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Atercratie

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L'atercratie est un terme inventé par l'anarchiste mutualiste, Claude Pelletier et qui trouve son origine dans la fusion de deux termes grecs : "ater", signifiant "sans" et "cratos", se traduisant par "gouvernement". Ainsi, le mot "Atercratie" évoque un concept où l'absence de gouvernement traditionnel est au cœur de la philosophie politique.

Un Atercrate est avant tout un individu qui revendique son autonomie en refusant d'être soumis à un quelconque gouvernement. Il aspire à vivre sans être dirigé par une autorité centrale, mettant en avant l'idée que chaque individu est capable de s'autogérer. L'Atercrate rejette catégoriquement les différentes formes de gouvernement traditionnelles, qu'elles soient théocratiques, autocratiques, aristocratiques, démocratiques ou autres. Cette opposition découle de la conviction que toutes ces formes de gouvernance sont des machines politiques génératrices de misère et d'oppression. L'Atercrate remet en question la légitimité même du pouvoir centralisé et cherche des alternatives plus égalitaires et autonomes.

Dans cette optique, l'atercratie vise à transcender les schémas traditionnels en faveur d'une organisation sociale qui privilégie l'autonomie individuelle et collective plutôt que la soumission à des autorités préétablies. Cette idéologie cherche à remettre en cause les paradigmes existants et à instaurer un modèle politique basé sur l'émancipation des individus vis-à-vis des structures gouvernementales traditionnelles.

Critique des différentes formes de gouvernement

  • . Critique du Despotisme monarchique. Le despotisme monarchique est critiqué pour la concentration excessive du pouvoir entre les mains d'un seul individu, le monarque. Cette centralisation crée un déséquilibre structurel dans lequel le monarque peut exercer son autorité de manière arbitraire, sans mécanismes efficaces de limitation ou de contrôle. Même si un monarque peut être bien intentionné, l'atercratie souligne le risque inhérent au despotisme, car la concentration du pouvoir crée une dynamique potentiellement oppressive. Les bonnes intentions du souverain ne suffisent pas à éliminer les dangers associés à une autorité non partagée.
  • . Critique de l'Aristocratie. L'atercratie critique l'aristocratie en raison du favoritisme qui prévaut envers une classe dirigeante restreinte. Dans une aristocratie, le pouvoir est souvent hérité ou attribué à une élite, créant ainsi des inégalités systémiques et favorisant les intérêts particuliers au détriment de l'intérêt général. L'atercratie dénonce la tendance de l'aristocratie à privatiser les privilèges. Les droits, les opportunités et les avantages sont souvent concentrés au sein d'une classe restreinte, ce qui perpétue les inégalités sociales et économiques au détriment de la population dans son ensemble.
  • . Critique de la Démocratie représentative. La démocratie représentative est critiquée car elle crée une illusion de souveraineté populaire. En déléguant leur pouvoir à des représentants, les citoyens peuvent avoir l'impression d'exercer une influence directe sur les décisions politiques, alors que la réalité est souvent une perte de contrôle effectif. L'atercratie met en avant les inconvénients liés à la dépendance envers des délégués. Ces représentants peuvent être sujets à des abus de pouvoir, à la corruption ou à la manipulation, éloignant ainsi le processus décisionnel du véritable consentement et de la volonté du peuple. De plus, la dépendance envers des représentants peut entraîner une déconnexion entre les gouvernants et les gouvernés.

En analysant ces critiques, l'atercratie plaide en faveur d'une transformation radicale du système politique, cherchant à remplacer ces modèles par une organisation sociale où l'autonomie des citoyens et une rotation régulière des responsabilités sont les piliers fondamentaux.

Principes fondamentaux de l'Atercratie

  • . Remplacement des Craties par une organisation sociale décentralisée. L'atercratie propose une refonte radicale des structures gouvernementales traditionnelles. Au lieu de maintenir des systèmes politiques fixes et souvent centralisés, elle envisage la transformation des gouvernements en administrations temporaires. Cette évolution vise à instaurer une flexibilité permettant une meilleure adaptation aux besoins changeants de la société. Dans le cadre de l'atercratie, les administrations temporaires sont chargées de surveiller les intérêts généraux. Cette mission implique la responsabilité de veiller à ce que les décisions prises soient en accord avec les besoins de la collectivité, tout en évitant la concentration excessive du pouvoir qui pourrait conduire à des abus.
  • . Fonctions publiques comme charges temporaires. Au cœur de l'atercratie se trouve la notion de citoyenneté active. Les individus sont désignés pour occuper des fonctions publiques non par des élections, mais par le tirage au sort. Ce processus aléatoire vise à garantir une représentation équitable et à éviter la création de classes politiques privilégiées. Les fonctions publiques dans l'atercratie sont définies comme des charges temporaires, avec une durée limitée à un an. Cette rotation régulière a plusieurs objectifs : d'une part, elle offre à un plus grand nombre de citoyens la possibilité de participer à la gouvernance ; d'autre part, elle limite le risque d'abus de pouvoir en évitant la consolidation de positions influentes. En cas de mauvaise exécution ou d'abus, des sanctions sévères sont envisagées, renforçant ainsi la responsabilité individuelle et décourageant toute forme de déviation de l'intérêt collectif.

Ainsi, les principes fondamentaux de l'atercratie cherchent à instaurer une gouvernance dynamique, participative et équitable, où chaque citoyen, par le biais d'une implication active et limitée dans le temps, contribue au bien-être de la collectivité sans compromettre la liberté individuelle.

Organisation d'une nation atercratique

  • . Citoyen polyvalent. Dans une nation atercratique, chaque citoyen est appelé à assumer plusieurs rôles au sein de la société. Ils ne sont pas simplement des électeurs ou des sujets passifs, mais plutôt des individus polyvalents. Le citoyen a la responsabilité de défendre la nation en tant que soldat, de contribuer à la sphère spirituelle en tant que pape (dans le sens de guide moral plutôt que dans un contexte religieux spécifique), de participer activement à la gestion administrative en tant que fonctionnaire, et enfin, d'assumer la souveraineté en tant que dirigeant, même si cette fonction est temporaire.
  • . Devoirs définis, tracés et limités. Les devoirs du citoyen atercrate sont clairement définis, tracés et limités pour garantir l'équité et le respect des droits individuels. Le principe fondamental est le respect absolu des droits d'autrui. Le citoyen a la responsabilité de ne pas empiéter sur les droits et les libertés des autres, créant ainsi une société où chacun peut s'épanouir sans crainte d'oppression. L'Atercrate est conçu comme un serviteur temporel des intérêts collectifs. Lorsqu'un citoyen est désigné pour occuper une fonction publique, il doit se consacrer entièrement au bien-être de la collectivité. La durée limitée de son mandat renforce l'idée que cette fonction est un service temporaire, exempt de toute tentative d'accaparement du pouvoir. Cette approche vise à éviter les dérives autoritaires en limitant le pouvoir des individus à des périodes spécifiques et en les responsabilisant face aux intérêts communs.

Dans l'ensemble, l'organisation d'une nation atercratique repose sur l'idée d'une participation active et polyvalente de chaque citoyen, combinée à des devoirs bien définis et limités. Cette structure vise à créer une société équitable, où l'autonomie individuelle coexiste harmonieusement avec la responsabilité envers la collectivité.

Critiques de l'Atercratie du point de vue libéral

  • . Limitation de la liberté entrepreneuriale. L'obligation pour un entrepreneur de quitter sa fonction pour occuper une fonction publique, avec une durée limitée d'un an, pourrait être perçue comme une entrave à la libre entreprise. Les libéraux défendent la liberté individuelle, y compris le droit des entrepreneurs de gérer leurs affaires sans contraintes externes. Cela pourrait dissuader les entrepreneurs talentueux de s'engager dans des fonctions publiques, limitant ainsi le pool de candidats qualifiés. De plus, la rotation fréquente des individus dans des rôles clés pourrait entraîner une perte d'expertise et de continuité dans la gestion des affaires publiques.
  • . Inflexibilité face aux besoins du marché. La rotation régulière des responsabilités, bien que visant à éviter la statufication du pouvoir, pourrait conduire à une gouvernance inefficace et déconnectée des réalités économiques. Une gouvernance basée sur des mandats temporaires sans possibilité de continuité pourrait rendre difficile la mise en œuvre de politiques cohérentes et de long terme. Cela pourrait également entraver la capacité du gouvernement à réagir rapidement aux défis économiques ou aux opportunités émergentes.
  • . Risque de démotiver la participation civique. L'Atercratie risque de décourager la participation civique, en particulier chez les entrepreneurs ou les professionnels qui ne souhaitent pas compromettre leur carrière en s'engageant dans des fonctions publiques temporaires. Cela pourrait entraîner un manque d'engagement de la part de certaines catégories professionnelles, réduisant ainsi la diversité des perspectives au sein de la gouvernance. De plus, les individus pourraient être moins enclins à investir dans le développement de compétences spécifiques liées à la fonction publique, considérant la rotation régulière comme une barrière à la spécialisation.

Ces critiques soulignent les tensions entre les principes de l'Atercratie et les valeurs du libéralisme, mettant en avant des préoccupations liées à la liberté individuelle, à l'efficacité gouvernementale et à la libre incitation à la participation civique.

Bibliographie

  • 1874, Claude Pelletier, “Atercracy”, In: "Socialist Dictionary"