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Prévision économique

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La prévision économique maladroitement perçue pour beaucoup comme une discipline scientifique, est au cœur des débats et des attentes dans la société contemporaine. Cette discipline suscite des questionnements quant à sa précision et à sa fiabilité. Alors que les économistes sont souvent considérés comme des experts capables de prédire l'avenir financier, des doutes persistent quant à la validité de leurs prévisions. Une comparaison intrigante se dessine entre la crédibilité accordée aux prévisions astrologiques et celle attribuée aux prévisions économiques. Alors que les premières sont généralement rejetées comme des pseudosciences, les économistes sont souvent tenus en haute estime en tant qu'experts impartiaux. L'exploration de ces limites intrinsèques de la prévision économique souligne les défis inhérents à la tentative de prédire des phénomènes aussi complexes que les dynamiques économiques, renforçant ainsi le caractère incertain et imprévisible de cette discipline.

La critique de la prévision économique

  • . Remise en question de la prétendue scientificité de la prévision économique. Bien que la prévision économique soit souvent perçue comme une science, Il y a des doutes sur son véritable statut. Contrairement aux sciences naturelles, où les relations constantes entre événements physiques et chimiques permettent des prévisions précises, la complexité de la société humaine rend la prévision économique plus problématique. La remise en question de la scientificité de cette discipline souligne les défis inhérents à la tentative de prédire des événements basés sur des motivations, des comportements et des plans humains.
  • . Constat de Henry Hazlitt sur l'incertitude inhérente à la prévision économique. La perspective de Henry Hazlitt[1], offre une analyse profonde de l'incertitude inhérente à la prévision économique. En soulignant que l'avenir économique dépend des comportements et des décisions humaines, Henry Hazlitt met en avant l'aspect imprévisible de la nature humaine. Cette incertitude sur la fiabilité des prévisions économiques, souligne que même avec des techniques sophistiquées, la prévision reste intrinsèquement incertaine.
  • . Rétrospective sur les erreurs de prévision des années 1980. La décennie des années 1980 offre un terrain fertile pour examiner les limites de la prévision économique. Des événements marquants tels que la récession de 1982 et le krach boursier de 1987 ont démontré l'incapacité des grandes firmes de prévision à anticiper ces tournants économiques majeurs. Ceci met en évidence les lacunes des modèles économiques et des techniques de prévision, et souligne l'impact significatif de ces défaillances sur la confiance accordée aux prévisionnistes économiques.

Les influences externes sur les prévisions économiques

  • . Examen du lien entre les événements politiques et les fluctuations du marché boursier. Les prévisions économiques sont souvent vulnérables face à des variables externes imprévues. L'attaque cardiaque du président Eisenhower en 1955 fournit un exemple clair de cette interconnexion. Lorsque la santé du président a été compromise, le marché boursier a subi une baisse significative. De tels événements ont des implications sur les modèles de prévision, mettant en évidence la complexité de prédire les réactions économiques face à des développements politiques inattendus.
  • . Illustration de la tendance à réviser les prévisions à la baisse après des événements inattendus. Après des événements inattendus, comme l'attaque cardiaque du président Eisenhower, on observe souvent une tendance à réviser les prévisions économiques à la baisse. Les économistes, confrontés à des scénarios qui échappent à leurs modèles, ajustent fréquemment leurs prédictions pour refléter la nouvelle réalité. Cela met en lumière la difficulté pour les prévisionnistes de prendre en compte l'imprévisibilité des événements externes et les ajustements nécessaires pour aligner les prévisions avec la réalité changeante.
  • . Analyse de la persistance de la confiance des économistes malgré un historique peu convaincant. Les écarts entre leurs prédictions et la réalité économique sont explicables par des variations dans les variables non anticipées, des changements soudains dans le comportement des acteurs économiques, ou encore l'influence d'événements imprévisibles. Malgré des erreurs notables dans les prévisions économiques, la confiance des économistes semble souvent persister. Des facteurs tels que l'éducation universitaire identique, l'attachement aux outils de leur métier, et la difficulté à remettre en question des croyances largement établies peuvent influencer cette persistance de nombreux économistes qui maintiennent leur confiance dans leurs méthodes malgré des échecs passés. L'analyse critique de cette confiance persistante permet de mieux comprendre les dynamiques internes de la communauté des prévisionnistes économiques. La rigidité psychologique et la culture professionnelle corporatiste peuvent encourager les prévisionnistes à maintenir leur confiance en dépit d'un historique peu convaincant. Des facteurs tels que la pression pour produire des prévisions, le besoin de maintenir la crédibilité professionnelle et l'attachement aux modèles établis peuvent contribuer à cette attitude résolument optimiste malgré les revers passés. Mais surtout, certains économistes perçoivent la prévision comme un moyen de démontrer la scientificité de leur discipline et la fatuité d'influencer les décisions politiques et économiques.

Les limites intrinsèques de la prévision économique

  • . Mise en évidence des différences fondamentales entre la prévision économique et la prédiction météorologique. Il y a des différences fondamentales entre ces deux disciplines. Alors que la météorologie peut s'appuyer sur des modèles mathématiques complexes et des observations scientifiques pour anticiper les phénomènes naturels avec une certaine précision, la prévision économique se heurte à la complexité des comportements humains, des motivations et des variables subjectives. Contrairement à la météorologie, la prévision économique est intrinsèquement plus difficile en raison de la nature changeante et subjective des acteurs économiques.
  • . Analyse des défis liés à la quantification des variables humaines dans la prévision économique. Alors que les sciences naturelles peuvent mesurer des phénomènes physiques avec précision, la complexité des interactions humaines, des préférences et des motivations rend difficile la quantification de ces éléments dans les modèles de prévision économique. Il y a des défis méthodologiques et conceptuels liés à la tentative de réduire des comportements humains complexes en variables quantifiables, soulignant ainsi l'intrinsèque imprécision de la prévision économique.
  • . Discussion sur l'influence de l'imprévisibilité des événements inattendus sur les modèles économétriques. Les modèles économétriques, souvent utilisés dans la prévision économique, sont influencés par l'imprévisibilité des événements inattendus. Des événements tels que des crises politiques, des catastrophes naturelles ou des innovations technologiques peuvent perturber les modèles établis. L'analyse critique de la prévision économique met en avant la vulnérabilité des modèles économétriques face à l'imprévisibilité du monde réel, soulignant ainsi la difficulté de prévoir des variations économiques majeures à long terme.

Les limites de la prévision économique dans le contexte des sciences naturelles

  • . Difficulté pour les prévisionnistes de prédire avec précision en l'absence de conditions de laboratoire contrôlées. Alors que les scientifiques des sciences naturelles peuvent créer des conditions de laboratoire contrôlées pour étudier et prévoir des phénomènes, les prévisionnistes économiques sont confrontés à l'absence de telles conditions dans la société humaine. Les variables économiques sont influencées par une multitude de facteurs difficiles à contrôler, ce qui rend la prévision précise particulièrement délicate. Cette section analyse les défis inhérents à la tentative de prévoir des événements complexes sans les contraintes d'un environnement de laboratoire contrôlé. La comparaison entre les sciences naturelles et la prévision économique souligne une différence fondamentale. Dans les sciences naturelles, les relations constantes entre les événements physiques et chimiques permettent des prévisions précises. En revanche, la société humaine est marquée par la complexité des interactions, des motivations et des comportements, rendant difficile l'établissement de relations constantes.
  • . Critique méthodologique des tentatives de lier des événements historiques par des chaînes causales. Le caractère sophistiqué du post hoc ergo propter hoc (après cela, donc à cause de cela) rend la tâche difficile aux prévisionnistes économiques, parfois désireux de trouver des explications rétrospectives à des phénomènes passés, qui peuvent succomber à cette logique fallacieuse. Les prévisionnistes économiques peuvent éprouver des difficultés de relier des événements passés par des explications causales de manière précise et fiable. Le post hoc ergo propter hoc est une erreur logique qui consiste à supposer qu'un événement qui suit immédiatement un autre est causé par cet autre événement. En d'autres termes, si A se produit, puis B se produit, il serait erroné de conclure automatiquement que A a causé B simplement en raison de leur séquence temporelle. Cette logique fallacieuse est sophistiquée car elle peut sembler plausible au premier abord, mais elle ne tient pas compte d'autres variables possibles qui pourraient influencer les résultats. Dans le contexte économique, les prévisionnistes peuvent être tentés de trouver des explications rétrospectives à des événements passés en utilisant cette logique. Par exemple, si une récession économique est suivie par une intervention gouvernementale, il pourrait être incorrect de conclure automatiquement que la fin de la récession a été accomplie grâce à l'intervention gouvernementale. Il peut y avoir d'autres facteurs complexes et interdépendants qui ont contribué à la récession. Cette critique souligne la nécessité d'une approche plus rigoureuse et systématique dans l'analyse des relations de cause à effet dans le domaine de la prévision économique. Les prévisionnistes doivent être conscients du risque de tomber dans le piège du post hoc ergo propter hoc et prendre en compte une multitude de variables potentielles qui pourraient influencer les résultats économiques. Une analyse plus approfondie et basée sur des preuves est essentielle pour éviter de tirer des conclusions inexactes basées sur une simple corrélation temporelle entre des événements.

Bibliographie

  • 1955, Jean Fourastié, "La prévision économique et la direction des entreprises". Paris, Presses universitaires de France,


  1. Dans un article de Newsweek le 22 novembre 1948. Pour illustrer les défis de la prévision, il prend l'exemple de l'élection présidentielle américaine en 1948 entre Thomas Dewey et Harry Truman. L'échec de la prédiction de la victoire de Dewey par les experts politiques et les journalistes offre un point d'ancrage pour discuter des limites de la prévision.