Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !


Shrinkflation

De Wikiberal
Aller à la navigation Aller à la recherche

La shrinkflation est un mot-valise anglais combinant shrink (rétrécir en anglais) et inflation. Il fait référence à une stratégie utilisée par certaines entreprises pour faire face à l'inflation sans augmenter directement les prix de leurs produits. Cette stratégie consiste à réduire la taille ou la quantité d'un produit tout en maintenant le prix inchangé, ce qui donne l'impression que le produit coûte toujours le même prix alors que, dans les faits, le prix a augmenté.

La shrinkflation peut être utilisée pour maintenir la rentabilité de l'entreprise lorsque les coûts de production augmentent en raison de l'inflation, en essayant de limiter la perte de clientèle en augmentant les prix de manière significative. Les consommateurs peuvent ne pas remarquer immédiatement ces changements subtils dans la taille ou la quantité des produits. La shrinkflation est souvent critiquée pour cette raison, car elle peut être perçue comme trompeuse pour les consommateurs, qui se rendent compte ultérieurement qu'ils obtiennent moins pour leur argent sans avoir été avertis de ces changements. Cependant, de nombreuses entreprises considèrent cela comme une option préférable à une augmentation de prix plus directe, car cela peut éviter une réaction négative immédiate de la part des clients.

Exemples de shrinkflation en 2022 - 2023

  • La capacité de la bouteille d'eau Salvetat (groupe Danone) a été réduite de 8%[1]
  • les sirops Teisseire commercialisent des bouteilles d'une capacité réduite de 20%[1]
  • Antikal (Procter & Gamble) a fait passer son conditionnement de 700ml à 500ml[2]
  • Dash (Procter & Gamble) a réduit ses conditionnements de 27 doses à 25 doses[2]
  • Pampers (Procter & Gamble) a réduit le nombre de couches dans ses paquets de 1 à 2 en moyenne[2]
  • Magnum & Cartes d'Or (Unilever) ont réduit leurs conditionnements, en nombre ou en volume[3]

Faut-il interdire la shrinkflation ?

Le premier réflexe, en particulier en France, est bien souvent de vouloir interdire par une loi ce qui nous déplaît, sans laisser le marché faire son travail de sélection. La shrinkflation en est un bon exemple, et tout l'échiquier politique a défendu de nouvelles lois et réglementation : « Je saisirai le Conseil national de la consommation et il y aura l’obligation, là aussi légale, pour les industriels de faire figurer le changement de contenu lorsque le contenu a baissé et que le prix reste le même  » a déclaré le ministre de l'Économie en septembre 2023, tandis que Mathilde Panot (La France Insoumise) a indiqué déposer une proposition de loi pour interdire la shrinkflation.

Interdire ces pratiques ou les encadrer est pourtant impossible techniquement. À l'inverse, les outils pour agir ne manquent pas : les distributeurs (Carrefour, Casino, etc. en France) peuvent le faire, comme par exemple Carrefour, avec des panneaux d'avertissement sur les produits concernés[4]. Surtout, les consommateurs votent avec leur portefeuille, s'éloignent des marques ayant recours à de telles pratiques : en trompant le consommateur, l'entreprise recourant à la shrinkflation affecte négativement et durablement la perception de sa valeur par le consommateur. La publicité négative associée à ces pratiques génère régulièrement une couverture médiatique importante, au détriment des marques ayant eu recours à cette méthode. Ainsi, quand une société comme Procter & Gamble a lourdement augmenté ses prix en 2022, largement via de la shrinkflation, ses ventes ont reculé d'un effet bien plus élevé que la hausse de ses prix unitaires, résultant en des ventes totales en baisse[5].

Surtout, il convient de lutter contre la cause sous-jacente, l'inflation, généralement d'origine publique. Les pics d'inflation de 2022 et 2023 sont ainsi directement la conséquence d'injections massives de liquidité par les banques centrales (BCE, Fed, etc.), alors que l'économie était déjà en croissance extrêmement forte avec la levée des restrictions liées au covid. En pompier pyromane, les banques centrales ont déversé plusieurs centaines de milliards de liquidités, avant de devoir faire machine arrière et augmenter leurs taux d'intérêt à un rythme jamais vu auparavant.

Notes et références

Voir aussi


Adam Smith.jpg Accédez d'un seul coup d’œil au portail économie.


Société.png Accédez d'un seul coup d’œil au portail actualités du libéralisme.