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Cecil E. Bohanon

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Cecil E. Bohanon est un professeur d'économie à la Ball State University à Muncie, dans l'Indiana. Il a obtenu son premier diplôme universitaire (B.A.) au Wilmington College (Ohio) et son doctorat à la Virginia Tech. Il a développé une impressionnante littérature[1]. Ses intérêts de recherche portent sur les décisions de choix publics, la microéconomie appliquée et l'éducation économique. Reconnu pour ses talents d'enseignant[2], il recherche activement de nouveaux outils pédagogiques pour transmettre sa passion de l'économie comme par exemple la vidéo[3] co-produite avec ses étudiants, c'est catégoriquement un homme de communication[4].

Les dangers de la politisation du droit alimentaire

En 1994, à la demande de Mark Spangler, il écrit un article sur un cliché courant : "Dans une société juste, l'alimentation est un droit". Bien entendu, il ne s'agit pas d'une assertion mais d'une attaque sur une pensée véhiculée par une personne lambda ou par des adversaires de l'économie de marché. Cecil Bohanon veut signifier que le droit de se nourrir n'est pas une obligation pour la société ou du moins que certaines conditions éthiques sont adossées à ce cliché. "L'alimentation est un droit". De cet aphorisme, de nombreux programmes publics d'aide alimentaire se sont construits selon l'hypothèse qu'il est de l'obligation de l'État de fournir de la nourriture à toute personne insuffisamment approvisionnée, quelles que soient ses ressources, insuffisantes ou pas[5]. Mais, pour fournir un droit à l'alimentation, nous dit Cecil Bohanon, quelqu'un d'autre, quelque part, doit perdre un droit économique. Les exemples historiques (Rome antique[6], Le Grand bond en avant de la Chine[7], l'Ukraine de l'Union soviétique[8]) ne manquent pas en montrant les faillites et les famines provoquées volontairement[9] ou involontairement lorsque l'État veut s'occuper de nourrir directement sa population.

Entre les mains des hommes d'État, la nourriture est politisée, nous précise Cecil Bohanon. Lorsque les gouvernements considèrent comme l'une de leurs responsabilités de fournir de la nourriture à leur population, ils sont souvent aussi disposés à refuser l'approvisionnement alimentaire à des segments de leur population qu'ils estiment être leurs "ennemis". Les droits alimentaires deviennent alors un acte politique qui peut aller de la dépendance pour les plus pauvres jusqu'au génocide dans des régimes politiques totalitaires. De son analyse, Cecil Bohanon en tire trois conclusions :

«  Premièrement, les droits alimentaires des uns doivent se faire au détriment des droits économiques des autres. Deuxièmement, le sacrifice des droits économiques d'autrui réduit inévitablement les incitations à s'engager dans une activité économique productive. Troisièmement, à mesure que le gouvernement interfère avec le marché alimentaire, la population devient vulnérable aux caprices politiques de l'État.. »
    — Cecil E. Bohanon, "In a just society, food is a right"

Par conséquent, la propriété privée est incompatible avec l'affirmation d'un droit à l'alimentation car sa fourniture doit se faire au détriment d'un droit de propriété de quelqu'un d'autre.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Il a publié plus de 30 articles, notes et commentaires professionnels avec comité de lecture (Public Choice) et plus de 100 articles dans des publications sérieuses et éducatives (The Freeman, Laissez-Faire), dans des monographies politiques et des éditoriaux de journaux.
  2. Il a été lauréat en 2007 du prix d'enseignement Stavros en éducation économique.
  3. En 2009, il a réalisé le film primé aux Emmy, produit en compagnie de ses étudiants, "Augmenter les chances"
  4. Cecil Bohanon a lancé une chronique de blog bimensuelle, "Once a Fortnight", par l'intermédiaire de l'Indiana Policy Review Foundation
  5. Certainement que la politique familiale à la française en fait partie lorsque les allocations ne sont pas indexées sur les revenus ou le patrimoine des parents.
  6. La confiscation par les citadins des récoltes des paysans a détruit l'incitation des paysans à produire.
  7. Le Grand bond en avant en Chine (1958-1961) est caractéristique de l'une des plus grandes catastrophes alimentaires de l'histoire. Les historiens estiment que plus de 15 millions de personnes sont mortes en Chine suite aux réformes de politique agricole de l'époque. Le Grand Bond impliquait le collectivisme dans l'agriculture, mais Cecil Bohanon rappelle qu'il s'agissait aussi d'un programme où la nourriture était soi-disant gratuite. La nourriture était déclarée être un droit pour tous. Les paysans étaient peu incités à produire de la nourriture et fortement incités à la consommer. Le contribuable produit moins pour éviter l'impôt, le bénéficiaire évite l'activité productive pour obtenir le transfert. Il n'est pas surprenant, nous dit Cecil Bohanon que la famine en ait résulté.
  8. En 1936, Staline a ordonné la confiscation de tout le grain de l'Ukraine et avait interdit l'importation de nourriture dans la région. Le simple fait d'apporter un sac de pommes de terre en Ukraine pouvait conduire à une exécution capitale sous l'inculpation de spéculation.
  9. Beaucoup d'historiens de posent la question si Staline n'a pas intentionnellement affamé l'Ukraine pour des raisons politiques.

Publications

  • 1989,
    • a. avec John B. Horowitz, "Income Redistribution: An International Perspective", Public Choice, Vol 89, n°3/4, pp305-323
    • b. avec T. Norman Van Cott, "Blockading Ourselves", The Freeman, February, Vol 39, n°2, pp69-70 [lire en ligne] (Les auteurs s'interrogent sur la pratique du blocus en temps de guerre infligée à ses ennemis afin d'empêcher son adversaire de commercer avec d'autres pays. Mais, dans le même temps, les nations belligérantes gardent ouverts leurs propres ports maritimes. Par conséquent, ils estiment comme paradoxal que des nations en paix se bloquent mutuellement et régulièrement en poursuivant des politiques qui restreignent les importations.)
  • 1991,
    • a. avec T. Norman Van Cott, "Foreign Investment Helps Americans", The Freeman, March, Vol 41, n°3
    • b. "The Economic Correlates of Homelessness in Sixty Cities", Social Science Quarterly, Vol 72, n°4, December, pp817-825

Textes externes