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Earl Zarbin
| Earl Zarbin | |||||
| Journaliste | |||||
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| Dates | 1929-2024 | ||||
| Tendance | Libéral classique | ||||
| Nationalité | |||||
| Articles internes | Autres articles sur Earl Zarbin | ||||
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| Interwikis sur Earl Zarbin | |||||
Earl A. Zarbin (1929-2024) est un journaliste et historien américain, longtemps rédacteur au The Arizona Republic. Spécialiste de l’histoire de l’eau en Arizona, il est l’auteur de plusieurs ouvrages de référence sur le Salt River Project et le Central Arizona Project. Défenseur du libéralisme classique, il a également publié de nombreux articles dans la revue The Freeman.
Biographie
Earl A. Zarbin voit le jour le 3 janvier 1929 à Chicago, dans l’Illinois. Sa jeunesse est marquée par une expérience formatrice : son engagement dans l’armée américaine en mai 1948. Il y sert durant deux années avant d’être libéré honorablement en mai 1950, une étape qui lui apporte discipline et sens des responsabilités.
Après son service militaire, il choisit de poursuivre des études supérieures à l’Université de l’Arizona, à Tucson. Passionné par les sciences humaines, il s’oriente vers l’histoire et obtient en mai 1954 un Bachelor of Arts dans cette discipline. C’est au cours de ces années étudiantes qu’il commence à s’intéresser sérieusement au journalisme, amorçant ainsi une carrière qui marquera profondément l’histoire médiatique et culturelle de l’Arizona.
Installé par la suite à Phoenix, Earl Zarbin mène une vie intellectuellement riche et engagée. Sa plume, son regard critique et sa curiosité pour les faits historiques en font une figure reconnue du paysage journalistique et académique local[1]. Il s’éteint le 9 mars 2024, à l’âge de 95 ans[2], laissant derrière lui une œuvre notable mais discrète tant dans le domaine de l’histoire de l’eau en Arizona que dans la réflexion sur la liberté individuelle[3].
Earl Zarbin est l'auteur de six livres d'histoire de l'Arizona, dont quatre qui portent sur le sujet de l'eau, dont Barrage de Roosevelt: une histoire jusqu'en 1911 (publié en 1984). Il a contribué à divers articles du Journal of Arizona History. Après avoir quitté The Arizona Republic, il a écrit pour le journal spécialisé en histoire, Un journal tout le temps : les 100 premières années de la République d'Arizona (1990). Par la suite, il a travaillé à temps partiel pour le Central Arizona Project (CAP) pendant plus de 15 ans. Le CAP achemine l'eau du fleuve Colorado par un canal long de 336 milles vers les comtés de Maricopa, Pinal et Pima. Il a également donné de nombreuses conférences et guidé les visiteurs lors de visites des installations du CAP. Il écrivait quotidiennement des rimes « Je pense que je suis... » sur le blog Liberty.me.
La liberté ne s'appelle pas, elle se vit personnellement par un leadership exemplaire
Dans sa jeunesse, Earl Zarbin a été influencé politiquement par un grand-père unioniste. Il a pris conscience de la philosophie de la liberté au début des années 1960 alors qu'il était âgé d'environ 30 ans. Quelqu'un lui a offert la revue The Freeman et, plus tard, il reçut une copie du livre Anything That's Peaceful de Leonard E. Read, fondateur de la Foundation for Economic Education (FEE). Il ne pouvait pas imaginer comment la philosophie de la liberté pouvait changer sa vie de cette façon aussi brusque et bénéfique.
Un dimanche après-midi de l'été 1968, il décida d'écrire son premier essai libéral et le soumit au rédacteur en chef de The Freeman, Paul L. Poirot. C'est ainsi que son article « Chacun sur son propre cheval blanc », fut publié en octobre 1968 dans la revue libérale. Il y exprime la futilité de rechercher un leader pour lui demander de faire ce qui peut être fait par soi-même. Cette idée de leadership exemplaire est reprise dans son article de 1970, « Un symbole vivant ». Pour lui, une personne paisible, productive et responsable est la première et l'unique étape utile qui mène vers la paix.
Dans un article de 1980, toujours dans The Freeman, il précise la notion de libre entreprise où tout individu a autant le droit de se considérer comme un homme d'affaires ou comme étant en affaires que les personnes qui sont généralement identifiées par le grand public comme étant en affaires. Il prévient du danger de définir la libre entreprise sans mentionner clairement la liberté des individus de s'organiser et de fonctionner dans un but lucratif. Il faut tenir compte que les entreprises sont composées d'individus, ce qui est évident, mais les figures de style métonymiques tendent à dépersonnaliser les entreprises de la même manière qu'elles le font pour définir l'Etat.
Écarter le plus possible l'État de la liberté d'entreprise
Sa conviction personnelle en tant que journaliste est que la liberté de la presse ne peut exister que dans le cadre où le système économique d'une société est basé sur la liberté. Dans un article écrit en 1974 dans la revue The Freeman, Earl Zarbin se rebelle contre l'affirmation selon laquelle les entreprises privées doivent être réglementées pour protéger l'intérêt public ou pour maintenir l'économie nationale en équilibre. L'intérêt public de l'État est acceptable si cela signifie d'écarter la présence néfaste des voleurs, des cambrioleurs et des autres tricheurs afin qu'ils n'interfèrent pas avec les activités pacifiques des honnêtes gens. De même, l'intérêt public de l'État est nécessaire afin d'apporter le règlement pacifique des différends contractuels dans un système judiciaire juste.
L'intérêt public consiste donc à préserver la liberté de chacun à agir pacifiquement en son propre nom. Earl Zarbin précise que la notion d'intérêt public est aujourd'hui dévoyée. Elle implique que l'État détermine les salaires qui doivent être versés aux travailleurs, qu'il fixe les prix des biens et des services, qu'il bloque le niveau des bénéfices et qu'il crée ou qu'il applique des faveurs spéciales pour certaines entreprises, industries et d'autres groupes. Earl Zarbin est absolument opposé à cette dérive du sens de l'intérêt public et déplore que les choix et les jugements individuels aient été remplacés par des membres du gouvernement qui pensent qu'ils sont mieux à même de prendre de telles décisions. Il précise également que l'État n'a pas plus d'autorité morale ou légale pour maintenir l'économie nationale en équilibre qu'il n'en a pour agir dans l'intérêt public, au-delà de la protection de la vie, de la liberté et de la propriété.
L’histoire des canaux privés de la Salt River Valley
Dans la vallée de la Salt River, au cœur de l’Arizona, l’eau représentait au XIXᵉ siècle la condition même de la vie. Sans irrigation, aucune culture ne pouvait prospérer, et la colonisation de la région paraissait compromise. Le fleuve était bien présent, mais son débit irrégulier exigeait une maîtrise technique pour être transformé en ressource agricole. Or, à cette époque, l’État était absent : aucun programme fédéral, aucune organisation publique ne venait apporter de solutions. Ce vide fut l’occasion pour les colons d’affirmer toute leur capacité d’initiative.
Dès la fin des années 1860, les premiers canaux virent le jour, creusés à la main par des pionniers venus s’installer autour de Phoenix, Tempe ou Mesa. Loin d’attendre une aide extérieure, ces agriculteurs mirent en commun leurs efforts et leurs outils rudimentaires. Le Tempe Canal et le Grand Canal comptent parmi les premières réussites emblématiques de cette entreprise collective. L’eau détournée permit non seulement d’arroser les champs, mais aussi de fonder de véritables communautés agricoles, dont la prospérité reposait directement sur l’énergie et la détermination de leurs habitants.
Rapidement, les colons s’organisèrent en sociétés d’irrigation privées. Chaque participant apportait son capital et recevait en échange le droit d’utiliser une part de l’eau. L’entretien des canaux, souvent éprouvés par les crues ou l’envasement, restait à la charge des propriétaires eux-mêmes, qui coopéraient pour maintenir le système en état. Les conflits d’usage étaient fréquents, mais ils trouvaient généralement leur résolution par des accords locaux ou des compromis entre actionnaires. Ce modèle reposait sur une idée forte : la liberté de chacun, associée à la responsabilité personnelle et à la coopération volontaire, suffisait à organiser un bien commun vital.
Toutefois, au tournant du siècle, ce système fondé sur l’initiative privée connut une rupture profonde avec l’adoption du Reclamation Act de 1902. Le gouvernement fédéral décida de prendre en main l’irrigation et d’intégrer les canaux privés existants dans un dispositif centralisé : le Salt River Project. Pour Earl Zarbin[4], cette intervention publique porta un coup sévère à la dynamique pionnière. Les propriétaires privés furent dépossédés du contrôle de leurs canaux et soumis à une administration éloignée des réalités locales. Les décisions sur la répartition de l’eau, autrefois fruits de négociations directes entre colons, furent remplacées par des règles uniformes édictées par la bureaucratie. Ce qui avait été construit sur la liberté, la responsabilité et l’ingéniosité fut progressivement transformé en une machine administrative où l’initiative individuelle perdait son rôle.
Ainsi, l’histoire des canaux privés de la Salt River Valley illustre, aux yeux de Zarbin, un double mouvement : d’abord la démonstration éclatante de ce que des hommes libres peuvent accomplir par leur propre énergie[5], ensuite l’affaiblissement de cette vitalité sous l’effet d’une intervention publique venue remplacer les accords volontaires par la contrainte étatique.
Informations complémentaires
Notes et références
- ↑ "Earl Zarbin: Author and water enthusiast" sur le sute Know your water news
- ↑ "Earl Zarbin, journalist and author who pioneered water coverage in Arizona, dead at 95", texte d'hommage de Daniel Gonzalez du journal Arizona Republic, déposé le 12 mars 2024 sur le site Az central
- ↑ "Oral History", interview avec Phil Fortnam et Kelli Ramirez réalisé à son domicile le 21 février 2018
- ↑ Earl Zarbin, 1997, "Two Sides of the River: Salt River Valley Canals, 1867-1902". Phoenix: Salt River Project
- ↑ Ceci rappelle l'histoire extraordinaire de la construction du Canal du midi, en France, par l'initiative privée de Pierre-Paul Riquet
Publications
- 1968, "Each on His Own White Charger" (Chacun sur son propre destrier blanc), The Freeman, Octobre, Vol 18, n°10, pp639-640
- 1970,
- a. "A Living Symbol", The Freeman, Février, Vol 20, n°2, pp122-124
- b. "A Disturbing Awakening", The Freeman, Avril, Vol 20, n°4, pp213-215
- c. "I, the Radical", The Freeman, Août, Vol 20, n°8, pp483-485
- d. "Freedom and Democracy", The Freeman, Octobre, Vol 20, n°10, pp633-634
- 1973, "Free Enterprise: a Definition", The Freeman, January, Vol 23 [lire en ligne]
- 1975, "The Free Market: Eternally There", The Freeman, October, Vol 25 [lire en ligne]
- 1980, "Free Enterprisers All. Business includes individuals as well as groups freely operating for profit", The Freeman, Vol 30, n°4, April, pp218-220
- 1984, "Roosevelt Dam: a history to 1911", Phoenix, Ariz.: Salt River Project
- 1988, "Reprise", The Freeman, October, Vol 38, n°10, pp378-379
- 1990,
- a. "All the time a newspaper: the first 100 years of the Arizona republic", Phoenix, Ariz.: Arizona Republic
- b. "'That's Already Been Settled'. Or has it?", The Freeman, June, Vol 40, n°6, pp233-234
- 1996, "Our Most Precious Resource. Children are individuals-not the "resource" of either the parents or the state", The Freeman, November, Vol 46, n°11, pp754
- 1997, "Two Sides of the River: Salt River Valley Canals, 1867-1902". Phoenix: Salt River Project
Liens externes
- "Freedom and Happiness", texte de Earl Zarbin déposé le 24 août 2005 sur le site de la Foundation for Economic Education
- "Young Workers Don’t Exist to Serve Retiring Boomers", texte de Earl Zarbin déposé le 23 janvier 2007 sur le site de la Foundation for Economic Education
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