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Lawrence Boland

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Lawrence Arthur Boland, né en 1939 à Peoria, dans l'Illinois, est un professeur d'économie américain qui a enseigné à l'Université Simon Fraser et fut un spécialiste de la méthodologie en sciences économiques et de l'épistémique économique. Il a particulièrement été critique du programme de recherche de l'école néoclassique. Il a tenté de dégager les hypothèses implicites de l'économie néoclassique et de les soumettre à un examen méthodologique plus approfondi. Ses principales critiques portent sur le problème de l'induction qui est sous jacent, selon lui, dans les modèles économiques, de l'individualisme méthodologique qui est souvent utilisé de façon restreinte et du mystère de l'acquisition des connaissances par les agents économiques.

Un de ses intérêts dans les années 1980, comme pour la plupart des économistes de cette époque, est de comprendre la construction des modèles d'équilibre. Beaucoup d'économistes se concentrent sur la réalisation de l'équilibre, c'est-à-dire de montrer le passage, dans leurs modèles, d'une position hors équilibre (ou de déséquilibre) à une situation d'équilibre. Hors, une exploration minutieuse du mouvement vers l'équilibre, indique Lawrence Boland, nécessite l'énonciation explicite des exigences de connaissances des différents acteurs influents dans les modèles pour montrer comment l'équilibre est atteint ainsi que le processus de développement de ces connaissances, c'est-à-dire comment s'effectue l'apprentissage. Ce que ne font pas souvent les économistes.

Lawrence Boland explique qu'en dehors du cas de l'action d'une force exogène, l'équilibre ne peut être atteint que si les prix changent de façon endogène par l'intermédiaire des acteurs économiques. Pourtant, la capacité des acteurs du marché à modifier les prix est contradictoire avec l'hypothèse du modèle de la concurrence parfaite où les prix sont donnés ou, autrement dit, les acteurs économiques seraient des preneurs de prix. De plus, le processus d'ajustement des prix nécessite une connaissance précise, au moins si l'équilibre est atteint pour être optimal, c'est-à-dire qu'il soit cohérent avec l'hypothèse d'optimisation des comportements individuels. Or, Lawrence Boland nous interroge pour savoir comment expliquer le processus cognitif qui font que ces multiples connaissances individuelles requises sont réellement acquises. Est-ce que chaque acteur du marché obtient des connaissances par la méthode des essais et erreurs ("le processus d'apprentissage"), ou en confrontant ses plans (ou "anticipations") avec la réalité ?

Lawrence Boland a une vision socratique de la connaissance, c'est à dire que pour lui, la connaissance se fonde sur l'amélioration (réorganisation affinement des informations) et non pas sur l'accumulation des informations passées (stock de connaissance). Il rejette donc cette dernière conception qui sous-tend les approches économétriques telles que l'apprentissage bayésien dans la théorie des jeux ou les anticipations adaptatives dans l'économie de l'information. Leur erreur, dit-il, est de présenter l'apprentissage comme s'il s'agissait d'accumuler des observations qui permettent des estimations probabilistes de plus en plus précises pour représenter la vie réelle.

Publications

  • 1979, "A critique of Friedman's critics", Journal of Economic Literature, Vol 17, n°2, juin, pp503-522
  • 1980, "Friedman’s Methodology vs Conventional Empiricism: A Reply to Rotwein", Journal of Economic Literature, Vol 18, n°4, pp1555-1557
  • 1983, avec William Frazer, "An Essay on the Foundation of Friedman’s Methodology", American Economic Review, Vol 73, mars, pp129–144
  • 1984, "Methodology: A Reply [to Milton Friedman]", American Economic Review, Vol 74, n°4, pp795-797

Littérature secondaire

  • 1980, E. Rotwein, "Friedman’s Critics: A Critic’s Reply to Boland", Journal of Economic Literature, Vol 18, n°4, pp1553-1555