Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !


Pierre Samuel du Pont de Nemours

De Wikiberal
(Redirigé depuis Dupont de Nemours)
Aller à la navigation Aller à la recherche
Pierre Samuel du Pont de Nemours
économiste, entrepreneur

Dates 1739-1817
Pierre Samuel du Pont de Nemours
Tendance libéral classique, physiocrate
Nationalité France France
Articles internes Autres articles sur Pierre Samuel du Pont de Nemours

Citation « Point de propriété, sans liberté ; point de liberté, sans sûreté. »
Interwikis sur Pierre Samuel du Pont de Nemours

Pierre Samuel du Pont de Nemours, né le 14 décembre 1739 à Paris[1] et mort le 7 août 1817 à Wilmington (États-Unis), était un entrepreneur et économiste français, proche des physiocrates.

Biographie

Il était né dans une famille d'artisans du luxe de souche calviniste, son père était ainsi « horloger du roi ». Il s'attacha à François Quesnay, duquel il réédite plusieurs textes, issus de la Physiocratie (1768). Il défend dans plusieurs écrits au cours des années 1760 la liberté du commerce. En 1769, il remplace officiellement l'abbé Nicolas Baudeau à la tête des Éphémérides du citoyen.

Il se lia avec Turgot, qui l'appela près de lui pendant qu'il était Contrôleur général des finances. Du Pont partagea sa disgrâce, puis fut rappelé aux affaires par Charles Gravier de Vergennes, et fut un des rédacteurs du Traité de Versailles de 1783, qui mit fin à la guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique. C'est là qu'il fait la connaissance de Thomas Jefferson. En remerciement de son action, le roi Louis XVI lui accorda une patente de noblesse et l'autorisa à accoler de Nemours à son nom d'origine du Pont.

Nommé secrétaire de l'assemblée des notables de 1787, il fut envoyé aux États généraux par le Tiers État de Nemours. D'abord partisan de la Révolution française, considéré comme une des « lumières » de l'Assemblée, il servit comme président de la Constituante. Il se fait alors remarquer pour sa probité[2]. S'il condamne les mouvements séditieux et les violences de l'année 1789, il devait se montrer partisan de la Constitution civile du clergé et demanda la suppression des ordres monastiques. Il défendit les idées modérées et monarchistes dans un journal qu'il avait acheté, les Nouvelles politiques nationales et étrangères rebaptisé le Publiciste.

Lui et son fils Eleuthère Irénée du Pont furent de ceux qui défendirent physiquement Louis XVI et Marie Antoinette d’une foule assiégeant le palais des Tuileries à Paris pendant l’insurrection du 10 août 1792. Le roi lui dit : « Ah ! monsieur Dupont, on vous trouve toujours là où on a besoin de vous ! » Arrêté, il fut condamné à la guillotine lors de la Terreur mais, son exécution n'ayant pas encore eu lieu lorsque Robespierre tomba le 9 Thermidor, il fut épargné. Élu par le Loiret au Conseil des Anciens en l’an V (1797), il fut menacé de déportation après le coup d'État du 18 fructidor et sa maison pillée, mais libéré grâce à l'action de Madame de Staël, il s'exila avec sa famille aux États-Unis en l’an VII (1799).

Pierre du Pont de Nemours développa aux États-Unis des liens forts avec l’industrie, en créant une société commerciale ayant un double siège social, et le gouvernement, en particulier avec Thomas Jefferson. En 1802, il s’engagea dans la diplomatie entre la France et les États-Unis pendant le règne de Napoléon.

Il fut à l’origine de l’achat de la Louisiane par les États-Unis en 1803, compromis destiné à éviter des conflits entre les populations française et américaine sur place, mais, surtout, à redonner à Napoléon les moyens de reconstruire une flotte et de contrer l'Angleterre en Europe. En 1814 il fut nommé secrétaire du gouvernement provisoire. Ayant été favorable au bannissement de Napoléon à l'île d'Elbe en 1814, il s'exila à nouveau aux États-Unis pendant les Cent-Jours, lors du rétablissement de Napoléon.

Dupont de Nemours a laissé une foule d'ouvrages sur l'économie, la politique, la physiologie, l'histoire naturelle, la physique générale.

Outre la Physiocratie, il y a :

  • la Philosophie du bonheur, où il fonde la morale sur une seule loi, aimer ;
  • d'intéressants mémoires sur Turgot.

Il rédigea quelque temps le Journal d'agriculture. Il avait été nommé membre de l'Institut de France dès sa fondation.

Son fils, Eleuthère Irénée, fonda une fabrique de poudre qui allait devenir l’une des plus grandes entreprises au monde : E. I. du Pont de Nemours and Company.

Publications

  • 1789, "Discours prononcé à l’Assemblée Nationale sur les banques en général et sur la Caisse d’Escompte en particulier", Paris: Baudouin
  • 1806, "Sur la Banque de France, les causes de la crise qu’elle a éprouvée, les tristes effets qui en ont résulté, et les moyens d’en prévenir le retour; avec la théorie des banques", Paris: Delance
  • 1808-1811, "Turgot (Anne-Robert-Jacques). Œuvres complètes, précédées et accompagnées de mémoires et de notes sur sa vie, son administration et ses ouvrages", Paris, impression de Belin, 9 vol.

Littérature secondaire

  • 1846, Eugène Daire, dir., "Collection des principaux Economistes. Vol 2, Physiocrates: Quesnay, Dupont de Nemours, Mercier de la Rivière, l'Abbé Baudeau, Le Trosne", Paris: Guillaumin
  • 1931, Gilbert Chinard, dir., The Correspondance of Jefferson and Dupont de Nemours, Baltimore: Johns Hopkins University Press
  • 1984, Elizabeth Fox-Genovese, The Autobiography of Dupont de Nemours. Wilmington, Delaware: Scholarly Resources
  • 2008, Philippe J. Bernard, Du Pont de Nemours, reflet des idées de son temps et novateur, Sociétal N°59, 1er trimestre, pp54 et suivantes

Citations

  • Définition du rôle du roi : « Vous verrez comme est simple et facile l'exercice de vos fonctions sacrées, qui consistent principalement à ne pas empêcher le bien qui se fait tout seul et à punir, par le ministère des magistrats, le petit nombre de ceux qui portent atteinte à la propriété d'autrui. »
  • « Point de propriété, sans liberté ; point de liberté, sans sûreté », De l'origine et des progrès d'une science nouvelle

  • « Le droit de propriété n'est pas un droit terrible et la contrebande n'est point un vol fait au Fisc. S'il y a donc relativement à la contrebande un véritable délit que mérite la prison & la servitude, ce n'est pas celui des contrebandiers, mais celui des Réglementaires qui ont proposé, qui proposent, qui ont fait & qui font adopter dans un trop grand nombre de Royaumes des Ordonnances qui gênent le commerce, & une Inquisition fiscale ou Monopolaire attentatoire aux droits naturels des citoyens, à leur propriété, à leur liberté civile, décourageante pour les travaux utiles, & aussi redoutable pour la richesse publique que pour celle des particuliers », Éphémérides du citoyen, ou bibliothèque raisonnée des sciences morales et politiques, 1789, Tome troisième

Notes et références

  1. Et non à Nemours comme a pu l'écrire Charles Gide
  2. Philippe J. Bernard, Du Pont de Nemours, reflet des idées de son temps et novateur, Sociétal N°59, 1er trimestre 2008, pp.54 et suivantes

Liens externes


6784-Tatice-Chronometre.png Accédez d'un seul coup d’œil au portail sur l'histoire du libéralisme et de la liberté.


Adam Smith.jpg Accédez d'un seul coup d’œil au portail économie.