https://www.wikiberal.org/api.php?action=feedcontributions&user=Sagamore&feedformat=atomWikiberal - Contributions [fr]2024-03-28T09:04:00ZContributionsMediaWiki 1.37.1https://www.wikiberal.org/index.php?title=Friedrich_Hayek&diff=72695Friedrich Hayek2010-06-13T19:44:33Z<p>Sagamore : /* Voir aussi */ Liens externes</p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Friedrich August von Hayek<br />
| type = [[:Catégorie:Économistes|Économiste]], [[:catégorie:philosophes|Philosophe]]<br />
| dates = [[1899]] - [[1992]]<br />
| image = [[Image:Friedrich-hayek1.jpg|right|200px|Friedrich von Hayek]]<br />
| tendance = [[Libéral conservateur]], [[Libéraux classiques|Libéral classique]]<br />
| nationalité = {{Autriche}} puis {{Royaume-Uni}}<br />
| citation = « Laisser la [[loi]] aux mains de gouvernants élus, c'est confier le pot de crème à la garde du chat. »<br />
| Catallaxia = [[:ca:Friedrich A. Hayek|Catallaxia]]<br />
| Librairal = [[:ll:Friedrich A. Hayek|Librairal]]<br />
}}<br />
<br />
'''Friedrich Hayek''', né '''Friedrich August von Hayek''', (Vienne, Autriche, [[8 mai]] [[1899]] - Fribourg-en-Brisgau, Allemagne, [[23 mars]] [[1992]]) est un [[économie|économiste]] et philosophe de l'[[école autrichienne]], promoteur du [[capitalisme]] contre le [[socialisme]] ou toute forme d'[[étatisme]] trop entreprenante et qui ne respecterait pas la ''[[Rule of Law]]''. Il a reçu le [[Prix Nobel d'économie]] en [[1974]] pour ses travaux sur la théorie de la conjoncture.<br />
<br />
Il s'est intéressé à de nombreux champs de la connaissance humaine, comme l'économie, le droit, la psychologie<ref>Ses travaux en Psychologie publiés en [[1952]] sont à la base, avec ceux de Donald Hebb, de la théorie du [[connexionnisme]], théorie qui a de fortes implications sur l'avancée de l'intelligence artificielle ainsi que la théorie du [[constructionnisme]], faisant le pont entre le processus cognitif de l'individu et l'ordre spontané de la société</ref>, la philosophie ou la science politique. Il reste en particulier très connu pour ses ouvrages de philosophie sociale comme ''[[La Constitution de la liberté]]'' (1960) ou ''[[Droit, législation et liberté]]'' (1973-1979), ouvrages fondateurs du [[libéralisme]] contemporain et dans lesquels il défend la notion d'[[ordre spontané]]. Il a également écrit l'ouvrage à succès ''[[La Route de la servitude]]'' en [[1945]].<br />
<br />
== Biographie ==<br />
Il nait à Vienne au tournant du siècle, dans une famille d'intellectuels. Son père était médecin et botaniste, son grand-père maternel professeur de droit constitutionnel et il était cousin de Ludwig Wittgenstein par sa mère. Esprit précoce, il est surnommé par ses camarades ''Lex'' comme Lexicon pour ses connaissances extrêment larges<ref>''The Cambridge companion to Hayek'', p.32</ref>. Il se fait cependant mal au climat rigide du ''Gymnasium'' autrichien. <br />
<br />
Il sert comme soldat lors de la première guerre mondiale à partir de 1917 sur le front italien puis rejoint en 1918 l'université de Vienne. Il y obtient son doctorat en droit en 1921 et en sciences politiques en 1923. Il est déjà intéressé par de nombreux domaines de la connaissance et étudie l'économie et la psychologie. Il conservera ce souci d'éclectisme toute sa vie et écrivit dans ''[[La Route de la servitude]]'' : « personne ne saurait être un grand économiste en étant seulement économiste et je suis même tenté d'ajouter qu'un économiste qui n'est qu'économiste peut devenir une gêne, si ce n'est un danger. » C'est dans ces années là qu'il se rapproche des idées libérales, par la fréquentation du fameux séminaire privé du principal [[école autrichienne|économiste autrichien]] de l'époque, [[Ludwig von Mises]], aux côtés de [[Fritz Machlup]]. Il suit également les enseignements de [[Friedrich von Wieser]] et lit sous la direction de Mises les principaux ouvrages de [[Carl Menger]] et d'[[Eugen von Böhm-Bawerk]].<br />
<br />
Il commence à travailler auprès de Ludwig von Mises puis rejoint l'université de New-York où il effectue des recherches post-doctorales<ref>''The Cambridge Companion to Hayek'', 2007, p.15</ref>. Il y rencontre son compatriote [[Joseph Schumpeter]] ou l'économiste américain [[Irving Fisher]].<br />
<br />
De retour en Autriche, il travaille pour le gouvernement autrichien, l'aidant à résoudre les questions économiques afférentes au traité qui met fin à la Première Guerre mondiale. Il se marie en 1926. En 1927, il fonde avec [[Ludwig von Mises]] l'institut autrichien de la conjoncture (''Österreichische Konjunkturinstitut''). Il le dirigera jusqu'en 1931. En 1929, il devient professeur en économie à l'université de Vienne et publie ''Geldtheorie und Konjunkturtheorie''. Il acquiert par là une certaine notoriété.<br />
<br />
Remarqué par le directeur du département d'économie de la [[London School of Economics]], [[Lionel Robbins]], il est invité par ce dernier à y donner une série de quatre conférences en 1931. Le succès est tel qu'il se voit offrir en 1932 la ''Tooke Chair of Economic Science and Statistics'' à la LSE<ref>''The Cambridge Companion to Hayek, p.39</ref>. Il poursuit pendant les années 1930 ses travaux sur la [[cycle|théorie du cycle]], dans lesquels il approfondit la position [[école autrichienne|autrichienne]]. Il s'oppose avec force sur ce sujet avec la théorie défendue par [[John Maynard Keynes]] à Cambridge, mais c'est la vision keynésienne qui l'emporte, au moins temporairement, dans l'opinion publique. <br />
<br />
Il publie en [[1931]] ''Prices and Production''. Sur les conseils de [[Gottfried Haberler]], il s'intéresse aux idées de [[Karl Popper]], qu'il fait en partie siennes. En 1935, il réfute les arguments des tenants du socialisme de marché ([[Oskar Lange]]) dans le [[débat sur le calcul économique en régime socialiste]] avec la parution du recueil ''Collectivist Economic Planning: Critical Studies on the Possibilities of Socialism''.<br />
<br />
Il acquiert en [[1938]] la nationalité britannique. La même année, il participe au [[Colloque Walter Lippmann]] qui réunit à Paris de nombreux intellectuels libéraux, désireux de « refonder » le [[libéralisme]].<br />
<br />
Face à la montée du socialisme, du planisme et du militarisme, il écrit plusieurs articles dans lesquels il dénonce les dangers que cette route représente<ref>En avril 1938, il publie "Freedom and the Economic System", puis développe sa pensée dans les ''Public Policy Pamphlets'' des Presses Universitaires de Chicago en 1939.</ref>. Il synthétise sa réflexion sur la question dans son ouvrage majeur de [[1944]], ''[[La Route de la servitude]]''. Dans ce manifeste du [[libéralisme]] du XX{{e}} siècle qui est encore un best-seller aujourd'hui, il montre comment l'emballement [[totalitarisme|totalitaire]] qui ravage l'Europe des années 1940 est la conséquence directe des idées [[collectivisme|collectivistes]] qui ont prévalues durant l'entre-deux guerres, à rebours des explications du totalitarisme comme nécessaire dégénérescence du [[capitalisme]]. Pour Hayek, la socialisation de l'économie et l'intervention massive de l'État sur le marché débouchent sur la suppression des libertés individuelles; il n'existe pas de différence de nature mais seulement de degré entre le communisme et son imitateur le nazisme, entre socialisme et totalitarisme. C'est un succès commercial traduit en 20 langues et ayant connu plus de 30 rééditions aux États-Unis. Son édition abrégée dans le Readers' Digest en 1945 toucha environ 600 000 lecteurs américains et une édition en images est même réalisée<ref>{{en}}[http://www.mises.org/books/TRTS/ The Road to Serfdom in cartoons]</ref>.<br />
<br />
Dans la dynamique de son engagement « politique », il fonde en [[1947]] la [[Société du Mont-Pèlerin]], dont il sera le président jusqu'en [[1961]], passant le relais à l'[[ordolibéralisme|ordolibéral]] [[Wilhelm Röpke]]. En 1950, il quitte la LSE pour l'université de Chicago. Refusé au département d'économie, il enseigne finalement les « social thoughts ». Sa position n'était pas rémunérée mais il était financé par des mécènes comme le ''Liberty Fund''. <br />
<br />
Après le succès médiatique (essentiellement aux [[États-Unis|USA]]) de ''La Route'' et la notoriété de propagandiste qui lui colle à la peau, Hayek essaye de regagner l'estime du monde universitaire et se concentrera sur des questions épistémologiques: en [[1952]], l'''Ordre sensoriel'' ou ''The Counter-revolution of science'', après le « virage » [[Karl Popper|poppérien]] de [[1936]] ("Economics and Knowledge", dans ''[[Individualisme et ordre économique]]''), développeront ses idées de limitation de la raison individuelle, dans la filiation des [[Lumières écossaises]].<br />
<br />
En [[1960]], ''[[La Constitution de la liberté]]'' reprend de manière plus positive le cadre normatif (''[[Rule of Law]]'', [[état de droit]]) qui sous-tend un ordre politique libéral.<br />
<br />
De retour en Europe, il enseigne à Fribourg-en-Brisgau de 1962 jusqu'à sa retraite. Il profite de ces années pour écrire la trilogie des ''[[Droit, législation et liberté]]'', tout en intégrant pleinement le paradigme évolutionniste (troisième terme entre nature et culture) que les articles des ''Studies...'' avaient préparé, lui permet d'affiner son vocabulaire ([[catallaxie]], [[ordre|kosmos et taxis]], [[nomos]]/[[thesis]], [[démarchie]]) et de constituer une sorte de somme de sa pensée; ''son'' dernier ouvrage, ''[[La Présomption fatale]]'', est une variation sur le thème de la réfutation du [[socialisme]].<br />
<br />
En [[1974]], il reçoit le Prix Nobel en économie (en même temps que le socialiste Gunnar Myrdal), pour ses travaux des années 1930 sur la théorie du cycle. De plus en plus reconnu, il reçoit en 1991 la Presidential Medal of Freedom, plus haute récompense civile américaine.<br />
<br />
'''Consulter la [[Friedrich August von Hayek (Bibliographie)|liste des œuvres de Friedrich August von Hayek]].'''<br />
<br />
== Pensée ==<br />
{{Forum<br />
|lien1=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=32427 Hayek gratuit] {{for}}<br />
|lien2=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=29625 [[Michel Foucault]] recommande Hayek] {{for}}<br />
|lien3=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=29084 Critique du nationalisme chez Hayek] {{for}}<br />
|lien4=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=29685 Essais De Philosophie, De Science Politique Et D'économie] {{for}}<br />
|lien5=<br />
|lien6=<br />
}}<br />
=== Epistémologie ===<br />
Son refus de la planification est également enrichi et étayé par ses réflexions épistémologiques sur l'ordre sensoriel. D'après Hayek, la perception du monde que capte chaque individu est nécessairement insuffisante à saisir la réalité dans toute sa [[complexité]]. De ce fait, comment des gouvernants pourraient-ils légitimement et scientifiquement intervenir dans les choix économiques des individus ? <br />
<br />
Contre les [[constructivisme|constructivistes]] de gauche et de droite, le philosophe et économiste a livré un combat qui se situe également sur le plan juridique et institutionnel. A la suite d'[[Adam Ferguson]] et des autres auteurs phares des [[Lumières écossaises]], [[Friedrich Hayek|Hayek]] a montré sa préférence pour des instances "résultant de l'action des hommes, mais non de leurs desseins". Selon lui, la meilleure garantie pour la préservation de la liberté et le maintien d'une société civilisée réside dans la défense d'un [[ordre spontané]] qui permet "la mise en ordre de l'inconnu", et n'émanant pas d'un cerveau planificateur - sans pour autant se confondre avec une sorte d'organisme naturel. Hayek s'inscrit donc dans une logique évolutionniste, qu'il oppose au [[constructivisme]] socialiste et conservateur. C'est aussi pourquoi il considère que l'ordre juridique ne peut découler du droit public, mais ne peut être que la forme évolutive prise par le droit privé dans son continuel processus d'essais et d'erreurs.<br />
<br />
=== Economie ===<br />
Ses thèses sur le malinvestissement et le rôle du crédit dans le développement des crises économiques s'opposent au [[John Maynard Keynes|keynésianisme]] : il cherche à montrer comment les politiques keynésiennes de [[croissance économique]], basées sur l'utilisation du [[budget]] public et des [[agrégat]]s, produisent sur le long terme à la fois [[inflation]], stagnation économique et [[chômage]] (telle la [[stagflation]] des années 1970).<br />
<br />
Développant [[la théorie des fluctuations économiques]] (vision « autrichienne » des cycles) déjà esquissée par [[Ludwig von Mises]], il soutient que les [[crise]]s économiques sont provoquées par les politiques monétaires expansionnistes des [[banque]]s centrales et que la seule façon d'en sortir est de laisser jouer les forces du [[marché]]. L'économie se trouve comparée dans cette théorie à la nature, son fonctionnement repose alors sur des lois, comme dans les sciences dures. La meilleure solution pour Hayek sera donc de laisser l'économie suivre sa tendance naturelle qui fonctionnne parfaitement seule.<br />
<br />
Il s'oppose aux intellectuels socialistes ou constructivistes, qui croient que l'on peut refaire le monde à partir d'un projet de société théorique. Plus généralement, il combat toutes les idées affirmant qu'il est possible et souhaitable d'agir sur l'[[économie]] au nom de l'[[intérêt général]], dont il récuse l'existence (cf. ''[[Droit, législation et liberté]]'', vol. II). Il cherche à expliquer notamment comment l'intervention étatique dans le marché ne génère qu'[[inflation]], [[chômage]], récession ou dépression.<br />
<br />
Friedrich Hayek a eu une influence considérable sur de nombreux économistes et chercheurs en sciences sociales, comme par exemple [[Israel Kirzner]]. En France, il est représenté par l'école libérale aixoise ([[Jacques Garello]], [[Jean-Pierre Centi]], [[Gérard Bramoullé]]) et l'école libérale parisienne ([[Pascal Salin]], [[Henri Lepage]], [[Bertrand Lemennicier]]). A Montpellier, le regretté professeur de Droit, [[Christian Mouly]] présenta son apport scientifique.<br />
<br />
=== Politique ===<br />
[[Image:20050112-hayek.jpg|left|270px]]Comme la plupart des libéraux depuis [[Alexis de Tocqueville|Tocqueville]], Hayek considère que la [[démocratie]] est un moyen, et non une fin en soi : « Que dans le monde occidental, le [[suffrage universel]] des adultes soit considéré comme le meilleur arrangement, ne prouve pas que ce soit requis par un principe fondamental » (dans ''Constitution de la liberté''). Elle a uniquement l'avantage de permettre l'alternance [[politique]] sans violence. Elle se doit cependant d'éviter la démagogie et l'atteinte aux droits individuels qui résulterait d'un débordement inconsidéré de la [[démocratie]] hors du champ restreint où elle doit s'appliquer.<br />
<br />
Définissant ce qui sépare le régime démocratique du [[libéralisme]], il note :<br />
<br />
::Le libéralisme exige que tout [[pouvoir]] - et donc aussi celui de la majorité - soit soumis à des limites. La démocratie conduit au contraire à considérer l'opinion de la majorité comme la seule limite aux pouvoirs gouvernementaux. La différence entre les deux principes apparaît avec évidence si l'on envisage ce à quoi ils s'opposent respectivement : le [[gouvernement]] autoritaire pour la démocratie, le [[totalitarisme]] pour le libéralisme.<br />
<br />
Il ajoute que la démocratie couplée à l'[[étatisme]], tend à devenir totalitaire. Il considère que les citoyens des sociétés occidentales ont cessé d'être autonomes en devenant dépendants des bienveillances de l'[[État]]. Il est néanmoins à noter que Hayek ne s'est jamais considéré comme un chantre de l'[[État minimal]]. Tout critique qu'il fut envers les politiques interventionnistes, il estimait que l'État était habilité à contrôler les poids et mesures, à lever des [[impôt]]s, à garantir la construction et l'entretien des routes, etc. De même, il était favorable à un revenu minimum ! <br />
<br />
Pour éviter la dérive totalitaire inhérente à la démocratie illimitée, Hayek propose un système baptisé « [[démarchie]] ». A côté d'une assemblée parlementaire uniquement chargée d'exécuter les vœux de la population (mais restreinte à la représentation des personnes ne dépendant pas de l'État), il juge indispensable d'instituer une sorte de Sénat, qui détiendrait l'exclusivité de la fonction législative (celle-ci étant réservée à l'élaboration de règles de conduite générales). Cette Chambre haute serait composée de "nomothètes" âgés de 45 à 60 ans, dont un quinzième serait renouvelable annuellement. Par ailleurs, une Cour constitutionnelle composée d'anciens membres de l'Assemblée législative couronnerait cette architecture institutionnelle.<br />
<br />
==Citations== <br />
{{Autres projets|<br />
catallaxia=Friedrich A. Hayek|<br />
librairal=Friedrich A. Hayek|<br />
}}<br />
* ''« Personne ne saurait être un grand économiste en étant seulement économiste et je suis même tenté d'ajouter qu'un économiste qui n'est qu'économiste peut devenir une gêne, si ce n'est un danger »'', in ''[[La Route de la servitude]]'';<br />
* ''« La liberté, laissée à chacun d'utiliser les informations dont il dispose ou son environnement pour poursuivre ses propres desseins, est le seul système qui permette d'assurer la mobilisation la plus optimale possible de l'ensemble des connaissances dispersées dans le corps social. »''<br />
* ''« L'économie de marché pourrait bien mieux développer ses potentialités si le monopole gouvernemental sur la [[monnaie]] était aboli. »''<br />
* ''« Il est significatif que l'argument le plus courant contre la [[concurrence]] consiste à dire qu'elle est ''aveugle''. Il est peut-être opportun de rappeler que pour les Anciens la cécité fut un attribut de la divinité de la [[justice]] »'', in ''[[La Route de la servitude]]'';<br />
* ''« Laisser la [[loi]] aux mains de gouvernants élus, c'est confier le pot de crème à la garde du chat. »''<br />
* ''« La justice n'a pas à considérer les conséquences des diverses transactions, mais à vérifier que les transactions elles-mêmes ont été loyales. »''<br />
* ''« La progressivité n'est rien de plus qu'une invitation ouverte à la discrimination. »''<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références|colonnes=2}}<br />
<br />
==Ressources==<br />
===Sites et instituts===<br />
* {{fr}}[http://www.fahayek.org/ L'Institut Hayek] (Europe francophone) et une [http://www.conscience-politique.org/2005/godefridiinterview.htm interview] (fév. 2005) de [[Drieu Godefridi]] responsable de l'association.<br />
* {{es}}[http://www.hayek.org.ar Fundación Friedrich A. von Hayek] ([[Argentine]])<br />
<br />
===Articles introductifs===<br />
* [[Raymond Aron]], [http://www.catallaxia.org/index.php?title=Friedrich_A._Hayek:La_pens%C3%A9e_hay%C3%A9kienne_selon_Raymond_Aron"La pensée hayékienne"]<br />
<br />
* [[Pierre Desrochers]], [http://www.quebecoislibre.org/990417-3.htm "Un phare dans la tempête"], ''[[Le Québécois libre]]'', n°35, [[1999]]<br />
<br />
* [[Gilles Dostaler]], [http://www.catallaxia.org/wiki/Friedrich_A._Hayek:Esquisse_de_biographie Esquisse d'une biographie de Hayek] sur Catallaxia<br />
<br />
* [[Philippe Manière]], [http://www.catallaxia.org/index.php?title=Friedrich_A._Hayek:Editorial_de_Philippe_Mani%C3%A8re "La Présomption Fatale"] (un hommage à Hayek pour les cent ans de sa naissance) sur Catallaxia.<br />
<br />
* [[Philippe Nemo]], [http://www.catallaxia.org/index.php?title=Friedrich_A._Hayek:Hayek_par_Philippe_Nemo "L'itinéraire intellectuel de Hayek"] sur Catallaxia<br />
<br />
'''[[Friedrich August von Hayek (Littérature secondaire)#Articles sur Internet|Plus d'articles...]]'''<br />
<br />
===Livres introductifs===<br />
* [[Bruce Caldwell]] [http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/0226091937/liberaux-21 ''Hayek's Challenge: An Intellectual Biography of F.A. Hayek''] ([[2005]]).<br />
* [[Alan Ebenstein]], [http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/0226181502/liberaux-21 ''Friedrich Hayek: A Biography''] ([[2003]]).<br />
* [[Gilles Dostaler]], [http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2707133841/liberaux-21 ''Le libéralisme de Hayek''] ([[2001]]). <small>Ce court essai critique propose une synthèse de l'œuvre et constitue une excellente introduction.</small><br />
* [[Philippe Nemo]], [http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2130414974/qid=1148637364/sr=1-8/ref=sr_1_10_8/171-5712088-3603439 ''La Société de droit selon F. A. Hayek''] ([[1988]]). <small>Présentation exhaustive de la théorie hayékienne. Un ouvrage indispensable à la bonne compréhension de ce qui fait l'originalité de l'économiste-philosophe.</small><br />
<br />
'''[[Friedrich August von Hayek (Littérature secondaire)#Livres|Plus d'ouvrages...]]'''<br />
<br />
===Critiques===<br />
<br />
Alain de Benoist [http://www.alaindebenoist.com/pdf/contre_hayek.pdf "Contre Hayek"] Une intéressante critique par le pape de la "nouvelle droite". (cf. [[Friedrich_August_von_Hayek_%28Litt%C3%A9rature_secondaire%29#Parcours_th.C3.A9matiques|liste des articles critiques]])<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
<br />
* [[Friedrich August von Hayek (Bibliographie)|Liste des œuvres de Friedrich Hayek]]<br />
* [[Libéraux classiques]]<br />
* [[Prix Nobel d'Économie]]<br />
* [[Hayekien]] et [[Salmahayekien]]<br />
<br />
=== Liens externes ===<br />
<br />
* Clip vidéo humoristique [http://www.dailymotion.com/video/xc5c82_hayek-contre-keynes-vostfr_fun Hayek contre Keynes] VOSTfr<br />
* Tableau comparatif humoristique entre Salma et Friedrich Hayek [http://www.csun.edu/~dgw61315/dgwhayek.html The Salma Hayek versus Friedrich Hayek Scorecard]<br />
<br />
=== Les portails ===<br />
<br />
{{Portail célébrités}}<br />
{{Portail économie}}<br />
{{Portail philosophie}}<br />
{{Portail politique}}<br />
{{Portail auteurs}}<br />
[[Catégorie:Libéraux classiques]][[Catégorie:Libéraux conservateurs]]<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Hayek, Friedrich}}<br />
[[Catégorie:Économistes]]<br />
[[Catégorie:Philosophes]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Salmahayekien&diff=72694Salmahayekien2010-06-13T19:37:43Z<p>Sagamore : </p>
<hr />
<div>[[Image:Salma.jpg|right|150px]]<br />
<br />
Un '''salmahayekien''' désigne, à titre humoristique, un [[hayekien]] – soit un disciple de Friedrich Hayek – en référence à la belle actrice Salma Hayek.<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
<br />
=== Liens internes ===<br />
<br />
* [[Friedrich Hayek]]<br />
* [[Hayekien]]<br />
<br />
=== Lien externe ===<br />
<br />
* [http://www.csun.edu/~dgw61315/dgwhayek.html The Salma Hayek versus Friedrich Hayek Scorecard]<br />
<br />
{{lexique}}</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Utilisateur:Sagamore&diff=72394Utilisateur:Sagamore2010-04-29T09:03:49Z<p>Sagamore : </p>
<hr />
<div>Pour me présenter...<br />
<br />
Il semblerait que je sois, au moins en partie (c'est à dire selon les sujets), ce que l'on appelle un [[libéral de gauche]] (qui n'est qu'un courant [[Nomenclature|parmi d'autres]] du [[libéralisme]]). Je m'intéresse de plus en plus au courant libéral désigné sous le nom d'[[ordo-libéralisme]] allemand, mais je ne fais que découvrir, et n'ai lu encore aucun livre à ce jour sur ce sujet.<br />
<br />
[[Utilisateur:Sagamore|Sagamore]] 29 avril 2010 à 11:03 (CEST)</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Nomenclature&diff=72393Nomenclature2010-04-29T09:00:24Z<p>Sagamore : vertu d'égoïsme</p>
<hr />
<div>{{Modèle:Article de qualité|date=21 mai 2009}}<br />
<br />
'''[[Anarcho-capitaliste]]''' : Se dit généralement de celui qui abolirait l'[[État]] et laisserait tout aux mains du [[marché]]. Voir ancap, autrichien, rothbardien, rockwellien, hoppéen, paléolibertarien, [[anarcho-capitalisme]].<br />
<br />
'''[[Ancap]]''' ou '''[[Anarcap]]''' : Abréviation d'anarcho-capitaliste.<br />
<br />
'''[[Autrichien]]''' : Disciple de l'[[École autrichienne]] d'Économie. Âpre défenseur du libre [[marché]] face à l'État en général et de l'[[étalon-or]] en particulier. Il est opposé à la mathématisation de la théorie économique. Ne pas confondre avec le gentilice. Il existe des sous-groupes par auteurs, aussi bien minarchistes qu'anarcho-capitalistes. Voir hayekien, rothbardien, misesien, rockwellien.<br />
<br />
'''[http://www.voidspace.org.uk/cyberpunk/bethke_cyberpunk.shtml Cyberpunk]''' : Titre d'un roman de [http://www.spedro.com/ Bruce Bethke]. Défenseur de la [[libre circulation]] de l'information. Opposé aux droits de propriété intellectuelle. Fervent défenseur des technologies de cryptage pour garantir la [[vie privée]], de l'argent électronique et, en général, de toutes les technologies digitales modernes. Ce courant a été fort favorisé, entre autres, par les romans de [[William Gibson]] et la revue ''[http://www.wired.com Wired]''. Voir extropien.<br />
<br />
'''[[Chicago Boys]]''' : Disciples de l'[[École de Chicago]]. Généralement minarchistes. Ils considèrent que l'État doit contrôler l'émission d'argent et les forces de l'ordre public, ainsi que les tribunaux. Ils défendent également quelques mesures distributives mineures. Ils prônent l'usage massif des mathématiques dans la théorie économique. Ne pas confondre avec le gentilice. Voir friedmanien.<br />
<br />
'''[http://www.angelfire.com/biz/martram/extropien_ca_tc.pdf Extropien]''' : Partisan d'un courant de pensée qui combine les visions objectiviste, cyberpunk, transhumaniste, misesienne et hayekienne, entre autres. Il soutient que seule l'action humaine est capable de créer un ordre et contrecarrer ainsi la tendance naturelle de l'univers au chaos, ou entropie. Fervent défenseur de la technologie. Se détache sa vision optimiste du potentiel de l'être humain. Voir [http://www.extropy.org Extropy].<br />
<br />
'''[[Friedmanien]]''' : Disciple du [[Prix Nobel d'Économie]] [[Milton Friedman]], de l'École de Chicago, le plus grand représentant de la [[théorie monétaire]] quantitativiste. Il est minarchiste et accepte l'intervention de l'État dans des cas comme les chèques ([[vouchers]]) pour l'éducation, ainsi que l'existence d'une [[Banque centrale]]. Ne pas confondre avec son fils [[David Friedman]], qui est anarchocapitaliste. Voir [[Chicago Boys]].<br />
<br />
'''[[Hayekien]]''' : Disciple du Prix Nobel d'Économie Friedrich A. von [[Friedrich Hayek|Hayek]] de l'École autrichienne. Tendance la plus modérée de l'École autrichienne. Fait grand cas de l'[[ordre spontané]] dans lequel le marché apporte ses solutions. Cet auteur fut disciple de [[Ludwig von Mises]] et exerça une grande influence sur le Premier Ministre conservateur [[Margaret Thatcher]]. Voir autrichien, libéral conservateur.<br />
<br />
'''[[Hoppéen]]''' : Disciple de [[Hans-Hermann Hoppe]], économiste de l'École autrichienne. C'est une surprenante variante des autrichiens anarcho-capitalistes. En absence d'idéal anarcho-capitaliste, il accepte comme moindre mal la [[monarchie]]. Il soutient que celle-ci est supérieure à la démocratie parce que le Roi, comme propriétaire ultime du royaume, est plus incité à protéger le territoire et ses habitants que le président d'une république, dont les incitants s'achèvent à la fin de son [[mandat]]. Voir autrichien, rockwellien.<br />
<br />
'''[[iFéministe]]''' : Partisan(e) d'un [[féminisme]] individualiste en opposition au féminisme collectiviste commun. Il (Elle) défend l'égalité des droits de toutes les personnes, répudie de manière véhémente la [[discrimination positive]]. Sortent du lot [[Wendy McElroy]] et [[Sunni Maravillosa]]. Voir [http://www.ifeminists.net/index.php iFeminists].<br />
<br />
'''[[Libéral]]''' : Terme général pour se référer à celui qui fait confiance au pouvoir du marché libre. Il englobe tous ceux qui se retrouvent dans ce lexique.<br />
<br />
'''[[Libéraux classiques|Libéral classique]]''' : Disciple des classiques britanniques, essentiellement [[Adam Smith]], [[John Locke]] et [[John S. Mill]]. Il défend un [[gouvernement]] limité avec [[séparation des pouvoirs]].<br />
<br />
'''[[Libéral conservateur]]''' : Partisan de combiner des critères libéraux dans des questions économiques avec des mesures conservatrices sur la plan social. Il défend un gouvernement limité, parfois même un [[État-providence]] modeste. Admirateur des révolutions menées par Margaret Thatcher et [[Ronald Reagan]]. Voir hayekien.<br />
<br />
'''[[Libertarien]]''' : Terme qui, aux États-Unis, est employé pour désigner les libéraux, puisque là-bas "libéral" signifie [[gauchiste]]. Il englobe aussi bien des minarchistes que des anarcho-capitalistes. Il existe des partis avec cette dénomination aux [[États-Unis]] et au Costa Rica, parmi d'autres. Ne pas confondre avec les [[libertaires]] gauchistes européens. Voir [[Parti libertarien (États-Unis)]].</p><br />
<br />
'''[[Liberventionniste]]''' : Terme péjoratif forgé par le paléolibertarien [http://www.antiwar.com/stromberg/s081002.html Joseph Stromberg] pour se référer aux auto-proclammés libéraux ou libertariens qui défendent l'interventionnisme militaire, ou qui adoptent des positions propres aux néoconservateurs. Il comprend quelques objectivistes.<br />
<br />
'''[[Minarchiste]]''' : Partisan d'un [[État minimal]], ou minarchie. Il considère que l'État doit se limiter à protéger les droits individuels basiques de la vie, de la propriété privée et de la liberté. Voir Chicago's boy, autrichien, misesien, objectiviste, randien.<br />
<br />
'''[[Misesien]]''' : Disciple de l'économiste [[Ludwig von Mises]], de l'[[École autrichienne]], maître de [[Friedrich Hayek|Hayek]] et de [[Murray Rothbard|Rothbard]], entre autres. Courant dominant parmi les autrichiens. [[Minarchiste]] proche de l'[[anarcho-capitalisme]]. Mises expliqua pourquoi une économie socialiste, en absence de prix du marché, ne pouvait fonctionner. Pour cette critique, il a dû fuir l'Autriche nazie vers les États-Unis. Voir autrichien, minarchiste.<br />
<br />
'''[[Néocon]]''' : Abréviation de néoconservateur.<br />
<br />
'''[[Néoconservateur]]''' : Partisan de la [[New Right]], au discours modérément libéral. Il accepte des interventions étatiques importantes dans l'éducation et la santé, en échange de réduction d'impôts et de contrôle de l'inflation. Il considère très important que l'État investisse dans la défense. Si, le plus souvent, les partisans du Néoconservatisme s'identifient pleinement avec le [[Parti républicain (États-Unis)|Parti Républicain]] des États-Unis d'aujourd'hui, et avec la défense de l'État d'Israël face à la menace palestinienne, ses fondateurs, et certains de ses partisans, s'en défendent pour se distinguer de ce qu'ils appellent de "faucons républicains".<br />
<br />
'''[[Néolibéral]]''' : Terme né dans les années 1930. A subi depuis des glissements sémantiques qui en ont fait terme vague et imprécis. Employé aujourd'hui de manière péjorative pour se référer de manière générale aux libéraux de la deuxième moitié du XXe siècle à nos jours. Il peut aussi bien faire référence à un défenseur de la globalisation, mais aussi à un néoconservateur. (voir [[Motvirus]])<br />
<br />
'''[[Objectiviste]]''' : Partisan de l'[[objectivisme]], courant de pensée inspiré par [[Ayn Rand]] dans différents essais et livres comme ''[[Atlas Shrugged (roman)|Atlas Shrugged]]''. Il peut se définir comme un minarchiste athée qui défend ouvertement des concepts comme la "[[la Vertu d'égoïsme|vertu d'égoïsme]]", le capitalisme, l'étalon-or et la raison. Il est misesien dans le domaine strictement économique. Voir randien.<br />
<br />
'''[[Paléolibertarien]]''' : Terme faisant référence aux libertariens qui combinent l'anarchocapitalisme avec des concepts reliés à la morale judéo-chrétienne, majoritairement la morale catholique. On ajoute le préfixe paléo- (ancien) en référence à la Vieille Droite américaine, qui était plus libérale que les actuels néoconservateurs. Voir rockwellien.<br />
<br />
'''[[Randien]]''' : Disciple de l'écrivain Ayn Rand, mais pas nécessairement partisan de l'objectivisme, le courant de pensée qu'elle lança. Voir objectiviste, randroïde.<br />
<br />
'''[[Randroïde]]''' : Terme péjoratif pour se référer aux randiens et/ou objectivistes qui suivent, aveuglément tels des androïdes, les préceptes d'Ayn Rand.<br />
<br />
'''[[Rockwellien]]''' : Disciple de [[Lew Rockwell]], président du [[Mises Institute]] d'Alabama. Partisan de tout laisser aux mains du marché et, par conséquent, anarcho-capitaliste. Il montre de fortes influences catholiques et est très critique envers l'aventurisme politique, y compris celui de Bush ou de Lincoln. Voir autrichien, hoppéen, paléolibertarien, rothbardien.<br />
<br />
'''[[Rothbardien]]''' : Disciple de [[Murray Rothbard]], économiste de l'École autrichienne, élève de Ludwig von Mises, mais plus anarchisant que ce dernier. Il apprécie l'apport de [[l'École de Salamanque]] au libéralisme. Ferme défenseur de l'étalon-or et du sécessionnisme. Très critique vis-à-vis du militarisme. Éminent anarcho-capitaliste.<br />
<br />
'''[[Salmahayekien]]''' : Terme amusant avec lequel certains désignent les hayekiens, en référence à la belle actrice. Voir [[hayekien]].<br />
<br />
'''[[Ultralibéral]]''' : Terme employé uniquement de manière péjorative. Dans les faits, il s'emploie comme synonyme de néolibéral, mais le préfixe ultra- donne une connotation droitière dangereuse.<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
* {{en}}[http://libertarianwiki.org/Market_anarchy_glossary Market anarchy glossary]<br />
<br />
[[Catégorie:lexique]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Motvirus&diff=72392Motvirus2010-04-29T08:56:00Z<p>Sagamore : "posé par les mots-virus" va de soi (titre) + réorg de la phrase</p>
<hr />
<div>Un motvirus, ou "mot-virus", ou mot-piège, prend naissance à partir d'un glissement sémantique. Il utilise un mot anodin dont l'utilisation dans un contexte choisi, véhicule subrepticement un sous-entendu qui détruit une autre idée, un autre concept, une autre valeur. Parfois, le motvirus est destiné à cacher la réalité. Ce terme "mot-virus", qui renvoie aux concepts déjà anciens de glissement sémantique ou de "Novlangue", a été inventé par [[François Guillaumat]]. Comme le soulignait déjà George Orwell, le vocabulaire et le langage ne sont pas neutres puisqu'ils véhiculent des notions pouvant être utilisées dans des buts politiques et idéologiques, comme nous le verrons dans cette étude.<br />
<br />
Le mot-virus peut être étendu à une expression toute entière. Dans ce cas, on peut donner le qualificatif d'expression-virus. Un mot-virus ou une expression-virus peuvent être considérés comme des clichés ou idées reçues réalisés de façon à véhiculer ces conceptions idéologiques, produites de façon [[Constructivisme|constructiviste]], au mépris et à l'inverse d'une réalité plus complexe, voire plus instable.<br />
<br />
==Incidences==<br />
L'autre incidence d'un mot-virus est aussi envisagée de la façon suivante. Non seulement, ce mot-virus est en lui-même contaminé voire vérolé, puisqu'il pervertit ou inverse les concepts sous-tendus par sa propre existence intrinsèque et le contenu même de ce mot-virus, mais aussi, et surtout, ce mot-virus contamine, la pensée et la société, du fait de sa propagation par les media, exactement comme la propagation de virus, de bactéries ou d'agents allergènes, dans le domaine de la biologie et de la médecine.<br />
<br />
==Motvirus et anti-concept==<br />
L'[http://fr.liberpedia.org/Anti-concept anti-concept] fut une invention linguistique de [[Ayn Rand]]. Un '''motvirus''' est différent d'un anti-concept, bien qu'un anti-concept soit, en lui-même un mot-virus ( et / ou réciproquement ), puisqu'un anti-concept a été récupéré, de façon idéologique, politique et pseudo-morale, en vue d'instaurer un [[Totalitarisme]] dans le but d'en constituer, précisément, un mot-virus. Le pluriel de motvirus est des motvirus.<br />
<br />
== Le problème "dialectique", linguistique et sémantique ==<br />
<br />
Dans l'utilisation du langage, le problème posé par les mots-virus est aussi le suivant: On a l'habitude d'avoir des antonymes et / ou des synonymes; or, si l'on applique cette conception aux mots-virus, le contraire et / ou le similaire d'un mot-virus est-il, lui aussi, un mot-virus ? Ou bien devient-il un mot beaucoup plus neutre ?<br />
<br />
==Exemples de motvirus==<br />
Un homme politique explique parfois aux citoyens que le gouvernement n'aurait pas été suffisamment "pédagogue". Le mot "pédagogie" véhicule le message qu'il existerait un enseignant et un ignorant. Ce motvirus véhicule aussi que ce qui serait ainsi "enseigné" serait un dogme qui ferait l'unanimité parmi les "sachants". Celui qui est en désaccord a le choix entre deux sentiments. Soit il est un exclus du savoir, soit il est un ignorant qui s'ignore comme tel. Un homme politique qui utilise le mot "pédagogie" pour justifier ses erreurs souhaite que ses auditeurs jugent que ses contradicteurs sont des imbéciles.<br />
<br />
===Islamophobe===<br />
Le mot "islamophobe" est un motvirus. Son seul emploi à l'adresse d'un adversaire politique vise à discréditer le soi-disant "islamophobe" comme étant qui aurait en lui une haine de l'islam.<br />
<br />
===Homophobe===<br />
De même le mot "homophobe" est un motvirus. Dans un contexte médiatique, un "homophobe" aurait en lui une haine contre les homosexuels.<br />
<br />
===Protectionnisme===<br />
"[[protectionnisme]]" est un motvirus. Le protectionnisme instaure des droits de douanes sur certaines marchandises. Le protectionnisme renchérit le prix des marchandises pour les clients. Mais, hormis l'État, il est impossible de prédire, ni de dire, quels seraient les bénéficiaires de ces droits de douanes. Le protectionnisme est contraire à la protection des salariés et contraire à l'intérêt des entreprises prétendument protégée, du moins à moyen terme. Le mot "protectionnisme" est ainsi un bon motvirus. D'emblée, il semble être destiné à protéger. En fait, le protectionnisme détruit de la richesse nette sans protéger les catégories sociales que l'État disait vouloir protéger.<br />
<br />
===On===<br />
Le mot "On" est souvent utilisé pour confondre chaque français et l'État français. Le mot "on" signifie alors "nous". Il incite à imaginer une unanimité des citoyens à croire dans la représentativité de l'État français.<br />
<br />
==Motvirus utilisés par l'État==<br />
L'État agit en volant la moitié de l'argent du peuple pour lui en redistribuer une partie. L'État tente de justifier son action prédatrice par une fabrication systématique d'illusions. La fabrication de motvirus est un des moyens utilisés par l'État pour tromper le peuple.<br />
<br />
Le [[Principe de précaution]] est un autre motvirus. Par ce principe, l'État s'autorise à interdire des activités dont il est impossibles de prouver qu'elles nuiraient a qui que ce soit. Bien pire, ce Principe autorise l'État à engager des budgets pour des causes sans aucun fondement ayant un début de preuve. C'est le retour de l'arbitraire de l'État, le retour du pouvoir absolu de l'État. Ce principe conduit l'État à prendre des décisions irresponsables et sans aucun fondement valable. Un tel comportement est dangereux. C'est tout le contraire de la prudence et de la précaution.<br />
<br />
"Trésor Public" est un motvirus. Ce mot évoque un "trésor", lequel "trésor" appartiendrait au "public". Et le "public" serait un peu "tout le monde". Une telle propriété collective est impensable. Elle n'existe que dans les rêves de ceux qui refusent de raisonner en termes juridiques de [[droit de propriété]]. Le prétendu "Trésor" est un butin volé aux contribuables. Et ce butin n'est pas "public". Cet argent du "Trésor Public" appartient à l'État, pas au "public".<br />
<br />
"Mandat électif" est un motvirus. Un [[mandat]] est un contrat par lequel le mandant autorise le mandataire à agir en son nom et sous certaines conditions. Par exemple, on mandate son voisin pour recevoir une lettre recommandée. Un "mandat électif" est juridiquement différent d'un "mandat". Il n'existe pas de relation mandant-mandataire, au sens du Code Civil, entre un électeur et un élu. Les rédacteurs du Code Électoral décrivent le mandat électif sans dire explicitement quel en serait le mandant. Néanmoins, le législateur précise que c'est l'État qui définit le mandat, qui définit l'organisation de la votation, qui définit le salaire de l'élu, qui définit les limites de ce "mandat électif". L'État est ainsi le véritable mandant de l'élu dans un mandat électif. Et non pas le peuple.<br />
<br />
"État-Nation" et "État providence" sont aussi des motvirus. L'État est organisme maffieux asservissant une population. Une nation est un concept issu d'un sentiment, d'un lien affectif avec l'endroit où on est né. Le motvirus "État-nation" tente de faire croire aux habitants d'un pays qu'il existerait une confusion légitime entre eux et l'État. Le bourreau tente de faire croire à sa victime qu'ils font cause commune. le maitre tente de faire croire à son esclave que leurs actions partagent le même but, le même objectif. Que le bien de l'un serait aussi le bien de l'autre.<br />
<br />
"Dette publique" est un motvirus. En effet, ce mot fait croire que la dette de l'État serait aussi la dette de chaque citoyen, de chaque habitant. C'est inexact. La dette de l'État n'engage aucun citoyen. La preuve en est qu'un habitant qui quitte son pays ne doit aucune dette à l'État.<br />
<br />
== Tentative de recensement ==<br />
<br />
Une liste de motvirus, ou d'expressions de motvirus, ayant des connotations idéologiques et dont le sens a été détourné, dégradé ou inversé.<br />
<br />
Politique :<br />
<br />
* [[Fascisme]]<br />
* [[Néolibéral]] <br />
<br />
Economie :<br />
<br />
* [[Développement durable]]<br />
* [[Décroissance]]<br />
<br />
Protection sociale :<br />
<br />
* [[Sécurité sociale]]<br />
* Acquis sociaux<br />
<br />
Environnement :<br />
<br />
* [[Réchauffement climatique]]<br />
* [[Refroidissement climatique]]<br />
<br />
Domaine intellectuel et pseudo-moral :<br />
<br />
* Attitude républicaine<br />
* Solidarité<br />
* Intérêt général<br />
* Service public<br />
<br />
Domaine culturel :<br />
<br />
* Art contemporain<br />
<br />
Concept lié à l'immigration :<br />
<br />
* Minorité visible<br />
* Discrimination positive<br />
<br />
Instruction :<br />
<br />
* Education nationale<br />
<br />
Histoire de France :<br />
<br />
* Révolution Française : "Les Révolutionnaires étaient démocrates et les royalistes étaient autoritaires"<br />
* Deuxième Guerre Mondiale : "La Gauche était résistante et la Droite était collaborationniste"<br />
<br />
Expression toute faite :<br />
<br />
* L'Institution-que-le-monde-entier-nous-envie<br />
* J'ai confiance en la justice de mon pays<br />
* Responsable mais pas coupable<br />
<br />
== Traductions ==<br />
<br />
* En anglais motvirus est "weasel word"</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Motvirus&diff=72391Motvirus2010-04-29T08:52:39Z<p>Sagamore : titre</p>
<hr />
<div>Un motvirus, ou "mot-virus", ou mot-piège, prend naissance à partir d'un glissement sémantique. Il utilise un mot anodin dont l'utilisation dans un contexte choisi, véhicule subrepticement un sous-entendu qui détruit une autre idée, un autre concept, une autre valeur. Parfois, le motvirus est destiné à cacher la réalité. Ce terme "mot-virus", qui renvoie aux concepts déjà anciens de glissement sémantique ou de "Novlangue", a été inventé par [[François Guillaumat]]. Comme le soulignait déjà George Orwell, le vocabulaire et le langage ne sont pas neutres puisqu'ils véhiculent des notions pouvant être utilisées dans des buts politiques et idéologiques, comme nous le verrons dans cette étude.<br />
<br />
Le mot-virus peut être étendu à une expression toute entière. Dans ce cas, on peut donner le qualificatif d'expression-virus. Un mot-virus ou une expression-virus peuvent être considérés comme des clichés ou idées reçues réalisés de façon à véhiculer ces conceptions idéologiques, produites de façon [[Constructivisme|constructiviste]], au mépris et à l'inverse d'une réalité plus complexe, voire plus instable.<br />
<br />
==Incidences==<br />
L'autre incidence d'un mot-virus est aussi envisagée de la façon suivante. Non seulement, ce mot-virus est en lui-même contaminé voire vérolé, puisqu'il pervertit ou inverse les concepts sous-tendus par sa propre existence intrinsèque et le contenu même de ce mot-virus, mais aussi, et surtout, ce mot-virus contamine, la pensée et la société, du fait de sa propagation par les media, exactement comme la propagation de virus, de bactéries ou d'agents allergènes, dans le domaine de la biologie et de la médecine.<br />
<br />
==Motvirus et anti-concept==<br />
L'[http://fr.liberpedia.org/Anti-concept anti-concept] fut une invention linguistique de [[Ayn Rand]]. Un '''motvirus''' est différent d'un anti-concept, bien qu'un anti-concept soit, en lui-même un mot-virus ( et / ou réciproquement ), puisqu'un anti-concept a été récupéré, de façon idéologique, politique et pseudo-morale, en vue d'instaurer un [[Totalitarisme]] dans le but d'en constituer, précisément, un mot-virus. Le pluriel de motvirus est des motvirus.<br />
<br />
==Le problème "dialectique", linguistique et sémantique posé par les mots-virus==<br />
Le problème posé par les mots-virus est aussi le problème suivant, dans l'utilisation du langage.<br />
<br />
On a l'habitude d'avoir des antonymes et / ou des synonymes. Or, si l'on applique cette conception aux mots-virus, le contraire et / ou le similaire d'un mot-virus est-il, lui aussi, un mot-virus ou bien devient-il un mot beaucoup plus neutre ?<br />
<br />
==Exemples de motvirus==<br />
Un homme politique explique parfois aux citoyens que le gouvernement n'aurait pas été suffisamment "pédagogue". Le mot "pédagogie" véhicule le message qu'il existerait un enseignant et un ignorant. Ce motvirus véhicule aussi que ce qui serait ainsi "enseigné" serait un dogme qui ferait l'unanimité parmi les "sachants". Celui qui est en désaccord a le choix entre deux sentiments. Soit il est un exclus du savoir, soit il est un ignorant qui s'ignore comme tel. Un homme politique qui utilise le mot "pédagogie" pour justifier ses erreurs souhaite que ses auditeurs jugent que ses contradicteurs sont des imbéciles.<br />
<br />
===Islamophobe===<br />
Le mot "islamophobe" est un motvirus. Son seul emploi à l'adresse d'un adversaire politique vise à discréditer le soi-disant "islamophobe" comme étant qui aurait en lui une haine de l'islam.<br />
<br />
===Homophobe===<br />
De même le mot "homophobe" est un motvirus. Dans un contexte médiatique, un "homophobe" aurait en lui une haine contre les homosexuels.<br />
<br />
===Protectionnisme===<br />
"[[protectionnisme]]" est un motvirus. Le protectionnisme instaure des droits de douanes sur certaines marchandises. Le protectionnisme renchérit le prix des marchandises pour les clients. Mais, hormis l'État, il est impossible de prédire, ni de dire, quels seraient les bénéficiaires de ces droits de douanes. Le protectionnisme est contraire à la protection des salariés et contraire à l'intérêt des entreprises prétendument protégée, du moins à moyen terme. Le mot "protectionnisme" est ainsi un bon motvirus. D'emblée, il semble être destiné à protéger. En fait, le protectionnisme détruit de la richesse nette sans protéger les catégories sociales que l'État disait vouloir protéger.<br />
<br />
===On===<br />
Le mot "On" est souvent utilisé pour confondre chaque français et l'État français. Le mot "on" signifie alors "nous". Il incite à imaginer une unanimité des citoyens à croire dans la représentativité de l'État français.<br />
<br />
==Motvirus utilisés par l'État==<br />
L'État agit en volant la moitié de l'argent du peuple pour lui en redistribuer une partie. L'État tente de justifier son action prédatrice par une fabrication systématique d'illusions. La fabrication de motvirus est un des moyens utilisés par l'État pour tromper le peuple.<br />
<br />
Le [[Principe de précaution]] est un autre motvirus. Par ce principe, l'État s'autorise à interdire des activités dont il est impossibles de prouver qu'elles nuiraient a qui que ce soit. Bien pire, ce Principe autorise l'État à engager des budgets pour des causes sans aucun fondement ayant un début de preuve. C'est le retour de l'arbitraire de l'État, le retour du pouvoir absolu de l'État. Ce principe conduit l'État à prendre des décisions irresponsables et sans aucun fondement valable. Un tel comportement est dangereux. C'est tout le contraire de la prudence et de la précaution.<br />
<br />
"Trésor Public" est un motvirus. Ce mot évoque un "trésor", lequel "trésor" appartiendrait au "public". Et le "public" serait un peu "tout le monde". Une telle propriété collective est impensable. Elle n'existe que dans les rêves de ceux qui refusent de raisonner en termes juridiques de [[droit de propriété]]. Le prétendu "Trésor" est un butin volé aux contribuables. Et ce butin n'est pas "public". Cet argent du "Trésor Public" appartient à l'État, pas au "public".<br />
<br />
"Mandat électif" est un motvirus. Un [[mandat]] est un contrat par lequel le mandant autorise le mandataire à agir en son nom et sous certaines conditions. Par exemple, on mandate son voisin pour recevoir une lettre recommandée. Un "mandat électif" est juridiquement différent d'un "mandat". Il n'existe pas de relation mandant-mandataire, au sens du Code Civil, entre un électeur et un élu. Les rédacteurs du Code Électoral décrivent le mandat électif sans dire explicitement quel en serait le mandant. Néanmoins, le législateur précise que c'est l'État qui définit le mandat, qui définit l'organisation de la votation, qui définit le salaire de l'élu, qui définit les limites de ce "mandat électif". L'État est ainsi le véritable mandant de l'élu dans un mandat électif. Et non pas le peuple.<br />
<br />
"État-Nation" et "État providence" sont aussi des motvirus. L'État est organisme maffieux asservissant une population. Une nation est un concept issu d'un sentiment, d'un lien affectif avec l'endroit où on est né. Le motvirus "État-nation" tente de faire croire aux habitants d'un pays qu'il existerait une confusion légitime entre eux et l'État. Le bourreau tente de faire croire à sa victime qu'ils font cause commune. le maitre tente de faire croire à son esclave que leurs actions partagent le même but, le même objectif. Que le bien de l'un serait aussi le bien de l'autre.<br />
<br />
"Dette publique" est un motvirus. En effet, ce mot fait croire que la dette de l'État serait aussi la dette de chaque citoyen, de chaque habitant. C'est inexact. La dette de l'État n'engage aucun citoyen. La preuve en est qu'un habitant qui quitte son pays ne doit aucune dette à l'État.<br />
<br />
== Tentative de recensement ==<br />
<br />
Une liste de motvirus, ou d'expressions de motvirus, ayant des connotations idéologiques et dont le sens a été détourné, dégradé ou inversé.<br />
<br />
Politique :<br />
<br />
* [[Fascisme]]<br />
* [[Néolibéral]] <br />
<br />
Economie :<br />
<br />
* [[Développement durable]]<br />
* [[Décroissance]]<br />
<br />
Protection sociale :<br />
<br />
* [[Sécurité sociale]]<br />
* Acquis sociaux<br />
<br />
Environnement :<br />
<br />
* [[Réchauffement climatique]]<br />
* [[Refroidissement climatique]]<br />
<br />
Domaine intellectuel et pseudo-moral :<br />
<br />
* Attitude républicaine<br />
* Solidarité<br />
* Intérêt général<br />
* Service public<br />
<br />
Domaine culturel :<br />
<br />
* Art contemporain<br />
<br />
Concept lié à l'immigration :<br />
<br />
* Minorité visible<br />
* Discrimination positive<br />
<br />
Instruction :<br />
<br />
* Education nationale<br />
<br />
Histoire de France :<br />
<br />
* Révolution Française : "Les Révolutionnaires étaient démocrates et les royalistes étaient autoritaires"<br />
* Deuxième Guerre Mondiale : "La Gauche était résistante et la Droite était collaborationniste"<br />
<br />
Expression toute faite :<br />
<br />
* L'Institution-que-le-monde-entier-nous-envie<br />
* J'ai confiance en la justice de mon pays<br />
* Responsable mais pas coupable<br />
<br />
== Traductions ==<br />
<br />
* En anglais motvirus est "weasel word"</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Motvirus&diff=72390Motvirus2010-04-29T08:50:34Z<p>Sagamore : Lisibilité (+ 1 ajout)</p>
<hr />
<div>Un motvirus, ou "mot-virus", ou mot-piège, prend naissance à partir d'un glissement sémantique. Il utilise un mot anodin dont l'utilisation dans un contexte choisi, véhicule subrepticement un sous-entendu qui détruit une autre idée, un autre concept, une autre valeur. Parfois, le motvirus est destiné à cacher la réalité. Ce terme "mot-virus", qui renvoie aux concepts déjà anciens de glissement sémantique ou de "Novlangue", a été inventé par [[François Guillaumat]]. Comme le soulignait déjà George Orwell, le vocabulaire et le langage ne sont pas neutres puisqu'ils véhiculent des notions pouvant être utilisées dans des buts politiques et idéologiques, comme nous le verrons dans cette étude.<br />
<br />
Le mot-virus peut être étendu à une expression toute entière. Dans ce cas, on peut donner le qualificatif d'expression-virus. Un mot-virus ou une expression-virus peuvent être considérés comme des clichés ou idées reçues réalisés de façon à véhiculer ces conceptions idéologiques, produites de façon [[Constructivisme|constructiviste]], au mépris et à l'inverse d'une réalité plus complexe, voire plus instable.<br />
<br />
==Incidences==<br />
L'autre incidence d'un mot-virus est aussi envisagée de la façon suivante. Non seulement, ce mot-virus est en lui-même contaminé voire vérolé, puisqu'il pervertit ou inverse les concepts sous-tendus par sa propre existence intrinsèque et le contenu même de ce mot-virus, mais aussi, et surtout, ce mot-virus contamine, la pensée et la société, du fait de sa propagation par les media, exactement comme la propagation de virus, de bactéries ou d'agents allergènes, dans le domaine de la biologie et de la médecine.<br />
<br />
==Motvirus et anti-concept==<br />
L'[http://fr.liberpedia.org/Anti-concept anti-concept] fut une invention linguistique de [[Ayn Rand]]. Un '''motvirus''' est différent d'un anti-concept, bien qu'un anti-concept soit, en lui-même un mot-virus ( et / ou réciproquement ), puisqu'un anti-concept a été récupéré, de façon idéologique, politique et pseudo-morale, en vue d'instaurer un [[Totalitarisme]] dans le but d'en constituer, précisément, un mot-virus. Le pluriel de motvirus est des motvirus.<br />
<br />
==Le problème "dialectique", linguistique et sémantique posé par les mots-virus==<br />
Le problème posé par les mots-virus est aussi le problème suivant, dans l'utilisation du langage.<br />
<br />
On a l'habitude d'avoir des antonymes et / ou des synonymes. Or, si l'on applique cette conception aux mots-virus, le contraire et / ou le similaire d'un mot-virus est-il, lui aussi, un mot-virus ou bien devient-il un mot beaucoup plus neutre ?<br />
<br />
==Exemples de motvirus==<br />
Un homme politique explique parfois aux citoyens que le gouvernement n'aurait pas été suffisamment "pédagogue". Le mot "pédagogie" véhicule le message qu'il existerait un enseignant et un ignorant. Ce motvirus véhicule aussi que ce qui serait ainsi "enseigné" serait un dogme qui ferait l'unanimité parmi les "sachants". Celui qui est en désaccord a le choix entre deux sentiments. Soit il est un exclus du savoir, soit il est un ignorant qui s'ignore comme tel. Un homme politique qui utilise le mot "pédagogie" pour justifier ses erreurs souhaite que ses auditeurs jugent que ses contradicteurs sont des imbéciles.<br />
<br />
===Islamophobe===<br />
Le mot "islamophobe" est un motvirus. Son seul emploi à l'adresse d'un adversaire politique vise à discréditer le soi-disant "islamophobe" comme étant qui aurait en lui une haine de l'islam.<br />
<br />
===Homophobe===<br />
De même le mot "homophobe" est un motvirus. Dans un contexte médiatique, un "homophobe" aurait en lui une haine contre les homosexuels.<br />
<br />
===Protectionnisme===<br />
"[[protectionnisme]]" est un motvirus. Le protectionnisme instaure des droits de douanes sur certaines marchandises. Le protectionnisme renchérit le prix des marchandises pour les clients. Mais, hormis l'État, il est impossible de prédire, ni de dire, quels seraient les bénéficiaires de ces droits de douanes. Le protectionnisme est contraire à la protection des salariés et contraire à l'intérêt des entreprises prétendument protégée, du moins à moyen terme. Le mot "protectionnisme" est ainsi un bon motvirus. D'emblée, il semble être destiné à protéger. En fait, le protectionnisme détruit de la richesse nette sans protéger les catégories sociales que l'État disait vouloir protéger.<br />
<br />
===On===<br />
Le mot "On" est souvent utilisé pour confondre chaque français et l'État français. Le mot "on" signifie alors "nous". Il incite à imaginer une unanimité des citoyens à croire dans la représentativité de l'État français.<br />
<br />
==Motvirus utilisés par l'État==<br />
L'État agit en volant la moitié de l'argent du peuple pour lui en redistribuer une partie. L'État tente de justifier son action prédatrice par une fabrication systématique d'illusions. La fabrication de motvirus est un des moyens utilisés par l'État pour tromper le peuple.<br />
<br />
Le [[Principe de précaution]] est un autre motvirus. Par ce principe, l'État s'autorise à interdire des activités dont il est impossibles de prouver qu'elles nuiraient a qui que ce soit. Bien pire, ce Principe autorise l'État à engager des budgets pour des causes sans aucun fondement ayant un début de preuve. C'est le retour de l'arbitraire de l'État, le retour du pouvoir absolu de l'État. Ce principe conduit l'État à prendre des décisions irresponsables et sans aucun fondement valable. Un tel comportement est dangereux. C'est tout le contraire de la prudence et de la précaution.<br />
<br />
"Trésor Public" est un motvirus. Ce mot évoque un "trésor", lequel "trésor" appartiendrait au "public". Et le "public" serait un peu "tout le monde". Une telle propriété collective est impensable. Elle n'existe que dans les rêves de ceux qui refusent de raisonner en termes juridiques de [[droit de propriété]]. Le prétendu "Trésor" est un butin volé aux contribuables. Et ce butin n'est pas "public". Cet argent du "Trésor Public" appartient à l'État, pas au "public".<br />
<br />
"Mandat électif" est un motvirus. Un [[mandat]] est un contrat par lequel le mandant autorise le mandataire à agir en son nom et sous certaines conditions. Par exemple, on mandate son voisin pour recevoir une lettre recommandée. Un "mandat électif" est juridiquement différent d'un "mandat". Il n'existe pas de relation mandant-mandataire, au sens du Code Civil, entre un électeur et un élu. Les rédacteurs du Code Électoral décrivent le mandat électif sans dire explicitement quel en serait le mandant. Néanmoins, le législateur précise que c'est l'État qui définit le mandat, qui définit l'organisation de la votation, qui définit le salaire de l'élu, qui définit les limites de ce "mandat électif". L'État est ainsi le véritable mandant de l'élu dans un mandat électif. Et non pas le peuple.<br />
<br />
"État-Nation" et "État providence" sont aussi des motvirus. L'État est organisme maffieux asservissant une population. Une nation est un concept issu d'un sentiment, d'un lien affectif avec l'endroit où on est né. Le motvirus "État-nation" tente de faire croire aux habitants d'un pays qu'il existerait une confusion légitime entre eux et l'État. Le bourreau tente de faire croire à sa victime qu'ils font cause commune. le maitre tente de faire croire à son esclave que leurs actions partagent le même but, le même objectif. Que le bien de l'un serait aussi le bien de l'autre.<br />
<br />
"Dette publique" est un motvirus. En effet, ce mot fait croire que la dette de l'État serait aussi la dette de chaque citoyen, de chaque habitant. C'est inexact. La dette de l'État n'engage aucun citoyen. La preuve en est qu'un habitant qui quitte son pays ne doit aucune dette à l'État.<br />
<br />
==Une liste de motvirus ou d'expressions de motvirus ayant des connotations idéologiques et dont le sens a été détourné ou dégradé ou inversé==<br />
<br />
Politique :<br />
<br />
* [[Fascisme]]<br />
* [[Néolibéral]] <br />
<br />
Economie :<br />
<br />
* [[Développement durable]]<br />
* [[Décroissance]]<br />
<br />
Protection sociale :<br />
<br />
* [[Sécurité sociale]]<br />
* Acquis sociaux<br />
<br />
Environnement :<br />
<br />
* [[Réchauffement climatique]]<br />
* [[Refroidissement climatique]]<br />
<br />
Domaine intellectuel et pseudo-moral :<br />
<br />
* Attitude républicaine<br />
* Solidarité<br />
* Intérêt général<br />
* Service public<br />
<br />
Domaine culturel :<br />
<br />
* Art contemporain<br />
<br />
Concept lié à l'immigration :<br />
<br />
* Minorité visible<br />
* Discrimination positive<br />
<br />
Instruction :<br />
<br />
* Education nationale<br />
<br />
Histoire de France :<br />
<br />
* Révolution Française : "Les Révolutionnaires étaient démocrates et les royalistes étaient autoritaires"<br />
* Deuxième Guerre Mondiale : "La Gauche était résistante et la Droite était collaborationniste"<br />
<br />
Expression toute faite :<br />
<br />
* L'Institution-que-le-monde-entier-nous-envie<br />
* J'ai confiance en la justice de mon pays<br />
* Responsable mais pas coupable<br />
<br />
== Traductions ==<br />
<br />
* En anglais motvirus est "weasel word"</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Nomenclature&diff=72389Nomenclature2010-04-29T08:44:22Z<p>Sagamore : Néolibéral (voir Motvirus)</p>
<hr />
<div>{{Modèle:Article de qualité|date=21 mai 2009}}<br />
<br />
'''[[Anarcho-capitaliste]]''' : Se dit généralement de celui qui abolirait l'[[État]] et laisserait tout aux mains du [[marché]]. Voir ancap, autrichien, rothbardien, rockwellien, hoppéen, paléolibertarien, [[anarcho-capitalisme]].<br />
<br />
'''[[Ancap]]''' ou '''[[Anarcap]]''' : Abréviation d'anarcho-capitaliste.<br />
<br />
'''[[Autrichien]]''' : Disciple de l'[[École autrichienne]] d'Économie. Âpre défenseur du libre [[marché]] face à l'État en général et de l'[[étalon-or]] en particulier. Il est opposé à la mathématisation de la théorie économique. Ne pas confondre avec le gentilice. Il existe des sous-groupes par auteurs, aussi bien minarchistes qu'anarcho-capitalistes. Voir hayekien, rothbardien, misesien, rockwellien.<br />
<br />
'''[http://www.voidspace.org.uk/cyberpunk/bethke_cyberpunk.shtml Cyberpunk]''' : Titre d'un roman de [http://www.spedro.com/ Bruce Bethke]. Défenseur de la [[libre circulation]] de l'information. Opposé aux droits de propriété intellectuelle. Fervent défenseur des technologies de cryptage pour garantir la [[vie privée]], de l'argent électronique et, en général, de toutes les technologies digitales modernes. Ce courant a été fort favorisé, entre autres, par les romans de [[William Gibson]] et la revue ''[http://www.wired.com Wired]''. Voir extropien.<br />
<br />
'''[[Chicago Boys]]''' : Disciples de l'[[École de Chicago]]. Généralement minarchistes. Ils considèrent que l'État doit contrôler l'émission d'argent et les forces de l'ordre public, ainsi que les tribunaux. Ils défendent également quelques mesures distributives mineures. Ils prônent l'usage massif des mathématiques dans la théorie économique. Ne pas confondre avec le gentilice. Voir friedmanien.<br />
<br />
'''[http://www.angelfire.com/biz/martram/extropien_ca_tc.pdf Extropien]''' : Partisan d'un courant de pensée qui combine les visions objectiviste, cyberpunk, transhumaniste, misesienne et hayekienne, entre autres. Il soutient que seule l'action humaine est capable de créer un ordre et contrecarrer ainsi la tendance naturelle de l'univers au chaos, ou entropie. Fervent défenseur de la technologie. Se détache sa vision optimiste du potentiel de l'être humain. Voir [http://www.extropy.org Extropy].<br />
<br />
'''[[Friedmanien]]''' : Disciple du [[Prix Nobel d'Économie]] [[Milton Friedman]], de l'École de Chicago, le plus grand représentant de la [[théorie monétaire]] quantitativiste. Il est minarchiste et accepte l'intervention de l'État dans des cas comme les chèques ([[vouchers]]) pour l'éducation, ainsi que l'existence d'une [[Banque centrale]]. Ne pas confondre avec son fils [[David Friedman]], qui est anarchocapitaliste. Voir [[Chicago Boys]].<br />
<br />
'''[[Hayekien]]''' : Disciple du Prix Nobel d'Économie Friedrich A. von [[Friedrich Hayek|Hayek]] de l'École autrichienne. Tendance la plus modérée de l'École autrichienne. Fait grand cas de l'[[ordre spontané]] dans lequel le marché apporte ses solutions. Cet auteur fut disciple de [[Ludwig von Mises]] et exerça une grande influence sur le Premier Ministre conservateur [[Margaret Thatcher]]. Voir autrichien, libéral conservateur.<br />
<br />
'''[[Hoppéen]]''' : Disciple de [[Hans-Hermann Hoppe]], économiste de l'École autrichienne. C'est une surprenante variante des autrichiens anarcho-capitalistes. En absence d'idéal anarcho-capitaliste, il accepte comme moindre mal la [[monarchie]]. Il soutient que celle-ci est supérieure à la démocratie parce que le Roi, comme propriétaire ultime du royaume, est plus incité à protéger le territoire et ses habitants que le président d'une république, dont les incitants s'achèvent à la fin de son [[mandat]]. Voir autrichien, rockwellien.<br />
<br />
'''[[iFéministe]]''' : Partisan(e) d'un [[féminisme]] individualiste en opposition au féminisme collectiviste commun. Il (Elle) défend l'égalité des droits de toutes les personnes, répudie de manière véhémente la [[discrimination positive]]. Sortent du lot [[Wendy McElroy]] et [[Sunni Maravillosa]]. Voir [http://www.ifeminists.net/index.php iFeminists].<br />
<br />
'''[[Libéral]]''' : Terme général pour se référer à celui qui fait confiance au pouvoir du marché libre. Il englobe tous ceux qui se retrouvent dans ce lexique.<br />
<br />
'''[[Libéraux classiques|Libéral classique]]''' : Disciple des classiques britanniques, essentiellement [[Adam Smith]], [[John Locke]] et [[John S. Mill]]. Il défend un [[gouvernement]] limité avec [[séparation des pouvoirs]].<br />
<br />
'''[[Libéral conservateur]]''' : Partisan de combiner des critères libéraux dans des questions économiques avec des mesures conservatrices sur la plan social. Il défend un gouvernement limité, parfois même un [[État-providence]] modeste. Admirateur des révolutions menées par Margaret Thatcher et [[Ronald Reagan]]. Voir hayekien.<br />
<br />
'''[[Libertarien]]''' : Terme qui, aux États-Unis, est employé pour désigner les libéraux, puisque là-bas "libéral" signifie [[gauchiste]]. Il englobe aussi bien des minarchistes que des anarcho-capitalistes. Il existe des partis avec cette dénomination aux [[États-Unis]] et au Costa Rica, parmi d'autres. Ne pas confondre avec les [[libertaires]] gauchistes européens. Voir [[Parti libertarien (États-Unis)]].</p><br />
<br />
'''[[Liberventionniste]]''' : Terme péjoratif forgé par le paléolibertarien [http://www.antiwar.com/stromberg/s081002.html Joseph Stromberg] pour se référer aux auto-proclammés libéraux ou libertariens qui défendent l'interventionnisme militaire, ou qui adoptent des positions propres aux néoconservateurs. Il comprend quelques objectivistes.<br />
<br />
'''[[Minarchiste]]''' : Partisan d'un [[État minimal]], ou minarchie. Il considère que l'État doit se limiter à protéger les droits individuels basiques de la vie, de la propriété privée et de la liberté. Voir Chicago's boy, autrichien, misesien, objectiviste, randien.<br />
<br />
'''[[Misesien]]''' : Disciple de l'économiste [[Ludwig von Mises]], de l'[[École autrichienne]], maître de [[Friedrich Hayek|Hayek]] et de [[Murray Rothbard|Rothbard]], entre autres. Courant dominant parmi les autrichiens. [[Minarchiste]] proche de l'[[anarcho-capitalisme]]. Mises expliqua pourquoi une économie socialiste, en absence de prix du marché, ne pouvait fonctionner. Pour cette critique, il a dû fuir l'Autriche nazie vers les États-Unis. Voir autrichien, minarchiste.<br />
<br />
'''[[Néocon]]''' : Abréviation de néoconservateur.<br />
<br />
'''[[Néoconservateur]]''' : Partisan de la [[New Right]], au discours modérément libéral. Il accepte des interventions étatiques importantes dans l'éducation et la santé, en échange de réduction d'impôts et de contrôle de l'inflation. Il considère très important que l'État investisse dans la défense. Si, le plus souvent, les partisans du Néoconservatisme s'identifient pleinement avec le [[Parti républicain (États-Unis)|Parti Républicain]] des États-Unis d'aujourd'hui, et avec la défense de l'État d'Israël face à la menace palestinienne, ses fondateurs, et certains de ses partisans, s'en défendent pour se distinguer de ce qu'ils appellent de "faucons républicains".<br />
<br />
'''[[Néolibéral]]''' : Terme né dans les années 1930. A subi depuis des glissements sémantiques qui en ont fait terme vague et imprécis. Employé aujourd'hui de manière péjorative pour se référer de manière générale aux libéraux de la deuxième moitié du XXe siècle à nos jours. Il peut aussi bien faire référence à un défenseur de la globalisation, mais aussi à un néoconservateur. (voir [[Motvirus]])<br />
<br />
'''[[Objectiviste]]''' : Partisan de l'[[objectivisme]], courant de pensée inspiré par [[Ayn Rand]] dans différents essais et livres comme ''[[Atlas Shrugged (roman)|Atlas Shrugged]]''. Il peut se définir comme un minarchiste athée qui défend ouvertement des concepts comme [[la Vertu d'égoïsme]], le capitalisme, l'étalon-or et la raison. Il est misesien dans le domaine strictement économique. Voir randien.<br />
<br />
'''[[Paléolibertarien]]''' : Terme faisant référence aux libertariens qui combinent l'anarchocapitalisme avec des concepts reliés à la morale judéo-chrétienne, majoritairement la morale catholique. On ajoute le préfixe paléo- (ancien) en référence à la Vieille Droite américaine, qui était plus libérale que les actuels néoconservateurs. Voir rockwellien.<br />
<br />
'''[[Randien]]''' : Disciple de l'écrivain Ayn Rand, mais pas nécessairement partisan de l'objectivisme, le courant de pensée qu'elle lança. Voir objectiviste, randroïde.<br />
<br />
'''[[Randroïde]]''' : Terme péjoratif pour se référer aux randiens et/ou objectivistes qui suivent, aveuglément tels des androïdes, les préceptes d'Ayn Rand.<br />
<br />
'''[[Rockwellien]]''' : Disciple de [[Lew Rockwell]], président du [[Mises Institute]] d'Alabama. Partisan de tout laisser aux mains du marché et, par conséquent, anarcho-capitaliste. Il montre de fortes influences catholiques et est très critique envers l'aventurisme politique, y compris celui de Bush ou de Lincoln. Voir autrichien, hoppéen, paléolibertarien, rothbardien.<br />
<br />
'''[[Rothbardien]]''' : Disciple de [[Murray Rothbard]], économiste de l'École autrichienne, élève de Ludwig von Mises, mais plus anarchisant que ce dernier. Il apprécie l'apport de [[l'École de Salamanque]] au libéralisme. Ferme défenseur de l'étalon-or et du sécessionnisme. Très critique vis-à-vis du militarisme. Éminent anarcho-capitaliste.<br />
<br />
'''[[Salmahayekien]]''' : Terme amusant avec lequel certains désignent les hayekiens, en référence à la belle actrice. Voir [[hayekien]].<br />
<br />
'''[[Ultralibéral]]''' : Terme employé uniquement de manière péjorative. Dans les faits, il s'emploie comme synonyme de néolibéral, mais le préfixe ultra- donne une connotation droitière dangereuse.<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
* {{en}}[http://libertarianwiki.org/Market_anarchy_glossary Market anarchy glossary]<br />
<br />
[[Catégorie:lexique]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Nomenclature&diff=72388Nomenclature2010-04-29T08:41:52Z<p>Sagamore : fluidité de lecture, coquilles, et corrections diverses</p>
<hr />
<div>{{Modèle:Article de qualité|date=21 mai 2009}}<br />
<br />
'''[[Anarcho-capitaliste]]''' : Se dit généralement de celui qui abolirait l'[[État]] et laisserait tout aux mains du [[marché]]. Voir ancap, autrichien, rothbardien, rockwellien, hoppéen, paléolibertarien, [[anarcho-capitalisme]].<br />
<br />
'''[[Ancap]]''' ou '''[[Anarcap]]''' : Abréviation d'anarcho-capitaliste.<br />
<br />
'''[[Autrichien]]''' : Disciple de l'[[École autrichienne]] d'Économie. Âpre défenseur du libre [[marché]] face à l'État en général et de l'[[étalon-or]] en particulier. Il est opposé à la mathématisation de la théorie économique. Ne pas confondre avec le gentilice. Il existe des sous-groupes par auteurs, aussi bien minarchistes qu'anarcho-capitalistes. Voir hayekien, rothbardien, misesien, rockwellien.<br />
<br />
'''[http://www.voidspace.org.uk/cyberpunk/bethke_cyberpunk.shtml Cyberpunk]''' : Titre d'un roman de [http://www.spedro.com/ Bruce Bethke]. Défenseur de la [[libre circulation]] de l'information. Opposé aux droits de propriété intellectuelle. Fervent défenseur des technologies de cryptage pour garantir la [[vie privée]], de l'argent électronique et, en général, de toutes les technologies digitales modernes. Ce courant a été fort favorisé, entre autres, par les romans de [[William Gibson]] et la revue ''[http://www.wired.com Wired]''. Voir extropien.<br />
<br />
'''[[Chicago Boys]]''' : Disciples de l'[[École de Chicago]]. Généralement minarchistes. Ils considèrent que l'État doit contrôler l'émission d'argent et les forces de l'ordre public, ainsi que les tribunaux. Ils défendent également quelques mesures distributives mineures. Ils prônent l'usage massif des mathématiques dans la théorie économique. Ne pas confondre avec le gentilice. Voir friedmanien.<br />
<br />
'''[http://www.angelfire.com/biz/martram/extropien_ca_tc.pdf Extropien]''' : Partisan d'un courant de pensée qui combine les visions objectiviste, cyberpunk, transhumaniste, misesienne et hayekienne, entre autres. Il soutient que seule l'action humaine est capable de créer un ordre et contrecarrer ainsi la tendance naturelle de l'univers au chaos, ou entropie. Fervent défenseur de la technologie. Se détache sa vision optimiste du potentiel de l'être humain. Voir [http://www.extropy.org Extropy].<br />
<br />
'''[[Friedmanien]]''' : Disciple du [[Prix Nobel d'Économie]] [[Milton Friedman]], de l'École de Chicago, le plus grand représentant de la [[théorie monétaire]] quantitativiste. Il est minarchiste et accepte l'intervention de l'État dans des cas comme les chèques ([[vouchers]]) pour l'éducation, ainsi que l'existence d'une [[Banque centrale]]. Ne pas confondre avec son fils [[David Friedman]], qui est anarchocapitaliste. Voir [[Chicago Boys]].<br />
<br />
'''[[Hayekien]]''' : Disciple du Prix Nobel d'Économie Friedrich A. von [[Friedrich Hayek|Hayek]] de l'École autrichienne. Tendance la plus modérée de l'École autrichienne. Fait grand cas de l'[[ordre spontané]] dans lequel le marché apporte ses solutions. Cet auteur fut disciple de [[Ludwig von Mises]] et exerça une grande influence sur le Premier Ministre conservateur [[Margaret Thatcher]]. Voir autrichien, libéral conservateur.<br />
<br />
'''[[Hoppéen]]''' : Disciple de [[Hans-Hermann Hoppe]], économiste de l'École autrichienne. C'est une surprenante variante des autrichiens anarcho-capitalistes. En absence d'idéal anarcho-capitaliste, il accepte comme moindre mal la [[monarchie]]. Il soutient que celle-ci est supérieure à la démocratie parce que le Roi, comme propriétaire ultime du royaume, est plus incité à protéger le territoire et ses habitants que le président d'une république, dont les incitants s'achèvent à la fin de son [[mandat]]. Voir autrichien, rockwellien.<br />
<br />
'''[[iFéministe]]''' : Partisan(e) d'un [[féminisme]] individualiste en opposition au féminisme collectiviste commun. Il (Elle) défend l'égalité des droits de toutes les personnes, répudie de manière véhémente la [[discrimination positive]]. Sortent du lot [[Wendy McElroy]] et [[Sunni Maravillosa]]. Voir [http://www.ifeminists.net/index.php iFeminists].<br />
<br />
'''[[Libéral]]''' : Terme général pour se référer à celui qui fait confiance au pouvoir du marché libre. Il englobe tous ceux qui se retrouvent dans ce lexique.<br />
<br />
'''[[Libéraux classiques|Libéral classique]]''' : Disciple des classiques britanniques, essentiellement [[Adam Smith]], [[John Locke]] et [[John S. Mill]]. Il défend un [[gouvernement]] limité avec [[séparation des pouvoirs]].<br />
<br />
'''[[Libéral conservateur]]''' : Partisan de combiner des critères libéraux dans des questions économiques avec des mesures conservatrices sur la plan social. Il défend un gouvernement limité, parfois même un [[État-providence]] modeste. Admirateur des révolutions menées par Margaret Thatcher et [[Ronald Reagan]]. Voir hayekien.<br />
<br />
'''[[Libertarien]]''' : Terme qui, aux États-Unis, est employé pour désigner les libéraux, puisque là-bas "libéral" signifie [[gauchiste]]. Il englobe aussi bien des minarchistes que des anarcho-capitalistes. Il existe des partis avec cette dénomination aux [[États-Unis]] et au Costa Rica, parmi d'autres. Ne pas confondre avec les [[libertaires]] gauchistes européens. Voir [[Parti libertarien (États-Unis)]].</p><br />
<br />
'''[[Liberventionniste]]''' : Terme péjoratif forgé par le paléolibertarien [http://www.antiwar.com/stromberg/s081002.html Joseph Stromberg] pour se référer aux auto-proclammés libéraux ou libertariens qui défendent l'interventionnisme militaire, ou qui adoptent des positions propres aux néoconservateurs. Il comprend quelques objectivistes.<br />
<br />
'''[[Minarchiste]]''' : Partisan d'un [[État minimal]], ou minarchie. Il considère que l'État doit se limiter à protéger les droits individuels basiques de la vie, de la propriété privée et de la liberté. Voir Chicago's boy, autrichien, misesien, objectiviste, randien.<br />
<br />
'''[[Misesien]]''' : Disciple de l'économiste [[Ludwig von Mises]], de l'[[École autrichienne]], maître de [[Friedrich Hayek|Hayek]] et de [[Murray Rothbard|Rothbard]], entre autres. Courant dominant parmi les autrichiens. [[Minarchiste]] proche de l'[[anarcho-capitalisme]]. Mises expliqua pourquoi une économie socialiste, en absence de prix du marché, ne pouvait fonctionner. Pour cette critique, il a dû fuir l'Autriche nazie vers les États-Unis. Voir autrichien, minarchiste.<br />
<br />
'''[[Néocon]]''' : Abréviation de néoconservateur.<br />
<br />
'''[[Néoconservateur]]''' : Partisan de la [[New Right]], au discours modérément libéral. Il accepte des interventions étatiques importantes dans l'éducation et la santé, en échange de réduction d'impôts et de contrôle de l'inflation. Il considère très important que l'État investisse dans la défense. Si, le plus souvent, les partisans du Néoconservatisme s'identifient pleinement avec le [[Parti républicain (États-Unis)|Parti Républicain]] des États-Unis d'aujourd'hui, et avec la défense de l'État d'Israël face à la menace palestinienne, ses fondateurs, et certains de ses partisans, s'en défendent pour se distinguer de ce qu'ils appellent de "faucons républicains".<br />
<br />
'''[[Néolibéral]]''' : Terme né dans les années 1930. A subi depuis des glissements sémantiques qui en ont fait terme vague et imprécis. Employé aujourd'hui de manière péjorative pour se référer de manière générale aux libéraux de la deuxième moitié du XXe siècle à nos jours. Il peut aussi bien faire référence à un défenseur de la globalisation, mais aussi à un néoconservateur.<br />
<br />
'''[[Objectiviste]]''' : Partisan de l'[[objectivisme]], courant de pensée inspiré par [[Ayn Rand]] dans différents essais et livres comme ''[[Atlas Shrugged (roman)|Atlas Shrugged]]''. Il peut se définir comme un minarchiste athée qui défend ouvertement des concepts comme [[la Vertu d'égoïsme]], le capitalisme, l'étalon-or et la raison. Il est misesien dans le domaine strictement économique. Voir randien.<br />
<br />
'''[[Paléolibertarien]]''' : Terme faisant référence aux libertariens qui combinent l'anarchocapitalisme avec des concepts reliés à la morale judéo-chrétienne, majoritairement la morale catholique. On ajoute le préfixe paléo- (ancien) en référence à la Vieille Droite américaine, qui était plus libérale que les actuels néoconservateurs. Voir rockwellien.<br />
<br />
'''[[Randien]]''' : Disciple de l'écrivain Ayn Rand, mais pas nécessairement partisan de l'objectivisme, le courant de pensée qu'elle lança. Voir objectiviste, randroïde.<br />
<br />
'''[[Randroïde]]''' : Terme péjoratif pour se référer aux randiens et/ou objectivistes qui suivent, aveuglément tels des androïdes, les préceptes d'Ayn Rand.<br />
<br />
'''[[Rockwellien]]''' : Disciple de [[Lew Rockwell]], président du [[Mises Institute]] d'Alabama. Partisan de tout laisser aux mains du marché et, par conséquent, anarcho-capitaliste. Il montre de fortes influences catholiques et est très critique envers l'aventurisme politique, y compris celui de Bush ou de Lincoln. Voir autrichien, hoppéen, paléolibertarien, rothbardien.<br />
<br />
'''[[Rothbardien]]''' : Disciple de [[Murray Rothbard]], économiste de l'École autrichienne, élève de Ludwig von Mises, mais plus anarchisant que ce dernier. Il apprécie l'apport de [[l'École de Salamanque]] au libéralisme. Ferme défenseur de l'étalon-or et du sécessionnisme. Très critique vis-à-vis du militarisme. Éminent anarcho-capitaliste.<br />
<br />
'''[[Salmahayekien]]''' : Terme amusant avec lequel certains désignent les hayekiens, en référence à la belle actrice. Voir [[hayekien]].<br />
<br />
'''[[Ultralibéral]]''' : Terme employé uniquement de manière péjorative. Dans les faits, il s'emploie comme synonyme de néolibéral, mais le préfixe ultra- donne une connotation droitière dangereuse (voir [[Motvirus]]).<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
* {{en}}[http://libertarianwiki.org/Market_anarchy_glossary Market anarchy glossary]<br />
<br />
[[Catégorie:lexique]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Nomenclature&diff=72387Nomenclature2010-04-29T08:32:52Z<p>Sagamore : fluidité de lecture, coquilles, et corrections diverses</p>
<hr />
<div>{{Modèle:Article de qualité|date=21 mai 2009}}<br />
<br />
'''[[Anarcho-capitaliste]]''' : Se dit généralement de celui qui abolirait l'[[État]] et laisserait tout aux mains du [[marché]]. Voir ancap, autrichien, rothbardien, rockwellien, hoppéen, paléolibertarien, [[anarcho-capitalisme]].<br />
<br />
'''[[Ancap]]''' ou '''[[Anarcap]]''' : Abréviation d'anarcho-capitaliste.<br />
<br />
'''[[Autrichien]]''' : Disciple de l'[[École autrichienne]] d'Économie. Âpre défenseur du libre [[marché]] face à l'État en général et de l'[[étalon-or]] en particulier. Il est opposé à la mathématisation de la théorie économique. Ne pas confondre avec le gentilice. Il existe des sous-groupes par auteurs, aussi bien minarchistes qu'anarcho-capitalistes. Voir hayekien, rothbardien, misesien, rockwellien.<br />
<br />
'''[http://www.voidspace.org.uk/cyberpunk/bethke_cyberpunk.shtml Cyberpunk]''' : Titre d'un roman de [http://www.spedro.com/ Bruce Bethke]. Défenseur de la [[libre circulation]] de l'information. Opposé aux droits de propriété intellectuelle. Fervent défenseur des technologies de cryptage pour garantir la [[vie privée]], de l'argent électronique et, en général, de toutes les technologies digitales modernes. Ce courant a été fort favorisé, entre autres, par les romans de [[William Gibson]] et la revue ''[http://www.wired.com Wired]''. Voir extropien.<br />
<br />
'''[[Chicago Boys]]''' : Disciples de l'[[École de Chicago]]. Généralement minarchistes. Ils considèrent que l'État doit contrôler l'émission d'argent et les forces de l'ordre public, ainsi que les tribunaux. Ils défendent également quelques mesures distributives mineures. Ils prônent l'usage massif des mathématiques dans la théorie économique. Ne pas confondre avec le gentilice. Voir friedmanien.<br />
<br />
'''[http://www.angelfire.com/biz/martram/extropien_ca_tc.pdf Extropien]''' : Partisan d'un courant de pensée qui combine les visions objectiviste, cyberpunk, transhumaniste, misesienne et hayekienne, entre autres. Il soutient que seule l'action humaine est capable de créer un ordre et contrecarrer ainsi la tendance naturelle de l'univers au chaos, ou entropie. Fervent défenseur de la technologie. Se détache sa vision optimiste du potentiel de l'être humain. Voir [http://www.extropy.org Extropy].<br />
<br />
'''[[Friedmanien]]''' : Disciple du [[Prix Nobel d'Économie]] [[Milton Friedman]], de l'École de Chicago, le plus grand représentant de la [[théorie monétaire]] quantitativiste. Il est minarchiste et accepte l'intervention de l'État dans des cas comme les chèques ([[vouchers]]) pour l'éducation, ainsi que l'existence d'une [[Banque centrale]]. Ne pas confondre avec son fils [[David Friedman]], qui est anarchocapitaliste. Voir [[Chicago Boys]].<br />
<br />
'''[[Hayekien]]''' : Disciple du Prix Nobel d'Économie Friedrich A. von [[Friedrich Hayek|Hayek]] de l'École autrichienne. Tendance la plus modérée de l'École autrichienne. Fait grand cas de l'[[ordre spontané]] dans lequel le marché apporte ses solutions. Cet auteur fut disciple de [[Ludwig von Mises]] et exerça une grande influence sur le Premier Ministre conservateur [[Margaret Thatcher]]. Voir autrichien, libéral conservateur.<br />
<br />
'''[[Hoppéen]]''' : Disciple de [[Hans-Hermann Hoppe]], économiste de l'École autrichienne. C'est une surprenante variante des autrichiens anarcho-capitalistes. En absence d'idéal anarcho-capitaliste, il accepte comme moindre mal la [[monarchie]]. Il soutient que celle-ci est supérieure à la démocratie parce que le Roi, comme propriétaire ultime du royaume, est plus incité à protéger le territoire et ses habitants que le président d'une république, dont les incitants s'achèvent à la fin de son [[mandat]]. Voir autrichien, rockwellien.<br />
<br />
'''[[iFéministe]]''' : Partisan(e) d'un [[féminisme]] individualiste en opposition au féminisme collectiviste commun. Il (Elle) défend l'égalité des droits de toutes les personnes, répudie de manière véhémente la [[discrimination positive]]. Sortent du lot [[Wendy McElroy]] et [[Sunni Maravillosa]]. Voir [http://www.ifeminists.net/index.php iFeminists].<br />
<br />
'''[[Libéral]]''' : Terme général pour se référer à celui qui fait confiance au pouvoir du marché libre. Il englobe tous ceux qui se retrouvent dans ce lexique.<br />
<br />
'''[[Libéraux classiques|Libéral classique]]''' : Disciple des classiques britanniques, essentiellement [[Adam Smith]], [[John Locke]] et [[John S. Mill]]. Il défend un [[gouvernement]] limité avec [[séparation des pouvoirs]].<br />
<br />
'''[[Libéral conservateur]]''' : Partisan de combiner des critères libéraux dans des questions économiques avec des mesures conservatrices sur la plan social. Il défend un gouvernement limité, parfois même un [[État-providence]] modeste. Admirateur des révolutions menées par Margaret Thatcher et [[Ronald Reagan]]. Voir hayekien.<br />
<br />
'''[[Libertarien]]''' : Terme qui, aux États-Unis, est employé pour désigner les libéraux, puisque là-bas "libéral" signifie [[gauchiste]]. Il englobe aussi bien des minarchistes que des anarcho-capitalistes. Il existe des partis avec cette dénomination aux [[États-Unis]] et au Costa Rica, parmi d'autres. Ne pas confondre avec les [[libertaires]] gauchistes européens. Voir [[Parti libertarien (États-Unis)]].</p><br />
<br />
'''[[Liberventionniste]]''' : Terme péjoratif forgé par le paléolibertarien [http://www.antiwar.com/stromberg/s081002.html Joseph Stromberg] pour se référer aux auto-proclammés libéraux ou libertariens qui défendent l'interventionnisme militaire, ou qui adoptent des positions propres aux néoconservateurs. Il comprend quelques objectivistes.<br />
<br />
'''[[Minarchiste]]''' : Partisan d'un [[État minimal]], ou minarchie. Il considère que l'État doit se limiter à protéger les droits individuels basiques de la vie, de la propriété privée et de la liberté. Voir Chicago's boy, autrichien, misesien, objectiviste, randien.<br />
<br />
'''[[Misesien]]''' : Disciple de l'économiste [[Ludwig von Mises]], de l'[[École autrichienne]], maître de [[Friedrich Hayek|Hayek]] et de [[Murray Rothbard|Rothbard]], entre autres. Courant dominant parmi les autrichiens. [[Minarchiste]] proche de l'[[anarcho-capitalisme]]. Mises expliqua pourquoi une économie socialiste, en absence de prix du marché, ne pouvait fonctionner. Pour cette critique, il a dû fuir l'Autriche nazie vers les États-Unis. Voir autrichien, minarchiste.<br />
<br />
'''[[Néocon]]''' : Abréviation de néoconservateur.<br />
<br />
'''[[Néoconservateur]]''' : Partisan de la [[New Right]], au discours modérément libéral. Il accepte des interventions étatiques importantes dans l'éducation et la santé, en échange de réduction d'impôts et de contrôle de l'inflation. Il considère très important que l'État investisse dans la défense. Si, le plus souvent, les partisans du Néoconservatisme s'identifient pleinement avec le [[Parti républicain (États-Unis)|Parti Républicain]] des États-Unis d'aujourd'hui, et avec la défense de l'État d'Israël face à la menace palestinienne, ses fondateurs, et certains de ses partisans, s'en défendent pour se distinguer de ce qu'ils appellent de "faucons républicains".<br />
<br />
'''[[Néolibéral]]''' : Terme né dans les années 1930. A subi depuis des glissements sémantiques qui en ont fait terme vague et imprécis. Employé aujourd'hui de manière péjorative pour se référer de manière générale aux libéraux de la deuxième moitié du XXe siècle à nos jours. Il peut aussi bien faire référence à un défenseur de la globalisation, mais aussi à un néoconservateur.<br />
<br />
'''[[Objectiviste]]''' : Partisan de l'[[objectivisme]], courant de pensée inspiré par [[Ayn Rand]] dans différents essais et livres comme ''[[Atlas Shrugged (roman)|Atlas Shrugged]]''. Il peut se définir comme un minarchiste athée qui défend ouvertement des concepts comme l'égoïsme, le capitalisme, l'étalon-or et la raison. Il est misesien dans le domaine strictement économique. Voir randien.<br />
<br />
'''[[Paléolibertarien]]''' : Terme faisant référence aux libertariens qui combinent l'anarchocapitalisme avec des concepts reliés à la morale judéo-chrétienne, majoritairement la catholique. On ajoute le préfixe paléo- (ancien) en référence à la Vieille Droite américaine, qui était plus libérale que les actuels néoconservateurs. Voir rockwellien.<br />
<br />
'''[[Randien]]''' : Disciple de l'écrivain Ayn Rand, mais pas nécessairement partisan de l'objectivisme, le courant de pensée qu'elle lança. Voir objectiviste, randroïde.<br />
<br />
'''[[Randroïde]]''' : Terme péjoratif pour se référer aux randiens et/ou objectivistes qui suivent, aveuglément tels des androïdes, les dits d'Ayn Rand.<br />
<br />
'''[[Rockwellien]]''' : Disciple de [[Lew Rockwell]], président du [[Mises Institute]] d'Alabama. Partisan de tout laisser aux mains du marché et, par conséquent anarcho-capitaliste. Il montre de fortes influences catholiques et est très critique envers l'aventurisme politique, y compris celui de Bush ou de Lincoln. Voir autrichien, hoppéen, paléolibertarien, rothbardien.<br />
<br />
'''[[Rothbardien]]''' : Disciple de [[Murray Rothbard]], économiste de l'École autrichienne, élève de Ludwig von Mises, mais plus anarchisant que ce dernier. Il apprécie l'apport de [[l'École de Salamanque]] au libéralisme. Ferme défenseur de l'étalon-or et du sécessionnisme. Très critique vis-à-vis du militarisme. Éminent anarcho-capitaliste.<br />
<br />
'''[[Salmahayekien]]''' : Terme amusant avec lequel certains désignent les hayekiens, en référence à la belle actrice. Voir [[hayekien]].<br />
<br />
'''[[Ultralibéral]]''' : Terme employé uniquement de manière péjorative. Dans les faits, il s'emploie comme synonyme de néolibéral, mais le préfixe ultra- donne une connotation droitière dangereuse.<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
* {{en}}[http://libertarianwiki.org/Market_anarchy_glossary Market anarchy glossary]<br />
<br />
[[Catégorie:lexique]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Lib%C3%A9raux_de_gauche&diff=72386Libéraux de gauche2010-04-29T08:04:20Z<p>Sagamore : Nomenclature</p>
<hr />
<div>Le [[libéralisme]] est un ensemble de courants qui vise à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]]. Parmi [[Nomenclature|les libéraux]], les '''libéraux de gauche''' se distinguent en insistant sur la nécessité d'une certaine égalité des conditions de départ pour tous.<br />
<br />
== Caractéristiques des libéraux de gauche ==<br />
Les libéraux de gauche soulignent les limites du principe de première appropriation, qui fait partie du [[droit naturel]], en s'appuyant sur une argumentation a contrario du paragraphe 33 du ''Traité du gouvernement civil'' de [[John Locke]] <ref>Voir la légitimité de [http://www.wikiberal.org/wiki/John_Locke#L.27appropriation_individuelle l'appropriation individuelle] chez John Locke</ref>. Ils proposent pour rétablir l'égalité des conditions initiales de nombreux mécanismes souvent complexes : [[allocation universelle]], “[[propriété]]” collective, principe de compensation, loyer, etc.<br />
<br />
Ce qu’ils essaient de faire est de résoudre un conflit : les ressources sont rares et il faut les répartir entre les individus. Comment résoudre ce conflit ? Pour eux, la solution apportée par le [[droit naturel]] n’est pas la bonne. Bien qu’ils acceptent le reste du droit naturel, ils cherchent à le concilier avec un principe de répartition des ressources qui serait plus égalitaire (notion subjective et qui varie d’un libéral de gauche à un autre).<br />
<br />
Historiquement, on qualifie parfois de libéraux de gauche ceux des libéraux qui en France siégeaient à [[gauche]] à l'Assemblée nationale : [[Frédéric Bastiat]], [[Yves Guyot]], etc., la gauche française à l'époque n'étant pas dans sa totalité collectiviste ni étatiste. <br />
<br />
Certains libéraux, tels [[Jean-François Revel]], se considèrent comme des hommes de gauche, attachés à une [[justice sociale]] qui ne soit pas de la simple redistribution, mais plutôt l'abolition de [[privilège]]s étatiques indus.<br />
<br />
== Erreur courante : le libéralisme est une idéologie de droite ==<br />
En toute rigueur, le [[libéralisme]] ne peut être classé ni à droite ni à [[gauche]]. En déduire qu'il est « [[centrisme|centriste]] » serait aussi une erreur, sauf à dire qu'il est éloigné tant des tendances redistributives de la gauche (et aussi de la droite) que des tendances autoritaires de la droite (et aussi de la gauche), ces deux types de tendances reposant sur l'[[étatisme]] et l'[[interventionnisme]], réprouvés par les libéraux :<br />
:''« Les [[conservatisme|conservateurs]] veulent tous être votre papa, qui vous dit ce qu'il faut faire et ne pas faire. Les [[social-démocratie|sociaux-démocrates]] veulent tous être votre maman, qui vous nourrit, borde vos draps et vous mouche. »'' ([[David Boaz]], ''Libertarianism: A Primer'')<br />
<br />
Si on tient à tout prix à coller des étiquettes [[politique]]s sur les libéraux, on aura :<br />
* plutôt à droite, les [[libéraux conservateurs]] ;<br />
* plutôt à [[gauche]], les libéraux de gauche ;<br />
* plutôt centristes (dans le bon sens du terme), les [[libéraux classiques]], qui historiquement s'opposent tant aux [[conservateur]]s de droite qu'aux socialistes ;<br />
* inclassables, les [[libertarien]]s, qui tendent vers l'[[anarchisme]] ou l'État minimal.<br />
<br />
== Citations ==<br />
* ''« Il existe des courants de [[gauche]], il faut le souligner, qui, au plan économique, sont des partisans des [[liberté économique|libertés économiques]]. A la fin du 19ème siècle, les solidaristes, par exemple, ne considèrent pas antithétique par nature avec le libre [[marché]] de construire une société plus solidaire. On a tendance à couper les courants de pensée dans un axe gauche-droite, suivant leur position sur le [[libéralisme économique]]. Mais même au sein du parti socialiste d’avant 1914, il existait un courant assez libéral en [[économie]] qui s’opposait aux dirigistes. C’est le cas de l’opposition entre Jaurès et Jules Guesde. Jaurès a écrit un article faisant l’éloge du chef d’[[entreprise]]. Malheureusement, il a été assassiné, il eut mieux valu que ce fût Guesde ! Jaurès ne récusait pas du tout une économie libérale. »'' ([[Philippe Nataf]])<br />
* ''« Si elles étaient établies, la réalité et la viabilité d’un libéralisme de gauche aussi authentiquement libéral que de gauche contribuerait assurément à dédroitiser et recentrer une tradition libérale au champ élargi et à la dynamique revivifiée. En tête de leurs conditions théoriques de possibilité figure l’existence d’une gauche dont l’engagement anti-[[totalitarisme|totalitaire]] serait également anti-[[collectivisme|collectiviste]]. Qui ne se fourvoie pas dans l’illusion syncrétique d’une « troisième voie » entre [[capitalisme]] et [[socialisme]], ne s’en tienne pas à la dimension [[politique]] du [[libéralisme]] pour oser en finir avec les excès de l’[[interventionnisme]] assistanciel, redistributif et ultra-règlementariste de l’[[État-providence]] – et adhère sans restriction aux principes [[individualisme|individualistes]] de [[responsabilité]] individuelle, de [[liberté]] [[contrat|contractuelle]] et de respect du [[droit]] de [[propriété]]. Sur la base du paradigme libéral, le libéralisme de gauche illustrerait alors la possibilité intellectuelle d’en déduire des conséquences et applications pratiques autres que celles du libéralisme de pur [[laissez-faire]]. Son pari : dans la ligne des idées d’un [[Karl Popper]] suggérant dès 1958 de « réduire ce qui semble tant faire question dans l’État welfare : la bureaucratisation et la mise en tutelle de l’[[individu]] » (''En quoi croit l’Occident ?''), parvenir à concilier l’éradication des principes et effets pervers de l’État providence avec l’exigence d’accompagner le libre [[marché]] de dispositifs qui en suppriment la brutalité et la clôture pour les moins bien lotis. Il s’agirait de « rendre tout un chacun capable de prendre ses responsabilités et de faire preuve d’initiative pour affirmer sa compétence sur le marché au lieu de se comporter comme un « raté » et de recourir à l’assistance de l’[[État]] », pour reprendre les termes d’Habermas dans ''Après l’État-nation''. »'' ([[Alain Laurent]])<br />
* ''« Si j’avais le malheur de ne voir dans le capital que l’avantage de capitalistes, et de ne saisir ainsi qu’un côté, et, assurément, le côté le plus étroit et le moins consolant de la science économique, je me ferais Socialiste ; car de manière ou d’autre, il faut que l’inégalité s’efface progressivement, et si la liberté ne renfermait pas cette solution, comme les socialistes je la demanderais à la loi, à l’État, à la contrainte. »'' ([[Frédéric Bastiat]], [http://fr.wikisource.org/wiki/Gratuit%C3%A9_du_cr%C3%A9dit/Lettre_14 Gratuité du crédit])<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2000]], [[Thierry Leterre]], ''La Gauche et la peur libérale'', Presses de Sciences Po, ISBN 2724608038<br />
* [[2006]], [[Nicolas Tenzer]] et [[Monique Canto-Sperber]], ''Faut-il sauver le libéralisme?''<br />
<br />
== Tentative de recensement ==<br />
La liste suivante de "libéraux de gauche", ou assimilés comme tels, se base sur les travaux d'[[Alain Laurent]] (''La Philosophie libérale'' et ''Les grands courants du libéralisme'') et ceux de [[Peter Vallentyne]] et [[Hillel Steiner]].<br />
<br />
===XVI<sup>e</sup> siècle===<br />
* [[Hugo Grotius]]<br />
<br />
===XVIII<sup>e</sup> siècle===<br />
* [[Joseph Priestley]]<br />
* [[Jeremy Bentham]]<br />
* [[Thomas Jefferson]]<br />
* [[Thomas Spence]]<br />
* [[Thomas Paine]]<br />
<br />
===XIX<sup>e</sup> siècle===<br />
* [[Frédéric Bastiat]]<br />
* [[Carlo Cattaneo]]<br />
* [[Antoine Cherbuliez]]<br />
* [[Henry George]]<br />
* [[Yves Guyot]]<br />
* [[Elie Halévy]]<br />
* [[Frédéric Passy]]<br />
* [[Herbert Spencer]]<br />
* [[John Stuart Mill]]<br />
* [[Antonio De Viti De Marco]]<br />
<br />
===XX<sup>e</sup> siècle===<br />
* [[Alain]]<br />
* [[Norberto Bobbio]]<br />
* [[Luigi Einaudi]]<br />
* [[Anthony Giddens]]<br />
* [[Géolibertarianisme|Géolibertariens]] : [[Peter Vallentyne]]<br />
* [[Piero Gobetti]]<br />
* [[Élie Halévy]]<br />
* [[Bertrand de Jouvenel]]<br />
* [[John Maynard Keynes]] qui se serait définit comme un "néo-libéral" <ref>Voir [[Néolibéralisme]]</ref>, mais qui est considéré comme anti-libéral par les libéraux de gauche.<br />
* [[Serge-Christophe Kolm]]<br />
* [[Ordo-libéralisme|Ordolibéraux]] : [[Walter Eucken]], [[Wilhelm Röpke]], [[Hans Großmann-Doerth]]<br />
* [[Michael Otsuka]]<br />
* [[Karl Popper]]<br />
* [[Virginia Postrel]]<br />
* [[John Rawls]] qui affirma pourtant lui-même ne pas être un libéral <ref>Voir Alain Laurent</ref><br />
* [[Gaetano Salvemini]]<br />
* [[Amartya Sen]]<br />
* [[Mario Vargas Llosa]]<br />
* [[Thierry Leterre]]<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
<br />
=== Lien interne ===<br />
* [[Géolibertarianisme]]<br />
<br />
=== Lien externe ===<br />
* {{fr}}[http://web.archive.org/web/20071026041311/http://www.copeau.org/index.php?2004/08/25/68-liberal-de-gauche Un extrait de ''La philosophie libérale'' d'Alain Laurent]<br />
<br />
{{Forum<br />
|lien1=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=25389 Libéralisme De Gauche, Kezako?] {{for}}<br />
|lien2=<br />
|lien3=<br />
|lien4=<br />
|lien5=<br />
|lien6=<br />
}}<br />
* [[Nomenclature]]<br />
* [[Libéraux classiques]]<br />
<br />
{{Citation}}<br />
{{Portail auteurs}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Liberaux de gauche}}<br />
[[Catégorie:Libéraux de gauche|*]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Discussion:Lib%C3%A9ralisme&diff=72385Discussion:Libéralisme2010-04-29T08:02:27Z<p>Sagamore : /* un courant de pensée, ou un ensemble de courants... */</p>
<hr />
<div>''Il subsiste ainsi une différence marquée entre libéraux partisans du jusnaturalisme (la Raison comme source du droit : le droit naturel), et libéraux partisans du droit positif (l'État comme source du droit), les premiers étant parfois accusés de faire de la métaphysique, les derniers étant taxés de relativisme ou de soumission à l'État.''<br />
<br />
Ca me semble bizarre des libéraux qui considèrent que l'Etat est la source de la loi. Il y a des libéraux qui remettent en cause les droit naturels, par exemple les utilitaristes (pour eux le bonheur de la communauté est plus importante que les droits naturels mais également que la loi positive). Mais des libéraux qui considèrent que toute loi positive est juste ça me semble antinomique. J’ai l’impression qu’il y a eu confusion.--[[Utilisateur:Arn0|Arn0]] 1 mar 2006 à 18:07 (CET)<br />
:Pour les libéraux héritiers de Montesquieu et 1789, l'Etat (à travers le pouvoir législatif, qui en fait bien partie) est source de la loi (voir la [[DDHC]], article 6 : "La loi est l'expression de la volonté générale").[[Utilisateur:Dilbert|Dilbert]] 1 mar 2006 à 18:21 (CET)<br />
<br />
:Mais la DDHC est plein de principes considérés comme supérieurs à la loi positive. Enfin bon...--[[Utilisateur:Arn0|Arn0]] 1 mar 2006 à 19:35 (CET)<br />
<br />
== un courant de pensée, ou un ensemble de courants... ==<br />
<br />
''Les deux, mon capitaine !'' Plus sérieusement, car je sais que la question est brulante...<br />
<br />
N'étant pas (encore?) autorisé à modifier cette page, je demande ici la modification suivante:<br />
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::Le '''libéralisme''' est un courant de pensée, ou un ensemble de courants de pensée visant à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]].<br />
:à<br />
::Le '''libéralisme''' est un courant de pensée, ou un [[Nomenclature|ensemble de courants de pensée]], visant à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]].<br />
<br />
En effet, pour contrer l'anti-libéralisme, et sa tendance naturelle à chosifier et simplifier, il est fondamental de toujours mettre en avant que si le libéralisme a un noyau dur, il possède de nombreuses ramifications, d'où l'intérêt de placer ce lien interne le plus tôt possible (lien interne absent de l'article à ce jour!).<br />
<br />
D'ailleurs, à titre personnel, je mettrais plutôt:<br />
::Le '''libéralisme''' est un courant de pensée visant à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]]. Il s'est développé au cours de l'histoire dans différentes directions dont les ramifications donnent aujourd'hui de nombreux courants<ref>Voir à ce sujet l'article [[Nomenclature]].</ref>.<br />
<br />
=== Notes et références ===<br />
{{références}}<br />
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Qu'en dites-vous? <br />
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[[Utilisateur:Sagamore|Sagamore]] 29 avril 2010 à 09:52 (CEST)<br />
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<br />
:Je réalise que l'intégration de ce lien interne "[[Nomenclature]]" serait pertinente dans tous les articles vers lesquels il renvoie, et en tout début à chaque fois, non? [[Utilisateur:Sagamore|Sagamore]] 29 avril 2010 à 10:02 (CEST)</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Utilisateur:Sagamore&diff=72384Utilisateur:Sagamore2010-04-29T07:58:25Z<p>Sagamore : </p>
<hr />
<div>Pour me présenter...<br />
<br />
Il semblerait que je sois, au moins en partie (c'est à dire selon les sujets), ce que l'on appelle un [[libéral de gauche]] (qui n'est qu'un courant [[Nomenclature|parmi d'autres]] du [[libéralisme]]). Je m'intéresse de plus en plus au courant libéral désigné sous le nom d'[[ordo-libéralisme]] allemand, mais "sous réserve", car je n'ai encore lu aucun livre à ce jour sur ce sujet.<br />
<br />
[[Utilisateur:Sagamore|Sagamore]] 29 avril 2010 à 09:05 (CEST)</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Discussion:Lib%C3%A9ralisme&diff=72383Discussion:Libéralisme2010-04-29T07:53:21Z<p>Sagamore : /* Notes et références */</p>
<hr />
<div>''Il subsiste ainsi une différence marquée entre libéraux partisans du jusnaturalisme (la Raison comme source du droit : le droit naturel), et libéraux partisans du droit positif (l'État comme source du droit), les premiers étant parfois accusés de faire de la métaphysique, les derniers étant taxés de relativisme ou de soumission à l'État.''<br />
<br />
Ca me semble bizarre des libéraux qui considèrent que l'Etat est la source de la loi. Il y a des libéraux qui remettent en cause les droit naturels, par exemple les utilitaristes (pour eux le bonheur de la communauté est plus importante que les droits naturels mais également que la loi positive). Mais des libéraux qui considèrent que toute loi positive est juste ça me semble antinomique. J’ai l’impression qu’il y a eu confusion.--[[Utilisateur:Arn0|Arn0]] 1 mar 2006 à 18:07 (CET)<br />
:Pour les libéraux héritiers de Montesquieu et 1789, l'Etat (à travers le pouvoir législatif, qui en fait bien partie) est source de la loi (voir la [[DDHC]], article 6 : "La loi est l'expression de la volonté générale").[[Utilisateur:Dilbert|Dilbert]] 1 mar 2006 à 18:21 (CET)<br />
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:Mais la DDHC est plein de principes considérés comme supérieurs à la loi positive. Enfin bon...--[[Utilisateur:Arn0|Arn0]] 1 mar 2006 à 19:35 (CET)<br />
<br />
== un courant de pensée, ou un ensemble de courants... ==<br />
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''Les deux, mon capitaine !'' Plus sérieusement, car je sais que la question est brulante...<br />
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N'étant pas (encore?) autorisé à modifier cette page, je demande ici la modification suivante:<br />
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::Le '''libéralisme''' est un courant de pensée, ou un ensemble de courants de pensée visant à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]].<br />
:à<br />
::Le '''libéralisme''' est un courant de pensée, ou un [[Nomenclature|ensemble de courants de pensée]], visant à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]].<br />
<br />
En effet, pour contrer l'anti-libéralisme, et sa tendance naturelle à chosifier et simplifier, il est fondamental de toujours mettre en avant que si le libéralisme a un noyau dur, il possède de nombreuses ramifications, d'où l'intérêt de placer ce lien interne le plus tôt possible (lien interne absent de l'article à ce jour!).<br />
<br />
D'ailleurs, à titre personnel, je mettrais plutôt:<br />
::Le '''libéralisme''' est un courant de pensée visant à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]]. Il s'est développé au cours de l'histoire dans différentes directions dont les ramifications donnent aujourd'hui de nombreux courants<ref>Voir à ce sujet l'article [[Nomenclature]].</ref>.<br />
<br />
=== Notes et références ===<br />
{{références}}<br />
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Qu'en dites-vous? <br />
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[[Utilisateur:Sagamore|Sagamore]] 29 avril 2010 à 09:52 (CEST)</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Discussion:Lib%C3%A9ralisme&diff=72382Discussion:Libéralisme2010-04-29T07:52:45Z<p>Sagamore : /* un courant de pensée, ou un ensemble de courants... */ nouvelle section</p>
<hr />
<div>''Il subsiste ainsi une différence marquée entre libéraux partisans du jusnaturalisme (la Raison comme source du droit : le droit naturel), et libéraux partisans du droit positif (l'État comme source du droit), les premiers étant parfois accusés de faire de la métaphysique, les derniers étant taxés de relativisme ou de soumission à l'État.''<br />
<br />
Ca me semble bizarre des libéraux qui considèrent que l'Etat est la source de la loi. Il y a des libéraux qui remettent en cause les droit naturels, par exemple les utilitaristes (pour eux le bonheur de la communauté est plus importante que les droits naturels mais également que la loi positive). Mais des libéraux qui considèrent que toute loi positive est juste ça me semble antinomique. J’ai l’impression qu’il y a eu confusion.--[[Utilisateur:Arn0|Arn0]] 1 mar 2006 à 18:07 (CET)<br />
:Pour les libéraux héritiers de Montesquieu et 1789, l'Etat (à travers le pouvoir législatif, qui en fait bien partie) est source de la loi (voir la [[DDHC]], article 6 : "La loi est l'expression de la volonté générale").[[Utilisateur:Dilbert|Dilbert]] 1 mar 2006 à 18:21 (CET)<br />
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:Mais la DDHC est plein de principes considérés comme supérieurs à la loi positive. Enfin bon...--[[Utilisateur:Arn0|Arn0]] 1 mar 2006 à 19:35 (CET)<br />
<br />
== un courant de pensée, ou un ensemble de courants... ==<br />
<br />
''Les deux, mon capitaine !'' Plus sérieusement, car je sais que la question est brulante...<br />
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N'étant pas (encore?) autorisé à modifier cette page, je demande ici la modification suivante:<br />
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::Le '''libéralisme''' est un courant de pensée, ou un ensemble de courants de pensée visant à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]].<br />
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::Le '''libéralisme''' est un courant de pensée, ou un [[Nomenclature|ensemble de courants de pensée]], visant à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]].<br />
<br />
En effet, pour contrer l'anti-libéralisme, et sa tendance naturelle à chosifier et simplifier, il est fondamental de toujours mettre en avant que si le libéralisme a un noyau dur, il possède de nombreuses ramifications, d'où l'intérêt de placer ce lien interne le plus tôt possible (lien interne absent de l'article à ce jour!).<br />
<br />
D'ailleurs, à titre personnel, je mettrais plutôt:<br />
::Le '''libéralisme''' est un courant de pensée visant à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]]. Il s'est développé au cours de l'histoire dans différentes directions dont les ramifications donnent aujourd'hui de nombreux courants<ref>Voir à ce sujet l'article [[Nomenclature]].</ref>.<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
<br />
Qu'en dites-vous? <br />
<br />
[[Utilisateur:Sagamore|Sagamore]] 29 avril 2010 à 09:52 (CEST)</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Lib%C3%A9raux_de_gauche&diff=72381Libéraux de gauche2010-04-29T07:18:24Z<p>Sagamore : Réorganisation + commentaires sur liste</p>
<hr />
<div>Le [[libéralisme]] est un ensemble de courants qui vise à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]]. Parmi les libéraux, les '''libéraux de gauche''' se distinguent en insistant sur la nécessité d'une certaine égalité des conditions de départ pour tous.<br />
<br />
== Caractéristiques des libéraux de gauche ==<br />
Les libéraux de gauche soulignent les limites du principe de première appropriation, qui fait partie du [[droit naturel]], en s'appuyant sur une argumentation a contrario du paragraphe 33 du ''Traité du gouvernement civil'' de [[John Locke]] <ref>Voir la légitimité de [http://www.wikiberal.org/wiki/John_Locke#L.27appropriation_individuelle l'appropriation individuelle] chez John Locke</ref>. Ils proposent pour rétablir l'égalité des conditions initiales de nombreux mécanismes souvent complexes : [[allocation universelle]], “[[propriété]]” collective, principe de compensation, loyer, etc.<br />
<br />
Ce qu’ils essaient de faire est de résoudre un conflit : les ressources sont rares et il faut les répartir entre les individus. Comment résoudre ce conflit ? Pour eux, la solution apportée par le [[droit naturel]] n’est pas la bonne. Bien qu’ils acceptent le reste du droit naturel, ils cherchent à le concilier avec un principe de répartition des ressources qui serait plus égalitaire (notion subjective et qui varie d’un libéral de gauche à un autre).<br />
<br />
Historiquement, on qualifie parfois de libéraux de gauche ceux des libéraux qui en France siégeaient à [[gauche]] à l'Assemblée nationale : [[Frédéric Bastiat]], [[Yves Guyot]], etc., la gauche française à l'époque n'étant pas dans sa totalité collectiviste ni étatiste. <br />
<br />
Certains libéraux, tels [[Jean-François Revel]], se considèrent comme des hommes de gauche, attachés à une [[justice sociale]] qui ne soit pas de la simple redistribution, mais plutôt l'abolition de [[privilège]]s étatiques indus.<br />
<br />
== Erreur courante : le libéralisme est une idéologie de droite ==<br />
En toute rigueur, le [[libéralisme]] ne peut être classé ni à droite ni à [[gauche]]. En déduire qu'il est « [[centrisme|centriste]] » serait aussi une erreur, sauf à dire qu'il est éloigné tant des tendances redistributives de la gauche (et aussi de la droite) que des tendances autoritaires de la droite (et aussi de la gauche), ces deux types de tendances reposant sur l'[[étatisme]] et l'[[interventionnisme]], réprouvés par les libéraux :<br />
:''« Les [[conservatisme|conservateurs]] veulent tous être votre papa, qui vous dit ce qu'il faut faire et ne pas faire. Les [[social-démocratie|sociaux-démocrates]] veulent tous être votre maman, qui vous nourrit, borde vos draps et vous mouche. »'' ([[David Boaz]], ''Libertarianism: A Primer'')<br />
<br />
Si on tient à tout prix à coller des étiquettes [[politique]]s sur les libéraux, on aura :<br />
* plutôt à droite, les [[libéraux conservateurs]] ;<br />
* plutôt à [[gauche]], les libéraux de gauche ;<br />
* plutôt centristes (dans le bon sens du terme), les [[libéraux classiques]], qui historiquement s'opposent tant aux [[conservateur]]s de droite qu'aux socialistes ;<br />
* inclassables, les [[libertarien]]s, qui tendent vers l'[[anarchisme]] ou l'État minimal.<br />
<br />
== Citations ==<br />
* ''« Il existe des courants de [[gauche]], il faut le souligner, qui, au plan économique, sont des partisans des [[liberté économique|libertés économiques]]. A la fin du 19ème siècle, les solidaristes, par exemple, ne considèrent pas antithétique par nature avec le libre [[marché]] de construire une société plus solidaire. On a tendance à couper les courants de pensée dans un axe gauche-droite, suivant leur position sur le [[libéralisme économique]]. Mais même au sein du parti socialiste d’avant 1914, il existait un courant assez libéral en [[économie]] qui s’opposait aux dirigistes. C’est le cas de l’opposition entre Jaurès et Jules Guesde. Jaurès a écrit un article faisant l’éloge du chef d’[[entreprise]]. Malheureusement, il a été assassiné, il eut mieux valu que ce fût Guesde ! Jaurès ne récusait pas du tout une économie libérale. »'' ([[Philippe Nataf]])<br />
* ''« Si elles étaient établies, la réalité et la viabilité d’un libéralisme de gauche aussi authentiquement libéral que de gauche contribuerait assurément à dédroitiser et recentrer une tradition libérale au champ élargi et à la dynamique revivifiée. En tête de leurs conditions théoriques de possibilité figure l’existence d’une gauche dont l’engagement anti-[[totalitarisme|totalitaire]] serait également anti-[[collectivisme|collectiviste]]. Qui ne se fourvoie pas dans l’illusion syncrétique d’une « troisième voie » entre [[capitalisme]] et [[socialisme]], ne s’en tienne pas à la dimension [[politique]] du [[libéralisme]] pour oser en finir avec les excès de l’[[interventionnisme]] assistanciel, redistributif et ultra-règlementariste de l’[[État-providence]] – et adhère sans restriction aux principes [[individualisme|individualistes]] de [[responsabilité]] individuelle, de [[liberté]] [[contrat|contractuelle]] et de respect du [[droit]] de [[propriété]]. Sur la base du paradigme libéral, le libéralisme de gauche illustrerait alors la possibilité intellectuelle d’en déduire des conséquences et applications pratiques autres que celles du libéralisme de pur [[laissez-faire]]. Son pari : dans la ligne des idées d’un [[Karl Popper]] suggérant dès 1958 de « réduire ce qui semble tant faire question dans l’État welfare : la bureaucratisation et la mise en tutelle de l’[[individu]] » (''En quoi croit l’Occident ?''), parvenir à concilier l’éradication des principes et effets pervers de l’État providence avec l’exigence d’accompagner le libre [[marché]] de dispositifs qui en suppriment la brutalité et la clôture pour les moins bien lotis. Il s’agirait de « rendre tout un chacun capable de prendre ses responsabilités et de faire preuve d’initiative pour affirmer sa compétence sur le marché au lieu de se comporter comme un « raté » et de recourir à l’assistance de l’[[État]] », pour reprendre les termes d’Habermas dans ''Après l’État-nation''. »'' ([[Alain Laurent]])<br />
* ''« Si j’avais le malheur de ne voir dans le capital que l’avantage de capitalistes, et de ne saisir ainsi qu’un côté, et, assurément, le côté le plus étroit et le moins consolant de la science économique, je me ferais Socialiste ; car de manière ou d’autre, il faut que l’inégalité s’efface progressivement, et si la liberté ne renfermait pas cette solution, comme les socialistes je la demanderais à la loi, à l’État, à la contrainte. »'' ([[Frédéric Bastiat]], [http://fr.wikisource.org/wiki/Gratuit%C3%A9_du_cr%C3%A9dit/Lettre_14 Gratuité du crédit])<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2000]], [[Thierry Leterre]], ''La Gauche et la peur libérale'', Presses de Sciences Po, ISBN 2724608038<br />
* [[2006]], [[Nicolas Tenzer]] et [[Monique Canto-Sperber]], ''Faut-il sauver le libéralisme?''<br />
<br />
== Tentative de recensement ==<br />
La liste suivante de "libéraux de gauche", ou assimilés comme tels, se base sur les travaux d'[[Alain Laurent]] (''La Philosophie libérale'' et ''Les grands courants du libéralisme'') et ceux de [[Peter Vallentyne]] et [[Hillel Steiner]].<br />
<br />
===XVI<sup>e</sup> siècle===<br />
* [[Hugo Grotius]]<br />
<br />
===XVIII<sup>e</sup> siècle===<br />
* [[Joseph Priestley]]<br />
* [[Jeremy Bentham]]<br />
* [[Thomas Jefferson]]<br />
* [[Thomas Spence]]<br />
* [[Thomas Paine]]<br />
<br />
===XIX<sup>e</sup> siècle===<br />
* [[Frédéric Bastiat]]<br />
* [[Carlo Cattaneo]]<br />
* [[Antoine Cherbuliez]]<br />
* [[Henry George]]<br />
* [[Yves Guyot]]<br />
* [[Elie Halévy]]<br />
* [[Frédéric Passy]]<br />
* [[Herbert Spencer]]<br />
* [[John Stuart Mill]]<br />
* [[Antonio De Viti De Marco]]<br />
<br />
===XX<sup>e</sup> siècle===<br />
* [[Alain]]<br />
* [[Norberto Bobbio]]<br />
* [[Luigi Einaudi]]<br />
* [[Anthony Giddens]]<br />
* [[Géolibertarianisme|Géolibertariens]] : [[Peter Vallentyne]]<br />
* [[Piero Gobetti]]<br />
* [[Élie Halévy]]<br />
* [[Bertrand de Jouvenel]]<br />
* [[John Maynard Keynes]] qui se serait définit comme un "néo-libéral" <ref>Voir [[Néolibéralisme]]</ref>, mais qui est considéré comme anti-libéral par les libéraux de gauche.<br />
* [[Serge-Christophe Kolm]]<br />
* [[Ordo-libéralisme|Ordolibéraux]] : [[Walter Eucken]], [[Wilhelm Röpke]], [[Hans Großmann-Doerth]]<br />
* [[Michael Otsuka]]<br />
* [[Karl Popper]]<br />
* [[Virginia Postrel]]<br />
* [[John Rawls]] qui affirma pourtant lui-même ne pas être un libéral <ref>Voir Alain Laurent</ref><br />
* [[Gaetano Salvemini]]<br />
* [[Amartya Sen]]<br />
* [[Mario Vargas Llosa]]<br />
* [[Thierry Leterre]]<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
<br />
=== Lien interne ===<br />
* [[Géolibertarianisme]]<br />
<br />
=== Lien externe ===<br />
* {{fr}}[http://web.archive.org/web/20071026041311/http://www.copeau.org/index.php?2004/08/25/68-liberal-de-gauche Un extrait de ''La philosophie libérale'' d'Alain Laurent]<br />
<br />
{{Forum<br />
|lien1=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=25389 Libéralisme De Gauche, Kezako?] {{for}}<br />
|lien2=<br />
|lien3=<br />
|lien4=<br />
|lien5=<br />
|lien6=<br />
}}<br />
* [[Nomenclature]]<br />
* [[Libéraux classiques]]<br />
<br />
{{Citation}}<br />
{{Portail auteurs}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Liberaux de gauche}}<br />
[[Catégorie:Libéraux de gauche|*]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Lib%C3%A9raux_de_gauche&diff=72380Libéraux de gauche2010-04-29T07:12:24Z<p>Sagamore : /* XXe siècle */ commentaires</p>
<hr />
<div>Le [[libéralisme]] est un ensemble de courants qui vise à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]]. Parmi les libéraux, les '''libéraux de gauche''' se distinguent en insistant sur la nécessité d'une certaine égalité des conditions de départ pour tous.<br />
<br />
== Caractéristiques des libéraux de gauche ==<br />
Les libéraux de gauche soulignent les limites du principe de première appropriation, qui fait partie du [[droit naturel]], en s'appuyant sur une argumentation a contrario du paragraphe 33 du ''Traité du gouvernement civil'' de [[John Locke]] <ref>Voir la légitimité de [http://www.wikiberal.org/wiki/John_Locke#L.27appropriation_individuelle l'appropriation individuelle] chez John Locke</ref>. Ils proposent pour rétablir l'égalité des conditions initiales de nombreux mécanismes souvent complexes : [[allocation universelle]], “[[propriété]]” collective, principe de compensation, loyer, etc.<br />
<br />
Ce qu’ils essaient de faire est de résoudre un conflit : les ressources sont rares et il faut les répartir entre les individus. Comment résoudre ce conflit ? Pour eux, la solution apportée par le [[droit naturel]] n’est pas la bonne. Bien qu’ils acceptent le reste du droit naturel, ils cherchent à le concilier avec un principe de répartition des ressources qui serait plus égalitaire (notion subjective et qui varie d’un libéral de gauche à un autre).<br />
<br />
Historiquement, on qualifie parfois de libéraux de gauche ceux des libéraux qui en France siégeaient à [[gauche]] à l'Assemblée nationale : [[Frédéric Bastiat]], [[Yves Guyot]], etc., la gauche française à l'époque n'étant pas dans sa totalité collectiviste ni étatiste. <br />
<br />
Certains libéraux, tels [[Jean-François Revel]], se considèrent comme des hommes de gauche, attachés à une [[justice sociale]] qui ne soit pas de la simple redistribution, mais plutôt l'abolition de [[privilège]]s étatiques indus.<br />
<br />
== Erreur courante : le libéralisme est une idéologie de droite ==<br />
En toute rigueur, le [[libéralisme]] ne peut être classé ni à droite ni à [[gauche]]. En déduire qu'il est « [[centrisme|centriste]] » serait aussi une erreur, sauf à dire qu'il est éloigné tant des tendances redistributives de la gauche (et aussi de la droite) que des tendances autoritaires de la droite (et aussi de la gauche), ces deux types de tendances reposant sur l'[[étatisme]] et l'[[interventionnisme]], réprouvés par les libéraux :<br />
:''« Les [[conservatisme|conservateurs]] veulent tous être votre papa, qui vous dit ce qu'il faut faire et ne pas faire. Les [[social-démocratie|sociaux-démocrates]] veulent tous être votre maman, qui vous nourrit, borde vos draps et vous mouche. »'' ([[David Boaz]], ''Libertarianism: A Primer'')<br />
<br />
Si on tient à tout prix à coller des étiquettes [[politique]]s sur les libéraux, on aura :<br />
* plutôt à droite, les [[libéraux conservateurs]] ;<br />
* plutôt à [[gauche]], les libéraux de gauche ;<br />
* plutôt centristes (dans le bon sens du terme), les [[libéraux classiques]], qui historiquement s'opposent tant aux [[conservateur]]s de droite qu'aux socialistes ;<br />
* inclassables, les [[libertarien]]s, qui tendent vers l'[[anarchisme]] ou l'État minimal.<br />
<br />
== Citations ==<br />
* ''« Il existe des courants de [[gauche]], il faut le souligner, qui, au plan économique, sont des partisans des [[liberté économique|libertés économiques]]. A la fin du 19ème siècle, les solidaristes, par exemple, ne considèrent pas antithétique par nature avec le libre [[marché]] de construire une société plus solidaire. On a tendance à couper les courants de pensée dans un axe gauche-droite, suivant leur position sur le [[libéralisme économique]]. Mais même au sein du parti socialiste d’avant 1914, il existait un courant assez libéral en [[économie]] qui s’opposait aux dirigistes. C’est le cas de l’opposition entre Jaurès et Jules Guesde. Jaurès a écrit un article faisant l’éloge du chef d’[[entreprise]]. Malheureusement, il a été assassiné, il eut mieux valu que ce fût Guesde ! Jaurès ne récusait pas du tout une économie libérale. »'' ([[Philippe Nataf]])<br />
* ''« Si elles étaient établies, la réalité et la viabilité d’un libéralisme de gauche aussi authentiquement libéral que de gauche contribuerait assurément à dédroitiser et recentrer une tradition libérale au champ élargi et à la dynamique revivifiée. En tête de leurs conditions théoriques de possibilité figure l’existence d’une gauche dont l’engagement anti-[[totalitarisme|totalitaire]] serait également anti-[[collectivisme|collectiviste]]. Qui ne se fourvoie pas dans l’illusion syncrétique d’une « troisième voie » entre [[capitalisme]] et [[socialisme]], ne s’en tienne pas à la dimension [[politique]] du [[libéralisme]] pour oser en finir avec les excès de l’[[interventionnisme]] assistanciel, redistributif et ultra-règlementariste de l’[[État-providence]] – et adhère sans restriction aux principes [[individualisme|individualistes]] de [[responsabilité]] individuelle, de [[liberté]] [[contrat|contractuelle]] et de respect du [[droit]] de [[propriété]]. Sur la base du paradigme libéral, le libéralisme de gauche illustrerait alors la possibilité intellectuelle d’en déduire des conséquences et applications pratiques autres que celles du libéralisme de pur [[laissez-faire]]. Son pari : dans la ligne des idées d’un [[Karl Popper]] suggérant dès 1958 de « réduire ce qui semble tant faire question dans l’État welfare : la bureaucratisation et la mise en tutelle de l’[[individu]] » (''En quoi croit l’Occident ?''), parvenir à concilier l’éradication des principes et effets pervers de l’État providence avec l’exigence d’accompagner le libre [[marché]] de dispositifs qui en suppriment la brutalité et la clôture pour les moins bien lotis. Il s’agirait de « rendre tout un chacun capable de prendre ses responsabilités et de faire preuve d’initiative pour affirmer sa compétence sur le marché au lieu de se comporter comme un « raté » et de recourir à l’assistance de l’[[État]] », pour reprendre les termes d’Habermas dans ''Après l’État-nation''. »'' ([[Alain Laurent]])<br />
* ''« Si j’avais le malheur de ne voir dans le capital que l’avantage de capitalistes, et de ne saisir ainsi qu’un côté, et, assurément, le côté le plus étroit et le moins consolant de la science économique, je me ferais Socialiste ; car de manière ou d’autre, il faut que l’inégalité s’efface progressivement, et si la liberté ne renfermait pas cette solution, comme les socialistes je la demanderais à la loi, à l’État, à la contrainte. »'' ([[Frédéric Bastiat]], [http://fr.wikisource.org/wiki/Gratuit%C3%A9_du_cr%C3%A9dit/Lettre_14 Gratuité du crédit])<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2000]], [[Thierry Leterre]], ''La Gauche et la peur libérale'', Presses de Sciences Po, ISBN 2724608038<br />
* [[2006]], [[Nicolas Tenzer]] et [[Monique Canto-Sperber]], ''Faut-il sauver le libéralisme?''<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
<br />
=== Tentative de recensement ===<br />
La liste suivante de "libéraux de gauche", ou assimilés comme tels, se base sur les travaux d'[[Alain Laurent]] (''La Philosophie libérale'' et ''Les grands courants du libéralisme'') et ceux de [[Peter Vallentyne]] et [[Hillel Steiner]].<br />
<br />
====XVI<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Hugo Grotius]]<br />
<br />
====XVIII<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Joseph Priestley]]<br />
* [[Jeremy Bentham]]<br />
* [[Thomas Jefferson]]<br />
* [[Thomas Spence]]<br />
* [[Thomas Paine]]<br />
<br />
====XIX<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Frédéric Bastiat]]<br />
* [[Carlo Cattaneo]]<br />
* [[Antoine Cherbuliez]]<br />
* [[Henry George]]<br />
* [[Yves Guyot]]<br />
* [[Elie Halévy]]<br />
* [[Frédéric Passy]]<br />
* [[Herbert Spencer]]<br />
* [[John Stuart Mill]]<br />
* [[Antonio De Viti De Marco]]<br />
<br />
====XX<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Alain]]<br />
* [[Norberto Bobbio]]<br />
* [[Luigi Einaudi]]<br />
* [[Anthony Giddens]]<br />
* [[Géolibertarianisme|Géolibertariens]] : [[Peter Vallentyne]]<br />
* [[Piero Gobetti]]<br />
* [[Élie Halévy]]<br />
* [[Bertrand de Jouvenel]]<br />
* [[John Maynard Keynes]] qui se serait définit comme un "néo-libéral" <ref>Voir [[néoliberalisme]]</ref><br />
* [[Serge-Christophe Kolm]]<br />
* [[Ordo-libéralisme|Ordolibéraux]] : [[Walter Eucken]], [[Wilhelm Röpke]], [[Hans Großmann-Doerth]]<br />
* [[Michael Otsuka]]<br />
* [[Karl Popper]]<br />
* [[Virginia Postrel]]<br />
* [[John Rawls]] qui affirma pourtant lui-même ne pas être un libéral <ref>Voir Alain Laurent</ref><br />
* [[Gaetano Salvemini]]<br />
* [[Amartya Sen]]<br />
* [[Mario Vargas Llosa]]<br />
* [[Thierry Leterre]]<br />
<br />
{{Forum<br />
|lien1=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=25389 Libéralisme De Gauche, Kezako?] {{for}}<br />
|lien2=<br />
|lien3=<br />
|lien4=<br />
|lien5=<br />
|lien6=<br />
}}<br />
* [[Nomenclature]]<br />
* [[Libéraux classiques]]<br />
<br />
=== Lien interne ===<br />
* [[Géolibertarianisme]]<br />
<br />
=== Lien externe ===<br />
* {{fr}}[http://web.archive.org/web/20071026041311/http://www.copeau.org/index.php?2004/08/25/68-liberal-de-gauche Un extrait de ''La philosophie libérale'' d'Alain Laurent]<br />
<br />
{{Citation}}<br />
{{Portail auteurs}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Liberaux de gauche}}<br />
[[Catégorie:Libéraux de gauche|*]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Utilisateur:Sagamore&diff=72379Utilisateur:Sagamore2010-04-29T07:05:40Z<p>Sagamore : </p>
<hr />
<div>Pour me présenter...<br />
<br />
Il semblerait que je sois, au moins en partie (c'est à dire selon les sujets), ce que l'on appelle un [[libéral de gauche]], et je m'intéresse de plus en plus au courant libéral désigné sous le nom d'[[ordo-libéralisme]] allemand, mais "sous réserve", car je n'ai encore lu aucun livre à ce jour sur ce sujet.<br />
<br />
[[Utilisateur:Sagamore|Sagamore]] 29 avril 2010 à 09:05 (CEST)</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Lib%C3%A9raux_de_gauche&diff=72321Libéraux de gauche2010-04-23T18:41:33Z<p>Sagamore : /* Lien interne */</p>
<hr />
<div>Le [[libéralisme]] est un ensemble de courants qui vise à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]]. Parmi les libéraux, les '''libéraux de gauche''' se distinguent en insistant sur la nécessité d'une certaine égalité des conditions de départ pour tous.<br />
<br />
== Caractéristiques des libéraux de gauche ==<br />
Les libéraux de gauche soulignent les limites du principe de première appropriation, qui fait partie du [[droit naturel]], en s'appuyant sur une argumentation a contrario du paragraphe 33 du ''Traité du gouvernement civil'' de [[John Locke]] <ref>Voir la légitimité de [http://www.wikiberal.org/wiki/John_Locke#L.27appropriation_individuelle l'appropriation individuelle] chez John Locke</ref>. Ils proposent pour rétablir l'égalité des conditions initiales de nombreux mécanismes souvent complexes : [[allocation universelle]], “[[propriété]]” collective, principe de compensation, loyer, etc.<br />
<br />
Ce qu’ils essaient de faire est de résoudre un conflit : les ressources sont rares et il faut les répartir entre les individus. Comment résoudre ce conflit ? Pour eux, la solution apportée par le [[droit naturel]] n’est pas la bonne. Bien qu’ils acceptent le reste du droit naturel, ils cherchent à le concilier avec un principe de répartition des ressources qui serait plus égalitaire (notion subjective et qui varie d’un libéral de gauche à un autre).<br />
<br />
Historiquement, on qualifie parfois de libéraux de gauche ceux des libéraux qui en France siégeaient à [[gauche]] à l'Assemblée nationale : [[Frédéric Bastiat]], [[Yves Guyot]], etc., la gauche française à l'époque n'étant pas dans sa totalité collectiviste ni étatiste. <br />
<br />
Certains libéraux, tels [[Jean-François Revel]], se considèrent comme des hommes de gauche, attachés à une [[justice sociale]] qui ne soit pas de la simple redistribution, mais plutôt l'abolition de [[privilège]]s étatiques indus.<br />
<br />
== Erreur courante : le libéralisme est une idéologie de droite ==<br />
En toute rigueur, le [[libéralisme]] ne peut être classé ni à droite ni à [[gauche]]. En déduire qu'il est « [[centrisme|centriste]] » serait aussi une erreur, sauf à dire qu'il est éloigné tant des tendances redistributives de la gauche (et aussi de la droite) que des tendances autoritaires de la droite (et aussi de la gauche), ces deux types de tendances reposant sur l'[[étatisme]] et l'[[interventionnisme]], réprouvés par les libéraux :<br />
:''« Les [[conservatisme|conservateurs]] veulent tous être votre papa, qui vous dit ce qu'il faut faire et ne pas faire. Les [[social-démocratie|sociaux-démocrates]] veulent tous être votre maman, qui vous nourrit, borde vos draps et vous mouche. »'' ([[David Boaz]], ''Libertarianism: A Primer'')<br />
<br />
Si on tient à tout prix à coller des étiquettes [[politique]]s sur les libéraux, on aura :<br />
* plutôt à droite, les [[libéraux conservateurs]] ;<br />
* plutôt à [[gauche]], les libéraux de gauche ;<br />
* plutôt centristes (dans le bon sens du terme), les [[libéraux classiques]], qui historiquement s'opposent tant aux [[conservateur]]s de droite qu'aux socialistes ;<br />
* inclassables, les [[libertarien]]s, qui tendent vers l'[[anarchisme]] ou l'État minimal.<br />
<br />
== Citations ==<br />
* ''« Il existe des courants de [[gauche]], il faut le souligner, qui, au plan économique, sont des partisans des [[liberté économique|libertés économiques]]. A la fin du 19ème siècle, les solidaristes, par exemple, ne considèrent pas antithétique par nature avec le libre [[marché]] de construire une société plus solidaire. On a tendance à couper les courants de pensée dans un axe gauche-droite, suivant leur position sur le [[libéralisme économique]]. Mais même au sein du parti socialiste d’avant 1914, il existait un courant assez libéral en [[économie]] qui s’opposait aux dirigistes. C’est le cas de l’opposition entre Jaurès et Jules Guesde. Jaurès a écrit un article faisant l’éloge du chef d’[[entreprise]]. Malheureusement, il a été assassiné, il eut mieux valu que ce fût Guesde ! Jaurès ne récusait pas du tout une économie libérale. »'' ([[Philippe Nataf]])<br />
* ''« Si elles étaient établies, la réalité et la viabilité d’un libéralisme de gauche aussi authentiquement libéral que de gauche contribuerait assurément à dédroitiser et recentrer une tradition libérale au champ élargi et à la dynamique revivifiée. En tête de leurs conditions théoriques de possibilité figure l’existence d’une gauche dont l’engagement anti-[[totalitarisme|totalitaire]] serait également anti-[[collectivisme|collectiviste]]. Qui ne se fourvoie pas dans l’illusion syncrétique d’une « troisième voie » entre [[capitalisme]] et [[socialisme]], ne s’en tienne pas à la dimension [[politique]] du [[libéralisme]] pour oser en finir avec les excès de l’[[interventionnisme]] assistanciel, redistributif et ultra-règlementariste de l’[[État-providence]] – et adhère sans restriction aux principes [[individualisme|individualistes]] de [[responsabilité]] individuelle, de [[liberté]] [[contrat|contractuelle]] et de respect du [[droit]] de [[propriété]]. Sur la base du paradigme libéral, le libéralisme de gauche illustrerait alors la possibilité intellectuelle d’en déduire des conséquences et applications pratiques autres que celles du libéralisme de pur [[laissez-faire]]. Son pari : dans la ligne des idées d’un [[Karl Popper]] suggérant dès 1958 de « réduire ce qui semble tant faire question dans l’État welfare : la bureaucratisation et la mise en tutelle de l’[[individu]] » (''En quoi croit l’Occident ?''), parvenir à concilier l’éradication des principes et effets pervers de l’État providence avec l’exigence d’accompagner le libre [[marché]] de dispositifs qui en suppriment la brutalité et la clôture pour les moins bien lotis. Il s’agirait de « rendre tout un chacun capable de prendre ses responsabilités et de faire preuve d’initiative pour affirmer sa compétence sur le marché au lieu de se comporter comme un « raté » et de recourir à l’assistance de l’[[État]] », pour reprendre les termes d’Habermas dans ''Après l’État-nation''. »'' ([[Alain Laurent]])<br />
* ''« Si j’avais le malheur de ne voir dans le capital que l’avantage de capitalistes, et de ne saisir ainsi qu’un côté, et, assurément, le côté le plus étroit et le moins consolant de la science économique, je me ferais Socialiste ; car de manière ou d’autre, il faut que l’inégalité s’efface progressivement, et si la liberté ne renfermait pas cette solution, comme les socialistes je la demanderais à la loi, à l’État, à la contrainte. »'' ([[Frédéric Bastiat]], [http://fr.wikisource.org/wiki/Gratuit%C3%A9_du_cr%C3%A9dit/Lettre_14 Gratuité du crédit])<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2000]], [[Thierry Leterre]], ''La Gauche et la peur libérale'', Presses de Sciences Po, ISBN 2724608038<br />
* [[2006]], [[Nicolas Tenzer]] et [[Monique Canto-Sperber]], ''Faut-il sauver le libéralisme?''<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
<br />
=== Tentative de recensement ===<br />
La liste suivante de "libéraux de gauche", ou assimilés comme tels, se base sur les travaux d'[[Alain Laurent]] (''La Philosophie libérale'' et ''Les grands courants du libéralisme'') et ceux de [[Peter Vallentyne]] et [[Hillel Steiner]].<br />
<br />
====XVI<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Hugo Grotius]]<br />
<br />
====XVIII<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Joseph Priestley]]<br />
* [[Jeremy Bentham]]<br />
* [[Thomas Jefferson]]<br />
* [[Thomas Spence]]<br />
* [[Thomas Paine]]<br />
<br />
====XIX<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Frédéric Bastiat]]<br />
* [[Carlo Cattaneo]]<br />
* [[Antoine Cherbuliez]]<br />
* [[Henry George]]<br />
* [[Yves Guyot]]<br />
* [[Elie Halévy]]<br />
* [[Frédéric Passy]]<br />
* [[Herbert Spencer]]<br />
* [[John Stuart Mill]]<br />
* [[Antonio De Viti De Marco]]<br />
<br />
====XX<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Alain]]<br />
* [[Norberto Bobbio]]<br />
* [[Luigi Einaudi]]<br />
* [[Anthony Giddens]]<br />
* [[Géolibertarianisme|Géolibertariens]] : [[Peter Vallentyne]]<br />
* [[Piero Gobetti]]<br />
* [[Élie Halévy]]<br />
* [[Bertrand de Jouvenel]]<br />
* [[John Maynard Keynes]]<br />
* [[Serge-Christophe Kolm]]<br />
* [[Ordo-libéralisme|Ordolibéraux]] : [[Walter Eucken]], [[Wilhelm Röpke]], [[Hans Großmann-Doerth]]<br />
* [[Michael Otsuka]]<br />
* [[Karl Popper]]<br />
* [[Virginia Postrel]]<br />
* [[John Rawls]]<br />
* [[Gaetano Salvemini]]<br />
* [[Amartya Sen]]<br />
* [[Mario Vargas Llosa]]<br />
* [[Thierry Leterre]]<br />
<br />
{{Forum<br />
|lien1=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=25389 Libéralisme De Gauche, Kezako?] {{for}}<br />
|lien2=<br />
|lien3=<br />
|lien4=<br />
|lien5=<br />
|lien6=<br />
}}<br />
* [[Nomenclature]]<br />
* [[Libéraux classiques]]<br />
<br />
=== Lien interne ===<br />
* [[Géolibertarianisme]]<br />
<br />
=== Lien externe ===<br />
* {{fr}}[http://web.archive.org/web/20071026041311/http://www.copeau.org/index.php?2004/08/25/68-liberal-de-gauche Un extrait de ''La philosophie libérale'' d'Alain Laurent]<br />
<br />
{{Citation}}<br />
{{Portail auteurs}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Liberaux de gauche}}<br />
[[Catégorie:Libéraux de gauche|*]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Lib%C3%A9raux_de_gauche&diff=72320Libéraux de gauche2010-04-23T18:40:54Z<p>Sagamore : titre</p>
<hr />
<div>Le [[libéralisme]] est un ensemble de courants qui vise à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]]. Parmi les libéraux, les '''libéraux de gauche''' se distinguent en insistant sur la nécessité d'une certaine égalité des conditions de départ pour tous.<br />
<br />
== Caractéristiques des libéraux de gauche ==<br />
Les libéraux de gauche soulignent les limites du principe de première appropriation, qui fait partie du [[droit naturel]], en s'appuyant sur une argumentation a contrario du paragraphe 33 du ''Traité du gouvernement civil'' de [[John Locke]] <ref>Voir la légitimité de [http://www.wikiberal.org/wiki/John_Locke#L.27appropriation_individuelle l'appropriation individuelle] chez John Locke</ref>. Ils proposent pour rétablir l'égalité des conditions initiales de nombreux mécanismes souvent complexes : [[allocation universelle]], “[[propriété]]” collective, principe de compensation, loyer, etc.<br />
<br />
Ce qu’ils essaient de faire est de résoudre un conflit : les ressources sont rares et il faut les répartir entre les individus. Comment résoudre ce conflit ? Pour eux, la solution apportée par le [[droit naturel]] n’est pas la bonne. Bien qu’ils acceptent le reste du droit naturel, ils cherchent à le concilier avec un principe de répartition des ressources qui serait plus égalitaire (notion subjective et qui varie d’un libéral de gauche à un autre).<br />
<br />
Historiquement, on qualifie parfois de libéraux de gauche ceux des libéraux qui en France siégeaient à [[gauche]] à l'Assemblée nationale : [[Frédéric Bastiat]], [[Yves Guyot]], etc., la gauche française à l'époque n'étant pas dans sa totalité collectiviste ni étatiste. <br />
<br />
Certains libéraux, tels [[Jean-François Revel]], se considèrent comme des hommes de gauche, attachés à une [[justice sociale]] qui ne soit pas de la simple redistribution, mais plutôt l'abolition de [[privilège]]s étatiques indus.<br />
<br />
== Erreur courante : le libéralisme est une idéologie de droite ==<br />
En toute rigueur, le [[libéralisme]] ne peut être classé ni à droite ni à [[gauche]]. En déduire qu'il est « [[centrisme|centriste]] » serait aussi une erreur, sauf à dire qu'il est éloigné tant des tendances redistributives de la gauche (et aussi de la droite) que des tendances autoritaires de la droite (et aussi de la gauche), ces deux types de tendances reposant sur l'[[étatisme]] et l'[[interventionnisme]], réprouvés par les libéraux :<br />
:''« Les [[conservatisme|conservateurs]] veulent tous être votre papa, qui vous dit ce qu'il faut faire et ne pas faire. Les [[social-démocratie|sociaux-démocrates]] veulent tous être votre maman, qui vous nourrit, borde vos draps et vous mouche. »'' ([[David Boaz]], ''Libertarianism: A Primer'')<br />
<br />
Si on tient à tout prix à coller des étiquettes [[politique]]s sur les libéraux, on aura :<br />
* plutôt à droite, les [[libéraux conservateurs]] ;<br />
* plutôt à [[gauche]], les libéraux de gauche ;<br />
* plutôt centristes (dans le bon sens du terme), les [[libéraux classiques]], qui historiquement s'opposent tant aux [[conservateur]]s de droite qu'aux socialistes ;<br />
* inclassables, les [[libertarien]]s, qui tendent vers l'[[anarchisme]] ou l'État minimal.<br />
<br />
== Citations ==<br />
* ''« Il existe des courants de [[gauche]], il faut le souligner, qui, au plan économique, sont des partisans des [[liberté économique|libertés économiques]]. A la fin du 19ème siècle, les solidaristes, par exemple, ne considèrent pas antithétique par nature avec le libre [[marché]] de construire une société plus solidaire. On a tendance à couper les courants de pensée dans un axe gauche-droite, suivant leur position sur le [[libéralisme économique]]. Mais même au sein du parti socialiste d’avant 1914, il existait un courant assez libéral en [[économie]] qui s’opposait aux dirigistes. C’est le cas de l’opposition entre Jaurès et Jules Guesde. Jaurès a écrit un article faisant l’éloge du chef d’[[entreprise]]. Malheureusement, il a été assassiné, il eut mieux valu que ce fût Guesde ! Jaurès ne récusait pas du tout une économie libérale. »'' ([[Philippe Nataf]])<br />
* ''« Si elles étaient établies, la réalité et la viabilité d’un libéralisme de gauche aussi authentiquement libéral que de gauche contribuerait assurément à dédroitiser et recentrer une tradition libérale au champ élargi et à la dynamique revivifiée. En tête de leurs conditions théoriques de possibilité figure l’existence d’une gauche dont l’engagement anti-[[totalitarisme|totalitaire]] serait également anti-[[collectivisme|collectiviste]]. Qui ne se fourvoie pas dans l’illusion syncrétique d’une « troisième voie » entre [[capitalisme]] et [[socialisme]], ne s’en tienne pas à la dimension [[politique]] du [[libéralisme]] pour oser en finir avec les excès de l’[[interventionnisme]] assistanciel, redistributif et ultra-règlementariste de l’[[État-providence]] – et adhère sans restriction aux principes [[individualisme|individualistes]] de [[responsabilité]] individuelle, de [[liberté]] [[contrat|contractuelle]] et de respect du [[droit]] de [[propriété]]. Sur la base du paradigme libéral, le libéralisme de gauche illustrerait alors la possibilité intellectuelle d’en déduire des conséquences et applications pratiques autres que celles du libéralisme de pur [[laissez-faire]]. Son pari : dans la ligne des idées d’un [[Karl Popper]] suggérant dès 1958 de « réduire ce qui semble tant faire question dans l’État welfare : la bureaucratisation et la mise en tutelle de l’[[individu]] » (''En quoi croit l’Occident ?''), parvenir à concilier l’éradication des principes et effets pervers de l’État providence avec l’exigence d’accompagner le libre [[marché]] de dispositifs qui en suppriment la brutalité et la clôture pour les moins bien lotis. Il s’agirait de « rendre tout un chacun capable de prendre ses responsabilités et de faire preuve d’initiative pour affirmer sa compétence sur le marché au lieu de se comporter comme un « raté » et de recourir à l’assistance de l’[[État]] », pour reprendre les termes d’Habermas dans ''Après l’État-nation''. »'' ([[Alain Laurent]])<br />
* ''« Si j’avais le malheur de ne voir dans le capital que l’avantage de capitalistes, et de ne saisir ainsi qu’un côté, et, assurément, le côté le plus étroit et le moins consolant de la science économique, je me ferais Socialiste ; car de manière ou d’autre, il faut que l’inégalité s’efface progressivement, et si la liberté ne renfermait pas cette solution, comme les socialistes je la demanderais à la loi, à l’État, à la contrainte. »'' ([[Frédéric Bastiat]], [http://fr.wikisource.org/wiki/Gratuit%C3%A9_du_cr%C3%A9dit/Lettre_14 Gratuité du crédit])<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2000]], [[Thierry Leterre]], ''La Gauche et la peur libérale'', Presses de Sciences Po, ISBN 2724608038<br />
* [[2006]], [[Nicolas Tenzer]] et [[Monique Canto-Sperber]], ''Faut-il sauver le libéralisme?''<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
<br />
=== Tentative de recensement ===<br />
La liste suivante de "libéraux de gauche", ou assimilés comme tels, se base sur les travaux d'[[Alain Laurent]] (''La Philosophie libérale'' et ''Les grands courants du libéralisme'') et ceux de [[Peter Vallentyne]] et [[Hillel Steiner]].<br />
<br />
====XVI<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Hugo Grotius]]<br />
<br />
====XVIII<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Joseph Priestley]]<br />
* [[Jeremy Bentham]]<br />
* [[Thomas Jefferson]]<br />
* [[Thomas Spence]]<br />
* [[Thomas Paine]]<br />
<br />
====XIX<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Frédéric Bastiat]]<br />
* [[Carlo Cattaneo]]<br />
* [[Antoine Cherbuliez]]<br />
* [[Henry George]]<br />
* [[Yves Guyot]]<br />
* [[Elie Halévy]]<br />
* [[Frédéric Passy]]<br />
* [[Herbert Spencer]]<br />
* [[John Stuart Mill]]<br />
* [[Antonio De Viti De Marco]]<br />
<br />
====XX<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Alain]]<br />
* [[Norberto Bobbio]]<br />
* [[Luigi Einaudi]]<br />
* [[Anthony Giddens]]<br />
* [[Géolibertarianisme|Géolibertariens]] : [[Peter Vallentyne]]<br />
* [[Piero Gobetti]]<br />
* [[Élie Halévy]]<br />
* [[Bertrand de Jouvenel]]<br />
* [[John Maynard Keynes]]<br />
* [[Serge-Christophe Kolm]]<br />
* [[Ordo-libéralisme|Ordolibéraux]] : [[Walter Eucken]], [[Wilhelm Röpke]], [[Hans Großmann-Doerth]]<br />
* [[Michael Otsuka]]<br />
* [[Karl Popper]]<br />
* [[Virginia Postrel]]<br />
* [[John Rawls]]<br />
* [[Gaetano Salvemini]]<br />
* [[Amartya Sen]]<br />
* [[Mario Vargas Llosa]]<br />
* [[Thierry Leterre]]<br />
<br />
{{Forum<br />
|lien1=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=25389 Libéralisme De Gauche, Kezako?] {{for}}<br />
|lien2=<br />
|lien3=<br />
|lien4=<br />
|lien5=<br />
|lien6=<br />
}}<br />
* [[Nomenclature]]<br />
* [[Libéraux classiques]]<br />
<br />
=== Lien interne ===<br />
* [[géolibertarianisme]]<br />
<br />
=== Lien externe ===<br />
* {{fr}}[http://web.archive.org/web/20071026041311/http://www.copeau.org/index.php?2004/08/25/68-liberal-de-gauche Un extrait de ''La philosophie libérale'' d'Alain Laurent]<br />
<br />
{{Citation}}<br />
{{Portail auteurs}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Liberaux de gauche}}<br />
[[Catégorie:Libéraux de gauche|*]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Lib%C3%A9raux_de_gauche&diff=72319Libéraux de gauche2010-04-23T18:39:14Z<p>Sagamore : /* Libéraux de gauche */ titre</p>
<hr />
<div>Le [[libéralisme]] est un ensemble de courants qui vise à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]]. Parmi les libéraux, les '''libéraux de gauche''' se distinguent en insistant sur la nécessité d'une certaine égalité des conditions de départ pour tous.<br />
<br />
== Caractéristiques des libéraux de gauche ==<br />
Les libéraux de gauche soulignent les limites du principe de première appropriation, qui fait partie du [[droit naturel]], en s'appuyant sur une argumentation a contrario du paragraphe 33 du ''Traité du gouvernement civil'' de [[John Locke]] <ref>Voir la légitimité de [http://www.wikiberal.org/wiki/John_Locke#L.27appropriation_individuelle l'appropriation individuelle] chez John Locke</ref>. Ils proposent pour rétablir l'égalité des conditions initiales de nombreux mécanismes souvent complexes : [[allocation universelle]], “[[propriété]]” collective, principe de compensation, loyer, etc.<br />
<br />
Ce qu’ils essaient de faire est de résoudre un conflit : les ressources sont rares et il faut les répartir entre les individus. Comment résoudre ce conflit ? Pour eux, la solution apportée par le [[droit naturel]] n’est pas la bonne. Bien qu’ils acceptent le reste du droit naturel, ils cherchent à le concilier avec un principe de répartition des ressources qui serait plus égalitaire (notion subjective et qui varie d’un libéral de gauche à un autre).<br />
<br />
Historiquement, on qualifie parfois de libéraux de gauche ceux des libéraux qui en France siégeaient à [[gauche]] à l'Assemblée nationale : [[Frédéric Bastiat]], [[Yves Guyot]], etc., la gauche française à l'époque n'étant pas dans sa totalité collectiviste ni étatiste. <br />
<br />
Certains libéraux, tels [[Jean-François Revel]], se considèrent comme des hommes de gauche, attachés à une [[justice sociale]] qui ne soit pas de la simple redistribution, mais plutôt l'abolition de [[privilège]]s étatiques indus.<br />
<br />
== Erreur courante : le libéralisme est une idéologie de droite ==<br />
En toute rigueur, le [[libéralisme]] ne peut être classé ni à droite ni à [[gauche]]. En déduire qu'il est « [[centrisme|centriste]] » serait aussi une erreur, sauf à dire qu'il est éloigné tant des tendances redistributives de la gauche (et aussi de la droite) que des tendances autoritaires de la droite (et aussi de la gauche), ces deux types de tendances reposant sur l'[[étatisme]] et l'[[interventionnisme]], réprouvés par les libéraux :<br />
:''« Les [[conservatisme|conservateurs]] veulent tous être votre papa, qui vous dit ce qu'il faut faire et ne pas faire. Les [[social-démocratie|sociaux-démocrates]] veulent tous être votre maman, qui vous nourrit, borde vos draps et vous mouche. »'' ([[David Boaz]], ''Libertarianism: A Primer'')<br />
<br />
Si on tient à tout prix à coller des étiquettes [[politique]]s sur les libéraux, on aura :<br />
* plutôt à droite, les [[libéraux conservateurs]] ;<br />
* plutôt à [[gauche]], les libéraux de gauche ;<br />
* plutôt centristes (dans le bon sens du terme), les [[libéraux classiques]], qui historiquement s'opposent tant aux [[conservateur]]s de droite qu'aux socialistes ;<br />
* inclassables, les [[libertarien]]s, qui tendent vers l'[[anarchisme]] ou l'État minimal.<br />
<br />
== Citations ==<br />
* ''« Il existe des courants de [[gauche]], il faut le souligner, qui, au plan économique, sont des partisans des [[liberté économique|libertés économiques]]. A la fin du 19ème siècle, les solidaristes, par exemple, ne considèrent pas antithétique par nature avec le libre [[marché]] de construire une société plus solidaire. On a tendance à couper les courants de pensée dans un axe gauche-droite, suivant leur position sur le [[libéralisme économique]]. Mais même au sein du parti socialiste d’avant 1914, il existait un courant assez libéral en [[économie]] qui s’opposait aux dirigistes. C’est le cas de l’opposition entre Jaurès et Jules Guesde. Jaurès a écrit un article faisant l’éloge du chef d’[[entreprise]]. Malheureusement, il a été assassiné, il eut mieux valu que ce fût Guesde ! Jaurès ne récusait pas du tout une économie libérale. »'' ([[Philippe Nataf]])<br />
* ''« Si elles étaient établies, la réalité et la viabilité d’un libéralisme de gauche aussi authentiquement libéral que de gauche contribuerait assurément à dédroitiser et recentrer une tradition libérale au champ élargi et à la dynamique revivifiée. En tête de leurs conditions théoriques de possibilité figure l’existence d’une gauche dont l’engagement anti-[[totalitarisme|totalitaire]] serait également anti-[[collectivisme|collectiviste]]. Qui ne se fourvoie pas dans l’illusion syncrétique d’une « troisième voie » entre [[capitalisme]] et [[socialisme]], ne s’en tienne pas à la dimension [[politique]] du [[libéralisme]] pour oser en finir avec les excès de l’[[interventionnisme]] assistanciel, redistributif et ultra-règlementariste de l’[[État-providence]] – et adhère sans restriction aux principes [[individualisme|individualistes]] de [[responsabilité]] individuelle, de [[liberté]] [[contrat|contractuelle]] et de respect du [[droit]] de [[propriété]]. Sur la base du paradigme libéral, le libéralisme de gauche illustrerait alors la possibilité intellectuelle d’en déduire des conséquences et applications pratiques autres que celles du libéralisme de pur [[laissez-faire]]. Son pari : dans la ligne des idées d’un [[Karl Popper]] suggérant dès 1958 de « réduire ce qui semble tant faire question dans l’État welfare : la bureaucratisation et la mise en tutelle de l’[[individu]] » (''En quoi croit l’Occident ?''), parvenir à concilier l’éradication des principes et effets pervers de l’État providence avec l’exigence d’accompagner le libre [[marché]] de dispositifs qui en suppriment la brutalité et la clôture pour les moins bien lotis. Il s’agirait de « rendre tout un chacun capable de prendre ses responsabilités et de faire preuve d’initiative pour affirmer sa compétence sur le marché au lieu de se comporter comme un « raté » et de recourir à l’assistance de l’[[État]] », pour reprendre les termes d’Habermas dans ''Après l’État-nation''. »'' ([[Alain Laurent]])<br />
* ''« Si j’avais le malheur de ne voir dans le capital que l’avantage de capitalistes, et de ne saisir ainsi qu’un côté, et, assurément, le côté le plus étroit et le moins consolant de la science économique, je me ferais Socialiste ; car de manière ou d’autre, il faut que l’inégalité s’efface progressivement, et si la liberté ne renfermait pas cette solution, comme les socialistes je la demanderais à la loi, à l’État, à la contrainte. »'' ([[Frédéric Bastiat]], [http://fr.wikisource.org/wiki/Gratuit%C3%A9_du_cr%C3%A9dit/Lettre_14 Gratuité du crédit])<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2000]], [[Thierry Leterre]], ''La Gauche et la peur libérale'', Presses de Sciences Po, ISBN 2724608038<br />
* [[2006]], [[Nicolas Tenzer]] et [[Monique Canto-Sperber]], ''Faut-il sauver le libéralisme?''<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
<br />
=== Tentative de recensement des libéraux de gauche (ou assimilés comme tels) ===<br />
La liste suivante se base sur les travaux d'[[Alain Laurent]] (''La Philosophie libérale'' et ''Les grands courants du libéralisme'') et ceux de [[Peter Vallentyne]] et [[Hillel Steiner]].<br />
<br />
====XVI<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Hugo Grotius]]<br />
<br />
====XVIII<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Joseph Priestley]]<br />
* [[Jeremy Bentham]]<br />
* [[Thomas Jefferson]]<br />
* [[Thomas Spence]]<br />
* [[Thomas Paine]]<br />
<br />
====XIX<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Frédéric Bastiat]]<br />
* [[Carlo Cattaneo]]<br />
* [[Antoine Cherbuliez]]<br />
* [[Henry George]]<br />
* [[Yves Guyot]]<br />
* [[Elie Halévy]]<br />
* [[Frédéric Passy]]<br />
* [[Herbert Spencer]]<br />
* [[John Stuart Mill]]<br />
* [[Antonio De Viti De Marco]]<br />
<br />
====XX<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Alain]]<br />
* [[Norberto Bobbio]]<br />
* [[Luigi Einaudi]]<br />
* [[Anthony Giddens]]<br />
* [[Géolibertarianisme|Géolibertariens]] : [[Peter Vallentyne]]<br />
* [[Piero Gobetti]]<br />
* [[Élie Halévy]]<br />
* [[Bertrand de Jouvenel]]<br />
* [[John Maynard Keynes]]<br />
* [[Serge-Christophe Kolm]]<br />
* [[Ordo-libéralisme|Ordolibéraux]] : [[Walter Eucken]], [[Wilhelm Röpke]], [[Hans Großmann-Doerth]]<br />
* [[Michael Otsuka]]<br />
* [[Karl Popper]]<br />
* [[Virginia Postrel]]<br />
* [[John Rawls]]<br />
* [[Gaetano Salvemini]]<br />
* [[Amartya Sen]]<br />
* [[Mario Vargas Llosa]]<br />
* [[Thierry Leterre]]<br />
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{{Forum<br />
|lien1=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=25389 Libéralisme De Gauche, Kezako?] {{for}}<br />
|lien2=<br />
|lien3=<br />
|lien4=<br />
|lien5=<br />
|lien6=<br />
}}<br />
* [[Nomenclature]]<br />
* [[Libéraux classiques]]<br />
<br />
=== Lien interne ===<br />
* [[géolibertarianisme]]<br />
<br />
=== Lien externe ===<br />
* {{fr}}[http://web.archive.org/web/20071026041311/http://www.copeau.org/index.php?2004/08/25/68-liberal-de-gauche Un extrait de ''La philosophie libérale'' d'Alain Laurent]<br />
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{{Citation}}<br />
{{Portail auteurs}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Liberaux de gauche}}<br />
[[Catégorie:Libéraux de gauche|*]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Lib%C3%A9raux_de_gauche&diff=72318Libéraux de gauche2010-04-23T18:36:15Z<p>Sagamore : /* Caractéristiques des libéraux de gauche */</p>
<hr />
<div>Le [[libéralisme]] est un ensemble de courants qui vise à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]]. Parmi les libéraux, les '''libéraux de gauche''' se distinguent en insistant sur la nécessité d'une certaine égalité des conditions de départ pour tous.<br />
<br />
== Caractéristiques des libéraux de gauche ==<br />
Les libéraux de gauche soulignent les limites du principe de première appropriation, qui fait partie du [[droit naturel]], en s'appuyant sur une argumentation a contrario du paragraphe 33 du ''Traité du gouvernement civil'' de [[John Locke]] <ref>Voir la légitimité de [http://www.wikiberal.org/wiki/John_Locke#L.27appropriation_individuelle l'appropriation individuelle] chez John Locke</ref>. Ils proposent pour rétablir l'égalité des conditions initiales de nombreux mécanismes souvent complexes : [[allocation universelle]], “[[propriété]]” collective, principe de compensation, loyer, etc.<br />
<br />
Ce qu’ils essaient de faire est de résoudre un conflit : les ressources sont rares et il faut les répartir entre les individus. Comment résoudre ce conflit ? Pour eux, la solution apportée par le [[droit naturel]] n’est pas la bonne. Bien qu’ils acceptent le reste du droit naturel, ils cherchent à le concilier avec un principe de répartition des ressources qui serait plus égalitaire (notion subjective et qui varie d’un libéral de gauche à un autre).<br />
<br />
Historiquement, on qualifie parfois de libéraux de gauche ceux des libéraux qui en France siégeaient à [[gauche]] à l'Assemblée nationale : [[Frédéric Bastiat]], [[Yves Guyot]], etc., la gauche française à l'époque n'étant pas dans sa totalité collectiviste ni étatiste. <br />
<br />
Certains libéraux, tels [[Jean-François Revel]], se considèrent comme des hommes de gauche, attachés à une [[justice sociale]] qui ne soit pas de la simple redistribution, mais plutôt l'abolition de [[privilège]]s étatiques indus.<br />
<br />
== Erreur courante : le libéralisme est une idéologie de droite ==<br />
En toute rigueur, le [[libéralisme]] ne peut être classé ni à droite ni à [[gauche]]. En déduire qu'il est « [[centrisme|centriste]] » serait aussi une erreur, sauf à dire qu'il est éloigné tant des tendances redistributives de la gauche (et aussi de la droite) que des tendances autoritaires de la droite (et aussi de la gauche), ces deux types de tendances reposant sur l'[[étatisme]] et l'[[interventionnisme]], réprouvés par les libéraux :<br />
:''« Les [[conservatisme|conservateurs]] veulent tous être votre papa, qui vous dit ce qu'il faut faire et ne pas faire. Les [[social-démocratie|sociaux-démocrates]] veulent tous être votre maman, qui vous nourrit, borde vos draps et vous mouche. »'' ([[David Boaz]], ''Libertarianism: A Primer'')<br />
<br />
Si on tient à tout prix à coller des étiquettes [[politique]]s sur les libéraux, on aura :<br />
* plutôt à droite, les [[libéraux conservateurs]] ;<br />
* plutôt à [[gauche]], les libéraux de gauche ;<br />
* plutôt centristes (dans le bon sens du terme), les [[libéraux classiques]], qui historiquement s'opposent tant aux [[conservateur]]s de droite qu'aux socialistes ;<br />
* inclassables, les [[libertarien]]s, qui tendent vers l'[[anarchisme]] ou l'État minimal.<br />
<br />
== Citations ==<br />
* ''« Il existe des courants de [[gauche]], il faut le souligner, qui, au plan économique, sont des partisans des [[liberté économique|libertés économiques]]. A la fin du 19ème siècle, les solidaristes, par exemple, ne considèrent pas antithétique par nature avec le libre [[marché]] de construire une société plus solidaire. On a tendance à couper les courants de pensée dans un axe gauche-droite, suivant leur position sur le [[libéralisme économique]]. Mais même au sein du parti socialiste d’avant 1914, il existait un courant assez libéral en [[économie]] qui s’opposait aux dirigistes. C’est le cas de l’opposition entre Jaurès et Jules Guesde. Jaurès a écrit un article faisant l’éloge du chef d’[[entreprise]]. Malheureusement, il a été assassiné, il eut mieux valu que ce fût Guesde ! Jaurès ne récusait pas du tout une économie libérale. »'' ([[Philippe Nataf]])<br />
* ''« Si elles étaient établies, la réalité et la viabilité d’un libéralisme de gauche aussi authentiquement libéral que de gauche contribuerait assurément à dédroitiser et recentrer une tradition libérale au champ élargi et à la dynamique revivifiée. En tête de leurs conditions théoriques de possibilité figure l’existence d’une gauche dont l’engagement anti-[[totalitarisme|totalitaire]] serait également anti-[[collectivisme|collectiviste]]. Qui ne se fourvoie pas dans l’illusion syncrétique d’une « troisième voie » entre [[capitalisme]] et [[socialisme]], ne s’en tienne pas à la dimension [[politique]] du [[libéralisme]] pour oser en finir avec les excès de l’[[interventionnisme]] assistanciel, redistributif et ultra-règlementariste de l’[[État-providence]] – et adhère sans restriction aux principes [[individualisme|individualistes]] de [[responsabilité]] individuelle, de [[liberté]] [[contrat|contractuelle]] et de respect du [[droit]] de [[propriété]]. Sur la base du paradigme libéral, le libéralisme de gauche illustrerait alors la possibilité intellectuelle d’en déduire des conséquences et applications pratiques autres que celles du libéralisme de pur [[laissez-faire]]. Son pari : dans la ligne des idées d’un [[Karl Popper]] suggérant dès 1958 de « réduire ce qui semble tant faire question dans l’État welfare : la bureaucratisation et la mise en tutelle de l’[[individu]] » (''En quoi croit l’Occident ?''), parvenir à concilier l’éradication des principes et effets pervers de l’État providence avec l’exigence d’accompagner le libre [[marché]] de dispositifs qui en suppriment la brutalité et la clôture pour les moins bien lotis. Il s’agirait de « rendre tout un chacun capable de prendre ses responsabilités et de faire preuve d’initiative pour affirmer sa compétence sur le marché au lieu de se comporter comme un « raté » et de recourir à l’assistance de l’[[État]] », pour reprendre les termes d’Habermas dans ''Après l’État-nation''. »'' ([[Alain Laurent]])<br />
* ''« Si j’avais le malheur de ne voir dans le capital que l’avantage de capitalistes, et de ne saisir ainsi qu’un côté, et, assurément, le côté le plus étroit et le moins consolant de la science économique, je me ferais Socialiste ; car de manière ou d’autre, il faut que l’inégalité s’efface progressivement, et si la liberté ne renfermait pas cette solution, comme les socialistes je la demanderais à la loi, à l’État, à la contrainte. »'' ([[Frédéric Bastiat]], [http://fr.wikisource.org/wiki/Gratuit%C3%A9_du_cr%C3%A9dit/Lettre_14 Gratuité du crédit])<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2000]], [[Thierry Leterre]], ''La Gauche et la peur libérale'', Presses de Sciences Po, ISBN 2724608038<br />
* [[2006]], [[Nicolas Tenzer]] et [[Monique Canto-Sperber]], ''Faut-il sauver le libéralisme?''<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
<br />
=== Libéraux de gauche ===<br />
La liste suivante se base sur les travaux d'[[Alain Laurent]] (''La Philosophie libérale'' et ''Les grands courants du libéralisme'') et ceux de [[Peter Vallentyne]] et [[Hillel Steiner]].<br />
<br />
====XVI<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Hugo Grotius]]<br />
<br />
====XVIII<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Joseph Priestley]]<br />
* [[Jeremy Bentham]]<br />
* [[Thomas Jefferson]]<br />
* [[Thomas Spence]]<br />
* [[Thomas Paine]]<br />
<br />
====XIX<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Frédéric Bastiat]]<br />
* [[Carlo Cattaneo]]<br />
* [[Antoine Cherbuliez]]<br />
* [[Henry George]]<br />
* [[Yves Guyot]]<br />
* [[Elie Halévy]]<br />
* [[Frédéric Passy]]<br />
* [[Herbert Spencer]]<br />
* [[John Stuart Mill]]<br />
* [[Antonio De Viti De Marco]]<br />
<br />
====XX<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Alain]]<br />
* [[Norberto Bobbio]]<br />
* [[Luigi Einaudi]]<br />
* [[Anthony Giddens]]<br />
* [[Géolibertarianisme|Géolibertariens]] : [[Peter Vallentyne]]<br />
* [[Piero Gobetti]]<br />
* [[Élie Halévy]]<br />
* [[Bertrand de Jouvenel]]<br />
* [[John Maynard Keynes]]<br />
* [[Serge-Christophe Kolm]]<br />
* [[Ordo-libéralisme|Ordolibéraux]] : [[Walter Eucken]], [[Wilhelm Röpke]], [[Hans Großmann-Doerth]]<br />
* [[Michael Otsuka]]<br />
* [[Karl Popper]]<br />
* [[Virginia Postrel]]<br />
* [[John Rawls]]<br />
* [[Gaetano Salvemini]]<br />
* [[Amartya Sen]]<br />
* [[Mario Vargas Llosa]]<br />
* [[Thierry Leterre]]<br />
<br />
{{Forum<br />
|lien1=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=25389 Libéralisme De Gauche, Kezako?] {{for}}<br />
|lien2=<br />
|lien3=<br />
|lien4=<br />
|lien5=<br />
|lien6=<br />
}}<br />
* [[Nomenclature]]<br />
* [[Libéraux classiques]]<br />
<br />
=== Lien interne ===<br />
* [[géolibertarianisme]]<br />
<br />
=== Lien externe ===<br />
* {{fr}}[http://web.archive.org/web/20071026041311/http://www.copeau.org/index.php?2004/08/25/68-liberal-de-gauche Un extrait de ''La philosophie libérale'' d'Alain Laurent]<br />
<br />
{{Citation}}<br />
{{Portail auteurs}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Liberaux de gauche}}<br />
[[Catégorie:Libéraux de gauche|*]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Lib%C3%A9raux_de_gauche&diff=72317Libéraux de gauche2010-04-23T18:35:01Z<p>Sagamore : /* Caractéristiques des libéraux de gauche */</p>
<hr />
<div>Le [[libéralisme]] est un ensemble de courants qui vise à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]]. Parmi les libéraux, les '''libéraux de gauche''' se distinguent en insistant sur la nécessité d'une certaine égalité des conditions de départ pour tous.<br />
<br />
== Caractéristiques des libéraux de gauche ==<br />
Les libéraux de gauche soulignent les limites du principe de première appropriation, qui fait partie du [[droit naturel]], en s'appuyant sur une argumentation a contrario du paragraphe 33 du ''Traité du gouvernement civil'' de [[John Locke]] <ref>[http://www.wikiberal.org/wiki/John_Locke#L.27appropriation_individuelle Voir la légitimité de l'appropriation individuelle chez John Locke</ref>. Ils proposent pour rétablir l'égalité des conditions initiales de nombreux mécanismes souvent complexes : [[allocation universelle]], “[[propriété]]” collective, principe de compensation, loyer, etc.<br />
<br />
Ce qu’ils essaient de faire est de résoudre un conflit : les ressources sont rares et il faut les répartir entre les individus. Comment résoudre ce conflit ? Pour eux, la solution apportée par le [[droit naturel]] n’est pas la bonne. Bien qu’ils acceptent le reste du droit naturel, ils cherchent à le concilier avec un principe de répartition des ressources qui serait plus égalitaire (notion subjective et qui varie d’un libéral de gauche à un autre).<br />
<br />
Historiquement, on qualifie parfois de libéraux de gauche ceux des libéraux qui en France siégeaient à [[gauche]] à l'Assemblée nationale : [[Frédéric Bastiat]], [[Yves Guyot]], etc., la gauche française à l'époque n'étant pas dans sa totalité collectiviste ni étatiste. <br />
<br />
Certains libéraux, tels [[Jean-François Revel]], se considèrent comme des hommes de gauche, attachés à une [[justice sociale]] qui ne soit pas de la simple redistribution, mais plutôt l'abolition de [[privilège]]s étatiques indus.<br />
<br />
== Erreur courante : le libéralisme est une idéologie de droite ==<br />
En toute rigueur, le [[libéralisme]] ne peut être classé ni à droite ni à [[gauche]]. En déduire qu'il est « [[centrisme|centriste]] » serait aussi une erreur, sauf à dire qu'il est éloigné tant des tendances redistributives de la gauche (et aussi de la droite) que des tendances autoritaires de la droite (et aussi de la gauche), ces deux types de tendances reposant sur l'[[étatisme]] et l'[[interventionnisme]], réprouvés par les libéraux :<br />
:''« Les [[conservatisme|conservateurs]] veulent tous être votre papa, qui vous dit ce qu'il faut faire et ne pas faire. Les [[social-démocratie|sociaux-démocrates]] veulent tous être votre maman, qui vous nourrit, borde vos draps et vous mouche. »'' ([[David Boaz]], ''Libertarianism: A Primer'')<br />
<br />
Si on tient à tout prix à coller des étiquettes [[politique]]s sur les libéraux, on aura :<br />
* plutôt à droite, les [[libéraux conservateurs]] ;<br />
* plutôt à [[gauche]], les libéraux de gauche ;<br />
* plutôt centristes (dans le bon sens du terme), les [[libéraux classiques]], qui historiquement s'opposent tant aux [[conservateur]]s de droite qu'aux socialistes ;<br />
* inclassables, les [[libertarien]]s, qui tendent vers l'[[anarchisme]] ou l'État minimal.<br />
<br />
== Citations ==<br />
* ''« Il existe des courants de [[gauche]], il faut le souligner, qui, au plan économique, sont des partisans des [[liberté économique|libertés économiques]]. A la fin du 19ème siècle, les solidaristes, par exemple, ne considèrent pas antithétique par nature avec le libre [[marché]] de construire une société plus solidaire. On a tendance à couper les courants de pensée dans un axe gauche-droite, suivant leur position sur le [[libéralisme économique]]. Mais même au sein du parti socialiste d’avant 1914, il existait un courant assez libéral en [[économie]] qui s’opposait aux dirigistes. C’est le cas de l’opposition entre Jaurès et Jules Guesde. Jaurès a écrit un article faisant l’éloge du chef d’[[entreprise]]. Malheureusement, il a été assassiné, il eut mieux valu que ce fût Guesde ! Jaurès ne récusait pas du tout une économie libérale. »'' ([[Philippe Nataf]])<br />
* ''« Si elles étaient établies, la réalité et la viabilité d’un libéralisme de gauche aussi authentiquement libéral que de gauche contribuerait assurément à dédroitiser et recentrer une tradition libérale au champ élargi et à la dynamique revivifiée. En tête de leurs conditions théoriques de possibilité figure l’existence d’une gauche dont l’engagement anti-[[totalitarisme|totalitaire]] serait également anti-[[collectivisme|collectiviste]]. Qui ne se fourvoie pas dans l’illusion syncrétique d’une « troisième voie » entre [[capitalisme]] et [[socialisme]], ne s’en tienne pas à la dimension [[politique]] du [[libéralisme]] pour oser en finir avec les excès de l’[[interventionnisme]] assistanciel, redistributif et ultra-règlementariste de l’[[État-providence]] – et adhère sans restriction aux principes [[individualisme|individualistes]] de [[responsabilité]] individuelle, de [[liberté]] [[contrat|contractuelle]] et de respect du [[droit]] de [[propriété]]. Sur la base du paradigme libéral, le libéralisme de gauche illustrerait alors la possibilité intellectuelle d’en déduire des conséquences et applications pratiques autres que celles du libéralisme de pur [[laissez-faire]]. Son pari : dans la ligne des idées d’un [[Karl Popper]] suggérant dès 1958 de « réduire ce qui semble tant faire question dans l’État welfare : la bureaucratisation et la mise en tutelle de l’[[individu]] » (''En quoi croit l’Occident ?''), parvenir à concilier l’éradication des principes et effets pervers de l’État providence avec l’exigence d’accompagner le libre [[marché]] de dispositifs qui en suppriment la brutalité et la clôture pour les moins bien lotis. Il s’agirait de « rendre tout un chacun capable de prendre ses responsabilités et de faire preuve d’initiative pour affirmer sa compétence sur le marché au lieu de se comporter comme un « raté » et de recourir à l’assistance de l’[[État]] », pour reprendre les termes d’Habermas dans ''Après l’État-nation''. »'' ([[Alain Laurent]])<br />
* ''« Si j’avais le malheur de ne voir dans le capital que l’avantage de capitalistes, et de ne saisir ainsi qu’un côté, et, assurément, le côté le plus étroit et le moins consolant de la science économique, je me ferais Socialiste ; car de manière ou d’autre, il faut que l’inégalité s’efface progressivement, et si la liberté ne renfermait pas cette solution, comme les socialistes je la demanderais à la loi, à l’État, à la contrainte. »'' ([[Frédéric Bastiat]], [http://fr.wikisource.org/wiki/Gratuit%C3%A9_du_cr%C3%A9dit/Lettre_14 Gratuité du crédit])<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2000]], [[Thierry Leterre]], ''La Gauche et la peur libérale'', Presses de Sciences Po, ISBN 2724608038<br />
* [[2006]], [[Nicolas Tenzer]] et [[Monique Canto-Sperber]], ''Faut-il sauver le libéralisme?''<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
<br />
=== Libéraux de gauche ===<br />
La liste suivante se base sur les travaux d'[[Alain Laurent]] (''La Philosophie libérale'' et ''Les grands courants du libéralisme'') et ceux de [[Peter Vallentyne]] et [[Hillel Steiner]].<br />
<br />
====XVI<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Hugo Grotius]]<br />
<br />
====XVIII<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Joseph Priestley]]<br />
* [[Jeremy Bentham]]<br />
* [[Thomas Jefferson]]<br />
* [[Thomas Spence]]<br />
* [[Thomas Paine]]<br />
<br />
====XIX<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Frédéric Bastiat]]<br />
* [[Carlo Cattaneo]]<br />
* [[Antoine Cherbuliez]]<br />
* [[Henry George]]<br />
* [[Yves Guyot]]<br />
* [[Elie Halévy]]<br />
* [[Frédéric Passy]]<br />
* [[Herbert Spencer]]<br />
* [[John Stuart Mill]]<br />
* [[Antonio De Viti De Marco]]<br />
<br />
====XX<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Alain]]<br />
* [[Norberto Bobbio]]<br />
* [[Luigi Einaudi]]<br />
* [[Anthony Giddens]]<br />
* [[Géolibertarianisme|Géolibertariens]] : [[Peter Vallentyne]]<br />
* [[Piero Gobetti]]<br />
* [[Élie Halévy]]<br />
* [[Bertrand de Jouvenel]]<br />
* [[John Maynard Keynes]]<br />
* [[Serge-Christophe Kolm]]<br />
* [[Ordo-libéralisme|Ordolibéraux]] : [[Walter Eucken]], [[Wilhelm Röpke]], [[Hans Großmann-Doerth]]<br />
* [[Michael Otsuka]]<br />
* [[Karl Popper]]<br />
* [[Virginia Postrel]]<br />
* [[John Rawls]]<br />
* [[Gaetano Salvemini]]<br />
* [[Amartya Sen]]<br />
* [[Mario Vargas Llosa]]<br />
* [[Thierry Leterre]]<br />
<br />
{{Forum<br />
|lien1=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=25389 Libéralisme De Gauche, Kezako?] {{for}}<br />
|lien2=<br />
|lien3=<br />
|lien4=<br />
|lien5=<br />
|lien6=<br />
}}<br />
* [[Nomenclature]]<br />
* [[Libéraux classiques]]<br />
<br />
=== Lien interne ===<br />
* [[géolibertarianisme]]<br />
<br />
=== Lien externe ===<br />
* {{fr}}[http://web.archive.org/web/20071026041311/http://www.copeau.org/index.php?2004/08/25/68-liberal-de-gauche Un extrait de ''La philosophie libérale'' d'Alain Laurent]<br />
<br />
{{Citation}}<br />
{{Portail auteurs}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Liberaux de gauche}}<br />
[[Catégorie:Libéraux de gauche|*]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Lib%C3%A9raux_de_gauche&diff=72316Libéraux de gauche2010-04-23T18:33:26Z<p>Sagamore : /* Notes et références */ {{références}}</p>
<hr />
<div>Le [[libéralisme]] est un ensemble de courants qui vise à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]]. Parmi les libéraux, les '''libéraux de gauche''' se distinguent en insistant sur la nécessité d'une certaine égalité des conditions de départ pour tous.<br />
<br />
== Caractéristiques des libéraux de gauche ==<br />
Les libéraux de gauche soulignent les limites du principe de première appropriation, qui fait partie du [[droit naturel]], en s'appuyant sur une argumentation a contrario du paragraphe 33 du ''Traité du gouvernement civil'' de [[John Locke]]<ref>[http://www.wikiberal.org/wiki/John_Locke#L.27appropriation_individuelle Voir la légitimité de l'appropriation individuelle chez John Locke</ref>. Ils proposent pour rétablir l'égalité des conditions initiales de nombreux mécanismes souvent complexes : [[allocation universelle]], “[[propriété]]” collective, principe de compensation, loyer, etc.<br />
<br />
Ce qu’ils essaient de faire est de résoudre un conflit : les ressources sont rares et il faut les répartir entre les individus. Comment résoudre ce conflit ? Pour eux, la solution apportée par le [[droit naturel]] n’est pas la bonne. Bien qu’ils acceptent le reste du droit naturel, ils cherchent à le concilier avec un principe de répartition des ressources qui serait plus égalitaire (notion subjective et qui varie d’un libéral de gauche à un autre).<br />
<br />
Historiquement, on qualifie parfois de libéraux de gauche ceux des libéraux qui en France siégeaient à [[gauche]] à l'Assemblée nationale : [[Frédéric Bastiat]], [[Yves Guyot]], etc., la gauche française à l'époque n'étant pas dans sa totalité collectiviste ni étatiste. <br />
<br />
Certains libéraux, tels [[Jean-François Revel]], se considèrent comme des hommes de gauche, attachés à une [[justice sociale]] qui ne soit pas de la simple redistribution, mais plutôt l'abolition de [[privilège]]s étatiques indus.<br />
<br />
== Erreur courante : le libéralisme est une idéologie de droite ==<br />
En toute rigueur, le [[libéralisme]] ne peut être classé ni à droite ni à [[gauche]]. En déduire qu'il est « [[centrisme|centriste]] » serait aussi une erreur, sauf à dire qu'il est éloigné tant des tendances redistributives de la gauche (et aussi de la droite) que des tendances autoritaires de la droite (et aussi de la gauche), ces deux types de tendances reposant sur l'[[étatisme]] et l'[[interventionnisme]], réprouvés par les libéraux :<br />
:''« Les [[conservatisme|conservateurs]] veulent tous être votre papa, qui vous dit ce qu'il faut faire et ne pas faire. Les [[social-démocratie|sociaux-démocrates]] veulent tous être votre maman, qui vous nourrit, borde vos draps et vous mouche. »'' ([[David Boaz]], ''Libertarianism: A Primer'')<br />
<br />
Si on tient à tout prix à coller des étiquettes [[politique]]s sur les libéraux, on aura :<br />
* plutôt à droite, les [[libéraux conservateurs]] ;<br />
* plutôt à [[gauche]], les libéraux de gauche ;<br />
* plutôt centristes (dans le bon sens du terme), les [[libéraux classiques]], qui historiquement s'opposent tant aux [[conservateur]]s de droite qu'aux socialistes ;<br />
* inclassables, les [[libertarien]]s, qui tendent vers l'[[anarchisme]] ou l'État minimal.<br />
<br />
== Citations ==<br />
* ''« Il existe des courants de [[gauche]], il faut le souligner, qui, au plan économique, sont des partisans des [[liberté économique|libertés économiques]]. A la fin du 19ème siècle, les solidaristes, par exemple, ne considèrent pas antithétique par nature avec le libre [[marché]] de construire une société plus solidaire. On a tendance à couper les courants de pensée dans un axe gauche-droite, suivant leur position sur le [[libéralisme économique]]. Mais même au sein du parti socialiste d’avant 1914, il existait un courant assez libéral en [[économie]] qui s’opposait aux dirigistes. C’est le cas de l’opposition entre Jaurès et Jules Guesde. Jaurès a écrit un article faisant l’éloge du chef d’[[entreprise]]. Malheureusement, il a été assassiné, il eut mieux valu que ce fût Guesde ! Jaurès ne récusait pas du tout une économie libérale. »'' ([[Philippe Nataf]])<br />
* ''« Si elles étaient établies, la réalité et la viabilité d’un libéralisme de gauche aussi authentiquement libéral que de gauche contribuerait assurément à dédroitiser et recentrer une tradition libérale au champ élargi et à la dynamique revivifiée. En tête de leurs conditions théoriques de possibilité figure l’existence d’une gauche dont l’engagement anti-[[totalitarisme|totalitaire]] serait également anti-[[collectivisme|collectiviste]]. Qui ne se fourvoie pas dans l’illusion syncrétique d’une « troisième voie » entre [[capitalisme]] et [[socialisme]], ne s’en tienne pas à la dimension [[politique]] du [[libéralisme]] pour oser en finir avec les excès de l’[[interventionnisme]] assistanciel, redistributif et ultra-règlementariste de l’[[État-providence]] – et adhère sans restriction aux principes [[individualisme|individualistes]] de [[responsabilité]] individuelle, de [[liberté]] [[contrat|contractuelle]] et de respect du [[droit]] de [[propriété]]. Sur la base du paradigme libéral, le libéralisme de gauche illustrerait alors la possibilité intellectuelle d’en déduire des conséquences et applications pratiques autres que celles du libéralisme de pur [[laissez-faire]]. Son pari : dans la ligne des idées d’un [[Karl Popper]] suggérant dès 1958 de « réduire ce qui semble tant faire question dans l’État welfare : la bureaucratisation et la mise en tutelle de l’[[individu]] » (''En quoi croit l’Occident ?''), parvenir à concilier l’éradication des principes et effets pervers de l’État providence avec l’exigence d’accompagner le libre [[marché]] de dispositifs qui en suppriment la brutalité et la clôture pour les moins bien lotis. Il s’agirait de « rendre tout un chacun capable de prendre ses responsabilités et de faire preuve d’initiative pour affirmer sa compétence sur le marché au lieu de se comporter comme un « raté » et de recourir à l’assistance de l’[[État]] », pour reprendre les termes d’Habermas dans ''Après l’État-nation''. »'' ([[Alain Laurent]])<br />
* ''« Si j’avais le malheur de ne voir dans le capital que l’avantage de capitalistes, et de ne saisir ainsi qu’un côté, et, assurément, le côté le plus étroit et le moins consolant de la science économique, je me ferais Socialiste ; car de manière ou d’autre, il faut que l’inégalité s’efface progressivement, et si la liberté ne renfermait pas cette solution, comme les socialistes je la demanderais à la loi, à l’État, à la contrainte. »'' ([[Frédéric Bastiat]], [http://fr.wikisource.org/wiki/Gratuit%C3%A9_du_cr%C3%A9dit/Lettre_14 Gratuité du crédit])<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2000]], [[Thierry Leterre]], ''La Gauche et la peur libérale'', Presses de Sciences Po, ISBN 2724608038<br />
* [[2006]], [[Nicolas Tenzer]] et [[Monique Canto-Sperber]], ''Faut-il sauver le libéralisme?''<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
<br />
=== Libéraux de gauche ===<br />
La liste suivante se base sur les travaux d'[[Alain Laurent]] (''La Philosophie libérale'' et ''Les grands courants du libéralisme'') et ceux de [[Peter Vallentyne]] et [[Hillel Steiner]].<br />
<br />
====XVI<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Hugo Grotius]]<br />
<br />
====XVIII<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Joseph Priestley]]<br />
* [[Jeremy Bentham]]<br />
* [[Thomas Jefferson]]<br />
* [[Thomas Spence]]<br />
* [[Thomas Paine]]<br />
<br />
====XIX<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Frédéric Bastiat]]<br />
* [[Carlo Cattaneo]]<br />
* [[Antoine Cherbuliez]]<br />
* [[Henry George]]<br />
* [[Yves Guyot]]<br />
* [[Elie Halévy]]<br />
* [[Frédéric Passy]]<br />
* [[Herbert Spencer]]<br />
* [[John Stuart Mill]]<br />
* [[Antonio De Viti De Marco]]<br />
<br />
====XX<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Alain]]<br />
* [[Norberto Bobbio]]<br />
* [[Luigi Einaudi]]<br />
* [[Anthony Giddens]]<br />
* [[Géolibertarianisme|Géolibertariens]] : [[Peter Vallentyne]]<br />
* [[Piero Gobetti]]<br />
* [[Élie Halévy]]<br />
* [[Bertrand de Jouvenel]]<br />
* [[John Maynard Keynes]]<br />
* [[Serge-Christophe Kolm]]<br />
* [[Ordo-libéralisme|Ordolibéraux]] : [[Walter Eucken]], [[Wilhelm Röpke]], [[Hans Großmann-Doerth]]<br />
* [[Michael Otsuka]]<br />
* [[Karl Popper]]<br />
* [[Virginia Postrel]]<br />
* [[John Rawls]]<br />
* [[Gaetano Salvemini]]<br />
* [[Amartya Sen]]<br />
* [[Mario Vargas Llosa]]<br />
* [[Thierry Leterre]]<br />
<br />
{{Forum<br />
|lien1=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=25389 Libéralisme De Gauche, Kezako?] {{for}}<br />
|lien2=<br />
|lien3=<br />
|lien4=<br />
|lien5=<br />
|lien6=<br />
}}<br />
* [[Nomenclature]]<br />
* [[Libéraux classiques]]<br />
<br />
=== Lien interne ===<br />
* [[géolibertarianisme]]<br />
<br />
=== Lien externe ===<br />
* {{fr}}[http://web.archive.org/web/20071026041311/http://www.copeau.org/index.php?2004/08/25/68-liberal-de-gauche Un extrait de ''La philosophie libérale'' d'Alain Laurent]<br />
<br />
{{Citation}}<br />
{{Portail auteurs}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Liberaux de gauche}}<br />
[[Catégorie:Libéraux de gauche|*]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Lib%C3%A9raux_de_gauche&diff=72315Libéraux de gauche2010-04-23T18:31:42Z<p>Sagamore : /* Caractéristiques des libéraux de gauche */ </ref></p>
<hr />
<div>Le [[libéralisme]] est un ensemble de courants qui vise à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]]. Parmi les libéraux, les '''libéraux de gauche''' se distinguent en insistant sur la nécessité d'une certaine égalité des conditions de départ pour tous.<br />
<br />
== Caractéristiques des libéraux de gauche ==<br />
Les libéraux de gauche soulignent les limites du principe de première appropriation, qui fait partie du [[droit naturel]], en s'appuyant sur une argumentation a contrario du paragraphe 33 du ''Traité du gouvernement civil'' de [[John Locke]]<ref>[http://www.wikiberal.org/wiki/John_Locke#L.27appropriation_individuelle Voir la légitimité de l'appropriation individuelle chez John Locke</ref>. Ils proposent pour rétablir l'égalité des conditions initiales de nombreux mécanismes souvent complexes : [[allocation universelle]], “[[propriété]]” collective, principe de compensation, loyer, etc.<br />
<br />
Ce qu’ils essaient de faire est de résoudre un conflit : les ressources sont rares et il faut les répartir entre les individus. Comment résoudre ce conflit ? Pour eux, la solution apportée par le [[droit naturel]] n’est pas la bonne. Bien qu’ils acceptent le reste du droit naturel, ils cherchent à le concilier avec un principe de répartition des ressources qui serait plus égalitaire (notion subjective et qui varie d’un libéral de gauche à un autre).<br />
<br />
Historiquement, on qualifie parfois de libéraux de gauche ceux des libéraux qui en France siégeaient à [[gauche]] à l'Assemblée nationale : [[Frédéric Bastiat]], [[Yves Guyot]], etc., la gauche française à l'époque n'étant pas dans sa totalité collectiviste ni étatiste. <br />
<br />
Certains libéraux, tels [[Jean-François Revel]], se considèrent comme des hommes de gauche, attachés à une [[justice sociale]] qui ne soit pas de la simple redistribution, mais plutôt l'abolition de [[privilège]]s étatiques indus.<br />
<br />
== Erreur courante : le libéralisme est une idéologie de droite ==<br />
En toute rigueur, le [[libéralisme]] ne peut être classé ni à droite ni à [[gauche]]. En déduire qu'il est « [[centrisme|centriste]] » serait aussi une erreur, sauf à dire qu'il est éloigné tant des tendances redistributives de la gauche (et aussi de la droite) que des tendances autoritaires de la droite (et aussi de la gauche), ces deux types de tendances reposant sur l'[[étatisme]] et l'[[interventionnisme]], réprouvés par les libéraux :<br />
:''« Les [[conservatisme|conservateurs]] veulent tous être votre papa, qui vous dit ce qu'il faut faire et ne pas faire. Les [[social-démocratie|sociaux-démocrates]] veulent tous être votre maman, qui vous nourrit, borde vos draps et vous mouche. »'' ([[David Boaz]], ''Libertarianism: A Primer'')<br />
<br />
Si on tient à tout prix à coller des étiquettes [[politique]]s sur les libéraux, on aura :<br />
* plutôt à droite, les [[libéraux conservateurs]] ;<br />
* plutôt à [[gauche]], les libéraux de gauche ;<br />
* plutôt centristes (dans le bon sens du terme), les [[libéraux classiques]], qui historiquement s'opposent tant aux [[conservateur]]s de droite qu'aux socialistes ;<br />
* inclassables, les [[libertarien]]s, qui tendent vers l'[[anarchisme]] ou l'État minimal.<br />
<br />
== Citations ==<br />
* ''« Il existe des courants de [[gauche]], il faut le souligner, qui, au plan économique, sont des partisans des [[liberté économique|libertés économiques]]. A la fin du 19ème siècle, les solidaristes, par exemple, ne considèrent pas antithétique par nature avec le libre [[marché]] de construire une société plus solidaire. On a tendance à couper les courants de pensée dans un axe gauche-droite, suivant leur position sur le [[libéralisme économique]]. Mais même au sein du parti socialiste d’avant 1914, il existait un courant assez libéral en [[économie]] qui s’opposait aux dirigistes. C’est le cas de l’opposition entre Jaurès et Jules Guesde. Jaurès a écrit un article faisant l’éloge du chef d’[[entreprise]]. Malheureusement, il a été assassiné, il eut mieux valu que ce fût Guesde ! Jaurès ne récusait pas du tout une économie libérale. »'' ([[Philippe Nataf]])<br />
* ''« Si elles étaient établies, la réalité et la viabilité d’un libéralisme de gauche aussi authentiquement libéral que de gauche contribuerait assurément à dédroitiser et recentrer une tradition libérale au champ élargi et à la dynamique revivifiée. En tête de leurs conditions théoriques de possibilité figure l’existence d’une gauche dont l’engagement anti-[[totalitarisme|totalitaire]] serait également anti-[[collectivisme|collectiviste]]. Qui ne se fourvoie pas dans l’illusion syncrétique d’une « troisième voie » entre [[capitalisme]] et [[socialisme]], ne s’en tienne pas à la dimension [[politique]] du [[libéralisme]] pour oser en finir avec les excès de l’[[interventionnisme]] assistanciel, redistributif et ultra-règlementariste de l’[[État-providence]] – et adhère sans restriction aux principes [[individualisme|individualistes]] de [[responsabilité]] individuelle, de [[liberté]] [[contrat|contractuelle]] et de respect du [[droit]] de [[propriété]]. Sur la base du paradigme libéral, le libéralisme de gauche illustrerait alors la possibilité intellectuelle d’en déduire des conséquences et applications pratiques autres que celles du libéralisme de pur [[laissez-faire]]. Son pari : dans la ligne des idées d’un [[Karl Popper]] suggérant dès 1958 de « réduire ce qui semble tant faire question dans l’État welfare : la bureaucratisation et la mise en tutelle de l’[[individu]] » (''En quoi croit l’Occident ?''), parvenir à concilier l’éradication des principes et effets pervers de l’État providence avec l’exigence d’accompagner le libre [[marché]] de dispositifs qui en suppriment la brutalité et la clôture pour les moins bien lotis. Il s’agirait de « rendre tout un chacun capable de prendre ses responsabilités et de faire preuve d’initiative pour affirmer sa compétence sur le marché au lieu de se comporter comme un « raté » et de recourir à l’assistance de l’[[État]] », pour reprendre les termes d’Habermas dans ''Après l’État-nation''. »'' ([[Alain Laurent]])<br />
* ''« Si j’avais le malheur de ne voir dans le capital que l’avantage de capitalistes, et de ne saisir ainsi qu’un côté, et, assurément, le côté le plus étroit et le moins consolant de la science économique, je me ferais Socialiste ; car de manière ou d’autre, il faut que l’inégalité s’efface progressivement, et si la liberté ne renfermait pas cette solution, comme les socialistes je la demanderais à la loi, à l’État, à la contrainte. »'' ([[Frédéric Bastiat]], [http://fr.wikisource.org/wiki/Gratuit%C3%A9_du_cr%C3%A9dit/Lettre_14 Gratuité du crédit])<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2000]], [[Thierry Leterre]], ''La Gauche et la peur libérale'', Presses de Sciences Po, ISBN 2724608038<br />
* [[2006]], [[Nicolas Tenzer]] et [[Monique Canto-Sperber]], ''Faut-il sauver le libéralisme?''<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
<br />
=== Libéraux de gauche ===<br />
La liste suivante se base sur les travaux d'[[Alain Laurent]] (''La Philosophie libérale'' et ''Les grands courants du libéralisme'') et ceux de [[Peter Vallentyne]] et [[Hillel Steiner]].<br />
<br />
====XVI<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Hugo Grotius]]<br />
<br />
====XVIII<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Joseph Priestley]]<br />
* [[Jeremy Bentham]]<br />
* [[Thomas Jefferson]]<br />
* [[Thomas Spence]]<br />
* [[Thomas Paine]]<br />
<br />
====XIX<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Frédéric Bastiat]]<br />
* [[Carlo Cattaneo]]<br />
* [[Antoine Cherbuliez]]<br />
* [[Henry George]]<br />
* [[Yves Guyot]]<br />
* [[Elie Halévy]]<br />
* [[Frédéric Passy]]<br />
* [[Herbert Spencer]]<br />
* [[John Stuart Mill]]<br />
* [[Antonio De Viti De Marco]]<br />
<br />
====XX<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Alain]]<br />
* [[Norberto Bobbio]]<br />
* [[Luigi Einaudi]]<br />
* [[Anthony Giddens]]<br />
* [[Géolibertarianisme|Géolibertariens]] : [[Peter Vallentyne]]<br />
* [[Piero Gobetti]]<br />
* [[Élie Halévy]]<br />
* [[Bertrand de Jouvenel]]<br />
* [[John Maynard Keynes]]<br />
* [[Serge-Christophe Kolm]]<br />
* [[Ordo-libéralisme|Ordolibéraux]] : [[Walter Eucken]], [[Wilhelm Röpke]], [[Hans Großmann-Doerth]]<br />
* [[Michael Otsuka]]<br />
* [[Karl Popper]]<br />
* [[Virginia Postrel]]<br />
* [[John Rawls]]<br />
* [[Gaetano Salvemini]]<br />
* [[Amartya Sen]]<br />
* [[Mario Vargas Llosa]]<br />
* [[Thierry Leterre]]<br />
<br />
{{Forum<br />
|lien1=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=25389 Libéralisme De Gauche, Kezako?] {{for}}<br />
|lien2=<br />
|lien3=<br />
|lien4=<br />
|lien5=<br />
|lien6=<br />
}}<br />
* [[Nomenclature]]<br />
* [[Libéraux classiques]]<br />
<br />
=== Lien interne ===<br />
* [[géolibertarianisme]]<br />
<br />
=== Lien externe ===<br />
* {{fr}}[http://web.archive.org/web/20071026041311/http://www.copeau.org/index.php?2004/08/25/68-liberal-de-gauche Un extrait de ''La philosophie libérale'' d'Alain Laurent]<br />
<br />
{{Citation}}<br />
{{Portail auteurs}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Liberaux de gauche}}<br />
[[Catégorie:Libéraux de gauche|*]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Lib%C3%A9raux_de_gauche&diff=72314Libéraux de gauche2010-04-23T18:16:50Z<p>Sagamore : réorganisation</p>
<hr />
<div>Le [[libéralisme]] est un ensemble de courants qui vise à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]]. Parmi les libéraux, les '''libéraux de gauche''' se distinguent en insistant sur la nécessité d'une certaine égalité des conditions de départ pour tous.<br />
<br />
== Caractéristiques des libéraux de gauche ==<br />
Les libéraux de gauche soulignent les limites du principe de première appropriation, qui fait partie du [[droit naturel]], en s'appuyant sur une argumentation a contrario du paragraphe 33 du ''Traité du gouvernement civil'' de [[John Locke]]. Ils proposent pour rétablir l'égalité des conditions initiales de nombreux mécanismes souvent complexes : [[allocation universelle]], “[[propriété]]” collective, principe de compensation, loyer, etc.<br />
<br />
Ce qu’ils essaient de faire est de résoudre un conflit : les ressources sont rares et il faut les répartir entre les individus. Comment résoudre ce conflit ? Pour eux, la solution apportée par le [[droit naturel]] n’est pas la bonne. Bien qu’ils acceptent le reste du droit naturel, ils cherchent à le concilier avec un principe de répartition des ressources qui serait plus égalitaire (notion subjective et qui varie d’un libéral de gauche à un autre).<br />
<br />
Historiquement, on qualifie parfois de libéraux de gauche ceux des libéraux qui en France siégeaient à [[gauche]] à l'Assemblée nationale : [[Frédéric Bastiat]], [[Yves Guyot]], etc., la gauche française à l'époque n'étant pas dans sa totalité collectiviste ni étatiste. <br />
<br />
Certains libéraux, tels [[Jean-François Revel]], se considèrent comme des hommes de gauche, attachés à une [[justice sociale]] qui ne soit pas de la simple redistribution, mais plutôt l'abolition de [[privilège]]s étatiques indus.<br />
<br />
== Erreur courante : le libéralisme est une idéologie de droite ==<br />
En toute rigueur, le [[libéralisme]] ne peut être classé ni à droite ni à [[gauche]]. En déduire qu'il est « [[centrisme|centriste]] » serait aussi une erreur, sauf à dire qu'il est éloigné tant des tendances redistributives de la gauche (et aussi de la droite) que des tendances autoritaires de la droite (et aussi de la gauche), ces deux types de tendances reposant sur l'[[étatisme]] et l'[[interventionnisme]], réprouvés par les libéraux :<br />
:''« Les [[conservatisme|conservateurs]] veulent tous être votre papa, qui vous dit ce qu'il faut faire et ne pas faire. Les [[social-démocratie|sociaux-démocrates]] veulent tous être votre maman, qui vous nourrit, borde vos draps et vous mouche. »'' ([[David Boaz]], ''Libertarianism: A Primer'')<br />
<br />
Si on tient à tout prix à coller des étiquettes [[politique]]s sur les libéraux, on aura :<br />
* plutôt à droite, les [[libéraux conservateurs]] ;<br />
* plutôt à [[gauche]], les libéraux de gauche ;<br />
* plutôt centristes (dans le bon sens du terme), les [[libéraux classiques]], qui historiquement s'opposent tant aux [[conservateur]]s de droite qu'aux socialistes ;<br />
* inclassables, les [[libertarien]]s, qui tendent vers l'[[anarchisme]] ou l'État minimal.<br />
<br />
== Citations ==<br />
* ''« Il existe des courants de [[gauche]], il faut le souligner, qui, au plan économique, sont des partisans des [[liberté économique|libertés économiques]]. A la fin du 19ème siècle, les solidaristes, par exemple, ne considèrent pas antithétique par nature avec le libre [[marché]] de construire une société plus solidaire. On a tendance à couper les courants de pensée dans un axe gauche-droite, suivant leur position sur le [[libéralisme économique]]. Mais même au sein du parti socialiste d’avant 1914, il existait un courant assez libéral en [[économie]] qui s’opposait aux dirigistes. C’est le cas de l’opposition entre Jaurès et Jules Guesde. Jaurès a écrit un article faisant l’éloge du chef d’[[entreprise]]. Malheureusement, il a été assassiné, il eut mieux valu que ce fût Guesde ! Jaurès ne récusait pas du tout une économie libérale. »'' ([[Philippe Nataf]])<br />
* ''« Si elles étaient établies, la réalité et la viabilité d’un libéralisme de gauche aussi authentiquement libéral que de gauche contribuerait assurément à dédroitiser et recentrer une tradition libérale au champ élargi et à la dynamique revivifiée. En tête de leurs conditions théoriques de possibilité figure l’existence d’une gauche dont l’engagement anti-[[totalitarisme|totalitaire]] serait également anti-[[collectivisme|collectiviste]]. Qui ne se fourvoie pas dans l’illusion syncrétique d’une « troisième voie » entre [[capitalisme]] et [[socialisme]], ne s’en tienne pas à la dimension [[politique]] du [[libéralisme]] pour oser en finir avec les excès de l’[[interventionnisme]] assistanciel, redistributif et ultra-règlementariste de l’[[État-providence]] – et adhère sans restriction aux principes [[individualisme|individualistes]] de [[responsabilité]] individuelle, de [[liberté]] [[contrat|contractuelle]] et de respect du [[droit]] de [[propriété]]. Sur la base du paradigme libéral, le libéralisme de gauche illustrerait alors la possibilité intellectuelle d’en déduire des conséquences et applications pratiques autres que celles du libéralisme de pur [[laissez-faire]]. Son pari : dans la ligne des idées d’un [[Karl Popper]] suggérant dès 1958 de « réduire ce qui semble tant faire question dans l’État welfare : la bureaucratisation et la mise en tutelle de l’[[individu]] » (''En quoi croit l’Occident ?''), parvenir à concilier l’éradication des principes et effets pervers de l’État providence avec l’exigence d’accompagner le libre [[marché]] de dispositifs qui en suppriment la brutalité et la clôture pour les moins bien lotis. Il s’agirait de « rendre tout un chacun capable de prendre ses responsabilités et de faire preuve d’initiative pour affirmer sa compétence sur le marché au lieu de se comporter comme un « raté » et de recourir à l’assistance de l’[[État]] », pour reprendre les termes d’Habermas dans ''Après l’État-nation''. »'' ([[Alain Laurent]])<br />
* ''« Si j’avais le malheur de ne voir dans le capital que l’avantage de capitalistes, et de ne saisir ainsi qu’un côté, et, assurément, le côté le plus étroit et le moins consolant de la science économique, je me ferais Socialiste ; car de manière ou d’autre, il faut que l’inégalité s’efface progressivement, et si la liberté ne renfermait pas cette solution, comme les socialistes je la demanderais à la loi, à l’État, à la contrainte. »'' ([[Frédéric Bastiat]], [http://fr.wikisource.org/wiki/Gratuit%C3%A9_du_cr%C3%A9dit/Lettre_14 Gratuité du crédit])<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2000]], [[Thierry Leterre]], ''La Gauche et la peur libérale'', Presses de Sciences Po, ISBN 2724608038<br />
* [[2006]], [[Nicolas Tenzer]] et [[Monique Canto-Sperber]], ''Faut-il sauver le libéralisme?''<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
<br />
=== Libéraux de gauche ===<br />
La liste suivante se base sur les travaux d'[[Alain Laurent]] (''La Philosophie libérale'' et ''Les grands courants du libéralisme'') et ceux de [[Peter Vallentyne]] et [[Hillel Steiner]].<br />
<br />
====XVI<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Hugo Grotius]]<br />
<br />
====XVIII<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Joseph Priestley]]<br />
* [[Jeremy Bentham]]<br />
* [[Thomas Jefferson]]<br />
* [[Thomas Spence]]<br />
* [[Thomas Paine]]<br />
<br />
====XIX<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Frédéric Bastiat]]<br />
* [[Carlo Cattaneo]]<br />
* [[Antoine Cherbuliez]]<br />
* [[Henry George]]<br />
* [[Yves Guyot]]<br />
* [[Elie Halévy]]<br />
* [[Frédéric Passy]]<br />
* [[Herbert Spencer]]<br />
* [[John Stuart Mill]]<br />
* [[Antonio De Viti De Marco]]<br />
<br />
====XX<sup>e</sup> siècle====<br />
* [[Alain]]<br />
* [[Norberto Bobbio]]<br />
* [[Luigi Einaudi]]<br />
* [[Anthony Giddens]]<br />
* [[Géolibertarianisme|Géolibertariens]] : [[Peter Vallentyne]]<br />
* [[Piero Gobetti]]<br />
* [[Élie Halévy]]<br />
* [[Bertrand de Jouvenel]]<br />
* [[John Maynard Keynes]]<br />
* [[Serge-Christophe Kolm]]<br />
* [[Ordo-libéralisme|Ordolibéraux]] : [[Walter Eucken]], [[Wilhelm Röpke]], [[Hans Großmann-Doerth]]<br />
* [[Michael Otsuka]]<br />
* [[Karl Popper]]<br />
* [[Virginia Postrel]]<br />
* [[John Rawls]]<br />
* [[Gaetano Salvemini]]<br />
* [[Amartya Sen]]<br />
* [[Mario Vargas Llosa]]<br />
* [[Thierry Leterre]]<br />
<br />
{{Forum<br />
|lien1=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=25389 Libéralisme De Gauche, Kezako?] {{for}}<br />
|lien2=<br />
|lien3=<br />
|lien4=<br />
|lien5=<br />
|lien6=<br />
}}<br />
* [[Nomenclature]]<br />
* [[Libéraux classiques]]<br />
<br />
=== Lien interne ===<br />
* [[géolibertarianisme]]<br />
<br />
=== Lien externe ===<br />
* {{fr}}[http://web.archive.org/web/20071026041311/http://www.copeau.org/index.php?2004/08/25/68-liberal-de-gauche Un extrait de ''La philosophie libérale'' d'Alain Laurent]<br />
<br />
{{Citation}}<br />
{{Portail auteurs}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Liberaux de gauche}}<br />
[[Catégorie:Libéraux de gauche|*]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Lib%C3%A9raux_de_gauche&diff=72313Libéraux de gauche2010-04-23T18:12:21Z<p>Sagamore : /* Caractéristiques des libéraux de gauche */ argumentation paragraphe 33 du Traité du gouvernement civil</p>
<hr />
<div>Le [[libéralisme]] est un ensemble de courants qui vise à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]]. Parmi les libéraux, les '''libéraux de gauche''' se distinguent en insistant sur la nécessité d'une certaine égalité des conditions de départ pour tous.<br />
<br />
== Caractéristiques des libéraux de gauche ==<br />
Les libéraux de gauche soulignent les limites du principe de première appropriation, qui fait partie du [[droit naturel]], en s'appuyant sur une argumentation a contrario du paragraphe 33 du ''Traité du gouvernement civil'' de [[John Locke]]. Ils proposent pour rétablir l'égalité des conditions initiales de nombreux mécanismes souvent complexes : [[allocation universelle]], “[[propriété]]” collective, principe de compensation, loyer, etc.<br />
<br />
Ce qu’ils essaient de faire est de résoudre un conflit : les ressources sont rares et il faut les répartir entre les individus. Comment résoudre ce conflit ? Pour eux, la solution apportée par le [[droit naturel]] n’est pas la bonne. Bien qu’ils acceptent le reste du droit naturel, ils cherchent à le concilier avec un principe de répartition des ressources qui serait plus égalitaire (notion subjective et qui varie d’un libéral de gauche à un autre).<br />
<br />
Historiquement, on qualifie parfois de libéraux de gauche ceux des libéraux qui en France siégeaient à [[gauche]] à l'Assemblée nationale : [[Frédéric Bastiat]], [[Yves Guyot]], etc., la gauche française à l'époque n'étant pas dans sa totalité collectiviste ni étatiste. <br />
<br />
Certains libéraux, tels [[Jean-François Revel]], se considèrent comme des hommes de gauche, attachés à une [[justice sociale]] qui ne soit pas de la simple redistribution, mais plutôt l'abolition de [[privilège]]s étatiques indus.<br />
<br />
Voir aussi [[géolibertarianisme]].<br />
<br />
== Libéraux de gauche ==<br />
La liste suivante se base sur les travaux d'[[Alain Laurent]] (''La Philosophie libérale'' et ''Les grands courants du libéralisme'') et ceux de [[Peter Vallentyne]] et [[Hillel Steiner]].<br />
<br />
===XVI<sup>e</sup> siècle===<br />
* [[Hugo Grotius]]<br />
<br />
===XVIII<sup>e</sup> siècle===<br />
* [[Joseph Priestley]]<br />
* [[Jeremy Bentham]]<br />
* [[Thomas Jefferson]]<br />
* [[Thomas Spence]]<br />
* [[Thomas Paine]]<br />
<br />
===XIX<sup>e</sup> siècle===<br />
* [[Frédéric Bastiat]]<br />
* [[Carlo Cattaneo]]<br />
* [[Antoine Cherbuliez]]<br />
* [[Henry George]]<br />
* [[Yves Guyot]]<br />
* [[Elie Halévy]]<br />
* [[Frédéric Passy]]<br />
* [[Herbert Spencer]]<br />
* [[John Stuart Mill]]<br />
* [[Antonio De Viti De Marco]]<br />
<br />
===XX<sup>e</sup> siècle===<br />
* [[Alain]]<br />
* [[Norberto Bobbio]]<br />
* [[Luigi Einaudi]]<br />
* [[Anthony Giddens]]<br />
* [[Géolibertarianisme|Géolibertariens]] : [[Peter Vallentyne]]<br />
* [[Piero Gobetti]]<br />
* [[Élie Halévy]]<br />
* [[Bertrand de Jouvenel]]<br />
* [[John Maynard Keynes]]<br />
* [[Serge-Christophe Kolm]]<br />
* [[Ordo-libéralisme|Ordolibéraux]] : [[Walter Eucken]], [[Wilhelm Röpke]], [[Hans Großmann-Doerth]]<br />
* [[Michael Otsuka]]<br />
* [[Karl Popper]]<br />
* [[Virginia Postrel]]<br />
* [[John Rawls]]<br />
* [[Gaetano Salvemini]]<br />
* [[Amartya Sen]]<br />
* [[Mario Vargas Llosa]]<br />
* [[Thierry Leterre]]<br />
<br />
== Erreur courante : le libéralisme est une idéologie de droite ==<br />
En toute rigueur, le [[libéralisme]] ne peut être classé ni à droite ni à [[gauche]]. En déduire qu'il est « [[centrisme|centriste]] » serait aussi une erreur, sauf à dire qu'il est éloigné tant des tendances redistributives de la gauche (et aussi de la droite) que des tendances autoritaires de la droite (et aussi de la gauche), ces deux types de tendances reposant sur l'[[étatisme]] et l'[[interventionnisme]], réprouvés par les libéraux :<br />
:''« Les [[conservatisme|conservateurs]] veulent tous être votre papa, qui vous dit ce qu'il faut faire et ne pas faire. Les [[social-démocratie|sociaux-démocrates]] veulent tous être votre maman, qui vous nourrit, borde vos draps et vous mouche. »'' ([[David Boaz]], ''Libertarianism: A Primer'')<br />
<br />
Si on tient à tout prix à coller des étiquettes [[politique]]s sur les libéraux, on aura :<br />
* plutôt à droite, les [[libéraux conservateurs]] ;<br />
* plutôt à [[gauche]], les libéraux de gauche ;<br />
* plutôt centristes (dans le bon sens du terme), les [[libéraux classiques]], qui historiquement s'opposent tant aux [[conservateur]]s de droite qu'aux socialistes ;<br />
* inclassables, les [[libertarien]]s, qui tendent vers l'[[anarchisme]] ou l'État minimal.<br />
<br />
== Citations ==<br />
* ''« Il existe des courants de [[gauche]], il faut le souligner, qui, au plan économique, sont des partisans des [[liberté économique|libertés économiques]]. A la fin du 19ème siècle, les solidaristes, par exemple, ne considèrent pas antithétique par nature avec le libre [[marché]] de construire une société plus solidaire. On a tendance à couper les courants de pensée dans un axe gauche-droite, suivant leur position sur le [[libéralisme économique]]. Mais même au sein du parti socialiste d’avant 1914, il existait un courant assez libéral en [[économie]] qui s’opposait aux dirigistes. C’est le cas de l’opposition entre Jaurès et Jules Guesde. Jaurès a écrit un article faisant l’éloge du chef d’[[entreprise]]. Malheureusement, il a été assassiné, il eut mieux valu que ce fût Guesde ! Jaurès ne récusait pas du tout une économie libérale. »'' ([[Philippe Nataf]])<br />
* ''« Si elles étaient établies, la réalité et la viabilité d’un libéralisme de gauche aussi authentiquement libéral que de gauche contribuerait assurément à dédroitiser et recentrer une tradition libérale au champ élargi et à la dynamique revivifiée. En tête de leurs conditions théoriques de possibilité figure l’existence d’une gauche dont l’engagement anti-[[totalitarisme|totalitaire]] serait également anti-[[collectivisme|collectiviste]]. Qui ne se fourvoie pas dans l’illusion syncrétique d’une « troisième voie » entre [[capitalisme]] et [[socialisme]], ne s’en tienne pas à la dimension [[politique]] du [[libéralisme]] pour oser en finir avec les excès de l’[[interventionnisme]] assistanciel, redistributif et ultra-règlementariste de l’[[État-providence]] – et adhère sans restriction aux principes [[individualisme|individualistes]] de [[responsabilité]] individuelle, de [[liberté]] [[contrat|contractuelle]] et de respect du [[droit]] de [[propriété]]. Sur la base du paradigme libéral, le libéralisme de gauche illustrerait alors la possibilité intellectuelle d’en déduire des conséquences et applications pratiques autres que celles du libéralisme de pur [[laissez-faire]]. Son pari : dans la ligne des idées d’un [[Karl Popper]] suggérant dès 1958 de « réduire ce qui semble tant faire question dans l’État welfare : la bureaucratisation et la mise en tutelle de l’[[individu]] » (''En quoi croit l’Occident ?''), parvenir à concilier l’éradication des principes et effets pervers de l’État providence avec l’exigence d’accompagner le libre [[marché]] de dispositifs qui en suppriment la brutalité et la clôture pour les moins bien lotis. Il s’agirait de « rendre tout un chacun capable de prendre ses responsabilités et de faire preuve d’initiative pour affirmer sa compétence sur le marché au lieu de se comporter comme un « raté » et de recourir à l’assistance de l’[[État]] », pour reprendre les termes d’Habermas dans ''Après l’État-nation''. »'' ([[Alain Laurent]])<br />
* ''« Si j’avais le malheur de ne voir dans le capital que l’avantage de capitalistes, et de ne saisir ainsi qu’un côté, et, assurément, le côté le plus étroit et le moins consolant de la science économique, je me ferais Socialiste ; car de manière ou d’autre, il faut que l’inégalité s’efface progressivement, et si la liberté ne renfermait pas cette solution, comme les socialistes je la demanderais à la loi, à l’État, à la contrainte. »'' ([[Frédéric Bastiat]], [http://fr.wikisource.org/wiki/Gratuit%C3%A9_du_cr%C3%A9dit/Lettre_14 Gratuité du crédit])<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2000]], [[Thierry Leterre]], ''La Gauche et la peur libérale'', Presses de Sciences Po, ISBN 2724608038<br />
* [[2006]], [[Nicolas Tenzer]] et [[Monique Canto-Sperber]], ''Faut-il sauver le libéralisme?''<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
{{Forum<br />
|lien1=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=25389 Libéralisme De Gauche, Kezako?] {{for}}<br />
|lien2=<br />
|lien3=<br />
|lien4=<br />
|lien5=<br />
|lien6=<br />
}}<br />
* [[Nomenclature]]<br />
* [[Libéraux classiques]]<br />
<br />
== Lien externe ==<br />
* {{fr}}[http://web.archive.org/web/20071026041311/http://www.copeau.org/index.php?2004/08/25/68-liberal-de-gauche Un extrait de ''La philosophie libérale'' d'Alain Laurent]<br />
<br />
{{Citation}}<br />
{{Portail auteurs}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Liberaux de gauche}}<br />
[[Catégorie:Libéraux de gauche|*]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=John_Locke&diff=72312John Locke2010-04-23T18:02:58Z<p>Sagamore : /* L'appropriation individuelle */</p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = John Locke<br />
| type = [[:catégorie:philosophes|philosophe]]<br />
| dates = [[1632]] - [[1704]]<br />
| image = [[Image:Locke2.jpg|thumb|John Locke]]<br />
| tendance = [[Minarchisme|minarchiste]]<br />
| nationalité = {{Royaume-Uni}}<br />
| citation = <br />
| Catallaxia = [[:ca:John Locke|Catallaxia]]<br />
| Librairal = <br />
}}<br />
<br />
{{histoire RU}}<br />
<br />
'''John Locke''' (Wrington, Somerset, [[1632]] - Oates, Essex, [[1704]]) était un philosophe empiriste [[Royaume-Uni|anglais]], penseur de l'Enlightenment (les [[Lumières]] anglaises).<br />
<br />
== Biographie ==<br />
<br />
John Locke nait près de Bristol le 29 août [[1632]]. Son père, avocat, puis capitaine au service du parlement en [[1648]], est ruiné pendant la guerre civile. Locke apprend le latin et le grec, et la philosophie d’[[Aristote]] à l’école de Westminster ([[1646]] – [[1652]]) ; il devient professeur à Oxford en [[1652]]. Il y a alors une rivalité entre les platoniciens de Cambridge et les aristotéliciens d’Oxford. Depuis quelque temps, la connaissance traditionnelle est mise en cause par des philosophes tels que [[Thomas Hobbes|Hobbes]] et [[Francis Bacon|Bacon]]. Mais Locke s’intéresse véritablement à la philosophie par la lecture de [[René Descartes|Descartes]], vers [[1659]]. Il est également influencé par des savants tels que Boyle et Sydenham. Lui-même souhaite d'ailleurs devenir médecin.<br />
<br />
Locke se lie d’amitié avec Lord Ashley, comte de Shaftesbury et ministre de Charles II. Il est secrétaire du ''Board of Trade'' de [[1672]] à [[1675]]. À partir de [[1675]], il voyage en [[France]] (Montpellier, Paris). En [[1683]], suite à la réaction tory, Shaftesbury et Locke s'exilent d’[[Royaume-Uni|Angleterre]] et se réfugient en Hollande. Locke revient dans son pays en [[1689]].<br />
<br />
== Théorie de la connaissance ==<br />
<br />
=== Le but de Locke et sa méthode ===<br />
<br />
C'est à l'occasion de problèmes moraux et religieux que Locke s'engage dans une analyse critique des pouvoirs de l'[[entendement]], afin de déterminer l'étendue de la connaissance humaine. Locke va se donner pour but de déterminer l’origine, les degrés de certitude et l’étendue des connaissances humaines, leurs fondements et les degrés de foi qu'on peut leur accorder, les opinions et les assentiments que l'on peut légitimement avoir. Cette démarche exclue d’emblée les spéculations cartésiennes sur la [[nature]] de l’[[âme]] et ses rapports avec les mouvements physiologiques. En effet, l’examen porte seulement sur les facultés de l’[[homme]] et sur les objets qui se présentent à son esprit. Cette méthode devrait ainsi permettre de comprendre comment l’entendement forme des idées des choses, et par là, de voir quelles sont les bornes de la [[connaissance]] humaine.<br />
<br />
La méthode consistera à observer les faits de l’âme et à décrire l’expérience de l’intériorité. L’analyse psychologique lockéenne sera ainsi une étude des idées. Cette entreprise est la première formulation précise et rigoureuse du problème critique.<br />
<br />
=== Les idées ===<br />
<br />
Toutes nos connaissances sont faites d’idées, i.e., en un sens large, « tout objet que l’esprit aperçoit immédiatement », ou « quoi que ce puisse être qui occupe notre esprit lorsqu’il pense. », ce qui est une définition très proche de celle de [[René Descartes|Descartes]]. <br />
<br />
On peut résumer en deux questions leur analyse dans l’''Essai sur l’entendement humain'' :<br />
*comment se forment nos idées ?<br />
*quel rapport nos idées ont-elles avec les choses ?<br />
<br />
Mais Locke procède d’abord à une longue critique de la théorie des idées innées.<br />
<br />
==== La critique des idées innées ====<br />
<br />
Puisque Locke se propose de rechercher l’origine de nos idées, la [[théorie]] des idées innées se présente naturellement à l’esprit. Or, pour Locke, toutes nos idées dérivent en réalité de l’expérience. La réfutation de l’innéisme va lui permettre de justifier sa thèse.<br />
<br />
Tout d’abord, selon l’[[innéisme]], il y a des idées qui sont universelles : le principe d’identité, le principe de contradiction, l’idée que nous avons de Dieu, etc. Mais l’expérience nous montre de manière évidente le contraire : les enfants n’ont pas conscience de ces idées, et il y a d’autres civilisations que la nôtre où des prétendues idées morales innées sont totalement absentes. Sur ce point, l’innéisme est donc insoutenable.<br />
<br />
Mais une idée innée est également une idée qui se trouve dans l’entendement. Or, si elle est dans l’[[entendement]], elle doit être perçue ; d’où il suit que tous les hommes devraient avoir conscience des idées innées dès leur naissance, que ces idées devraient leurs toutes premières idées, l’objet premier de leur esprit, ce qui est manifestement absurde. En effet : ou bien une idée non perçue par l’entendement n’a jamais été dans l’entendement, ou bien elle a été perçue et elle doit donc être connue. Une idée ne peut donc être dans l’âme sans y être objet de l’entendement. Par définition, l’idée est ce qui est dans l’esprit ; soutenir qu’une idée est dans l’âme sans être conçue, c’est le même que de dire que cette idée n’est pas une idée.<br />
<br />
Il faut donc que toute idée innée soit immédiatement aperçue. Mais il a déjà été dit que les hommes étaient de tous concevoir ces idées. On peut ajouter que non seulement les idées innées sont ignorées par une grande partie de l’humanité, mais qu’en outre lorsque l’on présente à l’entendement et qu’elles ne sont pas comprises immédiatement (ce qui arrive dans l’apprentissage) alors ces idées montrent leur caractère non inné.<br />
<br />
Ce qui est donc critiqué par Locke, c’est la théorie que notre âme contiendrait passivement des idées indépendamment de l’expérience. Cette théorie critiquée n’est pas celle de [[René Descartes|Descartes]] ; en effet, pour Descartes, les idées innées sont idées qui résultent de l’activité de l’entendement. Au final, on ne sait guère à qui Locke adresse ses critiques, peut-être aux platoniciens de Cambridge.<br />
<br />
==== Origine de nos idées ====<br />
<br />
S’il n’y a pas d’idée innée, comment donc formons-nous nos idées ? Locke formule sur ce point la [[métaphore]] de ''l'ardoise vierge'' (tabula rasa) pour décrire l'[[esprit]] humain avant son contact avec le monde. L’esprit ne contient donc aucun caractère, aucune idée. Il ne reste plus que l’expérience : seule l’expérience peut être le fondement de nos connaissances. La matière de notre esprit est donc soient les objets extérieurs (idées qui viennent des sens) soient les opérations de la pensée elle-même (idées qui viennent à la suite de l'action de la réflexion) : dans les deux cas, les idées proviennent de l’expérience. Par les sens, une excitation ou un mouvement sur le corps nous fait percevoir des qualités sensibles ; par la réflexion, l’[[âme]] reçoit l’impression de sa propre activité lorsqu’elle perçoit les choses du monde extérieur.<br />
<br />
Ces idées de la sensation et de la réflexion sont de deux sortes : simples ou complexes.<br />
<br />
==== Les idées simples ====<br />
<br />
Selon Locke les idées simples sont indivisibles et complètes, mais elles ne sont pas toujours claires ; elles sont sans mélange, homogènes et inanalysables : on ne peut donc ni les définir ni les expliquer. On ne peut non plus les communiquer, ni les connaître sans expérience personnelle. Données immédiates de l’expérience, ces idées sont les seuls matériaux de notre [[pensée]].<br />
<br />
Locke distingue deux types d’idées simples : les idées simples de la sensation et les idées simples de la réflexion. <br />
<br />
''Les idées simples de la sensation'' entrent par les [[sens]] sans aucun mélange, et elles sont toutes bien distinctes. Certaines de ces idées sont fournies par un seul sens, comme le son, la saveur, etc. D’autres nous viennent de plusieurs sens à la fois : le mouvement, l’espace, l’étendue, etc. À propos des qualités que nous percevons ainsi, Locke fait trois distinctions :<br />
<br />
Il y a des ''qualités premières'', que nous ne pouvons séparer des corps : par exemple, la solidité, le mouvement, etc. Ces qualités sont réellement dans la matière.<br />
<br />
Les ''qualités secondes'' sont la puissance qu’ont les corps de produire en nous des sensations par leurs qualités premières : la chaleur, la couleur, etc. Nous les percevons directement. Ces qualités ne sont pas réellement dans les corps, et leurs apparences varient avec la portée de nos sens. Bien que nous jugions naturellement que ces qualités soient dans les corps, quand elles ne sont pas perçues, ces qualités n’existent pas. Sans un corps et une [[âme]] pour les percevoir, la chaleur, la douleur, etc. n’existent nulle part dans le monde.<br />
<br />
Locke distingue une ''troisième sorte de qualité'' : la puissance que possède les corps de produire ou de recevoir des effets ou des changements tels qu’il en résulte pour nous des altérations de nos perceptions. Le feu transforme par exemple la matière, que nous percevons alors différemment. Ces qualités sont perçues indirectement et nous ne les attribuons pas naturellement aux corps.<br />
<br />
''Les idées simples de la sensation et de la réflexion'' sont des idées qui résultent de ces deux modes d’expérience : pour Locke, ce sont : le plaisir et la douleur, joints l’un à l’autre dans presque toutes nos idées ; l’inquiétude (''uneasiness'') ; la puissance ; l’existence et l’unité que nous concevons dans toutes les perceptions d’objets et par toute idée.<br />
<br />
''Les idées de réflexion'' peuvent être divisées suivant deux types d’action ; il s’agit de voir si l’on peut découvrir dans chacun des idées simples : <br />
*l’[[entendement]], qui comprend la perception (avoir une idée), la rétention (rappeler ses idées qui en dehors de cet acte ne sont nulle part) et la distinction (capacité de concevoir une idée, d’abstraire, d’où le caractère fictif des idées générales qui n’ont d’existence que dans notre esprit).<br />
*la [[volonté]] : dans ce cas, il ne semble pas y avoir d’idées simples.<br />
<br />
Ainsi, en résumé, nos idées simples, i.e. indivisibles, sont fournies à notre esprit passif par un ou plusieurs sens à la fois, ou sont obtenues par l’impression d’une réflexion seule, ou enfin par une réflexion et une sensation.<br />
<br />
==== Les idées complexes ====<br />
<br />
Les idées complexes sont une combinaison d’idées simples. Locke distingue trois types d’idées complexes.<br />
<br />
Les ''modes'' sont des idées complexes qui ne subsistent pas par elles-mêmes, mais sont comme des affections des substances. Les modes se divisent à leur tour en plusieurs types :<br />
*les modes composés d’un seul type d’idées simples. Ce sont des modifications d’une idée simple : par exemple, deux est l’unité répétée. L’espace vient de l’idée simple d’étendue : c’est l’idée sensible élaborée de distance. La durée nous vient de l’idée de succession ; le nombre, qui comporte une unité strictement déterminée ; l’infini qui se forme par l’addition sans fin du fini<br />
*les modes de pensée : l’esprit perçoit une grande variété de ses propres modifications quand il réfléchit sur lui-même. On trouve la [[perception]], la [[mémoire]], l’[[attention]], etc.<br />
*les modes de la volonté : la puissance, la [[liberté]] comme puissance de commencer ou de ne pas commencer une action, de la poursuivre ou non.<br />
*modes mixtes : ce sont des idées indépendantes que l’esprit joint sans que ces modes aient d’existence sensible réelle (ex: le mensonge).<br />
<br />
Les ''substances'' sont des idées constamment réunies considérées comme appartenant à un [[objet]]. La substance est un tout existant par lui-même, mais nous n’avons pas d’idée précise de la substance en général.<br />
<br />
La ''relation'' est une comparaison telle que l’examen d’une chose contient la considération d’une autre. Les principales relations sont la [[causalité]], l’[[identité]] et la diversité.<br />
<br />
=== La connaissance ===<br />
<br />
Locke a donc établit, par cette analyse des idées, que toutes nos [[connaissance]]s portent sur nos idées, sur les rapports qu'elles ont entre elles et sur leur modifications. La connaissance consiste donc dans la perception que nous avons de la convenance ou de la disconvenance que nos idées ont entre elles. Connaître, c'est comparer des idées, découvrir qu'elles sont leurs relations, et juger.<br />
<br />
Il distingue quatre sortes de convenances et de disconvenances qui correspondent à peu près à des domaines de la connaissance humaine :<br />
*identité ou diversité (logique)<br />
*relation (mathématique)<br />
*coexistence nécessaire (physique)<br />
*existence réelle (métaphysique)<br />
<br />
Il distingue également quatre sortes de connaissance : des deux premières suit la certitude ; de la troisième l'opinion et la probabilité ; de la quatrième la foi.<br />
<br />
==== Connaissance intuitive ====<br />
<br />
La [[connaissance]] intuitive est la perception immédiate de la convenance ou de la disconvenance des idées entre elles, sans idée intermédiaire. Cette intuition est évidente, et elle produit la certitude. Ainsi, toutes les idées claires et distinctes, i.e. les idées abstraites, sont-elles évidentes ; l'esprit conçoit immédiatement que chaque idée convient avec elle-même et qu'elle disconvient avec toutes les autres. Néanmoins, ces idées ne sont pas des axiomes de la pensée et des sciences. En effet, ces axiomes sont inutiles pour saisir des propositions particulières, et ils peuvent nous induire en [[erreur]]. Les idées abstraites sont évidentes du fait qu'elles sont notre œuvre, elles n'ont pas besoin d'être démontrées. Par exemple :<br />
: « Pour ce qui est de ''notre existence'', nous l'apercevons avec tant d'évidence et de certitude que la chose n'a pas besoin d'être démontrée par aucune preuve. Je pense, je raisonne, je sens du plaisir et de la douleur ; aucune de ces choses peut-elle m'être plus évidente que ma propre existence ? Si je doute de tout autre chose, ce doute même me convainc de ma propre existence et ne me permet pas d'en douter. [...] Dans chaque acte de sensation, de raisonnement ou de pensée, nous sommes intérieurement convaincus en nous-mêmes de notre propre être, et nous parvenons sur cela au plus haut degré de certitude qu'il est possible d'imaginer. »<br />
<br />
==== Connaissance démonstrative ====<br />
<br />
La [[connaissance]] démonstrative consiste à comparer des idées et en percevoir la convenance ou la disconvenance par le moyen d'autres idées qui sont des preuves pour la démonstration. C'est la [[raison]] qui perçoit ces liens entre les idées, en suivant le fil de la déduction. La déduction comprend plusieurs degrés :<br />
*découvrir des preuves ;<br />
*ordonner les idées avec clarté et convenablement en sorte que les connexions apparaissent avec évidence ;<br />
*percevoir ces connexions ;<br />
*enfin, conclure.<br />
<br />
Dans le domaine de [[démonstration]], ce sont les mathématiques qui sont le plus haut degré de la certitude, car elle comporte ces quatre degrés. Nous concevons intuitivement les idées abstraites des mathématiques, et ces intuitions claires et distinctes permettent d'en déduire des propriétés. En revanche, le domaine de l'expérience ne fournit pas de telles idées, il ne s'y trouve rien de certain et d'universel, tout y est contingent. Dans le domaine de la démonstration, Locke place également la preuve de l'existence de [[Dieu]] ; c'est, selon lui, la seule existence qui puisse être prouvée et cela, avec une certitude égale à celle des mathématiques. En effet, si nous considérons notre existence, nous savons que quelque être réel existe ; or, si le non-être ne peut rien produire, alors il y a un être qui existe de toute éternité.<br />
<br />
==== Connaissance sensitive ====<br />
<br />
Nous avons une connaissance intuitive de notre existence et une connaissance démonstrative de l'existence de [[Dieu]]. Toutes les autres existences nous sont connues par les sens. L'idée que nous avons d'une chose n'entretient aucune connexion nécessaire avec l'existence même de cette chose ; la déduction de l'idée à l'existence est donc impossible. Il faut la présence d'un objet pour que nous puissions en connaître l'existence.<br />
<br />
==== Connaissance religieuse ====<br />
<br />
== Philosophie politique ==<br />
<br />
La philosophie politique de Locke est considérée comme une étape fondatrice de la pensée libérale. Cette [[modernité]] est parfois contestée ; les raisons de cette contestation seront exposées plus bas. <br />
<br />
Dans un premier temps, on peut décrire cette philosophie politique en trois parties :<br />
*la [[loi naturelle]]<br />
*la [[propriété]]<br />
*le [[libéralisme]]<br />
<br />
=== La loi naturelle ===<br />
<br />
Locke décrit ainsi l'[[état de nature]] :<br />
:« un état dans lequel les hommes se trouvent en tant qu'homme et non pas en tant que membre d'une société. » (''Traité du gouvernement civil'', §14)<br />
<br />
Dans cet état, les hommes sont libres et égaux. En effet, aucun homme n'est soumis par nature à quiconque, car on ne peut être assujetti à la [[volonté]] arbitraire d'un autre homme, ni être tenu d'obéir à des lois qu'un autre instituerait pour lui : dans l'état de nature, nul ne détient d'[[autorité]] législative. L'[[égalité]] est une conséquence de cette [[liberté]], car s'il n'existe aucun rapport naturel de sujétion personnelle, c'est par l'absence de distinction manifeste entre les hommes : tous ont les mêmes facultés.<br />
<br />
Néanmoins, la liberté de cet état n'est pas licencieuse ; chacun est tenu d'en faire le meilleur usage exigé par sa conservation (§4). L'état de nature comporte donc déjà certaines règles. S'il n'y a aucune [[loi]] humainement instituée, tous les hommes doivent pourtant obéir à la loi de nature, loi qui est découverte par la [[raison]] (ou par la révélation) et qui est d'origine divine. Cette loi interdit aux hommes de faire tout ce qu'ils désirent ; ils ont le devoir :<br />
*de conserver leur propre vie, qui est un don de [[Dieu]] (§6);<br />
*de respecter la vie, la liberté, les biens d'autrui, car il est nécessaire à leur conservation que chacun veille à la subsistance du genre humain une fois que la sienne propre est assurée ;<br />
*de s'efforcer de mener une vie paisible et harmonieuse avec les autres ; la [[violence]] est ainsi interdite, sauf pour se défendre ou défendre autrui (§7);<br />
*de respecter la parole donnée et d'exécuter les [[contrat]]s (§14).<br />
<br />
La liberté est dans le respect de ces obligations prescrites par les lois de la nature, car c'est en leur obéissant que l'homme est conduit à faire ce qui est conforme à sa nature et à ses intérêts. La liberté n'est donc pas une absence d'obstacle extérieur à la réalisation de son désir, mais dans l'obéissance aux prescriptions divines découvertes par la raison.<br />
<br />
=== La propriété ===<br />
<br />
Le passage de la loi naturelle à la [[propriété]] (dans un sens large) se fait par le [[droit]]. En effet, c'est dans la mesure où l'homme a des [[devoir]]s naturels qu'il est également porteur de droits devant lui garantir la possibilité de réaliser ses devoirs. Ses droits sont donc naturels, liés à sa personne, car ils sont fondés sur sa nature humaine, sur ce qu'exige la réalisation de ce à quoi il est naturellement destiné et que lui a révélé la loi divine.<br />
<br />
Locke énonce trois droits fondamentaux :<br />
*droit à la vie ;<br />
*droit à la [[liberté]] ;<br />
*droit à la jouissance de ses biens.<br />
<br />
Ces droits définissent un domaine d'inviolabilité de la personne humaine ; leur caractère naturel exclut qu'il soit légitime d'en faire échange, ou de ne pas les reconnaître selon des conventions.<br />
<br />
Parmi ces droits précédant toute institution humaine, Locke place donc la jouissance des biens. En effet, la propriété privée est nécessaire pour la conservation de la vie et l'exercice de sa dignité humaine. Il y a donc un droit de posséder tout ce qui est nécessaire à la subsistance.<br />
<br />
==== L'appropriation individuelle ====<br />
<br />
Néanmoins, puisque le monde a été donné en commun aux hommes par [[Dieu]], il faut expliquer la légitimité de l'appropriation individuelle :<br />
:« Bien que la terre et toutes les créatures inférieures appartiennent en commun à tous les hommes, chaque homme est cependant propriétaire de sa propre personne. Aucun autre que lui-même ne possède un droit sur elle, le travail de son corps et l'ouvrage de ses mains lui appartiennent en propre. Il mêle son travail à tout ce qu'il fait sortir de l'état dans lequel la nature la laissée, et y joint quelque chose qui est sien. Par là, il en fait sa propriété. Cette chose étant extraite par lui de l'étant commun où la nature l'avait mise, son travail lui ajoute quelque chose, qui exclut le droit commun des autres hommes. » (§27)<br />
Tout en posant les limites implicites de l'appropriation individuelle dans le paragraphe que voici:<br />
:« D'ailleurs, en s'appropriant un certain coin de terre, par son travail et par son adresse, on ne fait tort à personne, puisqu'il en reste toujours assez et d'aussi bonne, et même plus qu'il n'en faut à un homme qui ne le trouve pas pourvu. Un homme a beau en prendre pour son usage et sa subsistance, il n'en reste pas moins pour tous les autres : et quand d'une chose on en laisse beaucoup plus que n'en ont besoin les autres, il leur doit être fort indifférent, qu'on s'en soit pourvu, ou qu'on ne l'ait pas fait. Qui, je vous prie, s'imaginera qu'un autre lui fait tort en buvant, même à grands traits, de l'eau d'une grande et belle rivière, qui, subsistant toujours tout entière, contient et présente infiniment plus d'eau qu'il ne lui en faut pour étancher sa soif? Or, le cas est ici le même; et ce qui est vrai à l'égard de l'eau d'un fleuve, l'est aussi à l'égard de la terre.» (§33)<br />
Paragraphe dont les [[libéraux de gauche]] ne manquent pas de tirer des conclusions a contrario selon le raisonnement suivant : C'est qu'''il doit en rester'' «toujours assez et d'aussi bonne».<br />
<br />
==== L'homme est propriétaire de sa personne ====<br />
L'homme est aussi l'unique propriétaire de sa personne et de son corps, et il jouit d'un droit de propriété exclusif. Il est également propriétaire de son [[travail]] : une chose œuvrée cesse d'être une propriété commune.<br />
<br />
==== L'homme est propriétaire de son travail ====<br />
Mais, une fois exposée l'idée de propriété par le travail, il faut encore expliquer comment l'homme est le propriétaire de sa personne ? Locke définit ainsi la personne :<br />
:« C'est, je pense, un être pensant et intelligent doué de raison et de réflexion, et qui peut se considérer soi-même comme une même chose pensante en différents temps et lieux. Ce qui provient uniquement de cette conscience (''consciousness'') qui est inséparable de la pensée, et qui lui est essentiel à ce qu'il me semble : car il est impossible à quelqu'un de percevoir sans aussi percevoir qu'il perçoit. » (''Essai sur l'entendement humain'', II, 27, 9).<br />
<br />
L'identité personnelle est fondée sur la continuité de la conscience dans le temps, et cette conscience constitue l'identité qui, au moyen de la mémoire, se maintient dans le temps et nous permet de nous reconnaître nous-mêmes comme étant les mêmes.<br />
<br />
Or, cette capacité de la conscience :<br />
*est fondamentalement appropriante, puisqu'elle permet de reconnaître des actions et des pensées pour siennes, i.e. qu'elle permet d'identifier un agent responsable vis-à-vis des hommes et du créateur.<br />
*fonde la propriété de soi, en particulier du corps qui est le corps de untel, et qui se présente ainsi à sa conscience (par ses actions et leurs résultats).<br />
<br />
Pour résumer la pensée de Locke sur la [[propriété]], on peut dire que la propriété des choses n'est pas seulement requise pour subsister ; la propriété est une extension de la propriété de la personne. En ce sens, la propriété des biens a le caractère inviolable que la personne humaine. Cette personne est conçue comme un rapport de soi à soi en tant que propriété. Chaque homme est donc le seul propriétaire de sa personne, de sa vie, de sa [[liberté]] et de ses biens.<br />
<br />
=== Le libéralisme ===<br />
<br />
La pensée de Locke peut être considérée comme une pensée fondatrice du libéralisme, et cela, tant sur le plan politique que sur le plan économique.<br />
<br />
==== Le [[libéralisme politique]] de Locke ====<br />
<br />
Sur le plan [[politique]], la question qui se pose à Locke est de savoir si l'on peut penser le [[pouvoir]] politique sans que son institution n'entraîne la perte de la [[liberté]] des individus qui lui sont soumis.<br />
<br />
Les hommes de l'état de nature étant pour Locke des propriétaires, ils sont engagés dans des relations économiques ; ce point tend déjà à faire concevoir un [[État]] qui se contenterait de garantir ce qui est acquis, sans qu'il intervienne dans la [[société]]. Le pouvoir politique n'est donc pas censé instituer l'ordre social par des [[loi]]s, mais il est au service de la société pour corriger les éléments qui tendrait à lui nuire.<br />
<br />
Il suit de là que le pouvoir politique :<br />
*trouve son origine dans le consentement de ceux sur lesquels s'exerce l'[[autorité]] ;<br />
*a sa fin dans la garantie du respect des droits naturels de tout homme, qu'il doit arbitrer les conflits et exercer un [[droit]] de punir.<br />
<br />
Le pouvoir politique est ainsi amputé de ses dimensions [[éthique]] et religieuse ; il ne peut interdire les cultes, il ne s'occupe pas du salut des hommes ni de leur perfection [[morale]]. Ces affaires sont strictement personnelles. L'État est donc un instrument et son rôle est réduit aux intérêts civils et temporels des hommes dont il doit protéger la vie, la liberté et les biens. <br />
<br />
Son étendue étant ainsi limitée, Locke propose une hiérarchisation des pouvoirs, une organisation institutionnelle permettant de contrôler leur exercice, et affirme en conséquence que le peuple a le droit de résister quand le pouvoir dépasse les limites qui lui assignées par sa fonction.<br />
<br />
===== La hiérarchisation du pouvoir =====<br />
<br />
Le [[contrat social]] crée une communauté seule détentrice de tous les pouvoirs. Mais, ne pouvant exercer elle-même ses pouvoirs, ceux-ci sont délégués à des magistrats. Dans toute organisation [[politique]], il existe une partie qui défini ce que chaque pouvoir doit faire, et une partie qui désignes les titulaires de ces [[pouvoir]]s auxquels on obéit.<br />
<br />
Tandis que le recours à la force concerne les pouvoirs exécutif et fédératif, le législatif appartient à la société elle-même. Le [[pouvoir législatif]] est pour Locke le pouvoir suprême : ce pouvoir ne peut donc être absolu et arbitraire :<br />
*le [[droit positif]] est subordonné aux lois de la nature ;<br />
*ce pouvoir est la mise en commun du pouvoir des individus : il ne peut y avoir de pouvoir supérieur ;<br />
*ce pouvoir est universel, il ne s'adresse pas aux particuliers en tant que tels ;<br />
*c'est un pouvoir stable et public, il instaure un ordre juridique régulier ;<br />
*il est impossible que le pouvoir législatif prive un homme de ses [[bien]]s, car cette [[propriété]] est inviolable ;<br />
*le pouvoir législatif n'a que le pouvoir de faire des [[loi]]s, et il est absolument dépendant de la communauté : seule cette dernière a le droit de désigner des instances législatives et le droit d'en contrôler l'exercice.<br />
<br />
La hiérarchisation des pouvoirs consistera alors pour Locke à soumettre le [[pouvoir exécutif]] au pouvoir législatif puisque ce dernier est le pouvoir suprême et qu'il est l'expression de la volonté d'une communauté. La règle et le [[droit]] ont donc la primauté et personne n'est au-dessus de la loi. Le pouvoir exécutif est donc naturellement inférieur, car il exécute seulement les décisions du pouvoir législatif. <br />
<br />
Pour éviter la concentration des pouvoirs, il faut les déléguer à des instances distinctes et même déléguer à plusieurs instances le même pouvoir ; par exemple, le législatif peut appartenir à une assemblée et au roi. Mais il est préférable de confier ce pouvoir totalement ou en partie à une assemblée élue et renouvelable, afin qu'aucun individu de la [[société]] ne soit privilégié.<br />
<br />
Cette organisation comporte tout de même des risques d'abus, abus tant du pouvoir exécutif que du pouvoir législatif. Selon Locke, quoiqu'il arrive, et même si le pouvoir a été délégué, la communauté est toujours la seule véritable détentrice de ces pouvoirs. En conséquence, elle a le droit d'en contrôler l'exercice, et elle est seule juge en ce domaine. Si le pouvoir législatif est utilisé abusivement, la communauté déclare nulles les décisions de l'instance judiciaire, et celle-ci s'en trouve dissoute par le fait.<br />
<br />
===== [[Droit de résistance à l'oppression]] =====<br />
<br />
Puisqu'il peut y avoir des abus, et puisque la communauté ne peut en aucun cas être privée de ses droits, il faut que la communauté ait aussi un droit de résistance.<br />
<br />
Locke distingue trois cas où le droit de résistance s'applique :<br />
*trahison d'un magistrat (par exemple, exercice de la force en dehors du droit : usurpation, [[tyrannie]]);<br />
*quand un magistrat néglige sa fonction ;<br />
*sur preuves d'un projet de trahison.<br />
<br />
C'est à la communauté que revient alors le droit de juger, et, lorsque quelqu'un veut exercer un pouvoir pour lequel il n'a pas été désigné (donc lorsque quelqu'un veut exercer un pouvoir qui n'existe pas), la [[désobéissance civile]] est légitime.<br />
<br />
==== Le [[libéralisme économique]] de Locke ====<br />
<br />
=== La justice sociale ===<br />
<br />
[[Image:Locke3.jpg|thumb|left]]<br />
<br />
L'idée d'un état de nature n'est pas seulement pour Locke un moyen de fonder les droits individuels de la [[propriété]] ; en effet, ce droit de propriété, dans sa formulation même, comporte certaines restrictions qui définissent un devoir de charité qui se déduit du devoir de tout homme de préserver le [[genre humain]]. Il y a donc une limite à ce droit inviolable de la propriété individuelle : un propriétaire, même s'il est dans son droit, a le devoir de céder les biens inutiles à sa subsistance, dans la mesure où ces biens peuvent venir en aide à des individus démunis : ces personnes y ont droit, mais à la condition d'être réellement dans l'impossibilité de pourvoir à leurs propres [[besoin]]s.<br />
<br />
Ce devoir de [[charité]] introduit dans l'[[individualisme]] possessif de Locke une solidarité au moins minimale qui le limite. Cette charité est une prescription universelle qui rappelle l'individu propriétaire à la modestie, et qui vient tempérer le libéralisme individualiste de Locke : bien que chacun puisse revendiquer légitimement les [[droit]]s qu'il possède sur ses biens, l'appropriation privée des biens de la Terre n'a en fin de compte sa véritable légitimité que si elle est au bénéfice de tous, car la Terre est commune, et tout homme y a droit. Ainsi, Locke pense-t-il que son système libéral peut augmenter les ressources de tous les hommes, et remplir ce devoir de charité : <br />
*ce système augmente les ressources disponibles ;<br />
*il réalise de lui-même une distribution des richesses ; le moins bien lotis d'une société se trouve alors dans une situation meilleure que si cette société n'avait pas existé.<br />
<br />
=== La ''Lettre sur la tolérance'' ===<br />
<br />
L'argument central de la ''[[Lettre sur la tolérance]]'' est la distinction de l'[[État]] et des [[église]]s, de par leurs différences quant à leurs fins temporelles ou spirituelles et les moyens employés (forces ou persuasion).<br />
<br />
Pour Locke, il est bien clair que seul le magistrat à la charge du pouvoir temporel, qui consiste à maintenir par la [[loi]] un ordre public assurant le bien public et la paix civile. Le magistrat n'a aucun droit sur les intérêts spirituels des individus, car chacun est libre de choisir la manière de vivre dont il estime qu'elle lui assurera le salut. Chacun peut donc adhérer librement aux dogmes qui lui plaisent ; les sociétés religieuses doivent être libres et volontaires, mais n'ont aucune légitimité quant à l'usage de la force, pas plus qu'elles n'ont le droit d'influencer les décisions de l'action politique publique.<br />
<br />
Le pouvoir politique doit donc tolérer les [[secte]]s du moment qu'elles respectent ces conditions ; la mission temporelle de l'État exige de lui qu'il protège les droits de tous les hommes quelles que soient leurs [[croyance]]s, et précisément afin que chaque homme puisse mener sa vie selon les croyances qu'il juge les meilleures, et dont il est de droit le seul juge.<br />
<br />
A cette tolérance [[politique]] et religieuse, Locke apporte néanmoins plusieurs restrictions. Ces restrictions découlent du fait qu'il ne conçoit pas la [[tolérance]] pour elle-même, mais dans le but de concilier la préservation de la [[liberté]] individuelle et la paix civile. <br />
<br />
Locke formule quatre restrictions :<br />
*on ne peut tolérer aucun homme qui soit opposé à la société et aux bonnes moeurs indispensables au maintien de la société civile ;<br />
*on ne peut tolérer que certains s'arrogent des privilèges particuliers, pour eux ou pour leur secte, nuisibles à la société ;<br />
*on ne peut tolérer une [[église]] soumise à une autorité différente de celle du magistrat (par exemple, au pape) ;<br />
*enfin, on ne peut tolérer les athées.<br />
<br />
Locke combat ainsi à la fois l'autoritarisme dogmatique qui détruit les conditions de la [[liberté de conscience]] en imposant certaines conceptions du bien, et l'[[anarchisme]] individualiste qui détruit les conditions de la vie sociale par la recherche sans restriction d'un bien choisi même en toute conscience. La liberté individuelle dans le domaine de la religion doit être aussi grande que possible, elle doit être garantie par des lois, mais elle doit toujours rester compatibles avec les conditions politiques qui lui permettent d'exister.<br />
<br />
== La pédagogie ==<br />
<br />
Locke expose ses idées sur la manière de former un ''gentleman'' dans ses ''Pensées sur l'éducation''. <br />
<br />
== Œuvres ==<br />
<br />
*''Essai sur la tolérance'', [[1667]]<br />
*''Anatomica'', [[1668]]<br />
*''De arte medica'', [[1669]]<br />
*''[[Lettre sur la tolérance]]'', [[1690]] <br />
*''Essai sur l’entendement humain'', [[1690]]<br />
* [[1690]], Two Treatise of Government (''Les deux Traités du gouvernement civil'')<br />
** Nouvelle édition en [[1960]], P. Laslett, Dir., New York: Cambridge University Press<br />
** Traduction italienne en [[1982]], Due trattati sul governo, UTET, Torino<br />
* [[1690]], Second Treatise on Civil Government<br />
** Traduction italienne en [[1998]], Il secondo trattato sul governo, Rizzoli, Milano<br />
*''Pensées sur l’éducation'', [[1693]]<br />
*''Considérations sur les conséquences de la diminution de l’intérêt et de l’augmentation de la valeur de l’argent''<br />
*''Discours sur les miracles''<br />
<br />
== Littérature secondaire ==<br />
<br />
* [[1911]], Jean Didier, ''Locke'', (le présent article a été rédigé sur la base de ce livre)<br />
<br />
* [[1962]], C. B. Macpherson, The Political Theory of Possessive Individualism: Hobbes to Locke, Oxford: Oxford University Press<br />
<br />
* [[1965]], Willmoore Kendall, John Locke and the Doctrine of Majority Rule, Urbana University of Illinois Press<br />
<br />
* [[1969]], J. Dunn, The Political Thought of John Locke, London: Cambridge University Press<br />
<br />
* [[1974]], Peter Alexander, Boyle and Locke on Primary and Secondary qualities, Ratio, vol.16, pp.51-67<br />
* [[1975]], Reinhard Brandt, Historical Observation on the Genesis of the Three-Dimensional Optical Picture (Gassendi, Locke, Berkeley), Ratio, 17, pp176-90<br />
<br />
* [[1980]], James Tully, A Discourse of Property: John Locke and His Adversaries, Cambridge: Cambridge University Press<br />
<br />
* [[1984]], Neal Wood, "John Locke and Agrarian Capitalism", Berkeley: University of California Press<br />
<br />
* [[1985]], <br />
** Peter Alexander, Ideas, Qualities and Corpuscles, Locke and Boyle on the External World, Cambridge University Press<br />
** J. H. Bogart, Lockean Provisos and State of Nature Theories, Ethics, Vol 95, pp828-36<br />
** J. Tully, The Framework of Natural Rights in Locke's Analysis of Property: A Contextual Reconstruction, In: Crime and Criminal Justice in Europe and Canada, John Hamilton Baker et Louis Knafla, Dir., Calgary Institute for the Humanities, Wilfrid Laurier University Press for the Calgary Institute for the Humanities, ISBN 0889201811, ISBN 9780889201811, pp115-140<br />
* [[1986]], Y. Michaud, ''Locke'', éditions Bordas, Paris<br />
<br />
* [[1988]], Thomas L. Pangle, The Spirit of Modern Republicanism: The Moral Vision of the American Founders and the Philosophy of Locke, Chicago: University of Chicago Press<br />
<br />
* [[1991]], Jean-Michel Vienne, ''Expérience et raison. Les fondements de la morale selon Locke'', éditions Vrin<br />
<br />
* [[1992]], <br />
** John Marshall, "John Locke and Latitudinarianism", In: R. Kroll, R. Ashcraft et P. Zagorin, dir., Philosophy, Science and Religion in England, 1640–1700, Cambridge: Cambridge University Press<br />
** G. A. J. Rogers, "Locke and the Latitude-Men: Ignorance as a Ground of Toleration", In: R. Kroll, R. Ashcraft et P. Zagorin, dir., Philosophy, Science and Religion in England, 1640–1700, Cambridge: Cambridge University Press<br />
** A. J. Simmons, The Lockean Theory of Rights, Princeton: Princeton University Press<br />
<br />
* [[1993]], A. J. Simmons, On the Edge of Anarchy: Locke, Consent and the Limits of Society, Princeton: Princeton University Press<br />
<br />
* [[1994]], <br />
** [[Jean-Philippe Feldman]], “Le trust lockien” In: Stéphane Rials, dir., Le Droit des modernes : XIVe-XVIIIe siècles, Paris : L.G.D.J., pp135-152<br />
** Barry Macleod-Cullinane, The Right to Revolution: Toleration, Liberty and the State in the Thought of John Locke and the Early Liberalism, Libertarian Heritage No. 11, London: Libertarian Alliance<br />
<br />
* [[1995]], <br />
** Jerome Huyler, Locke in America: The Moral Philosophy of the Founding Era, Lawrence: University Press of Kansas<br />
** G. Sreenivasan, The Limits of Lockean Rights in Property, New York: Oxford University Press<br />
<br />
* [[1997]], Jerome Huyler, [http://www.independent.org/pdf/tir/tir_01_4_huyler.pdf Was Locke a Liberal?], The Independent Review, Vol 1, n°4, spring<br />
<br />
* [[1998]], <br />
** D. Azzaretto, La teoria della proprietà nel pensiero politico di Locke, Milano, Lo Zibaldone<br />
** Marc Parmentier, ''Introduction à l’Essai sur l’entendement humain de Locke'', PUF coll. Les grands livres de la philosophie<br />
<br />
* [[2000]], [[Carlo Lottieri]], Diritti naturali, rule of law e "poteri neutri". Per una critica lockiana della filosofia liberale contemporanea, Rivista internazionale di filosofia del diritto, Vol LXXVII, n°1, pp30-58<br />
<br />
* [[2002]], Laura Berchielli, Color, Space, and Figure in Locke: An Interpretation of the Molyneux Problem, Journal of the History of Philosophy, vol.40, no.1, pp47-65<br />
<br />
* [[2003]], [[Carlo Lottieri]], Le origini tomiste della tradizione lockiana: la lezione di Alessandro Passerin d'Entrèves, Per la filosofia, Vol XX, n°57, pp45-63<br />
<br />
* [[2006]], Armando Ribas, [http://www.hayek.org.ar/new/images/fotos/Heroes_final.pdf?PHPSESSID=42e8936764b30f0851b07fbda2abfa88 El pensamiento de John Locke y David Hume], In: Gustavo Lazzari et Martín Simonetta, dir., Héroes de la Libertad. Pensadores que cambiaron el rumbo de la historia, Fundación Friedrich A. von Hayek, [[Argentine]], pp13-24 {{es}}<br />
<br />
* [[2007]], Roger Woolhouse, "Locke: A Biography", Cambridge University Press<br />
<br />
* [[2008]], [[Aeon J. Skoble]], commentaire du livre de Roger Woolhouse, Locke: A Biography, The Independent Review, vol 13, n°1, Summer<br />
<br />
<br />
<br />
* Gottfried W. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]], ''Nouveaux Essais sur l’Entendement Humain'', <br />
* [[Voltaire]], ''Lettres philosophiques'',<br />
* Étienne Balibar, ''Identité et différence. L’invention de la conscience'', éditions du Seuil, coll. Essais, Paris<br />
* Marc Parmentier, ''Le vocabulaire de Locke'', éditions Ellipses<br />
<br />
== Citations ==<br />
* ''« Le peuple ne peut déléguer au gouvernement le droit de faire quoi que ce soit que les individus n'auraient pas le droit de faire eux-mêmes. »''<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
* [[Minarchistes]]<br />
* [[Contractualisme]]<br />
* [[René Descartes|Descartes]]<br />
* [[Empirisme]]<br />
* [[Libéralisme]]<br />
* [[Séparation des pouvoirs]]<br />
* [[Droit naturel]]<br />
<br />
== Liens externes ==<br />
* {{en}}[http://en.wikisource.org/wiki/An_Essay_Concerning_Human_Understanding An Essay concerning Human Understanding]<br />
* {{fr}}[http://www.catallaxia.org/index.php?title=John_Locke:Second_trait%C3%A9_du_gouvernement_civil Le second traité du gouvernement civil]<br />
<br />
== Sources de cet article ==<br />
* {{fr}}[http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Locke John Locke sur Wikipedia]<br />
* {{fr}}[[Discuter:John Locke|Voir l'historique de tous les contributeurs qui ont rédigé l'article]]<br />
<br />
{{Portail politique}}<br />
{{Portail droit}}<br />
{{Portail auteurs}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Locke, John}}<br />
[[Catégorie:Minarchistes]]<br />
[[Catégorie:Libéraux classiques]]<br />
[[Catégorie:XVIIe siècle]]<br />
[[Catégorie:Philosophes]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=John_Locke&diff=72311John Locke2010-04-23T18:01:27Z<p>Sagamore : /* La propriété */ réorganisation</p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = John Locke<br />
| type = [[:catégorie:philosophes|philosophe]]<br />
| dates = [[1632]] - [[1704]]<br />
| image = [[Image:Locke2.jpg|thumb|John Locke]]<br />
| tendance = [[Minarchisme|minarchiste]]<br />
| nationalité = {{Royaume-Uni}}<br />
| citation = <br />
| Catallaxia = [[:ca:John Locke|Catallaxia]]<br />
| Librairal = <br />
}}<br />
<br />
{{histoire RU}}<br />
<br />
'''John Locke''' (Wrington, Somerset, [[1632]] - Oates, Essex, [[1704]]) était un philosophe empiriste [[Royaume-Uni|anglais]], penseur de l'Enlightenment (les [[Lumières]] anglaises).<br />
<br />
== Biographie ==<br />
<br />
John Locke nait près de Bristol le 29 août [[1632]]. Son père, avocat, puis capitaine au service du parlement en [[1648]], est ruiné pendant la guerre civile. Locke apprend le latin et le grec, et la philosophie d’[[Aristote]] à l’école de Westminster ([[1646]] – [[1652]]) ; il devient professeur à Oxford en [[1652]]. Il y a alors une rivalité entre les platoniciens de Cambridge et les aristotéliciens d’Oxford. Depuis quelque temps, la connaissance traditionnelle est mise en cause par des philosophes tels que [[Thomas Hobbes|Hobbes]] et [[Francis Bacon|Bacon]]. Mais Locke s’intéresse véritablement à la philosophie par la lecture de [[René Descartes|Descartes]], vers [[1659]]. Il est également influencé par des savants tels que Boyle et Sydenham. Lui-même souhaite d'ailleurs devenir médecin.<br />
<br />
Locke se lie d’amitié avec Lord Ashley, comte de Shaftesbury et ministre de Charles II. Il est secrétaire du ''Board of Trade'' de [[1672]] à [[1675]]. À partir de [[1675]], il voyage en [[France]] (Montpellier, Paris). En [[1683]], suite à la réaction tory, Shaftesbury et Locke s'exilent d’[[Royaume-Uni|Angleterre]] et se réfugient en Hollande. Locke revient dans son pays en [[1689]].<br />
<br />
== Théorie de la connaissance ==<br />
<br />
=== Le but de Locke et sa méthode ===<br />
<br />
C'est à l'occasion de problèmes moraux et religieux que Locke s'engage dans une analyse critique des pouvoirs de l'[[entendement]], afin de déterminer l'étendue de la connaissance humaine. Locke va se donner pour but de déterminer l’origine, les degrés de certitude et l’étendue des connaissances humaines, leurs fondements et les degrés de foi qu'on peut leur accorder, les opinions et les assentiments que l'on peut légitimement avoir. Cette démarche exclue d’emblée les spéculations cartésiennes sur la [[nature]] de l’[[âme]] et ses rapports avec les mouvements physiologiques. En effet, l’examen porte seulement sur les facultés de l’[[homme]] et sur les objets qui se présentent à son esprit. Cette méthode devrait ainsi permettre de comprendre comment l’entendement forme des idées des choses, et par là, de voir quelles sont les bornes de la [[connaissance]] humaine.<br />
<br />
La méthode consistera à observer les faits de l’âme et à décrire l’expérience de l’intériorité. L’analyse psychologique lockéenne sera ainsi une étude des idées. Cette entreprise est la première formulation précise et rigoureuse du problème critique.<br />
<br />
=== Les idées ===<br />
<br />
Toutes nos connaissances sont faites d’idées, i.e., en un sens large, « tout objet que l’esprit aperçoit immédiatement », ou « quoi que ce puisse être qui occupe notre esprit lorsqu’il pense. », ce qui est une définition très proche de celle de [[René Descartes|Descartes]]. <br />
<br />
On peut résumer en deux questions leur analyse dans l’''Essai sur l’entendement humain'' :<br />
*comment se forment nos idées ?<br />
*quel rapport nos idées ont-elles avec les choses ?<br />
<br />
Mais Locke procède d’abord à une longue critique de la théorie des idées innées.<br />
<br />
==== La critique des idées innées ====<br />
<br />
Puisque Locke se propose de rechercher l’origine de nos idées, la [[théorie]] des idées innées se présente naturellement à l’esprit. Or, pour Locke, toutes nos idées dérivent en réalité de l’expérience. La réfutation de l’innéisme va lui permettre de justifier sa thèse.<br />
<br />
Tout d’abord, selon l’[[innéisme]], il y a des idées qui sont universelles : le principe d’identité, le principe de contradiction, l’idée que nous avons de Dieu, etc. Mais l’expérience nous montre de manière évidente le contraire : les enfants n’ont pas conscience de ces idées, et il y a d’autres civilisations que la nôtre où des prétendues idées morales innées sont totalement absentes. Sur ce point, l’innéisme est donc insoutenable.<br />
<br />
Mais une idée innée est également une idée qui se trouve dans l’entendement. Or, si elle est dans l’[[entendement]], elle doit être perçue ; d’où il suit que tous les hommes devraient avoir conscience des idées innées dès leur naissance, que ces idées devraient leurs toutes premières idées, l’objet premier de leur esprit, ce qui est manifestement absurde. En effet : ou bien une idée non perçue par l’entendement n’a jamais été dans l’entendement, ou bien elle a été perçue et elle doit donc être connue. Une idée ne peut donc être dans l’âme sans y être objet de l’entendement. Par définition, l’idée est ce qui est dans l’esprit ; soutenir qu’une idée est dans l’âme sans être conçue, c’est le même que de dire que cette idée n’est pas une idée.<br />
<br />
Il faut donc que toute idée innée soit immédiatement aperçue. Mais il a déjà été dit que les hommes étaient de tous concevoir ces idées. On peut ajouter que non seulement les idées innées sont ignorées par une grande partie de l’humanité, mais qu’en outre lorsque l’on présente à l’entendement et qu’elles ne sont pas comprises immédiatement (ce qui arrive dans l’apprentissage) alors ces idées montrent leur caractère non inné.<br />
<br />
Ce qui est donc critiqué par Locke, c’est la théorie que notre âme contiendrait passivement des idées indépendamment de l’expérience. Cette théorie critiquée n’est pas celle de [[René Descartes|Descartes]] ; en effet, pour Descartes, les idées innées sont idées qui résultent de l’activité de l’entendement. Au final, on ne sait guère à qui Locke adresse ses critiques, peut-être aux platoniciens de Cambridge.<br />
<br />
==== Origine de nos idées ====<br />
<br />
S’il n’y a pas d’idée innée, comment donc formons-nous nos idées ? Locke formule sur ce point la [[métaphore]] de ''l'ardoise vierge'' (tabula rasa) pour décrire l'[[esprit]] humain avant son contact avec le monde. L’esprit ne contient donc aucun caractère, aucune idée. Il ne reste plus que l’expérience : seule l’expérience peut être le fondement de nos connaissances. La matière de notre esprit est donc soient les objets extérieurs (idées qui viennent des sens) soient les opérations de la pensée elle-même (idées qui viennent à la suite de l'action de la réflexion) : dans les deux cas, les idées proviennent de l’expérience. Par les sens, une excitation ou un mouvement sur le corps nous fait percevoir des qualités sensibles ; par la réflexion, l’[[âme]] reçoit l’impression de sa propre activité lorsqu’elle perçoit les choses du monde extérieur.<br />
<br />
Ces idées de la sensation et de la réflexion sont de deux sortes : simples ou complexes.<br />
<br />
==== Les idées simples ====<br />
<br />
Selon Locke les idées simples sont indivisibles et complètes, mais elles ne sont pas toujours claires ; elles sont sans mélange, homogènes et inanalysables : on ne peut donc ni les définir ni les expliquer. On ne peut non plus les communiquer, ni les connaître sans expérience personnelle. Données immédiates de l’expérience, ces idées sont les seuls matériaux de notre [[pensée]].<br />
<br />
Locke distingue deux types d’idées simples : les idées simples de la sensation et les idées simples de la réflexion. <br />
<br />
''Les idées simples de la sensation'' entrent par les [[sens]] sans aucun mélange, et elles sont toutes bien distinctes. Certaines de ces idées sont fournies par un seul sens, comme le son, la saveur, etc. D’autres nous viennent de plusieurs sens à la fois : le mouvement, l’espace, l’étendue, etc. À propos des qualités que nous percevons ainsi, Locke fait trois distinctions :<br />
<br />
Il y a des ''qualités premières'', que nous ne pouvons séparer des corps : par exemple, la solidité, le mouvement, etc. Ces qualités sont réellement dans la matière.<br />
<br />
Les ''qualités secondes'' sont la puissance qu’ont les corps de produire en nous des sensations par leurs qualités premières : la chaleur, la couleur, etc. Nous les percevons directement. Ces qualités ne sont pas réellement dans les corps, et leurs apparences varient avec la portée de nos sens. Bien que nous jugions naturellement que ces qualités soient dans les corps, quand elles ne sont pas perçues, ces qualités n’existent pas. Sans un corps et une [[âme]] pour les percevoir, la chaleur, la douleur, etc. n’existent nulle part dans le monde.<br />
<br />
Locke distingue une ''troisième sorte de qualité'' : la puissance que possède les corps de produire ou de recevoir des effets ou des changements tels qu’il en résulte pour nous des altérations de nos perceptions. Le feu transforme par exemple la matière, que nous percevons alors différemment. Ces qualités sont perçues indirectement et nous ne les attribuons pas naturellement aux corps.<br />
<br />
''Les idées simples de la sensation et de la réflexion'' sont des idées qui résultent de ces deux modes d’expérience : pour Locke, ce sont : le plaisir et la douleur, joints l’un à l’autre dans presque toutes nos idées ; l’inquiétude (''uneasiness'') ; la puissance ; l’existence et l’unité que nous concevons dans toutes les perceptions d’objets et par toute idée.<br />
<br />
''Les idées de réflexion'' peuvent être divisées suivant deux types d’action ; il s’agit de voir si l’on peut découvrir dans chacun des idées simples : <br />
*l’[[entendement]], qui comprend la perception (avoir une idée), la rétention (rappeler ses idées qui en dehors de cet acte ne sont nulle part) et la distinction (capacité de concevoir une idée, d’abstraire, d’où le caractère fictif des idées générales qui n’ont d’existence que dans notre esprit).<br />
*la [[volonté]] : dans ce cas, il ne semble pas y avoir d’idées simples.<br />
<br />
Ainsi, en résumé, nos idées simples, i.e. indivisibles, sont fournies à notre esprit passif par un ou plusieurs sens à la fois, ou sont obtenues par l’impression d’une réflexion seule, ou enfin par une réflexion et une sensation.<br />
<br />
==== Les idées complexes ====<br />
<br />
Les idées complexes sont une combinaison d’idées simples. Locke distingue trois types d’idées complexes.<br />
<br />
Les ''modes'' sont des idées complexes qui ne subsistent pas par elles-mêmes, mais sont comme des affections des substances. Les modes se divisent à leur tour en plusieurs types :<br />
*les modes composés d’un seul type d’idées simples. Ce sont des modifications d’une idée simple : par exemple, deux est l’unité répétée. L’espace vient de l’idée simple d’étendue : c’est l’idée sensible élaborée de distance. La durée nous vient de l’idée de succession ; le nombre, qui comporte une unité strictement déterminée ; l’infini qui se forme par l’addition sans fin du fini<br />
*les modes de pensée : l’esprit perçoit une grande variété de ses propres modifications quand il réfléchit sur lui-même. On trouve la [[perception]], la [[mémoire]], l’[[attention]], etc.<br />
*les modes de la volonté : la puissance, la [[liberté]] comme puissance de commencer ou de ne pas commencer une action, de la poursuivre ou non.<br />
*modes mixtes : ce sont des idées indépendantes que l’esprit joint sans que ces modes aient d’existence sensible réelle (ex: le mensonge).<br />
<br />
Les ''substances'' sont des idées constamment réunies considérées comme appartenant à un [[objet]]. La substance est un tout existant par lui-même, mais nous n’avons pas d’idée précise de la substance en général.<br />
<br />
La ''relation'' est une comparaison telle que l’examen d’une chose contient la considération d’une autre. Les principales relations sont la [[causalité]], l’[[identité]] et la diversité.<br />
<br />
=== La connaissance ===<br />
<br />
Locke a donc établit, par cette analyse des idées, que toutes nos [[connaissance]]s portent sur nos idées, sur les rapports qu'elles ont entre elles et sur leur modifications. La connaissance consiste donc dans la perception que nous avons de la convenance ou de la disconvenance que nos idées ont entre elles. Connaître, c'est comparer des idées, découvrir qu'elles sont leurs relations, et juger.<br />
<br />
Il distingue quatre sortes de convenances et de disconvenances qui correspondent à peu près à des domaines de la connaissance humaine :<br />
*identité ou diversité (logique)<br />
*relation (mathématique)<br />
*coexistence nécessaire (physique)<br />
*existence réelle (métaphysique)<br />
<br />
Il distingue également quatre sortes de connaissance : des deux premières suit la certitude ; de la troisième l'opinion et la probabilité ; de la quatrième la foi.<br />
<br />
==== Connaissance intuitive ====<br />
<br />
La [[connaissance]] intuitive est la perception immédiate de la convenance ou de la disconvenance des idées entre elles, sans idée intermédiaire. Cette intuition est évidente, et elle produit la certitude. Ainsi, toutes les idées claires et distinctes, i.e. les idées abstraites, sont-elles évidentes ; l'esprit conçoit immédiatement que chaque idée convient avec elle-même et qu'elle disconvient avec toutes les autres. Néanmoins, ces idées ne sont pas des axiomes de la pensée et des sciences. En effet, ces axiomes sont inutiles pour saisir des propositions particulières, et ils peuvent nous induire en [[erreur]]. Les idées abstraites sont évidentes du fait qu'elles sont notre œuvre, elles n'ont pas besoin d'être démontrées. Par exemple :<br />
: « Pour ce qui est de ''notre existence'', nous l'apercevons avec tant d'évidence et de certitude que la chose n'a pas besoin d'être démontrée par aucune preuve. Je pense, je raisonne, je sens du plaisir et de la douleur ; aucune de ces choses peut-elle m'être plus évidente que ma propre existence ? Si je doute de tout autre chose, ce doute même me convainc de ma propre existence et ne me permet pas d'en douter. [...] Dans chaque acte de sensation, de raisonnement ou de pensée, nous sommes intérieurement convaincus en nous-mêmes de notre propre être, et nous parvenons sur cela au plus haut degré de certitude qu'il est possible d'imaginer. »<br />
<br />
==== Connaissance démonstrative ====<br />
<br />
La [[connaissance]] démonstrative consiste à comparer des idées et en percevoir la convenance ou la disconvenance par le moyen d'autres idées qui sont des preuves pour la démonstration. C'est la [[raison]] qui perçoit ces liens entre les idées, en suivant le fil de la déduction. La déduction comprend plusieurs degrés :<br />
*découvrir des preuves ;<br />
*ordonner les idées avec clarté et convenablement en sorte que les connexions apparaissent avec évidence ;<br />
*percevoir ces connexions ;<br />
*enfin, conclure.<br />
<br />
Dans le domaine de [[démonstration]], ce sont les mathématiques qui sont le plus haut degré de la certitude, car elle comporte ces quatre degrés. Nous concevons intuitivement les idées abstraites des mathématiques, et ces intuitions claires et distinctes permettent d'en déduire des propriétés. En revanche, le domaine de l'expérience ne fournit pas de telles idées, il ne s'y trouve rien de certain et d'universel, tout y est contingent. Dans le domaine de la démonstration, Locke place également la preuve de l'existence de [[Dieu]] ; c'est, selon lui, la seule existence qui puisse être prouvée et cela, avec une certitude égale à celle des mathématiques. En effet, si nous considérons notre existence, nous savons que quelque être réel existe ; or, si le non-être ne peut rien produire, alors il y a un être qui existe de toute éternité.<br />
<br />
==== Connaissance sensitive ====<br />
<br />
Nous avons une connaissance intuitive de notre existence et une connaissance démonstrative de l'existence de [[Dieu]]. Toutes les autres existences nous sont connues par les sens. L'idée que nous avons d'une chose n'entretient aucune connexion nécessaire avec l'existence même de cette chose ; la déduction de l'idée à l'existence est donc impossible. Il faut la présence d'un objet pour que nous puissions en connaître l'existence.<br />
<br />
==== Connaissance religieuse ====<br />
<br />
== Philosophie politique ==<br />
<br />
La philosophie politique de Locke est considérée comme une étape fondatrice de la pensée libérale. Cette [[modernité]] est parfois contestée ; les raisons de cette contestation seront exposées plus bas. <br />
<br />
Dans un premier temps, on peut décrire cette philosophie politique en trois parties :<br />
*la [[loi naturelle]]<br />
*la [[propriété]]<br />
*le [[libéralisme]]<br />
<br />
=== La loi naturelle ===<br />
<br />
Locke décrit ainsi l'[[état de nature]] :<br />
:« un état dans lequel les hommes se trouvent en tant qu'homme et non pas en tant que membre d'une société. » (''Traité du gouvernement civil'', §14)<br />
<br />
Dans cet état, les hommes sont libres et égaux. En effet, aucun homme n'est soumis par nature à quiconque, car on ne peut être assujetti à la [[volonté]] arbitraire d'un autre homme, ni être tenu d'obéir à des lois qu'un autre instituerait pour lui : dans l'état de nature, nul ne détient d'[[autorité]] législative. L'[[égalité]] est une conséquence de cette [[liberté]], car s'il n'existe aucun rapport naturel de sujétion personnelle, c'est par l'absence de distinction manifeste entre les hommes : tous ont les mêmes facultés.<br />
<br />
Néanmoins, la liberté de cet état n'est pas licencieuse ; chacun est tenu d'en faire le meilleur usage exigé par sa conservation (§4). L'état de nature comporte donc déjà certaines règles. S'il n'y a aucune [[loi]] humainement instituée, tous les hommes doivent pourtant obéir à la loi de nature, loi qui est découverte par la [[raison]] (ou par la révélation) et qui est d'origine divine. Cette loi interdit aux hommes de faire tout ce qu'ils désirent ; ils ont le devoir :<br />
*de conserver leur propre vie, qui est un don de [[Dieu]] (§6);<br />
*de respecter la vie, la liberté, les biens d'autrui, car il est nécessaire à leur conservation que chacun veille à la subsistance du genre humain une fois que la sienne propre est assurée ;<br />
*de s'efforcer de mener une vie paisible et harmonieuse avec les autres ; la [[violence]] est ainsi interdite, sauf pour se défendre ou défendre autrui (§7);<br />
*de respecter la parole donnée et d'exécuter les [[contrat]]s (§14).<br />
<br />
La liberté est dans le respect de ces obligations prescrites par les lois de la nature, car c'est en leur obéissant que l'homme est conduit à faire ce qui est conforme à sa nature et à ses intérêts. La liberté n'est donc pas une absence d'obstacle extérieur à la réalisation de son désir, mais dans l'obéissance aux prescriptions divines découvertes par la raison.<br />
<br />
=== La propriété ===<br />
<br />
Le passage de la loi naturelle à la [[propriété]] (dans un sens large) se fait par le [[droit]]. En effet, c'est dans la mesure où l'homme a des [[devoir]]s naturels qu'il est également porteur de droits devant lui garantir la possibilité de réaliser ses devoirs. Ses droits sont donc naturels, liés à sa personne, car ils sont fondés sur sa nature humaine, sur ce qu'exige la réalisation de ce à quoi il est naturellement destiné et que lui a révélé la loi divine.<br />
<br />
Locke énonce trois droits fondamentaux :<br />
*droit à la vie ;<br />
*droit à la [[liberté]] ;<br />
*droit à la jouissance de ses biens.<br />
<br />
Ces droits définissent un domaine d'inviolabilité de la personne humaine ; leur caractère naturel exclut qu'il soit légitime d'en faire échange, ou de ne pas les reconnaître selon des conventions.<br />
<br />
Parmi ces droits précédant toute institution humaine, Locke place donc la jouissance des biens. En effet, la propriété privée est nécessaire pour la conservation de la vie et l'exercice de sa dignité humaine. Il y a donc un droit de posséder tout ce qui est nécessaire à la subsistance.<br />
<br />
==== L'appropriation individuelle ====<br />
<br />
Néanmoins, puisque le monde a été donné en commun aux hommes par [[Dieu]], il faut expliquer la légitimité de l'appropriation individuelle :<br />
:« Bien que la terre et toutes les créatures inférieures appartiennent en commun à tous les hommes, chaque homme est cependant propriétaire de sa propre personne. Aucun autre que lui-même ne possède un droit sur elle, le travail de son corps et l'ouvrage de ses mains lui appartiennent en propre. Il mêle son travail à tout ce qu'il fait sortir de l'état dans lequel la nature la laissée, et y joint quelque chose qui est sien. Par là, il en fait sa propriété. Cette chose étant extraite par lui de l'étant commun où la nature l'avait mise, son travail lui ajoute quelque chose, qui exclut le droit commun des autres hommes. » (§27)<br />
Tout en posant les limites implicites de l'appropriation individuelle dans le paragraphe que voici:<br />
:« D'ailleurs, en s'appropriant un certain coin de terre, par son travail et par son adresse, on ne fait tort à personne, puisqu'il en reste toujours assez et d'aussi bonne, et même plus qu'il n'en faut à un homme qui ne le trouve pas pourvu. Un homme a beau en prendre pour son usage et sa subsistance, il n'en reste pas moins pour tous les autres : et quand d'une chose on en laisse beaucoup plus que n'en ont besoin les autres, il leur doit être fort indifférent, qu'on s'en soit pourvu, ou qu'on ne l'ait pas fait. Qui, je vous prie, s'imaginera qu'un autre lui fait tort en buvant, même à grands traits, de l'eau d'une grande et belle rivière, qui, subsistant toujours tout entière, contient et présente infiniment plus d'eau qu'il ne lui en faut pour étancher sa soif? Or, le cas est ici le même; et ce qui est vrai à l'égard de l'eau d'un fleuve, l'est aussi à l'égard de la terre.» (§33)<br />
Dont les [[libéraux de gauche]] ne manquent pas de tirer des conclusions a contrario selon le raisonnement suivant : C'est qu'''il doit en rester'' «toujours assez et d'aussi bonne».<br />
<br />
==== L'homme est propriétaire de sa personne ====<br />
L'homme est aussi l'unique propriétaire de sa personne et de son corps, et il jouit d'un droit de propriété exclusif. Il est également propriétaire de son [[travail]] : une chose œuvrée cesse d'être une propriété commune.<br />
<br />
==== L'homme est propriétaire de son travail ====<br />
Mais, une fois exposée l'idée de propriété par le travail, il faut encore expliquer comment l'homme est le propriétaire de sa personne ? Locke définit ainsi la personne :<br />
:« C'est, je pense, un être pensant et intelligent doué de raison et de réflexion, et qui peut se considérer soi-même comme une même chose pensante en différents temps et lieux. Ce qui provient uniquement de cette conscience (''consciousness'') qui est inséparable de la pensée, et qui lui est essentiel à ce qu'il me semble : car il est impossible à quelqu'un de percevoir sans aussi percevoir qu'il perçoit. » (''Essai sur l'entendement humain'', II, 27, 9).<br />
<br />
L'identité personnelle est fondée sur la continuité de la conscience dans le temps, et cette conscience constitue l'identité qui, au moyen de la mémoire, se maintient dans le temps et nous permet de nous reconnaître nous-mêmes comme étant les mêmes.<br />
<br />
Or, cette capacité de la conscience :<br />
*est fondamentalement appropriante, puisqu'elle permet de reconnaître des actions et des pensées pour siennes, i.e. qu'elle permet d'identifier un agent responsable vis-à-vis des hommes et du créateur.<br />
*fonde la propriété de soi, en particulier du corps qui est le corps de untel, et qui se présente ainsi à sa conscience (par ses actions et leurs résultats).<br />
<br />
Pour résumer la pensée de Locke sur la [[propriété]], on peut dire que la propriété des choses n'est pas seulement requise pour subsister ; la propriété est une extension de la propriété de la personne. En ce sens, la propriété des biens a le caractère inviolable que la personne humaine. Cette personne est conçue comme un rapport de soi à soi en tant que propriété. Chaque homme est donc le seul propriétaire de sa personne, de sa vie, de sa [[liberté]] et de ses biens.<br />
<br />
=== Le libéralisme ===<br />
<br />
La pensée de Locke peut être considérée comme une pensée fondatrice du libéralisme, et cela, tant sur le plan politique que sur le plan économique.<br />
<br />
==== Le [[libéralisme politique]] de Locke ====<br />
<br />
Sur le plan [[politique]], la question qui se pose à Locke est de savoir si l'on peut penser le [[pouvoir]] politique sans que son institution n'entraîne la perte de la [[liberté]] des individus qui lui sont soumis.<br />
<br />
Les hommes de l'état de nature étant pour Locke des propriétaires, ils sont engagés dans des relations économiques ; ce point tend déjà à faire concevoir un [[État]] qui se contenterait de garantir ce qui est acquis, sans qu'il intervienne dans la [[société]]. Le pouvoir politique n'est donc pas censé instituer l'ordre social par des [[loi]]s, mais il est au service de la société pour corriger les éléments qui tendrait à lui nuire.<br />
<br />
Il suit de là que le pouvoir politique :<br />
*trouve son origine dans le consentement de ceux sur lesquels s'exerce l'[[autorité]] ;<br />
*a sa fin dans la garantie du respect des droits naturels de tout homme, qu'il doit arbitrer les conflits et exercer un [[droit]] de punir.<br />
<br />
Le pouvoir politique est ainsi amputé de ses dimensions [[éthique]] et religieuse ; il ne peut interdire les cultes, il ne s'occupe pas du salut des hommes ni de leur perfection [[morale]]. Ces affaires sont strictement personnelles. L'État est donc un instrument et son rôle est réduit aux intérêts civils et temporels des hommes dont il doit protéger la vie, la liberté et les biens. <br />
<br />
Son étendue étant ainsi limitée, Locke propose une hiérarchisation des pouvoirs, une organisation institutionnelle permettant de contrôler leur exercice, et affirme en conséquence que le peuple a le droit de résister quand le pouvoir dépasse les limites qui lui assignées par sa fonction.<br />
<br />
===== La hiérarchisation du pouvoir =====<br />
<br />
Le [[contrat social]] crée une communauté seule détentrice de tous les pouvoirs. Mais, ne pouvant exercer elle-même ses pouvoirs, ceux-ci sont délégués à des magistrats. Dans toute organisation [[politique]], il existe une partie qui défini ce que chaque pouvoir doit faire, et une partie qui désignes les titulaires de ces [[pouvoir]]s auxquels on obéit.<br />
<br />
Tandis que le recours à la force concerne les pouvoirs exécutif et fédératif, le législatif appartient à la société elle-même. Le [[pouvoir législatif]] est pour Locke le pouvoir suprême : ce pouvoir ne peut donc être absolu et arbitraire :<br />
*le [[droit positif]] est subordonné aux lois de la nature ;<br />
*ce pouvoir est la mise en commun du pouvoir des individus : il ne peut y avoir de pouvoir supérieur ;<br />
*ce pouvoir est universel, il ne s'adresse pas aux particuliers en tant que tels ;<br />
*c'est un pouvoir stable et public, il instaure un ordre juridique régulier ;<br />
*il est impossible que le pouvoir législatif prive un homme de ses [[bien]]s, car cette [[propriété]] est inviolable ;<br />
*le pouvoir législatif n'a que le pouvoir de faire des [[loi]]s, et il est absolument dépendant de la communauté : seule cette dernière a le droit de désigner des instances législatives et le droit d'en contrôler l'exercice.<br />
<br />
La hiérarchisation des pouvoirs consistera alors pour Locke à soumettre le [[pouvoir exécutif]] au pouvoir législatif puisque ce dernier est le pouvoir suprême et qu'il est l'expression de la volonté d'une communauté. La règle et le [[droit]] ont donc la primauté et personne n'est au-dessus de la loi. Le pouvoir exécutif est donc naturellement inférieur, car il exécute seulement les décisions du pouvoir législatif. <br />
<br />
Pour éviter la concentration des pouvoirs, il faut les déléguer à des instances distinctes et même déléguer à plusieurs instances le même pouvoir ; par exemple, le législatif peut appartenir à une assemblée et au roi. Mais il est préférable de confier ce pouvoir totalement ou en partie à une assemblée élue et renouvelable, afin qu'aucun individu de la [[société]] ne soit privilégié.<br />
<br />
Cette organisation comporte tout de même des risques d'abus, abus tant du pouvoir exécutif que du pouvoir législatif. Selon Locke, quoiqu'il arrive, et même si le pouvoir a été délégué, la communauté est toujours la seule véritable détentrice de ces pouvoirs. En conséquence, elle a le droit d'en contrôler l'exercice, et elle est seule juge en ce domaine. Si le pouvoir législatif est utilisé abusivement, la communauté déclare nulles les décisions de l'instance judiciaire, et celle-ci s'en trouve dissoute par le fait.<br />
<br />
===== [[Droit de résistance à l'oppression]] =====<br />
<br />
Puisqu'il peut y avoir des abus, et puisque la communauté ne peut en aucun cas être privée de ses droits, il faut que la communauté ait aussi un droit de résistance.<br />
<br />
Locke distingue trois cas où le droit de résistance s'applique :<br />
*trahison d'un magistrat (par exemple, exercice de la force en dehors du droit : usurpation, [[tyrannie]]);<br />
*quand un magistrat néglige sa fonction ;<br />
*sur preuves d'un projet de trahison.<br />
<br />
C'est à la communauté que revient alors le droit de juger, et, lorsque quelqu'un veut exercer un pouvoir pour lequel il n'a pas été désigné (donc lorsque quelqu'un veut exercer un pouvoir qui n'existe pas), la [[désobéissance civile]] est légitime.<br />
<br />
==== Le [[libéralisme économique]] de Locke ====<br />
<br />
=== La justice sociale ===<br />
<br />
[[Image:Locke3.jpg|thumb|left]]<br />
<br />
L'idée d'un état de nature n'est pas seulement pour Locke un moyen de fonder les droits individuels de la [[propriété]] ; en effet, ce droit de propriété, dans sa formulation même, comporte certaines restrictions qui définissent un devoir de charité qui se déduit du devoir de tout homme de préserver le [[genre humain]]. Il y a donc une limite à ce droit inviolable de la propriété individuelle : un propriétaire, même s'il est dans son droit, a le devoir de céder les biens inutiles à sa subsistance, dans la mesure où ces biens peuvent venir en aide à des individus démunis : ces personnes y ont droit, mais à la condition d'être réellement dans l'impossibilité de pourvoir à leurs propres [[besoin]]s.<br />
<br />
Ce devoir de [[charité]] introduit dans l'[[individualisme]] possessif de Locke une solidarité au moins minimale qui le limite. Cette charité est une prescription universelle qui rappelle l'individu propriétaire à la modestie, et qui vient tempérer le libéralisme individualiste de Locke : bien que chacun puisse revendiquer légitimement les [[droit]]s qu'il possède sur ses biens, l'appropriation privée des biens de la Terre n'a en fin de compte sa véritable légitimité que si elle est au bénéfice de tous, car la Terre est commune, et tout homme y a droit. Ainsi, Locke pense-t-il que son système libéral peut augmenter les ressources de tous les hommes, et remplir ce devoir de charité : <br />
*ce système augmente les ressources disponibles ;<br />
*il réalise de lui-même une distribution des richesses ; le moins bien lotis d'une société se trouve alors dans une situation meilleure que si cette société n'avait pas existé.<br />
<br />
=== La ''Lettre sur la tolérance'' ===<br />
<br />
L'argument central de la ''[[Lettre sur la tolérance]]'' est la distinction de l'[[État]] et des [[église]]s, de par leurs différences quant à leurs fins temporelles ou spirituelles et les moyens employés (forces ou persuasion).<br />
<br />
Pour Locke, il est bien clair que seul le magistrat à la charge du pouvoir temporel, qui consiste à maintenir par la [[loi]] un ordre public assurant le bien public et la paix civile. Le magistrat n'a aucun droit sur les intérêts spirituels des individus, car chacun est libre de choisir la manière de vivre dont il estime qu'elle lui assurera le salut. Chacun peut donc adhérer librement aux dogmes qui lui plaisent ; les sociétés religieuses doivent être libres et volontaires, mais n'ont aucune légitimité quant à l'usage de la force, pas plus qu'elles n'ont le droit d'influencer les décisions de l'action politique publique.<br />
<br />
Le pouvoir politique doit donc tolérer les [[secte]]s du moment qu'elles respectent ces conditions ; la mission temporelle de l'État exige de lui qu'il protège les droits de tous les hommes quelles que soient leurs [[croyance]]s, et précisément afin que chaque homme puisse mener sa vie selon les croyances qu'il juge les meilleures, et dont il est de droit le seul juge.<br />
<br />
A cette tolérance [[politique]] et religieuse, Locke apporte néanmoins plusieurs restrictions. Ces restrictions découlent du fait qu'il ne conçoit pas la [[tolérance]] pour elle-même, mais dans le but de concilier la préservation de la [[liberté]] individuelle et la paix civile. <br />
<br />
Locke formule quatre restrictions :<br />
*on ne peut tolérer aucun homme qui soit opposé à la société et aux bonnes moeurs indispensables au maintien de la société civile ;<br />
*on ne peut tolérer que certains s'arrogent des privilèges particuliers, pour eux ou pour leur secte, nuisibles à la société ;<br />
*on ne peut tolérer une [[église]] soumise à une autorité différente de celle du magistrat (par exemple, au pape) ;<br />
*enfin, on ne peut tolérer les athées.<br />
<br />
Locke combat ainsi à la fois l'autoritarisme dogmatique qui détruit les conditions de la [[liberté de conscience]] en imposant certaines conceptions du bien, et l'[[anarchisme]] individualiste qui détruit les conditions de la vie sociale par la recherche sans restriction d'un bien choisi même en toute conscience. La liberté individuelle dans le domaine de la religion doit être aussi grande que possible, elle doit être garantie par des lois, mais elle doit toujours rester compatibles avec les conditions politiques qui lui permettent d'exister.<br />
<br />
== La pédagogie ==<br />
<br />
Locke expose ses idées sur la manière de former un ''gentleman'' dans ses ''Pensées sur l'éducation''. <br />
<br />
== Œuvres ==<br />
<br />
*''Essai sur la tolérance'', [[1667]]<br />
*''Anatomica'', [[1668]]<br />
*''De arte medica'', [[1669]]<br />
*''[[Lettre sur la tolérance]]'', [[1690]] <br />
*''Essai sur l’entendement humain'', [[1690]]<br />
* [[1690]], Two Treatise of Government (''Les deux Traités du gouvernement civil'')<br />
** Nouvelle édition en [[1960]], P. Laslett, Dir., New York: Cambridge University Press<br />
** Traduction italienne en [[1982]], Due trattati sul governo, UTET, Torino<br />
* [[1690]], Second Treatise on Civil Government<br />
** Traduction italienne en [[1998]], Il secondo trattato sul governo, Rizzoli, Milano<br />
*''Pensées sur l’éducation'', [[1693]]<br />
*''Considérations sur les conséquences de la diminution de l’intérêt et de l’augmentation de la valeur de l’argent''<br />
*''Discours sur les miracles''<br />
<br />
== Littérature secondaire ==<br />
<br />
* [[1911]], Jean Didier, ''Locke'', (le présent article a été rédigé sur la base de ce livre)<br />
<br />
* [[1962]], C. B. Macpherson, The Political Theory of Possessive Individualism: Hobbes to Locke, Oxford: Oxford University Press<br />
<br />
* [[1965]], Willmoore Kendall, John Locke and the Doctrine of Majority Rule, Urbana University of Illinois Press<br />
<br />
* [[1969]], J. Dunn, The Political Thought of John Locke, London: Cambridge University Press<br />
<br />
* [[1974]], Peter Alexander, Boyle and Locke on Primary and Secondary qualities, Ratio, vol.16, pp.51-67<br />
* [[1975]], Reinhard Brandt, Historical Observation on the Genesis of the Three-Dimensional Optical Picture (Gassendi, Locke, Berkeley), Ratio, 17, pp176-90<br />
<br />
* [[1980]], James Tully, A Discourse of Property: John Locke and His Adversaries, Cambridge: Cambridge University Press<br />
<br />
* [[1984]], Neal Wood, "John Locke and Agrarian Capitalism", Berkeley: University of California Press<br />
<br />
* [[1985]], <br />
** Peter Alexander, Ideas, Qualities and Corpuscles, Locke and Boyle on the External World, Cambridge University Press<br />
** J. H. Bogart, Lockean Provisos and State of Nature Theories, Ethics, Vol 95, pp828-36<br />
** J. Tully, The Framework of Natural Rights in Locke's Analysis of Property: A Contextual Reconstruction, In: Crime and Criminal Justice in Europe and Canada, John Hamilton Baker et Louis Knafla, Dir., Calgary Institute for the Humanities, Wilfrid Laurier University Press for the Calgary Institute for the Humanities, ISBN 0889201811, ISBN 9780889201811, pp115-140<br />
* [[1986]], Y. Michaud, ''Locke'', éditions Bordas, Paris<br />
<br />
* [[1988]], Thomas L. Pangle, The Spirit of Modern Republicanism: The Moral Vision of the American Founders and the Philosophy of Locke, Chicago: University of Chicago Press<br />
<br />
* [[1991]], Jean-Michel Vienne, ''Expérience et raison. Les fondements de la morale selon Locke'', éditions Vrin<br />
<br />
* [[1992]], <br />
** John Marshall, "John Locke and Latitudinarianism", In: R. Kroll, R. Ashcraft et P. Zagorin, dir., Philosophy, Science and Religion in England, 1640–1700, Cambridge: Cambridge University Press<br />
** G. A. J. Rogers, "Locke and the Latitude-Men: Ignorance as a Ground of Toleration", In: R. Kroll, R. Ashcraft et P. Zagorin, dir., Philosophy, Science and Religion in England, 1640–1700, Cambridge: Cambridge University Press<br />
** A. J. Simmons, The Lockean Theory of Rights, Princeton: Princeton University Press<br />
<br />
* [[1993]], A. J. Simmons, On the Edge of Anarchy: Locke, Consent and the Limits of Society, Princeton: Princeton University Press<br />
<br />
* [[1994]], <br />
** [[Jean-Philippe Feldman]], “Le trust lockien” In: Stéphane Rials, dir., Le Droit des modernes : XIVe-XVIIIe siècles, Paris : L.G.D.J., pp135-152<br />
** Barry Macleod-Cullinane, The Right to Revolution: Toleration, Liberty and the State in the Thought of John Locke and the Early Liberalism, Libertarian Heritage No. 11, London: Libertarian Alliance<br />
<br />
* [[1995]], <br />
** Jerome Huyler, Locke in America: The Moral Philosophy of the Founding Era, Lawrence: University Press of Kansas<br />
** G. Sreenivasan, The Limits of Lockean Rights in Property, New York: Oxford University Press<br />
<br />
* [[1997]], Jerome Huyler, [http://www.independent.org/pdf/tir/tir_01_4_huyler.pdf Was Locke a Liberal?], The Independent Review, Vol 1, n°4, spring<br />
<br />
* [[1998]], <br />
** D. Azzaretto, La teoria della proprietà nel pensiero politico di Locke, Milano, Lo Zibaldone<br />
** Marc Parmentier, ''Introduction à l’Essai sur l’entendement humain de Locke'', PUF coll. Les grands livres de la philosophie<br />
<br />
* [[2000]], [[Carlo Lottieri]], Diritti naturali, rule of law e "poteri neutri". Per una critica lockiana della filosofia liberale contemporanea, Rivista internazionale di filosofia del diritto, Vol LXXVII, n°1, pp30-58<br />
<br />
* [[2002]], Laura Berchielli, Color, Space, and Figure in Locke: An Interpretation of the Molyneux Problem, Journal of the History of Philosophy, vol.40, no.1, pp47-65<br />
<br />
* [[2003]], [[Carlo Lottieri]], Le origini tomiste della tradizione lockiana: la lezione di Alessandro Passerin d'Entrèves, Per la filosofia, Vol XX, n°57, pp45-63<br />
<br />
* [[2006]], Armando Ribas, [http://www.hayek.org.ar/new/images/fotos/Heroes_final.pdf?PHPSESSID=42e8936764b30f0851b07fbda2abfa88 El pensamiento de John Locke y David Hume], In: Gustavo Lazzari et Martín Simonetta, dir., Héroes de la Libertad. Pensadores que cambiaron el rumbo de la historia, Fundación Friedrich A. von Hayek, [[Argentine]], pp13-24 {{es}}<br />
<br />
* [[2007]], Roger Woolhouse, "Locke: A Biography", Cambridge University Press<br />
<br />
* [[2008]], [[Aeon J. Skoble]], commentaire du livre de Roger Woolhouse, Locke: A Biography, The Independent Review, vol 13, n°1, Summer<br />
<br />
<br />
<br />
* Gottfried W. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]], ''Nouveaux Essais sur l’Entendement Humain'', <br />
* [[Voltaire]], ''Lettres philosophiques'',<br />
* Étienne Balibar, ''Identité et différence. L’invention de la conscience'', éditions du Seuil, coll. Essais, Paris<br />
* Marc Parmentier, ''Le vocabulaire de Locke'', éditions Ellipses<br />
<br />
== Citations ==<br />
* ''« Le peuple ne peut déléguer au gouvernement le droit de faire quoi que ce soit que les individus n'auraient pas le droit de faire eux-mêmes. »''<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
* [[Minarchistes]]<br />
* [[Contractualisme]]<br />
* [[René Descartes|Descartes]]<br />
* [[Empirisme]]<br />
* [[Libéralisme]]<br />
* [[Séparation des pouvoirs]]<br />
* [[Droit naturel]]<br />
<br />
== Liens externes ==<br />
* {{en}}[http://en.wikisource.org/wiki/An_Essay_Concerning_Human_Understanding An Essay concerning Human Understanding]<br />
* {{fr}}[http://www.catallaxia.org/index.php?title=John_Locke:Second_trait%C3%A9_du_gouvernement_civil Le second traité du gouvernement civil]<br />
<br />
== Sources de cet article ==<br />
* {{fr}}[http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Locke John Locke sur Wikipedia]<br />
* {{fr}}[[Discuter:John Locke|Voir l'historique de tous les contributeurs qui ont rédigé l'article]]<br />
<br />
{{Portail politique}}<br />
{{Portail droit}}<br />
{{Portail auteurs}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Locke, John}}<br />
[[Catégorie:Minarchistes]]<br />
[[Catégorie:Libéraux classiques]]<br />
[[Catégorie:XVIIe siècle]]<br />
[[Catégorie:Philosophes]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=John_Locke&diff=72310John Locke2010-04-23T17:55:44Z<p>Sagamore : /* La propriété */ "aussi" plutôt que "donc" car pas de lien logique</p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = John Locke<br />
| type = [[:catégorie:philosophes|philosophe]]<br />
| dates = [[1632]] - [[1704]]<br />
| image = [[Image:Locke2.jpg|thumb|John Locke]]<br />
| tendance = [[Minarchisme|minarchiste]]<br />
| nationalité = {{Royaume-Uni}}<br />
| citation = <br />
| Catallaxia = [[:ca:John Locke|Catallaxia]]<br />
| Librairal = <br />
}}<br />
<br />
{{histoire RU}}<br />
<br />
'''John Locke''' (Wrington, Somerset, [[1632]] - Oates, Essex, [[1704]]) était un philosophe empiriste [[Royaume-Uni|anglais]], penseur de l'Enlightenment (les [[Lumières]] anglaises).<br />
<br />
== Biographie ==<br />
<br />
John Locke nait près de Bristol le 29 août [[1632]]. Son père, avocat, puis capitaine au service du parlement en [[1648]], est ruiné pendant la guerre civile. Locke apprend le latin et le grec, et la philosophie d’[[Aristote]] à l’école de Westminster ([[1646]] – [[1652]]) ; il devient professeur à Oxford en [[1652]]. Il y a alors une rivalité entre les platoniciens de Cambridge et les aristotéliciens d’Oxford. Depuis quelque temps, la connaissance traditionnelle est mise en cause par des philosophes tels que [[Thomas Hobbes|Hobbes]] et [[Francis Bacon|Bacon]]. Mais Locke s’intéresse véritablement à la philosophie par la lecture de [[René Descartes|Descartes]], vers [[1659]]. Il est également influencé par des savants tels que Boyle et Sydenham. Lui-même souhaite d'ailleurs devenir médecin.<br />
<br />
Locke se lie d’amitié avec Lord Ashley, comte de Shaftesbury et ministre de Charles II. Il est secrétaire du ''Board of Trade'' de [[1672]] à [[1675]]. À partir de [[1675]], il voyage en [[France]] (Montpellier, Paris). En [[1683]], suite à la réaction tory, Shaftesbury et Locke s'exilent d’[[Royaume-Uni|Angleterre]] et se réfugient en Hollande. Locke revient dans son pays en [[1689]].<br />
<br />
== Théorie de la connaissance ==<br />
<br />
=== Le but de Locke et sa méthode ===<br />
<br />
C'est à l'occasion de problèmes moraux et religieux que Locke s'engage dans une analyse critique des pouvoirs de l'[[entendement]], afin de déterminer l'étendue de la connaissance humaine. Locke va se donner pour but de déterminer l’origine, les degrés de certitude et l’étendue des connaissances humaines, leurs fondements et les degrés de foi qu'on peut leur accorder, les opinions et les assentiments que l'on peut légitimement avoir. Cette démarche exclue d’emblée les spéculations cartésiennes sur la [[nature]] de l’[[âme]] et ses rapports avec les mouvements physiologiques. En effet, l’examen porte seulement sur les facultés de l’[[homme]] et sur les objets qui se présentent à son esprit. Cette méthode devrait ainsi permettre de comprendre comment l’entendement forme des idées des choses, et par là, de voir quelles sont les bornes de la [[connaissance]] humaine.<br />
<br />
La méthode consistera à observer les faits de l’âme et à décrire l’expérience de l’intériorité. L’analyse psychologique lockéenne sera ainsi une étude des idées. Cette entreprise est la première formulation précise et rigoureuse du problème critique.<br />
<br />
=== Les idées ===<br />
<br />
Toutes nos connaissances sont faites d’idées, i.e., en un sens large, « tout objet que l’esprit aperçoit immédiatement », ou « quoi que ce puisse être qui occupe notre esprit lorsqu’il pense. », ce qui est une définition très proche de celle de [[René Descartes|Descartes]]. <br />
<br />
On peut résumer en deux questions leur analyse dans l’''Essai sur l’entendement humain'' :<br />
*comment se forment nos idées ?<br />
*quel rapport nos idées ont-elles avec les choses ?<br />
<br />
Mais Locke procède d’abord à une longue critique de la théorie des idées innées.<br />
<br />
==== La critique des idées innées ====<br />
<br />
Puisque Locke se propose de rechercher l’origine de nos idées, la [[théorie]] des idées innées se présente naturellement à l’esprit. Or, pour Locke, toutes nos idées dérivent en réalité de l’expérience. La réfutation de l’innéisme va lui permettre de justifier sa thèse.<br />
<br />
Tout d’abord, selon l’[[innéisme]], il y a des idées qui sont universelles : le principe d’identité, le principe de contradiction, l’idée que nous avons de Dieu, etc. Mais l’expérience nous montre de manière évidente le contraire : les enfants n’ont pas conscience de ces idées, et il y a d’autres civilisations que la nôtre où des prétendues idées morales innées sont totalement absentes. Sur ce point, l’innéisme est donc insoutenable.<br />
<br />
Mais une idée innée est également une idée qui se trouve dans l’entendement. Or, si elle est dans l’[[entendement]], elle doit être perçue ; d’où il suit que tous les hommes devraient avoir conscience des idées innées dès leur naissance, que ces idées devraient leurs toutes premières idées, l’objet premier de leur esprit, ce qui est manifestement absurde. En effet : ou bien une idée non perçue par l’entendement n’a jamais été dans l’entendement, ou bien elle a été perçue et elle doit donc être connue. Une idée ne peut donc être dans l’âme sans y être objet de l’entendement. Par définition, l’idée est ce qui est dans l’esprit ; soutenir qu’une idée est dans l’âme sans être conçue, c’est le même que de dire que cette idée n’est pas une idée.<br />
<br />
Il faut donc que toute idée innée soit immédiatement aperçue. Mais il a déjà été dit que les hommes étaient de tous concevoir ces idées. On peut ajouter que non seulement les idées innées sont ignorées par une grande partie de l’humanité, mais qu’en outre lorsque l’on présente à l’entendement et qu’elles ne sont pas comprises immédiatement (ce qui arrive dans l’apprentissage) alors ces idées montrent leur caractère non inné.<br />
<br />
Ce qui est donc critiqué par Locke, c’est la théorie que notre âme contiendrait passivement des idées indépendamment de l’expérience. Cette théorie critiquée n’est pas celle de [[René Descartes|Descartes]] ; en effet, pour Descartes, les idées innées sont idées qui résultent de l’activité de l’entendement. Au final, on ne sait guère à qui Locke adresse ses critiques, peut-être aux platoniciens de Cambridge.<br />
<br />
==== Origine de nos idées ====<br />
<br />
S’il n’y a pas d’idée innée, comment donc formons-nous nos idées ? Locke formule sur ce point la [[métaphore]] de ''l'ardoise vierge'' (tabula rasa) pour décrire l'[[esprit]] humain avant son contact avec le monde. L’esprit ne contient donc aucun caractère, aucune idée. Il ne reste plus que l’expérience : seule l’expérience peut être le fondement de nos connaissances. La matière de notre esprit est donc soient les objets extérieurs (idées qui viennent des sens) soient les opérations de la pensée elle-même (idées qui viennent à la suite de l'action de la réflexion) : dans les deux cas, les idées proviennent de l’expérience. Par les sens, une excitation ou un mouvement sur le corps nous fait percevoir des qualités sensibles ; par la réflexion, l’[[âme]] reçoit l’impression de sa propre activité lorsqu’elle perçoit les choses du monde extérieur.<br />
<br />
Ces idées de la sensation et de la réflexion sont de deux sortes : simples ou complexes.<br />
<br />
==== Les idées simples ====<br />
<br />
Selon Locke les idées simples sont indivisibles et complètes, mais elles ne sont pas toujours claires ; elles sont sans mélange, homogènes et inanalysables : on ne peut donc ni les définir ni les expliquer. On ne peut non plus les communiquer, ni les connaître sans expérience personnelle. Données immédiates de l’expérience, ces idées sont les seuls matériaux de notre [[pensée]].<br />
<br />
Locke distingue deux types d’idées simples : les idées simples de la sensation et les idées simples de la réflexion. <br />
<br />
''Les idées simples de la sensation'' entrent par les [[sens]] sans aucun mélange, et elles sont toutes bien distinctes. Certaines de ces idées sont fournies par un seul sens, comme le son, la saveur, etc. D’autres nous viennent de plusieurs sens à la fois : le mouvement, l’espace, l’étendue, etc. À propos des qualités que nous percevons ainsi, Locke fait trois distinctions :<br />
<br />
Il y a des ''qualités premières'', que nous ne pouvons séparer des corps : par exemple, la solidité, le mouvement, etc. Ces qualités sont réellement dans la matière.<br />
<br />
Les ''qualités secondes'' sont la puissance qu’ont les corps de produire en nous des sensations par leurs qualités premières : la chaleur, la couleur, etc. Nous les percevons directement. Ces qualités ne sont pas réellement dans les corps, et leurs apparences varient avec la portée de nos sens. Bien que nous jugions naturellement que ces qualités soient dans les corps, quand elles ne sont pas perçues, ces qualités n’existent pas. Sans un corps et une [[âme]] pour les percevoir, la chaleur, la douleur, etc. n’existent nulle part dans le monde.<br />
<br />
Locke distingue une ''troisième sorte de qualité'' : la puissance que possède les corps de produire ou de recevoir des effets ou des changements tels qu’il en résulte pour nous des altérations de nos perceptions. Le feu transforme par exemple la matière, que nous percevons alors différemment. Ces qualités sont perçues indirectement et nous ne les attribuons pas naturellement aux corps.<br />
<br />
''Les idées simples de la sensation et de la réflexion'' sont des idées qui résultent de ces deux modes d’expérience : pour Locke, ce sont : le plaisir et la douleur, joints l’un à l’autre dans presque toutes nos idées ; l’inquiétude (''uneasiness'') ; la puissance ; l’existence et l’unité que nous concevons dans toutes les perceptions d’objets et par toute idée.<br />
<br />
''Les idées de réflexion'' peuvent être divisées suivant deux types d’action ; il s’agit de voir si l’on peut découvrir dans chacun des idées simples : <br />
*l’[[entendement]], qui comprend la perception (avoir une idée), la rétention (rappeler ses idées qui en dehors de cet acte ne sont nulle part) et la distinction (capacité de concevoir une idée, d’abstraire, d’où le caractère fictif des idées générales qui n’ont d’existence que dans notre esprit).<br />
*la [[volonté]] : dans ce cas, il ne semble pas y avoir d’idées simples.<br />
<br />
Ainsi, en résumé, nos idées simples, i.e. indivisibles, sont fournies à notre esprit passif par un ou plusieurs sens à la fois, ou sont obtenues par l’impression d’une réflexion seule, ou enfin par une réflexion et une sensation.<br />
<br />
==== Les idées complexes ====<br />
<br />
Les idées complexes sont une combinaison d’idées simples. Locke distingue trois types d’idées complexes.<br />
<br />
Les ''modes'' sont des idées complexes qui ne subsistent pas par elles-mêmes, mais sont comme des affections des substances. Les modes se divisent à leur tour en plusieurs types :<br />
*les modes composés d’un seul type d’idées simples. Ce sont des modifications d’une idée simple : par exemple, deux est l’unité répétée. L’espace vient de l’idée simple d’étendue : c’est l’idée sensible élaborée de distance. La durée nous vient de l’idée de succession ; le nombre, qui comporte une unité strictement déterminée ; l’infini qui se forme par l’addition sans fin du fini<br />
*les modes de pensée : l’esprit perçoit une grande variété de ses propres modifications quand il réfléchit sur lui-même. On trouve la [[perception]], la [[mémoire]], l’[[attention]], etc.<br />
*les modes de la volonté : la puissance, la [[liberté]] comme puissance de commencer ou de ne pas commencer une action, de la poursuivre ou non.<br />
*modes mixtes : ce sont des idées indépendantes que l’esprit joint sans que ces modes aient d’existence sensible réelle (ex: le mensonge).<br />
<br />
Les ''substances'' sont des idées constamment réunies considérées comme appartenant à un [[objet]]. La substance est un tout existant par lui-même, mais nous n’avons pas d’idée précise de la substance en général.<br />
<br />
La ''relation'' est une comparaison telle que l’examen d’une chose contient la considération d’une autre. Les principales relations sont la [[causalité]], l’[[identité]] et la diversité.<br />
<br />
=== La connaissance ===<br />
<br />
Locke a donc établit, par cette analyse des idées, que toutes nos [[connaissance]]s portent sur nos idées, sur les rapports qu'elles ont entre elles et sur leur modifications. La connaissance consiste donc dans la perception que nous avons de la convenance ou de la disconvenance que nos idées ont entre elles. Connaître, c'est comparer des idées, découvrir qu'elles sont leurs relations, et juger.<br />
<br />
Il distingue quatre sortes de convenances et de disconvenances qui correspondent à peu près à des domaines de la connaissance humaine :<br />
*identité ou diversité (logique)<br />
*relation (mathématique)<br />
*coexistence nécessaire (physique)<br />
*existence réelle (métaphysique)<br />
<br />
Il distingue également quatre sortes de connaissance : des deux premières suit la certitude ; de la troisième l'opinion et la probabilité ; de la quatrième la foi.<br />
<br />
==== Connaissance intuitive ====<br />
<br />
La [[connaissance]] intuitive est la perception immédiate de la convenance ou de la disconvenance des idées entre elles, sans idée intermédiaire. Cette intuition est évidente, et elle produit la certitude. Ainsi, toutes les idées claires et distinctes, i.e. les idées abstraites, sont-elles évidentes ; l'esprit conçoit immédiatement que chaque idée convient avec elle-même et qu'elle disconvient avec toutes les autres. Néanmoins, ces idées ne sont pas des axiomes de la pensée et des sciences. En effet, ces axiomes sont inutiles pour saisir des propositions particulières, et ils peuvent nous induire en [[erreur]]. Les idées abstraites sont évidentes du fait qu'elles sont notre œuvre, elles n'ont pas besoin d'être démontrées. Par exemple :<br />
: « Pour ce qui est de ''notre existence'', nous l'apercevons avec tant d'évidence et de certitude que la chose n'a pas besoin d'être démontrée par aucune preuve. Je pense, je raisonne, je sens du plaisir et de la douleur ; aucune de ces choses peut-elle m'être plus évidente que ma propre existence ? Si je doute de tout autre chose, ce doute même me convainc de ma propre existence et ne me permet pas d'en douter. [...] Dans chaque acte de sensation, de raisonnement ou de pensée, nous sommes intérieurement convaincus en nous-mêmes de notre propre être, et nous parvenons sur cela au plus haut degré de certitude qu'il est possible d'imaginer. »<br />
<br />
==== Connaissance démonstrative ====<br />
<br />
La [[connaissance]] démonstrative consiste à comparer des idées et en percevoir la convenance ou la disconvenance par le moyen d'autres idées qui sont des preuves pour la démonstration. C'est la [[raison]] qui perçoit ces liens entre les idées, en suivant le fil de la déduction. La déduction comprend plusieurs degrés :<br />
*découvrir des preuves ;<br />
*ordonner les idées avec clarté et convenablement en sorte que les connexions apparaissent avec évidence ;<br />
*percevoir ces connexions ;<br />
*enfin, conclure.<br />
<br />
Dans le domaine de [[démonstration]], ce sont les mathématiques qui sont le plus haut degré de la certitude, car elle comporte ces quatre degrés. Nous concevons intuitivement les idées abstraites des mathématiques, et ces intuitions claires et distinctes permettent d'en déduire des propriétés. En revanche, le domaine de l'expérience ne fournit pas de telles idées, il ne s'y trouve rien de certain et d'universel, tout y est contingent. Dans le domaine de la démonstration, Locke place également la preuve de l'existence de [[Dieu]] ; c'est, selon lui, la seule existence qui puisse être prouvée et cela, avec une certitude égale à celle des mathématiques. En effet, si nous considérons notre existence, nous savons que quelque être réel existe ; or, si le non-être ne peut rien produire, alors il y a un être qui existe de toute éternité.<br />
<br />
==== Connaissance sensitive ====<br />
<br />
Nous avons une connaissance intuitive de notre existence et une connaissance démonstrative de l'existence de [[Dieu]]. Toutes les autres existences nous sont connues par les sens. L'idée que nous avons d'une chose n'entretient aucune connexion nécessaire avec l'existence même de cette chose ; la déduction de l'idée à l'existence est donc impossible. Il faut la présence d'un objet pour que nous puissions en connaître l'existence.<br />
<br />
==== Connaissance religieuse ====<br />
<br />
== Philosophie politique ==<br />
<br />
La philosophie politique de Locke est considérée comme une étape fondatrice de la pensée libérale. Cette [[modernité]] est parfois contestée ; les raisons de cette contestation seront exposées plus bas. <br />
<br />
Dans un premier temps, on peut décrire cette philosophie politique en trois parties :<br />
*la [[loi naturelle]]<br />
*la [[propriété]]<br />
*le [[libéralisme]]<br />
<br />
=== La loi naturelle ===<br />
<br />
Locke décrit ainsi l'[[état de nature]] :<br />
:« un état dans lequel les hommes se trouvent en tant qu'homme et non pas en tant que membre d'une société. » (''Traité du gouvernement civil'', §14)<br />
<br />
Dans cet état, les hommes sont libres et égaux. En effet, aucun homme n'est soumis par nature à quiconque, car on ne peut être assujetti à la [[volonté]] arbitraire d'un autre homme, ni être tenu d'obéir à des lois qu'un autre instituerait pour lui : dans l'état de nature, nul ne détient d'[[autorité]] législative. L'[[égalité]] est une conséquence de cette [[liberté]], car s'il n'existe aucun rapport naturel de sujétion personnelle, c'est par l'absence de distinction manifeste entre les hommes : tous ont les mêmes facultés.<br />
<br />
Néanmoins, la liberté de cet état n'est pas licencieuse ; chacun est tenu d'en faire le meilleur usage exigé par sa conservation (§4). L'état de nature comporte donc déjà certaines règles. S'il n'y a aucune [[loi]] humainement instituée, tous les hommes doivent pourtant obéir à la loi de nature, loi qui est découverte par la [[raison]] (ou par la révélation) et qui est d'origine divine. Cette loi interdit aux hommes de faire tout ce qu'ils désirent ; ils ont le devoir :<br />
*de conserver leur propre vie, qui est un don de [[Dieu]] (§6);<br />
*de respecter la vie, la liberté, les biens d'autrui, car il est nécessaire à leur conservation que chacun veille à la subsistance du genre humain une fois que la sienne propre est assurée ;<br />
*de s'efforcer de mener une vie paisible et harmonieuse avec les autres ; la [[violence]] est ainsi interdite, sauf pour se défendre ou défendre autrui (§7);<br />
*de respecter la parole donnée et d'exécuter les [[contrat]]s (§14).<br />
<br />
La liberté est dans le respect de ces obligations prescrites par les lois de la nature, car c'est en leur obéissant que l'homme est conduit à faire ce qui est conforme à sa nature et à ses intérêts. La liberté n'est donc pas une absence d'obstacle extérieur à la réalisation de son désir, mais dans l'obéissance aux prescriptions divines découvertes par la raison.<br />
<br />
=== La propriété ===<br />
<br />
Le passage de la loi naturelle à la [[propriété]] (dans un sens large) se fait par le [[droit]]. En effet, c'est dans la mesure où l'homme a des [[devoir]]s naturels qu'il est également porteur de droits devant lui garantir la possibilité de réaliser ses devoirs. Ses droits sont donc naturels, liés à sa personne, car ils sont fondés sur sa nature humaine, sur ce qu'exige la réalisation de ce à quoi il est naturellement destiné et que lui a révélé la loi divine.<br />
<br />
Locke énonce trois droits fondamentaux :<br />
*droit à la vie ;<br />
*droit à la [[liberté]] ;<br />
*droit à la jouissance de ses biens.<br />
<br />
Ces droits définissent un domaine d'inviolabilité de la personne humaine ; leur caractère naturel exclut qu'il soit légitime d'en faire échange, ou de ne pas les reconnaître selon des conventions.<br />
<br />
Parmi ces droits précédant toute institution humaine, Locke place donc la jouissance des biens. En effet, la propriété privée est nécessaire pour la conservation de la vie et l'exercice de sa dignité humaine. Il y a donc un droit de posséder tout ce qui est nécessaire à la subsistance.<br />
<br />
Néanmoins, puisque le monde a été donné en commun aux hommes par [[Dieu]], il faut expliquer la '''légitimité de l'appropriation individuelle''' :<br />
:« Bien que la terre et toutes les créatures inférieures appartiennent en commun à tous les hommes, chaque homme est cependant propriétaire de sa propre personne. Aucun autre que lui-même ne possède un droit sur elle, le travail de son corps et l'ouvrage de ses mains lui appartiennent en propre. Il mêle son travail à tout ce qu'il fait sortir de l'état dans lequel la nature la laissée, et y joint quelque chose qui est sien. Par là, il en fait sa propriété. Cette chose étant extraite par lui de l'étant commun où la nature l'avait mise, son travail lui ajoute quelque chose, qui exclut le droit commun des autres hommes. » (§27)<br />
Tout en posant les '''limites implicites de l'appropriation individuelle''' dans le paragraphe que voici:<br />
:« D'ailleurs, en s'appropriant un certain coin de terre, par son travail et par son adresse, on ne fait tort à personne, puisqu'il en reste toujours assez et d'aussi bonne, et même plus qu'il n'en faut à un homme qui ne le trouve pas pourvu. Un homme a beau en prendre pour son usage et sa subsistance, il n'en reste pas moins pour tous les autres : et quand d'une chose on en laisse beaucoup plus que n'en ont besoin les autres, il leur doit être fort indifférent, qu'on s'en soit pourvu, ou qu'on ne l'ait pas fait. Qui, je vous prie, s'imaginera qu'un autre lui fait tort en buvant, même à grands traits, de l'eau d'une grande et belle rivière, qui, subsistant toujours tout entière, contient et présente infiniment plus d'eau qu'il ne lui en faut pour étancher sa soif? Or, le cas est ici le même; et ce qui est vrai à l'égard de l'eau d'un fleuve, l'est aussi à l'égard de la terre.» (§33)<br />
Dont les [[libéraux de gauche]] ne manquent pas de tirer des conclusions a contrario selon le raisonnement suivant : C'est qu'''il doit en rester'' «toujours assez et d'aussi bonne».<br />
<br />
<br />
L'homme est aussi l'unique propriétaire de sa personne et de son corps, et il jouit d'un droit de propriété exclusif. Il est également propriétaire de son [[travail]] : une chose œuvrée cesse d'être une propriété commune.<br />
<br />
Mais, une fois exposée l'idée de propriété par le travail, il faut encore expliquer comment l'homme est le propriétaire de sa personne ? Locke définit ainsi la personne :<br />
:« C'est, je pense, un être pensant et intelligent doué de raison et de réflexion, et qui peut se considérer soi-même comme une même chose pensante en différents temps et lieux. Ce qui provient uniquement de cette conscience (''consciousness'') qui est inséparable de la pensée, et qui lui est essentiel à ce qu'il me semble : car il est impossible à quelqu'un de percevoir sans aussi percevoir qu'il perçoit. » (''Essai sur l'entendement humain'', II, 27, 9).<br />
<br />
L'identité personnelle est fondée sur la continuité de la conscience dans le temps, et cette conscience constitue l'identité qui, au moyen de la mémoire, se maintient dans le temps et nous permet de nous reconnaître nous-mêmes comme étant les mêmes.<br />
<br />
Or, cette capacité de la conscience :<br />
*est fondamentalement appropriante, puisqu'elle permet de reconnaître des actions et des pensées pour siennes, i.e. qu'elle permet d'identifier un agent responsable vis-à-vis des hommes et du créateur.<br />
*fonde la propriété de soi, en particulier du corps qui est le corps de untel, et qui se présente ainsi à sa conscience (par ses actions et leurs résultats).<br />
<br />
Pour résumer la pensée de Locke sur la [[propriété]], on peut dire que la propriété des choses n'est pas seulement requise pour subsister ; la propriété est une extension de la propriété de la personne. En ce sens, la propriété des biens a le caractère inviolable que la personne humaine. Cette personne est conçue comme un rapport de soi à soi en tant que propriété. Chaque homme est donc le seul propriétaire de sa personne, de sa vie, de sa [[liberté]] et de ses biens.<br />
<br />
=== Le libéralisme ===<br />
<br />
La pensée de Locke peut être considérée comme une pensée fondatrice du libéralisme, et cela, tant sur le plan politique que sur le plan économique.<br />
<br />
==== Le [[libéralisme politique]] de Locke ====<br />
<br />
Sur le plan [[politique]], la question qui se pose à Locke est de savoir si l'on peut penser le [[pouvoir]] politique sans que son institution n'entraîne la perte de la [[liberté]] des individus qui lui sont soumis.<br />
<br />
Les hommes de l'état de nature étant pour Locke des propriétaires, ils sont engagés dans des relations économiques ; ce point tend déjà à faire concevoir un [[État]] qui se contenterait de garantir ce qui est acquis, sans qu'il intervienne dans la [[société]]. Le pouvoir politique n'est donc pas censé instituer l'ordre social par des [[loi]]s, mais il est au service de la société pour corriger les éléments qui tendrait à lui nuire.<br />
<br />
Il suit de là que le pouvoir politique :<br />
*trouve son origine dans le consentement de ceux sur lesquels s'exerce l'[[autorité]] ;<br />
*a sa fin dans la garantie du respect des droits naturels de tout homme, qu'il doit arbitrer les conflits et exercer un [[droit]] de punir.<br />
<br />
Le pouvoir politique est ainsi amputé de ses dimensions [[éthique]] et religieuse ; il ne peut interdire les cultes, il ne s'occupe pas du salut des hommes ni de leur perfection [[morale]]. Ces affaires sont strictement personnelles. L'État est donc un instrument et son rôle est réduit aux intérêts civils et temporels des hommes dont il doit protéger la vie, la liberté et les biens. <br />
<br />
Son étendue étant ainsi limitée, Locke propose une hiérarchisation des pouvoirs, une organisation institutionnelle permettant de contrôler leur exercice, et affirme en conséquence que le peuple a le droit de résister quand le pouvoir dépasse les limites qui lui assignées par sa fonction.<br />
<br />
===== La hiérarchisation du pouvoir =====<br />
<br />
Le [[contrat social]] crée une communauté seule détentrice de tous les pouvoirs. Mais, ne pouvant exercer elle-même ses pouvoirs, ceux-ci sont délégués à des magistrats. Dans toute organisation [[politique]], il existe une partie qui défini ce que chaque pouvoir doit faire, et une partie qui désignes les titulaires de ces [[pouvoir]]s auxquels on obéit.<br />
<br />
Tandis que le recours à la force concerne les pouvoirs exécutif et fédératif, le législatif appartient à la société elle-même. Le [[pouvoir législatif]] est pour Locke le pouvoir suprême : ce pouvoir ne peut donc être absolu et arbitraire :<br />
*le [[droit positif]] est subordonné aux lois de la nature ;<br />
*ce pouvoir est la mise en commun du pouvoir des individus : il ne peut y avoir de pouvoir supérieur ;<br />
*ce pouvoir est universel, il ne s'adresse pas aux particuliers en tant que tels ;<br />
*c'est un pouvoir stable et public, il instaure un ordre juridique régulier ;<br />
*il est impossible que le pouvoir législatif prive un homme de ses [[bien]]s, car cette [[propriété]] est inviolable ;<br />
*le pouvoir législatif n'a que le pouvoir de faire des [[loi]]s, et il est absolument dépendant de la communauté : seule cette dernière a le droit de désigner des instances législatives et le droit d'en contrôler l'exercice.<br />
<br />
La hiérarchisation des pouvoirs consistera alors pour Locke à soumettre le [[pouvoir exécutif]] au pouvoir législatif puisque ce dernier est le pouvoir suprême et qu'il est l'expression de la volonté d'une communauté. La règle et le [[droit]] ont donc la primauté et personne n'est au-dessus de la loi. Le pouvoir exécutif est donc naturellement inférieur, car il exécute seulement les décisions du pouvoir législatif. <br />
<br />
Pour éviter la concentration des pouvoirs, il faut les déléguer à des instances distinctes et même déléguer à plusieurs instances le même pouvoir ; par exemple, le législatif peut appartenir à une assemblée et au roi. Mais il est préférable de confier ce pouvoir totalement ou en partie à une assemblée élue et renouvelable, afin qu'aucun individu de la [[société]] ne soit privilégié.<br />
<br />
Cette organisation comporte tout de même des risques d'abus, abus tant du pouvoir exécutif que du pouvoir législatif. Selon Locke, quoiqu'il arrive, et même si le pouvoir a été délégué, la communauté est toujours la seule véritable détentrice de ces pouvoirs. En conséquence, elle a le droit d'en contrôler l'exercice, et elle est seule juge en ce domaine. Si le pouvoir législatif est utilisé abusivement, la communauté déclare nulles les décisions de l'instance judiciaire, et celle-ci s'en trouve dissoute par le fait.<br />
<br />
===== [[Droit de résistance à l'oppression]] =====<br />
<br />
Puisqu'il peut y avoir des abus, et puisque la communauté ne peut en aucun cas être privée de ses droits, il faut que la communauté ait aussi un droit de résistance.<br />
<br />
Locke distingue trois cas où le droit de résistance s'applique :<br />
*trahison d'un magistrat (par exemple, exercice de la force en dehors du droit : usurpation, [[tyrannie]]);<br />
*quand un magistrat néglige sa fonction ;<br />
*sur preuves d'un projet de trahison.<br />
<br />
C'est à la communauté que revient alors le droit de juger, et, lorsque quelqu'un veut exercer un pouvoir pour lequel il n'a pas été désigné (donc lorsque quelqu'un veut exercer un pouvoir qui n'existe pas), la [[désobéissance civile]] est légitime.<br />
<br />
==== Le [[libéralisme économique]] de Locke ====<br />
<br />
=== La justice sociale ===<br />
<br />
[[Image:Locke3.jpg|thumb|left]]<br />
<br />
L'idée d'un état de nature n'est pas seulement pour Locke un moyen de fonder les droits individuels de la [[propriété]] ; en effet, ce droit de propriété, dans sa formulation même, comporte certaines restrictions qui définissent un devoir de charité qui se déduit du devoir de tout homme de préserver le [[genre humain]]. Il y a donc une limite à ce droit inviolable de la propriété individuelle : un propriétaire, même s'il est dans son droit, a le devoir de céder les biens inutiles à sa subsistance, dans la mesure où ces biens peuvent venir en aide à des individus démunis : ces personnes y ont droit, mais à la condition d'être réellement dans l'impossibilité de pourvoir à leurs propres [[besoin]]s.<br />
<br />
Ce devoir de [[charité]] introduit dans l'[[individualisme]] possessif de Locke une solidarité au moins minimale qui le limite. Cette charité est une prescription universelle qui rappelle l'individu propriétaire à la modestie, et qui vient tempérer le libéralisme individualiste de Locke : bien que chacun puisse revendiquer légitimement les [[droit]]s qu'il possède sur ses biens, l'appropriation privée des biens de la Terre n'a en fin de compte sa véritable légitimité que si elle est au bénéfice de tous, car la Terre est commune, et tout homme y a droit. Ainsi, Locke pense-t-il que son système libéral peut augmenter les ressources de tous les hommes, et remplir ce devoir de charité : <br />
*ce système augmente les ressources disponibles ;<br />
*il réalise de lui-même une distribution des richesses ; le moins bien lotis d'une société se trouve alors dans une situation meilleure que si cette société n'avait pas existé.<br />
<br />
=== La ''Lettre sur la tolérance'' ===<br />
<br />
L'argument central de la ''[[Lettre sur la tolérance]]'' est la distinction de l'[[État]] et des [[église]]s, de par leurs différences quant à leurs fins temporelles ou spirituelles et les moyens employés (forces ou persuasion).<br />
<br />
Pour Locke, il est bien clair que seul le magistrat à la charge du pouvoir temporel, qui consiste à maintenir par la [[loi]] un ordre public assurant le bien public et la paix civile. Le magistrat n'a aucun droit sur les intérêts spirituels des individus, car chacun est libre de choisir la manière de vivre dont il estime qu'elle lui assurera le salut. Chacun peut donc adhérer librement aux dogmes qui lui plaisent ; les sociétés religieuses doivent être libres et volontaires, mais n'ont aucune légitimité quant à l'usage de la force, pas plus qu'elles n'ont le droit d'influencer les décisions de l'action politique publique.<br />
<br />
Le pouvoir politique doit donc tolérer les [[secte]]s du moment qu'elles respectent ces conditions ; la mission temporelle de l'État exige de lui qu'il protège les droits de tous les hommes quelles que soient leurs [[croyance]]s, et précisément afin que chaque homme puisse mener sa vie selon les croyances qu'il juge les meilleures, et dont il est de droit le seul juge.<br />
<br />
A cette tolérance [[politique]] et religieuse, Locke apporte néanmoins plusieurs restrictions. Ces restrictions découlent du fait qu'il ne conçoit pas la [[tolérance]] pour elle-même, mais dans le but de concilier la préservation de la [[liberté]] individuelle et la paix civile. <br />
<br />
Locke formule quatre restrictions :<br />
*on ne peut tolérer aucun homme qui soit opposé à la société et aux bonnes moeurs indispensables au maintien de la société civile ;<br />
*on ne peut tolérer que certains s'arrogent des privilèges particuliers, pour eux ou pour leur secte, nuisibles à la société ;<br />
*on ne peut tolérer une [[église]] soumise à une autorité différente de celle du magistrat (par exemple, au pape) ;<br />
*enfin, on ne peut tolérer les athées.<br />
<br />
Locke combat ainsi à la fois l'autoritarisme dogmatique qui détruit les conditions de la [[liberté de conscience]] en imposant certaines conceptions du bien, et l'[[anarchisme]] individualiste qui détruit les conditions de la vie sociale par la recherche sans restriction d'un bien choisi même en toute conscience. La liberté individuelle dans le domaine de la religion doit être aussi grande que possible, elle doit être garantie par des lois, mais elle doit toujours rester compatibles avec les conditions politiques qui lui permettent d'exister.<br />
<br />
== La pédagogie ==<br />
<br />
Locke expose ses idées sur la manière de former un ''gentleman'' dans ses ''Pensées sur l'éducation''. <br />
<br />
== Œuvres ==<br />
<br />
*''Essai sur la tolérance'', [[1667]]<br />
*''Anatomica'', [[1668]]<br />
*''De arte medica'', [[1669]]<br />
*''[[Lettre sur la tolérance]]'', [[1690]] <br />
*''Essai sur l’entendement humain'', [[1690]]<br />
* [[1690]], Two Treatise of Government (''Les deux Traités du gouvernement civil'')<br />
** Nouvelle édition en [[1960]], P. Laslett, Dir., New York: Cambridge University Press<br />
** Traduction italienne en [[1982]], Due trattati sul governo, UTET, Torino<br />
* [[1690]], Second Treatise on Civil Government<br />
** Traduction italienne en [[1998]], Il secondo trattato sul governo, Rizzoli, Milano<br />
*''Pensées sur l’éducation'', [[1693]]<br />
*''Considérations sur les conséquences de la diminution de l’intérêt et de l’augmentation de la valeur de l’argent''<br />
*''Discours sur les miracles''<br />
<br />
== Littérature secondaire ==<br />
<br />
* [[1911]], Jean Didier, ''Locke'', (le présent article a été rédigé sur la base de ce livre)<br />
<br />
* [[1962]], C. B. Macpherson, The Political Theory of Possessive Individualism: Hobbes to Locke, Oxford: Oxford University Press<br />
<br />
* [[1965]], Willmoore Kendall, John Locke and the Doctrine of Majority Rule, Urbana University of Illinois Press<br />
<br />
* [[1969]], J. Dunn, The Political Thought of John Locke, London: Cambridge University Press<br />
<br />
* [[1974]], Peter Alexander, Boyle and Locke on Primary and Secondary qualities, Ratio, vol.16, pp.51-67<br />
* [[1975]], Reinhard Brandt, Historical Observation on the Genesis of the Three-Dimensional Optical Picture (Gassendi, Locke, Berkeley), Ratio, 17, pp176-90<br />
<br />
* [[1980]], James Tully, A Discourse of Property: John Locke and His Adversaries, Cambridge: Cambridge University Press<br />
<br />
* [[1984]], Neal Wood, "John Locke and Agrarian Capitalism", Berkeley: University of California Press<br />
<br />
* [[1985]], <br />
** Peter Alexander, Ideas, Qualities and Corpuscles, Locke and Boyle on the External World, Cambridge University Press<br />
** J. H. Bogart, Lockean Provisos and State of Nature Theories, Ethics, Vol 95, pp828-36<br />
** J. Tully, The Framework of Natural Rights in Locke's Analysis of Property: A Contextual Reconstruction, In: Crime and Criminal Justice in Europe and Canada, John Hamilton Baker et Louis Knafla, Dir., Calgary Institute for the Humanities, Wilfrid Laurier University Press for the Calgary Institute for the Humanities, ISBN 0889201811, ISBN 9780889201811, pp115-140<br />
* [[1986]], Y. Michaud, ''Locke'', éditions Bordas, Paris<br />
<br />
* [[1988]], Thomas L. Pangle, The Spirit of Modern Republicanism: The Moral Vision of the American Founders and the Philosophy of Locke, Chicago: University of Chicago Press<br />
<br />
* [[1991]], Jean-Michel Vienne, ''Expérience et raison. Les fondements de la morale selon Locke'', éditions Vrin<br />
<br />
* [[1992]], <br />
** John Marshall, "John Locke and Latitudinarianism", In: R. Kroll, R. Ashcraft et P. Zagorin, dir., Philosophy, Science and Religion in England, 1640–1700, Cambridge: Cambridge University Press<br />
** G. A. J. Rogers, "Locke and the Latitude-Men: Ignorance as a Ground of Toleration", In: R. Kroll, R. Ashcraft et P. Zagorin, dir., Philosophy, Science and Religion in England, 1640–1700, Cambridge: Cambridge University Press<br />
** A. J. Simmons, The Lockean Theory of Rights, Princeton: Princeton University Press<br />
<br />
* [[1993]], A. J. Simmons, On the Edge of Anarchy: Locke, Consent and the Limits of Society, Princeton: Princeton University Press<br />
<br />
* [[1994]], <br />
** [[Jean-Philippe Feldman]], “Le trust lockien” In: Stéphane Rials, dir., Le Droit des modernes : XIVe-XVIIIe siècles, Paris : L.G.D.J., pp135-152<br />
** Barry Macleod-Cullinane, The Right to Revolution: Toleration, Liberty and the State in the Thought of John Locke and the Early Liberalism, Libertarian Heritage No. 11, London: Libertarian Alliance<br />
<br />
* [[1995]], <br />
** Jerome Huyler, Locke in America: The Moral Philosophy of the Founding Era, Lawrence: University Press of Kansas<br />
** G. Sreenivasan, The Limits of Lockean Rights in Property, New York: Oxford University Press<br />
<br />
* [[1997]], Jerome Huyler, [http://www.independent.org/pdf/tir/tir_01_4_huyler.pdf Was Locke a Liberal?], The Independent Review, Vol 1, n°4, spring<br />
<br />
* [[1998]], <br />
** D. Azzaretto, La teoria della proprietà nel pensiero politico di Locke, Milano, Lo Zibaldone<br />
** Marc Parmentier, ''Introduction à l’Essai sur l’entendement humain de Locke'', PUF coll. Les grands livres de la philosophie<br />
<br />
* [[2000]], [[Carlo Lottieri]], Diritti naturali, rule of law e "poteri neutri". Per una critica lockiana della filosofia liberale contemporanea, Rivista internazionale di filosofia del diritto, Vol LXXVII, n°1, pp30-58<br />
<br />
* [[2002]], Laura Berchielli, Color, Space, and Figure in Locke: An Interpretation of the Molyneux Problem, Journal of the History of Philosophy, vol.40, no.1, pp47-65<br />
<br />
* [[2003]], [[Carlo Lottieri]], Le origini tomiste della tradizione lockiana: la lezione di Alessandro Passerin d'Entrèves, Per la filosofia, Vol XX, n°57, pp45-63<br />
<br />
* [[2006]], Armando Ribas, [http://www.hayek.org.ar/new/images/fotos/Heroes_final.pdf?PHPSESSID=42e8936764b30f0851b07fbda2abfa88 El pensamiento de John Locke y David Hume], In: Gustavo Lazzari et Martín Simonetta, dir., Héroes de la Libertad. Pensadores que cambiaron el rumbo de la historia, Fundación Friedrich A. von Hayek, [[Argentine]], pp13-24 {{es}}<br />
<br />
* [[2007]], Roger Woolhouse, "Locke: A Biography", Cambridge University Press<br />
<br />
* [[2008]], [[Aeon J. Skoble]], commentaire du livre de Roger Woolhouse, Locke: A Biography, The Independent Review, vol 13, n°1, Summer<br />
<br />
<br />
<br />
* Gottfried W. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]], ''Nouveaux Essais sur l’Entendement Humain'', <br />
* [[Voltaire]], ''Lettres philosophiques'',<br />
* Étienne Balibar, ''Identité et différence. L’invention de la conscience'', éditions du Seuil, coll. Essais, Paris<br />
* Marc Parmentier, ''Le vocabulaire de Locke'', éditions Ellipses<br />
<br />
== Citations ==<br />
* ''« Le peuple ne peut déléguer au gouvernement le droit de faire quoi que ce soit que les individus n'auraient pas le droit de faire eux-mêmes. »''<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
* [[Minarchistes]]<br />
* [[Contractualisme]]<br />
* [[René Descartes|Descartes]]<br />
* [[Empirisme]]<br />
* [[Libéralisme]]<br />
* [[Séparation des pouvoirs]]<br />
* [[Droit naturel]]<br />
<br />
== Liens externes ==<br />
* {{en}}[http://en.wikisource.org/wiki/An_Essay_Concerning_Human_Understanding An Essay concerning Human Understanding]<br />
* {{fr}}[http://www.catallaxia.org/index.php?title=John_Locke:Second_trait%C3%A9_du_gouvernement_civil Le second traité du gouvernement civil]<br />
<br />
== Sources de cet article ==<br />
* {{fr}}[http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Locke John Locke sur Wikipedia]<br />
* {{fr}}[[Discuter:John Locke|Voir l'historique de tous les contributeurs qui ont rédigé l'article]]<br />
<br />
{{Portail politique}}<br />
{{Portail droit}}<br />
{{Portail auteurs}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Locke, John}}<br />
[[Catégorie:Minarchistes]]<br />
[[Catégorie:Libéraux classiques]]<br />
[[Catégorie:XVIIe siècle]]<br />
[[Catégorie:Philosophes]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=John_Locke&diff=72309John Locke2010-04-23T17:54:05Z<p>Sagamore : /* La propriété */ limites implicites au §33</p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = John Locke<br />
| type = [[:catégorie:philosophes|philosophe]]<br />
| dates = [[1632]] - [[1704]]<br />
| image = [[Image:Locke2.jpg|thumb|John Locke]]<br />
| tendance = [[Minarchisme|minarchiste]]<br />
| nationalité = {{Royaume-Uni}}<br />
| citation = <br />
| Catallaxia = [[:ca:John Locke|Catallaxia]]<br />
| Librairal = <br />
}}<br />
<br />
{{histoire RU}}<br />
<br />
'''John Locke''' (Wrington, Somerset, [[1632]] - Oates, Essex, [[1704]]) était un philosophe empiriste [[Royaume-Uni|anglais]], penseur de l'Enlightenment (les [[Lumières]] anglaises).<br />
<br />
== Biographie ==<br />
<br />
John Locke nait près de Bristol le 29 août [[1632]]. Son père, avocat, puis capitaine au service du parlement en [[1648]], est ruiné pendant la guerre civile. Locke apprend le latin et le grec, et la philosophie d’[[Aristote]] à l’école de Westminster ([[1646]] – [[1652]]) ; il devient professeur à Oxford en [[1652]]. Il y a alors une rivalité entre les platoniciens de Cambridge et les aristotéliciens d’Oxford. Depuis quelque temps, la connaissance traditionnelle est mise en cause par des philosophes tels que [[Thomas Hobbes|Hobbes]] et [[Francis Bacon|Bacon]]. Mais Locke s’intéresse véritablement à la philosophie par la lecture de [[René Descartes|Descartes]], vers [[1659]]. Il est également influencé par des savants tels que Boyle et Sydenham. Lui-même souhaite d'ailleurs devenir médecin.<br />
<br />
Locke se lie d’amitié avec Lord Ashley, comte de Shaftesbury et ministre de Charles II. Il est secrétaire du ''Board of Trade'' de [[1672]] à [[1675]]. À partir de [[1675]], il voyage en [[France]] (Montpellier, Paris). En [[1683]], suite à la réaction tory, Shaftesbury et Locke s'exilent d’[[Royaume-Uni|Angleterre]] et se réfugient en Hollande. Locke revient dans son pays en [[1689]].<br />
<br />
== Théorie de la connaissance ==<br />
<br />
=== Le but de Locke et sa méthode ===<br />
<br />
C'est à l'occasion de problèmes moraux et religieux que Locke s'engage dans une analyse critique des pouvoirs de l'[[entendement]], afin de déterminer l'étendue de la connaissance humaine. Locke va se donner pour but de déterminer l’origine, les degrés de certitude et l’étendue des connaissances humaines, leurs fondements et les degrés de foi qu'on peut leur accorder, les opinions et les assentiments que l'on peut légitimement avoir. Cette démarche exclue d’emblée les spéculations cartésiennes sur la [[nature]] de l’[[âme]] et ses rapports avec les mouvements physiologiques. En effet, l’examen porte seulement sur les facultés de l’[[homme]] et sur les objets qui se présentent à son esprit. Cette méthode devrait ainsi permettre de comprendre comment l’entendement forme des idées des choses, et par là, de voir quelles sont les bornes de la [[connaissance]] humaine.<br />
<br />
La méthode consistera à observer les faits de l’âme et à décrire l’expérience de l’intériorité. L’analyse psychologique lockéenne sera ainsi une étude des idées. Cette entreprise est la première formulation précise et rigoureuse du problème critique.<br />
<br />
=== Les idées ===<br />
<br />
Toutes nos connaissances sont faites d’idées, i.e., en un sens large, « tout objet que l’esprit aperçoit immédiatement », ou « quoi que ce puisse être qui occupe notre esprit lorsqu’il pense. », ce qui est une définition très proche de celle de [[René Descartes|Descartes]]. <br />
<br />
On peut résumer en deux questions leur analyse dans l’''Essai sur l’entendement humain'' :<br />
*comment se forment nos idées ?<br />
*quel rapport nos idées ont-elles avec les choses ?<br />
<br />
Mais Locke procède d’abord à une longue critique de la théorie des idées innées.<br />
<br />
==== La critique des idées innées ====<br />
<br />
Puisque Locke se propose de rechercher l’origine de nos idées, la [[théorie]] des idées innées se présente naturellement à l’esprit. Or, pour Locke, toutes nos idées dérivent en réalité de l’expérience. La réfutation de l’innéisme va lui permettre de justifier sa thèse.<br />
<br />
Tout d’abord, selon l’[[innéisme]], il y a des idées qui sont universelles : le principe d’identité, le principe de contradiction, l’idée que nous avons de Dieu, etc. Mais l’expérience nous montre de manière évidente le contraire : les enfants n’ont pas conscience de ces idées, et il y a d’autres civilisations que la nôtre où des prétendues idées morales innées sont totalement absentes. Sur ce point, l’innéisme est donc insoutenable.<br />
<br />
Mais une idée innée est également une idée qui se trouve dans l’entendement. Or, si elle est dans l’[[entendement]], elle doit être perçue ; d’où il suit que tous les hommes devraient avoir conscience des idées innées dès leur naissance, que ces idées devraient leurs toutes premières idées, l’objet premier de leur esprit, ce qui est manifestement absurde. En effet : ou bien une idée non perçue par l’entendement n’a jamais été dans l’entendement, ou bien elle a été perçue et elle doit donc être connue. Une idée ne peut donc être dans l’âme sans y être objet de l’entendement. Par définition, l’idée est ce qui est dans l’esprit ; soutenir qu’une idée est dans l’âme sans être conçue, c’est le même que de dire que cette idée n’est pas une idée.<br />
<br />
Il faut donc que toute idée innée soit immédiatement aperçue. Mais il a déjà été dit que les hommes étaient de tous concevoir ces idées. On peut ajouter que non seulement les idées innées sont ignorées par une grande partie de l’humanité, mais qu’en outre lorsque l’on présente à l’entendement et qu’elles ne sont pas comprises immédiatement (ce qui arrive dans l’apprentissage) alors ces idées montrent leur caractère non inné.<br />
<br />
Ce qui est donc critiqué par Locke, c’est la théorie que notre âme contiendrait passivement des idées indépendamment de l’expérience. Cette théorie critiquée n’est pas celle de [[René Descartes|Descartes]] ; en effet, pour Descartes, les idées innées sont idées qui résultent de l’activité de l’entendement. Au final, on ne sait guère à qui Locke adresse ses critiques, peut-être aux platoniciens de Cambridge.<br />
<br />
==== Origine de nos idées ====<br />
<br />
S’il n’y a pas d’idée innée, comment donc formons-nous nos idées ? Locke formule sur ce point la [[métaphore]] de ''l'ardoise vierge'' (tabula rasa) pour décrire l'[[esprit]] humain avant son contact avec le monde. L’esprit ne contient donc aucun caractère, aucune idée. Il ne reste plus que l’expérience : seule l’expérience peut être le fondement de nos connaissances. La matière de notre esprit est donc soient les objets extérieurs (idées qui viennent des sens) soient les opérations de la pensée elle-même (idées qui viennent à la suite de l'action de la réflexion) : dans les deux cas, les idées proviennent de l’expérience. Par les sens, une excitation ou un mouvement sur le corps nous fait percevoir des qualités sensibles ; par la réflexion, l’[[âme]] reçoit l’impression de sa propre activité lorsqu’elle perçoit les choses du monde extérieur.<br />
<br />
Ces idées de la sensation et de la réflexion sont de deux sortes : simples ou complexes.<br />
<br />
==== Les idées simples ====<br />
<br />
Selon Locke les idées simples sont indivisibles et complètes, mais elles ne sont pas toujours claires ; elles sont sans mélange, homogènes et inanalysables : on ne peut donc ni les définir ni les expliquer. On ne peut non plus les communiquer, ni les connaître sans expérience personnelle. Données immédiates de l’expérience, ces idées sont les seuls matériaux de notre [[pensée]].<br />
<br />
Locke distingue deux types d’idées simples : les idées simples de la sensation et les idées simples de la réflexion. <br />
<br />
''Les idées simples de la sensation'' entrent par les [[sens]] sans aucun mélange, et elles sont toutes bien distinctes. Certaines de ces idées sont fournies par un seul sens, comme le son, la saveur, etc. D’autres nous viennent de plusieurs sens à la fois : le mouvement, l’espace, l’étendue, etc. À propos des qualités que nous percevons ainsi, Locke fait trois distinctions :<br />
<br />
Il y a des ''qualités premières'', que nous ne pouvons séparer des corps : par exemple, la solidité, le mouvement, etc. Ces qualités sont réellement dans la matière.<br />
<br />
Les ''qualités secondes'' sont la puissance qu’ont les corps de produire en nous des sensations par leurs qualités premières : la chaleur, la couleur, etc. Nous les percevons directement. Ces qualités ne sont pas réellement dans les corps, et leurs apparences varient avec la portée de nos sens. Bien que nous jugions naturellement que ces qualités soient dans les corps, quand elles ne sont pas perçues, ces qualités n’existent pas. Sans un corps et une [[âme]] pour les percevoir, la chaleur, la douleur, etc. n’existent nulle part dans le monde.<br />
<br />
Locke distingue une ''troisième sorte de qualité'' : la puissance que possède les corps de produire ou de recevoir des effets ou des changements tels qu’il en résulte pour nous des altérations de nos perceptions. Le feu transforme par exemple la matière, que nous percevons alors différemment. Ces qualités sont perçues indirectement et nous ne les attribuons pas naturellement aux corps.<br />
<br />
''Les idées simples de la sensation et de la réflexion'' sont des idées qui résultent de ces deux modes d’expérience : pour Locke, ce sont : le plaisir et la douleur, joints l’un à l’autre dans presque toutes nos idées ; l’inquiétude (''uneasiness'') ; la puissance ; l’existence et l’unité que nous concevons dans toutes les perceptions d’objets et par toute idée.<br />
<br />
''Les idées de réflexion'' peuvent être divisées suivant deux types d’action ; il s’agit de voir si l’on peut découvrir dans chacun des idées simples : <br />
*l’[[entendement]], qui comprend la perception (avoir une idée), la rétention (rappeler ses idées qui en dehors de cet acte ne sont nulle part) et la distinction (capacité de concevoir une idée, d’abstraire, d’où le caractère fictif des idées générales qui n’ont d’existence que dans notre esprit).<br />
*la [[volonté]] : dans ce cas, il ne semble pas y avoir d’idées simples.<br />
<br />
Ainsi, en résumé, nos idées simples, i.e. indivisibles, sont fournies à notre esprit passif par un ou plusieurs sens à la fois, ou sont obtenues par l’impression d’une réflexion seule, ou enfin par une réflexion et une sensation.<br />
<br />
==== Les idées complexes ====<br />
<br />
Les idées complexes sont une combinaison d’idées simples. Locke distingue trois types d’idées complexes.<br />
<br />
Les ''modes'' sont des idées complexes qui ne subsistent pas par elles-mêmes, mais sont comme des affections des substances. Les modes se divisent à leur tour en plusieurs types :<br />
*les modes composés d’un seul type d’idées simples. Ce sont des modifications d’une idée simple : par exemple, deux est l’unité répétée. L’espace vient de l’idée simple d’étendue : c’est l’idée sensible élaborée de distance. La durée nous vient de l’idée de succession ; le nombre, qui comporte une unité strictement déterminée ; l’infini qui se forme par l’addition sans fin du fini<br />
*les modes de pensée : l’esprit perçoit une grande variété de ses propres modifications quand il réfléchit sur lui-même. On trouve la [[perception]], la [[mémoire]], l’[[attention]], etc.<br />
*les modes de la volonté : la puissance, la [[liberté]] comme puissance de commencer ou de ne pas commencer une action, de la poursuivre ou non.<br />
*modes mixtes : ce sont des idées indépendantes que l’esprit joint sans que ces modes aient d’existence sensible réelle (ex: le mensonge).<br />
<br />
Les ''substances'' sont des idées constamment réunies considérées comme appartenant à un [[objet]]. La substance est un tout existant par lui-même, mais nous n’avons pas d’idée précise de la substance en général.<br />
<br />
La ''relation'' est une comparaison telle que l’examen d’une chose contient la considération d’une autre. Les principales relations sont la [[causalité]], l’[[identité]] et la diversité.<br />
<br />
=== La connaissance ===<br />
<br />
Locke a donc établit, par cette analyse des idées, que toutes nos [[connaissance]]s portent sur nos idées, sur les rapports qu'elles ont entre elles et sur leur modifications. La connaissance consiste donc dans la perception que nous avons de la convenance ou de la disconvenance que nos idées ont entre elles. Connaître, c'est comparer des idées, découvrir qu'elles sont leurs relations, et juger.<br />
<br />
Il distingue quatre sortes de convenances et de disconvenances qui correspondent à peu près à des domaines de la connaissance humaine :<br />
*identité ou diversité (logique)<br />
*relation (mathématique)<br />
*coexistence nécessaire (physique)<br />
*existence réelle (métaphysique)<br />
<br />
Il distingue également quatre sortes de connaissance : des deux premières suit la certitude ; de la troisième l'opinion et la probabilité ; de la quatrième la foi.<br />
<br />
==== Connaissance intuitive ====<br />
<br />
La [[connaissance]] intuitive est la perception immédiate de la convenance ou de la disconvenance des idées entre elles, sans idée intermédiaire. Cette intuition est évidente, et elle produit la certitude. Ainsi, toutes les idées claires et distinctes, i.e. les idées abstraites, sont-elles évidentes ; l'esprit conçoit immédiatement que chaque idée convient avec elle-même et qu'elle disconvient avec toutes les autres. Néanmoins, ces idées ne sont pas des axiomes de la pensée et des sciences. En effet, ces axiomes sont inutiles pour saisir des propositions particulières, et ils peuvent nous induire en [[erreur]]. Les idées abstraites sont évidentes du fait qu'elles sont notre œuvre, elles n'ont pas besoin d'être démontrées. Par exemple :<br />
: « Pour ce qui est de ''notre existence'', nous l'apercevons avec tant d'évidence et de certitude que la chose n'a pas besoin d'être démontrée par aucune preuve. Je pense, je raisonne, je sens du plaisir et de la douleur ; aucune de ces choses peut-elle m'être plus évidente que ma propre existence ? Si je doute de tout autre chose, ce doute même me convainc de ma propre existence et ne me permet pas d'en douter. [...] Dans chaque acte de sensation, de raisonnement ou de pensée, nous sommes intérieurement convaincus en nous-mêmes de notre propre être, et nous parvenons sur cela au plus haut degré de certitude qu'il est possible d'imaginer. »<br />
<br />
==== Connaissance démonstrative ====<br />
<br />
La [[connaissance]] démonstrative consiste à comparer des idées et en percevoir la convenance ou la disconvenance par le moyen d'autres idées qui sont des preuves pour la démonstration. C'est la [[raison]] qui perçoit ces liens entre les idées, en suivant le fil de la déduction. La déduction comprend plusieurs degrés :<br />
*découvrir des preuves ;<br />
*ordonner les idées avec clarté et convenablement en sorte que les connexions apparaissent avec évidence ;<br />
*percevoir ces connexions ;<br />
*enfin, conclure.<br />
<br />
Dans le domaine de [[démonstration]], ce sont les mathématiques qui sont le plus haut degré de la certitude, car elle comporte ces quatre degrés. Nous concevons intuitivement les idées abstraites des mathématiques, et ces intuitions claires et distinctes permettent d'en déduire des propriétés. En revanche, le domaine de l'expérience ne fournit pas de telles idées, il ne s'y trouve rien de certain et d'universel, tout y est contingent. Dans le domaine de la démonstration, Locke place également la preuve de l'existence de [[Dieu]] ; c'est, selon lui, la seule existence qui puisse être prouvée et cela, avec une certitude égale à celle des mathématiques. En effet, si nous considérons notre existence, nous savons que quelque être réel existe ; or, si le non-être ne peut rien produire, alors il y a un être qui existe de toute éternité.<br />
<br />
==== Connaissance sensitive ====<br />
<br />
Nous avons une connaissance intuitive de notre existence et une connaissance démonstrative de l'existence de [[Dieu]]. Toutes les autres existences nous sont connues par les sens. L'idée que nous avons d'une chose n'entretient aucune connexion nécessaire avec l'existence même de cette chose ; la déduction de l'idée à l'existence est donc impossible. Il faut la présence d'un objet pour que nous puissions en connaître l'existence.<br />
<br />
==== Connaissance religieuse ====<br />
<br />
== Philosophie politique ==<br />
<br />
La philosophie politique de Locke est considérée comme une étape fondatrice de la pensée libérale. Cette [[modernité]] est parfois contestée ; les raisons de cette contestation seront exposées plus bas. <br />
<br />
Dans un premier temps, on peut décrire cette philosophie politique en trois parties :<br />
*la [[loi naturelle]]<br />
*la [[propriété]]<br />
*le [[libéralisme]]<br />
<br />
=== La loi naturelle ===<br />
<br />
Locke décrit ainsi l'[[état de nature]] :<br />
:« un état dans lequel les hommes se trouvent en tant qu'homme et non pas en tant que membre d'une société. » (''Traité du gouvernement civil'', §14)<br />
<br />
Dans cet état, les hommes sont libres et égaux. En effet, aucun homme n'est soumis par nature à quiconque, car on ne peut être assujetti à la [[volonté]] arbitraire d'un autre homme, ni être tenu d'obéir à des lois qu'un autre instituerait pour lui : dans l'état de nature, nul ne détient d'[[autorité]] législative. L'[[égalité]] est une conséquence de cette [[liberté]], car s'il n'existe aucun rapport naturel de sujétion personnelle, c'est par l'absence de distinction manifeste entre les hommes : tous ont les mêmes facultés.<br />
<br />
Néanmoins, la liberté de cet état n'est pas licencieuse ; chacun est tenu d'en faire le meilleur usage exigé par sa conservation (§4). L'état de nature comporte donc déjà certaines règles. S'il n'y a aucune [[loi]] humainement instituée, tous les hommes doivent pourtant obéir à la loi de nature, loi qui est découverte par la [[raison]] (ou par la révélation) et qui est d'origine divine. Cette loi interdit aux hommes de faire tout ce qu'ils désirent ; ils ont le devoir :<br />
*de conserver leur propre vie, qui est un don de [[Dieu]] (§6);<br />
*de respecter la vie, la liberté, les biens d'autrui, car il est nécessaire à leur conservation que chacun veille à la subsistance du genre humain une fois que la sienne propre est assurée ;<br />
*de s'efforcer de mener une vie paisible et harmonieuse avec les autres ; la [[violence]] est ainsi interdite, sauf pour se défendre ou défendre autrui (§7);<br />
*de respecter la parole donnée et d'exécuter les [[contrat]]s (§14).<br />
<br />
La liberté est dans le respect de ces obligations prescrites par les lois de la nature, car c'est en leur obéissant que l'homme est conduit à faire ce qui est conforme à sa nature et à ses intérêts. La liberté n'est donc pas une absence d'obstacle extérieur à la réalisation de son désir, mais dans l'obéissance aux prescriptions divines découvertes par la raison.<br />
<br />
=== La propriété ===<br />
<br />
Le passage de la loi naturelle à la [[propriété]] (dans un sens large) se fait par le [[droit]]. En effet, c'est dans la mesure où l'homme a des [[devoir]]s naturels qu'il est également porteur de droits devant lui garantir la possibilité de réaliser ses devoirs. Ses droits sont donc naturels, liés à sa personne, car ils sont fondés sur sa nature humaine, sur ce qu'exige la réalisation de ce à quoi il est naturellement destiné et que lui a révélé la loi divine.<br />
<br />
Locke énonce trois droits fondamentaux :<br />
*droit à la vie ;<br />
*droit à la [[liberté]] ;<br />
*droit à la jouissance de ses biens.<br />
<br />
Ces droits définissent un domaine d'inviolabilité de la personne humaine ; leur caractère naturel exclut qu'il soit légitime d'en faire échange, ou de ne pas les reconnaître selon des conventions.<br />
<br />
Parmi ces droits précédant toute institution humaine, Locke place donc la jouissance des biens. En effet, la propriété privée est nécessaire pour la conservation de la vie et l'exercice de sa dignité humaine. Il y a donc un droit de posséder tout ce qui est nécessaire à la subsistance.<br />
<br />
Néanmoins, puisque le monde a été donné en commun aux hommes par [[Dieu]], il faut expliquer la '''légitimité de l'appropriation individuelle''' :<br />
:« Bien que la terre et toutes les créatures inférieures appartiennent en commun à tous les hommes, chaque homme est cependant propriétaire de sa propre personne. Aucun autre que lui-même ne possède un droit sur elle, le travail de son corps et l'ouvrage de ses mains lui appartiennent en propre. Il mêle son travail à tout ce qu'il fait sortir de l'état dans lequel la nature la laissée, et y joint quelque chose qui est sien. Par là, il en fait sa propriété. Cette chose étant extraite par lui de l'étant commun où la nature l'avait mise, son travail lui ajoute quelque chose, qui exclut le droit commun des autres hommes. » (§27)<br />
Tout en posant les '''limites implicites de l'appropriation individuelle''' dans le paragraphe que voici:<br />
:« D'ailleurs, en s'appropriant un certain coin de terre, par son travail et par son adresse, on ne fait tort à personne, puisqu'il en reste toujours assez et d'aussi bonne, et même plus qu'il n'en faut à un homme qui ne le trouve pas pourvu. Un homme a beau en prendre pour son usage et sa subsistance, il n'en reste pas moins pour tous les autres : et quand d'une chose on en laisse beaucoup plus que n'en ont besoin les autres, il leur doit être fort indifférent, qu'on s'en soit pourvu, ou qu'on ne l'ait pas fait. Qui, je vous prie, s'imaginera qu'un autre lui fait tort en buvant, même à grands traits, de l'eau d'une grande et belle rivière, qui, subsistant toujours tout entière, contient et présente infiniment plus d'eau qu'il ne lui en faut pour étancher sa soif? Or, le cas est ici le même; et ce qui est vrai à l'égard de l'eau d'un fleuve, l'est aussi à l'égard de la terre.» (§33)<br />
Dont les [[libéraux de gauche]] ne manquent pas de tirer des conclusions a contrario selon le raisonnement suivant : C'est qu'''il doit en rester'' «toujours assez et d'aussi bonne».<br />
<br />
<br />
L'homme est donc l'unique propriétaire de sa personne et de son corps, et il jouit d'un droit de propriété exclusif. Il est également propriétaire de son [[travail]] : une chose œuvrée cesse d'être une propriété commune.<br />
<br />
Mais, une fois exposée l'idée de propriété par le travail, il faut encore expliquer comment l'homme est le propriétaire de sa personne ? Locke définit ainsi la personne :<br />
:« C'est, je pense, un être pensant et intelligent doué de raison et de réflexion, et qui peut se considérer soi-même comme une même chose pensante en différents temps et lieux. Ce qui provient uniquement de cette conscience (''consciousness'') qui est inséparable de la pensée, et qui lui est essentiel à ce qu'il me semble : car il est impossible à quelqu'un de percevoir sans aussi percevoir qu'il perçoit. » (''Essai sur l'entendement humain'', II, 27, 9).<br />
<br />
L'identité personnelle est fondée sur la continuité de la conscience dans le temps, et cette conscience constitue l'identité qui, au moyen de la mémoire, se maintient dans le temps et nous permet de nous reconnaître nous-mêmes comme étant les mêmes.<br />
<br />
Or, cette capacité de la conscience :<br />
*est fondamentalement appropriante, puisqu'elle permet de reconnaître des actions et des pensées pour siennes, i.e. qu'elle permet d'identifier un agent responsable vis-à-vis des hommes et du créateur.<br />
*fonde la propriété de soi, en particulier du corps qui est le corps de untel, et qui se présente ainsi à sa conscience (par ses actions et leurs résultats).<br />
<br />
Pour résumer la pensée de Locke sur la [[propriété]], on peut dire que la propriété des choses n'est pas seulement requise pour subsister ; la propriété est une extension de la propriété de la personne. En ce sens, la propriété des biens a le caractère inviolable que la personne humaine. Cette personne est conçue comme un rapport de soi à soi en tant que propriété. Chaque homme est donc le seul propriétaire de sa personne, de sa vie, de sa [[liberté]] et de ses biens.<br />
<br />
=== Le libéralisme ===<br />
<br />
La pensée de Locke peut être considérée comme une pensée fondatrice du libéralisme, et cela, tant sur le plan politique que sur le plan économique.<br />
<br />
==== Le [[libéralisme politique]] de Locke ====<br />
<br />
Sur le plan [[politique]], la question qui se pose à Locke est de savoir si l'on peut penser le [[pouvoir]] politique sans que son institution n'entraîne la perte de la [[liberté]] des individus qui lui sont soumis.<br />
<br />
Les hommes de l'état de nature étant pour Locke des propriétaires, ils sont engagés dans des relations économiques ; ce point tend déjà à faire concevoir un [[État]] qui se contenterait de garantir ce qui est acquis, sans qu'il intervienne dans la [[société]]. Le pouvoir politique n'est donc pas censé instituer l'ordre social par des [[loi]]s, mais il est au service de la société pour corriger les éléments qui tendrait à lui nuire.<br />
<br />
Il suit de là que le pouvoir politique :<br />
*trouve son origine dans le consentement de ceux sur lesquels s'exerce l'[[autorité]] ;<br />
*a sa fin dans la garantie du respect des droits naturels de tout homme, qu'il doit arbitrer les conflits et exercer un [[droit]] de punir.<br />
<br />
Le pouvoir politique est ainsi amputé de ses dimensions [[éthique]] et religieuse ; il ne peut interdire les cultes, il ne s'occupe pas du salut des hommes ni de leur perfection [[morale]]. Ces affaires sont strictement personnelles. L'État est donc un instrument et son rôle est réduit aux intérêts civils et temporels des hommes dont il doit protéger la vie, la liberté et les biens. <br />
<br />
Son étendue étant ainsi limitée, Locke propose une hiérarchisation des pouvoirs, une organisation institutionnelle permettant de contrôler leur exercice, et affirme en conséquence que le peuple a le droit de résister quand le pouvoir dépasse les limites qui lui assignées par sa fonction.<br />
<br />
===== La hiérarchisation du pouvoir =====<br />
<br />
Le [[contrat social]] crée une communauté seule détentrice de tous les pouvoirs. Mais, ne pouvant exercer elle-même ses pouvoirs, ceux-ci sont délégués à des magistrats. Dans toute organisation [[politique]], il existe une partie qui défini ce que chaque pouvoir doit faire, et une partie qui désignes les titulaires de ces [[pouvoir]]s auxquels on obéit.<br />
<br />
Tandis que le recours à la force concerne les pouvoirs exécutif et fédératif, le législatif appartient à la société elle-même. Le [[pouvoir législatif]] est pour Locke le pouvoir suprême : ce pouvoir ne peut donc être absolu et arbitraire :<br />
*le [[droit positif]] est subordonné aux lois de la nature ;<br />
*ce pouvoir est la mise en commun du pouvoir des individus : il ne peut y avoir de pouvoir supérieur ;<br />
*ce pouvoir est universel, il ne s'adresse pas aux particuliers en tant que tels ;<br />
*c'est un pouvoir stable et public, il instaure un ordre juridique régulier ;<br />
*il est impossible que le pouvoir législatif prive un homme de ses [[bien]]s, car cette [[propriété]] est inviolable ;<br />
*le pouvoir législatif n'a que le pouvoir de faire des [[loi]]s, et il est absolument dépendant de la communauté : seule cette dernière a le droit de désigner des instances législatives et le droit d'en contrôler l'exercice.<br />
<br />
La hiérarchisation des pouvoirs consistera alors pour Locke à soumettre le [[pouvoir exécutif]] au pouvoir législatif puisque ce dernier est le pouvoir suprême et qu'il est l'expression de la volonté d'une communauté. La règle et le [[droit]] ont donc la primauté et personne n'est au-dessus de la loi. Le pouvoir exécutif est donc naturellement inférieur, car il exécute seulement les décisions du pouvoir législatif. <br />
<br />
Pour éviter la concentration des pouvoirs, il faut les déléguer à des instances distinctes et même déléguer à plusieurs instances le même pouvoir ; par exemple, le législatif peut appartenir à une assemblée et au roi. Mais il est préférable de confier ce pouvoir totalement ou en partie à une assemblée élue et renouvelable, afin qu'aucun individu de la [[société]] ne soit privilégié.<br />
<br />
Cette organisation comporte tout de même des risques d'abus, abus tant du pouvoir exécutif que du pouvoir législatif. Selon Locke, quoiqu'il arrive, et même si le pouvoir a été délégué, la communauté est toujours la seule véritable détentrice de ces pouvoirs. En conséquence, elle a le droit d'en contrôler l'exercice, et elle est seule juge en ce domaine. Si le pouvoir législatif est utilisé abusivement, la communauté déclare nulles les décisions de l'instance judiciaire, et celle-ci s'en trouve dissoute par le fait.<br />
<br />
===== [[Droit de résistance à l'oppression]] =====<br />
<br />
Puisqu'il peut y avoir des abus, et puisque la communauté ne peut en aucun cas être privée de ses droits, il faut que la communauté ait aussi un droit de résistance.<br />
<br />
Locke distingue trois cas où le droit de résistance s'applique :<br />
*trahison d'un magistrat (par exemple, exercice de la force en dehors du droit : usurpation, [[tyrannie]]);<br />
*quand un magistrat néglige sa fonction ;<br />
*sur preuves d'un projet de trahison.<br />
<br />
C'est à la communauté que revient alors le droit de juger, et, lorsque quelqu'un veut exercer un pouvoir pour lequel il n'a pas été désigné (donc lorsque quelqu'un veut exercer un pouvoir qui n'existe pas), la [[désobéissance civile]] est légitime.<br />
<br />
==== Le [[libéralisme économique]] de Locke ====<br />
<br />
=== La justice sociale ===<br />
<br />
[[Image:Locke3.jpg|thumb|left]]<br />
<br />
L'idée d'un état de nature n'est pas seulement pour Locke un moyen de fonder les droits individuels de la [[propriété]] ; en effet, ce droit de propriété, dans sa formulation même, comporte certaines restrictions qui définissent un devoir de charité qui se déduit du devoir de tout homme de préserver le [[genre humain]]. Il y a donc une limite à ce droit inviolable de la propriété individuelle : un propriétaire, même s'il est dans son droit, a le devoir de céder les biens inutiles à sa subsistance, dans la mesure où ces biens peuvent venir en aide à des individus démunis : ces personnes y ont droit, mais à la condition d'être réellement dans l'impossibilité de pourvoir à leurs propres [[besoin]]s.<br />
<br />
Ce devoir de [[charité]] introduit dans l'[[individualisme]] possessif de Locke une solidarité au moins minimale qui le limite. Cette charité est une prescription universelle qui rappelle l'individu propriétaire à la modestie, et qui vient tempérer le libéralisme individualiste de Locke : bien que chacun puisse revendiquer légitimement les [[droit]]s qu'il possède sur ses biens, l'appropriation privée des biens de la Terre n'a en fin de compte sa véritable légitimité que si elle est au bénéfice de tous, car la Terre est commune, et tout homme y a droit. Ainsi, Locke pense-t-il que son système libéral peut augmenter les ressources de tous les hommes, et remplir ce devoir de charité : <br />
*ce système augmente les ressources disponibles ;<br />
*il réalise de lui-même une distribution des richesses ; le moins bien lotis d'une société se trouve alors dans une situation meilleure que si cette société n'avait pas existé.<br />
<br />
=== La ''Lettre sur la tolérance'' ===<br />
<br />
L'argument central de la ''[[Lettre sur la tolérance]]'' est la distinction de l'[[État]] et des [[église]]s, de par leurs différences quant à leurs fins temporelles ou spirituelles et les moyens employés (forces ou persuasion).<br />
<br />
Pour Locke, il est bien clair que seul le magistrat à la charge du pouvoir temporel, qui consiste à maintenir par la [[loi]] un ordre public assurant le bien public et la paix civile. Le magistrat n'a aucun droit sur les intérêts spirituels des individus, car chacun est libre de choisir la manière de vivre dont il estime qu'elle lui assurera le salut. Chacun peut donc adhérer librement aux dogmes qui lui plaisent ; les sociétés religieuses doivent être libres et volontaires, mais n'ont aucune légitimité quant à l'usage de la force, pas plus qu'elles n'ont le droit d'influencer les décisions de l'action politique publique.<br />
<br />
Le pouvoir politique doit donc tolérer les [[secte]]s du moment qu'elles respectent ces conditions ; la mission temporelle de l'État exige de lui qu'il protège les droits de tous les hommes quelles que soient leurs [[croyance]]s, et précisément afin que chaque homme puisse mener sa vie selon les croyances qu'il juge les meilleures, et dont il est de droit le seul juge.<br />
<br />
A cette tolérance [[politique]] et religieuse, Locke apporte néanmoins plusieurs restrictions. Ces restrictions découlent du fait qu'il ne conçoit pas la [[tolérance]] pour elle-même, mais dans le but de concilier la préservation de la [[liberté]] individuelle et la paix civile. <br />
<br />
Locke formule quatre restrictions :<br />
*on ne peut tolérer aucun homme qui soit opposé à la société et aux bonnes moeurs indispensables au maintien de la société civile ;<br />
*on ne peut tolérer que certains s'arrogent des privilèges particuliers, pour eux ou pour leur secte, nuisibles à la société ;<br />
*on ne peut tolérer une [[église]] soumise à une autorité différente de celle du magistrat (par exemple, au pape) ;<br />
*enfin, on ne peut tolérer les athées.<br />
<br />
Locke combat ainsi à la fois l'autoritarisme dogmatique qui détruit les conditions de la [[liberté de conscience]] en imposant certaines conceptions du bien, et l'[[anarchisme]] individualiste qui détruit les conditions de la vie sociale par la recherche sans restriction d'un bien choisi même en toute conscience. La liberté individuelle dans le domaine de la religion doit être aussi grande que possible, elle doit être garantie par des lois, mais elle doit toujours rester compatibles avec les conditions politiques qui lui permettent d'exister.<br />
<br />
== La pédagogie ==<br />
<br />
Locke expose ses idées sur la manière de former un ''gentleman'' dans ses ''Pensées sur l'éducation''. <br />
<br />
== Œuvres ==<br />
<br />
*''Essai sur la tolérance'', [[1667]]<br />
*''Anatomica'', [[1668]]<br />
*''De arte medica'', [[1669]]<br />
*''[[Lettre sur la tolérance]]'', [[1690]] <br />
*''Essai sur l’entendement humain'', [[1690]]<br />
* [[1690]], Two Treatise of Government (''Les deux Traités du gouvernement civil'')<br />
** Nouvelle édition en [[1960]], P. Laslett, Dir., New York: Cambridge University Press<br />
** Traduction italienne en [[1982]], Due trattati sul governo, UTET, Torino<br />
* [[1690]], Second Treatise on Civil Government<br />
** Traduction italienne en [[1998]], Il secondo trattato sul governo, Rizzoli, Milano<br />
*''Pensées sur l’éducation'', [[1693]]<br />
*''Considérations sur les conséquences de la diminution de l’intérêt et de l’augmentation de la valeur de l’argent''<br />
*''Discours sur les miracles''<br />
<br />
== Littérature secondaire ==<br />
<br />
* [[1911]], Jean Didier, ''Locke'', (le présent article a été rédigé sur la base de ce livre)<br />
<br />
* [[1962]], C. B. Macpherson, The Political Theory of Possessive Individualism: Hobbes to Locke, Oxford: Oxford University Press<br />
<br />
* [[1965]], Willmoore Kendall, John Locke and the Doctrine of Majority Rule, Urbana University of Illinois Press<br />
<br />
* [[1969]], J. Dunn, The Political Thought of John Locke, London: Cambridge University Press<br />
<br />
* [[1974]], Peter Alexander, Boyle and Locke on Primary and Secondary qualities, Ratio, vol.16, pp.51-67<br />
* [[1975]], Reinhard Brandt, Historical Observation on the Genesis of the Three-Dimensional Optical Picture (Gassendi, Locke, Berkeley), Ratio, 17, pp176-90<br />
<br />
* [[1980]], James Tully, A Discourse of Property: John Locke and His Adversaries, Cambridge: Cambridge University Press<br />
<br />
* [[1984]], Neal Wood, "John Locke and Agrarian Capitalism", Berkeley: University of California Press<br />
<br />
* [[1985]], <br />
** Peter Alexander, Ideas, Qualities and Corpuscles, Locke and Boyle on the External World, Cambridge University Press<br />
** J. H. Bogart, Lockean Provisos and State of Nature Theories, Ethics, Vol 95, pp828-36<br />
** J. Tully, The Framework of Natural Rights in Locke's Analysis of Property: A Contextual Reconstruction, In: Crime and Criminal Justice in Europe and Canada, John Hamilton Baker et Louis Knafla, Dir., Calgary Institute for the Humanities, Wilfrid Laurier University Press for the Calgary Institute for the Humanities, ISBN 0889201811, ISBN 9780889201811, pp115-140<br />
* [[1986]], Y. Michaud, ''Locke'', éditions Bordas, Paris<br />
<br />
* [[1988]], Thomas L. Pangle, The Spirit of Modern Republicanism: The Moral Vision of the American Founders and the Philosophy of Locke, Chicago: University of Chicago Press<br />
<br />
* [[1991]], Jean-Michel Vienne, ''Expérience et raison. Les fondements de la morale selon Locke'', éditions Vrin<br />
<br />
* [[1992]], <br />
** John Marshall, "John Locke and Latitudinarianism", In: R. Kroll, R. Ashcraft et P. Zagorin, dir., Philosophy, Science and Religion in England, 1640–1700, Cambridge: Cambridge University Press<br />
** G. A. J. Rogers, "Locke and the Latitude-Men: Ignorance as a Ground of Toleration", In: R. Kroll, R. Ashcraft et P. Zagorin, dir., Philosophy, Science and Religion in England, 1640–1700, Cambridge: Cambridge University Press<br />
** A. J. Simmons, The Lockean Theory of Rights, Princeton: Princeton University Press<br />
<br />
* [[1993]], A. J. Simmons, On the Edge of Anarchy: Locke, Consent and the Limits of Society, Princeton: Princeton University Press<br />
<br />
* [[1994]], <br />
** [[Jean-Philippe Feldman]], “Le trust lockien” In: Stéphane Rials, dir., Le Droit des modernes : XIVe-XVIIIe siècles, Paris : L.G.D.J., pp135-152<br />
** Barry Macleod-Cullinane, The Right to Revolution: Toleration, Liberty and the State in the Thought of John Locke and the Early Liberalism, Libertarian Heritage No. 11, London: Libertarian Alliance<br />
<br />
* [[1995]], <br />
** Jerome Huyler, Locke in America: The Moral Philosophy of the Founding Era, Lawrence: University Press of Kansas<br />
** G. Sreenivasan, The Limits of Lockean Rights in Property, New York: Oxford University Press<br />
<br />
* [[1997]], Jerome Huyler, [http://www.independent.org/pdf/tir/tir_01_4_huyler.pdf Was Locke a Liberal?], The Independent Review, Vol 1, n°4, spring<br />
<br />
* [[1998]], <br />
** D. Azzaretto, La teoria della proprietà nel pensiero politico di Locke, Milano, Lo Zibaldone<br />
** Marc Parmentier, ''Introduction à l’Essai sur l’entendement humain de Locke'', PUF coll. Les grands livres de la philosophie<br />
<br />
* [[2000]], [[Carlo Lottieri]], Diritti naturali, rule of law e "poteri neutri". Per una critica lockiana della filosofia liberale contemporanea, Rivista internazionale di filosofia del diritto, Vol LXXVII, n°1, pp30-58<br />
<br />
* [[2002]], Laura Berchielli, Color, Space, and Figure in Locke: An Interpretation of the Molyneux Problem, Journal of the History of Philosophy, vol.40, no.1, pp47-65<br />
<br />
* [[2003]], [[Carlo Lottieri]], Le origini tomiste della tradizione lockiana: la lezione di Alessandro Passerin d'Entrèves, Per la filosofia, Vol XX, n°57, pp45-63<br />
<br />
* [[2006]], Armando Ribas, [http://www.hayek.org.ar/new/images/fotos/Heroes_final.pdf?PHPSESSID=42e8936764b30f0851b07fbda2abfa88 El pensamiento de John Locke y David Hume], In: Gustavo Lazzari et Martín Simonetta, dir., Héroes de la Libertad. Pensadores que cambiaron el rumbo de la historia, Fundación Friedrich A. von Hayek, [[Argentine]], pp13-24 {{es}}<br />
<br />
* [[2007]], Roger Woolhouse, "Locke: A Biography", Cambridge University Press<br />
<br />
* [[2008]], [[Aeon J. Skoble]], commentaire du livre de Roger Woolhouse, Locke: A Biography, The Independent Review, vol 13, n°1, Summer<br />
<br />
<br />
<br />
* Gottfried W. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]], ''Nouveaux Essais sur l’Entendement Humain'', <br />
* [[Voltaire]], ''Lettres philosophiques'',<br />
* Étienne Balibar, ''Identité et différence. L’invention de la conscience'', éditions du Seuil, coll. Essais, Paris<br />
* Marc Parmentier, ''Le vocabulaire de Locke'', éditions Ellipses<br />
<br />
== Citations ==<br />
* ''« Le peuple ne peut déléguer au gouvernement le droit de faire quoi que ce soit que les individus n'auraient pas le droit de faire eux-mêmes. »''<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
* [[Minarchistes]]<br />
* [[Contractualisme]]<br />
* [[René Descartes|Descartes]]<br />
* [[Empirisme]]<br />
* [[Libéralisme]]<br />
* [[Séparation des pouvoirs]]<br />
* [[Droit naturel]]<br />
<br />
== Liens externes ==<br />
* {{en}}[http://en.wikisource.org/wiki/An_Essay_Concerning_Human_Understanding An Essay concerning Human Understanding]<br />
* {{fr}}[http://www.catallaxia.org/index.php?title=John_Locke:Second_trait%C3%A9_du_gouvernement_civil Le second traité du gouvernement civil]<br />
<br />
== Sources de cet article ==<br />
* {{fr}}[http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Locke John Locke sur Wikipedia]<br />
* {{fr}}[[Discuter:John Locke|Voir l'historique de tous les contributeurs qui ont rédigé l'article]]<br />
<br />
{{Portail politique}}<br />
{{Portail droit}}<br />
{{Portail auteurs}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Locke, John}}<br />
[[Catégorie:Minarchistes]]<br />
[[Catégorie:Libéraux classiques]]<br />
[[Catégorie:XVIIe siècle]]<br />
[[Catégorie:Philosophes]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=%C3%89tat_de_droit&diff=72308État de droit2010-04-23T16:34:02Z<p>Sagamore : /* Citations */ source (lien)</p>
<hr />
<div>L''''État de droit''' est une théorie d'origine allemande (''Rechtsstaat''), redéfinie par le juriste autrichien [[Hans Kelsen]]. D'après lui, un État de droit est un « ''État dans lequel les normes juridiques sont hiérarchisées de telle sorte que sa puissance s'en trouve limitée'' ».<br />
<br />
Ne pas confondre avec la [[Rule of Law]], que l'on traduit parfois par « état de droit ».<br />
<br />
==Principes==<br />
<br />
:*<p align=justify>'''Le respect de la hiérarchie des normes''' : les compétences des différents organes de l'[[État]] doivent être précisément définies et les normes qu'ils édictent ne sont valables qu'à condition de respecter l'ensemble des normes de droit supérieures. A savoir par ordre d'importance : la Constitution, suivie des engagements internationaux, de la loi, des règlements, puis des décisions administratives ou des conventions entre personnes de droit privé.</p><br />
<br />
:*<p align=justify>'''L'égalité des sujets de droit''' : tout individu, toute organisation, doivent pouvoir contester l'application d'une norme juridique, dès lors que celle-ci n'est pas conforme à une norme supérieure. L'[[État]] est lui-même considéré comme une personne juridique : ses décisions sont ainsi soumises au respect du principe de légalité, à l'instar des autres personnes juridiques. Ce principe permet d'encadrer l'action de la puissance publique en la soumettant au principe de légalité, qui suppose au premier chef, le respect des principes constitutionnels.</p><br />
<br />
:*<p align=justify>'''L'indépendance de la Justice''' : la doctrine de l'État de droit nécessite l'existence de juridictions indépendantes, compétentes pour trancher les conflits entre les différentes personnes juridiques en appliquant les principe de légalité et d'égalité. Cela implique un strict respect de la séparation des pouvoirs : seule l'indépendance de la Justice à l'égard des pouvoirs législatif et exécutif est en mesure de garantir son impartialité dans l'application des normes de droit.</p><br />
<br />
:*<p align=justify>'''Le contrôle de constitutionnalité''' : Une loi ou une convention internationale contraire à la Constitution doit ainsi être écartée par le juge et considérée comme non valide. Compte tenu du caractère complexe d'un tel contentieux, Hans Kelsen a proposé de le confier à une juridiction unique et spécialisée, ayant la qualité de ''Cour constitutionnelle''.</p><br />
<br />
==Critiques==<br />
<br />
Le modèle de l'État de droit ne reste qu'un modèle théorique qui n'est jamais totalement efficient ou mis en œuvre dans la pratique. D'après certains théoriciens comme Holcombe, tout [[État]], même dictatorial, est un État de droit. Même la pire des dictatures est liée par certains procédures quand elle a affaire à ce qu'elle appelle des "cas sociaux", assassins, fraudeurs du fisc, esprits contestataires et autres catégories ou classes de citoyens considérées comme dangereuses. En Union soviétique, par exemple, le traitement des dissidents en asile psychiatrique était connu de tout le monde. Il faisait partie du "contrat social". S'ils respectaient les règles du jeu, les individus ordinaires n'avaient pas à craindre d'être envoyés en asile. S'ils se lançaient dans une protestation ouverte contre les autorités, ils savaient ce qui les attendait. Même dans les régimes les plus répressifs, les gouvernants suivent des règles de nature constitutionnelle qui garantissent aux citoyens que, s'ils obéissent à ces règles, ils ne seront pas poursuivis par l'[[État]]. Bref, même l'[[État]] le plus dictatorial n'échappe pas à la logique de l'échange ''protection contre tribut''.<br />
<br />
On peut noter que la conception de l'État de droit - orthographié avec E majuscule - n'a pas de sens pour les libéraux car, même si elle offre un certain nombre de garanties, le [[Droit]] élaboré par l'[[État]] relève fondamentalement du domaine du [[droit positif]], et non du domaine du Droit naturel. Ainsi, pour un libertarien, l'[[État]] violera dans tous les cas de figure le [[Droit naturel]], et le droit positif qu'il élabore ne se cantonne, à ses yeux, qu'à la légalité et non à la légitimité. Si l'[[État]] est soumis, dans la théorie de l'État de droit, au respect du principe de légalité, cela ne l'empêche pas de punir les vols et les violations de propriété des individus et en même temps de s'exempter de se condamner lui-même, en instituant le vol organisé, c'est-à-dire l'[[impôt]].<br />
<br />
<p align=justify>En réalité, les libéraux défendent la ''[[Rule of Law]]'', qui équivaut à l'''isonomia'' des Grecs, laquelle n'est rien d'autre que l'[[égalité]] devant la [[loi]]. Pour exister et être respectée, celle-ci n'exige pas l'existence d'un appareil [[étatisme|étatique]], bien au contraire comme nous l'avons vu plus haut. Aussi, afin d'éviter toute confusion, la seule conception libéralement valable doit s'écrire '''état de Droit'''.</p><br />
<br />
<p align=justify>On peut donc conclure que le [[droit positif]] créé et institué par l'[[État]] n'est pas légitime : miroir des intérêts du moment, il ne sert que l'[[État]].</p><br />
<br />
==Expressions rattachées==<br />
<br />
<p align=justify>L'[[État]] peut invoquer la [[raison d'état]] pour violer le Droit, et même le droit positif qu'il a défini. Ce type de comportement qui apparaît antithétique avec la notion d'État de droit et du principe de légalité associé est pourtant souvent utilisé, même dans les États démocratiques (écoutes de particuliers, destruction de propriété : affaire du Rainbow Warrior, etc.)</p><br />
<br />
<p align=justify>Les [[zones de non-droit]] sont une invention langagière récente qui s'applique aux lieux où la population décide de respecter un droit contractuellement défini, non imposé par l'[[État]]. Ce point doit être fortement limité car il s'agit bien souvent de zones où seule la [[loi du plus fort]] règne, <br />
<br />
==Citations==<br />
<br />
* « ''Le concept clé du [[libéralisme]] est celui de l’État de droit, en anglais ''[[Rule of Law]]''. Nous sommes d’ailleurs tellement déformés par le mot [[État]] que pour beaucoup, l’état de droit est l'État qui fait le droit. Non, l’État de droit est l’État qui est soumis à un droit qui lui est antérieur et supérieur. C’est un ordre juridique des sociétés d’hommes libres dans lequel le [[droit positif]] est soumis à un droit supérieur.'' » ([[Alain Madelin]] dans [http://www.paperblog.fr/2319907/la-democratie-redevient-liberale-par-alain-madelin/ ''La démocratie redevient libérale''])<br />
<br />
==Liens externes==<br />
<br />
* {{en}}{{pdf}}[http://allserv.ugent.be/~frvandun/Texts/Articles/Godefridi.pdf ''Political Liberalism and The Formal Rechtsstaat''], [[Frank van Dun]]<br />
<br />
{{Portail droit}}</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Emmanuel_Kant&diff=72307Emmanuel Kant2010-04-23T16:11:53Z<p>Sagamore : /* Les justes droits d'égale liberté */ {{référence nécessaire}} pour "conviviabilité" qui mériterait au minimum un lien externe...</p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité =Emmanuel Kant<br />
| type = [[:catégorie:philosophes|philosophe]]<br />
| dates = [[1724]] - [[1804]]<br />
| image = [[Image:Kant.jpg|thumb|Emmanuel Kant]]<br />
| tendance = [[libéral classique]]<br />
| nationalité = {{Allemagne}}<br />
| citation = <br />
| Catallaxia = [[:ca:Kant|Catallaxia]]<br />
| Librairal = <br />
}}<br />
<br />
'''Emmanuel Kant''' (Immanuel en allemand) est un philosophe allemand. Il est né le 22 avril [[1724]] à Königsberg, (aujourd'hui Kaliningrad), et y meurt le 12 février [[1804]].<br />
<br />
==Biographie==<br />
<br />
Ses parents étaient de condition modeste (son père était sellier). Emmanuel était le quatrième d'une famille de onze enfants. Il commence ses études au collège piétiste. En 1740, il étudie la théologie. Vers 1742, il suit des cours de philosophie et de mathématiques. À partir de 1746, et pendant dix ans, il devient précepteur de familles nobles en Prusse. Puis en 1755, il accède au rang de maître de conférences de philosophie à Königsberg. En 1770, il est titularisé en tant que professeur de logique et métaphysique. La critique de la raison pure, publié en 1781, le rend célèbre. Mais Frédéric-Guillaume II de Prusse l'empêche d'écrire sur la religion, jusqu'en 1797. Puis à la mort du roi, il démissionne de sa chaire pour raisons de santé. Il finira par s'éteindre, atteint de sénilité, le 12 février 1804.<br />
<br />
==Les justes droits d'égale liberté==<br />
<br />
Un problème classique de la philosophie libérale consiste à s'interroger sur la "conviviabilité" ([[Alain Laurent]]){{référence nécessaire}} des [[liberté]]s individuelles. Loin d'être l'objet d'un agencement naturel et spontané, les [[libéraux classiques]] pensent que la coexistence ordonnée entre libres individus dépend de la détermination préalable et réfléchie de règles communes du jeu, gouvernées par la norme de l"'égale liberté pour tous" - puis de leur renforcement. Kant, dans sa ''Critique de la Raison pure'', présente comme une « idée nécessaire » celle d'une « [[constitution]] ayant pour but la plus grande liberté humaine fondée sur des [[loi]]s qui permettent à la liberté de chacun de pouvoir substituer en accord avec celle des autres ». La formulation définitive en est revenu à [[Herbert Spencer|Spencer]] dans les ''Social Statics'' puis les ''Principles of Ethics'' : « Chaque homme est libre de faire ce qu'il veut pourvu qu'il n'atteigne pas l'égale liberté de tout autre homme ». <br />
<br />
Kant définit ainsi une [[égalité]] "non [[égalitarisme|égalitariste]]", qui se limite au droit de vivre librement. Il implique en effet la reconnaissance morale, puis juridique, de droits individuels qui assurent à chacun la jouissance d'un espace de juridiction personnelle, où il peut agir sans permission et à l'abri de toute [[coercition]]. Mais en calant et protégeant la liberté de chaque individu, ses droits limitent son action [[souveraineté|souveraine]] en lui assignant le respect d'une frontière inviolable sous condition expresse de réciprocité généralisée : l'égale liberté des autres. Cette dimension déontologique définit très précisément l'impératif catégorique de l'[[éthique]] [[libéral]]e : ''chaque individu à un droit exclusif à utiliser ses propres facultés sans être gêné par les autres et un devoir de s'abstenir d'utiliser celle des autres''.<br />
<br />
Kant définit le [[droit naturel]] des libéraux, non comme un hypothétique état de nature, mais comme le postulat selon lequel chacun est en droit d'exiger qu'on le laisse faire, qu'on n'entrave donc pas son agir s'il n'entrave pas celui d'autrui. Il s'agit donc d'une liberté « négative » d'action et d'une limitation de cette liberté par la réciprocité, lesquelles en reçoivent une légitimation rationnelle. A rebours de la démarche [[utilitarisme|utilitariste]], Kant érige en "fin en soi" la personne, qui doit donc être traitée en sujet inviolable, ce qui fonde son droit de n'être jamais « utilisé seulement comme un simple moyen ». Ce principe se décline en droits individuels rationnels, contractuellement adaptables à des contextes variés et sans cesse extensible à des champs nouveaux ainsi que cela s'est déjà historiquement vérifié ([[esclavage]], [[colonisation]], statut des femmes et les enfants, [[racisme]], rapport de travail, minorités sexuelles, prisonniers politiques et victimes d'ethnocides...) en attendant d'autres développements (contribuables, propriétaires, entrepreneurs..) et en donnant toujours lieu à des combats politiques d'inspiration libérale évidente. Il se révèle donc d'autant plus opératoire qu'il vise à instaurer ce que Kant a judicieusement dénommé un « [[état de droit]] » (et non pas d'abord un « État de droit » s'imposant aux États) et que ceux-ci, devenant alors seulement des États de droit, ont, en bonne logique libérale, pour principale mission constitutionnelle de faire juridiquement respecter en commençant par le respecter eux-mêmes.<br />
<br />
==L'influence de Kant==<br />
<br />
L'influence du criticisme de Kant (qui est à la fois un idéalisme transcendantal et un réalisme empirique) au XIXe siècle et jusqu'à nos jours est déterminante en philosophie (idéalisme allemand : Schelling, Fichte, [[Georg Wilhelm Friedrich Hegel]]), en métaphysique ([[Arthur Schopenhauer]]), en épistémologie et économie politique ([[Karl Popper]], [[Ludwig von Mises]], [[John Rawls]]), de même qu'en [[éthique]] et philosophie de la religion.<br />
<br />
==Œuvres==<br />
* ''Pensées sur la véritable estimation des forces vives, et examen des preuves dont se sont servis M. de Leibniz et autres mécaniciens dans cette controverse'' (1747).<br />
* ''Recherche sur la question : la terre a-t-elle subi quelques modifications dans sa rotation autour de son axe ?'' (1754).<br />
* ''La question : la Terre vieillit-elle ? examinée au point de vue physique'' (1754).<br />
* ''Histoire universelle de la nature et théorie du ciel'' (1755).<br />
* ''Nouvelle explication des premiers principes de la connaissance métaphysique'' (1755).<br />
* ''Sur la cause des tremblements de terre, à l'occasion du sinistre qui a atteint les régions occidentales de l'Europe vers la fin de l'année dernière'' (1756).<br />
* ''Histoire et description du tremblement de terre de l'année 1755 et considérations sur les tremblements de terre observés depuis quelque temps'' (1756).<br />
* ''Monadologie physique, exemple de l'usage de la métaphysique unie à la géométrie dans la science de la nature'' (1756).<br />
* ''Conception nouvelle du mouvement et du repos'' (1758).<br />
* ''Essai de quelques considérations sur l'optimisme'' (1759).<br />
* ''De la fausse subtilité des quatre figures du syllogisme'' (1762).<br />
* ''Recherche sur l'évidence des principes de la théologie et de la morale'' (1763).<br />
* ''L'unique fondement possible d'une démonstration de l'existence de Dieu'' (1763).<br />
* ''Essai pour introduire en philosophie le concept de grandeur négative'' (1763).<br />
* ''Essai sur les maladies de la tête'' (1764).<br />
* ''Observations sur le sentiment du beau et du sublime'' (1764).<br />
* ''Rêves d'un visionnaire expliqués par des rêves métaphysiques'' (1766).<br />
* ''Du premier fondement de la différence des régions de l'espace'' (1768).<br />
* ''De la forme et des principes du monde sensible et du monde intelligible'' (Dissertation de 1770) (1770).<br />
* ''Compte rendu de l'ouvrage de Moscati sur la différence de structure des animaux et de l'homme'' (1771).<br />
* ''Des différentes races humaines'' (1775).<br />
* ''Sur l'institut philanthropique de Dessau'' (1776).<br />
* ''Critique de la raison pure'' (1781).<br />
* ''Prolégomènes à toute métaphysique future qui voudra se présenter comme science'' (1783).<br />
* ''Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique'' (1784).<br />
* ''Réponse à la question : « qu'est-ce que les Lumières ? »'' (1784).<br />
* ''Fondation de la métaphysique des mœurs'' (1785).<br />
* ''Compte rendu de l'ouvrage de Herder : "Idées sur la philosophie de l'histoire de l'humanité" '' (1785).<br />
* ''De l'illégitimité de la contrefaçon des livres'' (1785).<br />
* ''Définition du concept de race humaine'' (1785).<br />
* ''Sur les volcans de la lune'' (1785).<br />
* ''Premiers principes métaphysiques de la science de la nature'' (1786).<br />
* ''Conjecture sur les débuts de l'histoire de l'humanité'' (1786).<br />
* ''Sur le : « Principe du droit naturel » de Hufeland'' (1786).<br />
* ''Qu'est-ce que s'orienter dans la pensée ?'' (1786).<br />
* Seconde édition de la ''Critique de la raison pure'' (1787).<br />
* ''Critique de la raison pratique'' (1788).<br />
* ''Sur l'usage des principes théologiques en philosophie'' (1788).<br />
* ''Sur une médecine philosophique du corps'' (1788).<br />
* ''Première introduction à la Critique de la faculté de juger'' (1789).<br />
* ''Critique de la faculté de juger'' (1790).<br />
* ''Sur une découverte selon laquelle toute nouvelle critique de la raison pure serait rendue superflue par une plus ancienne'' (1790).<br />
* ''Sur le mysticisme et les moyens d'y remédier'' (1790).<br />
* ''Sur l'échec de toute tentative philosophique en matière de théodicée'' (1791).<br />
* ''Quels progrès effectifs a accompli la métaphysique depuis l'époque de Leibniz et de Wolff ?'' (1791).<br />
* ''Sur le mal radical'' (1792).<br />
* ''La religion dans les limites de la simple raison'' (1793).<br />
* ''Sur le lieu commun : cela est bon en théorie, mais ne vaut rien en pratique'' (1793).<br />
* ''La Fin de toutes choses'' (1794).<br />
* ''De l'influence de la Lune sur le temps'' (1794).<br />
* ''Sur la philosophie en général'' (1790, publié en 1794).<br />
* ''Projet de paix perpétuelle'' (1795).<br />
: traduction française[http://gallica.bnf.fr/notice?N=FRBNF37280711]<br />
: traduction anglaise[http://oll.libertyfund.org/Texts/Kant0142/PrinciplesOfPolitics/HTMLs/0056_Pt05_Peace.html]<br />
* ''Sur l'organe de l'âme'' (1796).<br />
* ''Sur un ton supérieur récemment pris en philosophie'' (1796).<br />
* ''Annonce de la prochaine conclusion d'un traité de paix perpétuelle en philosophie'' (1796).<br />
* ''La Doctrine du droit'', première partie de la ''Métaphysique des mœurs'' (1796).<br />
* ''Doctrine de la vertu'', seconde partie de la ''Métaphysique des mœurs'' (1797).<br />
* ''Sur un prétendu droit de mentir par humanité'' (1797).<br />
* ''Conflit des facultés'' (1798).<br />
* ''Anthropologie d'un point de vue pragmatique'' (1798).<br />
* ''Sur la fabrication des livres'' (1798).<br />
* ''Logique'' (publiée en 1800).<br />
* ''Géographie physique'' (publiée par Rink en 1802).<br />
* ''Pédagogie'' (publiée par Rink en 1803).<br />
<br />
== Littérature secondaire ==<br />
<br />
* [[1992]], Georg Sørensen, Kant and Processes of Democratization: Consequences for Neorealist Thought, Journal of Peace Research, Vol 29, n°4, pp397-414 <br />
<br />
<br />
==Citations==<br />
<br />
* « le droit est la limitation de la liberté de chacun à la condition de son accord à la liberté de tous en tant que celle-ci est possible selon une loi universelle. » (''Théorie et pratique'')<br />
<br />
==Liens externes==<br />
<br />
* {{de}}[http://gutenberg.spiegel.de/autoren/kant.htm Ouvrages sur le Projet Gutenberg] <br />
* {{fr}}[[:ca:Emmanuel Kant|Textes et analyses sur Catallaxia]] <br />
* {{en}}[http://www.mises.org/fullstory.aspx?control=1605 The A Priori of Ownership: Kant on Property] <br />
<br />
{{Portail auteurs}}<br />
{{Portail philosophie}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Kant, Emmanuel}}<br />
[[Catégorie:XVIIIe siècle]]<br />
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<hr />
<div>{{Forum<br />
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}}<br />
Le '''contrat social''' est une théorie fondée sur l'abstraction de la signature, non pas réelle mais conceptuelle, d'un "[[contrat]]" passé entre les [[individu]]s et le souverain ou l'[[État]]. De nombreux penseurs libéraux{{référence nécessaire}}, essentiellement [[libéraux classiques|classiques]], se réfèrent à cette doctrine, essentiellement aux XVII et XVIIIe siècles. <br />
<br />
En revanche, d'autres penseurs, majoritairement [[libertarien]]s, se sont violemment opposés à la notion même de contrat social. Ils pensent, au contraire, que les droits dont les individus jouissent, proviennent de la découverte des [[droit naturel|droits naturels]]. <br />
<br />
== Critique ==<br />
<br />
Le contrat social n'est pas un contrat. En effet, il serait impossible de définir l'identité des prétendus contractants. C'est une nouvelle définition du mot contrat. Le terme "contrat social" tente de faire croire qu'il existerait un [[consentement]] des citoyens. Cette volonté de tromper par la seule force du nom permettra à ses détracteurs de classer le terme "contrat social" parmi les [[mot-virus]], ou motvirus. Or il n'existe aucun consentement explicite. Il n'existe non plus aucun consentement tacite.<br />
<br />
==Voir aussi==<br />
<br />
* [http://www.wikiberal.org/wiki/John_Locke#La_hi.C3.A9rarchisation_du_pouvoir La hiérarchisation du pouvoir chez John Locke]<br />
* [[Individualisme méthodologique]]<br />
* [[Contractualisme]]<br />
* [[Droit naturel]]<br />
* [[Léviathan]]<br />
<br />
{{lexique}}{{Portail droit}}{{Portail politique}}</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=John_Locke&diff=72305John Locke2010-04-23T15:16:03Z<p>Sagamore : /* La hiérarchisation du pouvoir */ contrat social</p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = John Locke<br />
| type = [[:catégorie:philosophes|philosophe]]<br />
| dates = [[1632]] - [[1704]]<br />
| image = [[Image:Locke2.jpg|thumb|John Locke]]<br />
| tendance = [[Minarchisme|minarchiste]]<br />
| nationalité = {{Royaume-Uni}}<br />
| citation = <br />
| Catallaxia = [[:ca:John Locke|Catallaxia]]<br />
| Librairal = <br />
}}<br />
<br />
{{histoire RU}}<br />
<br />
'''John Locke''' (Wrington, Somerset, [[1632]] - Oates, Essex, [[1704]]) était un philosophe empiriste [[Royaume-Uni|anglais]], penseur de l'Enlightenment (les [[Lumières]] anglaises).<br />
<br />
== Biographie ==<br />
<br />
John Locke nait près de Bristol le 29 août [[1632]]. Son père, avocat, puis capitaine au service du parlement en [[1648]], est ruiné pendant la guerre civile. Locke apprend le latin et le grec, et la philosophie d’[[Aristote]] à l’école de Westminster ([[1646]] – [[1652]]) ; il devient professeur à Oxford en [[1652]]. Il y a alors une rivalité entre les platoniciens de Cambridge et les aristotéliciens d’Oxford. Depuis quelque temps, la connaissance traditionnelle est mise en cause par des philosophes tels que [[Thomas Hobbes|Hobbes]] et [[Francis Bacon|Bacon]]. Mais Locke s’intéresse véritablement à la philosophie par la lecture de [[René Descartes|Descartes]], vers [[1659]]. Il est également influencé par des savants tels que Boyle et Sydenham. Lui-même souhaite d'ailleurs devenir médecin.<br />
<br />
Locke se lie d’amitié avec Lord Ashley, comte de Shaftesbury et ministre de Charles II. Il est secrétaire du ''Board of Trade'' de [[1672]] à [[1675]]. À partir de [[1675]], il voyage en [[France]] (Montpellier, Paris). En [[1683]], suite à la réaction tory, Shaftesbury et Locke s'exilent d’[[Royaume-Uni|Angleterre]] et se réfugient en Hollande. Locke revient dans son pays en [[1689]].<br />
<br />
== Théorie de la connaissance ==<br />
<br />
=== Le but de Locke et sa méthode ===<br />
<br />
C'est à l'occasion de problèmes moraux et religieux que Locke s'engage dans une analyse critique des pouvoirs de l'[[entendement]], afin de déterminer l'étendue de la connaissance humaine. Locke va se donner pour but de déterminer l’origine, les degrés de certitude et l’étendue des connaissances humaines, leurs fondements et les degrés de foi qu'on peut leur accorder, les opinions et les assentiments que l'on peut légitimement avoir. Cette démarche exclue d’emblée les spéculations cartésiennes sur la [[nature]] de l’[[âme]] et ses rapports avec les mouvements physiologiques. En effet, l’examen porte seulement sur les facultés de l’[[homme]] et sur les objets qui se présentent à son esprit. Cette méthode devrait ainsi permettre de comprendre comment l’entendement forme des idées des choses, et par là, de voir quelles sont les bornes de la [[connaissance]] humaine.<br />
<br />
La méthode consistera à observer les faits de l’âme et à décrire l’expérience de l’intériorité. L’analyse psychologique lockéenne sera ainsi une étude des idées. Cette entreprise est la première formulation précise et rigoureuse du problème critique.<br />
<br />
=== Les idées ===<br />
<br />
Toutes nos connaissances sont faites d’idées, i.e., en un sens large, « tout objet que l’esprit aperçoit immédiatement », ou « quoi que ce puisse être qui occupe notre esprit lorsqu’il pense. », ce qui est une définition très proche de celle de [[René Descartes|Descartes]]. <br />
<br />
On peut résumer en deux questions leur analyse dans l’''Essai sur l’entendement humain'' :<br />
*comment se forment nos idées ?<br />
*quel rapport nos idées ont-elles avec les choses ?<br />
<br />
Mais Locke procède d’abord à une longue critique de la théorie des idées innées.<br />
<br />
==== La critique des idées innées ====<br />
<br />
Puisque Locke se propose de rechercher l’origine de nos idées, la [[théorie]] des idées innées se présente naturellement à l’esprit. Or, pour Locke, toutes nos idées dérivent en réalité de l’expérience. La réfutation de l’innéisme va lui permettre de justifier sa thèse.<br />
<br />
Tout d’abord, selon l’[[innéisme]], il y a des idées qui sont universelles : le principe d’identité, le principe de contradiction, l’idée que nous avons de Dieu, etc. Mais l’expérience nous montre de manière évidente le contraire : les enfants n’ont pas conscience de ces idées, et il y a d’autres civilisations que la nôtre où des prétendues idées morales innées sont totalement absentes. Sur ce point, l’innéisme est donc insoutenable.<br />
<br />
Mais une idée innée est également une idée qui se trouve dans l’entendement. Or, si elle est dans l’[[entendement]], elle doit être perçue ; d’où il suit que tous les hommes devraient avoir conscience des idées innées dès leur naissance, que ces idées devraient leurs toutes premières idées, l’objet premier de leur esprit, ce qui est manifestement absurde. En effet : ou bien une idée non perçue par l’entendement n’a jamais été dans l’entendement, ou bien elle a été perçue et elle doit donc être connue. Une idée ne peut donc être dans l’âme sans y être objet de l’entendement. Par définition, l’idée est ce qui est dans l’esprit ; soutenir qu’une idée est dans l’âme sans être conçue, c’est le même que de dire que cette idée n’est pas une idée.<br />
<br />
Il faut donc que toute idée innée soit immédiatement aperçue. Mais il a déjà été dit que les hommes étaient de tous concevoir ces idées. On peut ajouter que non seulement les idées innées sont ignorées par une grande partie de l’humanité, mais qu’en outre lorsque l’on présente à l’entendement et qu’elles ne sont pas comprises immédiatement (ce qui arrive dans l’apprentissage) alors ces idées montrent leur caractère non inné.<br />
<br />
Ce qui est donc critiqué par Locke, c’est la théorie que notre âme contiendrait passivement des idées indépendamment de l’expérience. Cette théorie critiquée n’est pas celle de [[René Descartes|Descartes]] ; en effet, pour Descartes, les idées innées sont idées qui résultent de l’activité de l’entendement. Au final, on ne sait guère à qui Locke adresse ses critiques, peut-être aux platoniciens de Cambridge.<br />
<br />
==== Origine de nos idées ====<br />
<br />
S’il n’y a pas d’idée innée, comment donc formons-nous nos idées ? Locke formule sur ce point la [[métaphore]] de ''l'ardoise vierge'' (tabula rasa) pour décrire l'[[esprit]] humain avant son contact avec le monde. L’esprit ne contient donc aucun caractère, aucune idée. Il ne reste plus que l’expérience : seule l’expérience peut être le fondement de nos connaissances. La matière de notre esprit est donc soient les objets extérieurs (idées qui viennent des sens) soient les opérations de la pensée elle-même (idées qui viennent à la suite de l'action de la réflexion) : dans les deux cas, les idées proviennent de l’expérience. Par les sens, une excitation ou un mouvement sur le corps nous fait percevoir des qualités sensibles ; par la réflexion, l’[[âme]] reçoit l’impression de sa propre activité lorsqu’elle perçoit les choses du monde extérieur.<br />
<br />
Ces idées de la sensation et de la réflexion sont de deux sortes : simples ou complexes.<br />
<br />
==== Les idées simples ====<br />
<br />
Selon Locke les idées simples sont indivisibles et complètes, mais elles ne sont pas toujours claires ; elles sont sans mélange, homogènes et inanalysables : on ne peut donc ni les définir ni les expliquer. On ne peut non plus les communiquer, ni les connaître sans expérience personnelle. Données immédiates de l’expérience, ces idées sont les seuls matériaux de notre [[pensée]].<br />
<br />
Locke distingue deux types d’idées simples : les idées simples de la sensation et les idées simples de la réflexion. <br />
<br />
''Les idées simples de la sensation'' entrent par les [[sens]] sans aucun mélange, et elles sont toutes bien distinctes. Certaines de ces idées sont fournies par un seul sens, comme le son, la saveur, etc. D’autres nous viennent de plusieurs sens à la fois : le mouvement, l’espace, l’étendue, etc. À propos des qualités que nous percevons ainsi, Locke fait trois distinctions :<br />
<br />
Il y a des ''qualités premières'', que nous ne pouvons séparer des corps : par exemple, la solidité, le mouvement, etc. Ces qualités sont réellement dans la matière.<br />
<br />
Les ''qualités secondes'' sont la puissance qu’ont les corps de produire en nous des sensations par leurs qualités premières : la chaleur, la couleur, etc. Nous les percevons directement. Ces qualités ne sont pas réellement dans les corps, et leurs apparences varient avec la portée de nos sens. Bien que nous jugions naturellement que ces qualités soient dans les corps, quand elles ne sont pas perçues, ces qualités n’existent pas. Sans un corps et une [[âme]] pour les percevoir, la chaleur, la douleur, etc. n’existent nulle part dans le monde.<br />
<br />
Locke distingue une ''troisième sorte de qualité'' : la puissance que possède les corps de produire ou de recevoir des effets ou des changements tels qu’il en résulte pour nous des altérations de nos perceptions. Le feu transforme par exemple la matière, que nous percevons alors différemment. Ces qualités sont perçues indirectement et nous ne les attribuons pas naturellement aux corps.<br />
<br />
''Les idées simples de la sensation et de la réflexion'' sont des idées qui résultent de ces deux modes d’expérience : pour Locke, ce sont : le plaisir et la douleur, joints l’un à l’autre dans presque toutes nos idées ; l’inquiétude (''uneasiness'') ; la puissance ; l’existence et l’unité que nous concevons dans toutes les perceptions d’objets et par toute idée.<br />
<br />
''Les idées de réflexion'' peuvent être divisées suivant deux types d’action ; il s’agit de voir si l’on peut découvrir dans chacun des idées simples : <br />
*l’[[entendement]], qui comprend la perception (avoir une idée), la rétention (rappeler ses idées qui en dehors de cet acte ne sont nulle part) et la distinction (capacité de concevoir une idée, d’abstraire, d’où le caractère fictif des idées générales qui n’ont d’existence que dans notre esprit).<br />
*la [[volonté]] : dans ce cas, il ne semble pas y avoir d’idées simples.<br />
<br />
Ainsi, en résumé, nos idées simples, i.e. indivisibles, sont fournies à notre esprit passif par un ou plusieurs sens à la fois, ou sont obtenues par l’impression d’une réflexion seule, ou enfin par une réflexion et une sensation.<br />
<br />
==== Les idées complexes ====<br />
<br />
Les idées complexes sont une combinaison d’idées simples. Locke distingue trois types d’idées complexes.<br />
<br />
Les ''modes'' sont des idées complexes qui ne subsistent pas par elles-mêmes, mais sont comme des affections des substances. Les modes se divisent à leur tour en plusieurs types :<br />
*les modes composés d’un seul type d’idées simples. Ce sont des modifications d’une idée simple : par exemple, deux est l’unité répétée. L’espace vient de l’idée simple d’étendue : c’est l’idée sensible élaborée de distance. La durée nous vient de l’idée de succession ; le nombre, qui comporte une unité strictement déterminée ; l’infini qui se forme par l’addition sans fin du fini<br />
*les modes de pensée : l’esprit perçoit une grande variété de ses propres modifications quand il réfléchit sur lui-même. On trouve la [[perception]], la [[mémoire]], l’[[attention]], etc.<br />
*les modes de la volonté : la puissance, la [[liberté]] comme puissance de commencer ou de ne pas commencer une action, de la poursuivre ou non.<br />
*modes mixtes : ce sont des idées indépendantes que l’esprit joint sans que ces modes aient d’existence sensible réelle (ex: le mensonge).<br />
<br />
Les ''substances'' sont des idées constamment réunies considérées comme appartenant à un [[objet]]. La substance est un tout existant par lui-même, mais nous n’avons pas d’idée précise de la substance en général.<br />
<br />
La ''relation'' est une comparaison telle que l’examen d’une chose contient la considération d’une autre. Les principales relations sont la [[causalité]], l’[[identité]] et la diversité.<br />
<br />
=== La connaissance ===<br />
<br />
Locke a donc établit, par cette analyse des idées, que toutes nos [[connaissance]]s portent sur nos idées, sur les rapports qu'elles ont entre elles et sur leur modifications. La connaissance consiste donc dans la perception que nous avons de la convenance ou de la disconvenance que nos idées ont entre elles. Connaître, c'est comparer des idées, découvrir qu'elles sont leurs relations, et juger.<br />
<br />
Il distingue quatre sortes de convenances et de disconvenances qui correspondent à peu près à des domaines de la connaissance humaine :<br />
*identité ou diversité (logique)<br />
*relation (mathématique)<br />
*coexistence nécessaire (physique)<br />
*existence réelle (métaphysique)<br />
<br />
Il distingue également quatre sortes de connaissance : des deux premières suit la certitude ; de la troisième l'opinion et la probabilité ; de la quatrième la foi.<br />
<br />
==== Connaissance intuitive ====<br />
<br />
La [[connaissance]] intuitive est la perception immédiate de la convenance ou de la disconvenance des idées entre elles, sans idée intermédiaire. Cette intuition est évidente, et elle produit la certitude. Ainsi, toutes les idées claires et distinctes, i.e. les idées abstraites, sont-elles évidentes ; l'esprit conçoit immédiatement que chaque idée convient avec elle-même et qu'elle disconvient avec toutes les autres. Néanmoins, ces idées ne sont pas des axiomes de la pensée et des sciences. En effet, ces axiomes sont inutiles pour saisir des propositions particulières, et ils peuvent nous induire en [[erreur]]. Les idées abstraites sont évidentes du fait qu'elles sont notre œuvre, elles n'ont pas besoin d'être démontrées. Par exemple :<br />
: « Pour ce qui est de ''notre existence'', nous l'apercevons avec tant d'évidence et de certitude que la chose n'a pas besoin d'être démontrée par aucune preuve. Je pense, je raisonne, je sens du plaisir et de la douleur ; aucune de ces choses peut-elle m'être plus évidente que ma propre existence ? Si je doute de tout autre chose, ce doute même me convainc de ma propre existence et ne me permet pas d'en douter. [...] Dans chaque acte de sensation, de raisonnement ou de pensée, nous sommes intérieurement convaincus en nous-mêmes de notre propre être, et nous parvenons sur cela au plus haut degré de certitude qu'il est possible d'imaginer. »<br />
<br />
==== Connaissance démonstrative ====<br />
<br />
La [[connaissance]] démonstrative consiste à comparer des idées et en percevoir la convenance ou la disconvenance par le moyen d'autres idées qui sont des preuves pour la démonstration. C'est la [[raison]] qui perçoit ces liens entre les idées, en suivant le fil de la déduction. La déduction comprend plusieurs degrés :<br />
*découvrir des preuves ;<br />
*ordonner les idées avec clarté et convenablement en sorte que les connexions apparaissent avec évidence ;<br />
*percevoir ces connexions ;<br />
*enfin, conclure.<br />
<br />
Dans le domaine de [[démonstration]], ce sont les mathématiques qui sont le plus haut degré de la certitude, car elle comporte ces quatre degrés. Nous concevons intuitivement les idées abstraites des mathématiques, et ces intuitions claires et distinctes permettent d'en déduire des propriétés. En revanche, le domaine de l'expérience ne fournit pas de telles idées, il ne s'y trouve rien de certain et d'universel, tout y est contingent. Dans le domaine de la démonstration, Locke place également la preuve de l'existence de [[Dieu]] ; c'est, selon lui, la seule existence qui puisse être prouvée et cela, avec une certitude égale à celle des mathématiques. En effet, si nous considérons notre existence, nous savons que quelque être réel existe ; or, si le non-être ne peut rien produire, alors il y a un être qui existe de toute éternité.<br />
<br />
==== Connaissance sensitive ====<br />
<br />
Nous avons une connaissance intuitive de notre existence et une connaissance démonstrative de l'existence de [[Dieu]]. Toutes les autres existences nous sont connues par les sens. L'idée que nous avons d'une chose n'entretient aucune connexion nécessaire avec l'existence même de cette chose ; la déduction de l'idée à l'existence est donc impossible. Il faut la présence d'un objet pour que nous puissions en connaître l'existence.<br />
<br />
==== Connaissance religieuse ====<br />
<br />
== Philosophie politique ==<br />
<br />
La philosophie politique de Locke est considérée comme une étape fondatrice de la pensée libérale. Cette [[modernité]] est parfois contestée ; les raisons de cette contestation seront exposées plus bas. <br />
<br />
Dans un premier temps, on peut décrire cette philosophie politique en trois parties :<br />
*la [[loi naturelle]]<br />
*la [[propriété]]<br />
*le [[libéralisme]]<br />
<br />
=== La loi naturelle ===<br />
<br />
Locke décrit ainsi l'[[état de nature]] :<br />
:« un état dans lequel les hommes se trouvent en tant qu'homme et non pas en tant que membre d'une société. » (''Traité du gouvernement civil'', §14)<br />
<br />
Dans cet état, les hommes sont libres et égaux. En effet, aucun homme n'est soumis par nature à quiconque, car on ne peut être assujetti à la [[volonté]] arbitraire d'un autre homme, ni être tenu d'obéir à des lois qu'un autre instituerait pour lui : dans l'état de nature, nul ne détient d'[[autorité]] législative. L'[[égalité]] est une conséquence de cette [[liberté]], car s'il n'existe aucun rapport naturel de sujétion personnelle, c'est par l'absence de distinction manifeste entre les hommes : tous ont les mêmes facultés.<br />
<br />
Néanmoins, la liberté de cet état n'est pas licencieuse ; chacun est tenu d'en faire le meilleur usage exigé par sa conservation (§4). L'état de nature comporte donc déjà certaines règles. S'il n'y a aucune [[loi]] humainement instituée, tous les hommes doivent pourtant obéir à la loi de nature, loi qui est découverte par la [[raison]] (ou par la révélation) et qui est d'origine divine. Cette loi interdit aux hommes de faire tout ce qu'ils désirent ; ils ont le devoir :<br />
*de conserver leur propre vie, qui est un don de [[Dieu]] (§6);<br />
*de respecter la vie, la liberté, les biens d'autrui, car il est nécessaire à leur conservation que chacun veille à la subsistance du genre humain une fois que la sienne propre est assurée ;<br />
*de s'efforcer de mener une vie paisible et harmonieuse avec les autres ; la [[violence]] est ainsi interdite, sauf pour se défendre ou défendre autrui (§7);<br />
*de respecter la parole donnée et d'exécuter les [[contrat]]s (§14).<br />
<br />
La liberté est dans le respect de ces obligations prescrites par les lois de la nature, car c'est en leur obéissant que l'homme est conduit à faire ce qui est conforme à sa nature et à ses intérêts. La liberté n'est donc pas une absence d'obstacle extérieur à la réalisation de son désir, mais dans l'obéissance aux prescriptions divines découvertes par la raison.<br />
<br />
=== La propriété ===<br />
<br />
Le passage de la loi naturelle à la [[propriété]] (dans un sens large) se fait par le [[droit]]. En effet, c'est dans la mesure où l'homme a des [[devoir]]s naturels qu'il est également porteur de droits devant lui garantir la possibilité de réaliser ses devoirs. Ses droits sont donc naturels, liés à sa personne, car ils sont fondés sur sa nature humaine, sur ce qu'exige la réalisation de ce à quoi il est naturellement destiné et que lui a révélé la loi divine.<br />
<br />
Locke énonce trois droits fondamentaux :<br />
*droit à la vie ;<br />
*droit à la [[liberté]] ;<br />
*droit à la jouissance de ses biens.<br />
<br />
Ces droits définissent un domaine d'inviolabilité de la personne humaine ; leur caractère naturel exclut qu'il soit légitime d'en faire échange, ou de ne pas les reconnaître selon des conventions.<br />
<br />
Parmi ces droits précédant toute institution humaine, Locke place donc la jouissance des biens. En effet, la propriété privée est nécessaire pour la conservation de la vie et l'exercice de sa dignité humaine. Il y a donc un droit de posséder tout ce qui est nécessaire à la subsistance.<br />
<br />
Néanmoins, puisque le monde a été donné en commun aux hommes par [[Dieu]], il faut expliquer la légitimité de l'appropriation individuelle :<br />
:« Bien que la terre et toutes les créatures inférieures appartiennent en commun à tous les hommes, chaque homme est cependant propriétaire de sa propre personne. Aucun autre que lui-même ne possède un droit sur elle, le travail de son corps et l'ouvrage de ses mains lui appartiennent en propre. Il mêle son travail à tout ce qu'il fait sortir de l'état dans lequel la nature la laissée, et y joint quelque chose qui est sien. Par là, il en fait sa propriété. Cette chose étant extraite par lui de l'étant commun où la nature l'avait mise, son travail lui ajoute quelque chose, qui exclut le droit commun des autres hommes. » (§27)<br />
<br />
L'homme est donc l'unique propriétaire de sa personne et de son corps, et il jouit d'un droit de propriété exclusif. Il est également propriétaire de son [[travail]] : une chose œuvrée cesse d'être une propriété commune.<br />
<br />
Mais, une fois exposée l'idée de propriété par le travail, il faut encore expliquer comment l'homme est le propriétaire de sa personne ? Locke définit ainsi la personne :<br />
:« C'est, je pense, un être pensant et intelligent doué de raison et de réflexion, et qui peut se considérer soi-même comme une même chose pensante en différents temps et lieux. Ce qui provient uniquement de cette conscience (''consciousness'') qui est inséparable de la pensée, et qui lui est essentiel à ce qu'il me semble : car il est impossible à quelqu'un de percevoir sans aussi percevoir qu'il perçoit. » (''Essai sur l'entendement humain'', II, 27, 9).<br />
<br />
L'identité personnelle est fondée sur la continuité de la conscience dans le temps, et cette conscience constitue l'identité qui, au moyen de la mémoire, se maintient dans le temps et nous permet de nous reconnaître nous-mêmes comme étant les mêmes.<br />
<br />
Or, cette capacité de la conscience :<br />
*est fondamentalement appropriante, puisqu'elle permet de reconnaître des actions et des pensées pour siennes, i.e. qu'elle permet d'identifier un agent responsable vis-à-vis des hommes et du créateur.<br />
*fonde la propriété de soi, en particulier du corps qui est le corps de untel, et qui se présente ainsi à sa conscience (par ses actions et leurs résultats).<br />
<br />
Pour résumer la pensée de Locke sur la [[propriété]], on peut dire que la propriété des choses n'est pas seulement requise pour subsister ; la propriété est une extension de la propriété de la personne. En ce sens, la propriété des biens a le caractère inviolable que la personne humaine. Cette personne est conçue comme un rapport de soi à soi en tant que propriété. Chaque homme est donc le seul propriétaire de sa personne, de sa vie, de sa [[liberté]] et de ses biens.<br />
<br />
=== Le libéralisme ===<br />
<br />
La pensée de Locke peut être considérée comme une pensée fondatrice du libéralisme, et cela, tant sur le plan politique que sur le plan économique.<br />
<br />
==== Le [[libéralisme politique]] de Locke ====<br />
<br />
Sur le plan [[politique]], la question qui se pose à Locke est de savoir si l'on peut penser le [[pouvoir]] politique sans que son institution n'entraîne la perte de la [[liberté]] des individus qui lui sont soumis.<br />
<br />
Les hommes de l'état de nature étant pour Locke des propriétaires, ils sont engagés dans des relations économiques ; ce point tend déjà à faire concevoir un [[État]] qui se contenterait de garantir ce qui est acquis, sans qu'il intervienne dans la [[société]]. Le pouvoir politique n'est donc pas censé instituer l'ordre social par des [[loi]]s, mais il est au service de la société pour corriger les éléments qui tendrait à lui nuire.<br />
<br />
Il suit de là que le pouvoir politique :<br />
*trouve son origine dans le consentement de ceux sur lesquels s'exerce l'[[autorité]] ;<br />
*a sa fin dans la garantie du respect des droits naturels de tout homme, qu'il doit arbitrer les conflits et exercer un [[droit]] de punir.<br />
<br />
Le pouvoir politique est ainsi amputé de ses dimensions [[éthique]] et religieuse ; il ne peut interdire les cultes, il ne s'occupe pas du salut des hommes ni de leur perfection [[morale]]. Ces affaires sont strictement personnelles. L'État est donc un instrument et son rôle est réduit aux intérêts civils et temporels des hommes dont il doit protéger la vie, la liberté et les biens. <br />
<br />
Son étendue étant ainsi limitée, Locke propose une hiérarchisation des pouvoirs, une organisation institutionnelle permettant de contrôler leur exercice, et affirme en conséquence que le peuple a le droit de résister quand le pouvoir dépasse les limites qui lui assignées par sa fonction.<br />
<br />
===== La hiérarchisation du pouvoir =====<br />
<br />
Le [[contrat social]] crée une communauté seule détentrice de tous les pouvoirs. Mais, ne pouvant exercer elle-même ses pouvoirs, ceux-ci sont délégués à des magistrats. Dans toute organisation [[politique]], il existe une partie qui défini ce que chaque pouvoir doit faire, et une partie qui désignes les titulaires de ces [[pouvoir]]s auxquels on obéit.<br />
<br />
Tandis que le recours à la force concerne les pouvoirs exécutif et fédératif, le législatif appartient à la société elle-même. Le [[pouvoir législatif]] est pour Locke le pouvoir suprême : ce pouvoir ne peut donc être absolu et arbitraire :<br />
*le [[droit positif]] est subordonné aux lois de la nature ;<br />
*ce pouvoir est la mise en commun du pouvoir des individus : il ne peut y avoir de pouvoir supérieur ;<br />
*ce pouvoir est universel, il ne s'adresse pas aux particuliers en tant que tels ;<br />
*c'est un pouvoir stable et public, il instaure un ordre juridique régulier ;<br />
*il est impossible que le pouvoir législatif prive un homme de ses [[bien]]s, car cette [[propriété]] est inviolable ;<br />
*le pouvoir législatif n'a que le pouvoir de faire des [[loi]]s, et il est absolument dépendant de la communauté : seule cette dernière a le droit de désigner des instances législatives et le droit d'en contrôler l'exercice.<br />
<br />
La hiérarchisation des pouvoirs consistera alors pour Locke à soumettre le [[pouvoir exécutif]] au pouvoir législatif puisque ce dernier est le pouvoir suprême et qu'il est l'expression de la volonté d'une communauté. La règle et le [[droit]] ont donc la primauté et personne n'est au-dessus de la loi. Le pouvoir exécutif est donc naturellement inférieur, car il exécute seulement les décisions du pouvoir législatif. <br />
<br />
Pour éviter la concentration des pouvoirs, il faut les déléguer à des instances distinctes et même déléguer à plusieurs instances le même pouvoir ; par exemple, le législatif peut appartenir à une assemblée et au roi. Mais il est préférable de confier ce pouvoir totalement ou en partie à une assemblée élue et renouvelable, afin qu'aucun individu de la [[société]] ne soit privilégié.<br />
<br />
Cette organisation comporte tout de même des risques d'abus, abus tant du pouvoir exécutif que du pouvoir législatif. Selon Locke, quoiqu'il arrive, et même si le pouvoir a été délégué, la communauté est toujours la seule véritable détentrice de ces pouvoirs. En conséquence, elle a le droit d'en contrôler l'exercice, et elle est seule juge en ce domaine. Si le pouvoir législatif est utilisé abusivement, la communauté déclare nulles les décisions de l'instance judiciaire, et celle-ci s'en trouve dissoute par le fait.<br />
<br />
===== [[Droit de résistance à l'oppression]] =====<br />
<br />
Puisqu'il peut y avoir des abus, et puisque la communauté ne peut en aucun cas être privée de ses droits, il faut que la communauté ait aussi un droit de résistance.<br />
<br />
Locke distingue trois cas où le droit de résistance s'applique :<br />
*trahison d'un magistrat (par exemple, exercice de la force en dehors du droit : usurpation, [[tyrannie]]);<br />
*quand un magistrat néglige sa fonction ;<br />
*sur preuves d'un projet de trahison.<br />
<br />
C'est à la communauté que revient alors le droit de juger, et, lorsque quelqu'un veut exercer un pouvoir pour lequel il n'a pas été désigné (donc lorsque quelqu'un veut exercer un pouvoir qui n'existe pas), la [[désobéissance civile]] est légitime.<br />
<br />
==== Le [[libéralisme économique]] de Locke ====<br />
<br />
=== La justice sociale ===<br />
<br />
[[Image:Locke3.jpg|thumb|left]]<br />
<br />
L'idée d'un état de nature n'est pas seulement pour Locke un moyen de fonder les droits individuels de la [[propriété]] ; en effet, ce droit de propriété, dans sa formulation même, comporte certaines restrictions qui définissent un devoir de charité qui se déduit du devoir de tout homme de préserver le [[genre humain]]. Il y a donc une limite à ce droit inviolable de la propriété individuelle : un propriétaire, même s'il est dans son droit, a le devoir de céder les biens inutiles à sa subsistance, dans la mesure où ces biens peuvent venir en aide à des individus démunis : ces personnes y ont droit, mais à la condition d'être réellement dans l'impossibilité de pourvoir à leurs propres [[besoin]]s.<br />
<br />
Ce devoir de [[charité]] introduit dans l'[[individualisme]] possessif de Locke une solidarité au moins minimale qui le limite. Cette charité est une prescription universelle qui rappelle l'individu propriétaire à la modestie, et qui vient tempérer le libéralisme individualiste de Locke : bien que chacun puisse revendiquer légitimement les [[droit]]s qu'il possède sur ses biens, l'appropriation privée des biens de la Terre n'a en fin de compte sa véritable légitimité que si elle est au bénéfice de tous, car la Terre est commune, et tout homme y a droit. Ainsi, Locke pense-t-il que son système libéral peut augmenter les ressources de tous les hommes, et remplir ce devoir de charité : <br />
*ce système augmente les ressources disponibles ;<br />
*il réalise de lui-même une distribution des richesses ; le moins bien lotis d'une société se trouve alors dans une situation meilleure que si cette société n'avait pas existé.<br />
<br />
=== La ''Lettre sur la tolérance'' ===<br />
<br />
L'argument central de la ''[[Lettre sur la tolérance]]'' est la distinction de l'[[État]] et des [[église]]s, de par leurs différences quant à leurs fins temporelles ou spirituelles et les moyens employés (forces ou persuasion).<br />
<br />
Pour Locke, il est bien clair que seul le magistrat à la charge du pouvoir temporel, qui consiste à maintenir par la [[loi]] un ordre public assurant le bien public et la paix civile. Le magistrat n'a aucun droit sur les intérêts spirituels des individus, car chacun est libre de choisir la manière de vivre dont il estime qu'elle lui assurera le salut. Chacun peut donc adhérer librement aux dogmes qui lui plaisent ; les sociétés religieuses doivent être libres et volontaires, mais n'ont aucune légitimité quant à l'usage de la force, pas plus qu'elles n'ont le droit d'influencer les décisions de l'action politique publique.<br />
<br />
Le pouvoir politique doit donc tolérer les [[secte]]s du moment qu'elles respectent ces conditions ; la mission temporelle de l'État exige de lui qu'il protège les droits de tous les hommes quelles que soient leurs [[croyance]]s, et précisément afin que chaque homme puisse mener sa vie selon les croyances qu'il juge les meilleures, et dont il est de droit le seul juge.<br />
<br />
A cette tolérance [[politique]] et religieuse, Locke apporte néanmoins plusieurs restrictions. Ces restrictions découlent du fait qu'il ne conçoit pas la [[tolérance]] pour elle-même, mais dans le but de concilier la préservation de la [[liberté]] individuelle et la paix civile. <br />
<br />
Locke formule quatre restrictions :<br />
*on ne peut tolérer aucun homme qui soit opposé à la société et aux bonnes moeurs indispensables au maintien de la société civile ;<br />
*on ne peut tolérer que certains s'arrogent des privilèges particuliers, pour eux ou pour leur secte, nuisibles à la société ;<br />
*on ne peut tolérer une [[église]] soumise à une autorité différente de celle du magistrat (par exemple, au pape) ;<br />
*enfin, on ne peut tolérer les athées.<br />
<br />
Locke combat ainsi à la fois l'autoritarisme dogmatique qui détruit les conditions de la [[liberté de conscience]] en imposant certaines conceptions du bien, et l'[[anarchisme]] individualiste qui détruit les conditions de la vie sociale par la recherche sans restriction d'un bien choisi même en toute conscience. La liberté individuelle dans le domaine de la religion doit être aussi grande que possible, elle doit être garantie par des lois, mais elle doit toujours rester compatibles avec les conditions politiques qui lui permettent d'exister.<br />
<br />
== La pédagogie ==<br />
<br />
Locke expose ses idées sur la manière de former un ''gentleman'' dans ses ''Pensées sur l'éducation''. <br />
<br />
== Œuvres ==<br />
<br />
*''Essai sur la tolérance'', [[1667]]<br />
*''Anatomica'', [[1668]]<br />
*''De arte medica'', [[1669]]<br />
*''[[Lettre sur la tolérance]]'', [[1690]] <br />
*''Essai sur l’entendement humain'', [[1690]]<br />
* [[1690]], Two Treatise of Government (''Les deux Traités du gouvernement civil'')<br />
** Nouvelle édition en [[1960]], P. Laslett, Dir., New York: Cambridge University Press<br />
** Traduction italienne en [[1982]], Due trattati sul governo, UTET, Torino<br />
* [[1690]], Second Treatise on Civil Government<br />
** Traduction italienne en [[1998]], Il secondo trattato sul governo, Rizzoli, Milano<br />
*''Pensées sur l’éducation'', [[1693]]<br />
*''Considérations sur les conséquences de la diminution de l’intérêt et de l’augmentation de la valeur de l’argent''<br />
*''Discours sur les miracles''<br />
<br />
== Littérature secondaire ==<br />
<br />
* [[1911]], Jean Didier, ''Locke'', (le présent article a été rédigé sur la base de ce livre)<br />
<br />
* [[1962]], C. B. Macpherson, The Political Theory of Possessive Individualism: Hobbes to Locke, Oxford: Oxford University Press<br />
<br />
* [[1965]], Willmoore Kendall, John Locke and the Doctrine of Majority Rule, Urbana University of Illinois Press<br />
<br />
* [[1969]], J. Dunn, The Political Thought of John Locke, London: Cambridge University Press<br />
<br />
* [[1974]], Peter Alexander, Boyle and Locke on Primary and Secondary qualities, Ratio, vol.16, pp.51-67<br />
* [[1975]], Reinhard Brandt, Historical Observation on the Genesis of the Three-Dimensional Optical Picture (Gassendi, Locke, Berkeley), Ratio, 17, pp176-90<br />
<br />
* [[1980]], James Tully, A Discourse of Property: John Locke and His Adversaries, Cambridge: Cambridge University Press<br />
<br />
* [[1984]], Neal Wood, "John Locke and Agrarian Capitalism", Berkeley: University of California Press<br />
<br />
* [[1985]], <br />
** Peter Alexander, Ideas, Qualities and Corpuscles, Locke and Boyle on the External World, Cambridge University Press<br />
** J. H. Bogart, Lockean Provisos and State of Nature Theories, Ethics, Vol 95, pp828-36<br />
** J. Tully, The Framework of Natural Rights in Locke's Analysis of Property: A Contextual Reconstruction, In: Crime and Criminal Justice in Europe and Canada, John Hamilton Baker et Louis Knafla, Dir., Calgary Institute for the Humanities, Wilfrid Laurier University Press for the Calgary Institute for the Humanities, ISBN 0889201811, ISBN 9780889201811, pp115-140<br />
* [[1986]], Y. Michaud, ''Locke'', éditions Bordas, Paris<br />
<br />
* [[1988]], Thomas L. Pangle, The Spirit of Modern Republicanism: The Moral Vision of the American Founders and the Philosophy of Locke, Chicago: University of Chicago Press<br />
<br />
* [[1991]], Jean-Michel Vienne, ''Expérience et raison. Les fondements de la morale selon Locke'', éditions Vrin<br />
<br />
* [[1992]], <br />
** John Marshall, "John Locke and Latitudinarianism", In: R. Kroll, R. Ashcraft et P. Zagorin, dir., Philosophy, Science and Religion in England, 1640–1700, Cambridge: Cambridge University Press<br />
** G. A. J. Rogers, "Locke and the Latitude-Men: Ignorance as a Ground of Toleration", In: R. Kroll, R. Ashcraft et P. Zagorin, dir., Philosophy, Science and Religion in England, 1640–1700, Cambridge: Cambridge University Press<br />
** A. J. Simmons, The Lockean Theory of Rights, Princeton: Princeton University Press<br />
<br />
* [[1993]], A. J. Simmons, On the Edge of Anarchy: Locke, Consent and the Limits of Society, Princeton: Princeton University Press<br />
<br />
* [[1994]], <br />
** [[Jean-Philippe Feldman]], “Le trust lockien” In: Stéphane Rials, dir., Le Droit des modernes : XIVe-XVIIIe siècles, Paris : L.G.D.J., pp135-152<br />
** Barry Macleod-Cullinane, The Right to Revolution: Toleration, Liberty and the State in the Thought of John Locke and the Early Liberalism, Libertarian Heritage No. 11, London: Libertarian Alliance<br />
<br />
* [[1995]], <br />
** Jerome Huyler, Locke in America: The Moral Philosophy of the Founding Era, Lawrence: University Press of Kansas<br />
** G. Sreenivasan, The Limits of Lockean Rights in Property, New York: Oxford University Press<br />
<br />
* [[1997]], Jerome Huyler, [http://www.independent.org/pdf/tir/tir_01_4_huyler.pdf Was Locke a Liberal?], The Independent Review, Vol 1, n°4, spring<br />
<br />
* [[1998]], <br />
** D. Azzaretto, La teoria della proprietà nel pensiero politico di Locke, Milano, Lo Zibaldone<br />
** Marc Parmentier, ''Introduction à l’Essai sur l’entendement humain de Locke'', PUF coll. Les grands livres de la philosophie<br />
<br />
* [[2000]], [[Carlo Lottieri]], Diritti naturali, rule of law e "poteri neutri". Per una critica lockiana della filosofia liberale contemporanea, Rivista internazionale di filosofia del diritto, Vol LXXVII, n°1, pp30-58<br />
<br />
* [[2002]], Laura Berchielli, Color, Space, and Figure in Locke: An Interpretation of the Molyneux Problem, Journal of the History of Philosophy, vol.40, no.1, pp47-65<br />
<br />
* [[2003]], [[Carlo Lottieri]], Le origini tomiste della tradizione lockiana: la lezione di Alessandro Passerin d'Entrèves, Per la filosofia, Vol XX, n°57, pp45-63<br />
<br />
* [[2006]], Armando Ribas, [http://www.hayek.org.ar/new/images/fotos/Heroes_final.pdf?PHPSESSID=42e8936764b30f0851b07fbda2abfa88 El pensamiento de John Locke y David Hume], In: Gustavo Lazzari et Martín Simonetta, dir., Héroes de la Libertad. Pensadores que cambiaron el rumbo de la historia, Fundación Friedrich A. von Hayek, [[Argentine]], pp13-24 {{es}}<br />
<br />
* [[2007]], Roger Woolhouse, "Locke: A Biography", Cambridge University Press<br />
<br />
* [[2008]], [[Aeon J. Skoble]], commentaire du livre de Roger Woolhouse, Locke: A Biography, The Independent Review, vol 13, n°1, Summer<br />
<br />
<br />
<br />
* Gottfried W. [[Gottfried Wilhelm von Leibniz|Leibniz]], ''Nouveaux Essais sur l’Entendement Humain'', <br />
* [[Voltaire]], ''Lettres philosophiques'',<br />
* Étienne Balibar, ''Identité et différence. L’invention de la conscience'', éditions du Seuil, coll. Essais, Paris<br />
* Marc Parmentier, ''Le vocabulaire de Locke'', éditions Ellipses<br />
<br />
== Citations ==<br />
* ''« Le peuple ne peut déléguer au gouvernement le droit de faire quoi que ce soit que les individus n'auraient pas le droit de faire eux-mêmes. »''<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
* [[Minarchistes]]<br />
* [[Contractualisme]]<br />
* [[René Descartes|Descartes]]<br />
* [[Empirisme]]<br />
* [[Libéralisme]]<br />
* [[Séparation des pouvoirs]]<br />
* [[Droit naturel]]<br />
<br />
== Liens externes ==<br />
* {{en}}[http://en.wikisource.org/wiki/An_Essay_Concerning_Human_Understanding An Essay concerning Human Understanding]<br />
* {{fr}}[http://www.catallaxia.org/index.php?title=John_Locke:Second_trait%C3%A9_du_gouvernement_civil Le second traité du gouvernement civil]<br />
<br />
== Sources de cet article ==<br />
* {{fr}}[http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Locke John Locke sur Wikipedia]<br />
* {{fr}}[[Discuter:John Locke|Voir l'historique de tous les contributeurs qui ont rédigé l'article]]<br />
<br />
{{Portail politique}}<br />
{{Portail droit}}<br />
{{Portail auteurs}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Locke, John}}<br />
[[Catégorie:Minarchistes]]<br />
[[Catégorie:Libéraux classiques]]<br />
[[Catégorie:XVIIe siècle]]<br />
[[Catégorie:Philosophes]]</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Contrat_social&diff=72304Contrat social2010-04-23T15:15:19Z<p>Sagamore : /* Voir aussi */ La hiérarchisation du pouvoir chez John Locke</p>
<hr />
<div>{{Forum<br />
|lien1=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=17244 Contractualisme, Droit Et Pouvoir, Hobbes, Locke et Rousseau] {{for}}<br />
|lien2=<br />
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|lien6=<br />
}}<br />
Le '''contrat social''' est une théorie fondée sur l'abstraction de la signature, non pas réelle mais conceptuelle, d'un "[[contrat]]" passé entre les [[individu]]s et le souverain ou l'[[État]]. De nombreux penseurs libéraux{{référence nécessaire}}, essentiellement [[libéraux classiques|classiques]], se réfèrent à cette doctrine, essentiellement aux XVII et XVIIIe siècles. <br />
<br />
En revanche, d'autres penseurs, majoritairement [[libertarien]]s, se sont violemment opposés à la notion même de contrat social. Ils pensent, au contraire, que les droits dont les individus jouissent, proviennent de la découverte des [[droit naturel|droits naturels]]. <br />
<br />
==Motvirus==<br />
Le contrat social n'est pas un contrat. En effet, il serait impossible de définir l'identité des prétendus contractants. C'est une nouvelle définition du mot contrat. Le terme "contrat social" tente de faire croire qu'il existerait un [[consentement]] des citoyens. cette volonté de tromper par la seule force du nom classe le terme "contrat social" parmi les [[mot-virus]], ou motvirus. Or il n'existe aucun consentement explicite. Il n'existe non plus aucun consentement tacite.<br />
<br />
==Voir aussi==<br />
<br />
* [http://www.wikiberal.org/wiki/John_Locke#La_hi.C3.A9rarchisation_du_pouvoir La hiérarchisation du pouvoir chez John Locke]<br />
* [[Individualisme méthodologique]]<br />
* [[Contractualisme]]<br />
* [[Droit naturel]]<br />
* [[Léviathan]]<br />
<br />
{{lexique}}{{Portail droit}}{{Portail politique}}</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Discussion_Wikiberal:Citez_vos_sources&diff=72303Discussion Wikiberal:Citez vos sources2010-04-23T14:40:20Z<p>Sagamore : /* Demande d'introduction d'une balise [réf. souhaitée] */</p>
<hr />
<div>== Demande d'introduction d'une balise [réf. souhaitée] ==<br />
<br />
Amha, il serait souhaitable de laisser le choix aux utilisateurs entre les balises du types '''[réf. nécessaire]''' ou '''[réf. souhaitée]''', or seule la balise{{référence nécessaire}} est actuellement disponible, quand la balise {{refsou|sur ce passage}} serait parfois suffisante et moins brutale.<br />
<br />
Enfin, ici la balise [réf. nécessaire] ne permet pas de souligner le passage nécessitant une référence:<br />
:: Test : { {référence nécessaire|référence nécessaire sur ce passage} }<br />
:: donne à ce jour : {{référence nécessaire|référence nécessaire sur ce passage}}<br />
<br />
<br />
Même si je ne connais rien aux codes, ça doit être du "code wiki de base" alors pourquoi ne pas mettre à disposition ici, de façon systématique, l'intégralité des fonctionnalités disponibles sur wikipédia?<br />
<br />
:: Exemple concret et immédiat [http://www.wikiberal.org/w/index.php?title=Contrat_social&action=historysubmit&diff=72302&oldid=72299 ici]<br />
<br />
D'avance merci. Bien cordialement. [[Utilisateur:Sagamore|Sagamore]] 23 avril 2010 à 16:34 (CEST)</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Contrat_social&diff=72302Contrat social2010-04-23T14:37:54Z<p>Sagamore : {{référence nécessaire}} faute de pouvoir de pouvoir dire [réf. souhaitée]</p>
<hr />
<div>{{Forum<br />
|lien1=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=17244 Contractualisme, Droit Et Pouvoir, Hobbes, Locke et Rousseau] {{for}}<br />
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}}<br />
Le '''contrat social''' est une théorie fondée sur l'abstraction de la signature, non pas réelle mais conceptuelle, d'un "[[contrat]]" passé entre les [[individu]]s et le souverain ou l'[[État]]. De nombreux penseurs libéraux{{référence nécessaire}}, essentiellement [[libéraux classiques|classiques]], se réfèrent à cette doctrine, essentiellement aux XVII et XVIIIe siècles. <br />
<br />
En revanche, d'autres penseurs, majoritairement [[libertarien]]s, se sont violemment opposés à la notion même de contrat social. Ils pensent, au contraire, que les droits dont les individus jouissent, proviennent de la découverte des [[droit naturel|droits naturels]]. <br />
<br />
==Motvirus==<br />
Le contrat social n'est pas un contrat. En effet, il serait impossible de définir l'identité des prétendus contractants. C'est une nouvelle définition du mot contrat. Le terme "contrat social" tente de faire croire qu'il existerait un [[consentement]] des citoyens. cette volonté de tromper par la seule force du nom classe le terme "contrat social" parmi les [[mot-virus]], ou motvirus. Or il n'existe aucun consentement explicite. Il n'existe non plus aucun consentement tacite.<br />
<br />
==Voir aussi==<br />
<br />
* [[Individualisme méthodologique]]<br />
* [[Contractualisme]]<br />
* [[Droit naturel]]<br />
* [[Léviathan]]<br />
<br />
{{lexique}}{{Portail droit}}{{Portail politique}}</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Discussion_Wikiberal:Citez_vos_sources&diff=72301Discussion Wikiberal:Citez vos sources2010-04-23T14:35:10Z<p>Sagamore : /* Demande d'introduction d'une balise [réf. souhaitée] */</p>
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<div>== Demande d'introduction d'une balise [réf. souhaitée] ==<br />
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Amha, il serait souhaitable de laisser le choix aux utilisateurs entre les balises du types '''[réf. nécessaire]''' ou '''[réf. souhaitée]''', or seule la balise{{référence nécessaire}} est actuellement disponible, quand la balise {{refsou|sur ce passage}} serait parfois suffisante et moins brutale.<br />
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Enfin, ici la balise [réf. nécessaire] ne permet pas de souligner le passage nécessitant une référence:<br />
:: Test : { {référence nécessaire|référence nécessaire sur ce passage} }<br />
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Même si je ne connais rien aux codes, ça doit être du "code wiki de base" alors pourquoi ne pas mettre à disposition ici, de façon systématique, l'intégralité des fonctionnalités disponibles sur wikipédia?<br />
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D'avance merci. Bien cordialement. [[Utilisateur:Sagamore|Sagamore]] 23 avril 2010 à 16:34 (CEST)</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Discussion_Wikiberal:Citez_vos_sources&diff=72300Discussion Wikiberal:Citez vos sources2010-04-23T14:34:07Z<p>Sagamore : /* Demande d'introduction d'une balise [réf. souhaitée] */ nouvelle section</p>
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<div>== Demande d'introduction d'une balise [réf. souhaitée] ==<br />
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Amha, il serait souhaitable de laisser le choix aux utilisateurs entre les balises du types '''[réf. nécessaire]''' ou '''[réf. souhaitée]''', or seule la balise{{référence nécessaire}} est actuellement disponible, quand la balise {{refsou|sur ce passage}} serait parfois suffisante et moins brutale.<br />
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Enfin, ici, la balise ne permet pas de souligner le passage nécessitant une référence:<br />
:: Test : { {référence nécessaire|référence nécessaire sur ce passage} }<br />
:: donne à ce jour : {{référence nécessaire|référence nécessaire sur ce passage}}<br />
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Même si je ne connais rien aux codes, ça doit être "code wiki de base" alors pourquoi ne pas mettre à disposition ici, de façon systématique, l'intégralité des fonctionnalités disponibles sur wikipédia?<br />
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D'avance merci. Bien cordialement. [[Utilisateur:Sagamore|Sagamore]] 23 avril 2010 à 16:34 (CEST)</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Contrat_social&diff=72299Contrat social2010-04-23T14:08:35Z<p>Sagamore : /* Voir aussi */ Individualisme méthodologique</p>
<hr />
<div>{{Forum<br />
|lien1=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=17244 Contractualisme, Droit Et Pouvoir, Hobbes, Locke et Rousseau] {{for}}<br />
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|lien6=<br />
}}<br />
Le '''contrat social''' est une théorie fondée sur l'abstraction de la signature, non pas réelle mais conceptuelle, d'un "[[contrat]]" passé entre les [[individu]]s et le souverain ou l'[[État]]. De nombreux penseurs libéraux, essentiellement [[libéraux classiques|classiques]], se réfèrent à cette doctrine, essentiellement aux XVII et XVIIIe siècles. <br />
<br />
En revanche, d'autres penseurs, majoritairement [[libertarien]]s, se sont violemment opposés à la notion même de contrat social. Ils pensent, au contraire, que les droits dont les individus jouissent, proviennent de la découverte des [[droit naturel|droits naturels]]. <br />
<br />
==Motvirus==<br />
Le contrat social n'est pas un contrat. En effet, il serait impossible de définir l'identité des prétendus contractants. C'est une nouvelle définition du mot contrat. Le terme "contrat social" tente de faire croire qu'il existerait un [[consentement]] des citoyens. cette volonté de tromper par la seule force du nom classe le terme "contrat social" parmi les [[mot-virus]], ou motvirus. Or il n'existe aucun consentement explicite. Il n'existe non plus aucun consentement tacite.<br />
<br />
==Voir aussi==<br />
<br />
* [[Individualisme méthodologique]]<br />
* [[Contractualisme]]<br />
* [[Droit naturel]]<br />
* [[Léviathan]]<br />
<br />
{{lexique}}{{Portail droit}}{{Portail politique}}</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Utilisateur:Sagamore&diff=72289Utilisateur:Sagamore2010-04-23T10:09:34Z<p>Sagamore : Pour me présenter:</p>
<hr />
<div>Pour me présenter:<br />
<br />
Je n'ai rien à dire et je veux que tout le monde le sache...</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Discussion:Motvirus&diff=72288Discussion:Motvirus2010-04-23T09:54:38Z<p>Sagamore : "Expression synonymique"...</p>
<hr />
<div>== "Expression synonymique"... ==<br />
<br />
Si je conçois que le terme de Motvirus ne soit pas littéralement une expression synonymique du concept de "glissement sémantique", et pourrait se définir comme désignant tout simplement les mots de vocabulaire de la "Novlangue" (telle qu'envisagée non pas par Orwell mais par ses victimes actuelles), peut-être serait-il bon de développer les distinctions possibles, peut-être dans l'une des sous parties. :)<br />
Juste une suggestion en passant. Bien cordialement. [[Utilisateur:Sagamore|Sagamore]] 23 avril 2010 à 11:54 (CEST)</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Motvirus&diff=72287Motvirus2010-04-23T09:38:00Z<p>Sagamore : renvoie aux concepts déjà anciens de glissement sémantique ou de "Novlangue"... + généralités et ponctuation</p>
<hr />
<div>Un motvirus, ou "mot-virus", ou mot-piège, prend naissance à partir d'un glissement sémantique. Il utilise un mot anodin dont l'utilisation dans un contexte choisi, véhicule subrepticement un sous-entendu qui détruit une autre idée, un autre concept, une autre valeur. Ce terme "mot-virus", qui renvoie aux concepts déjà anciens de glissement sémantique ou de "Novlangue", a été inventé par [[François Guillaumat]]. Comme le soulignait déjà George Orwell, le vocabulaire et le langage ne sont pas neutres puisqu'ils véhiculent des notions pouvant être utilisées dans des buts politiques et idéologiques, comme nous le verrons dans cette étude.<br />
<br />
Le mot-virus peut être étendu à une expression toute entière. Dans ce cas, on peut donner le qualificatif d'expression-virus. Un mot-virus ou une expression-virus peuvent être considérés comme des clichés ou idées reçues réalisés de façon à véhiculer ces conceptions idéologiques, produites de façon [[Constructivisme|constructiviste]], au mépris et à l'inverse d'une réalité plus complexe, voire plus instable.<br />
<br />
L'autre incidence d'un mot-virus est aussi envisagée de la façon suivante. Non seulement, ce mot-virus est en lui-même contaminé voire vérolé, puisqu'il pervertit ou inverse les concepts sous-tendus par sa propre existence intrinsèque et le contenu même de ce mot-virus, mais aussi, et surtout, ce mot-virus contamine, la pensée et la société, du fait de sa propagation par les media, exactement comme la propagation de virus, de bactéries ou d'agents allergènes, dans le domaine de la biologie et de la médecine.<br />
<br />
L'[http://fr.liberpedia.org/Anti-concept anti-concept] fut une invention linguistique de [[Ayn Rand]]. Un '''motvirus''' est différent d'un anti-concept, bien qu'un anti-concept soit, en lui-même un mot-virus ( et / ou réciproquement ), puisqu'un anti-concept a été récupéré, de façon idéologique, politique et pseudo-morale, en vue d'instaurer un [[Totalitarisme]] dans le but d'en constituer, précisément, un mot-virus. Le pluriel de motvirus est des motvirus.<br />
<br />
==Le problème "dialectique", linguistique et sémantique posé par les mots-virus==<br />
Le problème posé par les mots-virus est aussi le problème suivant, dans l'utilisation du langage.<br />
<br />
On a l'habitude d'avoir des antonymes et / ou des synonymes. Or, si l'on applique cette conception aux mots-virus, le contraire et / ou le similaire d'un mot-virus est-il, lui aussi, un mot-virus ou bien devient-il un mot beaucoup plus neutre ?<br />
<br />
==Exemples de motvirus==<br />
Un homme politique explique parfois aux citoyens que le gouvernement n'aurait pas été suffisamment "pédagogue". Le mot "pédagogie" véhicule le message qu'il existerait un enseignant et un ignorant. Ce motvirus véhicule aussi que ce qui serait ainsi "enseigné" serait un dogme qui ferait l'unanimité parmi les "sachants". Celui qui est en désaccord a le choix entre deux sentiments. Soit il est un exclus du savoir, soit il est un ignorant qui s'ignore comme tel. Un homme politique qui utilise le mot "pédagogie" pour justifier ses erreurs souhaite que ses auditeurs jugent que ses contradicteurs sont des imbéciles.<br />
<br />
Le mot "islamophobe" est un motvirus. Son seul emploi à l'adresse d'un adversaire politique vise à discréditer le soi-disant "islamophobe" comme étant qui aurait en lui une haine de l'islam.<br />
<br />
De même le mot "homophobe" est un motvirus. Dans un contexte médiatique, un "homophobe" aurait en lui une haine contre les homosexuels.<br />
<br />
"[[protectionnisme]]" est un motvirus. Le protectionnisme instaure des droits de douanes sur certaines marchandises. Le protectionnisme renchérit le prix des marchandises pour les clients. Mais, hormis l'État, il est impossible de prédire, ni de dire, quels seraient les bénéficiaires de ces droits de douanes. Le protectionnisme est contraire à la protection des salariés et contraire à l'intérêt des entreprises prétendument protégée, du moins à moyen terme. Le mot "protectionnisme" est ainsi un bon motvirus. D'emblée, il semble être destiné à protéger. En fait, le protectionnisme détruit de la richesse nette sans protéger les catégories sociales que l'État disait vouloir protéger.<br />
<br />
==Motvirus utilisés par l'État==<br />
L'État agit en volant la moitié de l'argent du peuple pour lui en redistribuer une partie. L'État tente de justifier son action prédatrice par une fabrication systématique d'illusions. La fabrication de motvirus est un des moyens utilisés par l'État pour tromper le peuple.<br />
<br />
Le [[Principe de précaution]] est un autre motvirus. Par ce principe, l'État s'autorise à interdire des activités dont il est impossibles de prouver qu'elles nuiraient a qui que ce soit. Bien pire, ce Principe autorise l'État à engager des budgets pour des causes sans aucun fondement ayant un début de preuve. C'est le retour de l'arbitraire de l'État, le retour du pouvoir absolu de l'État. Ce principe conduit l'État à prendre des décisions irresponsables et sans aucun fondement valable. Un tel comportement est dangereux. C'est tout le contraire de la prudence et de la précaution.<br />
<br />
"Trésor Public" est un motvirus. Ce mot évoque un "trésor", lequel "trésor" appartiendrait au "public". Et le "public" serait un peu "tout le monde". Une telle propriété collective est impensable. Elle n'existe que dans les rêves de ceux qui refusent de raisonner en termes juridiques de [[droit de propriété]]. Le prétendu "Trésor" est un butin volé aux contribuables. Et ce butin n'est pas "public". Cet argent du "Trésor Public" appartient à l'État, pas au "public".<br />
<br />
"Mandat électif" est un motvirus. Un [[mandat]] est un contrat par lequel le mandant autorise le mandataire à agir en son nom et sous certaines conditions. Par exemple, on mandate son voisin pour recevoir une lettre recommandée. Un "mandat électif" est juridiquement différent d'un "mandat". Il n'existe pas de relation mandant-mandataire, au sens du Code Civil, entre un électeur et un élu. Les rédacteurs du Code Électoral décrivent le mandat électif sans dire explicitement quel en serait le mandant. Néanmoins, le législateur précise que c'est l'État qui définit le mandat, qui définit l'organisation de la votation, qui définit le salaire de l'élu, qui définit les limites de ce "mandat électif". L'État est ainsi le véritable mandant de l'élu dans un mandat électif. Et non pas le peuple.<br />
<br />
"État-Nation" et "État providence" sont aussi des motvirus. L'État est organisme maffieux asservissant une population. Une nation est un concept issu d'un sentiment, d'un lien affectif avec l'endroit où on est né. Le motvirus "État-nation" tente de faire croire aux habitants d'un pays qu'il existerait une confusion légitime entre eux et l'État. Le bourreau tente de faire croire à sa victime qu'ils font cause commune. le maitre tente de faire croire à son esclave que leurs actions partagent le même but, le même objectif. Que le bien de l'un serait aussi le bien de l'autre.<br />
<br />
"Dette publique" est un motvirus. En effet, ce mot fait croire que la dette de l'État serait aussi la dette de chaque citoyen, de chaque habitant. C'est inexact. La dette de l'État n'engage aucun citoyen. La preuve en est qu'un habitant qui quitte son pays ne doit aucune dette à l'État.<br />
<br />
==Une liste de motvirus ou d'expressions de motvirus ayant des connotations idéologiques et dont le sens a été détourné ou dégradé ou inversé==<br />
<br />
*Politique :<br />
<br />
[[Fascisme]]<br />
<br />
*Economie :<br />
<br />
[[Développement durable]]<br />
<br />
[[Décroissance]]<br />
<br />
*Protection sociale :<br />
<br />
[[Sécurité sociale]]<br />
<br />
Acquis sociaux<br />
<br />
*Environnement :<br />
<br />
[[Réchauffement climatique]]<br />
<br />
[[Refroidissement climatique]]<br />
<br />
*Domaine intellectuel et pseudo-moral :<br />
<br />
Attitude républicaine<br />
<br />
Solidarité<br />
<br />
Intérêt général<br />
<br />
Service public<br />
<br />
*Domaine culturel :<br />
<br />
Art contemporain<br />
<br />
*Concept lié à l'immigration :<br />
<br />
Minorité visible<br />
<br />
Discrimination positive<br />
<br />
*Instruction :<br />
<br />
Education nationale<br />
<br />
*Histoire de France :<br />
<br />
1)Révolution Française : <br />
<br />
Les Révolutionnaires étaient démocrates et les royalistes étaient autoritaires<br />
<br />
2)Deuxième Guerre Mondiale :<br />
<br />
La Gauche était résistante et la Droite était collaborationniste<br />
<br />
*Expression toute faite :<br />
<br />
L'Institution-que-le-monde-entier-nous-envie<br />
<br />
J'ai confiance dans la justice de mon pays<br />
<br />
Responsable mais pas coupable<br />
<br />
== Traductions ==<br />
<br />
* En anglais motvirus est "weasel word"</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Individualisme_m%C3%A9thodologique&diff=72286Individualisme méthodologique2010-04-23T09:19:39Z<p>Sagamore : /* Les critiques infondées de l'individualisme méthodologique */ contrat social</p>
<hr />
<div>{{Article de qualité|date=21 mai 2009}}<br />
<br />
La compréhension de la réalité sociale des [[libéral|libéraux]] repose sur l''''individualisme méthodologique'''. L'individualisme méthodologique consiste à expliquer les phénomènes [[économie|économiques]] et sociaux seulement à partir des actions, réactions et interactions entre les [[individu]]s qui composent la société. En effet, par définition, tous les événements qui fondent l'histoire humaine et donc l'histoire économique, politique et sociale, sont toujours le produit de l'action humaine individuelle, car seuls les êtres humains agissent (les [[état]]s, les groupes ne sont pas des êtres à part entière, ils ne sont que la somme des individus qui les composent). L'[[individualisme]] s'oppose donc au [[holisme]] ou à l'organicisme qui caractérise l'épistémologie d'une grande partie des universitaires et intellectuels français, quelle que soit leur discipline.<br />
<br />
La primauté accordée à la [[coordination]] des actions individuelles, à la science de l'[[échange]] ou à la [[catallaxie|"catallaxie"]], et d'une façon générale aux aspects procéduraux de l'interaction individuelle ([[droit]], normes sociales, constitutions, etc.), caractérise les libéraux. Cette insistance sur la coordination des actions individuelles vient de ce que l'ordre social ou l'harmonie sociale par définition est un état où tous les individus réalisent leurs anticipations. C'est donc le problème économique ou social central par excellence.<br />
<br />
Les économistes français [[François Quesnay|Quesnay]], [[Pierre Samuel du Pont de Nemours|Du Pont de Nemours]] (des physiocrates dont le nom vient du grec ''Physis'' qui veut dire [[nature]] et ''Kratos'' qui veut dire règle) et [[Turgot]] inventent et développent une [[économie politique]] fondée sur les [[droit naturel|droits naturels]] de l'homme et la Règle de Droit (contrairement aux anglais qui vont développer une [[économie politique]] fondée sur l'[[utilité]] et l'[[utilitarisme]] de [[Jeremy Bentham]]. Les économistes [[école néoclassique|néoclassiques]] sont les fils de cet utilitarisme). Les [[Lumières écossaises|Ecossais]], à peu près à la même époque avec [[Adam Ferguson]], [[Adam Smith]], [[David Hume]], inventent et développent l'idée du [[marché]] comme '''[[ordre spontané]]'''. Cette combinaison entre les deux courants donne aux économistes libéraux leur spécificité. Ils aiment toujours rappeler la phrase célèbre :<br />
<br />
:'''"Laissez-nous faire, laissez-nous passer. Le monde va de lui-même"'''<br />
<br />
Cette phrase légendaire aurait été prononcée par des marchands en réponse à une interrogation de Louis XV qui leur demandait en quoi il pouvait les aider. En fait cette primauté est le fruit d'une réflexion et d'un débat scientifique fondamental et encore aujourd'hui ignoré par le courant dominant néoclassique sur l'impossibilité de coordonner les actions des individus aux buts multiples et souvent contradictoires, parfois mêmes inconnus d'eux, par une procédure de [[planification]] centralisée ou décentralisée. '''Car paradoxalement seul l'[[ordre spontané]] du [[marché]] fondé sur les droits de [[propriété]] et leur [[échange]] volontaire serait capable de générer les incitations, les informations et les connaissances tacites nécessaires à la coordination centralisée des actions des individus.''' Cette impossibilité de planifier de manière externe &ndash; centralisée ou décentralisée &ndash; la coordination des actions individuelles explique l'importance accordée par les libéraux et les [[libertarien]]s aux solutions de [[marché]]. Ils ne sont pas en faveur de ces solutions par goût ou par [[intérêt personnel|intérêt]] particulier, mais après une réflexion sur le problème central de la dispersion des connaissances dans un monde où l'ignorance est fondamentale et où les finalités sont multiples, contradictoires et ouvertes.<br />
<br />
== Les critiques infondées de l'individualisme méthodologique ==<br />
<br />
L''''individualisme méthodologique''' est souvent la cible de critiques infondées. Un étudiant de [[Karl Popper]]<ref>[[Karl Popper]] était un grand défenseur de l'individualisme méthodologique en sciences "...la croyance dans l'existence empirique des ensembles sociaux ou collectifs, qui peuvent être aussi décrits comme un collectivisme naïf, doit être remplacée par l'exigence que les phénomènes sociaux, y compris collectifs, devraient être analysés en termes de personnes " Karl Popper, [[1968]], Conjectures and refutations: The growth of scientific knowledge. New York: Harper & Row, p341</ref> Joseph Agassi, inventa le terme d'''individualisme institutionnel'' en remplacement de l''''individualisme méthodologique''', au prétexte que les structures institutionnelles existent et qu'elles affectent les choix individuels bien qu'admettant que seuls les individus ont des objectifs et des responsabilités. Mais, la plupart des chercheurs libéraux, notamment ceux de l'[[école autrichienne]] (à la différence de l'[[école néoclassique]]), soutiennent un point de vue similaire.<br />
<br />
Lars Udéhn, pour sa part, reproche à l''''individualisme méthodologique''' d'être un ''isolationalisme méthodologique''. En prenant appui sur les exemples de la théorie du [[contrat social]] ([[contractualisme]] de [[James Buchanan]]) ou de l'équilibre général ([[Léon Walras]], Gérard Debreu, [[Kenneth J. Arrow]]), les individus sont présentés comme isolés, sans relations sociales ou institutionnelles. [[Kenneth Arrow]] nie cette allégation, car les mécanismes des prix impliquent des interactions sociales ainsi que des structures. Les phénomènes sociaux ne peuvent être réduits à des individus isolés. Tout comportement individuel est toujours lié par des relations sociales. La théorie du contrat social ou la théorie de l'équilibre général impliquent que des individus communiquent entre eux, en adoptant des hypothèses tacites, des interprétations ou des règles de conduite. L'échange suppose le transfert des droits de propriété, dont les règles sont établies par des interactions sociales préalables. Les droits de propriété exigent un système de protection de ces droits (enforcement). A la différence de l'[[école autrichienne]], l'école néoclassique et l'école contractualiste présupposent des relations entre des individus et le contexte institutionnel. Par contre, l'école autrichienne, soutient un individualisme méthodologique, en plaçant explicitement l'individu dans une situation du réel, et non sur un tableau noir.<br />
<br />
==Citations==<br />
* Il y a quelque chose au monde que les sciences naturelles sont impuissantes à décrire ou à analyser. Il y a des événements qui n'appartiennent pas aux catégories d'événements que les procédures des sciences naturelles sont aptes à observer ou décrire. Il s'agit de l'action humaine. ([[Ludwig von Mises]])<br />
* L'individualisme méthodologique consiste à expliquer les phénomènes économiques et sociaux seulement à partir des actions, réactions et interactions entre les [[individu]]s qui composent la société. (...) Comment une société peut-elle avoir des valeurs ou des préférences indépendamment des individus qui la constituent ? Les concepts holistes imprègnent le discours ambiant et sont une source permanente d'erreurs de raisonnement. ([[Bertrand Lemennicier]])<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
<references /> <!-- aide : http://fr.wikipedia.org/wiki/Aide:Notes et références --><br />
<br />
==Bibliographie==<br />
<br />
* [[1952]], [[John W. N. Watkins]], The Principle of Methodological Individualism, The British Journal for the Philosophy of Science, Vol 3, pp186-189<br />
* [[1955]], [[John W. N. Watkins]], Methodological Individualism: A Reply. Philosophy of Science, Vol 22, pp58-62<br />
* [[1958]], <br />
** M. Brodbeck, Methodological Individualism: Definition and Reduction, <br />
*** Nouvelle édition en [[1973]], In: O'Neill, J. éd, Modes of Individualism and Collectivism, London Heinemann<br />
** Leon Goldstein, The Two Theses of Methodological Individualism, The British Journal for the Philosophy of Science, 9: 1-11<br />
* [[1960]], Joseph Agassi, Methodological Individualism, British Journal of Sociology, 11(3), septembre, pp244-70<br />
* [[1968]], Steven Lukes, Methodological Individualism Reconsidered, The British Journal of Sociology, 19:2, pp119-129<br />
* [[1975]], Joseph Agassi, Institutional Individualism, British Journal of Sociology, 26(2), juin, pp144-55<br />
* [[1982]], Jon Elster, The Case for Methodological Individualism, Theory and Society, 11, pp453-482<br />
* [[1983]], Wolfgang Heine, Methodologischer Individualismus, Königshausen: Würzburger Wissenschaftliche Schriften<br />
* [[1990]], R. Tuomela, Methodological individualism and explanation, Philosophy of Science, 57, pp133–140<br />
* [[1994]], <br />
** [[Kenneth J. Arrow]], Methodological Individualism and Social Knowledge, American Economic Review (Papers and Proceedings), 84(2), mai, pp1-9<br />
** Gregory B. Christainsen, Methodological Individualism, In: [[Peter J. Boettke]], dir., The Elgar Companion to Austrian Economics, Cheltenham: Edward Elgar, pp11-16<br />
* [[1997]], Dan Sperber, Individualisme méthodologique et cognitivisme, In: [[Raymond Boudon]], F. Chazel et A. Bouvier, dir., Cognition et sciences sociales. Paris: Presse Universitaires de France, pp123-136<br />
<br />
* [[1998]], Gregory T. Papanikos, Methodological individualism, economic behaviour and economic policy, International Journal of Social Economics, Vol 25, n°9, pp1342-1352<br />
<br />
* [[2001]], <br />
** [[Angelo Petroni]], [http://www.libres.org/francais/articles/method/petroni21c.htm L'individualisme méthodologique], Journal des économistes et des études humaines, vol.2 numéro 1, mars<br />
** Lars Udéhn, Methodological Individualism: Background, History and Meaning, London and New York: Routledge<br />
* [[2002]], Lars Udéhn, The Changing Face of Methodological Individualism, Annual Review of Sociology, 28, pp479-507<br />
<br />
* [[2003]], Manuel Herrera Gómez, Individualismo metodológico y liberalismo, Revista internacional de sociología, n°34, pp7-32<br />
<br />
* [[2005]], Joseph Heath, [http://plato.stanford.edu/entries/methodological-individualism/ Methodological Individualism], Standford Encyclopedia of Philosophy<br />
<br />
* [[2007]], Gregor Zwirn, Methodological Individualism or Methodological Atomism: The Case of Friedrich Hayek, The History of Political Economy, 39(1), pp47-80<br />
<br />
* [[2008]], [[Raymond Boudon]], [http://crg.polytechnique.fr/v2/fic/Libellio_200806.pdf Comment l’individualisme méthodologique rend-il compte des règles ?], Le Libellio d'Aegis, volume 4, n° 1, printemps, pp1-13<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
* [[Individualisme]]<br />
* [[Laissez-faire]]<br />
<br />
{{Portail philosophie}}</div>Sagamorehttps://www.wikiberal.org/index.php?title=Lib%C3%A9raux_de_gauche&diff=68200Libéraux de gauche2009-11-27T10:53:48Z<p>Sagamore : /* Caractéristiques des libéraux de gauche */ ajout et orthographe</p>
<hr />
<div>Le [[libéralisme]] est un ensemble de courants qui vise à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]]. Parmi les libéraux, les '''libéraux de gauche''' se distinguent en insistant sur la nécessité d'une certaine égalité des conditions de départ pour tous.<br />
<br />
== Caractéristiques des libéraux de gauche ==<br />
Les libéraux de gauche rejettent donc pour la plupart le principe de première appropriation qui fait partie du [[droit naturel]] et proposent pour rétablir l'égalité des conditions initiales de nombreux mécanismes souvent complexes : [[allocation universelle]], “[[propriété]]” collective, principe de compensation, loyer, etc.<br />
<br />
Ce qu’ils essaient de faire est de résoudre un conflit : les ressources sont rares et il faut les répartir entre les individus. Comment résoudre ce conflit ? Pour eux, la solution apportée par le [[droit naturel]] n’est pas la bonne. Bien qu’ils acceptent le reste du droit naturel, ils cherchent à le concilier avec un principe de répartition des ressources qui serait plus égalitaire (notion subjective et qui varie d’un libéral de gauche à un autre).<br />
<br />
Historiquement, on qualifie parfois de libéraux de gauche ceux des libéraux qui en France siégeaient à [[gauche]] à l'Assemblée nationale : [[Frédéric Bastiat]], [[Yves Guyot]], etc., la gauche française à l'époque n'étant pas dans sa totalité collectiviste ni étatiste. <br />
<br />
Certains libéraux, tels [[Jean-François Revel]], se considèrent comme des hommes de gauche, attachés à une [[justice sociale]] qui ne soit pas de la simple redistribution, mais plutôt l'abolition de [[privilège]]s étatiques indus.<br />
<br />
Voir aussi [[géolibertarianisme]].<br />
<br />
== Libéraux de gauche ==<br />
La liste suivante se base sur les travaux d'[[Alain Laurent]] (''La Philosophie libérale'' et ''Les grands courants du libéralisme'') et ceux de [[Peter Vallentyne]] et [[Hillel Steiner]].<br />
<br />
===XVI<sup>e</sup> siècle===<br />
* [[Hugo Grotius]]<br />
<br />
===XVIII<sup>e</sup> siècle===<br />
* [[Joseph Priestley]]<br />
* [[Jeremy Bentham]]<br />
* [[Thomas Jefferson]]<br />
* [[Thomas Spence]]<br />
* [[Thomas Paine]]<br />
<br />
===XIX<sup>e</sup> siècle===<br />
* [[Carlo Cattaneo]]<br />
* [[Antoine Cherbuliez]]<br />
* [[Henry George]]<br />
* [[Yves Guyot]]<br />
* [[Elie Halévy]]<br />
* [[Frédéric Passy]]<br />
* [[Herbert Spencer]]<br />
* [[John Stuart Mill]]<br />
* [[Antonio De Viti De Marco]]<br />
<br />
===XX<sup>e</sup> siècle===<br />
* [[Alain]]<br />
* [[Norberto Bobbio]]<br />
* [[Luigi Einaudi]]<br />
* [[Anthony Giddens]]<br />
* [[Géolibertarianisme|Géolibertariens]] : [[Peter Vallentyne]]<br />
* [[Piero Gobetti]]<br />
* [[Élie Halévy]]<br />
* [[Bertrand de Jouvenel]]<br />
* [[John Maynard Keynes]]<br />
* [[Serge-Christophe Kolm]]<br />
* [[Ordo-libéralisme|Ordolibéraux]] : [[Walter Eucken]], [[Wilhelm Röpke]], [[Hans Großmann-Doerth]]<br />
* [[Michael Otsuka]]<br />
* [[Karl Popper]]<br />
* [[Virginia Postrel]]<br />
* [[John Rawls]]<br />
* [[Gaetano Salvemini]]<br />
* [[Amartya Sen]]<br />
* [[Mario Vargas Llosa]]<br />
* [[Thierry Leterre]]<br />
<br />
== Erreur courante : le libéralisme est une idéologie de droite ==<br />
En toute rigueur, le [[libéralisme]] ne peut être classé ni à droite ni à [[gauche]]. En déduire qu'il est « [[centrisme|centriste]] » serait aussi une erreur, sauf à dire qu'il est éloigné tant des tendances redistributives de la gauche (et aussi de la droite) que des tendances autoritaires de la droite (et aussi de la gauche), ces deux types de tendances reposant sur l'[[étatisme]] et l'[[interventionnisme]], réprouvés par les libéraux :<br />
:''« Les [[conservatisme|conservateurs]] veulent tous être votre papa, qui vous dit ce qu'il faut faire et ne pas faire. Les [[social-démocratie|sociaux-démocrates]] veulent tous être votre maman, qui vous nourrit, borde vos draps et vous mouche. »'' ([[David Boaz]], ''Libertarianism: A Primer'')<br />
<br />
Si on tient à tout prix à coller des étiquettes [[politique]]s sur les libéraux, on aura :<br />
* plutôt à droite, les [[libéraux conservateurs]] ;<br />
* plutôt à [[gauche]], les libéraux de gauche ;<br />
* plutôt centristes (dans le bon sens du terme), les [[libéraux classiques]], qui historiquement s'opposent tant aux [[conservateur]]s de droite qu'aux socialistes ;<br />
* inclassables, les [[libertarien]]s, qui tendent vers l'[[anarchisme]] ou l'État minimal.<br />
<br />
== Citations ==<br />
* ''« Il existe des courants de [[gauche]], il faut le souligner, qui, au plan économique, sont des partisans des [[liberté économique|libertés économiques]]. A la fin du 19ème siècle, les solidaristes, par exemple, ne considèrent pas antithétique par nature avec le libre [[marché]] de construire une société plus solidaire. On a tendance à couper les courants de pensée dans un axe gauche-droite, suivant leur position sur le [[libéralisme économique]]. Mais même au sein du parti socialiste d’avant 1914, il existait un courant assez libéral en [[économie]] qui s’opposait aux dirigistes. C’est le cas de l’opposition entre Jaurès et Jules Guesde. Jaurès a écrit un article faisant l’éloge du chef d’[[entreprise]]. Malheureusement, il a été assassiné, il eut mieux valu que ce fût Guesde ! Jaurès ne récusait pas du tout une économie libérale. »'' ([[Philippe Nataf]])<br />
* ''« Si elles étaient établies, la réalité et la viabilité d’un libéralisme de gauche aussi authentiquement libéral que de gauche contribuerait assurément à dédroitiser et recentrer une tradition libérale au champ élargi et à la dynamique revivifiée. En tête de leurs conditions théoriques de possibilité figure l’existence d’une gauche dont l’engagement anti-[[totalitarisme|totalitaire]] serait également anti-[[collectivisme|collectiviste]]. Qui ne se fourvoie pas dans l’illusion syncrétique d’une « troisième voie » entre [[capitalisme]] et [[socialisme]], ne s’en tienne pas à la dimension [[politique]] du [[libéralisme]] pour oser en finir avec les excès de l’[[interventionnisme]] assistanciel, redistributif et ultra-règlementariste de l’[[État-providence]] – et adhère sans restriction aux principes [[individualisme|individualistes]] de [[responsabilité]] individuelle, de [[liberté]] [[contrat|contractuelle]] et de respect du [[droit]] de [[propriété]]. Sur la base du paradigme libéral, le libéralisme de gauche illustrerait alors la possibilité intellectuelle d’en déduire des conséquences et applications pratiques autres que celles du libéralisme de pur [[laissez-faire]]. Son pari : dans la ligne des idées d’un [[Karl Popper]] suggérant dès 1958 de « réduire ce qui semble tant faire question dans l’État welfare : la bureaucratisation et la mise en tutelle de l’[[individu]] » (''En quoi croit l’Occident ?''), parvenir à concilier l’éradication des principes et effets pervers de l’État providence avec l’exigence d’accompagner le libre [[marché]] de dispositifs qui en suppriment la brutalité et la clôture pour les moins bien lotis. Il s’agirait de « rendre tout un chacun capable de prendre ses responsabilités et de faire preuve d’initiative pour affirmer sa compétence sur le marché au lieu de se comporter comme un « raté » et de recourir à l’assistance de l’[[État]] », pour reprendre les termes d’Habermas dans ''Après l’État-nation''. »'' ([[Alain Laurent]])<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2000]], [[Thierry Leterre]], ''La Gauche et la peur libérale'', Presses de Sciences Po, ISBN 2724608038<br />
* [[2006]], [[Nicolas Tenzer]] et [[Monique Canto-Sperber]], ''Faut-il sauver le libéralisme?''<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
{{Forum<br />
|lien1=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=25389 Libéralisme De Gauche, Kezako?] {{for}}<br />
|lien2=<br />
|lien3=<br />
|lien4=<br />
|lien5=<br />
|lien6=<br />
}}<br />
* [[Nomenclature]]<br />
* [[Libéraux classiques]]<br />
<br />
== Lien externe ==<br />
* {{fr}}[http://web.archive.org/web/20071026041311/http://www.copeau.org/index.php?2004/08/25/68-liberal-de-gauche Un extrait de ''La philosophie libérale'' d'Alain Laurent]<br />
<br />
{{Citation}}<br />
{{Portail auteurs}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Liberaux de gauche}}<br />
[[Catégorie:Libéraux de gauche|*]]</div>Sagamore