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Bertel Sparks

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Bertel Sparks
Juriste

Dates 1918-1994
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Tendance Libéral conservateur
Nationalité États-Unis États-Unis
Articles internes Autres articles sur Bertel Sparks

Citation
Interwikis sur Bertel Sparks

Bertel M. Sparks, né le 12 mars 1918, décédé le 24 janvier 1994, était professeur de droit aux universités de New York et de Duke. Il était originaire du comté de Jackson, dans le Kentucky. Il a étudié dans les écoles du comté de Harlan et de Jackson. Il s'est frayé un chemin hors des Appalaches grâce à deux diplômes d'études supérieures en droit à l'Université du Michigan (LL.M et S.J.D.). Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a servi comme agent spécial au sein du Counter Intelligence Corps. Il a été a été membre du corps professoral de la faculté de droit de l'Université de New York pendant dix-huit ans (de 1949 à 1967) et il a prolongé ensuite comme professeur de Droit à l'université Duke. Ses travaux de recherche étaient spécialisés dans les domaines des biens immobiliers, des fiducies, des testaments et des contrats. Il est l'auteur de deux livres et de nombreux articles dans des revues juridiques et dont certains furent publiés dans The Freeman, une publication de la Foundation for Economic Education. En 1972, il fut nommé au conseil d'administration de la Fondation pour l'éducation économique et il a fréquemment pris la parole lors de ses séminaires.

Les faveurs d'un mode électoral par collège

Dans un article écrit sur le mode d'élection du Président des États-Unis, "Why Have an Electoral College?" dans la revue The Freeman, Bertel Sparks s'exprime favorablement pour le collège électoral plutôt que pour le système électoral direct et universel. En remontant aux pères fondateurs, réunis à Philadelphie en 1787 et rédacteurs de la constitution américaine, l'auteur rappelle que leur compréhension de l'histoire leur avaient appris que le pouvoir tyrannique ne se limitait pas à une seule forme de gouvernement. Cette tyrannie peut apparaître sous une monarchie, sous une aristocratie, sous une théocratie ou même dans une démocratie. Pourtant, paradoxalement, un État sans pouvoir adéquat ne peut pas protéger ses citoyens dans l'exercice de leurs relations commerciales et sociales. Les auteurs de la constitution ont donc penché pour une séparation des pouvoirs (législatif, exécutif, judiciaire) et pour une division de l'autorité. Les hommes qui ont posé les fondations de la nation américaine craignaient les conséquences de la concentration des trois pouvoirs dans un seul gouvernement central. Ils ont ainsi doté l'État de pouvoirs strictement limités et ils ont divisé l'autorité avec un système de pouvoirs locaux, c'est-à-dire des régions qui furent des entités indépendantes et pas du tout des instruments du pouvoir central.

L'échelonnement quelque peu maladroit des mandats, nous dit Bertel Sparks, c'est-à-dire une durée différente entre celui du Président et celui de la Chambre des représentants ou du Sénat, visait à éviter l'instabilité qui pouvait résulter d'un changement de tout le gouvernement, même par vote populaire, à un moment de grand bouleversement émotionnel. Ainsi, le concept de collège électoral s'insère dans ce schéma général de séparation des pouvoirs et de division de l'autorité. Bertel Sparks précise qu'un des dangers du vote directe, à une époque de turbulences nationales, avec une forte excitation émotionnelle, peut générer l'élection démocratique de personnalités populaires, glamour ou charismatique telle qu'un Jules César, un Napoléon Bonaparte ou d'autres individus dont l'histoire a montré qu'ils étaient finalement peu recommandables. Malheureusement, l'histoire a montré aussi que même aux États-Unis, le Sénat n'a jamais été un corps impartial de sages servant à contrôler les passions fougueuses de la relative jeunesse des députés. Aux États-Unis, le collège électoral a une base de structure État par État, et pas formé strictement en fonction de la population. Bertel Sparks indique que cela permet d'atténuer la probabilité qu'un président gagne principalement grâce à un appel émotionnel. Cela rend un peu plus difficile pour une unité sociale ou économique de devenir dominante.

Quel sens est donné au terme conservateur ?

Bertel Sparks élargit la définition du terme conservateur dans le champ politique et économique au-delà de l'évidence naïve que "Le rôle d'un conservateur" (The Freeman: 1970) est de conserver ses acquis. Il dénoue la complexité de la compréhension en faisant une analyse comparative avec le mouvement social-démocrate, appelé 'liberal' aux États-Unis. La complexité provient déjà que le conservateur ne peut pas être dénommé 'libéral' puisque ce terme est déjà utilisé par l'aile gauche de la population. Bertel Sparks note cette étrangeté sémantique. Dans la population, les socio-démocrates (liberals) sont désignés pour indiquer les personnes qui veulent interdire l'introduction de tout dispositif d'économie de main-d'œuvre ou de tout nouveau produit qui pourrait remplacer ceux qui sont actuellement utilisés. Bertel Sparks admet que les socio-démocrates refusent cette analyse en se réfugiant dans le rêve de l'abstraction de leur idéal et en rejetant les implacables faits de la réalité[1]. La perplexité devient plus apparente encore lorsque les conservateurs sont présentés par l'auteur comme des personnes qui sont désireuses d'accepter tout nouveau développement technologique susceptible d'améliorer le bien-être matériel de l'humanité ou de réduire la quantité de corvée humaine.

Le libéral [social-démocrate] accuse le conservateur de mener la société dans une recherche perpétuelle de l'efficacité des instruments de production alors que lui la refuse tant que les conditions de travail ne sont pas mises en place par voie de réglementation. Comme le convient Bertel Sparks, cette attitude tend à produire des effets atténués de l'invention et des innovations voire à rendre le nouveau système complétement inefficace. De plus, le social-démocrate traite de réactionnaire le conservateur. Pourtant quand ce dernier réduit les coûts de production par le biais des entrepreneurs, cela profite aux consommateurs avec la baisse des prix de vente. L'argent économisé peut être dépensé pour d'autres produits que les consommateurs n'étaient pas auparavant en mesure d'acheter. L'entrepreneur (conservateur)[2] est profondément convaincu que les besoins humains sont insatiables à l'infini. Au lieu de cela, l'individu de gauche est épris de justice sociale qu'il impose maladroitement avec une définition de façon erronée. Pour préserver l'emploi, il a tendance à vouloir conserver les postes de travail obsolètes et coûteux dans sa prétention d'élever le bien-être matériel de toute la société à un niveau supérieur par la loi sans se rendre compte des méfaits qu'il provoque. Aussi la justice sociale telle que le définit le social-démocrate décourage les entrepreneurs de fournir de meilleurs services à moindre coût et la communauté ne saura jamais quelles autres améliorations elle aurait pu bénéficier faute de l'émergence de nouvelles compagnies. Les chefs d'entreprise découragés préféreront développer leur savoir-faire dans d'autres activités moins réglementées. Il ne faut pas oublier, nous prévient Bertel Sparks, que le progrès économique a toujours été directement lié à la liberté de choix qui fut autorisée d'exister à une époque donnée.

Le conservateur considère la liberté de choix comme une loi naturelle qui sépare les êtres humains des animaux inférieurs. La liberté n'est pas un octroi concédé de la part d'un État ou d'une organisation sociale particulière. Le devoir de l'État pour un esprit conservateur est de maintenir les conditions compatibles avec l'exercice de la liberté. Pour lui, l'exercice d'une autorité est nécessaire pour préserver l'ordre tant qu'elle est conciliable avec la liberté de choix mais il reste vigilant[3] sur l'empiétement de l'État sur les libertés individuelles. Dans cette optique, Bertel Sparks entrevoit le conservateur comme le véritable apôtre du changement[4].

Informations complémentaires

Notes et références

  1. "La raison de ce paradoxe est que le libéral [social-démocrate] typique s'est déjà enfui de la réalité et a trouvé refuge dans son cocon embryonnaire où il s'amuse à filer ses théories sans être dérangé par aucune rencontre avec les faits concrets de la vie". Bertel Sparks, 1970, "Le rôle d'un conservateur", The Freeman, September
  2. "Il sait que dans une société libre, tous les hommes sont à la fois producteurs et consommateurs et que la seule façon pour un membre de la société d'améliorer son propre sort est de produire davantage de choses que les autres veulent et pour lesquelles ils sont disposés et capables de payer". Bertel Sparks, 1970, "Le rôle d'un conservateur", The Freeman, September
  3. "Et s'il fait parfois preuve d'excès de zèle dans son souci de la préservation de la liberté, c'est parce qu'il [le conservateur] se rend compte qu'il existe toujours un danger que toute autorité apte à maintenir l'ordre, nécessaire à l'existence de la liberté, puisse outrepasser sa fonction propre et empiéter sur la liberté elle-même". Bertel Sparks, 1970, "Le rôle d'un conservateur", The Freeman, September
  4. "La vérité est qu'un conservateur ne s'oppose jamais à aucun changement, quelle que soit la vitesse à laquelle il est accompli, tant qu'il s'agit d'un changement effectué par des êtres humains libres agissant de leur propre gré sans être contraints par une force extérieure. En revanche, il s'oppose à tout changement qui empiète sur la liberté de choix de l'individu en matière de ses propres affaires. Son seul principe politique est la préservation des conditions qui rendent possible la liberté de changer – et par là-même le changement". Bertel Sparks, 1970, "Le rôle d'un conservateur", The Freeman, September

Publications

  • 1954, "Enforcement of Contracts to Devise or Bequeath After the Death of the Promisor", Minn. L. Rev., Vol 39, n°1
  • 1956, "Contracts to Make Wills", New York: New York University Press
  • 1964, "Cases on Trusts and Estates", Callaghan & Company
  • 1969,
    • a. "Why Have an Electoral College?", The Freeman, April, Vol 19, n°4, pp219-223 [lire en ligne] (Bertel Sparls remet en question de la capacité contemporaine à rédiger une Constitution meilleure que celle élaborée par les Pères fondateurs. Il met en lumière le respect et la reconnaissance du travail accompli par les fondateurs de la nation dans l'élaboration de la Constitution américaine. Il suggère que remettre en question ou chercher à améliorer ce document fondateur nécessite une réflexion profonde et une compréhension approfondie de la sagesse et de la pertinence des principes énoncés par les Pères fondateurs.)
    • b. "Freedom IS Responsibility", The Freeman, September

Littérature secondaire