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Retraite par répartition

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Dans sa définition usuelle, la retraite par répartition est un système de retraite où ce sont les cotisations des travailleurs et employeurs actuels qui payent les retraités actuels. Il n'y a donc pas de réserves ou d'épargne mise de côté, mais une utilisaton immédiate des cotisations de la période pour payer les retraités actuels, sans garantie que les travailleurs actuels puissent toucher une retraite (ou la même retraite) demain.

La retraite par répartition en France

Historiquement, la retraite en France était une retraite par capitalisation, où chacun cotise pour sa propre retraite, en se constituant une épargne. C'est le Maréchal Pétain qui est à l'origine de cette retraite par répartition, à travers un décret-loi de l'État français (régime de Vichy) du 14 mars 1941 qui imposer le système de la répartition et crée une « allocation aux vieux travailleurs salariés » (AVTS), indépendante des cotisations versées. Vichy confisque à cette occasion les fonds des caisses vieillesse privées (20 milliards de francs de l'époque).

Les gaullistes, au sein du Commissariat aux Affaires sociales du gouvernement provisoire d’Alger, fustigent alors ce vidage en règle des caisses : « Cette innovation qui a été présentée par Vichy comme une amélioration importante n’a été en réalité qu’un expédient adopté pour permettre d’utiliser les réserves de l’assurance sociale au financement des retraites des vieux travailleurs instituées par l’acte dit loi du 14 mars 1941. »[1] Forcé à l'alliance avec les communistes, le général de Gaulle entérine pourtant les choix de Vichy et ne revient pas sur ce choix dévastateur.

C'est aujourd'hui encore en 2023 la principale composante de la retraite obligatoire en France, malgré des cotisations en hausse constante et des prestations versées en diminution tout aussi constante.

Cette impossibilité de la répartition à fonctionner face à une démographie dans laquelle le ratio retraités / cotisants est connue de longue date, redite dans de nombreux rapports mais les différents gouvernements français ont tous été incapables de réformer efficacement ce système. A cet égard, ce sujet représente un exemple classique de « défaillance de l'État ». Alors que les retraités sont ceux qui votent le plus, les politiques s'interdisent de toucher au niveau des retraites des retraités actuels en France, alors que ces derniers ont, en 2022, un niveau de vie supérieur aux actifs[2]. Loin d'agir pour le « bien commun », l’État sert de manière concrète à protéger des rentes.

La retraite par répartition est devenue aujourd'hui une source de division dans la société, avec des jeunes convaincus qu'ils n'auront pas de retraite, et se font « voler » le fruit de leur travail pour financer les retraites d'autres : « Je [suis] partie du principe que je cotise pour les vieux mais que, quand viendra mon tour, je ne toucherai rien »[3] peut-on ainsi entendre fréquemment. De la même manière, les sondages montrent, logiquement, des salariés proches de la retraite refuser tout changement au système (« après moi le déluge »), et à l'inverse des salariés jeunes demandant un minimum d'équité avec un recul rapide et important de l'âge de la retraite. Ainsi, « les jeunes actifs sont moins réfractaires que leurs aînés à un recul de l'âge de départ. 44 % des 18-27 ans et 46 % des 27-43 ans approuvent un passage à 64 ans, contre seulement 23 % des 43-62 ans »[4].

Face à ces constats, les différents gouvernements ont commencé à initier une dose, très insuffisante, de retraite par capitalisation. D'abord réservée exclusivement au profit des fonctionnaires avec la Préfon, elle s'est élargie aux indépendants (contrats Madelin) et aux salariés, avec les PERP puis PER.

Avantages et inconvénients de la retraite par répartition

Le principal avantage de la retraite par répartition est pour l’État, qui tient sous sa coupe une large partie de la population, le tout sans aucune obligation d'avoir un jour à verser des retraites aux cotisants actuels. Cette absence d'obligation est gravée dans le marbre : selon le Conseil de normalisation des comptes publics (CNOCP), « le système par répartition entraîne l'absence d'obligation relative aux prestations de retraite au-delà de l'exercice annuel pour les caisses de retraite gestionnaires des régimes, qu'ils soient de base ou complémentaires. Ces entités ne doivent donc pas comptabiliser de passif au titre des engagements futurs des régimes de retraite »[5].

A l'inverse, ce système présente des inconvénients concentrés sur les travailleurs et les retraités :

  • Absence de garantie de toucher une retraite, là où la retraite par capitalisation permet la constitution d'une épargne personnelle
  • Possibilité permanente d'un changement des règles, venant toujours au détriment des travailleurs et des retraités (hausse de taux, changements de paramètres techniques, désindexation sur l'inflation, etc.)

Pour ces différentes raisons, les libéraux plaident pour des solutions individuelles de retraite par capitalisation, seules à mêmes de protéger réellement les individus, et d'ôter un pouvoir dangereux et clientéliste aux élus. Il est à noter que cela ne peut supprimer totalement les impacts négatifs d'une démographie décroissante, mais, toutes choses égales par ailleurs, est nettement plus protecteur des salariés et retraités.

Notes et références

Voir aussi


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