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Microcrédit

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Le micro-crédit est une forme de crédit qui consiste en l'attribution de prêts de faible montant à des entrepreneurs ou des artisans qui ne peuvent pas accéder aux prêts bancaires classiques. Le micro-crédit se développe surtout dans les pays en développement. Il y permet de concrétiser des micro-projets favorisant ainsi l'activité et la création de richesse. Mais il se pratique aussi bien dans les pays développés ou en transition. En outre, les organismes de micro-crédit peuvent mobiliser l'épargne locale chez les emprunteurs et la prêter à un taux d'intérêt du marché. Par conséquent, le secteur de la micro-finance a un potentiel de croissance auto-entretenue, et permet de réduire la dépendance à l'aide étrangère.

A noter que le Petit Larousse illustré 2014 accepte le terme de microfinance et le définit ainsi[1] :

microfinance
n.f. Ensemble des dispositifs permettant aux populations les plus pauvres d’accéder à des services financiers diversifiés (microcrédit, épargne, assurance, etc.) adaptés à leurs besoins ; ensemble de ces services financiers.
Pauvrete-Yunus.jpg

Une arme contre la pauvreté

Cette forme de crédit est souple et très adaptée à l'échelon local puisqu'elle demande peu de moyens. Le Prix Nobel de la paix en 2006, Muhammad Yunus, a commencé son activité de microcrédit au Bangladesh par des "micro-prêts" de quelques dollars à quelques dizaines d'habitants d'un village pauvre voisin de son université, en utilisant son propre argent. En comparaison avec d'autres formes d'aide au développement, l'analyse coût-bénéfice d'aide au micro-crédit est très efficace. Il représente à peine 10 centimes pour un euro de don, ce qui est largement inférieur à d'autres actions caritatives. De plus, les gains d'efficacité de la microfinance sont encore plus grands si l'on considère que les avantages pour un ménage sont prolongés dans l'avenir par un flux de revenu supplémentaire.

L'appel au mouvement de la micro-finance a inversé l'ancienne approche traditionnelle d'un crédit "Top-Down" (de haut en bas), qui, dans le passé canalisait les ressources par le biais d'entonnoirs de grande taille dans les bureaucraties gouvernementales (souvent corrompues et soumises à la cleptocratie) qui favorisaient l'élite politique. La micro-finance offre de petits prêts aux entrepreneurs pauvres en capital[2]. Statistiquement, les femmes sont les plus représentées, car ces entrepreneurs savent tirer parti de leur temps disponible et de leur talent pour créer des entreprises rentables.

Avec le mouvement de développement d'organisation offrant des micro-crédits, est apparu un autre mouvement récent de fusion dans l'industrie de la microfinance qui en vient à concurrencer les banques commerciales traditionnelles. Les défenseurs de la mission sociale du micro-crédit avancent l'argument que la recherche du profit force les organisations à laisser de côté la clientèle la plus pauvre pour rechercher des emprunteurs moins risqués. Et, de ce fait, les prêteurs n'offrent plus de petits prêts dont ont besoin les pauvres. De l'autre côté du débat, les défenseurs de la commercialisation de la micro-finance pointent du doigt les incitations perverses liées à un système de dépendance vis à vis de donateurs. Ils font valoir que la commercialisation est le seul moyen par lequel les intérêts des emprunteurs, des prêteurs et des investisseurs privés peuvent se coordonner et s'aligner parfaitement. Autrement, les organisations de micro-crédit dont la gestion repose sur l'aide des donateurs sont faiblement incités à se conformer aux normes de transparence et de responsabilisation. Et, finalement, le travers est de retomber dans un système d'aide discrétionnaire et injuste.

Notes et références

  1. Dossier de presse Petit Larousse illustré 2014
  2. * Effectivement le microcrédit apparaît comme la véritable solution de financement des économiquement faibles qui souhaitent s’en sortir en créant eux-mêmes leur activité plutôt qu’en espérant une embauche aléatoire dont le coût employeur est surenchéri par le fardeau des charges sociales. (...) Mais, après le passage du microcrédit et la création d’activité qu’elle génère, l’exclu a pu reprendre confiance dans ses capacités créatrices et gagner ainsi une fierté dont on l’avait dépossédé en nourrissant sa rancœur sociale et son cortège éventuel de transgressions. L’exclu devenu créateur a su trouver une façon d’être utile et de s’en rémunérer, il a su mettre à la disposition de la société un peu de farine et de lait pour élaborer le gâteau des richesses. (Xavier Prégentil, 18/06/2007).

Citations

  • Le fait d'être pauvre ne préjuge en rien du potentiel d‘une personne : ni de ses talents, ni de sa capacité à les utiliser pour diriger sa vie si elle en avait la possibilité. L'extraordinaire succès du microcrédit, ces prêts aux montants dérisoires accordés aux gens extrêmement pauvres pour qu‘ils puissent s‘engager dans des projets d'auto-entrepreneuriat leur permettant de générer un revenu, en est une illustration aussi émouvante qu'instructive. Comme l'explique Mohammad Yunus, cet économiste-entrepreneur, inventeur du microcrédit (et Prix Nobel de la paix) : « Le fait que les pauvres sont vivants est une preuve évidente de leur capacité. Ils n’ont pas besoin de nous pour leur apprendre à survivre, ils savent déjà comment le faire. ... Donner aux pauvres accès au crédit leur permet de mettre en pratique les compétences qu’ils ont déjà. » (Bruno Levy, Libéralisme et Pauvreté, Libres ! 100 idées, 100 auteurs)

Bibliographie

  • 1995, Tim Besley, "Nonmarket Institutions for Credit and Risk Sharing in Low-Income Countries", The Journal of Economic Perspectives, Vol 9, n°3, Summer, pp115-127
  • 2007, Thomas Dichter, "Time to Stop Fooling Ourselves about Foreign Aid", Cato Institute Foreign Policy Briefing, n°86, September 12
  • 2020, Malavika Nair, Martha Njolomole, "Microfinance, entrepreneurship and institutional quality, Journal of Entrepreneurship and Public Policy, Vol 9, n°1, pp137-148

Liens externes


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