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Entreprise holonique

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Le concept d'entreprise holonique[1] est né de la nécessité de réviser la vision des processus d'organisation des entreprises, particulièrement d'éviter une approche trop teintée d'ingénierie (Reengineering) qui faisait florès jusque dans les années 1990. Le terme "entreprise" est utilisé d'une manière générale et générique. Il peut signifier une entité, un système, un agent, etc.

Le monde ouvert, re-configurable et flexible des entreprises

Les entreprises contemporaines ont besoin de modèles ouverts, re-configurables, flexibles, et qui soient capables d'imiter la dynamique du marché dans l'économie moderne en réseau. En raison de la dynamique du marché, il est nécessaire que les stratégies et les relations commerciales évoluent au fil du temps et qu'elles soient modifiées selon l'environnement commercial dynamique.

L'idée principale du modèle de l'entreprise holonique découle du travail d'Arthur Koestler[2] qui chercha à expliquer les tendances auto-organisées des systèmes sociaux et biologiques. Il fit l'hypothèse d'un modèle constitué de structures auto-réplicantes imbriquées dans des systèmes naturels, qu'il a nommés hologrammes. Et, il a proposé le terme de "Holon" pour décrire les éléments unitaires de ces systèmes. Les holarchies sont donc envisagées comme des modèles avec une structure auto-organisée de l'Univers, qui est constitué de holons, imbriqués dans plusieurs couches dans la hiérarchie. Les holons se comportent comme des entités autonomes, et pourtant, en tant que parties du tout, elles coopèrent pour atteindre l'objectif de la holarchie. Et, donc, dans une telle hiérarchie imbriquée, chaque holon est un sous-système qui conserve les attributs caractéristiques de l'ensemble du système.

Une entreprise holonique peut être représentée par une holographie d'unités d'entreprises collaboratives ou même par des entreprises individuelles, où chaque unité d'entreprise est considérée comme un holon. Les Holons représentent donc des entités physiques et logiques telles par exemple, les départements de production et, plus finement ("holoniquement") par les machines[3]. Par conséquent, le paradigme des entreprises holoniques fournit un cadre pour la gestion de l'information et des ressources dans les organisations virtuelles mondiales en modélisant les entités d'entreprise en tant qu'agents qui sont reliés par Internet grâce à des logiciels. Dans cet univers d'information parallèle, en réseau, les entreprises dotées du mécanisme holonique peuvent évoluer vers des structures de plus en plus perfectionnées tout en s'organisant elles-mêmes pour accomplir de manière optimale les objectifs souhaités. Les structures holoniques changent dynamiquement par l'auto-organisation car elles utilisent des méta-modèles de configuration initiale appropriée et que leur reconfiguration est dynamique car elle est basée sur des données expérimentales qui lui servent de stimuli pour enrichir leur auto-organisation.

Pour déterminer la structure holonique optimale, diverses approches évolutives et génétiques ont été utilisées. L'approche floue (Fuzzy) et évolutive est un exemple représentatif de cette recherche[4]. Cette approche regroupe les entités d'une entreprise holonique dans une configuration dynamique et elle applique des modèles d'économie et d'évolution inspirés des systèmes naturels. L'auto-organisation est induite par la minimisation de l'entropie qui est obtenue en mesurant l'information répandue dans le système et en agit pour atteindre un équilibre. Ceci implique une interaction optimale entre les parties du système. L'amélioration du système actuel est atteint grâce à l'interaction avec des systèmes externes dont les stratégies sont axées sur une évolution organique. Ces stratégies de recherche imitent "l'accouplement" entre des partenaires qui sont les plus adaptés à l'évolution naturelle, et qui ont comme effet involontaire d'injecter de nouvelles informations dans le système de connaissance. La nouvelle structure organisationnelle atteint un niveau supérieur en minimisant l'entropie dans l'auto-organisation. Elle est alors meilleure que celle d'avant l'évolution.

Notes et références

  1. L'entreprise holonique se distingue des concepts proches mais toutefois différents comme la sociocratie, l'holacratie ou de l'entreprise libérée.
    l’holacratie est une théorie "processée" qui prône une rupture avec les systèmes organisationnels hérités du taylorisme, à travers l’autonomie des équipes.
  2. Arthur Koestler, 1967, "The Ghost in the Machine", Hutchison and Co, London The Danube edition
  3. D. H. Norrie, X. Zhang, 1999, "Holonic control at the production and controller levels", In: "Proceedings of the 2nd International Workshop on Intelligent Manufacturing Systems", pp215–224
    H. V. Brussel, P. Valckenaers, 2005, "Holonic manufacturing execution systems", CIRP Ann. Manuf. Technol., 54(1), pp427–432
  4. Cette approche fut appliquées dans la conception d'hologrammes informatiques reliés par Internet utilisés pour la télémédecine, la cybersanté, la télésanté et la télématique.

Bibliographie

  • 1994, J. H. Christensen, "Holonic manufacturing systems: initial architecture and standards directions", In: Proceedings of the First European Conference on Holonic Manufacturing Systems
  • 1995, P. McHugh, G. Merli, W. A. Wheeler, "Beyond Business Process Reengineering: Towards the Holonic Enterprise", Wiley, New York
  • 2002, M. Ulieru, "Emergence of holonic enterprises from multi-agent systems: a fuzzy evolutionary approach", Soft Computing Agents, vol 13, pp187–215

Liens externes