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Sandy Shaw

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Sandy Shaw
Scientifique et éditrice

Dates 1943-2022
Tendance Libertarienne
Nationalité États-Unis États-Unis
Articles internes Autres articles sur Sandy Shaw

Citation
Interwikis sur Sandy Shaw

Scientifique et auteure américaine (née le 28 juillet 1943, décédée le 12 mars 2022), Sandy Shaw s’est imposée comme une figure à la croisée de la santé, de la longévité et de la pensée libertarienne. Vulgarisatrice et consultante, elle a contribué à diffuser auprès d’un public des approches scientifiques de l’extension de la vie, tout en défendant la liberté individuelle dans la recherche, l’innovation et les choix médicaux.

Biographie

Sandy Shaw a traversé sa vie et sa carrière sous plusieurs identités qui marquent autant d’étapes de son parcours. Née Sandra Lois Yallen, elle prit le nom de Sandy Shakocius lors de son mariage en 1963 avec David Shakocius, avant leur divorce. C’est toutefois sous le nom de Sandy Shaw qu’elle s’est imposée comme auteure et vulgarisatrice scientifique reconnue. Enfin, dans le milieu libertarien des années 1970, elle adopta le pseudonyme de Natalee Hall, qu’elle utilisa pour publier et débattre dans des revues militantes. Ces différentes appellations reflètent une personnalité avec un cheminement éditorial et intellectuel riche, allant de la diffusion scientifique grand public à l’animation de cercles libertariens engagés.

L’importance du double engagement de Sandy Shaw se manifeste dans deux sphères complémentaires. Sur le plan scientifique, elle consacre ses recherches et ses publications à la nutrition, à la physiologie, au fonctionnement du système immunitaire et aux stratégies visant à prolonger la vie. Sur le plan philosophique, elle inscrit ces travaux dans une réflexion libertarienne, où priment l’autonomie individuelle, la responsabilité personnelle et la libre circulation des idées. Cette articulation entre science et pensée politique fait d’elle une passeuse entre le laboratoire et l’agora, un relais qui relie les savoirs biomédicaux à une véritable culture de la liberté.

Formation et débuts

Sandy Shaw suit des études de chimie à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), où elle se spécialise en biochimie. Elle y obtient son diplôme en 1966, posant ainsi les bases d’un parcours scientifique qu’elle orientera rapidement vers des recherches appliquées et accessibles au grand public.

Ses premières expériences professionnelles la conduisent à conjuguer rigueur scientifique et volonté de diffusion, en s’intéressant autant à la recherche qu’à la vulgarisation. C’est sous le nom de Sandy Shakocius, porté durant son premier mariage, qu’elle publie ses premiers écrits à la fin des années 1970, notamment dans le magazine OMNI, où elle signe des articles qui traduisent déjà son goût pour les thèmes mêlant science, santé et prospective.

La liberté contractuelle est incompatible avec la fiscalité

Dans sa lettre signée Natalee Hall (« Co-Publisher, Libertarian Connection ») dans la revue Reason (1973)[1], Sandy Shaw affirme que « l'imposition fiscale est un vol » et qu’un défenseur de la taxation n’est pas libertarien. De cette position découle une compréhension strictement anticoercitive de la liberté contractuelle : les relations légitimes entre individus sont celles qui reposent sur le consentement et l’échange volontaire, sans initiation de la force.

  • . Principes implicites et cohérence interne. Pour Sandy Shaw, la non-coercition constitue le critère décisif de la liberté contractuelle. Dès lors, la contrainte définit l’injustice. Un contrat ne peut être moralement valable que s’il est accepté librement par toutes les parties. Dans cette perspective, un contrat représente avant tout un transfert volontaire de droits : il fixe les conditions d’usage de biens, de services ou de temps, et n’engage que ceux qui y ont consenti. Par contraste, tout transfert imposé échappe à cette logique. En qualifiant la taxation de coercition, Sandy Shaw affirme que les prélèvements non volontaires, même lorsqu’ils reposent sur des promesses publiques de restitutions ultérieures (cas du régime de retraite qui est un leurre)[2], ne peuvent relever de la véritable liberté contractuelle.
  • . Portée et limites. Le texte met en évidence trois points fondamentaux. Le principe de non-coercition constitue l’axiome central du libertarianisme : il interdit l’initiation de la force dans les relations humaines. Or, l’impôt, accompagné de sanctions en cas de non-paiement, repose précisément sur la contrainte. Sa justification affaiblit donc le cœur même de la doctrine. À cela s’ajoute une incompatibilité logique. Accepter qu’une « petite dose de coercition » soit tolérable ne vient pas préserver l’axiome, mais le contredire. Enfin, la question de la justice interpersonnelle est posée de manière tranchante : « voler un groupe pour payer un autre ». Cette formule résume l’idée que les promesses faites par l’État ne sauraient se transformer en créances opposables à des tiers non consentants. Les droits à prestation n’ont aucune légitimité lorsqu’ils reposent sur des engagements que l’État n’a pu contracter qu’en imposant, par coercition, des ressources présentes ou futures à d’autres individus.[3].
  • . Une stratégie rhétorique forte. La lettre assume un style péremptoire et binaire : la taxation est un vol (coercition). Elle s’appuie sur une question rhétorique (« Qu’y a-t-il de libertarien dans… ? ») pour déplacer la charge de la preuve vers la position de John Hospers, l'ancien candidat libertarien aux élections présidentielles. Enfin, un geste de délégitimation clôt l’argument : « Un avocat de la taxation n’est pas un libertarien. » Cette rhétorique épurée vise la légitimité publique autant que la cohérence interne.
  • . Synthèse. Chez Sandy Shaw (Natalee Hall), telle qu’elle s’exprime dans la lettre d’avril 1973, la liberté contractuelle est indissociable du consentement et de l’absence de coercition. L'imposition fiscale étant une contrainte, elle se situe hors du domaine du contractuel légitime ; la société libre se définit alors par des engagements volontaires entre personnes, sans transferts imposés.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Natalee Hall, 1973, "Taxation is Theft", Reason, avril
  2. Les politiciens donnent l'illusion que l'argent prélevé sur les salaires au nom de la retraite sera restitué plus tard au moment de la retrait alors qu'ils servent en réalisé à la génération actuelle en âge de la retraite.
  3. En revanche, sans doute par manque d'espace, la lettre ne s’attarde pas sur les questions pratiques. Elle ne précise ni les modalités d’une éventuelle transition vers une société sans impôt, ni les mécanismes d’arbitrage, ni les formes possibles d’assurance ou d’entraide fondées sur le volontariat. Tout développement sur ces aspects relève donc d’interprétations extérieures au texte lui-même.

Publications

  • 1982, "Life Extension: A Practical Scientific Approach", Warner Books