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Chine

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La Chine (中国 ; pinyin : Zhōngguó ; littéralement : « Empire (国) du milieu » (中)) est un pays d'Asie de l'Est dont deux États contemporains prétendent actuellement détenir la souveraineté : la République populaire de Chine qui contrôle 99,6 % de son territoire et la République de Chine, qui contrôle essentiellement Taïwan. Ses voisins sont : le Viêt Nam, le Laos, la Birmanie, l'Inde, le Bhoutan, le Népal, le Pakistan, l'Afghanistan, le Tadjikistan, le Kirghizistan, le Kazakhstan, la Russie, la Mongolie et la Corée du Nord. La Chine possède également des frontières maritimes avec la Corée du Sud, le Japon et les Philippines. Sa superficie est de 9 596 960 km2[1], ce qui place la Chine à la 4ème place mondiale.

Drapeau de la Chine

Une tradition libérale ?

Les Chinois sont connus depuis longtemps pour leur humanisme et sagesse. Ils sont aussi connus pour leurs pratiques conçues comme des modèles exemplaires notamment en ce qui concerne l'organisation, la planification, la direction et le contrôle. Ainsi, il y a plus de trois mille ans, il y avait déjà des concepts du management contemporain : l'organisation, les fonctions, la coopération, les procédures pour apporter de l'efficacité et diverses techniques de contrôle. L'empereur Yao, qui, selon la légende, aurait régné d'environ 2350 à 2256 avant Jésus-Christ consultait son personnel qui l'entourait sur chaque décision importante.

Comme beaucoup de pays, la Chine a toujours été tiraillée entre une tradition autoritaire centralisatrice (notion de tianxia : 天下, qui met la Chine au centre du monde) et une tradition libérale, entre le respect de la hiérarchie et le souci de l'harmonie sociale (confucianisme) et un individualisme quasiment libertarien adepte de l'ordre spontané (taoïsme) :

Le peuple a faim parce que le prince dévore une quantité d'impôts. Voilà pourquoi il a faim. Le peuple est difficile à gouverner parce que le prince aime à agir. Voilà pourquoi il est difficile à gouverner. (Lao Zi, Tao Te King, 75)

Outre le taoïsme, le yangisme, école philosophique fondée par Yang Zhu (440-360 av. J.-C.) et opposée au confucianisme, préconisait l'égoïsme : les actions humaines sont et devraient être basées sur l'intérêt personnel (為我, wèiwǒ, c'est-à-dire « tout pour soi-même ») :

Tant que personne ne touche à un cheveu d'autrui, même si personne n'apporte de bienfait au monde, le monde se gouvernera de lui-même. (attribué à Yang Zhu)

On peut noter qu'un des plus anciens textes libéraux est d'origine chinoise : il s'agit de la Dispute sur le sel et le fer[2] (81 avant J.-C), qui relate un important débat tenu en ce temps-là, en présence de l’empereur, sur la question de savoir si l’État doit conserver le monopole de la production du sel et du fer. On y lit :

Avant l’instauration des monopoles d’État, le pays n’était-il pas prospère ? À présent qu’ils sont établis, il souffre. [...] Le profit ne tombe pas du ciel, pas plus qu’il ne jaillit spontanément des entrailles de la terre ; il est entièrement tiré de la sueur et du sang du peuple.
On ne restaure pas un pays avec une recette aussi aveugle frappant avec prédilection les humbles et supprimant les possibilités d'essor de la masse laborieuse, tandis que les familles privilégiées, bénéficiant du monopole du commerce du sel, vivent grassement. Or la vie du pays dépend plus du travail de son peuple que du bien-être de quelques mandarins.

Traditionnellement, il n'y a cependant pas de notion de séparation des pouvoirs en Chine, ni de droit opposable à l'autorité : le pouvoir (权) est considéré comme indivisible. La tendance autocratique est renforcée par le respect des hiérarchies (hérité du confucianisme), ce qui explique que le régime restera uniquement monarchique jusqu'au XXe siècle. Après la période maoïste et avec la chute de l'URSS, toute velléité révolutionnaire a été abandonnée en faveur d'une propagande nationaliste qui se réclame de la grandeur passée de l'Empire chinois. La démocratie, l'individualisme et les droits de l'Homme sont considérés comme des produits de la civilisation occidentale, alors que la "culture chinoise traditionnelle" promeut d'autres valeurs (respect de la hiérarchie, soumission au pouvoir, holisme ontologique)[3]. Les politiciens jouent de ce relativisme et de ce culturalisme pour décourager toute critique du régime.

Un capitalisme socialiste ?

L'influence de cette tradition libérale explique le passage progressif d'une idéologie marxiste-léniniste, le maoïsme, à une forme de capitalisme où l'État, depuis 1978, assouplit son dirigisme et laisse une plus grande plage d'autonomie à des véritables propriétaires, même si le terme consacré à propos de la Chine d'"économie socialiste de marché" ressemble à un oxymore.

La Chine reste en effet une dictature communiste qui ne respecte pas les droits de l'Homme, et l'on ne doit pas être trompé par les apparences d'économie de marché[4]. Toute "entreprise" chinoise reste sous le contrôle étroit du Parti communiste. Les "investisseurs" chinois à l'étranger ne sont que des prête-noms de l'Etat et du Parti communiste. Le contrôle politique s'exerce par 4 moyens de coercition qui existaient aussi en URSS :

  • le passeport intérieur (hùjí ou hùkǒu), qui sert aussi de livret de famille : il interdit tout déplacement non autorisé entre villes ou provinces ;
  • le ministère de la Sécurité de l'État (Guoanbu), service secret analogue au KGB soviétique ;
  • les camps de rééducation par le travail (láogăi), analogues au Goulag soviétique, où s'entassent de 5 à 8 millions de personnes, principalement des opposants politiques ;
  • la surveillance de masse, par l'emploi tant de moyens traditionnels que de technologies avancées.

Depuis 2018, un "système de crédit social", couplé à l'emploi de millions de caméras de vidéosurveillance et de logiciels de reconnaissance faciale, évalue la réputation de chaque individu ou de chaque entreprise. Une "mauvaise note" conduit à des restrictions de transport ou à des difficultés pour trouver un emploi. Il s'agit d'une surveillance de masse qui cible l'ensemble de la population et repose tant sur des technologies avancées (traçage des téléphones portables grâce à des applications dont l'installation est obligatoire) que sur des moyens traditionnels dans les pays socialistes (comités de quartier, police politique).

Aujourd'hui, certains intellectuels chinois sympathiques au libéralisme agissent également comme des leaders d'opinion et ils cherchent à modifier la politique économique actuelle. Et pourtant, l'influence qu'ils ont est principalement indirecte. Parfois, leur plaidoyer de liberté et leur exposé sur l'illibéralisme dans le passé récent de la Chine attirent les foudres des autorités publiques. Et en conséquence, ils sont parfois éliminés des positions spécifiques[5] d'influence qui sont soumises aux prescriptions très directives des autorités.

Un pays historiquement centralisateur et "contrôleur" de ses citoyens

La période (771 avant J.-C. à 221 avant J.-C.) fut un grand âge dans le développement de la Chine. C'est durant cette période que la technologie chinoise et les échanges commerciaux ont dépassé ceux de l'Occident.

Pour ce qui est de la structure étatique, le système du mandarinat (605 à 1905) permettait une sélection (examens mandarinaux) pour déterminer qui de la population pouvait faire partie de la bureaucratie d'État. Ce système de recrutement par concours dans la fonction publique fut ramené de Chine en France par les Jésuites, qui l'avaient adopté dans leurs écoles avant d'être repris et généralisé par Napoléon afin de créer une nouvelle élite destinée à remplacer celle de l'Ancien Régime. L'énarchie française est ainsi une lointaine héritière du système chinois.

Harold B. Jones (2002) s'interroge pourquoi la Chine, aussi en avance sur les autres pays du monde au Moyen-âge, a stagné par la suite. Il explique que l'ambition dominante de la dynastie Ming a été la création d'un ordre social et politique rationnel qui subordonne tous les aspects de la vie des sujets par un contrôle central. Quand Yung-lo monta sur le trône en 1403, il avait à sa disposition une bureaucratie civile, une hiérarchie militaire centralisée et une hiérarchie de "censeurs" qui visitaient la Chine et faisaient des rapports à l'empereur sur l'état des choses. Au début de l'ère Ming, la Chine était un pays recroquevillé sur lui-même et hostile aux idées venues de l'étranger. Il était devenu même illégal de porter des styles de vêtements étrangers. Les mandarins voulaient que le monde autour d'eux reste tel qu'il était, afin qu'ils puissent se consacrer à la conquête de leurs adversaires au sein de l'administration. En 1433, le gouvernement impérial a décrété un terme aux explorations commerciales vers les pays étrangers, stoppant net l'innovation et le commerce international, jusqu'alors fructueux.

La République Populaire de Chine, à partir de 1949, date de la révolution communiste de Mao, et jusqu'en 1957, s'est lancée dans une terrible vague sanglante de répression.

Près de 5 millions de paysans chinois périssent, et 4 à 6 millions d'autres sont expédiés dans les sinistres "camps de rééducation politique", dits Laogai. L'épuration maoïste élimine 2 millions de contre-révolutionnaires entre 1949 et 1952. En 1955, la chasse aux opposants fait 770 000 victimes, pendant que 400 à 700 000 personnes sont déportées.

Le "grand bond en avant", politique massive de collectivisation forcée, entraîne l'une des plus grandes catastrophes humanitaires : plus de 20 millions de Chinois sont victimes de la famine. La « Révolution culturelle » chère à Mao finira de saigner à blanc le peuple chinois. En 10 ans (1966-1976), un million de personnes sont éliminées, victimes de la paranoïa du Grand Timonier.

Au milieu des années 80, les laogaï comptaient encore 50 millions de prisonniers. Aujourd'hui, la Chine, malgré une nécessaire libéralisation du régime ("socialisme de marché") qui est proche du désaveu de la politique suivie jusque là, reste sous domination communiste, et continue de filtrer l'information (cf. affaire du Google.cn) tout en réprimant la contestation.

Néanmoins, depuis la légère libéralisation du pays, et le début de passage à l'économie de marché, le pays connaît une forte croissance, ne faisant que rattraper son retard acquis sous la période communiste de Mao. Selon l'indice de liberté économique de la Heritage Foundation, la Chine est classée parmi les pays modérément libres économiquement (score de 52,7 sur 100 en 2016), proche de la Russie (52,1).

Les besoins immenses de la Chine et ses implications sur le marché mondial du prix de l'or

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Source : e-devenir trader

C'est à partir des années 1980 que la Chine a commencé à produire de l'or de façon importante pour ses besoins propres mais ceux-ci n'étaient plus couverts à partir des années 2000 et la Chine a commencé à importer via sa plate-forme commerciale : Hong Kong. Ses besoins sont tellement importants que depuis ces dernières années ses importations en or dépassent sa propre production. Cela a un effet sur le prix de l'or qui commence à se raréfier. Les banques centrales, et particulièrement la FED, aux États-Unis, sont des pourvoyeurs indirects de cette masse d'or.

Lorsqu'un producteur d'or n'a pas la quantité physique d'or en sa possession quand une commande lui est passée, il bénéficie d'un prêt (leasing) en or physique auprès de la FED en échange d'un taux d'intérêt en attendant le réapprovisionnement et le remboursement de l'or physique de l'emprunteur.

Mais des suspicions survolent ce marché. Il semblerait que ceux qui passent commande auprès de la FED aient plus avantage à la rémunérer avec un taux d'intérêt que de lui rendre l'or physique. Les besoins de l'industrie (électronique, bijouterie, etc.) utilisant l'or sont tellement importants que l'on estime qu'il faudrait ne plus servir ce marché industriel en or pendant au minimum deux ans pour que les stocks de la FED reviennent "normaux". Comptablement, l'or est toujours dans les livres de la FED mais physiquement, il est parti dans l'industrie dans le monde entier, et principalement en Chine.

Outre une grossière manipulation du prix de l'or, cette pratique a un effet désastreux sur les prix relatifs. Dans un système de prix clair et transparent, les prix relatifs permettent aux producteurs de faire peser leur effort sur les activités qui sont les plus rentables. Mais, dans le cas de la production de l'or, le véritable prix d’effort de production est supprimé. La FED ne stocke pas seulement son propre or mais aussi celui de nombreuses autres banques centrales. Que se passerait-il si celles-ci exigeaient la réintégration complète et intégrale de leur stock d'or et que la FED soit dans l'incapacité de répondre à ces exigences ? Une véritable catastrophe financière risque de se produire puisqu'il y aurait révélation de la non concordance entre le stock physique d'or et son prix relatif sur le marché. Le prix de l'or risque d'atteindre un niveau jamais atteint jusqu'à présent. La suspicion est d'autant plus forte qu'aucun audit n'est accepté dans l'enceinte de Fort Knox, ce qui renforce le doute et le risque de crise aggravée face à cette non transparence.

Annexes

Notes et références

  1. Comparaison mondiale des pays effectuée par la CIA selon leur superficie
  2. Jean Lévi, 2010, traduction en français de "Dispute sur le sel et le fer", Paris, Editions les Belles Lettres
  3. Les sinologues indiquent que le concept occidental de "liberté" n'a pas d'équivalent dans la langue chinoise classique. Le mot actuel : 自由, mot à mot "ce qui a pour origine (由) soi-même (自)", est d'invention récente (XIXe siècle) et d'origine japonaise.
  4. La Chine reste un pays socialiste : les ménages détiennent seulement 50 % de la richesse du pays, contre plus de 70 % dans les pays capitalistes.
  5. Zhang Weiying a été réprimé après douze années en tant que doyen de la Guanghua School of Management, l'école de commerce de l'Université de Pékin, en 2010. Son libéralisme économique et politique a, sans doute, joué un rôle majeur dans son éviction.

Personnalités libérales chinoises

Bibliographie

De 1955 à 1989

  • 1967, John C. H. Wu, "The status of the individual in the political and legal traditions of old and new China", In: C. A. Moore, dir., "The Chinese Mind: Essentials of chinese Philosophy and culture", Honolulu: East-West Center Press, pp340-364
  • 1985,
    • Chad Hansen, "Individualism in Chinese Thought", In: D. J. Munro , dir., "Individualism and Holism, Studies in Confucian and Taoist Values", Ann Arbor: University of Michigan, pp46-49
    • Dean Russell, "Living in Two Chinas", The Freeman, November, Vol 35, n°11

De 1990 à 1999

  • 1990, S. G. Redding, "Spirit of Chinese capitalism", Berlin: De Gruyter
  • 1996, Samuel Hughes et Murray L. Weidenbaum, "The Bamboo Network: How Expatriate Chinese Entrepreneurs Are Creating a New Economic Superpower in Asia", Martin Kessler Books, Free Press

De 2000 à 2009

  • 2005, Wei LI et Dennis Tao Yang, The Great Leap Forward: Anatomy of a Central Planning Disaster, Journal of Political Economy, 113, pp840–877
  • 2006, S. Djankov, Y. Qian, G. Roland, E. Zhuravskaya, "Who are China’s entrepreneurs?", American Economic Review, Vol 96, pp348-352

De 2010 à 2019

  • 2011, Junbo Yu, Shaoming Cheng, Roger R. Stough, "Explaining China’s Economic Growth: Does Entrepreneurship Matter?", In: Sameeksha Desai, Peter Nijkamp, Roger R. Stough, dir., "New Directions in Regional Economic Development. The Role of Entrepreneurship Theory and Methods, Practice and Policy", Edward Elgar Publishing
  • 2013, Henrique Schneidera, "China: An Austrian view on the middle income trap", Journal of Chinese Economic and Business Studies, Vol 11, n°3,
  • 2016, A. Atherton, A. Newman, "The emergence of the private entrepreneur in reform era China: re-birth of an earlier tradition, or a more recent product of development and change?", Bus. Hist. 58 (3), pp319–344
  • 2018, Mark Koyama, Chiu Yo Ko, Tuan-Hwee Sng, "Unified China and Divided Europe”, International Economic Review, vol 59, n°1, February

Liens externes

Voir aussi

Citations

  • L’État Chinois a inventé quant à lui un concept bien plus subtil que notre gauche et notre droite – leurre pour nous, petits poissons – et veut former ses jeunes, ils vont apprendre de par le monde, devenir des businessmen, des créateurs et donc des exemples pour tous et toutes. Tous les moyens seront bons, car l'objectif commun ne se discute pas, il fait partie de l'âme de chacun de ces 1,5 milliard d'individus que composent ces 36 nationalités réunies sous le nom de République Populaire de Chine. Quelle que soit la religion, l'origine, la langue, ici ils sont d'abord Chinois, libres de grandir. (Christian Brunet-Lévitan, Chine Libérale vs. France Communiste ?, Libres ! 100 idées, 100 auteurs)
  • Le modèle chinois est resté une dictature politique avec une liberté relative d’entreprendre. Nous sommes donc en compétition avec un pays low cost, où les salaires sont faibles, les droits sociaux inexistants, la police omniprésente, le contrôle de la population total, avec un régime de parti unique détenant tous les pouvoirs. Nous avons l’exemple même de la dictature capitaliste. (Charles Sannat, 29/06/2013)
  • Peu importe que le chat soit blanc ou noir, pourvu qu'il soit un bon chat et qu'il attrape les souris. (Deng Xiaoping)
  • Si un homme a faim, apprends-lui à pêcher. Si tu lui donnes un poisson, il aura de nouveau faim le lendemain. (Confucius)
  • On ne peut se résoudre à une vie de porc, l’homme a besoin de liberté. (Liu Xiaobo, La philosophie du porc)
  • À quelques jours de l’année nouvelle, le 13 décembre 1978, le Petit Timonier Deng Xiaoping, qui a assis son pouvoir en ayant liquidé les extrémistes de gauche, prononce un discours qui va changer le monde. Intitulé « Émanciper son esprit, rechercher la vérité dans les faits et ne plus faire qu’un pour regarder ensemble vers le futur », cette harangue devant le plénum du comité central du Parti libère les puissantes forces du marché. Deng y explique que la révolution est faite, et qu’il faut désormais œuvrer pour la prospérité matérielle. Et utiliser à cette fin les diables étrangers et leur savoir-faire. C’est le début de la politique d’ouverture. (François Lenglet, Tout va basculer, 2019)
  • L’ampleur de la transformation de la Chine sera telle que le monde devra trouver un nouvel équilibre. Il serait illusoire de penser que le monde compte désormais une grande puissance de plus. La Chine est le plus grand protagoniste de l’histoire mondiale. (Lee Kuan Yew, fondateur de Singapour)
  • Ce n'est pas une société d’État de droit mais de droit de l’État, où l’État n'est qu'une seule personne qui dirige tout. (...) C'est sans aucun doute la forme la plus aboutie de totalitarisme moderne en période de paix. En Chine, vous pouvez disparaître ou rester en prison pendant des années sans avoir le droit de voir un avocat ou votre famille. Et si vous écrivez quelque chose sur les réseaux sociaux, la police viendra frapper à votre porte et vous donner l'ordre d'effacer votre phrase. (Ai Weiwei, 19/6/2019)
  • Restant encore enfermée dans des cadres métaphysiques et religieux, la Chine marque un retard par rapport à l'Occident, où la science connaît un grand essor. Quand à l'individu, s'il veut s'épanouir, il faut qu'il soit libéré de toutes sortes de pouvoirs. (...) La mentalité chinoise est caractérisée par la résignation, la satisfaction, la limitation des désirs et le contentement de ce qu'offre l'existence sans vouloir davantage de bien-être matériel. (...) La culture chinoise accepte ce qui est et ne cherche pas à modifier les choses telles qu'elles sont. (Liang Shuming, Les Cultures d'Orient et d'Occident, 1921)
  • Si la Chine peut croître aussi vite, c’est seulement parce qu’elle part de très bas. Pour elle, le moyen le plus simple d’assurer sa croissance consiste à copier ce qui a déjà marché en Occident. Et c’est exactement ce qu’elle fait : appliquer des projets clairement arrêtés en brûlant encore plus de charbon pour construire encore plus d’usines et de gratte-ciel. Mais avec une population énorme poussant le prix des ressources à la hausse, il est exclu que le niveau de vie des Chinois rattrape véritablement celui des pays les plus riches, et les Chinois le savent. (Peter Thiel, De zéro à un)
  • Le président Xi Jinping a organisé la domination de son pays comme un gardien organise sa prison. Nous n’avons pas eu un tel dirigeant depuis Mao. N’importe quel homme ordinaire, qui observerait son comportement, ne trouverait qu’un seul qualificatif : il est fou. Il considère tous les citoyens chinois comme des suspects potentiels. Tout le monde doit lui obéir. Il est le pire dictateur que le monde moderne ait jamais connu. (Liao Yiwu, 24/06/2020)
  • Le régime est devenu totalitaire en 1957. Il contrôle depuis lors tous les rapports sociaux. Il empêche ses sujets de s'organiser de façon indépendante. Il surveille la vie de chaque individu, jusque dans sa pensée. Sous Mao Tsé-Toung, il se servait pour cela d'incessantes campagnes politiques. Il utilise aujourd'hui l'informatique et l'intelligence artificielle. En échange de leur soumission, il offre aux classes moyennes les drogues de la consommation et du "rêve chinois", nom d'un nationalisme qui repose sur l'ignorance du passé. Il y ajoute à doses homéopathiques, la plupart du temps, un poison paralysant sans lequel il ne se maintiendrait pas : la peur. (Jean François Billeter, Pourquoi l'Europe - Réflexions d'un sinologue, 2020)


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