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Antonio Gramsci

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Antonio Gramsci (1891-1937) fut un écrivain et théoricien politique italien, co-fondateur du parti communiste italien.

Pratique politique

Gramsci avait bien compris que, à l’opposé de ce que le marxisme prétendait, le capitalisme ne mourrait pas de sa belle mort : les salaires et standards de vie des ouvriers, tendant à s’améliorer avec le temps et la croissance économique, provoquaient chez eux des comportements bourgeois (selon l’acception communiste). L'hégémonie culturelle de la bourgeoisie entraîne le prolétariat à adopter ses intérêts. L'État capitaliste règne par la force et par le consentement.

De plus, la prise de pouvoir par la force à l’instar des bolchéviques russes lui paraissait infaisable dans le cas italien. Il recommanda donc de provoquer la désintégration sociale de la société italienne via la création de nombreux groupes, sous-groupes, satellites et autres communautés revendiquant des droits spécifiques (des « droits positifs » découlant du positivisme juridique) au bénéfice des minorités ethniques, religieuses, philosophiques, sexuelles... Le but était de créer une profusion de dérogations légales au droit naturel afin de provoquer des tensions et des problèmes insolubles dans la société, générer son éclatement et la chute de l’appareil étatique (la superstructure du point de vue marxiste) et assurer son remplacement via l’élévation d’un modèle communiste caractérisé par la nationalisation des biens de production et la suppression de la propriété privée. La société civile étant une composante importante de la domination doit être travaillée par un combat culturel qui vise les intellectuels de la classe dirigeante.

Les libéraux s'intéressent à Antonio Gramsci, parce que sa pratique politique est celle qui est mise en œuvre, consciemment ou non, dans la social-démocratie, avec un grand succès. Sa lutte a permis de créer des réflexes mentaux et des raccourcis de l'esprit donnant l'hégémonie culturelle aux revendications des groupes de pression, excluant ainsi tout débat serein et contradictoire dans la société.

Littérature secondaire

  • 1951, Nicola Matteucci, "Antonio Gramsci e la filosofia della prassi", ("Antonio Gramsci et la philosophie de la praxis"), Milano: Giuffrè
    • Seconde édition en 1977, Milano: Giuffrè Francis Lefebvre
  • 1999, V. Birchfield, "Contesting the hegemony of market ideology: Gramsci’s ‘good sense’ and Polanyi’s ‘double movement’", Review of International Political Economy, 6(1), pp27–54

Citations

  • L’hégémonie idéologique et culturelle précède la victoire politique.
  • Je suis pessimiste avec l'intelligence, mais optimiste par la volonté.
  • Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres.
  • Lénine avait dit que "les gens de culture ne sont pas l’élite d’une société, c’en est la merde", et Gramsci ne s’est pas contenté de se pénétrer de cette belle pensée, il est allé plus loin et en a déduit une méthode terriblement géniale pour faire pourrir la société "capitaliste" par la tête : investir à fond le domaine culturel pour en faire un instrument de subversion privilégié. Gramsci est à la classe intellectuelle ce que Lénine a été à la classe ouvrière, et sa plus remarquable réussite est la destruction de l’Education Nationale française telle que nous la subissons depuis maintenant 40 ans. (Jean-Marie Arnaudiès, Lettre à Brighelli, 2005)


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