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Paradigme SCP

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Le paradigme SCP (structure-conduite-performance) est l'une des méthodes d'analyse les plus fondamentales et largement utilisée par les autorités publiques pour leur intervention dans l'organisation industrielle.

Présentation du paradigme SCP

Le paradigme SCP postule que la structure du marché détermine les comportements des agents sur le marché (la conduite du marché), ce qui fixe les performances présentes et futures du marché. Ainsi, les tenants du paradigme SCP, estiment que le nombre de vendeurs et d'acheteurs détermine le comportement des agents économiques sur le marché en question. Par conséquent, ils postulent qu'il existe un bien-être social, déterminable à l'avance et qu'il faut préserver des risques d'érosion si une industrie, en particulier, atteint un seuil critique de saturation.

Le modèle SCP constitue la base théorique de nombreux articles de loi, en particulier ceux qui traitent des fusions et acquisitions, des joint-ventures (coentreprises), des accords d'entente, de concentration et des "abus de position dominante". Ces lois ont la prétention d'améliorer les performances de l'industrie en modifiant la conduite (les agissements) des entreprises et en influençant la structure de certaines industries et marchés.

Le paradigme SCP pose pour principe qu'il existe des relations entre les "conditions de base" dans une industrie, sa structure, sa conduite et sa performance en termes d'efficacité technique et d'allocations de ressources ainsi qu'en termes de dynamique. Ce paradigme a également des répercussions sur la répartition des revenus entre les fournisseurs, les producteurs et les consommateurs.

Le critère SCP a été utilisé, développé et testé empiriquement depuis sa première introduction par Edward Mason, en 1959. Des tests empiriques ont été réalisés dans tous les pays industrialisés et dans plusieurs pays les moins avancés. Ces études ont généralement trouvé un lien statistique entre les variables de la structure de l'industrie et la performance de l'industrie mesurée par les critères de la rentabilité, des marges de coûts, ou diverses autres mesures d'efficacité.

En général, les économistes favorables au SCP présentent la conclusion suivante. A mesure que la concentration de l'industrie et les barrières à l'entrée augmentent et que l'exposition au commerce international diminue, les performances en termes d'efficacité et de rendement du capital diminuent. Toutes ces études appuient l'argument de l'intervention gouvernementale pour protéger la concurrence. Dans leur optique, ces économistes prônent l'idée que la performance économique peut être améliorée en identifiant les industries dans lesquelles des performances indésirables sont susceptibles d'exister. De plus, ils vont plus loin, en précisant que les conditions fondamentales de l'industrie, la structure, les agissements des entrepreneurs et même les performances de l'industrie peuvent être modifiées directement par l'Etat.

Critiques du paradigme SCP

Dans la réalité, la structure de l'industrie, telle qu'elle affecte la performance, se révèle beaucoup plus compliquée que celle décrite dans la formulation et présentée par les tests du paradigme SCP. Les tentatives visant à modifier la structure de l'industrie directement ou même indirectement, principalement contre la concentration industrielle, n'ont pas eu les résultats envisagés. En fait, il y a beaucoup de conséquences imprévues, voire perverses du fait de l'intervention des pouvoirs publiques dans l'organisation industrielle.

Une tentative de faire respecter la concurrence par une politique de déconcentration, mise en œuvre par des limites explicites ou implicites sur la part de marché, risque de réduire l'efficacité technologique des industries qui ont des courbes d'apprentissage modérées. En effet, les politiques publiques écartent le principe d'économie d'échelle[1]. Or, non seulement il existe des économies d'échelle, mais, à mesure que le volume de production augmente (à la fois en termes de production et de temps de production), les entreprises de nombreuses industries atteignent des coûts inférieurs par unité de production. Ces économies d'échelle peuvent être la principale motivation pour les fusions horizontales et verticales.

Notes et références

  1. J. C. Panzar, R. D. Willig, 1981, "Economies of scope", American Economic Review, Vol 71, pp268-272

Bibliographie

  • 1959, Edward S. Mason, "Economic Concentration and the Monopoly Problem", Cambridge, Mass.: Harvard University Press
  • 1980, F. M. Scherer, "Industrial Market Structure and Economic Performance", Chicago: Rand McNally College Publishing Co.
  • 1984, Duncan Reekie, "The Structure-Conduct-Performance Paradigm in a South African Setting", South African Journal of Economics, vol 52, n°2, pp97-103


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