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Ernest Coeurderoy

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Ernest Coeurderoy
Penseur anarchiste

Dates 1825-1862
Ernest Coeurderoy
Tendance Anarchiste
Nationalité France France
Articles internes Autres articles sur Ernest Coeurderoy

Citation
Interwikis sur Ernest Coeurderoy

Ernest Coeurderoy, né le 22 janvier 1825 à Avallon (Yonne) et mort le 21 octobre 1862 à Genève, fut un penseur anarchiste.

Biographie

Son père, médecin, avait de fortes sympathies républicaines dans la région de Bourgogne. Il a entamé son parcours académique en poursuivant des études de médecine dans l'atmosphère intellectuelle et politique vibrante de Paris en 1842. Ce contexte l'a exposé à divers courants idéologiques prévalant dans la capitale française. Dans la période tumultueuse de juin 1848, Ernest Coeurderoy a activement participé au travail hospitalier, se consacrant aux soins des démunis et des blessés lors des bouleversements politiques. Cette expérience pratique a probablement approfondi sa compréhension des problèmes sociaux. Malgré ses idées républicaines ferventes, Ernest Coeurderoy a connu un changement idéologique transformateur vers le socialisme. Cette progression suggère une évolution intellectuelle dynamique influencée par le climat socio-politique de l'époque, y compris les événements de juin 1848.

Engagement Politique et Exil

Ernest Coeurderoy a activement pris part à l'action des Écoles de Paris le 13 juin 1849[1], un événement politique significatif de cette époque. Sa participation témoigne de son engagement dans les mouvements révolutionnaires qui caractérisaient la France du XIXe siècle. À la suite de son implication dans les événements, il a fui à Lausanne, en Suisse, cherchant refuge. Cependant, il a fini par être expulsé de Lausanne, signalant les complications et les pressions politiques qu'il a dû affronter en exil.

En avril 1851, il a pris la décision de s'installer à Londres, une ville qui abritait de nombreux exilés politiques et démocrates socialistes. Ce déménagement a été influencé par la situation politique en France et son besoin de trouver un refuge. À Londres, il a interagi avec les démocrates socialistes du 13 juin 1849, formant un groupe d'exilés partageant des idéaux similaires. Cependant, malgré cette affinité idéologique, il a manifesté une résistance à se soumettre à l'autorité des grands leaders du mouvement. Cette position a entraîné son inscription sur une liste noire, illustrant les tensions et les dissensions au sein du mouvement.

En réponse à son désaccord avec les grands leaders du mouvement, Coeurderoy a publié, en collaboration avec Octave Vauthier, le pamphlet "La Barrière du combat". Ce pamphlet était empreint d'un ton provocateur et de défi, marquant sa volonté de critiquer ouvertement les autorités du mouvement. Le pamphlet a également servi de contribution à la discussion suscitée par les attaques virulentes de Mazzini contre le socialisme. La publication de Coeurderoy s'est ainsi insérée dans un contexte plus large de débats et de dissensions au sein du mouvement socialiste.

Ces éléments témoignent des défis et des tensions auxquels Ernest Coeurderoy a été confronté en tant qu'acteur politique, ainsi que de son refus de se conformer à l'autorité des leaders établis, marquant ainsi sa position singulière au sein du mouvement socialiste de l'époque.

Œuvres littéraires et publications

Ernest Coeurderoy a entrepris un travail intellectuel majeur avec son ouvrage "De la revolution dans l'homme et dans la société" dès 1849. Cette œuvre reflète son engagement profond envers les idées révolutionnaires et son exploration des transformations nécessaires à la fois au niveau individuel et sociétal.

En 1854, il a publié la première partie de son ouvrage "Jours d'Exil" à Londres. Ce travail autobiographique offre un aperçu de ses expériences personnelles, de ses réflexions politiques et de ses interactions avec les mouvements socialistes de l'époque.

En octobre 1854, il a publié "Trois Lettres au Journal 'L'Homme'", ainsi que "Hurrah! ou la Revolution par les Cosaques". Ces publications témoignent de son engagement continu dans le dialogue intellectuel et politique, fournissant des commentaires et des perspectives sur les événements contemporains.

La deuxième partie de "Jours d'Exil" a été publiée en décembre 1855, poursuivant le récit de Coeurderoy sur sa vie, ses idées et ses observations. Cette œuvre autobiographique offre un aperçu de son évolution intellectuelle et de ses expériences pendant cette période.

Ernest Coeurderoy avait des projets ambitieux, y compris la publication envisagée de la deuxième et de la troisième partie de "La Revolution par les Cosaques". Il avait également l'intention de publier des œuvres telles que "Les Braconniers ou la Revolution par l'individu" et "La Reconstruction socialiste". Ces projets inachevés soulignent son engagement continu envers la diffusion de ses idées révolutionnaires et socialistes.

Fin de vie mystérieuse

Après 1855, on observe un déclin significatif dans les publications d'Ernest Coeurderoy. Cette période peut être caractérisée par un ralentissement de son activité littéraire, indiquant peut-être des défis personnels ou des changements dans ses priorités. Des défis personnels et des problèmes de santé ont probablement contribué au déclin de l'activité de Coeurderoy. Les engagements politiques, les pressions sociales ou des problèmes de santé peuvent avoir eu un impact sur sa capacité à poursuivre ses travaux intellectuels et littéraires.

La vie d'Ernest Coeurderoy a pris fin dans une banlieue de Genève en 1862. La localisation de sa mort suggère un lien avec son exil, Genève étant une destination fréquente pour les exilés politiques de l'époque. Les circonstances exactes de la mort de Coeurderoy demeurent floues. Les détails entourant son décès ne sont pas clairement établis, ce qui ajoute une certaine mystère à la fin de sa vie. Des facteurs tels que la politique, la santé et les événements personnels peuvent avoir joué un rôle dans cette période obscure. Avant sa mort, la mère de Coeurderoy a pris l'initiative de brûler la correspondance de son fils ainsi que les publications qu'elle avait pu rassembler. Cette action a contribué à la rareté des œuvres de Coeurderoy et à la difficulté de reconstituer pleinement son parcours intellectuel et politique.

La fin de la vie d'Ernest Coeurderoy est enveloppée de mystère et de questions non résolues. Les éléments flous entourant sa mort et la destruction délibérée de ses documents personnels ajoutent une couche de complexité à la compréhension de sa vie et de son héritage intellectuel.

Eloignement des idées libertariennes

Ernest Coeurderoy était un socialiste révolutionnaire du 19e siècle, et sa position en ce qui concerne la propriété privée était complexe et nuancée. Comme beaucoup de ses contemporains socialistes, il s'opposait à certaines formes de propriété privée, en particulier celles qu'il percevait comme sources d'injustice sociale et d'inégalité. Cependant, il n'a pas nécessairement adhéré à une vision stricte et uniforme sur cette question.

  • . Critique du capitalisme. Coeurderoy était critique envers le capitalisme de son époque, qui était marqué par des inégalités économiques et sociales croissantes. Il s'opposait à la propriété privée des moyens de production tels que les usines et les entreprises, soutenant probablement une vision socialiste de la propriété collective ou de la propriété communale des ressources productives.
  • . Sensibilité sociale. Sa participation aux mouvements socialistes et sa préoccupation pour les conditions des travailleurs témoignent d'une sensibilité sociale. Il était en faveur de l'égalité et cherchait des moyens de transformer la société pour éliminer ce qu'il estimait être des injustices liées à la propriété et à la répartition des richesses.
  • . Révolution individuelle et sociale. Coeurderoy était également en faveur d'une révolution tant individuelle que sociale. Il prônait une transformation profonde de la nature humaine et de la société, soulignant peut-être l'importance d'une remise en question radicale des normes établies, y compris celles liées à la propriété privée.

Cependant, il est important de noter que les idées de Coeurderoy ne sont pas toujours clairement définies, et son œuvre "De la revolution dans l'homme et dans la société" suggère une approche complexe et personnelle de la révolution sociale. Comme beaucoup d'anarchistes de son époque, il était en faveur d'une transformation sociale radicale, mais les détails spécifiques de sa vision de la propriété privée peuvent ne pas être entièrement explicites dans ses écrits.

En résumé, la position de Coeurderoy sur la propriété privée était probablement teintée par ses convictions socialistes, son opposition au capitalisme et son désir d'une transformation sociale radicale. Cependant, les détails précis de sa vision sur la propriété privée peuvent varier en fonction de ses œuvres et de son évolution intellectuelle.

Publications

  • 1852, "De la Revolution dans l'Homme et dans la Société", London & Bruxelles
  • 1854, "Hurrah!!! ou La Révolution par les Cosaques", London
    • Nouvelle édition en 1977, Editions Plasma
  • 1852, avec Octave Vauthier, "La Barrière du Combat ou Dernier Grand Assaut qui vient de se livrer entre les citoyens Mazzini, Ledru-Rollin, Louis Blanc, Etienne Cabet, Pierre Leroux, Martin Nadaud, Malarmet, A. Bianchi (de Lille) et autres Hercules du

Nord", Bruxelles, Imprimerie de A. Labroue et Compagnie

    • Repris en 1972, On: "Pour la Revolution...", pp57-78



  1. L'action des Écoles de Paris le 13 juin 1849, également connue sous le nom de Journée des Écoles, était un événement marquant pendant la période de la Deuxième République française. Voici quelques détails sur cet événement :
    • 1. Contexte politique : La Deuxième République a été instaurée en France en 1848 après la révolution de février de la même année. Cependant, la période qui a suivi a été caractérisée par des tensions politiques et sociales, notamment entre les républicains modérés et les républicains plus radicaux.
    • 2. Les Écoles de Paris : Les Écoles de Paris étaient des institutions d'enseignement supérieur, notamment la Sorbonne, qui jouaient un rôle crucial dans l'intellectualisme et les mouvements politiques de l'époque.
    • 3. Le 13 juin 1849, des étudiants et des jeunes républicains se sont mobilisés pour protester contre le gouvernement en place, dirigé par Louis-Napoléon Bonaparte. Les manifestants étaient en grande partie composés d'étudiants des Écoles de Paris, de travailleurs et de membres d'organisations républicaines radicales.
    • 4. Revendications et objectifs : Les protestataires ont exprimé leur opposition à la politique du gouvernement, dénonçant notamment les restrictions à la liberté de la presse et les mesures perçues comme antidémocratiques. Certains manifestants ont également appelé à l'établissement d'une République sociale plus radicale et égalitaire.
    • 5. Répression et affrontements : Les autorités ont réagi de manière répressive en ordonnant la dispersion des manifestants. Des affrontements ont éclaté entre les forces de l'ordre et les protestataires, donnant lieu à des scènes de violence dans les rues de Paris.
    • 6. Conséquences : L'événement a marqué un tournant dans la politique française de l'époque et a contribué à renforcer la répression du régime. Certains leaders républicains ont été arrêtés, et cette journée a conduit à une radicalisation de certaines factions au sein du mouvement républicain.
    L'action des Écoles de Paris le 13 juin 1849 a laissé une empreinte significative sur l'histoire de la Deuxième République, illustrant les tensions politiques et sociales de l'époque, ainsi que la lutte entre les différentes factions républicaines.