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Leadership autocratique

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Un leader autocratique, à l'exemple du dictateur, prend toutes les décisions seul, et il les impose au groupe.

Rencontre du leader autocratique dans les autres théories de styles de leadership

En 1964, Robert Blake et Jane Mouton ont suggéré une grille managériale avec cinq styles différents de leadership (autocratique, paternaliste, démocratique, collégial, nonchalant) basés sur l'intérêt que le leader accorde soit à ses employés, soit à la production. Douglas McGregor (1960) décrit le leader autocratique comme le manager de sa "Théorie X" avec le même ensemble d'hypothèses théoriques que la management scientifique de Frederick W. Taylor et d'Edgar Schein (1988) dans son modèle de l'homo-oeconomicus rationnel.

Rensis Likert (1961), souligne que le style de leadership autocratique est un système d'exploitation autoritaire où le pouvoir et la direction s'exercent de haut en bas, où les menaces et les punitions sont employées, où la communication est mauvaise et dont le travail d'équipe est quasi non existant. Le modèle normatif du leadership de Vroom-Yetton avance les avantage du leader autocratique dans le cadre de la prise de décision. Tannenbaum et Schmidt (1957) ont placé le style de leadership autocratique sur une extrémité d'un continuum. Ils formulent l'avis que les dirigeants autoritaires prennent des décisions fermes et les dictent aux subordonnées sans les inviter à formuler des suggestions.

Caractéristiques du leadership autocratique

Les leaders autocratiques contrôlent et adoptent une approche très directive. Ils suivent personnellement un code très strict de règles et de procédures, et ils attendent que les autres s'y conforment. Ils peuvent être considérés comme des tyrans qui n'ont aucun désir de prendre soin ou de comprendre leurs subordonnés tant que les tâches ou les missions sont accomplies. Les leaders autocratiques établissent des missions, généralement dans le vide sans préciser le pourquoi, et ils mettent sous pression leurs subordonnés pour qu'ils travaillent plus longtemps avec des tâches plus difficiles à réaliser. Leur credo est que "plus" est toujours "mieux". Les actions ou les activités qui nuisent aux tâches immédiates sont considérées comme nuisibles. Cette représentation peut sembler extrême, mais on peut facilement voir comment ce type d'environnement peut produire des contraintes organisationnelles importantes et un niveau de leadership stressant.

Caractéristiques du leadership autocratique Différences avec les autres formes proches du leadership autocratique
Il y a peu de commentaires tolérés provenant des membres du groupe mais ils sont toutefois possibles Dans les formes du leadership dictatorial, par exemple, aucun bruit n'est admis sur l'ordre donné. Dans le leadership autoritaire, les commentaires et les avis sont acceptés par le leader dans la mesure où ils ne remettent pas en cause sa notoriété ou son autorité.
Le leader prend souvent les décisions seul Si le dictateur donne l'apparence de donner des ordres en solitaire, il s'appuie en fait sur un système (politique) qui lui permet de structurer ses ordres à des niveaux profonds et indirects de la société.
Le leader commande toutes les méthodes et les processus de travail Comme son nom l'indique, le dictateur dicte. Il s'attache moins à l'application détaillée de ses ordres qu'à la vision générale des méthodes à appliquer.
Les membres du groupe sont rarement conviés aux décisions des tâches importantes Sous la dictature, les gens ne sont pas là pour décider mais pour appliquer les ordres dits "supérieurs".
Le leader autocratique instaure une relation verticale à sens unique Dans le leadership dictatorial, il y a également une hiérarchie verticale mais avec la particularité d'être multi-niveaux avec des intermédiaires qui sont soit des leaders autoritaires ou directifs.
Il adopte une position hautaine vis à vis de ses subordonnés et sans doute avec prétention. Très souvent, le leader paternaliste se comporte aussi avec condescendance mais avec une touche de bienveillance
Il n'écoute pas les idées des autres, ni ne permet d'initiatives de leur part

Robert Maxwell[1] illustre assez bien le profil du leader autocratique. Il affirmait que les conseils d'administration doivent toujours contenir un nombre impair d'administrateurs, et avec trois, c'était déjà trop.

Bilan comparé des avantages et des inconvénients du leadership autocratique

Les avantages et les désavantages du leadership autocratique sont nombreux.

Avantages du leadership autocratique

Le leadership autocratique peut être bénéfique dans certains cas. Par exemple lorsque des décisions doivent être prises rapidement, sans consultation avec un grand nombre de personnes. Certains projets nécessitent un leadership fort pour faire avancer les choses rapidement et efficacement.

Quand le chef est la personne qui a le plus de connaissances dans le groupe, le style autocratique peut conduire à des décisions rapides et efficaces. Dans de telles situations, un leader fort qui utilise un style autocratique peut prendre en charge le groupe, assigner des tâches aux différents membres et fixer des délais solides pour des projets à terminer.

Dans les situations qui sont particulièrement stressantes, comme lors de conflits militaires, les membres du groupe ou de la communauté peuvent préférer un style autocratique.

Inconvénients du leadership autocratique

Bien que le leadership autocratique puisse être bénéfique à certains moments, il y a aussi de nombreux cas où ce style de leadership puisse être problématique.

Le leader autocratique peut altérer le moral du groupe dans certains cas. Il utilise le pouvoir comme d'une arme de coercition. Il s'octroie les moyens de déformer et de contrôler la communication. Aussi, l'ambiance du groupe est très vite délétère. Les gens qui abusent d'un style de leadership autocratique provoquent souvent un ressentiment parmi les membres du groupe. Le leadership autocratique engendre une attitude hostile. Il arrive souvent, alors que l'absentéisme s'élève et que des conflits apparaissent.

Bien que le leadership autocratique puisse se caractériser, au commencement, par une productivité élevée, il a pour effet induit une résistance d'opposition qui limite la production. La qualité du travail se détériore. La performance au final est amoindrie. La productivité s'affaiblit. La productivité augmente quand le leader est présent mais elle disparait quand il est absent. Le style de leadership autocratique semble améliorer la performance des travailleurs dans des tâches relativement simples mais les résultats ne sont pas si évidents pour des travaux complexes.

Le style du leadership autocratique crée des comportements faussement conformistes, des "Oui Monsieur !", avec des répercussions sur la faiblesse de la créativité et de l'innovation. Parce que les leaders autocratiques prennent des décisions sans consulter le groupe, les membres du groupe peuvent ne pas aimer être considérés comme étant incapables d'apporter des idées nouvelles. Puisque les leaders autocratiques ont tendance à négliger les connaissances et l'expertise que les membres du groupe pourraient apporter à la situation. Par désillusion ou par manque de motivation, les employés se contentent ou se résignent à respecter les règles, d'appliquer les procédures à la lettre, de compléter les formulaires administratifs d'un leadership bureaucratique. Les employés ont aussi peur de prendre des responsabilités parce que, ce faisant, ils risquent de commettre des erreurs punissables qui conduirait à une rétrogradation de leur statut.

Annexes

Notes et références

    • T. Clarke, 1992, "The business descent of Robert Maxwell”, Media, Culture & Society, Vol 14, n°3, pp463-473
    • T. Clarke, 1993, "Case study: Robert maxwell: master of corporate malfeasance", Corporate Governance: An International Review, Vol 1, n°3, pp141-151

Bibliographie

  • 1975, Timothy G. Plax, Lawrence B. Rosenfeld, "Personality determinants of autocratic and democratic leadership", Speech Monographs, Vol 42, n°3, August, pp203-208
  • 1986, George B. Graen, Terri A. Scandura, Michael A. Novak, "When managers decide not to decide autocratically: An investigation of leader–member exchange and decision influence", Journal of Applied Psychology, Vol 71, pp579–584
  • 1988, J. Nicholls, "The Transforming Autocrat", Management Today, March, pp114–118
  • 1996, H. K. Luthar, "Gender differences in evaluation of performance and leadership ability. Autocratic vs. democratic managers", Sex Roles, 35(5–6), pp337–361
  • 1998, Bruce Baker, "The class of 1990: How have the autocratic leaders of sub- Saharan Africa fared under democratisation?", Third World Quarterly, Vol 19, n°1, March, pp115-127
  • 2004,
    • D. De Cremer, C. Hart, S. Jepson, Mark Van Vugt, "Autocratic leadership in social dilemmas: A threat to group stability", Journal of Experimental Social Psychology, Vol 40, pp1-13
    • Justin J. Gustainis, "Autocratic Leadership", In: James M. Burns, George R. Goethals, Georgia J. Sorenson, dir., "Encyclopedia of Leadership", Sag, pp68–72
  • 2013, Steffen R. Giessner, Michael A. Hogg, David E. Rast III, "Self-uncertainty and Support for Autocratic Leadership", Self and Identity, Vol 12, n°6, November, pp635-649

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