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Walter Lippmann

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Walter Lippmann
homme politique

Dates 1889-1974
Lippmann.11.JPG
Tendance libéral classique
Nationalité États-Unis États-Unis
Articles internes Autres articles sur Walter Lippmann

Citation « Si la doctrine collectiviste était conforme aux données de l'expérience et des besoins humains, il ne serait pas nécessaire d'administrer le collectivisme en dressant le peuple, en le stérilisant contre les idées subversives, en le terrorisant, en le corrompant, en l'endormant et en l'amusant. Les fourmis vivent, il est vrai, sous un régime collectiviste et il n'est pas prouvé qu'elles aient besoin de ministres de la propagande, de censeurs, d'inquisiteurs, de police secrète, d'espions et d'indicateurs pour les rappeler à leurs devoirs. Mais les hommes ne peuvent pas vivre comme des fourmis... »
Interwikis sur Walter Lippmann
Librairal

Walter Lippmann, né à New York le 23 septembre 1889, mort le 14 décembre 1974, écrivain et homme politique américain.

Ancien élève de Harvard, il est d'abord socialiste. Lors des élections présidentielles de 1912, il soutient Theodore Roosevelt et le Parti progressiste. En 1916, il se rapproche de Woodrow Wilson. Il assiste ce dernier dans la rédaction de ses « Quatorze Points ». Il fait partie de la délégation américaine de la conférence de Paris, en 1919, et prend part à la constitution de la Société des Nations.

Après ses premiers ouvrages où s'étale l'optimisme d'un homme convaincu que dans un «  régime de liberté personnelle, l'exercice sans cesse étendu de la souveraineté populaire permettrait à chaque nation de se donner un ordre social généreusement aménagé et intelligemment dirigé  », la Deuxième Guerre Mondiale étant passée entre temps, Public Opinion (1922) et The Phantom Republic (1925), exposent ses doutes sur la possibilité d'une vraie démocratie dans la société moderne.

Devenu rédacteur en chef du New York Herald Tribune après la guerre, il tient également une colonne syndiquée, Today and Tomorrow. Il s'oppose aussi bien à la guerre de Corée, à la guerre du Vietnam qu'au maccarthysme.

Dans son livre The Good Society (La Cité libre), de 1937, un des ouvrages précurseurs dont La Route de la servitude donnera la synthèse la plus aboutie, il dénonce le militarisme sous-jacent à toute planification, le despotisme de tout ordre collectiviste et sa naturelle dégénérescence en tyrannie: « le collectivisme crée une nouvelle forme de propriété: celle du bureaucrate. La lutte pour la richesse devient une lutte pour le pouvoir. ».

Louis Rougier organise à Paris en août 1938 le Colloque Walter Lippmann, réunissant des patrons, des hauts fonctionnaires, des intellectuels et des économistes libéraux. L'objectif est de mettre en place une organisation internationale de libéraux en lutte contre le planisme. C'est ainsi que naît, en mars 1939, le Centre International d'Etudes pour la Rénovation du Libéralisme.

En 1943-1944, il propose la création d'une communauté atlantique, fondée sur l'axe Londres-Washington, à laquelle viennent se greffer les états du Commonwealth, d'Europe de l'Ouest et d'Amérique latine, qui aurait, après avoir renoncé aux guerres intestines, un système de sécurité intégré (et non d'un simple processus de coordination des politiques de défense) dessiné en fonction de menaces externes.

Bibliographie

  • A Preface to Politics (1913)
  • Drift and Mastery (1914)
  • The Stakes of Diplomacy (1915)
  • The Politcal Scene (1919)
  • Liberty and the News (1920)
  • 1922, Public Opinion, New York: Harcourt, Brace and Company
    • Nouvelle édition en 1997, "Public Opinion", New York: Free Press
  • 1925, The Phantom Republic
  • 1927,
    • a. Men of Destiny
    • b. The Phantom Public
      • Traduit en français en 2008, Le Public fantôme, éditions Demopolis, en partenariat avec la Fondation pour l'innovation politique
  • 1928, American Inquisitors
  • 1929, A Preface to Morals
  • 1932, The Candidacy of Franklin D. Roosevelt, New York Herald Tribune, January 8
  • 1934, The Method of Freedom, dont est extrait "Free collectivism"
  • The New Imperative (1935)
  • 1937, The Good Society – An Inquiry into the Principles of the Good Society", Boston: Little, Brown & Co.
  • 1938, An Inquiry into the Principles of the Good Society, Boston: Little, Brown, XXX, 402 S.
    • Nouvelle édition en 1973
  • 1943,
    • a. U.S. Foreign Policy: Shield of the Republic, Little Brown
  • The Cold War: A Study in U.S. Foreign Policy (1947)
  • Isolation and Alliances: An American Speaks to the British (1952)
  • 1955, The Public Philosophy, New York: Mentor Books
    • Extraits en 1973, "The Public Philosophy", In: Kenneth M. Dolbeare, Patricia Dolbeare, Jane A. Hadley, dir., "Readings in American Ideologies", Chicago, Markham Pub. Co, pp129-150
  • 1959, The Communist World and Ours
  • The Coming Tests With Russia (1961)

Littérature secondaire

  • 1980, Ronald Steel, "Walter Lippmann and the American Century", Little, Brown
  • 1982, Malcolm Deas, "Two Comparable Lives, Walter Lippmann and Daniel Cosío Villegas”, Journal of Interamerican Studies and World Affairs, Vol 24, n°1, février, pp105-114
  • 1999, Susan Herbst, "Walter Lippmann’s Public Opinion Revisited", Harvard International Journal of Press/Politics, 4(2), pp88–93
  • 2019, Eric Schliesser, "Walter Lippmann: The Prophet of Liberalism and the Road not Taken", Journal of Contextual Economics – Schmollers Jahrbuch, Vol 139, n°2-4, pp349–363

Citations

« Si la doctrine collectiviste était conforme aux données de l'expérience et des besoins humains, il ne serait pas nécessaire d'administrer le collectivisme en dressant le peuple, en le stérilisant contre les idées subversives, en le terrorisant, en le corrompant, en l'endormant et en l'amusant. Les fourmis vivent, il est vrai, sous un régime collectiviste et il n'est pas prouvé qu'elles aient besoin de ministres de la propagande, de censeurs, d'inquisiteurs, de police secrète, d'espions et d'indicateurs pour les rappeler à leurs devoirs. Mais les hommes ne peuvent pas vivre comme des fourmis... »
« Les doctrines auxquelles on veut que les hommes souscrivent sont partout hostiles à celles au nom desquelles les hommes ont lutté pour conquérir la liberté. Les réformes sont partout aux prises avec la tradition libérale. On demande aux hommes de choisir entre la sécurité et la liberté. On leur dit que pour améliorer leur sort il leur faut renoncer à leurs droits, que pour échapper à la misère, ils doivent entrer en prison, que pour régulariser leur travail il faut les enrégimenter, que pour avoir plus d'égalité, il faut qu'ils aient moins de liberté, que pour réaliser la solidarité nationale il est nécessaire d'opprimer les oppositions, que pour exalter la dignité humaine il faut que l'homme s'aplatisse devant les tyrans, que pour recueillir les fruits de la science, il faut supprimer la liberté des recherches, que pour faire triompher la vérité, il faut en empêcher l'examen. »
Préface de La cité libre
« J'ai voulu examiner ces programmes sociaux non seulement sous leur forme fasciste et communiste, mais aussi dans le collectivisme progressif des États démocratiques, en essayant de déterminer si une société peut être planifiée et dirigée pour vivre dans l'abondance et en paix. Il s'agissait pour moi de savoir, non pas si un tel résultat était désirable, mais s'il était réalisable. Je pensai d'abord que malgré toutes les difficultés qu'il y aurait à trouver des organisateurs suffisamment sages et désintéressés, une classe dirigeante bien éduquée parviendrait peut-être à réaliser cet idéal. Mais je finis par m'apercevoir qu'un tel ordre social n'est même pas réalisable en théorie, qu'il serait non seulement difficile à administrer, mais encore dépourvu de toute signification et qu'il est aussi illusoire que le mouvement perpétuel. Je finis par comprendre qu'une société dirigée doit être belliqueuse et pauvre, et que si elle n'est ni belliqueuse ni pauvre elle est indigireable. Je compris alors qu'une société prospère et pacifique doit être libre. Si elle n'est libre, elle ne saurait être ni prospère ni pacifique... C'était là la vérité essentielle qu'avaient enseignée les libéraux du XVIIIe siècle au début de l'ère moderne. »
Préface de La cité libre
« Dans une société libre, l’État n'administre pas les affaires des hommes. Il administre la justice parmi des hommes qui conduisent leurs propres affaires. »

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