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Theodore Schultz

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Theodore Schultz
Économiste

Dates 1902-1998
Tendance École de Chicago
Nationalité États-Unis États-Unis
Articles internes Autres articles sur Theodore Schultz

Citation
Interwikis sur Theodore Schultz

Theodore William Schultz (né le 30 avril 1902 à Arlington dans le Dakota du Sud, décédé le 26 février 1998[1]) était un économiste américain spécialisé en économie du développement et fut un contributeur majeur dans le domaine de l'économie agricole[2]. Pendant la Première Guerre mondiale, la main-d'œuvre étant rare, il a travaillé dans la ferme familiale au lieu d'aller au lycée. Il a obtenu son premier diplôme universitaire en 1926 au South Dakota State College et son doctorat en économie agricole en 1930 à l'Université du Wisconsin.. Une grande partie de sa carrière universitaire s'est déroulée à l'Iowa State College et à l'Université de Chicago. En 1960, Theodore Schultz devient président de l'American Economic Association et il obtient en 1972 la médaille Walker, l'année de sa retraite[3], le titre le plus élevé délivré par l'association. Il partage le Prix Nobel d'économie en 1979 avec Arthur Lewis.

L'agriculture contribue au développement économique d'une nation

Alors que beaucoup d'économistes considéraient l'agriculture comme dépendante des autres secteurs économiques, Theodore Schultz a insisté sur le fait que le domaine de l'économie agricole fait partie intégrante de l'économie et que la théorie des prix et de la valeur sont applicables avec succès aux problèmes concernant les économistes agricoles. Lorsqu'il était au département d'économie et de sociologie de l'Iowa State College, dans les années 1930 et au début des années 1940, il a fait venir des économistes brillants dont George J. Stigler, Albert G. Hart et Kenneth E. Boulding. Les programmes agricoles issus des politiques interventionnistes du New Deal ont fourni de nombreuses opportunités de recherche. C'est alors que Theodore Schultz a essayé de déterminer les effets des programmes des politiques publiques particulières telles que les limitations de superficie sur la production agricole.

Il commence donc à étudier, dès 1943 dans son livre : "Redirection de la politique agricole", les difficultés économiques qui surgissent dans cette relation difficile entre l'État et les entrepreneurs privés agricoles. Il analyse les carences des politiques publiques agricoles lors du New Deal avec le système de prix de marché du type qui prévalait avant 1930 qui fait que l'ajustement de la production n'arrive pas à répondre aux besoins sociaux. Les contrôles gouvernementaux sous la forme de quotas de production n'ont pas réussi à provoquer un changement dans la production de produits tels que le blé et le seigle. Au contraire, la réduction de la production obtenue par le biais de contrôles directs n'est pas concentrée sur le producteur sous-marginal comme l'exigerait le principe de la productivité marginale, mais au lieu de cela, une réduction égale est imposée à la fois au producteur efficace et à celui qui est inefficace. Son point fort est d'énoncer que les politiques gouvernementales qui augmentent les prix des produits ou qui distribuent des subventions fortement corrélées aux intrants ou aux produits n'améliorent que très peu la situation économique des groupes à faible revenu dans l'agriculture. En effet, la fonction première des prix est de diriger l'utilisation des ressources et que leur manipulation pour augmenter ou modifier la distribution des revenus entraîne un gaspillage des ressources et n'a que peu ou pas d'effet sur les revenus.

Theodore Schultz a été aussi critique du primat de l'industrie dans les processus de développement. Il réfute, l'idée dominante de l'époque, d'une productivité marginale nulle dans l'agriculture dans l'ouvrage 'The economic organization of agriculture' (1953).

La popularisation du concept de "capital humain"

Un autre apport de Schultz est l'élaboration de la notion de capital humain qui deviendra célèbre grâce aux travaux de Gary Becker. Il a acquis une reconnaissance mondiale pour ses recherches sur l'investissement dans les ressources humaines comme moyen de progrès économique.

Theodore Schultz met en évidence une série de biais et de lacunes dans la pensée économique traditionnelle, en particulier en ce qui concerne le traitement du capital et du travail. L'auteur souligne que l'orientation matérialiste de l'économie est clairement perceptible dans la façon dont le capital est généralement défini, avec une emphase excessive sur les biens de production au détriment du capital humain.

Theodore Schultz met en évidence l'importance du capital humain dans l'économie, soulignant comment son inclusion dans la théorie économique peut corriger des biais, éclairer des questions liées à la croissance économique, aux salaires, à la distribution des revenus, et améliorer la mesure de la main-d'œuvre et des dépenses publiques. Le capital humain est source de nombreux flux de revenus supplémentaires qui contribuent à la croissance économique. Il influence également les salaires et les revenus de manière absolue et relative, ainsi que la part des revenus nationaux provenant du travail par rapport à ceux issus de la propriété.

L'auteur souligne que ces compétences humaines sont sujettes à la dépréciation et à l'obsolescence, contrairement aux compétences héritées qui évoluent très lentement. Il met en évidence le contraste marqué entre les pays riches et développés, où le niveau des compétences acquises ayant une valeur économique est élevé, et les pays plus pauvres où il reste très faible. De plus, l'auteur mentionne que l'acquisition de compétences n'est pas seulement liée à l'éducation, mais aussi à la santé, à la recherche d'informations sur le système économique, et même à la mobilité géographique pour accéder à de meilleurs emplois.

Theodore Schultz met en évidence une série de biais et de lacunes dans la pensée économique traditionnelle, en particulier en ce qui concerne le traitement du capital et du travail. L'auteur souligne que l'orientation matérialiste de l'économie est clairement perceptible dans la façon dont le capital est généralement défini, avec une emphase excessive sur les biens de production au détriment du capital humain.

Il critique également la vision simpliste du travail en tant qu'input homogène dépourvu de composantes de capital. Il souligne que les compétences acquises par les travailleurs, qui contribuent à la croissance économique, sont tout autant le produit de l'investissement dans l'humain que la croissance l'est dans les formes de capital matériel. Le biais dans la mesure du travail en tant que facteur de production est également souligné, car il se limite souvent à compter le nombre de travailleurs ou d'heures travaillées, sans prendre en compte les variations dans les compétences acquises au fil du temps.

De plus, Theodore Schultz critique les études qui montrent que le ratio capital-revenu a diminué dans les pays à économie moderne, ce qui a suscité des inquiétudes quant à l'épargne, à l'investissement et à la croissance économique. Cependant, l'auteur souligne que cette interprétation erronée découle en grande partie de la conception limitée du capital sur laquelle se basent ces estimations. L'omission la plus significative est celle du capital humain, qui augmente à un rythme beaucoup plus élevé que le capital matériel reproductible. Cette omission fausse la perception de la relation entre le capital et le revenu, car l'ensemble du capital, y compris le capital humain, est un élément clé de la croissance économique.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Il est décédé dans une maison de retraite à Evanston, dans l'Illinois, après avoir souffert d'une pneumonie.
  2. Il a grandi dans une ferme du Dakota du Sud au sein d'une communauté de colons allemands.
  3. Theodore W. Schultz a officiellement pris sa retraite en 1972, mais il est resté un chercheur actif jusqu'à ce qu'il se fracture la hanche en 1990 et qu'il reste alité.

Publications

Pour une liste détaillée des œuvres de Theodore Schultz, voir Theodore Schultz (bibliographie)

Littérature secondaire

  • 1945, L. A. Skeoch, commentaire du livre de Theodore Schultz, "Redirecting Farm Policy", The Canadian Journal of Economics and Political Science / Revue canadienne d'Economique et de Science politique, Vol 11, n°2, May, pp297-299
  • 1980, Mary Jean Bowman, "On Theodore W. Schultz's Contributions to Economics", The Scandinavian Journal of Economics, Vol 82, n°1, ppp80-107
  • 1999, M. Nerlove, "Transforming Economics: Theodore W. Schultz, 1902-1998 : In Memoriam", Economic Journal, F726-F748
  • 2006,
    • Bruce L. Gardner, "T. W. Schultz's Contributions to the Economic Analysis of U.S. Agriculture", Review of Agricultural Economics, Vol 28, n°3, Autumn, pp326-331
    • Peter G. Klein, Michael L. Cook, "T. W. Schultz and the Human-Capital Approach to Entrepreneurship”, Review of Agricultural Economics, Vol 28, n°3, pp344–350
  • 2010, P. N. Teixeira, "Theodore William Schultz", In: R. B. Emmett, dir., "The Elgar companion to the Chicago school of economics", Edward Elgar Publishing

Liens externes

(fr) Les fondements de la théorie du capital humain, Théodore W.Schultz, l’initiateur

(en) Theodore W. Schultz - Autobiography sur le site Nobelprize.org


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