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Friedrich Nietzsche

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Friedrich Nietzsche
Philosophe

Dates 1844 - 1900
Friedrich Nietzsche
Tendance
Nationalité Allemagne Allemagne, Suisse Suisse
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Citation
Interwikis sur Friedrich Wilhelm Nietzsche

Friedrich Wilhelm Nietzsche, né le 15 octobre 1844 à Röcken, Prusse, près de Leipzig, et mort le 25 août 1900 à Weimar (Allemagne) est un philosophe allemand.

Vue d'ensemble sur la philosophie de Nietzsche

La philosophie de Nietzsche ne s'organise pas selon un "système" comparable à ceux de l'idéalisme allemand du XIXe siècle. Elle est fondamentalement relativiste, ne cherchant pas une "vérité" objective, mais examinant les valeurs, leur origine (recherche généalogique) et les effets qu'elles ont (leur interprétation) sur le développement de l'homme et de la vie. Il critique la morale et la religion, sans y être hostile, car il leur reconnaît le mérite d'établir des valeurs. Il leur reproche surtout de limiter ou de nier la vie (nihilisme). Le même reproche vaut pour la politique et la démocratie : Nietzsche est un penseur de droite artiste et aristocratique ("artistocratie"). La réalité vivante est pour lui relation, processus, sans entité stable ou éternelle, et il privilégie les "interprétations" propices à la vie, affirmatrices d'une "volonté de puissance".

Les idées principales de Nietzsche sont :

  • Prise en compte de la volonté qui se cache derrière le philosophe : réinscription du discours de la vérité dans la vie, dans la pratique humaine.
- La volonté fondamentale n'est pas la volonté de vivre (le vouloir-vivre de Schopenhauer) mais la volonté de puissance, que Nietzsche appelle parfois "volonté de volonté". Cette volonté n'a pas de finalité précise, elle ne vise qu'à s'accroître elle-même, par des forces actives ou réactives. Nietzsche s'écarte ainsi de Schopenhauer qui s'attachait à l'absurdité de cette volonté prisonnière d'une quête infinie d'elle-même.
  • La conception généalogique de la morale : la morale est un symptôme, les différentes morales (plus ou moins hautes) ne sont que l'expression de la vie (en plus ou moins bonne santé) qui les produit, et de la culture dont elles émanent.
- Importance de l'inconscient. Critique de la conscience des philosophes. Accent mis sur la matière, l'organisme, la digestion, etc.
- Les morales sont historiques, elles se succèdent dans le temps, par des révolutions morales provoquées par des prophètes. Toute chose finit par se dépasser elle-même. Ainsi la morale des nobles (bon / mauvais) a été renversée par la morale (judéo-chrétienne) des esclaves (bon / méchant) et la mort de Dieu annonce la mort prochaine de cette morale chrétienne, qui persiste comme idéal démocratique et désir de vérité.
- Au-delà de la morale, l'historicisme inclut l'homme lui-même : l'homme doit être dépassé au profit du Surhomme, c'est-à-dire une sorte d'artiste philosophe qui se caractérise avant tout par la positivité : il ne connaît pas la mauvaise conscience, il est tout entier affirmation du monde et de sa volonté de puissance qui se manifeste comme recherche de hauteur et de raffinement.
  • Conception de l'art : d'une manière très générale, l'art est création de formes utiles à la vie. Cela inclut notamment le travail des sens. L'art est donc une falsification nécessaire à la vie : « nous avons l'art pour ne pas mourir de la vérité ».
  • Idée d'éternel retour, dans une perspective moins métaphysique ou cosmologique que morale : ce n'est pas une spéculation sur la résurrection, la réincarnation ou l'aspect cyclique du devenir (tel qu'il est décrit dans le stoïcisme et les philosophies orientales), mais une recommandation de mener sa vie de telle sorte que l'on puisse souhaiter qu'elle se répète éternellement à l'identique :
C'est une expérience de pensée qui permet de contrer à la fois l'entropie (l'idée que nous allons vers la destruction) et la téléologie (qui voudrait que nous progressions vers un but). L'éternel retour est un moyen d'affirmer autrement l'existence et de lui donner du sens. (Dorian Astor, Obs HS 101, avril 2019)

La Volonté de puissance

Le concept de Volonté de puissance (Wille zur Macht) est l'un des concepts centraux de la pensée de Nietzsche, dans la mesure où il est pour lui un instrument de description du monde. C'est en ce sens un concept métaphysique, puisqu'il qualifie l'étant en sa totalité :

- Et savez-vous bien ce qu'est "le monde" pour moi ? Voulez-vous que je vous le montre dans mon miroir ? Ce monde : un monstre de force, sans commencement ni fin ; une somme fixe de force, dure comme l'airain, qui n'augmente ni ne diminue, qui ne s'use pas mais se transforme, dont la totalité est une grandeur invariable, une économie où il n'y a ni dépenses ni pertes, mais pas d'accroissement non plus ni de bénéfices [...] voilà mon univers dionysiaque qui se crée et se détruit éternellement lui-même, ce monde mystérieux des voluptés doubles, voilà mon par-delà bien et mal, sans but, à moins qu'un anneau n'ait la bonne volonté de tourner éternellement sur soi-même. Voulez vous un nom pour cet univers ? Une solution pour toutes ses énigmes ? Une lumière même pour vous, les plus ténébreux, les plus secrets, les plus forts, les plus intrépides de tous les esprits ? — Ce monde, c'est la volonté de puissance — et nul autre ! Et vous mêmes, vous êtes aussi cette volonté de puissance — et rien d'autre ! (FP XI)
- L'essence la plus intime de l'être est la volonté de puissance. (FP, XIV, 14 (80)).

Ce fragment résume toute la philosophie de Nietzsche et son projet de réévaluer les valeurs traditionnelles de la métaphysique à partir d'une nouvelle perspective, ce qui doit entraîner selon lui l'abolition des valeurs idéalistes, en particulier celles du christianisme.

Si cette phrase a une apparence métaphysique, dans la mesure où elle paraît énoncer par une définition ce que c'est que l'être des choses, Nietzsche ne parle pourtant pas de ce qu'est l'être en lui-même, mais de ce qu'il en est de son intériorité. Ainsi la volonté de puissance n'est-elle pas un « fondement » ou une « substance » (ousia en grec). La volonté de puissance est une interprétation de la réalité, interprétation qui prend de multiples dimensions, telles que l'éternel retour et le Surhomme. Une telle compréhension exclut principalement toute recherche d'un inconditionné derrière le monde, et de cause derrière les êtres.

Le but de Nietzsche est de saper par ce concept les fondements de toutes les philosophies passées, et de renouveler la question des valeurs que nous attribuons à l'existence. En ce sens, il n'est ni un prophète, ni un visionnaire, mais se comprend lui-même comme un précurseur. On peut le voir aussi comme un continuateur hérétique de Schopenhauer, la volonté de puissance devenant alors une version positive du vouloir-vivre schopenhauerien (Wille zum Leben)[1], une force expansionniste plutôt qu'un simple instinct de conservation, tout en gardant comme chez Schopenhauer un aspect inconscient et irrationnel. Pour Pierre Lance, on devrait parler plutôt de volonté de création ou d'influence, Macht désignant la capacité plutôt que la puissance[2].

Premier aspect

La volonté de puissance est la qualité d'action de la vie et du devenir, mais elle n'en est pas le principe au sens classique du terme :

«  La vie (...) tend à la sensation d'un maximum de puissance ; elle est essentiellement l'effort vers plus de puissance ; sa réalité la plus profonde, la plus intime, c'est ce vouloir. »

Ainsi à l'encontre de certaines doctrines antiques (par exemple, l'épicurisme) du principe de plaisir qui ne parvenaient pas à expliquer la persistance du mal, Nietzsche pense qu' « il n'est pas vrai que l'homme recherche le plaisir et fuie la douleur : on comprend à quel préjugé illustre je romps ici (...). Le plaisir et la douleur sont des conséquences, des phénomènes concomitants ; ce que veut l'homme, ce que veut la moindre parcelle d'un organisme vivant, c'est un accroissement de puissance. Dans l'effort qu'il fait pour le réaliser, le plaisir et la douleur se succèdent ; à cause de cette volonté, il cherche la résistance, il a besoin de quelque chose qui s'oppose à lui... »

Pathos et structure

Une volonté de puissance s'analyse alors comme une relation interne d'un conflit, comme structure intime d'un devenir, et non seulement comme le déploiement d'une puissance : Le nom précis pour cette réalité serait la volonté de puissance ainsi désignée d'après sa structure interne et non à partir de sa nature protéiforme, insaisissable, fluide. (FP XI, 40 (53)). La volonté de puissance est ainsi la relation interne qui structure une force. Elle n'est ni un être, ni un devenir, mais ce que Nietzsche nomme un pathos fondamental, qui définit la direction de la puissance, soit dans le sens de la croissance soit dans le sens de la décroissance. Ce pathos, dans le monde organique, s'exprime par une hiérarchie d'instincts, de pulsions et d'affects, qui forment une perspective interprétative d'où se déploie la puissance et qui se traduit par exemple par des pensées et des jugements de valeur correspondants.

Volonté de puissance et politique

Nietzsche rejette les analyses politiques idéalistes qui voient l'histoire comme résultat d'intentions individuelles ou comme un développement autonome de l'Esprit (Hegel). Il rejette également le positivisme naturaliste qui chercher à expliquer les actions par des causes quasi mécaniques ; ces "causes" ne sont pour Nietzsche que des symptômes de déficience. Il rejette enfin l'historicisme, car, philosophe relativiste, il préfère toujours les interprétations aux explications.

La volonté de puissance se manifeste en politique selon deux logiques :

  • logique de domination (sociétés aristocratiques) : la force seule, physique ou spirituelle, impose sa domination ;
  • logique du nombre (sociétés démocratiques) : importance de la parole et de la croyance ; morale des maîtres et morale des esclaves.

La démocratie relève de la seconde logique ; héritage du christianisme, elle adopte une "morale du troupeau". Par mauvaise conscience, les maîtres se présentent comme "instruments du bien public" plutôt qu'hommes de pouvoir. Elle devient socialisme, « bestialisation des hommes ravalés au rang de gnomes ayant tous les mêmes droits et les mêmes besoins » (Par-delà bien et mal).

Héritage libéral de la pensée de Nietzsche

La pensée de Nietzsche, de par son aspect aphoristique et le manque voulu de système construit (contrastant avec les philosophes allemands qui l'ont précédé), est susceptible de tellement d'interprétations qu'il est difficile de discerner quel est son apport au libéralisme. Il est facile d'isoler une phrase chez lui et d'en tirer des conclusions divergentes, par exemple :

«  Les faibles et les ratés doivent périr : c'est le premier principe de notre charité. Et on devrait les aider en cela. »
    — L'Antéchrist, § 2

Une telle phrase s'analyse, non pas en la prenant au pied de la lettre (sous peine de voir Nietzsche comme un précurseur du nazisme ou de l'eugénisme), mais en expliquant que Nietzsche veut dire que la morale des faibles, fondée sur le ressentiment et la haine de la vie, conduit au nihilisme ; un tel système de valeurs doit être supprimé, ou inversé, pour être remplacé par une éthique sans ressentiment[3]. De la même façon, Nietzsche ne peut admettre un fondement moral à la vie en société tel que l'axiome de non-agression libertarien :

«  Mais dès que l’on pousse plus loin ce principe, dès que l’on essaye d’en faire même le principe fondamental de la société, on s’aperçoit qu’il s’affirme pour ce qu’il est véritablement : volonté de nier la vie, principe de décomposition et de déclin. Il faut ici penser profondément et aller jusqu’au fond des choses, en se gardant de toute faiblesse sentimentale. La vie elle-même est essentiellement appropriation, agression, assujettissement de ce qui est étranger et plus faible, oppression, dureté, imposition de ses propres formes, incorporation, et, tout au moins exploitation. »
    — Par-delà bien et mal, §259

Quand Nietzsche parle de "race", il l'entend dans un sens davantage culturel que biologique (il adhère à la thèse néo-lamarckienne de l'hérédité des caractères acquis). Il critique le "mélange des races" et des classes en Europe car c'est pour lui une source d'inhibition et d'affaiblissement de la volonté. Il voit dans les Juifs et dans les Russes des races pures et fortes, non contaminées par les idées modernes qui affaiblissent l'Europe.

Nietzsche n'était donc pas un libéral, faute de reconnaître le principe de l'égalité en droit des personnes, qui pour lui "réduit l'homme à un animal de horde", la liberté semblant être pour lui davantage l'affaire d'une élite qu'un droit naturel (droit naturel qui est rejeté dans son ensemble par Nietzsche puis qu'appartenant à un monde idéal). Cependant, il fut très certainement un individualiste farouche, opposé au socialisme et au nationalisme :

«  L'individu est quelque chose d'entièrement nouveau et créateur de nouveauté, quelque chose d'absolu auquel toutes ses actions appartiennent en propre. Il n'emprunte qu'à lui-même les valeurs qui règlent ses actions, car lui aussi doit interpréter de façon toute individuelle les mots d'ordre reçus. Même s'il n'invente pas la formule ; il en a au moins une interprétation personnelle : en tant qu'interprète il est encore créateur. »
    — Friedrich Nietzsche, La Volonté de Puissance, § 767)

«  Il faut renoncer au mauvais goût de vouloir être d'accord avec le plus grand nombre. Ce qui est bon pour moi n'est plus bon sur les lèvres du voisin. Et comment pourrait-il y avoir un « bien commun » ? Le mot enferme une contradiction. Ce qui peut être mis en commun n'a jamais que peu de valeur. »
    — Friedrich Nietzsche, Par delà le Bien et le Mal, §43

Nietzsche a également une conception particulière de ce qu'est la liberté. Pour lui, la liberté c'est la lutte pour la liberté, et non pas un concept figé ou rattaché à une idéologie politique. L'idée de liberté disparaît donc, pour devenir quasiment une illusion dont le seul mérite est d'affirmer la vie et la volonté de puissance.

Nietzsche ne sépare pas le libéralisme de ce qu'il appelle les « institutions libérales » :

«  Les institutions libérales cessent d'être libérales aussitôt qu'elles sont acquises : il n'y a, dans la suite, rien de plus foncièrement nuisible à la liberté que les institutions libérales. […] Car, qu'est-ce que la liberté ? C'est avoir la volonté de répondre de soi. […] Le type le plus élevé de l'homme libre doit être cherché là, où constamment la plus forte résistance doit être vaincue : à cinq pas de la tyrannie, au seuil même du danger de la servitude. »
    — Friedrich Nietzsche, Le Crépuscule des idoles

Nietzsche, proche en cela de Max Stirner, n'a pas de mots assez durs pour qualifier l'État : la mort des peuples, la "nouvelle idole", un monstre, "le plus froid de tous les monstres froids", menteur, voleur, faux, hargneux, un "cheval de la mort", opposé au peuple, aux lois et aux coutumes, à la "vie libre", fait pour les inutiles, les idolâtres, les impuissants qui veulent "avant tout le levier de la puissance, beaucoup d'argent". Du fait de l'existence de l’État, on peut selon Nietzsche distinguer trois classes sociales :

  • les "faibles", incapables de se prendre en charge, destinés à être exploités par l'État, qui les maintient en sujétion ;
  • une élite démagogique, issue de la masse, qui utilise l'État comme outil pour exploiter la masse ; elle attise la haine contre les forts, elle s'inspire d'une morale du ressentiment ;
  • une élite aristocratique (les "forts"), qui assume son destin indépendamment des deux autres classes.

Cette sociologie ressemble au concept de lutte des classes telle que la voient les libertariens, à la différence qu'il n'y a pas réellement de lutte entre ces classes, mais plutôt une servitude consentie.

L'influence de Nietzsche s'est fait particulièrement sentir sur Ayn Rand et son éthique individualiste. Les moralistes modernes ont intégré sa critique des valeurs et son concept de "surhomme", appelant davantage à un dépassement de soi qu'à la recherche prométhéenne d'un accroissement de pouvoir (interprétation biaisée de la "volonté de puissance"). Le surhomme se caractérise non par une supériorité physique ou intellectuelle, mais par l'affirmation la plus intense de la vie et le consentement à l'éternel retour.

De nombreux autres philosophes et écrivains seront influencés par Nietzsche : Cioran, Clément Rosset, Georges Palante, Émile Armand, H. L. Mencken, Michel Foucault, etc.

Nietzsche et les libéraux du XIXe siècle

Si Nietzsche est extrêmement critique vis-à-vis de certains penseurs libéraux, en particuliers les utilitaristes tel que John Stuart Mill ou Herbert Spencer, il noua cependant une relation amicale avec Hippolyte Taine à propos duquel il ne tarit pas d'éloge. Par ailleurs, Emile Faguet était un lecteur de Nietzsche, et lui consacra un opuscule intitulé En lisant Nietzsche. Nietzsche a également inspiré plusieurs anarchistes individualistes, comme Georges Palante, ainsi que des libéraux conservateurs comme Pierre Lance.

Informations complémentaires

Littérature secondaire

  • 1923, H. L. Mencken, "Introduction to Friedrich Nietzsche", In: H. L. Mencken, dir., "The Antichrist", New York: Knopf
  • 1954, Walter Kaufmann, dir., "The Portable Nietzsche", New York: Penguin
  • 1956, Walter Kaufmann, "Nietzsche: Philosopher, Psychologist, Antichrist", New York: Meridian
  • 1964, H. L. Mencken, "The Philosophy of Nietzsche", Port Washington, NY: Kenikat Press
  • 1974, Walter Kaufmann, "Nietzsche: Philosopher, Psychologist, Antichrist", Princeton, NJ: Princeton University Press
  • 1975, Tracy Strong, "Friedrich Nietzsche and the Politics of Transfiguration", Berkeley: University of California Press
  • 1990, Bruce Detwiler, "Nietzsche and the Politics of Aristocratic Radicalism", Chicago: University of Chicago Press
  • 1991, Lester H. Hunt, "Nietzsche and the Origin of Virtue", New York: Routledge
  • 2002, Domenico Losurdo, Nietzsche il Ribelle Aristocratico: Biografia Intelettualle e Bilancio Critico, Turin: Bollati Boringhieri
  • 2005, José Antonio García-Durán de Lara, "La influencia de Nietzche en el análisis económico", ("L'influence de Nietzsche sur l'analyse économique"), In: Félix Fernando Muñoz Pérez, Rafael Rubio de Urquía et Enrique M. Ureña, dir., Estudios de teoría económica y antropología, pp449-456
  • 2008, Lester Hunt, "Nietzsche, Friedrich (1844–1900)", In: Ronald Hamowy, dir., "The Encyclopedia of Libertarianism", Cato Institute - Sage Publications, pp355-356
  • 2009,
    • Roger Bissell, "Will the Real Apollo Please Stand Up? Rand, Nietzsche, and the Reason-Emotion Dichotomy", The Journal of Ayn Rand Studies, Vol 10, n°2, A Symposium on Friedrich Nietzsche & Ayn Rand, Spring, pp343-369
    • Stephen R. C. Hicks, "Egoism in Nietzsche and Rand", The Journal of Ayn Rand Studies, Vol 10, n°2, A Symposium on Friedrich Nietzsche & Ayn Rand, Spring, pp249-291
    • Lester Hunt, "Reply to Stephen R. C. Hicks, "Egoism in Nietzsche and Rand" (Spring 2009): Egoism in Nietzsche and Rand: A Somewhat Different Approach", The Journal of Ayn Rand Studies, Vol 10, n°2, A Symposium on Friedrich Nietzsche & Ayn Rand, Spring, pp293-312
    • Robert Powell, "Embracing Power Roles Naturally: Rand's Nietzschean Heroes and Villains", The Journal of Ayn Rand Studies, Vol 10, n°2, A Symposium on Friedrich Nietzsche & Ayn Rand, Spring, pp371-398
    • Adam Reed, "Ronald E. Merrill and the Discovery of Ayn Rand's Nietzschean Period", The Journal of Ayn Rand Studies, Vol 10, n°2, A Symposium on Friedrich Nietzsche & Ayn Rand, Spring, pp313-328
    • Peter Saint-Andre, "Nietzsche, Rand, and the Ethics of the Great Task", The Journal of Ayn Rand Studies, Vol 10, n°2, A Symposium on Friedrich Nietzsche & Ayn Rand, Spring, pp329-342
  • 2015, Corey Robin, "Wealth and the Intellectuals: Nietzsche, Hayek, and the Austrian School of Economics", In: Robert Leeson, dir., "Hayek: A Collaborative Biography. Part V, Hayek's Great Society of Free Men", Palgrave Macmillan, pp112-158
  • 2016, Lester H. Hunt, "Ayn Rand’s Evolving View of Friedrich Nietzsche", In: Allan Gotthelf, Gregory Salmieri, dir., "A Companion to Ayn Rand", Wiley-Blackwell, pp343-350
  • 2020, Justin D. Garrison, "Friedrich Nietzsche: The Hammer Goes to Monticello", In: Gene Callahan, Kenneth McIntyre, dir., "Critics of Enlightenment Rationalism", London: Palgrave Macmillan, pp61-78

Citations

Pages correspondant à ce thème sur les projets liberaux.org :

  • «  Ma formule pour ce qu'il y a de grand dans l'homme est amor fati : ne rien vouloir d'autre que ce qui est, ni devant soi, ni derrière soi, ni dans les siècles des siècles. Ne pas se contenter de supporter l'inéluctable, et encore moins se le dissimuler - tout idéalisme est une manière de se mentir devant l'inéluctable — mais l'aimer »
        — Friedrich Nietzsche, Ecce homo, Pourquoi je suis si avisé

  • «  Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consoler, nous les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau. — Qui nous lavera de ce sang ? Avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? Quelles expiations, quels jeux sacrés serons-nous forcés d'inventer ? La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux simplement — ne fût-ce que pour paraître dignes d'eux ? »
        — Friedrich Nietzsche, Le Gai Savoir, Livre troisième, 125

  • «  La vie même est pour moi instinct de croissance, de durée, d'accumulation de forces, de puissance : là où fait défaut la volonté de puissance, il y a déclin. Ce que j'affirme, c'est que cette volonté fait défaut dans toutes les valeurs suprêmes de l'humanité — que les valeurs de déclin, les valeurs nihilistes, règnent sous les noms les plus sacrés. »
        — Friedrich Nietzsche, L'Antéchrist, §6, 1888

  • «  La haine de l'égoïsme, que ce soit celui qui vous est propre (chez le chrétien) ou celui des autres (chez le socialiste) apparaît ainsi comme une évaluation où prédomine la vengeance ; et d'autre part, comme une ruse de l'esprit de conservation chez ceux qui souffrent par l'augmentation de leurs sentiments de mutualité et de réciprocité… En fin de compte, comme je l'ai déjà indiqué, cette décharge du ressentiment qui consiste à juger, à rejeter et à punir l'égoïsme (celui qui vous est propre ou l'étranger) est encore l'instinct de conservation chez les déshérités. En somme, le culte de l'altruisme est une forme spécifique de l'égoïsme qui se présente régulièrement dans des conditions physiologiques particulières. Lorsque le socialiste exige, avec une belle indignation, la « justice », le « droit », les « droits égaux », il se trouve seulement sous l'empire de sa culture insuffisante qui ne sait pas comprendre le pourquoi de sa souffrance. D'autre part c'est un plaisir pour lui, s'il se trouvait en de meilleures conditions il se garderait bien de crier ainsi : il trouverait alors son plaisir ailleurs. Il en est de même du chrétien, celui-ci condamne, calomnie et maudit le « monde », il ne s'excepte pas lui-même. Mais ce n'est pas là une raison pour prendre au sérieux ses criailleries. Dans les deux cas, nous sommes encore parmi des malades à qui cela fait du bien de crier, à qui la calomnie procure un soulagement. Car, c'est de cela qu'il s'agit, on a besoin de coupables. Les déshérités, les décadents de toute espèce sont en révolte contre leur condition et ont besoin de victimes pour ne pas éteindre, sur eux-mêmes, leur soif de destruction (ce qui en soi, pourrait paraître raisonnable). Mais il leur faut une apparence de droit, c'est-à-dire une théorie qui leur permette de se décharger du poids de leur existence, du fait qu'ils sont conformés de telle sorte, sur un bouc émissaire quelconque. Ce bouc émissaire peut être Dieu — il ne manque pas en Russie de pareils athées par ressentiment —, ou l'ordre social, ou l'éducation et l'instruction, ou les Juifs, ou les gens nobles, ou bien, en général, tous ceux qui ont réussi de quelque façon que ce soit. « C'est un crime d'être né sous des conditions favorables : car de la sorte on a déshérité les autres, on les a mis à l'écart, condamnés au vice et même au travail »… « Qu'y puis-je, si je suis misérable ! Mais il faut que quelqu'un y puisse quelque chose, autrement ce ne serait pas tolérable ! »… Bref, le pessimisme par indignation invente des responsabilités, pour se créer un sentiment agréable — la vengeance… « Plus douce que le miel » l'appelait déjà le vieil Homère. »
        — Friedrich Nietzsche, Volonté de Puissance, II, 227

  • «  L'État, c'est le plus froid de tous les monstres froids : il ment froidement et voici le mensonge qui rampe de sa bouche : « Moi, l'État, je suis le Peuple. » »
        — Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra

  • «  Ce sont des destructeurs ceux qui tendent des pièges au grand nombre et qui appellent cela un État : ils suspendent au-dessus d'eux un glaive et cent appétits. Partout où il y a encore du peuple, il ne comprend pas l'État et il le déteste comme le mauvais œil et une dérogation aux coutumes et aux lois. Je vous donne ce signe : chaque peuple a son langage du bien et du mal : son voisin ne le comprend pas. Il s'est inventé ce langage pour ses coutumes et ses lois. Mais l'État ment dans toutes ses langues du bien et du mal ; et, dans tout ce qu'il dit, il ment - et tout ce qu'il a, il l'a volé. »
        — Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra

  • «  Les deux partis adverses, le parti socialiste et le parti national — ou quels que soient les noms qu'ils portent dans les divers pays d'Europe, — sont dignes l'un de l'autre — l'envie et la paresse sont, chez l'un comme chez l'autre, les puissances motrices. »
        — Friedrich Nietzsche, Humain, trop humain, 480

  • «  On ne devient plus ni riche ni pauvre : c'est trop pénible. Qui voudrait encore gouverner ? Qui voudrait encore obéir ? C'est trop pénible. Point de berger et un seul troupeau ! Chacun veut la même chose, tous sont égaux : quiconque est d'un autre sentiment va de son plein gré dans la maison des fous. »
        — Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra

Citations au sujet de Nietzsche

  • «  Aujourd'hui, nous disons de quelqu'un qu'il est "nihiliste" pour signifier qu'il ne croit en rien, qu'il est "cynique", bref qu'il n'a pas d'idéal. Pour Nietzsche, c'est rigoureusement l'inverse : le nihiliste est justement celui qui est bourré de "convictions fortes" et hautement morales. C'est celui qui possède des idéaux supérieurs, quels qu'ils soient : religieux, métaphysiques ou laïques, humanistes et matérialistes. Pourquoi alors employer ce terme ? Tout simplement parce qu'aux yeux de Nietzsche les idéaux, toutes les "idoles" comme il les appelle, reconduisent la structure métaphysico-religieuse de "l'au-delà" opposé à "l'ici-bas", de ce ciel dont on se sert toujours pour annihiler la terre. »
        — Luc Ferry

  • «  Grâce à Nietzsche, la pensée occidentale se débarrasse pêle-mêle de la morale, des valeurs, des Grecs, de Dieu, de l'État, de la Démocratie… autant d'inventions nées de la haine, du ressentiment et de la résignation des faibles, toujours en train de se plaindre et d'appeler la police. »
        — Basile de Koch (humour), Histoire universelle de la pensée, 2005

  • «  Nietzsche ne s'est pas contenté de parler de la volonté de puissance. Il a montré ce qu'elle était par son propre comportement. Il s'est interdit toute action politique directe, qu'elle soit à base de séduction ou à base de domination. Il a voulu n'être qu'un penseur, un messager, un créateur. Il a voulu influencer le monde, et fortement, fut-ce à titre posthume, mais seulement par la valeur de son message et la valeur de ceux qui le recevraient. »
        — Pierre Lance

  • «  Il vaut la peine de remarquer que les hommes qui se sont distingués en vantant la prééminence des impulsions sauvages de nos barbares aïeux étaient si fragiles que leur corps n'aurait pas répondu aux conditions requises â pour « vivre dangereusement ». Nietzsche, même avant son effondrement mental, était si maladif que le seul climat qu'il pût supporter était celui de la vallée de l'Engadine et de quelques districts italiens. Il n'aurait pas eu l'occasion d'accomplir son œuvre si, la société civilisée n'avait protégé ses nerfs délicats contre la rudesse de la vie. Les apôtres de la violence ont écrit leurs livres à l'abri de cette même « sécurité bourgeoise » qu'ils raillaient et dénonçaient. Ils furent libres de publier leurs sermons incendiaires parce que le libéralisme qu'ils méprisaient sauvegardait la liberté de la presse. Ils eussent été bien marris de devoir renoncer aux avantages de la civilisation décriée par leur philosophie. »
        — Ludwig von Mises, L'Action humaine

  • «  Avec Nietzsche apparaît pour la première fois sur les mers de la philosophie allemande le pavillon noir du corsaire et du pirate : un homme d'une autre espèce, d'une autre race, une nouvelle sorte d'héroïsme, une philosophie qui ne se présente plus sous la robe de professeurs et des savants, mais cuirassée et armée pour la lutte (...) Nietzsche, au contraire, fait irruption dans la philosophie allemande comme les flibustiers à la fin du XVIe siècle faisaient leur apparition dans l'empire espagnol -un essaim de desperados sauvages, téméraires, sans frein, sans nation, sans souverain, sans roi, sans drapeau, sans domicile ni foyer. Comme eux, il ne conquiert rien pour lui ni pour personne après lui, ni pour Dieu, ni pour un roi, ni pour une foi ; il lutte pour la joie de la lutte, car il ne veut rien posséder, rien gagner, rien acquérir. »
        — Stefan Zweig

  • «  Il flaire avec une impeccable sûreté tout ce qui est adultéré par le moralisme, par l'encens des églises, le mensonge artificiel, la phrase patriotique ou n'importe quel narcotique de la conscience ; il a un odorat exacerbé pour tout ce qui est pourri, corrompu et malsain, pour saisir ce relent de pauvreté intellectuelle qu'il y a dans l'esprit ; la clarté, la pureté, la propreté sont donc pour son intellect une condition d'existence aussi nécessaire que pour son corps. »
        — Stefan Zweig, Nietzsche

  • «  Nietzsche ne me mène pas loin et ne m'apporte pas grand chose. Il est plus un artiste qu'un philosophe. Il ne possède pas cette clarté de cristal des raisonnements de Schopenhauer, cette limpidité d'intelligence. »
        — Adolf Hitler, (selon les Mémoires de Leni Riefensthal)

  • «  Selon Malebranche comme selon Pascal, nous aimons l’être universel dans les individus eux-mêmes. Prenez, avec Spinoza et Schopenhauer, l’idée de Malebranche dans un sens immanent et vous aurez l’analogue du système de Nietzsche. Ce système est une sorte de panthéisme phénoméniste où la volonté de puissance remplace la substance et où les phénomènes de toutes sortes remplacent les modes. Nietzsche n’est pas sorti du spinozisme de Schopenhauer, il a seulement adoré ce que Schopenhauer condamnait sous le nom de vouloir-vivre. »
        — Alfred Fouillée, Nietzsche et l’immoralisme, 1902

  • «  Plus on vieillit, plus les valeurs héroïques de Nietzsche agacent. On se trouve bien sot d’avoir pu, d’avoir voulu y croire. Certes, le styliste, quand il ne sombre pas dans le lyrisme prophétique, nous saisit encore. On reconnaît au psychologue une ouïe exceptionnelle. On est prêt à concéder qu’il est l’héritier des moralistes français et le précurseur de Freud. Mais comment supporter une oeuvre philosophique qui ne soit pas en même temps un régime diététique ? Nietzsche – a-t-on remarqué toutes les lettres inutiles qu’il y a dans son nom ? – nous gavait. Avec la Mort de Dieu, le Surhomme, l’Éternel Retour, le Renversement de toutes les Valeurs, Dionysos, Zarathoustra, l’ivresse de l’Esthétique, la Grande Raison du Corps, c’étaient les montagnes russes au Luna Park. Une cure de Marc Aurèle ou d’Épictète s’imposait. Il est vrai qu’à l’épilepsie nous préférions l’apathie. La saveur amère de ce brave Schopenhauer, contre lequel Nietzsche ferrailla en vain, nous apportait des jouissances plus subtiles, notamment celle du renoncement. »
        — Roland Jaccard, Cioran et compagnie

  • «  La philosophie de Nietzsche, c'est un effort pour montrer que la philosophie, depuis Platon, est fondée sur des assises de ressentiment, et sur l'esprit de vengeance. Est-ce qu'on peut dire pour autant que Nietzsche rompt avec la philosophie ? Il a révélé une face hideuse, dont on ne se serait jamais douté, de la philosophie. Il a compris que les philosophes racontent leurs mémoires intimes. »
        — Clément Rosset, Conférence du Monde, 27/06/2011

  • «  ...Nietzsche qui a une certaine manière de considérer les choses, à la fois de très près et de très loin, lucide, aiguë, et en même temps presque légère. »
        — Marguerite Yourcenar, Les yeux ouverts

  • «  Le lendemain de ma première lecture d'Ainsi parlait Zarathoustra, j'avais déjà mon idée sur Nietzsche. C'était un faible qui avait eu la faiblesse de devenir fou, alors que dans ce domaine l'essentiel est de ne pas devenir fou ! Ces réflexions me fournirent les éléments de ma première devise, celle qui deviendrait le thème de ma vie : "L'unique différence entre un fou et moi, c'est que moi je ne suis pas un fou !". En trois jours, j'achevai d'assimiler et de digérer Nietzsche. Ce repas de fauve terminé, il ne me resta qu'un seul détail de la personnalité du philosophe, un seul os à ronger : ses moustaches ! »
        — Salvador Dali, Le journal d'un génie

  • «  Je lui reproche ses emballements et jusqu'à ses ferveurs. Il n'a démoli des idoles que pour les remplacer par d'autres. Un faux iconoclaste, avec des côtés d'adolescent, et je ne sais quelle virginité, quelle innocence, inhérentes à sa carrière de solitaire. Il n'a observé les hommes que de loin. Les aurait-il regardés de près, jamais il n'eût pu concevoir ni prôner le surhomme, vision farfelue, risible, sinon grotesque, chimère ou lubie qui ne pouvait surgir que dans l'esprit de quelqu'un qui n'avait pas eu le temps de vieillir, de connaître le détachement, le long dégoût serein. »
        — Cioran, De l'inconvénient d'être né

  • «  Nietzsche, c'est l'emmerdeur, c'est la mauvaise conscience de l'Occident, le spécialiste des vérités désagréables, celui qui vend la mèche, qui dit ce qu'il ne fallait pas dire. Il a osé dire, par exemple, que la démocratie et l'égalitarisme étaient, à leur manière, aussi cruels et criminels que les régimes les plus despotiques ; il a osé prévoir que le XXe siècle ne serait pas celui du Progrès radieux, de la fraternité humaine, mais au contraire le siècle classique de la guerre. Alors que nos agnostiques mondains ne pouvaient s'empêcher de donner, au passage, un petit coup de chapeau à l'Evangile, il a dénoncé, contre tous, croyants et mécréants, la profonde immoralité, la monstrueuse perversité du christianisme primitif. Enfin, parti du nihilisme, acceptant avec enthousiasme les négations les plus amères de Schopenhauer, de Bouddha ou d'Héraclite, il conclut pour la vie quand même, pour la vie pleinement vécue, avec tout son cortège de plaisirs et de peines, de raffinements et d'ignominies, pour la vie souveraine en dépit de toutes les morales, injustifiable si l'on veut, mais qui n'a pas à se justifier, puisqu'il lui suffit d'être... »
        — Pierre Gripari, L’Evangile du Rien

  • «  La philosophie de Nietzsche tourne certainement autour du problème de la révolte. Exactement, elle commence par être une révolte. Mais on sent le déplacement opéré par Nietzsche. La révolte, avec lui, part du "Dieu est mort" qu'elle considère comme un fait acquis ; elle se tourne alors contre tout ce qui vise à remplacer faussement la divinité disparue et déshonore un monde, sans doute sans direction, mais qui demeure le seul creuset des dieux. Contrairement à ce que pensent certains de ses critiques chrétiens, Nietzsche n'a pas formé le projet de tuer Dieu. Il l'a trouvé mort dans l'âme de son temps. Il a, le premier, compris l'immensité de l'événement et décidé que cette révolte de l'homme ne pouvait mener à une renaissance si elle n'était pas dirigée. Toute autre attitude envers elle, que ce soit le regret ou la complaisance, devait amener l'apocalypse. Nietzsche n'a donc pas formulé une philosophie de la révolte mais édifié une philosophie sur la révolte. »
        — Albert Camus, L'Homme Révolté

  • «  La critique de Nietzsche se distingue de toute la psychologie sociale académique par la position à partir de laquelle elle est entreprise. Nietzsche parle au nom d’un principe de réalité fondamentalement antagonique à celui de la civilisation occidentale. La forme traditionnelle de la raison se trouve rejetée sur la base de l’expérience de l’être-comme-fin-en-soi, de l’être-plaisir (Lust) et joie. La lutte contre le temps est menée à partir de ce point de vue : la tyrannie du devenir sur l’être doit être brisée pour que l’homme devienne lui-même dans un monde qui soit vraiment le sien. […] L’homme ne devient lui-même que lorsque la transcendance a été vaincue, lorsque l’éternité est devenue présente ici-bas. »
        — Herbert Marcuse, Eros et civilisation

Liens externes

Références

  1. Nietzsche emploie parfois le terme de vouloir-vivre, par exemple : « Le dire-oui à la vie même dans ses problèmes les plus étranges et les plus ardus ; le vouloir-vivre sacrifiant joyeusement ses types les plus élevés à sa propre inépuisable fécondité - c'est cela que j'ai appelé le dionysiaque.» (Crépuscule des idoles).
  2. En compagnie de Nietzsche - volonté de puissance et liberté
  3. L'Antéchrist : Une Inversion des valeurs polémique


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