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Robert LeFevre

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Robert LeFevre
Entrepreneur en éducation libertarien

Dates 1911-1986
Robert LeFevre
Tendance Libertarien, autoarchisme
Nationalité États-Unis États-Unis
Articles internes Autres articles sur Robert LeFevre

Citation
Interwikis sur Robert LeFevre

Robert Lefevre, né le 13 octobre 1911 à Gooding, dans l'Idaho et décédé le 13 mai 1986, fut une personnalité marquante[1] dans l'histoire récente de l'essor du mouvement libertarien aux Etats-Unis.

Passant son enfance à Minneapolis, dans le Minnesota, Robert Lefevre fréquenta l'Université Hamline afin d'étudier l'anglais et l'art dramatique. Il a ensuite travaillé dans divers emplois durant la Grande Dépression, comme acteur ou annonceur radio. Durant la Seconde Guerre mondiale, il fut officier dans la division d'éducation et d'orientation de l'Armée de l'air. Il passa un an en Europe avant d'être blessé. Après la guerre, il s'installa en Californie pour travailler dans le secteur de l'immobilier.

Robert LeFevre se lança dans la politique et se présenta sans succès au Congrès en 1950. Par la suite, il estima que le vote est un acte d'agression et il s'opposa à la politique électorale.

La fondation de l'école de la liberté

En 1956, Robert Lefevre fonda le concept de l’École de la liberté (Freedom School), à Colorado Springs, dans l'état du Colorado et il fut aussi le responsable éditorial de la gazette Telegraph. En 1965, une inondation dévasta le campus. L'école se déplaça à Santa Ana, en Californie. L'École de la Liberté fut conçue pour éduquer les gens dans la philosophie de la liberté, dans le sens de la politique et de l'économie du libre marché. Au concept de Freedom School, Robert Lefevre ajouta, en 1963, le "Rampart College", une école non accréditée de quatre ans d'études supérieures. Des enseignants de très grande renommée sont venus enseigner ou donner des conférences au Freedom School : Frank Chodorov, Milton Friedman, Floyd A. Harper, Bruno Leoni, James J. Martin[2], Ludwig von Mises, Warren Nutter, Leonard Read, Gordon Tullock ou Rose Wilder Lane. Et cette institution scolaire a formé des personnalités célèbres du mouvement libertarien comme Roy Childs, Kerry Thornley, Roger MacBride, Gerald O'Driscoll, Carl Watner.

Sur le campus, Robert Lefevre installa un groupe de presse avec une société d'édition, le Pine Tree Press, un bulletin d'information de la Freedom School (Freedom School, Series Studies in human action), une revue, "Rampart Journal of Individualist Thought" (publiant de 1965 à 1968), et un journal sous forme de tabloïd.

Après la fermeture du Rampart College en 1975, Robert Lefevre continua de travailler en Caroline du Sud sous le patronage de Roger Milliken. Il publia également le "Journal de Lefevre" de 1974 à 1978. Tout ceci, il ne peut le faire sans l'assistance de personnes dévouées, maillons quasi invisibles mais indispensables, pour construire et développer la structure de production intellectuelle des idées libérales et libertariennes. Le premier maillon pour Robert LeFevre fut son assistance Ruth Dazey. En 1979, il choisit Kevin Cullinane, un ancien diplômé de la "Freedom School", pour reprendre les séminaires de l'École de la Liberté. Les principes de la philosophie de Robert continuèrent d'être enseignés de 1979 à 2005 avec le soutien de l'entreprise de Roger Milliken, dans le cadre de la gestion de la formation des salariés.

L'autoarchisme : une autre idée du pacifisme libertarien

Robert Lefevre estime que le droit naturel se situe au-dessus de la loi de l'État. Pour qu'une société puisse prospérer, il est essentiel de mettre en place des réformes du libre marché. Il pense que conférer la destinée d'une société à un État est une activité similaire à celle de récompenser des criminels afin qu'ils s'abstiennent d'agir illicitement. Tout État se compose de coutumes et d'institutions qui contrôlent la vie des individus en leur volant leurs biens, en restreignant leur liberté, en mettant leurs vies en danger et en justifiant sa présence par la protection contre eux-mêmes.

Robert LeFevre est un pacifiste, ce qui établit sa marque distinctive dans l'approche du respect de la liberté. Beaucoup de défenseurs de la propriété et de la liberté avancent l'argument qu'il ne faut pas faire à autrui ce que que l'on ne veut pas qu'il nous fasse. La plupart des libertariens considèrent comme moralement répréhensible l'initiative de la force ou l'usage de la fraude. Ils relâchent le principe de non-agression pour utiliser la force en cas de défense. Cette condition est malheureusement souvent détournée au prétexte de la défense préventive symbolisée par le syndrome « Je l'ai attaqué car je savais qu'il allait m'agresser ».

L'enseignement philosophique de Robert LeFevre est plus profond. Pour lui, tout usage de la force est moralement répréhensible. Il estime que la liberté ne devait pas être compromise, même légèrement, par des hommes qui agissent au nom ou au sein d'un organisme officiel de la force. Il fonde la liberté et le respect du droit de propriété sur l'idée qu'il est inconcevable moralement de provoquer chez autrui des jugements de valeur négatifs comme de provoquer des émotions de colère. Par exemple, s'introduire dans la propriété de quelqu'un d'autre va rendre fou le propriétaire. Or, si ce n'est pas l'effet désiré, il faut s'en abstenir. Affirmant que l'homme doit être libre afin d'acquérir honnêtement toute propriété qu'il peut ou qu'il pourra, Robert LeFevre insiste surtout pour indiquer, qu'une fois qu'un individu est propriétaire, il doit être libre de louer (au sens religieux du terme) ou non sa propriété. Et le fait qu'une force externe s'exerce sur lui pour imposer ses choix est destructif des capacités productives et créatives lorsque cet individu exécute paisiblement et harmonieusement ses objectifs.

Il « prêcha » un pacifisme profond et protesta contre la guerre en tant que produit de l'État. Une fois, il donna une conférence intitulée « Prélude à l'enfer » à un Lions Club local en précisant, par prémonition, qu'une ville américaine pourrait, très bien dans le futur, être mortellement touchée à la suite de conflits puissants, terribles et inutiles que l'État moderne crée inévitablement. Il était convaincu de la force de résistance non-violente lorsqu'il adopta une attitude surprenante de soumission forcée. Des hommes de main envoyés pour casser les pratiques syndicales sont entrés brusquement dans la station de radio où travaillait Robert LeFevre. Celui-ci s'est couché à plat, à même le sol et y resta immobile. Interloqués, les « gros bras » sortirent sans mot dire. Cet épisode marqua et convainquît Robert LeFevre des principes rapides et efficaces du comportement de la non-violence.

Robert LeFevre fut en faveur de l'abolition de l'État, mais il refusa l'étiquette d'anarchiste, qui est souvent associée dans l'œil du public à des comportements de violence, de destruction, de désordre ou de chaos. Il préféra inventer les termes « d'autoarchisme » ou « d'autarchisme » (gouvernement autonome) pour se distinguer de l'anarchisme par son pacifisme impassible.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Robert LeFevre et son mouvement furent la base d'inspiration du livre de Robert A. Heinlein, La Lune est une maîtresse sévère (The Moon Is a Harsh Mistress) en représentant le personnage du Professeur Bernard de la Paz, organisateur de la révolution lunaire
  2. Bibliographie de James J. Martin

Publications

Pour une liste détaillée des œuvres de Robert LeFevre, voir Robert LeFevre (bibliographie)

Littérature secondaire

  • 1961,
    • Roberto Jouvenal, commentaire du livre de Robert Lefevre, "This Bread Is Mine", Il Politico, Vol 26, n°3, septembre, p610
    • Murray Rothbard, commentaire du livre de Robert Lefevre, "This Bread Is Mine", National Review, March 25, p195
  • 1963, George Barr Carson, Jr., commentaire du livre de Robert Lefevre, Constitutional Government Today in Soviet Russia: The Constitution of the U.S.S.R. Annotated and Explained, Slavic Review, Vol 22, n°3, Sep., pp574-575
  • 1966, Robert E. Gaskins Jr., Leanna J. Koehn et Richard H. Gaskins, "Let’s Call It Anarchy", Rampart Journal of Individualist Thought, Vol 2, n°2, Summer, pp78–82
  • 1973, Murray Rothbard, "The Libertarian: The Gospel According to LeFevre", The Libertarian Forum, Vol 5, n°10, october
  • 1989, K. E. Grubbs Jr., commentaire du livre de Carl Watner, "Robert LeFevre: Truth Is Not a Half-way Place", The Freeman, June, Vol 39, n°6

Archives audio

Liens vidéos

  • (en)Icone Cinéma recentrée.png [video]"Robert LeFevre on Manners and Morality". Dans cette vidéo, Robert LeFevre prend la parole lors d'un dîner à Los Angeles en novembre 1984. Il parle de la moralité et théorise d'où elle vient et dans quelle mesure elle dicte nos interactions avec les autres. Il parle également de ce qu'il appelle les « manières » qu'il sépare de la morale.
  • (en)Icone Cinéma recentrée.png [video]"A Basis for Morality, Part 1", vidéo présentant l'éthique du capitalisme par Robert Lefevre (durée : 15:02 avec une couleur délavée probablement filmé dans les années 1960)
  • (en)Icone Cinéma recentrée.png [video]"A Basis for Morality, Part 2", vidéo présentant l'éthique du capitalisme par Robert Lefevre (durée : 15:04 avec une couleur délavée dans les années 1960)


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