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Frédéric Passy

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Frédéric Passy
Homme politique, économiste

Dates 1822 - 1912
Frédéric Passy
Tendance Minarchiste, Libéral de gauche
Nationalité France France
Articles internes Autres articles sur Frédéric Passy

Citation « L’épargne est la transmission de la vie. C’est le flambeau sacré qu’il est interdit d’éteindre. (…) Tout homme qui épargne est un bienfaiteur de l’humanité. »
Interwikis sur Frédéric Passy

Frédéric Passy (Paris, 20 mai 1822-12 juin 1912), économiste et homme politique, est une grande figure du libéralisme français. Cofondateur de l'Union interparlementaire avec William Randal Cremer (Royaume-Uni), il reçoit le premier prix Nobel de la paix en 1901 avec le fondateur de la Croix-Rouge internationale, Henri Dunant.

Économiste et pédagogue

Son oncle, Hippolyte Passy a été ministre de Louis Philippe et de Louis Napoléon. Juriste de formation, Frédéric Passy entre dans la fonction publique à l'âge de 22 ans comme auditeur au Conseil d'État qu'il quitte après trois années de service pour se consacrer à l'étude systématique de l'économie. Membre de la Société des Économistes (1855), il se fait connaître en qualité de théoricien de l'économie en 1857 avec son Mélanges économiques, recueil d'essais publiés au cours de ses travaux de recherche et il se forge une réputation universitaire grâce à la série de conférences qu'il donna en 1860-1861 à l'Université de Montpellier et qu'il publie ensuite en deux volumes sous le titre de Leçons d'économie politique... Passy donne des conférences sur l'économie dans la quasi-totalité des grandes villes et universités françaises et publie une série d'écrits qui témoignent notamment de son libre-échangisme. Cet admirateur de Richard Cobden, souhaite « limiter le rôle de l’État à ce qu’il doit faire, afin de le bien faire ».

Excellent pédagogue, sa passion pour l'éducation s'exprime dans De la propriété intellectuelle (1859) et La démocratie et l'instruction (1864). Pour ces contributions, parmi d'autres, il est élu en 1877 à l'Académie des sciences morales et politiques. Il est favorable à l’émancipation des femmes et se montre hostile à la peine de mort.

L'apôtre de la paix

C’est l’approche économique qui conduit Frédéric Passy au pacifisme. Il a d’abord cette intuition que « le monde est un réseau vivant, et pas une maille de ce réseau ne peut être atteinte sans que l’ensemble ne s’en ressente ». Commerce et paix sont synonymes pour lui, parce que le commerce développe l’harmonie entre les nations et qu’en retour la vie économique nécessite le respect de ce droit fondamental qu’est la sécurité. Marqué par les terribles inondations de l’année 1856, Passy se forge alors la conviction qu’au-delà des fléaux naturels, il est possible de délivrer l’homme de ces « maux artificiels » qui sont, eux, causés par l’humanité, et notamment de conduire une lutte sans relâche contre cet «  ogre de la guerre qui a trop longtemps dévoré le plus pur de la substance de l’humanité ».

En 1867, il fonde la Ligue internationale et permanente de la paix mais elle est balayée par la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Il la réorganise, en 1872, sous le titre de Société française des amis de la paix qui donna naissance à son tour à la Société française pour l'arbitrage entre nations à vocation plus spécifique, créée en 1889, préfiguration de l’ONU. Son pacifisme est nuancée et pragmatique, il se refuse en effet à exclure, par principe, toute forme de guerre, mais entend bien se battre pour la circonscrire aux seuls cas où tous les autres moyens de règlement des conflits ont été épuisés et où la guerre n’apparaît plus que comme « l’ultime et cruelle extrémité ».

Passy poursuivit aussi son combat dans l'arène politique. De tradition orléaniste, il se rallie néanmoins à la République et est élu par la Seine à la Chambre des Députés en 1881, puis réélu en 1885 mais battu en 1889. C’est un esprit libre : «  Je supplie surtout mes amis de ne m’enrôler ni en politique, ni en science, ni en religion, ni dans aucun parti, secte ou école. Je suis dans la liberté de mon faible jugement et je ne hais rien tant que cette étroitesse d’esprit et cette sécheresse d’âme qui nous empêchent de travailler ensemble ». A la Chambre, il fait voter une loi sur les accidents du travail, combat la politique protectionniste de Méline et la politique coloniale de Jules Ferry, élabore un projet de désarmement et déposa une proposition de résolution plaidant pour l'arbitrage des conflits internationaux.

Son action parlementaire en faveur de l'arbitrage est encouragée par le succès de William Randal Cremer qui fait voter au Parlement britannique une résolution stipulant que l'Angleterre et les États-Unis d'Amérique devaient recourir à l'arbitrage pour tout conflit les opposant qui ne pouvait être réglé par la voie diplomatique normale. Les deux hommes se rencontrent à Paris en 1888 et l'année suivante, des parlementaires français, britanniques, italiens, espagnols, danois, hongrois, belges et américains fondent l'Union interparlementaire (UIP), dotée d'une présidence de trois membres, dont Passy. « Ainsi la pensée et l'action de Passy se rejoignaient. La paix internationale était l'objectif, l'arbitrage des conflits sur la scène politique internationale, le moyen, les entités nationales constituant l'Union interparlementaire, les promoteurs, et le peuple, la base souveraine.»

Citations

  • « Il s’agit de savoir, non si nous aurons la démocratie ou l’aristocratie, mais si nous aurons une démocratie tyrannique et grossière ou une démocratie éclairée et libérale. »
  • « L’épargne est la transmission de la vie. C’est le flambeau sacré qu’il est interdit d’éteindre. (…) Tout homme qui épargne est un bienfaiteur de l’humanité. »
  • « Il faut instruire les hommes, et les femmes aussi, puisqu’on s’est enfin avisé un peu tard, que les femmes pourraient bien avoir une intelligence à cultiver aussi bien que les hommes. »
  • « Ne déchirons pas nos drapeaux, unissons-les ou plutôt en les conservant et en les honorant, car ils sont en effet des emblèmes sacrés, emblèmes de nos souffrances, de nos joies, de nos malheurs, de nos gloires ; formons de leurs couleurs réconciliées un faisceau commun d’espérance, de confiance mutuelle et de grandeur partagée. »

Principaux ouvrages

  • 1857 : Mélange économique, Guillaumin, Paris.
  • 1859 : De la propriété intellectuelle (avec V.Modeste et P.Paillote), Guillaumin, Paris.
  • 1861 : Leçons d'économie politique (recueilli par E.Bertin et P.Glaize), Gras, Montpellier.
  • 1864 : La Démocratie et l'instruction, Guillaumin, Paris, 1864.
  • 1866 : Les Machines et leur influence sur le développement de l'humanité, Hachette, Paris.
  • 1868 : Malthus et sa doctrine.
  • 1873 : Histoire du travail : leçons faites aux soirées littéraires de la Sorbonne, Paris
  • 1909 : Pour la paix, Charpentier, Paris.
  • 1910 : Sophismes et truismes, Giard et Brière, Paris.

Sources

  • Paix 1901-1925 - Conférence des Prix Nobel. Edité par Frédérick W. Haberman (Professeur, technique de la Communication, Université de Wisconsin-Madison, États-Unis). Publié pour la Fondation Nobel en 1972 par Elsevier Publishing Company.

Liens externes


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