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Gary Johnson

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Gary Johnson
Entrepreneur et homme politique

Dates 1953-
Tendance Parti libertarien américain
Nationalité États-Unis États-Unis
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Citation
Interwikis sur Gary Johnson

Gary Earl Johnson, connu comme Gary Johnson et né le 1er janvier 1953 à Minot (Dakota du Nord), est un entrepreneur et homme politique américain. Après avoir fondé l’une des principales entreprises de construction du Nouveau-Mexique, il devient gouverneur de cet État de 1995 à 2003 se distinguant par son indépendance et son usage massif du veto. Candidat du Parti libertarien aux élections présidentielles de 2012 et 2016, il incarne une voie alternative au bipartisme américain en défendant un État limité, la rigueur budgétaire et les libertés individuelles.

Parcours et héritage

  • Origines et formation

Issu d’une famille modeste et attachée aux valeurs luthériennes, Gary Johnson grandit auprès d’un père enseignant, vétéran de la Seconde Guerre mondiale, et d’une mère employée au Bureau des affaires indiennes. Son enfance est marquée par l’esprit de discipline et de solidarité du scoutisme, mais aussi par une passion pour le sport qui lui inculque le goût de l’effort. Très tôt, il apprend à subvenir à ses propres besoins. Dès l’adolescence, il finance lui-même une partie de ses dépenses, cultivant ainsi une autonomie financière qui deviendra l’un des traits distinctifs de son parcours. Après le lycée, il poursuit des études de science politique à l’Université du Nouveau-Mexique, où il obtient son diplôme en 1975. C’est également durant ces années qu’il rencontre Dee, sa future épouse, avec qui il partagera les premières étapes de sa vie adulte et professionnelle.

  • Carrière entrepreneuriale

En parallèle de sa vie familiale naissante, Gary Johnson se lance dans l’entrepreneuriat avec une détermination peu commune. Dans les années 1970, il fonde Big J Enterprises, une petite entreprise de construction qu’il fait grandir à force de travail et de persévérance. Sous sa direction, la société connaît un essor remarquable, devenant en quelques années l’une des plus importantes du Nouveau-Mexique, avec un chiffre d’affaires annuel estimé entre vingt et trente millions de dollars. Sa réussite repose sur une philosophie simple mais exigeante : « toujours faire plus que ce que l’on a promis ». Cet état d’esprit, fondé sur la fiabilité et le dépassement de soi, lui vaut la reconnaissance de ses clients et de ses partenaires. Le succès de Big J Enterprises assure à Johnson une indépendance financière solide, qui lui donnera plus tard la liberté de se lancer en politique sans dépendre du soutien des lobbies ou de réseaux partisans traditionnels.

Gouverneur du Nouveau-Mexique

En 1994, fort de sa réputation d’entrepreneur à succès et animé par l’idée que la gestion publique pouvait s’inspirer des méthodes efficaces du secteur privé, Gary Johnson décide de se présenter à l’élection de gouverneur du Nouveau-Mexique. Sans expérience politique préalable, il mène une campagne directe et pragmatique, centrée sur la réduction des impôts, le contrôle des dépenses et la transparence gouvernementale. À la surprise de nombreux observateurs, il remporte l’élection et prend ses fonctions en janvier 1995.

Gary Johnson pense qu’il doit y avoir aussi peu de lois que possible. Dès le début de son mandat, Johnson se fait remarquer par son recours massif au droit de veto, ce qui lui vaudra le surnom de “Governor Veto”. En huit années de gouvernance, il oppose plus de 750 veto, un chiffre supérieur à celui des quarante-neuf autres gouverneurs américains réunis. Cette attitude illustre sa volonté constante de limiter la prolifération législative et de maintenir l’État dans un rôle restreint.

Sur le plan économique, il applique avec rigueur ses principes de gestion. À quatorze reprises, il fait voter des baisses d’impôts, refusant systématiquement toute augmentation[1]. Sous son mandat, la croissance des dépenses publiques ralentit fortement et l’État parvient à dégager un excédent budgétaire. Il engage également des réformes marquantes, telles que la privatisation partielle du système carcéral, la modernisation de Medicaid et la construction de centaines de kilomètres de routes.

Réélu en 1998, Johnson devient le premier gouverneur du Nouveau-Mexique à obtenir deux mandats consécutifs. Son style de gouvernement, inspiré du monde de l’entreprise, attire autant de critiques que d’admirateurs : ses opposants dénoncent son intransigeance, tandis que ses partisans saluent son pragmatisme et sa cohérence. Dans tous les cas, il s’impose comme une personnalité singulière de la scène politique américaine, marquée par son indépendance et son refus du conformisme partisan.

Campagnes présidentielles

Après deux mandats au Nouveau-Mexique, Gary Johnson nourrit l’ambition de porter ses idées au niveau national. En 2011], il annonce sa candidature à l’investiture du Parti républicain pour l’élection présidentielle de 2012[2]. Mais très vite, il se heurte à un manque de visibilité médiatique et à des débats dominés par des figures plus connues du parti. Constatant que son message de réduction de l’État et de défense des libertés individuelles trouve peu d’écho dans le camp républicain, il décide de se retirer de la course et d’apporter son soutien à Ron Paul, dont il partage plusieurs de ses convictions.

Peu après, en décembre, il rejoint officiellement le Parti libertarien, formation politique marginale mais cohérente avec ses valeurs. En mai 2012, il est désigné candidat du parti par 419 voix contre 152 lors de la convention nationale. Sa campagne, modeste en moyens, parvient néanmoins à séduire un électorat en quête d’alternative au bipartisme. Le 6 novembre 2012, il récolte plus d’1,2 million de suffrages, soit environ 1 % du vote national, un record historique pour le Parti libertarien à l’époque. Il devient le troisième homme de l'élection présidentielle derrière Barack Obama et Mitt Romney. Le sondage CNN du 2 novembre lui attribuait 5 % des voix sur l’ensemble du pays[3].

Quatre ans plus tard, dans un climat politique bouleversé par la candidature de Donald Trump, Johnson tente à nouveau sa chance. En 2016, il est de nouveau investi par les libertariens, cette fois avec William Weld, ancien gouverneur républicain du Massachusetts, comme colistier. Le duo bénéficie d’un contexte favorable : une partie de l’électorat républicain, inquiète des excès de Trump, se tourne vers cette option jugée plus modérée et pragmatique. Pendant plusieurs mois, Johnson est crédité de 6 à 10 % des intentions de vote, un niveau inédit pour un tiers parti. Le jour de l’élection, il obtient plus de 4,5 millions de voix, soit plus de 3 % du total national. Même si ce résultat reste modeste face aux grands partis, il constitue un nouveau record pour les libertariens et assoit la réputation de Gary Johnson comme leur figure la plus visible sur la scène politique contemporaine.

Positions politiques

La pensée politique de Gary Johnson s’articule autour d’une conviction fondamentale : l’État doit être limité à ses fonctions essentielles et laisser le maximum de liberté aux individus. Pour lui, le rôle du gouvernement se résume à protéger les droits, garantir la sécurité et empêcher les abus, sans intervenir dans les choix personnels ou dans l’économie plus que nécessaire. On peut classer Gary Johnson comme libertarien au sens où il souhaite réduire l'État et a des vues sociétales libérales[4].

Sur le plan économique, Johnson se réclame d’un libéralisme rigoureux. Partisan d’un impôt unique simplifié, il milite pour la réduction drastique des dépenses publiques et la suppression du déficit fédéral. Dans cette logique, il prône la fermeture du Département fédéral de l’Éducation et la décentralisation de nombreuses compétences vers les États. Il considère que l’innovation et la concurrence du secteur privé offrent de meilleures solutions que les lourdeurs administratives. Sa formule préférée, empruntée à son expérience d’entrepreneur, résume bien sa vision : « best product, best service, lowest price ».

Sur les questions de société, Johnson se démarque nettement des conservateurs traditionnels. Il s’oppose à la guerre contre la drogue, qu’il juge inefficace et coûteuse, et plaide pour la légalisation de la marijuana. Il estime que la consommation de drogues doit être traitée comme un problème de santé publique, et non comme une affaire criminelle. Concernant l’avortement, il se dit personnellement pro-choix. Pour lui, cela relève d'un choix qui devrait être laissé à la femme concernée. Mais il est cependant en faveur de l'annulation de l'arrêt Roe v. Wade car il pense que ce sujet devrait se régler au niveau des États plutôt que du gouvernement fédéral. Enfin, il soutient les unions civiles pour les couples homosexuels, affirmant que la liberté individuelle doit primer sur les considérations morales imposées par l’État.

En matière d’immigration, Johnson défend une position audacieuse dans le paysage politique américain : celle de frontières ouvertes. Il considère que l’immigration constitue une richesse pour les États-Unis et qu’il faut faciliter l’obtention de visas de travail pour tous ceux qui souhaitent contribuer à l’économie.

Sa politique étrangère repose sur un principe de non-intervention. Favorable à une armée forte et capable de défendre le territoire, il rejette cependant l’idée d’engager systématiquement les troupes américaines à l’étranger. Il s’est opposé aux guerres en Irak, en Afghanistan et en Libye, considérant que ces interventions créent davantage de problèmes qu’elles n’en résolvent. Tout en refusant l’étiquette d’isolationniste, il promeut une Amérique ouverte au commerce international et aux échanges pacifiques, mais prudente dans l’usage de sa puissance militaire.

Au-delà de ces positions, Gary Johnson aime résumer sa philosophie à travers ce qu’il appelle les « Sept principes du bon gouvernement » : dire la vérité, agir avec équité, définir des objectifs clairs, communiquer avec transparence, reconnaître ses erreurs, rester ancré dans la réalité et, surtout, aimer ce que l’on fait. Pour lui, ces principes ne concernent pas seulement la politique, mais constituent une ligne de conduite applicable à toute activité humaine.

Citations

  • La guerre contre la drogue est un désastre. À cause d'elle, nous avons le plus fort taux d'incarcération au monde, et un nombre considérable de crimes. Cela ne peut plus durer.
  • Je suis contre l'envoi systématique de troupes américaines à l'étranger. Mais je ne suis pas isolationniste. L'Amérique ne doit pas se replier sur elle-même.

Informations complémentaires

Notes et références

Publications

  • 2016, "Seven principles of good government: Gary Johnson on liberty, people and politics", Aberdeen, WA: Silver Lake Publishing (Seconde édition)




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