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The Market for Liberty

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The Market for Liberty (1970), de Linda et Morris Tannehill, est un ouvrage phare du libertarianisme radical qui décrit comment une société pourrait fonctionner sans État. Les auteurs y défendent le principe de non-agression et expliquent comment la sécurité, la justice, l’économie et la coopération sociale peuvent être assurées par des institutions privées et volontaires. Le livre se veut à la fois une critique de l’étatisme et un plan cohérent pour un ordre social basé uniquement sur le consentement mutuel.

Analyse contemporaine du Chapitre 1 – “If We Don’t Know Where We’re Going”

Les Tannehill ouvrent leur ouvrage en constatant que beaucoup perçoivent un malaise social, mais formulent des critiques dispersées, centrées sur les symptômes plutôt que sur la nature coercitive de l’État. Sans vision claire de la société désirée, préviennent-ils, toute agitation remplacera simplement un groupe dirigeant par un autre. Leur objectif est de proposer un modèle complet d’ordre social fondé sur le consentement volontaire et la non-agression.

En 2025, ce constat reste pertinent. Les contestations contre la surveillance numérique, les restrictions sanitaires ou la fiscalité sont souvent réactives et sans projet global, laissant la voie libre à des solutions autoritaires. Le contexte a toutefois changé : la fragmentation de l’espace public par les réseaux sociaux rend plus difficile l’émergence d’une vision partagée, tandis que les crises mondiales successives renforcent l’État au nom de la sécurité.

Des outils nouveaux (blockchain, cryptomonnaies, réseaux décentralisés) rendent aujourd’hui crédibles des alternatives non étatiques, mais le chapitre 1 ne traite pas de la stratégie pour diffuser ces idées dans un environnement saturé, ni de la question de la gouvernance volontaire en temps de crise.

La leçon demeure : une société libre exige une vision précise et largement comprise, démontrée avant qu’une crise ne serve de prétexte au retour ou au renforcement du pouvoir coercitif.

Chapitre 2 – Man and Society – Analyse contemporaine

Les Tannehill décrivent l’homme comme un être rationnel, créatif et productif, dont la prospérité naît de l’échange volontaire. La société libre repose sur des droits naturels inviolables (vie, propriété, liberté) et sur l’interdiction de toute coercition institutionnelle. La force n’est légitime qu’en défense. Ils critiquent l’altruisme sacrificiel qui, en subordonnant l’individu au collectif, devient un prétexte au pouvoir étatique.

En 2025, cette vision s’inscrit pleinement dans une perspective pro-marché : les échanges libres et concurrentiels sont le mécanisme le plus efficace pour coordonner les actions humaines, stimuler l’innovation et répondre aux besoins collectifs. Les découvertes en sciences comportementales confirment que l’intérêt personnel éclairé, soutenu par des règles claires de propriété et de contrat, génère une coopération durable. L’altruisme, lorsqu’il est volontaire et intégré dans le marché (philanthropie, entrepreneuriat social, financement participatif), devient un moteur d’efficacité plutôt qu’un instrument de coercition.

Les technologies actuelles (blockchain, contrats intelligents, IA ouverte) offrent aux individus et aux entreprises des outils pour fournir sécurité, justice, monnaie et services publics de manière compétitive, sans monopole étatique. Une société libre et prospère naît d’institutions contractuelles, d’une concurrence ouverte et de la confiance dans la capacité du marché à organiser pacifiquement la vie en commun.

Chapitre 3 – The Self-Regulating Market – Analyse contemporaine

Pour les Tannehill, un marché libre n’est pas un chaos désordonné mais un ordre spontané fondé sur la propriété, le contrat et la responsabilité. Les fonctions aujourd’hui confiées à l’État (sécurité, justice, arbitrage) peuvent être assurées par des prestataires en concurrence, financés volontairement. L’objectif central n’est pas de punir, mais de réparer les torts : la restitution et l'indemnisation.

Dans ce modèle, les assureurs jouent un rôle clé : ils fixent des conditions de couverture incitant à des comportements prudents, imposent des clauses d’arbitrage et sanctionnent économiquement les acteurs violents ou malhonnêtes. Les conflits entre agences sont résolus par arbitrage contractuel, car la guerre est coûteuse et non rentable. Les contre-pouvoirs naturels sont la liberté de choix des clients, la réputation publique, la concurrence et la responsabilité contractuelle. Les crimes sans victime ne trouvent pas de financement et tendent à disparaître.

Les objections sont anticipées :

  • Un cartel ou une mafia est instable sous la concurrence et la pression des clients.
  • Les riches n’achètent pas la justice dès lors que les contrats standardisés, l'arbitrage réputé et l'assurance mutualisée abaissent les barrières d’accès.

En 2025, les technologies décentralisées (blockchain, identité numérique, contrats intelligents, registres d’arbitrage, scoring de réputation) rendent ce modèle plus concret que jamais. L’exécution automatique des décisions via les smart contracts réduit les coûts et les délais.

Les défis contemporains incluent le risque de concentration, la confidentialité et les biais algorithmiques. Mais, des solutions de marché comme l’interopérabilité, la portabilité des réputations et les audits indépendants peuvent y répondre. Ce chapitre confirme qu’une régulation durable émerge naturellement de l’incitation économique, de la concurrence et de l’arbitrage volontaire.

Chapitre 4 – Government—An Unnecessary Evil – Analyse contemporaine

Pour les Tannehill, l'État n’est pas un « mal nécessaire » mais un mal inutile. Il a le monopole de la force, financé par la coercition et protégé par l’immunité légale, il échappe aux incitations du marché, favorisant corruption et gaspillage. Il criminalise non seulement les agressions réelles, mais aussi les « crimes sans victime », restreignant les échanges volontaires.

Les fonctions régaliennes (sécurité, justice, défense) peuvent, selon eux, être assurées par le marché : agences concurrentes, assurance, arbitrage privé et alliances volontaires. Le principe moral est clair : non-agression et réparation des torts. La concurrence, la réputation et la liberté de sortie remplacent la contrainte étatique.

En 2025, cette vision est renforcée par la technologie : identité décentralisée, contrats intelligents, assurance paramétrique, réputation portable. Ces outils permettent d’organiser la sécurité, la justice et la coopération sans monopole.

Les risques (concentration, biais algorithmiques, atteintes à la vie privée) peuvent être contenus par l’interopérabilité, la portabilité des données et les audits indépendants. Ce chapitre affirme qu’une régulation efficace et pacifique naît d’institutions volontaires et concurrentielles, non d’un pouvoir coercitif centralisé.

Chapitre 5 – A Free and Healthy Economy – Analyse contemporaine

Pour les Tannehill, une économie saine naît d’échanges volontaires, protégés par la propriété et le contrat, sans interventions étatiques sur les prix, la monnaie ou la concurrence. Les profits orientent les ressources vers les usages les plus demandés, les pertes corrigent les erreurs. Les crises et pénuries proviennent surtout des distorsions politiques : contrôles de prix, subventions, privilèges, manipulation monétaire.

La liberté d’entrée sur les marchés, la concurrence, des prix libres et un capital formé par l’épargne réelle sont les piliers de l'économie. Les monopoles durables sont instables sans soutien de l’État. Les biens publics peuvent être fournis par un financement volontaire, une mutualisation ou des normes privées.

En 2025, les cryptomonnaies, stablecoins, paiements instantanés, contrats intelligents et DeFi réduisent les coûts de transaction et élargissent l’accès au capital. Les identités décentralisées, notations de réputation et audits privés renforcent la confiance sans coercition. Les aides ciblées peuvent passer par la micro-philanthropie privée, la micro-assurance ou des vouchers privés.

Ce chapitre conclut qu’une économie libre et prospère repose sur des prix non faussés, une monnaie non politisée et des institutions concurrentielles — conditions rendues aujourd’hui plus accessibles grâce aux technologies décentralisées.

Chapitre 6 – Property—The Great Problem Solver – Analyse contemporaine

Pour les Tannehill, la propriété privée résout la majorité des conflits en clarifiant les droits, les responsabilités et les conséquences. Elle internalise les coûts, incite à l’entretien et permet l’échange volontaire, révélant les préférences et rapprochant les intérêts. Les « tragédies des communs » naissent d’actifs sans propriétaire clair, où la responsabilité est diluée et la surexploitation encouragée.

Ils prônent l’extension des droits de propriété à des domaines mal définis : ressources naturelles, fréquences radio, espace aérien, pollution. La protection et l’échange de ces droits alignent les incitations économiques avec la conservation et l’innovation.

En 2025, ce principe s’applique à l’environnement (quotas négociables, responsabilité stricte), au numérique (propriété et portabilité des données, contrats d’usage), aux villes (gestion privée d’espaces publics, péages de congestion), aux infrastructures (concessions sous concurrence), et à l’innovation (licences, secrets contractuels).

Les risques (enclosures abusives, concentration de marché, asymétries d’information) peuvent être limités par l’interopérabilité, les clauses de sortie, les audits indépendants et l’arbitrage. Le chapitre conclut qu’en définissant, protégeant et échangeant la propriété, on transforme des problèmes politiques en solutions coopératives et durables.