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Charles X

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Charles X
Personnage historique

Dates 1757-1836
Carlos X, rey francés.jpg
Tendance Royaliste
Nationalité France France
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Citation
Interwikis sur Charles X

Charles Philippe de Bourbon (Versailles, 9 octobre 1757 - Göritz, 6 novembre 1836) comte d'Artois puis Charles X (1824-1830) a été le dernier monarque a porter le titre de roi de France. « Roi de cœur » de l'émigration pendant la Révolution française, il a été sous la Restauration le chef de l'Ultracisme. Devenu roi à la mort de son frère Louis XVIII, il devait par sa médiocrité politique provoquer la chute de la branche ainée des Bourbons.

L'émigré

Quatrième petit-fils de Louis XV, il n'était pas destiné à monter sur le trône un jour. Sans goût pour le travail, il n'a connu qu'une éducation médiocre et reste à l'écart des affaires du royaume jusqu'en 1787, ne s'intéressant guère qu'aux courses de chevaux. Il épouse en 1773 Marie-Thérèse de Savoie, sœur de la comtesse de Provence, épouse du futur Louis XVIII. De ce mariage devait naitre deux fils : le duc d'Angoulême et le duc de Berry. Lors des deux assemblées de notables (1787-1788) il adopte une position conservatrice. Il est partisan de restreindre les pouvoirs du Tiers Etat et se présente comme le champion de la Noblesse. Très impopulaire, il reçoit après le 14 juillet 1789 l'ordre de Louis XVI de s'éloigner.

Il quitte la France pour l'étranger et ne devait pas rentrer dans son pays avant 1814. Installé chez son beau-père à Turin, il prend la tête du premier comité antirévolutionnaire qui élabore le programme de l'émigration : organiser une ligue européenne contre les ennemis de la monarchie et inviter les vrais royalistes à quitter la France pour constituer une armée contre-révolutionnaire. Il s'installe ensuite à Coblence (juin 1791) qui va devenir le centre de ralliement de tous les émigrés. Plein d'illusions, il met sur pied une armée destinée à intervenir en France aux côtés des troupes du duc de Brunswick. C'est le lamentable échec de Valmy (20 septembre 1792). A la mort de Louis XVI, le comte de Provence fait de lui le lieutenant général du royaume. Catherine II lui conseille de gagner l'Angleterre pour soulever l'ouest de la France. Les Anglais ne lui feront confiance qu'à l'été 1795 : tous les projets de débarquement vont échouer. Charette devait écrire à celui qui se fait appeler Louis XVIII depuis la mort du dauphin : « Sire, la lâcheté de votre frère a tout perdu. »

Il réside dès lors en Grande-Bretagne, à Holyrood puis Londres. Il multiplie intrigues et complots sous le Consulat sans succès. Il se retrouve dès lors isolé.

Monsieur

En 1814, avec la chute de l'Empire, il s'impose par sa bonne grâce, sa bienveillance mais révèle aussi la médiocrité de ses capacités. Ces proclamations sont pleines d'espoir : « Plus de tyran! Plus de guerre! plus de droits réunis! » Mais la promesse de supprimer les impôts indirects ne devait pas être tenue en raison de la situation des finances. Le 12 avril il fait une entrée triomphale à Paris, confiant à Beugnot : « C'est le seul jour de bonheur que j'ai goûté depuis trente ans! Ah! Monsieur, quelle belle journée, dites que je suis heureux et satisfait de tout le monde. » Jusqu'à l'arrivée du roi, il ne fait qu'entériner des décisions dont il n'a pas l'initiative.

Monsieur est nommé colonel-général de toutes les gardes nationales du royaume. Il s'efforce ainsi d'exercer une influence sur la politique conduite de mai 1814 à février 1815. Il reste populaire comme l'atteste un voyage dans l'ouest et le midi en septembre et octobre. En mars 1815, il part pour Lyon pour arrêter la progression de Napoléon débarqué de l'île d'Elbe. Les troupes refusent de crier « Vive le roi ». Il ne lui reste plus qu'à gagner Gand pendant les Cent Jours où il s'efforce de durcir l'attitude de son frère. « Toutes les fois que le roi pense à loisir, Monsieur pense avec lui. » (Jaucourt)

Le parti Ultra commence à prendre forme. Artois se montre néanmoins très aimable avec Fouché qui a favorisé la seconde restauration appelant l'ancien régicide « Monsieur le duc ». Écarté du conseil, il perd toute influence directe sur la marche du gouvernement jusqu'en 1821. L'échec de l'expérience libérale permet aux Ultras d'accéder au pouvoir.

Le monarque

A la mort de son frère, il devient roi sous le nom de Charles X. La duchesse de Maillé a fait son portrait dans ses Souvenirs : « La personnalité n'est pas à la hauteur de l'extérieur ; il est mobile comme tous les gens faibles, et il change de langage et d'action avec bonne foi en se faisant l'illusion qu'il n'a pas varié. (…)Le roi pense longtemps mais il pense vide et il ne sait pas réfléchir. C'est plutôt de la rêverie que de la réflexion. Il prend ses sentiments pour des idées ; les premiers sont très arrêtés, les autres ne le sont pas du tout. Il tient bien plus aux hommes qu'aux choses, disposition déplorable car ceux-ci passent et celles-ci restent.(…) Il a encore une idée fixe, c'est que Louis XVI s'est perdu par ses concessions. Il est donc décidé à n'en pas faire. Telles seront les bases de son gouvernement. »

S'il s'est difficilement rallié à la Charte, il est déterminé à la respecter mais il en fait une lecture à l'opposé de celle des libéraux : il est convaincu du bien-fondé de la prérogative royale et de la supériorité de la Couronne en cas de conflit avec une Chambre hostile. Il ne se conçoit pas comme un arbitre, affirmant qu'il préférerait scier du bois plutôt qu'être roi d'Angleterre. Il veut également favoriser l'église catholique, donnant une allure cléricale à son règne.

sources

  • Dictionnaire Napoléon, article Artois (comte d', Charles X) par Emmanuel de Waresquiel.
  • G. de Berthier de Sauvigny, La Restauration, Flammarion 1955.
  • Emmanuel de Waresquiel, Benoît Yvert, Histoire de la Restauration 1814-1830, 1ère éd. Perrin 1996, collection Tempus 2002, 499 p.

Voir aussi


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