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Ontothéologie : Différence entre versions
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Version du 20 avril 2014 à 07:26
Le terme ontothéologie (ou onto-théologie, parfois onto-théo-logie) désigne l'ontologie divine (théos) ou la théologie de l'être.
Pour Kant, l'ontothéologie fait partie de la théologie transcendantale. C'est une forme spéculative de la théologie destinée à déduire l'existence de Dieu de son simple concept, en-dehors de toute expérience ("argument ontologique" d'Anselme de Cantorbéry, réfuté par Kant).
Pour Heidegger, l'ontothéologie représente la constitution même de la métaphysique occidentale, traitant à la fois de l'être au sens commun (ontologie) et de l'être au sens le plus éminent (théologie), pour reprendre une division opérée par Aristote. Pour Heidegger, elle participe à l'oubli de l’Être et à la dégénérescence de la pensée occidentale, qui masque l’Être en le ramenant à des étants particuliers.
Par extension, on emploie parfois le terme d'ontothéologie dans un sens péjoratif, pour désigner une théorie dogmatique censée tout expliquer.
Citations
- Cette ontologie [celle du matérialisme historique] vire aussitôt à l'onto-théologie en servant non seulement de fondement à la connaissance, mais au réel historique. Où l'on retrouve au passage, mais bien sûr sous une forme déguisée, la structure la plus fondamentale de l'argument ontologique : grâce à la connaissance des lois de l'histoire fondée sur le concept d'infrastructure-cause (dialectique) des superstructures, on va pouvoir déduire l'existence du concept, par exemple la nécessité absolue de l'avènement du communisme, à partir des contradictions du capitalisme. Comme dans la théologie la plus traditionnelle, on déduit le futur du présent, donc l'existence à venir du concept d'aujourd'hui. A cet égard d'ailleurs, le marxisme finit par être moins déconstructeur de la métaphysique que piégé lui-même par les illusions les plus classiques de celle-ci. (Luc Ferry, La révolution de l'amour, 2010)
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