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Capital

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Le capital peut avoir différentes significations en économie, finance et comptabilité.

Capital : définition

Le capital est un stock de biens, généralement financiers, qui permettent de générer un revenu à partir de ce stock. L'emploi de ces ressources permet, par un détour de production, d'augmenter la productivité du travail humain. Avec le travail, le capital constitue l'un des facteurs de production.

Dans sa définition purement financière, on peut caractériser le capital comme « une somme d'investissements utilisée pour en tirer un profit, c'est-à-dire un stock de biens ou de richesses nécessaires à une production ».

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Finances et économie

En comptabilité et finance d'entreprise, le terme capital fait généralement référence à un volume monétaire, en particulier celui apporté par les propriétaires d'une entreprise pour la démarrer et la faire tourner.

Il figure au Passif du bilan, et a pour contrepartie une part des biens figurant à l'Actif. Dans l'analyse du bilan, on étend la notion purement comptable et légale de capital à celle de Capitaux propres qui inclut également les bénéfices conservés en réserves.

En finance de marché, on parle par extension de marché des capitaux pour toutes les transactions portant sur des apports d'argent stable ou à long terme utilisés pour l'activité économique.

En théorie économique, le capital est l'un des trois facteurs de production, les deux autres étant le travail et les ressources naturelles (terre agricole ou à bâtir, gisements miniers et d'hydrocarbures, réserves hydrauliques...). Cette typologie est contestable et contestée, l'école classique en économie ne retenant par exemple que le travail et le capital.

Les biens produits avec les caractéristiques suivantes appartiennent à cette catégorie

  • Ils peuvent être utilisés pour la production d'autres biens (c'est ce qui en fait un facteur de production)
  • Ils sont fabriqués par l'homme, par opposition avec les ressources naturelles, telles que localisations géographiques ou minerais
  • Ils ne sont pas utilisés immédiatement pour participer à un processus de production

L'investissement en théorie économique est l'action d'utiliser du capital à des fins productives et susceptibles de reconstituer et accroître le capital. Pour investir, les biens produits ne doivent pas immédiatement être consommés, mais au contraire, être utilisés pour produire d'autres biens. L'investissement est fortement relié à la notion de patrimoine. Par ailleurs l'investissement doit prendre en compte le coût du capital.

Analyse économique du capital

La théorie économique traditionnelle tend à voir dans le capital un terme essentiellement axé sur les biens physiques, tels qu'outils, bâtiments, véhicules. Plus récemment, les économistes ont redéfini le terme de capital pour lui donner un sens plus large.

Les interprétations les moins controversées du capital tendent à diviser chaque facteur de production en son propre "style" de capital, permettant une estimation des plus-values et moins-values de chacun. De telles analyses reconnaissent quatre types de capital, voire six :

Des analyses plus modernes et plus controversées, différencient les trois derniers de façon à ce que le capital non-humain instructional (par exemple logiciel) concernant des biens de production immatériels, le capital non-humain individuel (par exemple un cheval de course, un taureau de concours), et les activités gouvernementales, puissent être analysées plus précisément. Dans de telles analyses, le terme capital humain est rarement, voire jamais utilisé.

Le rôle central du capital dans l'école autrichienne : Un facteur de production dérivé qui impacte l'activité économique

Pour l'école autrichienne d'économie, le capital est considéré comme un facteur crucial dans le processus de production et déclenche un impact significatif sur l'activité économique. Selon cette perspective, le capital est considéré comme un facteur de production dérivé qui contribue à l'allongement du temps nécessaire à la production et joue un rôle essentiel dans la croissance et l'efficacité économiques.

Selon la vision autrichienne, le capital englobe les outils physiques, les machines, l'équipement, l'infrastructure et les autres ressources productives qui sont utilisées dans la production de biens et de services. Il se distingue de la terre et du travail, qui sont également des facteurs de production importants. Le capital est le résultat de l'épargne et de l'investissement, où les individus affectent une partie de leur revenu pour accumuler des actifs qui peuvent être utilisés pour la production future.

Un concept clé dans la compréhension autrichienne du capital est l'idée de préférence temporelle. La préférence temporelle fait référence à la préférence des individus pour la consommation actuelle par rapport à la consommation future. En d'autres termes, les individus accordent généralement plus de valeur aux biens et services actuels qu'aux biens et services futurs. En épargnant et en investissant, les individus renoncent à la consommation actuelle afin d'accumuler un capital qui peut être utilisé pour la production future et générer un retour sur investissement.

L'école autrichienne souligne que le processus d'accumulation du capital et d'investissement allonge le temps nécessaire à la production. En allouant des ressources à la production de biens d'équipement, qui sont utilisés dans les cycles de production suivants, le temps global nécessaire pour transformer les intrants en biens et services finaux augmente. Cet allongement du temps de production est considéré comme une étape nécessaire pour améliorer la productivité et la croissance économique à long terme.

En outre, le capital est considéré comme un moteur clé du calcul économique et de l'activité entrepreneuriale. Grâce à l'utilisation de biens d'équipement, les entrepreneurs peuvent mieux répartir les ressources, coordonner les processus de production et entreprendre des projets plus complexes et chronophages. Le capital permet aux entrepreneurs de s'engager dans une planification à long terme, d'entreprendre des projets plus risqués et d'apporter des innovations susceptibles d'accroître la productivité et le progrès économique.

La perspective autrichienne sur le capital met également l'accent sur la nature subjective de son évaluation et de son allocation. Les biens d'équipement tirent leur valeur de leur contribution attendue à la production future et des préférences des individus sur le marché. L'allocation du capital est guidée par les jugements entrepreneuriaux d'individus qui évaluent la rentabilité et la viabilité potentielles de diverses opportunités d'investissement.

En résumé, pour l'école autrichienne d'économie, le capital est considéré comme un facteur de production dérivé qui allonge le temps nécessaire à la production et joue un rôle crucial dans l'activité économique. C'est le résultat de l'épargne et de l'investissement, dicté par les préférences temporelles des individus et leurs jugements entrepreneuriaux. En allouant des ressources aux biens d'équipement et en s'engageant dans une planification à long terme, le capital contribue à la croissance économique, améliore la productivité et permet à l'activité entrepreneuriale de prospérer.

Citations

  • « Chaque individu (...) est, sauf circonstances exceptionnelles, propriétaire d'un capital : sa propre capacité de penser rationnellement et d'agir - de travailler. (...) ce qui compte le plus n'est autre que le courage, la persévérance et l'habileté mis à s'imposer des disciplines, s'adapter, innover, faire au mieux avec ce qu'on a, « en vouloir » et savoir « s'y prendre » (ce qui ne s'apprend pas dans les écoles mais dans l'expérience courante de la vie). Tout individu normal possède donc un capital « vivant » dont il peut et doit savoir tirer profit, il est comptable de l'usage qu'il choisit d'en faire: le négliger, le gaspiller ou le faire fructifier. Son sort se joue d'abord dans les décisions qu'il prend en ce domaine et qui font qu'il va plutôt tendre à réussir et gagner, perdre et échouer - ou végéter. » (Alain Laurent)
  • « Ce qui fait vivre le capitalisme, ce n'est pas l'Internet ni les franchises de fast-food. C'est le capital. Lui seul apporte les moyens de soutenir la spécialisation ainsi que la production et l'échange de biens sur un marché plus vaste. Il est la source de l'accroissement de la productivité et donc de la richesse des nations. » (Hernando de Soto)
  • « Le capital est le meilleur ami du salarié, en améliorant la productivité des salariés et en faisant baisser les prix. » (Alain Madelin)
  • « Le capital est dans l’ordre de la création ce qui ne vient pas du Créateur mais de la créature. Propriété d’un individu ou d’une communauté de savoir, il est constitué par l’ensemble des valeurs antérieurement soustraites tant à la consommation improductive qu’à la production stérile et que le passé a léguées au présent. » (Michel Leter)
  • « Marche, marche, capital ! Poursuis ta carrière, réalisant du bien pour l'humanité ! C'est toi qui as affranchi les esclaves ; c'est toi qui as renversé les châteaux forts de la féodalité ! Grandis encore ; asservis la nature ; fais concourir aux jouissances humaines la gravitation, la chaleur, la lumière, l'électricité ; prends à ta charge ce qu'il y a de répugnant et d'abrutissant dans le travail mécanique ; élève la démocratie, transforme les machines humaines en hommes, en hommes doués de loisirs, de sentiment et d'espérances ! » (Frédéric Bastiat, Sixième lettre à Proudhon)

Bibliographie

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    • Nouvelle édition en 1937, "Capital", In: Edwin R. A. Seligman, dir., "Encyclopaedia of The Social Sciences", Vol III, New York: MacMillan, pp187-190
  • 1936, Friedrich Hayek, "The Mythology of Capital", Quarterly Journal of Economics 50(2), février: 199-228
  • 1937, Nicholas Kaldor, "Annual Survey of Economic Theory : The Recent Controversy on the Theory of Capital", Econometrica, 3(5), pp201-248
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    • Myron Scholes, "Capital Markets in Turmoil: An Interpretation from the Austrian School's Perspective", In: Kurt Leube, dir., "Austrian Economics Today I: Analyses, Ideas and Suggestions", The International Library of Austrian Economics, Vol 7, Frankfurt am Main: F.A.Z. Institut fur Management, Markt und Medieninformationen GmbH, pp105-114
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Articles connexes

Liens externes


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