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Parti républicain (États-Unis)

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Histoire des États-Unis

Le Parti républicain, surnommé également Grand Old Party, est l'un des deux grands partis politiques américains contemporains. Il est fondé en 1854 par des dissidents nordistes du Parti whig et du Parti démocrate, hostiles au statu quo sur l’esclavage, aux revendications souverainistes des États fédérés et favorables au protectionnisme.

Depuis sa fondation, c'est le parti qui a le plus exercé le pouvoir exécutif aux États-Unis, y compris sur une durée continue (1861-1885). Depuis 1856, les candidats du Parti républicain ont remporté 24 des 41 élections présidentielles américaines dont 8 des 13 dernières élections depuis 1968. Le parti compte dans ses rangs 19 des 30 derniers présidents américains. Le président Donald Trump a été le 20e et le dernier président des États-Unis qui soit, à ce jour, issu de ses rangs.

Les républicains ont historiquement défendu le développement du pouvoir fédéral au détriment des pouvoirs des États. Mais ils ont ensuite opté pour une redéfinition des compétences en choisissant de limiter le pouvoir de l’État fédéral au profit des différents États constituant les États-Unis. Les libertariens sont les plus hostiles au pouvoir fédéral, tout en défendant aussi un pouvoir local le plus limité qui soit.

Histoire

Les origines du parti républicain

Le Parti républicain est fondé en 1854 à Pittsburgh pour s’opposer à loi Kansas-Nebraska, autorisant la pratique de l’esclavage au Kansas. Le programme du Parti républicain proposait une vision progressiste et libérale d’une société industrielle et éduquée, fondée sur la liberté individuelle, la promotion sociale par l’effort et le mérite, une société où la loi du marché l’emportait sur toutes les formes d’asservissement économiques comme l’esclavage. C’est à Ripon, le 20 mars 1854, qu’eut lieu la première convention du Parti républicain. Le 6 juillet, à Jackson, les délégués républicains proclamèrent que le nouveau parti était opposé à l’extension de l’esclavage dans les nouveaux territoires et commença à sélectionner des candidats pour les élections au Congrès. Le parti s’organisa rapidement dans tout le pays à l’exception du Sud esclavagiste où il ne comptait quasiment aucun partisan.

L'ascension du parti républicain

En 1856, son premier candidat à l’élection présidentielle est John Frémont sur un programme proposant « une terre libre, la liberté du travail, la liberté d’expression et des hommes libres ». En 1860, le candidat du Parti républicain Abraham Lincoln va être le premier président élu sous cette étiquette et son élection va provoquer la Guerre de Sécession (1861-1865).

Le temps des républicains radicaux

Après la victoire des armées du Nord en 1865, les républicains vont dominer la vie politique nationale jusqu’en 1932. En 1864, le Congrès passe sous la domination des républicains-radicaux, résolus à se venger lourdement contre les États confédérés pour avoir brisé l’unité de l’Union et à leur imposer de très dures sanctions économiques. En 1868, avec l’élection du général Ulysses S. Grant, les radicaux sont alors à leur zénith politique, contrôlant la Maison-Blanche, le Congrès, le Parti républicain et l’armée. Les premiers membres afro-américains du Congrès des États-Unis ont été élus sous l'étiquette Républicaine en novembre 1868. Il a fallu attendre 1934 pour que le parti démocrate ait ses premiers candidats noirs. Gangrené par la corruption, rendu responsable des difficultés économiques en 1873, les radicaux déclinent alors qu’une opposition libérale interne s’active et demande la réconciliation avec les États du Sud, en commençant par mettre fin à la vengeance politique. En 1874, un dessin politique de Thomas Nast représentant le parti en éléphant fut repris pour symboliser le parti.

Les transformations du parti républicain

En 1876, l’élection présidentielle met un terme définitif à la politique de Reconstruction. Le nouveau président, Hayes donne aux démocrates un contrôle absolu sur cette région jusqu’en 1964, caractérisé également par l’abandon politique des anciens esclaves et la quasi-disparition du Parti républicain sur le territoire des anciens États confédérés.

Divisée entre une aile progressiste et une aile conservatrice, la ligne politique générale du Parti républicain est modérée tantôt libérale tantôt conservatrice, tantôt isolationniste, tantôt internationaliste. La croissance économique est son credo. En 1884, il perd la présidence pour la première fois en 24 ans.

En 1890, bien que proches des grands conglomérats et des grandes industries, le Parti républicain est l’initiateur des premières lois antitrust afin de protéger les petits commerces et les agriculteurs. À partir de 1896, les républicains s’imposent pour de nombreuses années à la Maison Blanche et au Congrès, en consolidant l’adhésion de la classe moyenne et des industriels. Le Parti républicain est alors tout à la fois progressiste, capitaliste et puritain. le mouvement progressiste, puissant au début du XXe siècle, qui réclame une moralisation de la vie publique et une meilleure prise en compte des aspirations de la population, inspire certains leaders républicains, comme le président Theodore Roosevelt : il s’oppose aux grandes entreprises, aux trusts et réclame un pouvoir fédéral fort, capable de réglementer l’activité économique.

Le temps du déclin et des divisions

Divisés entre progressistes rooseveltiens et conservateurs, les républicains perdent la Maison Blanche de 1912 à 1920. Surtout en 1932, pour la première fois depuis la guerre de Sécession, les républicains perdent le contrôle de la majorité des grandes villes du pays, de la maison Blanche, du Congrès. Divisés entre isolationnistes et libéraux (au sens américain), le parti est condamné à une longue opposition en raison de la Seconde Guerre mondiale puis du déclenchement de la guerre froide. Eisenhower est élu président en novembre 1952, mettant fin à 20 années de règne démocrate. Il fait respecter dans l’ancien Sud confédéré, au besoin par l’armée, les arrêts de la Cour suprême des États-Unis en matière de déségrégation raciale.

Le renouveau du parti républicain

À partir des années 1960, les républicains récupèrent les thèmes conservateurs propres aux blancs du Sud et de l'ouest, comme la méfiance vis-à-vis de l’État fédéral et la défense des droits des États fédérés contre les empiétements du pouvoir central. En reprenant ainsi dans le sud des thèmes comme la généralisation de la prière à l’école, les droits des états fédérés, l’interdiction de l’avortement ou la défense des valeurs familiales, les républicains parviennent dans les années 1970 et 1980, à y faire élire des gouverneurs, pour la première fois depuis la fin de la période de Reconstruction. En même temps, le parti rompt avec la tradition isolationniste symbolisée autrefois par Robert Taft et entreprend une politique étrangère active dont l’objet est l’endiguement du communisme par tous les moyens.

Dans les années 1980, la « révolution conservatrice » lancée par le président Ronald Reagan finit d’ancrer nationalement le parti à droite. En 1994, pour la première fois depuis 40 ans, le parti républicain remporte les deux chambres du Congrès et redevient majoritaire. Il le restera jusqu’en 2007.

Suite aux attentats du 11 septembre 2001, un courant jusque-là discret et très minoritaire a pris de l’ascendant sur le Parti républicain. Le courant néo-conservateur a imposé une politique étrangère unilatéraliste et idéaliste concrétisée par une hostilité renforcée au multilatéralisme et à l’ONU, par la Guerre d'Afghanistan en 2001 puis surtout par la guerre en Irak à partir de 2003, le but étant d’apporter la paix et la démocratie au Moyen-Orient. Cette politique a été néanmoins remise en cause électoralement à la fin de l’année 2006.

Les valeurs défendues par le parti républicain

Le Parti républicain défend historiquement le principe d’une fiscalité modérée (baisse d’impôts), d’une intervention réduite au minimum de l’État dans l’économie. Ainsi, le principe du moindre État se résume dans la déclaration du président Ronald Reagan dans son discours inaugural en 1981 quand il déclara que « dans les temps de crise, le gouvernement n’est pas la solution à vos problèmes, le gouvernement est le problème. »

Depuis les années 1980, on distingue un antagonisme assez prononcé, bien que non exclusif, entre les républicains de l’ouest, libertariens et individualistes, et ceux du Sud, chrétiens fondamentalistes, concentrées sur les valeurs morales et religieuses, quite à vouloir utiliser les états, fédéral ou locaux, pour les imposer.

Le Parti républicain défend l’individualisme contre le collectivisme et le communautarisme et ses membres sont majoritairement hostiles à la politique de discrimination positive et aux quotas raciaux, globalement parce qu’ils refusent de faire de distinctions entre Américains.

Partisans de l’école libre et donc de laisser aux parents le droit de choisir l’école de leurs enfants, les républicains sont favorables à l’évaluation qualitative de l’enseignement et des résultats scolaires dans les écoles publiques.

Au nom de la responsabilité individuelle, les républicains sont aussi souvent des partisans de la liberté de ports d’armes et de la répression maximum en matière de criminalité. Ainsi, ils sont très largement favorables à la peine de mort.

Historiquement plutôt tenants du libre-échange, les républicains se sont nettement recentrés depuis les années 2000 sur un protectionnisme néfaste pour l'économie mais qui a permis par exemple à Donald Trump de capter le soutien large de la classe moyenne blanche.

Les courants au sein du parti républicain

  • Les conservateurs
    • sur le plan fiscal: adeptes de la maîtrise des dépenses publiques et d'un faible niveau d'imposition ;
    • sur le plan social : adepte de valeurs morales conservatrices ;
    • les néo-conservateurs, souvent des universitaires et des intellectuels, partisans d'un nouvel unilatéralisme américain sur le plan international (doctrine Bush) ;
    • les paléo-conservateurs, traditionnellement isolationnistes, protectionnistes et socialement conservateurs.
  • les States' Rights Oriented, partisans du transfert maximum des compétences de l'État fédéral aux États fédérés.
  • les libertariens, partisans d'un État fédéral réduit au minimum, parmi lesquels se recrutent de nombreux membres du mouvement des Tea Party tels Rand Paul. S'ils sont divisés sur les questions sociales (mariage homosexuel, avortement, etc.), ils estiment le plus souvent que l'État fédéral n'a cependant pas le droit d'interférer dans des domaines qui relèvent de la vie privée ;
  • les centristes, souvent fiscalement conservateurs et progressistes sur les sujets de société. Parfois affublés du sobriquet de RINO par leurs détracteurs conservateurs, on y trouve notamment les républicains de Nouvelle-Angleterre ou les anciens partisans de Nelson Rockefeller ;

Présidents républicains des États-Unis

  1. Abraham Lincoln de 1861 à 1865
  2. Andrew Johnson
  3. Ulysses S. Grant de 1869 à 1877
  4. Rutherford B. Hayes de 1877 à 1881
  5. James Garfield en 1881
  6. Chester Arthur de 1881 à 1885
  7. Benjamin Harrison de 1889 à 1893
  8. William McKinley de 1897 à 1901
  9. Theodore Roosevelt de 1901 à 1909
  10. William H. Taft de 1909 à 1913
  11. Warren G. Harding de 1921 à 1923
  12. Calvin Coolidge de 1923 à 1929
  13. Herbert Hoover de 1929 à 1933
  14. Dwight Eisenhower de 1953 à 1961
  15. Richard Nixon de 1969 à 1974
  16. Gerald Ford de 1974 à 1977
  17. Ronald Reagan de 1981 à 1989
  18. George Bush de 1989 à 1993
  19. George W. Bush de 2001 à 2009
  20. Donald Trump de 2017 à 2021

Liens externes


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