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Modèle:Culture&société:Lumière/08 2007

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Sept Samouraï (les)

La recherche de samouraï est donc très difficile. Les vaillants guerriers sont présentés de façon très ironique comme bouffis d’orgueils sur une musique guillerette. En fait la première partie du film nous présente le fonctionnement d’un marché. Un samouraï se battra-t-il pour du riz ? Cherchez des samouraï affamés, répond l’Ancien. Mais il n’est pas facile de trouver un samouraï costaud et bon marché, car celui-ci se donne à lui-même un haut prix. L’information est capitale sur un marché, les paysans savent choisir de bonnes graines mais comment faire ici : ce ne sont pas les meilleurs qui nos écoutent. La solution se présente avec Kambei : c’est par l’intermédiaire de ce professionnel que s’effectue le choix et le recrutement. C’est lui qui détermine le nombre nécessaire et sait jauger les qualités nécessaires, c'est à dire de la valeur de chacun. Le bon samouraï est celui qui ne confond pas honneur et orgueil : le vaillant combattant qui arrive habillé en colporteur, le joyeux drille qui a accepté de couper du bois pour manger à sa faim ou le sabreur d’élite qui, contraint de tuer des vantards qui le provoquent, préfère mettre son art dans cette cause qui en vaut la peine. Les samouraï sont à la fois magnifiés dans le portrait des sept mais aussi démythifiés : ils évoquent les guerres qu’ils ont perdus et la nécessité de la fuite pour sauver sa vie. Comme le déclare le plus joyeux : comme on ne peut les tuer tous, je me sauve très vite. Avouer sa peur ou savoir reconnaître sa défaite indiquent le véritable courage et la lucidité, on peut compter sur celui qui s'estime à son juste prix. Bon recruteur, Kambei se révèle ensuite un fin stratège : un bon fort a besoin d’une faiblesse pour attirer l’ennemi. Le combat réclame l’esprit d’équipe : celui qui est égoïste se détruira lui-même. Ce n’est en rien une critique de l’individualisme, qui ne doit pas être confondu avec l'égoïsme, dans ce film qui dessine avec précision la sihouette des nombreux personnages, samouraï comme paysan. En fait, le sort de la bataille repose sur les épaules de chacun : Kikuchiyo, par son comportement irresponsable, met un moment en péril le village et il rachète cette erreur au prix de sa vie. Les trois survivants prennent conscience à la fin de la supériorité des paysans qui vivent de leur travail sur leurs terres tandis que les ronins sans foyer et sans famille sont d’éternels vagabonds.