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Économie de marché

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L'économie de marché est un système économique capitaliste qui s'organise autour du marché, c'est-à-dire repose principalement sur la loi de l'offre et de la demande pour réguler les activités économiques.

L'économie de marché est aussi un processus basé sur la propriété privée des moyens de production où le consommateur détermine en achetant ou en s'abstenant d'acheter, ce qui doit être produit, en quelle quantité et à quelle qualité, dans ce dernier cas il est plutôt admissible de parler d'économie de marché libre.

L'économie de marché est différente de l'économie de troc, de l'économie planifiée et de l'économie théorisée du socialisme ; elle peut néanmoins être restreinte pour des secteurs considérés comme non-marchands (à la différence de l'économie sociale simplement non-rentable): on parle ainsi d'économie mixte.

Elle peut aussi coexister avec :

  • l'économie souterraine qui est l'ensemble des activités productrices de biens et services qui échappent au controle de l'État (trafic de drogue, travail au noir, proxénétisme, bénévolat).
  • l'économie domestique (tous les biens et services qui n'entrent pas dans les circuits économiques habituels et ne peuvent être comptabilisés clairement)
  • l'économie sociale.

Supériorité de l'économie de marché

Il y a désormais un consensus parmi les économistes sur la supériorité de l'économie de marché pour obtenir une économie aussi efficace que possible, c'est-à-dire avec la meilleure allocation des ressources. Les travaux économiques sur la question ont en effet toujours été extrêmement clairs, comme l'illustrent ces trois exemples :

  • Ainsi, dès 1921, Ludwig von Mises montre dans un article l'impossibilité d'une économie socialiste, qui ne peut exister en raison de l'absence du mécanisme des prix[1]. C'est la naissance du débat sur le calcul économique en régime socialiste, auquel les théoriciens socialistes ne parviendront jamais à apporter de réponse convaincante, ce que l'effondrement de l'URSS viendra attester. La réponse la plus viable est formulée par l'économiste socialiste Oskar Lange, qui considère que l'État peut mimer le mécanisme du marché. Autrement dit, pour que le socialisme fonctionne, il doit reproduire le fonctionnement d'une économie de marché, avec une efficacité bien moindre...
  • Dans La Logique de la liberté (1951), le philosophe britannique d'origine hongroise Michael Polanyi montre la supériorité d'une économie de marché sur une économie planifiée, dirigée d'en haut, pour traiter l'information et prendre les mesures adaptées. Dans les ordres « polycentriques », chaque élément agit indépendamment des autres, à l'intérieur d'un système de règles justes et en perpétuelle évolution, celui-ci n'étant conçu par personne en particulier. À l'inverse, dans une économie planifiée, le planificateur peut traiter beaucoup moins d'informations et est donc beaucoup moins efficace que le marché.
  • Les travaux du Prix Nobel d'économie de 1983 Gérard Debreu attestent de la même façon de cette supériorité des initiatives individuelles sur l'autorité centralisée. Il mena d'importants travaux statistiques sur l'efficacité de l'économie de marché et des économies dirigées, avec une conclusion invariante : l'économie de marché est la plus efficace pour traiter l'information et, partant, permettre la meilleure allocation des ressources. Comme le résume Guy Sorman, Gérard Debreu a montré que « l'économie de marché est objectivement plus efficace que l'économie dirigée : toute intervention extérieure au marché vient nécessairement diminuer sa performance »[2].

Types d'économie de marché

Plusieurs auteurs ont souligné l'existence de différents « types » d'économie de marché, en particulier Michel Albert en 1991 dans Capitalisme contre capitalisme.

Économie individualiste de marché (modèle anglo-saxon)

Économie sociale de marché (modèle allemand)

Système développé par les ordo-libéraux il correspond à peu près au capitalisme rhénan qui se caractérise par un rôle important des grandes banques, un système de protection sociale très développé et par une cogestion entre les partenaires sociaux qui limite les conflits sociaux et les interventions directes de l'État dans l'organisation des entreprises.

Économie de marché socialiste (modèle chinois)

Plus qu'un vrai modèle, l'économie de marché socialiste (selon l'appellation officielle de 1992), paraît être davantage un stade transitoire passant d'une économie planifiée de type soviétique en pleine déroute à une économie mixte.

Si la structure conserve sa rigidité de contrôle par le Parti communiste chinois le « système » se caractérise par :

  • un passage de la collectivisation de l'agriculture à un système de responsabilisation individuelle des terres
  • introduction de gérants dans les secteurs industriels, possédant une plus grande marge de manœuvre et permettant l'essor de nombreuses petites entreprises qui attirent de nombreux commerçants et investisseurs étrangers
  • une relâche du contrôle des prix, à l'exception notable de produits de nécessité première pour les paysans.
  • recul du secteur public, passant de 73 % de la production industrielle en 1988 à 35 % en 1992
  • politiques néo-keynésiennes dès 1997 pour soutenir la consommation
  • professionnalisation progressive des techniques de gestion, destinées à améliorer les techniques de productivité
  • ouverture au monde : création de « zones économiques spéciales » (ZES), exemptes de taxes, étendues peu à peu à tout le littoral. Grâce à l'introduction du libre-échange, on observe qu'un quadruplement du PIB s'est produit depuis 1978.
  • main-d'œuvre bon marché, non syndiquée et docile, la main-mise du PCC sur les dissidents ou agitateurs potentiels qui résulteraient de telles unions expliquent en partie leur absence.

Le gouvernement ayant résolument mis entre parenthèses l'égalité des classes durant cette période, le nouveau mot d'ordre lancé par Deng Xiaoping est: « Enrichissez-vous ! ».

Erreur fréquente : le libéralisme impose l'économie de marché

Contrairement à l'idée reçue, si les libéraux défendent l'économie de marché, ils ne s'opposent pas à l'existence d'autres formes d'économie comme l'économie sociale, le mutualisme ou l'économie communiste. Ils s'y opposent à partir du moment où elles sont imposées sans le consentement des personnes concernées et où elles sont exclusives de tout autre système.

Les libéraux ne trouvent rien à redire à ce qu'un groupe d'individus choisisse librement de s'associer pour former une communauté communiste, tant qu'on n'impose pas aux autres individus ne souhaitant pas y participer de la rejoindre. Quand ce genre de communautés ne peut voir le jour, c'est non en raison d'un consensus « ultralibéral » fantasmé mais bien généralement en raison de l'opposition de l'État ; par exemple, les SEL, monnaies privées, ont été interdits à plusieurs reprises par le fisc au motif qu'il ne lui était pas possible de contrôler l'activité économique des individus pour les taxer.

Citation

  • « L'économie de marché, fondée sur la liberté d'entreprendre et le capitalisme démocratique, un capitalisme privé, dissocié du pouvoir politique mais associé à l'état de droit, cette économie-là seule peut se réclamer du libéralisme. Et c'est celle qui est en train de se mettre en place dans le monde, souvent à l'insu même des hommes qui la consolident et l'élargissent chaque jour. Ce n’est pas que ce soit la meilleure ni la pire. C’est qu'il n'y en a pas d'autre – sinon dans l'imagination. » (Jean-François Revel, La Grande parade)

Notes et références

  1. Ludwig von Mises, Le Calcul économique en régime socialiste, 1921, [lire en ligne]
  2. Guy Sorman, La Solution libérale, 1984, Fayard, p.74

Bibliographie

Articles connexes


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