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Francisco Ferrer

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Francisco Ferrer y Guardia (en catalan Francesc Ferrer i Guàrdia) (1859-1909) libre-penseur et pédagogue libertaire espagnol, fonda en 1901 l’École moderne, projet éducatif qui promouvait la mixité entre garçons et filles en classe, l’égalité sociale, l’autonomie et l’entraide.

Pour une éducation rationnelle

Francisco Ferrer préconise une éducation rationnelle qui contient une polysémie. Dans le premier sens, l'enfant s'écarte de l'aléatoire ou de la superstition grâce à la raison. Dans un second sens, l’éducateur agit rationnellement sur la spontanéité naturelle de l’enfant pour intégrer la connaissance. L’éducateur favorise l’expression spontanée de l’enfant pour le mener jusqu’à l’usage continu et soutenu de la raison. Une éducation libératrice doit viser le développement synchrone et harmonieux de toutes les énergies de vie dont dispose un enfant, ce qu'est incapable de faire l'école traditionnelle calée sur une pénible mécanique d'exercices, de leçons, de programmes et d'horaires à suivre.

L'anarchiste individualiste, Voltairine de Cleyre fut influente dans la transmission des idées de Francisco Ferrer aux États-Unis. Elle a traduit en anglais "La escuela moderna" (1908), publié dans "Mother Earth" sous le titre « The Modern School » en novembre 1909, puis publié sous forme de brochure la même année. L'exécution de Francisco Ferrer dans la forteresse de Montjuïc le 13 octobre 1909, sous l'accusation d'avoir organisé l'insurrection catalane contre la guerre du Maroc, a déclenché une vague d'indignation dans le monde entier. Car le pédagogue espagnol était reconnu comme un pacifiste, il était donc largement considéré comme innocent et victime d'un procès-spectacle. À l'occasion du premier anniversaire de la mort de Ferrer, Voltairine de Cleyre s'est adressée à une réunion commémorative en son honneur dans le nord de l'État de New York, puis elle a publié deux essais "Francisco Ferrer" (1910) et "Modern Educational Reform" (1910), tous deux dédiés au libertaire espagnol.

Éducateur et libre-penseur espagnol, Ferrer a passé seize ans en exil en France (de 1885 à 1900). De retour à Barcelone en 1901, il fonde la première l'« école moderne ». Inspiré par les théories pédagogiques de Jean-Jacques Rousseau, de Johann Pestalozzi[1] et de Léon Tolstoï, il a souhaité déplacer l'orientation éducative de l'instruction vers le processus d'apprentissage en donnant la priorité aux droits de l'enfant en supprimant toute forme d'autoritarisme, de coercition, d'évaluation et de punition. Pour lui, également, l'éducation par l'État ou par l'Église était tout aussi nocive, car les deux institutions perpétuent les privilèges de classe sociale au lieu de promouvoir l'émancipation de l'enfant.

Francisco Ferrer a également critiqué les manuels en usage dans les écoles espagnoles et il a fondé sa propre maison d'édition radicale. Celle-ci a imprimé du matériel pédagogique et des livres anarchistes aux côtés de traductions littéraires. Il a ainsi favorisé la création de récits alternatifs qui rivalisaient avec l'historiographie hégémonique pour tenter de la subvertir et de la remplacer. Pour cela, ils ont puisé et traduit un certain nombre d'ouvrages, tant théoriques que poétiques, d'autres militants du monde entier, contribuant ainsi non seulement à la libre circulation des idées, mais aussi à l'enrichissement de leurs propres littératures nationales.

Publications

  • 1908, Francisco Ferrer, "Rénovation de l’école", L’École rénovée, 15 avril 1908, n°1, p9
  • 1909, Francisco Ferrer, "The Modern School", New York: Mother Earth Publishing Association

Littérature secondaire

  • 1910, Leonard Dalton Abbott, "Francisco Ferrer: His Life, Work and Martyrdom", Francisco Ferrer Association
  • 1911, William Archer, "The Life, Trial and Death of Francisco Ferrer", New York: Moffat, Yard and Company
  • 1913, Francisco Ferrer, "The Origins and Ideals of the Modern School", London: Watts & Co., traduit de l'espagnol par Joseph McCabe
  • 1991, M. Rebérioux, R. Cazals, dir., "L’affaire Ferrer : Actes du colloque sur les expériences libertaires en France en matière d’éducation au début du siècle", Castres : Centre national et Musée Jean-Jaurès
  • 1994, A. Novoa, C. Vilanou, "Francisco Ferrer", In: J. Houssaye, dir., "Quinze pédagogues. Leur influence aujourd’hui", Paris : A. Colin, pp85-106
  • 2004, J.-F. Marchat "Francisco Ferrer, un solidariste libertaire en éducation nouvelle", In: D. Ottavi, A. Ohayon, A. Savoye, dir., "L’éducation nouvelle, histoire et devenirs", Bern : Peter Lang, pp67-92
  • 2019, Mark Bray, Robert H. Haworth, dir., "Anarchist Education and the Modern School: A Francisco Ferrer Reader", Oakland: PM Press
  1. Daniel Tröhler, 2001,"Johann Heinrich Pestalozzi, 1746–1827", In: Joy A. Palmer, Liora Bresler, David E.Cooper , dir., "Fifty major thinkers on education. From Confucius to Dewey", London: Routeledge, pp71-75