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Sidney Parker

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Sidney Parker, dont le nom complet est Sidney Edwards Parker, également connu sous le nom de S. E. Parker, était un libertarien anglais, né le 9 novembre 1929 à Birmingham et décédé en décembre 2012 à Londres. Il a marqué son passage parmi les mouvements politiques en s'engageant dans diverses organisations, allant de la Young Communist League à la British Federation of Young Co-operators, avant de trouver sa voie dans l'anarchisme individualiste. Il a contribué significativement au mouvement anarchiste en écrivant des articles et en éditant plusieurs journaux, dont "Minus One" et "EGO," dans lesquels il a exprimé ses idées sur l'individualisme anarchiste inspiré par Max Stirner. Sa transition idéologique, passant de l'anarchisme classique à l'égoïsme conscient, a été marquée par sa critique des formes d'anarchisme axées sur la transformation sociale. Son influence s'étend au-delà de sa participation active dans le mouvement anarchiste, et bien que parfois controversées, ses idées ont contribué à façonner la réflexion libertarienne et individualiste contemporaine.

Parcours et Évolution Idéologique de Sidney Parker

  • . Jeunesse et engagements politiques. Sidney Parker quitte formellement le système éducatif à l'âge de quatorze ans, soulignant un début précoce de son indépendance intellectuelle et sa tendance à remettre en question les normes établies. Dans sa jeunesse, il s'implique activement dans la Young Communist League, démontrant un premier engagement politique vers les idées socialistes et communistes. Après son passage dans la Young Communist League, il participe à la British Federation of Young Co-operators, indiquant un intérêt pour les idées coopératives et une exploration progressive de différentes perspectives politiques. Il embrasse une période d'exploration intellectuelle, se plongeant dans les différentes nuances de l'anarchisme de 1947 à 1982. Cette phase sera déterminante pour son évolution idéologique ultérieure.
  • . Transition vers l'anarchisme individualiste. Au début des années 1950, Sidney Parker s'exprime au Speaker's Corner à Hyde Park, à Londres, lors des réunions du London Anarchist Group. Cette expérience marque son exposition précoce aux idées anarchistes. Au cours des années 1960, il effectue une transition significative vers l'anarchisme individualiste, repoussant les idéaux collectivistes et socialistes au profit d'une affirmation de l'individualité et de la souveraineté personnelle. Il devient un acteur clé en fondant et éditant le journal "Minus One" de 1963 à 1980. Le titre reflète son affirmation en tant qu'individu plutôt que d'être simplement un élément statistique dans une masse. Cette période est cruciale pour l'élaboration de ses idées, notamment son rejet progressif des formes traditionnelles d'anarchisme.

Principes Fondamentaux du Libertarianisme de Sidney Parker

  • . Individualisme Anarchiste. Sidney Parker adhère à l'individualisme anarchiste, une philosophie politique mettant l'accent sur la primauté de l'individu et sa capacité à prendre des décisions autonomes sans l'ingérence d'autorités coercitives. Cela se traduit par une vision de la société où chaque personne est libre de poursuivre ses propres intérêts. Dans la lignée de l'individualisme anarchiste, il rejette les structures collectivistes et socialistes qui peuvent limiter la liberté individuelle. Il défend l'idée que la véritable liberté découle de la reconnaissance et de la protection des droits individuels, s'opposant ainsi aux systèmes qui sacrifient l'individu au profit du collectif.
  • . Egoïsme Conscient. Sidney Parker adopte l'égoïsme conscient comme base philosophique. Pour lui, l'égoïsme ne se limite pas à une vision égocentrique, mais plutôt à la reconnaissance et à la poursuite des intérêts personnels de manière délibérée et consciente. Il s'agit de placer l'individu au centre de ses préoccupations, sans compromis vis-à-vis de sa liberté et de son autorité sur lui-même. L'égoïsme conscient chez Parker promeut la liberté individuelle maximale. Chaque individu est considéré comme son propre maître, détenteur de son autorité. La liberté est conçue comme la capacité de suivre ses propres impulsions et de réaliser ses aspirations sans entraves externes injustifiées.
  • . Opposition à l'anarchisme traditionnel. Sidney Parker émet une critique sévère des formes d'anarchisme axées sur la transformation sociale. Il conteste l'idée que la société doit être radicalement transformée pour atteindre la liberté, argumentant plutôt en faveur d'une approche axée sur l'autonomie individuelle et la coexistence volontaire. Au fil de son évolution, il abandonne progressivement son adhérence à l'anarchisme classique, caractérisé par une vision de transformation sociale visant à éliminer toutes les formes de domination et d'exploitation. Son passage à l'égoïsme conscient marque un rejet de la notion que dominer les autres serait intrinsèquement erroné.

Contributions Éditoriales de Sidney Parker

  • . Minus One (1963-1980). Sidney Parker a joué un rôle essentiel dans la fondation et l'édition du journal "Minus One" de 1963 à 1980. Ce périodique, publié de manière irrégulière, a servi de plateforme à ses idées en tant qu'anarchiste individualiste. Le titre "Minus One" reflète son affirmation de l'individualité, rejetant l'idée de simplement être un élément statistique parmi des millions.
  • . EGO (1982-1993). Dans les années 1980, Sidney Parker poursuit son engagement éditorial en lançant le journal "EGO". Ce périodique, également connu sous le titre "The Egoist" pour certains numéros, a continué à explorer et à promouvoir les idées de l'individualisme anarchiste et de l'égoïsme conscient. La régularité de publication et le titre démontrent son attachement à ces principes philosophiques.
  • . Incorporation d'EGO dans Non-Serviam. En 1994, Sidney Parker fait le choix stratégique d'incorporer "EGO" dans un autre journal, "Non-Serviam", édité par Svein Olav Nyberg. Cette décision peut refléter une volonté de fusionner ses idées avec d'autres pensées similaires au sein de la communauté anarchiste. Il publie occasionnellement des "viewsletters" sous le titre "En Marge" (n°1 en août 1995 et n°2 en septembre 1996). Le numéro 16/17 de "EGO" (1994) était une édition commémorative célébrant le 150e anniversaire de "Der Einzige und sein Eigentum" de Max Stirner, une œuvre influente selon Sidney Parker.

Les contributions éditoriales de Sidney Parker ont été cruciales pour la diffusion de ses idées au sein de la communauté anarchiste et individualiste. Ses journaux ont agi comme des plates-formes permettant de discuter et de développer les concepts d'individualisme anarchiste et d'egoïsme conscient. La fusion ultérieure dans "Non-Serviam" et la publication sporadique de "viewsletters" soulignent son engagement continu dans le partage de sa perspective philosophique.

Un profond respect pour l'individualisme anarchiste de Marx Stirner

Le commentaire de S. E. Parker sur le livre de Max Stirner, "The Ego and His Own", reflète une profonde appréciation de l'œuvre et expose clairement les principaux concepts de l'anarchisme individualiste présentés par Stirner. Le commentaire de S. E. Parker offre une synthèse perspicace des idées de Stirner, soulignant leur pertinence continue et leur capacité à défier les normes établies, même un siècle après la mort de l'auteur.

  • . Révolution et Classicisme. Le commentaire commence en qualifiant l'œuvre de Max Stirner comme "le livre le plus révolutionnaire jamais écrit". Cette affirmation souligne l'impact considérable de l'ouvrage dans la remise en question des normes intellectuelles et sociales de son époque. Sidney Parker mentionne également que l'œuvre est à la fois un document historique, un pamphlet des perturbations intellectuelles du milieu du XIXe siècle et un classique intemporel. Cela témoigne de la complexité et de la durabilité des idées présentées par Stirner.
  • . Vindication de l'Individualisme. Sidney Parker souligne que "The Ego and His Own" est l'une des plus puissantes vindications de l'individualisme jamais écrites. Il met en avant le contraste avec d'autres philosophies qui placent des abstractions intellectuelles, telles que Dieu, l'État ou les Droits, au centre de leurs mondes, alors que Stirner place fermement le service de soi-même au centre de sa vision du monde.
  • . Égoïsme Conscient et Opposition à l'Altruisme. Le commentaire de Sidney Parker développe l'idée que Stirner ne considère pas que les individus sont trop égoïstes, mais plutôt qu'ils ne le sont pas assez. Il critique l'altruisme imposé par des abstractions morales, soulignant que l'anarchiste individualiste met son bien-être personnel au centre de ses préoccupations et encourage les autres à faire de même.
  • . Rébellion contre l'Autorité et l'État. Sidney Parker expose la rébellion de Stirner contre toute forme d'autorité, qu'elle soit institutionnelle, idéologique ou populaire, qui cherche à limiter l'individu. L'État est particulièrement condamné en tant que despote visant à la limitation et à l'obéissance de l'individu. Stirner refuse toute allégeance à un pouvoir qui dépasse son ego, ce que Sidney Parker ose affirmer également.
  • . Possession et Individualité. Le commentaire examine la critique de Stirner envers la "possession", que ce soit par des entités spirituelles, matérielles ou même des appétits. Il souligne que la véritable liberté réside dans la préservation de l'individualité contre toute forme de domination et, par dessous tout, les schémas collectivistes tels que le communisme.
  • . Perturbateur et Inspirateur. Sidney Parker conclut en décrivant Max Stirner comme un amoraliste, un athée, un anarchiste-individualiste qui a le pouvoir de troubler les certitudes établies. "The Ego and His Own" est présenté comme un défi perpétuel et une source d'inspiration pour l'individu, en particulier dans une époque marquée par l'augmentation insidieuse du collectivisme.

Analyse Critique sur le Livre de Lysander Spooner : Entre Rigueur Logique et Critique de la théorie des droits naturels

En 1978, Sidney Parker effectue une analyse sur le livre de Lysander Spooner[1], "Les vices ne sont pas des délits". Dans ce commentaire, Sidney Parker analyse le livre de Lysander Spooner, soulignant à la fois les forces et les faiblesses de l'argumentation de l'auteur.

Sidney Parker reconnaît la force de la thèse de Lysander Spooner, notant qu'il soutient son argument avec une logique serrée, exprimée dans le style net qui caractérise son écriture. Cela met en évidence le respect de Parker pour la rigueur intellectuelle de Spooner. Cependant, il le critique sévèrement pour son attachement à un point de vue moraliste. Il qualifie le concept de "vice" de "spook moral" (fantôme moral), suggérant que c'est une abstraction sans fondement réel. Cette moralisation, selon Parker, affaiblit la position de Spooner. Sidney Parker utilise un exemple concret pour illustrer sa critique, démontrant que commettre une erreur dans la recherche du bonheur, comme traverser une rue occupée pour aller voir un film, ne peut être qualifié de "vice". Il remet en question la pertinence de l'application du concept de "vice" dans de telles situations.

Sidney Parker critique également la personnalisation par Spooner du concept de "Nature", en particulier dans des déclarations telles que "La Nature sait...". Il répond de manière ironique et vulgaire en utilisant le terme "Bullshit!" (Connerie!) pour rejeter ces affirmations. Il compare cela à la position de Voltairine de Cleyre, qui nie l'existence de droits naturels, soulignant ainsi les différences de perspectives au sein du mouvement anarchiste.

Sidney Parker rejette la vision de Murray Rothbard, qui défend la théorie de la justice de Spooner. Il qualifie les arguments de Rothbard de "pieux non-sens" et conteste l'idée selon laquelle une théorie de la justice pourrait servir d'armure contre l'oppression de l'État. Il affirme que seule une contre-puissance peut réellement contraindre le pouvoir de l'État. Il conclut en remettant en cause la théorie des "droits naturels", argumentant qu'elle repose sur le seul désir des théoriciens de faire accepter leur conception particulière de la moralité. Il conteste l'objectivité de ces droits, affirmant qu'ils n'ont aucune base objective dans la réalité et que leur référent est simplement la volonté des défenseurs de la théorie.

Informations complémentaires

Publications

  • 1969, "Individualist Anarchism. An Outline", Equality. For Reader’s Control, (Frankfurt am Main), n°14, April, pp3-4
  • 1972, Introduction au livre de John Badcock, Jr., "Slaves to Duty", (Libertarian Broadsides, n°2), Ralph Miles, Colorado Springs, pp3-6
  • 1973,
    • a. "Prisons of Mind" [Lettre à l'éditeur], Freedom. Anarchist weekly (Freedom Press, London), Vol 34, n°25, 23 juin 1973, p3
    • b. [Lettre à l'éditeur], Freedom. Anarchist weekly (Freedom Press, London ), Vol 34, n°28, 14 juillet 1973, p8
    • c. Commentaire du livre de Thomas A. Riley, "Germany’s Poet-Anarchist John Henry Mackay", Minus One (London), n°32, pp10-13
    • d. commentaire du livre de Max Stirner, "The ego and his own", Books for libertarians, September, p1
    • e. [Lettre à l'éditeur], Freedom Anarchist weekly (Freedom Press, London), Vol 34, n°28, 14 juillet 1973, p8
  • 1974,
    • a. [Lettre à l'éditeur], Freedom Anarchist weekly (Freedom Press, London), Vol 35, n°1, 5 janvier 1974, p8
    • b. [Lettre à l'éditeur], Freedom Anarchist weekly (Freedom Press, London), Vol 35, n°6, 9 février 1974, p6
    • c. "Malfew Seklew. The Jester Philosopher of Egoism", Minus One, n°34, pp1-2
    • d. "Notes and Comments", Minus One, n°34, pp6-7
    • e. "An Enemy of the State", commentaire du livre d'Albert Jay Nock, "Our Enemy the State", incluant également l'essai "On Doing the Right Thing”, Freedom. Anarchist weekly (Freedom Press, London), Vol 35, n°15, p5
  • 1981, "My Anarchism", Free Life. The Journal of the Libertarian Alliance, Vol 2, n°2, Spring (Sidney Parker explique sa conversion de l'anarchisme communiste à l'anarchisme individualiste et égoïste grâce à sa lecture en 1961 de Max Stirner, puis de John Beverley Robinson qui reconnaissait que l'individu est au-dessus des institutions et des formules et que celles-ci n'existent que parce que l'individu choisit de les faire exister en communiquant son acceptation de façon claire et non équivoque. Puis Sidney Parker révèle également son appréciation de l'anarchisme grâce à sa lecture de Herbert Spencer.)
  • 1986, "The New Freewoman: Dora Marsden & Benjamin R. Tucker", In: Michael E. Coughlin, Charles H. Hamilton, Mark A. Sullivan, dir., "Benjamin R. Tucker and the Champions of Liberty: A Centenary Anthology", New York

Littérature secondaire

  • 1967, Lawrence Labadie, "Comments on S. E. Parker", A Way out, Vol 23, n°3/4, October, pp15-17

Textes externes




  1. Sidney Parker, 1978, "Lysander Spooner and Natural rights", Commentaire de l'édition par Carl Watner du livre de Lysander Spooner, "Vices are not crimes", Minus One, n°41, pp8-9