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Lawrence Abbott

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Lawrence Abbott était un économiste américain, né le 9 juillet 1902 à Cornwall, dans l' État de New York, décédé le 8 décembre 1985. Il fut diplômé de l'université de Harvard en 1924 (Baccalauréat ès arts en musique Cum Laude), puis de l'université de Columbia en 1945 (AM) et fut finalement Docteur en philosophie de l'université de Columbia en 1951. Il commença sa carrière tout d'abord en tant qu'écrivain publicitaire et directeur de la publicité dans la société Country Inn, (1924-1933). Il fit ensuite partie du personnel de la NBC (1934-1942). Après, il s'engagea dans une carrière universitaire en commençant par enseigner à la Hotchkiss School (1943-1947), puis à l'université Columbia de New York City (1947-1951). Il continua sa profession d'économiste au Mount Holyoke College, à South Hadley, dans le Massachusetts (1951-1953). Pendant de nombreuses années, il enseigna l'économie à l'Union College (1953-1985).

La prise en compte de la qualité du produit dans la notion de concurrence

Lawrence Abbott reproche aux théories de la concurrence pure et de la concurrence monopolistique de développer une analyse des prix et de la production dans laquelle la "qualité du produit" est une variable mineure. La théorie de la concurrence pure et parfaite a simplifié sa position en supposant l'homogénéité de la qualité du produit, formulant ainsi la notion de concurrence entre terme de substituts proches au lieu de voir la concurrence entre les différentes qualités d'un produit. La théorie de la concurrence monopolistique, de son côté a considéré la « qualité » comme une donnée statique dans son analyse. Pourtant, Lawrence Abbott met en valeur le facteur de qualité comme une variable changeante qui induit également des changements dans la société. Par conséquent, la nature de la qualité joue un rôle prépondérant dans l'analyse de la concurrence[1]. Il estime que la concurrence pure et parfaite est un idéal bien mieux adapté à une société primitive qu'à une société dotée d'une culture et d'une technologie très développées. Les progrès constants exercent des différences de qualité entre les produits et rendent un aspect de bien-être plus important dans nos vies. Selon l'économiste, les différences de qualité ne doivent pas être prises du point de vue du producteur mais du côté du consommateur. Un individu ne recherche pas des biens et des services comme des fins en soi, mais il désire plutôt ressentir des expériences satisfaisantes qui peuvent découler de son achat. Ainsi, lui seul est capable de définir les différences de qualité en fonction de la capacité d'un produit à lui donner une expérience plus ou moins satisfaisante. Ses besoins de base ne sont pas limités et compactes, ils sont constellés en multiples souhaits de satisfaction auxquels il tente de faire correspondre des biens et des services. Tous les produits ne sont pas parfaits à ses expériences aussi il recherche continuellement à rechercher de meilleures qualités d'expériences d'achat. Il vit au sein du marché ouvert, dans un processus continu d'ajustement, dans l'espoir, peu ou prou avoué, de se rapprocher de l'expérience ultime sans jamais y parvenir réellement. La tâche du producteur, dit le Professeur Lawrence Abbott, est d'essayer de deviner ce que le consommateur va choisir. Ses "estimations" l'incitent à varier la qualité des produits qu'il fabrique, avec l'espoir qu'il va atteindre la cible avec succès.

La concurrence par la qualité est différente de la concurrence par les prix

Pour Lawrence Abbott, la concurrence implique plus que l'idée d'une baisse des prix. Le style et la qualité jouent à un rôle également important dans la réalisation d'une vente. Dans une note envoyée par Murray Rothbard[2], l'économiste de l'école autrichienne précise que le livre écrit par Lawrence Abbott, "La qualité et la concurrence" est l'un des meilleurs livres qu'il n'ait jamais lus depuis des années. Il le qualifie même de chef-d'œuvre. Sans le savoir, l'auteur attaque la théorie de la concurrence néoclassique de manière à le rapprocher de très près de la position de l'école autrichienne. Il montre que la concurrence par la qualité est essentielle à ce qu'il appelle la « concurrence complète » qui combine à la fois la concurrence par les prix et la concurrence par la qualité. Il se situe ainsi dans la lignée des analyses de la concurrence faites par Friedrich Hayek et par J. M. Clark en accentuant le processus dynamique de la concurrence et non pas en suivant les économistes néo-classiques qui la considèrent sous l'angle d'un ensemble de conditions d'équilibre statique. Selon lui, on ne peut pas définir un marché non concurrentiel parce qu'il y a trop peu d'entreprises sur le marché ou que l'une d'entre elle détient une part de marché trop importante. Le marché est non concurrentiel parce qu'il est restreint ce qui bloque l'activité des entreprises sur la créativité des noms de marque, de la satisfaction des consommateurs en leur donnant plus d'informations par la publicité ou en offrant plus de diversité des produits. Il évite les dangers des théoriciens avec leur concept arbitraire de concurrence pure ou parfaite.

Lawrence Abott établit une distinction théorique entre les différences de qualité d'un bien et les différences que les biens peuvent avoir entre eux. Un même bien peut satisfaire un même besoin avec des variations de qualité dans le même besoin. En introduisant la notion de classe de besoin, il précise que l'augmentation du niveau de vie dans une population s'accompagne d'une plus grande précision dans la qualité des produits par rapport à une époque précédente pour la réponse d'un même besoin. Ainsi, les produits deviennent de plus en plus différenciés et de moins en moins homogènes. Par exemple, le boulanger offre une grande variété de pains à ses clients alors qu'auparavant le marché offrait de la farine et le consommateur était en même temps le producteur. Lorsque l'être humain devient plus civilisé, il développe des pouvoirs de perception plus grands en pratiquant des différences de qualité dans les biens. Par conséquent, ce n'est pas la publicité qui crée des différences artificielles dans les biens mais c'est le contraire, le consommateur accroît son exigence dans sa qualité de consommateur en recherchant des distinctions de plus en fines entre les biens qui peuvent répondre à ses besoins.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Le même argument est proposé par Andrew J. Coulson dans l'amélioration de la qualité de l'éducation grâce au marché en concurrence des établissements scolaires
    • 2004, Andrew J. Coulson, “How Markets Affect Quality", In: "Educational Freedom in Urban America: Brown v. Board after Half a Century", Washington,
    DC: Cato Institute, pp265–364
    • 2009, Andrew J. Coulson, “Comparing Public, Private, and Market Schools: The International Evidence", Journal of School Choice, Vol 3, n°1
  2. à Kenneth S. Templeton du William Volker Fund le 21 juillet 1958

Publications

  • 1955, "Quality and Competition", New York: Columbia University Press
  • 1956, "What is Competition?", Challenge, Vol 4, n°7, April, pp6-10

Littérature secondaire

  • 1956,
    • Morris Budin, commentaire du livre de Lawrence Abbott, "Quality and Competition: An Essay in Economic Theory", Social Research, Vol 23, n°2, summer, pp243-245
    • Ruby Turner Norris, commentaire du livre de Lawrence Abbott, "Quality and Competition: An Essay in Economic Theory", The American Economic Review, Vol 46, n°1, Mar., pp171-174