, Un quinquennat pour rien, 2016)

Liens externes


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