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Boomers

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Les boomers désignent dans la culture populaire la génération née après la Seconde Guerre mondiale, puis ayant grandi dans les années des Trente glorieuses. Le terme est généralement utilisé de manière critique pour viser l'« égoïsme » d'une génération, en particulier sur les retraites.

Usage politique du terme de boomers

La critique des boomers et de leurs retraites jugées trop élevées est un signe de ralliement aussi de Nicolas qui paie, le mème populaire sur les réseaux sociaux en 2025.

En 2025, alors qu'il s'apprête à remettre son destin politique de premier ministre entre les mains de l'Assemblée nationale pour un vote de confiance, François Bayrou aussi dit tout haut ses vérités sur l'insoutenable retraite par répartition en France et la dette que ses bénéficiaires, retraités actuels, lèguent à leurs enfants et petits enfants : il lâche le 27 août 2025 sur TFI : « les plus jeunes des français sont les premières victimes de la dette, pour le confort des boomers. Ce sera dans les livres d'histoire »[1]. Aussi lucide soit l'affirmation, elle vient là aussi après des décennies de carrière politique à ne pas mener les réformes nécessaires, en particulier sur la retraite par capitalisation, et après un budget qui n'a pas remis en cause le niveau excessif des pensions actuelles au regard des cotisations versées.

Les boomers, une génération privilégiée en France aujourd'hui ?

Une bonne partie du débat actuel autour de l'égoïsme supposé des boomers provient du fait qu'ils sont largement privilégiés par le système de retraite par répartition. Comme le résumé l'économiste Charles Dennery : « La génération actuelle de retraités reçoit une plus grande part du PIB que ce qu’elle a cotisé »[2]. Au lieu de mettre, alors, le niveau des cotisations retraites a un niveau permettant de financer les retraites des cotisants, les hommes politiques ont préféré voter la retraite à 60 ans ou décaler les nécessaires efforts pour équilibrer le régime, au bénéfice de facto des actuels « boomers ».

Ces choix collectifs se traduisent aujourd'hui dans des indicateurs anormaux à l'échelle mondiale :

  • les retraités français ont un meilleur niveau de vie que les actifs[3], avec un taux de pauvreté inférieur à celui de l'ensemble de la population (8,7% contre 14,6% en 2019[4]
  • les retraités français ont un taux d'épargne supérieur aux actifs, qui « bride la croissance française » selon l'INSEE[5]. Les deux tiers de la hausse du taux d’épargne de 2024 proviendraient des retraités, en particulier des plus modestes, toujours selon l'INSEE[6].
  • Selon l'Insee, dans les années 1970, un tiers des jeunes ménages les plus pauvres étaient propriétaires. En 2024, ils ne sont plus que 16%, moitié moins[7]
  • Globalement, les retraités français sont parmi les plus aisés des pays développés, en rapport aux salaires des actifs, selon des chiffres OCDE repris par l'Ifrap :
Revenus des plus de 65 ans.png

En 2024, selon Maxime Sbaihi et Charles Dennery, « La France figure actuellement sur deux podiums de l’OCDE : celui des pays où le niveau de vie des retraités est le plus élevé par rapport à l’ensemble de la population et celui où le temps passé à la retraite est le plus long »[8].

Au global, « Au terme de leur retraite, les "baby-boomers" auront reçu un montant total de pensions deux fois supérieur à la somme de leurs cotisations »[9] grâce à la retraite par répartition, foncièrement injuste et déséquilibrée.

Comment réformer les retraites en France ?

La retraite par répartition, par construction, oppose les générations entre elles, puisque les actifs cotisent pour les retraités, et qu'aucun capital n'a été mis de côté grâce aux cotisations passées. Ce qui est pris dans la poche de Matthieu va dans la poche de Bernard. C'est donc un système de retraite fondamentalement clivant et qui divise la société, en particulier depuis les années 2000 : les jeunes générations cotisent à des taux deux fois plus élevés que les « boomers » mais avec la certitude de toucher des retraites en nette baisse, voire nulles. Entre autres pour ces raisons là, les libéraux plaident pour une retraite par capitalisation qui remplace la retraite par répartition.

Dans une logique de transition entre les deux systèmes, on peut imaginer une réduction des pensions actuelles afin de réduire les cotisations des salariés, leur permettant de participer à un système de capitalisation avec les ressources dégagées. La baisse des retraites est une mesure défendue par Sylvain Catherine[10], Charles Dennery[11], Antoine Lévy, Maxime Sbaihi et de nombreux autres économistes.

Citations

  • « À moins d’assumer d’être une société de rentiers et d’héritiers, les jeunes actifs doivent pouvoir vivre de leur travail, et ne pas espérer que leurs lourdes cotisations retraites leur soient rendues par leurs parents sous forme de cadeau ou d’invitation en vacances… Il est donc indispensable d’avoir des vrais mécanismes de partage de l’effort budgétaire » (Charles Dennery[2])

Notes et références

Voir aussi


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