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Oliver Cromwell

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Oliver Cromwell
Homme politique

Dates 1599 - 1658
Oliver-Cromwell.jpg
Tendance
Nationalité Royaume-Uni Royaume-Uni
Articles internes Autres articles sur Oliver Cromwell

Citation
Interwikis sur Oliver Cromwell

Oliver Cromwell (Huntingdon, 25 avril 1599 – Londres, 3 septembre 1658) est un militaire anglais qui a régné sur l'Angleterre, sous le titre de Lord Protecteur, pendant les années 1640 jusqu'à sa mort en 1658.

Origine et parcours

Cromwell naît d'une famille assez distinguée, à Huntingdon, ville de l'Est du pays, et étudie à l'Université de Cambridge. Il descend des premiers Tudors

Il entra de bonne heure dans la secte des Puritains, où il puisa l'esprit d'intolérance. Persécuté comme dissident, il allait s'embarquer pour l'Amérique quand un ordre du roi interdit le départ.

En 1620, il épouse Elisabeth Bourchier, et obtient un siège au Parlement en 1628. Mais lorsque celui-ci est dissous, en 1629, il retourne gérer la fortune paternelle. Député par l'Université de Cambridge au Long Parlement (1640), il s'y fit remarquer par ses déclamations contre le papisme et la royauté. Lorsque la guerre civile (civil war) commence, en janvier 1642, il est convaincu que c'est le signe de Dieu pour la lutte contre l'épiscopalisme et la monarchie détachée des affaires puritaines.

Il vit comme fermier-gentilhomme, membre de la gentry, jusqu'au début de la première guerre civile anglaise, en 1642, quand il mène ses ouvriers (en fait une armée recrutée par ses soins) au service du Parlement. Il se signala par son habileté et sa bravoure, mais aussi par ses cruautés.

Après son service militaire, il devient un homme politique remarqué, et il est le seul apparemment capable de gouverner après la mort du roi Charles Ier.

Carrière militaire et politique à son apogée

En 1643, il lève à ses frais (il a hérité en 1638 d'une riche propriété) une troupe de cavalerie organisée selon des principes démocratiques (officiers élus par la troupe, discussions idéologiques…) : les Ironsides (côtes de fer). Le 2 juillet 1644, il s'illustre dans la bataille de Marston Moor, et celle de Newbury, en octobre. Le Parlement le nomme Lieutenant-général de cavalerie.

En 1645, le Parlement le charge de réorganiser l'armée sur le modèle de ses propres troupes (c'est la New Model Army). Il bat les royalistes à la bataille de Naseby le 14 juin de la même année. Le 30 janvier 1647, les Écossais, à qui le roi s'était rendu le 5 mai 1646, le livrent au Parlement.

L'armée est divisée en deux camps : les Indépendants constitués par les officiers, et les Niveleurs composés par la troupe. Ceux-ci prônent un régime égalitaire. Cromwell est d'abord conquis par leurs idées. En 1648, Charles Ier s'enfuit de l'île de Wight, mais il est bientôt ramené à Londres. Le Parlement étant peu enclin à juger son souverain légal, Cromwell organise une purge dans ses rangs. Le procès a lieu du 20 au 27 janvier 1649, et Charles Ier est décapité, le 30 janvier.

Une des opérations de siège les plus réussies de la New Model Army est le siège de Drogheda de 1649, dans le cadre de la Conquête cromwellienne de l'Irlande.

Le 17 mai 1649, Cromwell proclame la République, ou Commonwealth. Mais les relations se détériorent entre le Rump, Parlement à chambre unique et l'armée ; Cromwell intervient et fait chasser les parlementaires par des soldats et institue un nouveau Conseil d’État dont il est partie prenante ainsi qu'un nouveau Parlement, mais dont les membres sont cette fois-ci nommés par le Conseil d’État. Ce Conseil ainsi que le Conseil des officiers, redoutant l'anarchie latente, nomme Cromwell Lord Protecteur de la République d'Angleterre, d’Écosse et d'Irlande en 1653. Ses pouvoirs sont normalement contrebalancés par le Conseil et le Parlement mais le Conseil lui est acquis et le Parlement est vite dissous. Cromwell impose ainsi une sorte de despotisme puritain, fait régner l'austérité, et pratique une certaine tolérance religieuse, sauf en ce qui concerne les catholiques.

En 1656 il convoque un nouveau Parlement car il a besoin de subsides pour mener la guerre contre l'Espagne en Jamaïque : ce Parlement, fortement épuré, lui accorde les subsides et lui demande de devenir roi et de rétablir la royauté ; sous la pression de ses officiers, Cromwell refuse mais conserve le droit de désigner son successeur ; il désignera Richard, son fils, avant de s'éteindre en 1658.

Depuis ce moment, Cromwell régna en souverain absolu. Du reste, il enleva la Jamaïque aux Espagnols, et abaissa la marine hollandaise ; au dedans il acheva la réduction de l'Irlande et de l'Écosse.

L'après-Cromwell

Cromwell s'éteint à Londres le 3 septembre 1658, victime de la malaria ou d'un empoisonnement. Son fils Richard lui succède, mais pour très peu de temps, car le général George Monk, gouverneur de l'Écosse, craint que la nation ne sombre dans le chaos, et cherche à rétablir la monarchie. En février 1660, Monk et son armée marchent sur Londres, et avec le soutien populaire, il force le Parlement à se dissoudre.

Charles II rentre à Londres, en mai 1660, et se fait couronner le 23 avril 1661. Pour venger la mort de son père, il fait exhumer le corps de Cromwell de l'abbaye de Westminster et le soumet au rituel d'exécution post-mortem, le 30 janvier, date anniversaire de l'exécution de Charles Ier. Son corps est jeté dans un puits, et sa tête exposée sur un pieu devant l'abbaye de Westminster jusqu'en 1685.

La période qui suit le couronnement de Charles II est appelée la restauration anglaise.

Informations complémentaires

Littérature secondaire

  • 1897, S. R. Gardiner, "Cromwells Place in History", London (3ème édition)
  • 1907, Wolfgang Michael, "Cromwell", 2 vols, Berlin
  • 1928, Helmuth Kittel, "Oliver Cromwell, seine Religion und seine Sendung", '"Oliver Cromwell, sa religion et sa mission"), Berlin
  • 1929, W. C. Abbott, "Bibliography of Oliver Cromwell", Cambridge, Mass
  • 1931, Carl Joachim Friedrich, "Cromwell, Oliver (1599-1658)", In: Edwin R. A. Seligman, dir., "Encyclopaedia of The Social Sciences", Vol IV, New York: MacMillan
    • Nouvelle impression en 1935, New York: MacMillan
    • Nouvelle édition en 1937, (Volumes III et IV rassemblés), New York: MacMillan
    • 10ème édition en 1953, "Cromwell, Oliver (1599-1658)", In: Edwin R. A. Seligman, dir., "Encyclopaedia of The Social Sciences", Vol IV, New York: MacMillan, pp605-606

Citations

  • Cromwell était parti en guerre au nom de la liberté contre l’absolutisme, et, après s’être emparé du pouvoir, il avait vu qu’il ne pouvait le conserver et l’exercer que par la force, selon sa formule : ... « ayant dit ceci, Moi, ou plutôt le Seigneur, exigeons de vous... », formule que n’aurait jamais osé employer n’importe quel roi représentant du droit divin, et qui d’ailleurs aurait été bien vain si Cromwell n’avait pas eu sa bonne armée à sa disposition. La preuve en est que, quand le paisible Richard Cromwell succéda à son père, et prouva jusqu’à l’absurde qu’il était bien trop courtois pour passer à cheval sur le ventre de ceux qui n’étaient pas de son avis, alors, tout le système « cromwellien » s’effondra comme un château de cartes et l’Angleterre revint à la monarchie des Stuarts. (Jacques Bainville, Les dictateurs, 1935)


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