Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !


Entrepreneur transnational

De Wikiberal
Aller à la navigation Aller à la recherche

L'entrepreneur transnational est un entrepreneur qui est en mesure de profiter de connaissances technologiques, économiques, sociales et locales de son pays d'origine et qui, ensuite, ou dans le même temps, exploite les ressources complémentaires, pertinentes et spécifiques dans un pays hôte. L'entrepreneur international est différent de l'entrepreneur transnational car le premier se développe généralement sur le marché étranger avec le pays d'origine comme base d'appui. Alors que l'entrepreneur transnational vit quotidiennement dans le pays étranger, avec des voyages navigants entre son pays d'hôte et son pays d'accueil[1], en tentant de développer un marché local en s'appuyant sur les liens entretenus avec son pays d'origine.

La liberté de mouvement des personnes favorise le développement de l'entreprise transnationale

Dans le même temps où l'entrepreneur transnational fonde une entreprise, soit dans son pays d'origine, soit dans son pays d'accueil, il déplace sa résidence dans le pays hôte pour développer de nouvelles relations avec ses clients. Par bipolarité, il utilise son pays d'accueil comme une base de développement commercial avec son pays d'origine. Avec la liberté de mouvement des personnes, il y a toujours eu dans l'histoire de l'humanité des entrepreneurs transnationaux. Mais, il est certain que la mondialisation de ces vingt dernières années augmente les apparitions d'entrepreneurs transnationaux puisque de plus en plus de personnes voyagent, vivent et travaillent à l'extérieur de leur pays d'origine. Après une activité bipolaire (pays d'origine-pays d'accueil), l'entrepreneur internationalise[2] son entreprise et se développe dans de nouvelles activités commerciales. Ainsi, S. Bagwell (2014) souligne la nature multipolaire de l'entrepreneuriat transnational.

L'entrepreneuriat transnational et l'entrepreneur born global représentent des formes d'internationalisation qui diffèrent de l'entreprise internationale, qui est conventionnellement présentée dans la littérature et admise dans le grand public sur les nouvelles entreprises internationales. Dans le cas des deux premiers, l'internationalisation s'effectue dès le départ ou bien l'âge d'entrée de l'entreprise[3] est très faible et le processus ne s'effectue donc pas tout d'abord par une étape de création et de stabilisation nationale puis par une extension à l'échelon international. De plus, la façon dont un entrepreneur transnational applique des schèmes mentaux pour identifier les opportunités d'affaires semble différer par rapport à ceux utilisés par les "entrepreneurs indigènes". En raison de la dualité de sa position dans deux environnements nationaux différents, l'entrepreneur transnational est situé dans des conditions plus favorables pour reconnaître des opportunités spécifiques que d'autres individus peuvent ne pas percevoir. Un ensemble de facteurs donne des avantages[4] aux entrepreneurs transnationaux, par exemple la facilité de communiquer par la connaissance de la langue et des coutumes du pays, la réduction des coûts de voyage ou l'acceptation générale de l'anglais[5] comme langue internationale acceptée pour les affaires (lingua franca) et pour organiser ses transactions.

L'impact de l'entrepreneur transnational

Une variété d'études de cas ont noté l'importance de l'intégration des immigrants à la fois pour le pays d'accueil et dans le pays d'origine de l'entrepreneur. L'entrepreneur transnational est un connecteur de deux réseaux sociaux, celui qui est géographiquement local et celui qui est dimensionné au niveau international[6]. En mettant l'accent sur la performance des activités transnationales appartenant aux immigrants américains, Q. Wang et C. Liu (2014)[7]) montrent que les entreprises appartenant aux immigrants sont plus susceptibles d'être impliquées dans des activités économiques transnationales par rapport aux entreprises appartenant à des individus locaux. Par rapport à d'autres entreprises, les entreprises créées par des migrants, et qui s'engagent dans des activités transnationales, emploient plus d'individus et bénéficient d'un chiffre d'affaires annuellement plus élevé. Lan et Zhu (2014) décrivent comment les immigrants chinois reconfigurent les chaînes de valeur de vêtements de mode en Italie et quel est l'impact significatif sur l'environnement de leur pays d'accueil, tant sur le plan local que sur le plan de leur secteur industriel spécifique.

Les entreprises transnationales réussissent à tirer parti d'un large éventail de ressources spécifiques malgré des conditions idiosyncrasiques qui sont souvent plus défavorables par rapport à leur environnement domestique. D'un côté, dans leur nouveau pays de résidence, les entrepreneurs transnationaux peuvent manquer de capital social que les entrepreneurs autochtones sont plus susceptibles d'avoir à leur disposition. L'environnement (politique, social, économique, technologique, légale, etc.) peut imposer des restrictions sur le développement des entrepreneurs transnationaux. Cela peut conduire à une diversité de problèmes, dont par exemple, une cognition entrepreneuriale qui finit par se limiter à sa propre communauté ethnique comme étant son seul marché. Cela peut se traduire également par un niveau d'innovation faible. Mais, d'un autre côté, les entreprises transnationales peuvent compenser cette lacune en s'appuyant sur les ressources sociales que les entrepreneurs transnationaux entretiennent très fortement avec des membres de leur pays d'origine. Toutefois, les conditions institutionnelles de l'environnement économique, comme la culture[8] d'entreprise, ont un effet plus accentué sur la profitabilité[9] des entreprises transnationales par rapport aux multinationales qui ont une présence internationale plus large.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. A Gbadamosi, S Nwankwo, Sanya Ojo, 2013, "African diaspora entrepreneurs: Navigating entrepreneurial spaces in ‘home’ and ‘host’ countries", International Journal of Entrepreneurship and Innovation, 14 (4), pp211-221
  2. N. Coviello, M. V. Jones, Y. K. Tang, 2011, "International entrepreneurship research (1989–2009): a domain ontology and thematic analysis", Journal of Business Venturing, 26(6), pp632–659
  3. J. G. Almeida, E. Autio, H. J. Sapienza, 2000, "Effects of age at entry, knowledge intensity, and imitability on international growth", Academy of management journal, 43(5), pp909–924
  4. E. Mosakowski, 2002, "Overcoming resource disadvantages in entrepreneurial firms: When less is more", In: M. A. Hitt, R. D. Ireland, S. M. Camp, D. L. Sexton, dir., "Strategic entrepreneurship: Creating a new mindset", Oxford, UK: Blackwell, pp106–126
  5. I. Light, 2014, "Transnationals in an english-speaking world", International Journal of Entrepreneurship and Small Business, 23(1-2), pp10–26
  6. A. Saxenian, Y. Motoyama, X. Quan, 2002, "Local and global networks of immigrant professionals in Silicon Valley", Public Policy Institute of CA
  7. Q. Wang, C. Liu, 2014: "Transnational activities of immigrant-owned firms and their performances in the USA", Small Business Economics
  8. J. C. Hayton, G. George, S. A. Zahra, 2002, "National culture and entrepreneurship: A review of behaviour research", Entrepreneurship Theory and Practice, 26(4), pp33–52
  9. A. M. McGahan, R. Victer, 2010, "How much does home country matter to corporate profitability", Journal of International Business Studies, 41(1), pp142–165

Bibliographie

  • 1994, Patricia McDougall, Benjamin Oviatt, "Toward a Theory of International New Ventures", Journal of International Business Studies, Vol 25, pp45-64
  • 2000, Patricia McDougall, Benjamin Oviatt, "International Entrepreneurship: The Intersection of Two Research Paths", Academy of Management Journal, Vol 43, pp902-908
  • 2005, Patricia McDougall, Benjamin Oviatt, "Defining International Entrepreneurship and Modeling the Speed of Internationalization", Entrepreneurship Theory and Practice, Vol 29, pp537-554
  • 2009, I. Drori, B. Honig, M. Wright, "Transnational entrepreneurship: An emergent field of study", Entrepreneurship Theory and Practice, 33(5), pp1001–1022
  • 2014,
    • S. Bagwell, "Transnational entrepreneurship amongst vietnamese businesses in london", Journal of Ethnic and Migration Studies
    • T. Lan, S. Zhu, "Chinese apparel value chains in europe: low-end fast fashion, regionalization, and transnational entrepreneurship in prato, italy", Eurasian Geography and Economics
  • 2017, Sonny Nwankwo, Sanya Ojo, "Diaspora and Transnational Entrepreneurship: A Conceptual Exploration", In: "Diasporas and Transnational Entrepreneurship in Global Contexts", Publisher IGI Global, pp1-22