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Climatosceptique

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Le scepticisme scientifique est une attitude de doute cartésien vis-à-vis des allégations non étayées par des preuves empiriques ou par la reproductibilité. Appliqué au sujet du climat, un climatosceptique est ainsi une personne qui appelle à la prudence sur la fiabilité des modèles informatiques ou mathématiques prévoyant un avenir menaçant. Le ou la climatosceptique remet en cause les prophètes anti-capitalistes qui prédisent le jour avancé de l'apocalypse climatique[1]. Le terme, polémique et polysémique, peut couvrir plus largement toute personne mettant en cause le consensus scientifique existant sur le réchauffement climatique.

Certains appellent « climatisme »[2] l'idéologie qui exploite la question du réchauffement climatique pour aller vers une forme de gouvernance mondiale ou d'interventionnisme étatique renforcé injustifié. Les adversaires des climatosceptiques sont qualifiés de carbocentristes ou de 'réchauffistes, partisans de la thèse du réchauffisme (terme péjoratif). Le mathématicien Benoît Rittaud a ainsi inventé le néologisme « carbocentrisme » pour qualifier leur position).

Les dangers du « consensus » scientifique

Searchtool-80%.png Article détaillé : science.

La science se construit par essais et erreurs, et non par la définition d'une vérité officielle immuable qu'il est interdit de remettre en cause. Quelle que soit la réalité du consensus scientifique sur un sujet, vouloir interdire le débat scientifique par la construction politique artificielle d'une vérité est l'un des pires services qu'il soit possible de rendre à la recherche scientifique.

Comme a pu le montrer l'épisode du « climategate » en 2009, les désaccords et les doutes, même s'ils sont masqués, sont nombreux au sein même du GIEC. Là où les figures les plus visibles de cet organisme politique taisent les doutes et les imprécisions, nombre de chercheurs prestigieux reconnaissent les limites de leurs calculs et émettent des doutes majeurs sur la fiabilité de leurs prévisions ou sur la possibilité même de prévoir ce que sera le climat dans un siècle. Vouloir taire ces divergences, saines, au motif de justifier une action politique est un dévoiement de la science moderne.

Science et libéralisme

La question du débat scientifique sur un sujet (comme le réchauffement climatique) est orthogonale au libéralisme. Être libéral et être climatosceptique sont des sujets sans rapport direct. Les libéraux, préoccupés sur tout sujet par la défense de la liberté, sont néanmoins extrêmement attentifs à l'utilisation déraisonnée de la science pour justifier l'interventionnisme étatique, que ce soit par la représentation erronée de la science, le passage sous silence des incertitudes, ou la défense de politiques inefficaces ou excessives. Le rôle des libéraux est de s’assurer que cette intervention étatique soit minimale et respectueuse des libertés individuelles. L'intervention de l’État doit à tout prix rester utilitariste et limitée à des objectifs précis.

De la même manière que les mesures d'intervention publique n'ont pas marché sur la plupart des sujets, les libéraux défendent le recours aux solutions qui marchent, comme l'écologie de marché, ou l'utilisation large des acteurs privés. Ainsi Benjamin Faucher d'écrire sur Contrepoints : « Le rôle de l’État pourrait se limiter à déclarer « dans cinq ans, le plastique est complètement interdit », et laisser les acteurs privés trouver des solutions pour le remplacer. », mais surtout pas de chercher à dire quoi faire ni comment[3].

Des étiquettes pour esquiver les débats

Le terme climatosceptique, et ses versions péjoratives de négationnistes et autres variantes, sont largement utilisés dans le débat public pour faire taire des opposants ou toute personne remettant en cause le bien fondé de quelque politique que ce soit sur le sujet climatique. Ainsi du présentateur télévisé Nagui, qui déclara en 2019 que les climatosceptiques n'étaient rien moins que « clairement des criminels »[4]. Dans un monde où les tenants d'une écologie radicale défendent des mesures de plus en plus extrêmes remettant largement en cause de nombreux fondements de nos sociétés, ces méthodes sont hautement condamnables.

Triste illustration de cette utilisation du terme pour faire taire les voix dissidentes, sur la science ou même les mesures économiques, en 2023 des députés français tentaient de déposer une proposition de loi pour « interdire le discours climatosceptique dans les médias », quand bien même celui-ci n'a aucune définition claire[5]. Révélateur du caractère, les députés en question, dans leur démarche de censure, se félicitaient de censurer d'autres élus nationaux (le Rassemblement National) en refusant le soutien de quelque député que ce soit de ce parti.

Pire, dans une logique de grignotage politique permanent, les plus radicaux des environnementalistes se félicitaient de faire évoluer le terme de climatosceptique, pour y inclure non pas juste des personnes contestant le diagnostic scientifique, mais n'importe qui contestant le recours à des méthodes radicales pour y faire face, y compris des mesures remettant en cause les fondements de nos sociétés comme l'état de droit. Défendre le recours au progrès scientifique comme une des solutions nécessaires face au réchauffement climatique est ainsi systématiquement dénigré sous le terme « technosolutionnisme ».

Réaction probable face à ces exagérations et face à ces abus révélateurs d'une « écologie pastèque », le pourcentage de Français se définissant comme climatosceptiques était en 2023 à un plus haut historique, à 37%[6].

Bibliographie climatosceptique

Notes et références

  1. Charles Maurice, Charles W. Smithson, 1984, "The Doomsday Myth", Stanford: Hoover Institute Press (Les auteurs démontrent avec une grande lucidité à quel point la peur d'une catastrophe imminente et d'une crise économique a toujours été omniprésente dans les esprits des hommes et des femmes durant l'histoire. En présentant leur livre, Charles Maurice et Charles W. Smithson souhaitent convaincre le grand public qu'une véritable préoccupation humanitaire consiste tout d'abord à faire exploser mentalement ce « mythe du jour apocalyptique » afin de libérer les esprits et ainsi œuvrer au développement et à la créativité de l'humanité face aux problèmes qu'elle rencontre.)
  2. « La faillite du climatisme » (Les Belles-Lettres, Collection les Insoumis), 2015, livre écrit par un collectif de scientifiques et d’intellectuels, présidé par le docteur István Markó.
  3. Environnement, climat… quelle place pour les libéraux ?
  4. Nagui ou la criminalisation des déviants climatiques, Contrepoints, 3 juin 2019
  5. Bientôt une nouvelle loi pour museler le climatoscepticisme dans les médias ?, IREF, 4 septembre 2023
  6. 37% des Français se considèrent climato-sceptiques, National Geographic

Articles connexes

Liens externes

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