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René Berger-Perrin

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René Berger-Perrin
Syndicat de chefs d'entreprise

Dates 1921-2020
Tendance Libéral spiritualiste
Nationalité France France
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Citation
Interwikis sur René Berger-Perrin

René Berger-Perrin (né Joseph Marie René Berger-Perrin le 16 avril 1921 à Lyon (2e arr.) a passé l’essentiel de sa vie dans la région lyonnaise. Résident de Taluyers (Rhône), il est décédé le 6 mai 2020 à Sainte-Foy-lès-Lyon. Il était un polémiste et militant libéral français, figure de l’ACEL (Association des chefs d’entreprise libres) dont il était le délégué général et le rédacteur de la publication, L’Informateur, membre des réseaux de la Société du Mont-Pèlerin et auteur de Vitalité libérale (1953).

Sur le plan de la formation, René Berger-Perrin est docteur en droit et diplômé de l’École libre des sciences politiques (ELSP/Sciences Po), double bagage qui éclaire ses prises de position et ses engagements intellectuels ultérieurs.

L’ACEL comme base organisationnelle (années 1960–1970)

Au cœur de son engagement, René Berger-Perrin fait de l’Association des Chefs d’Entreprise Libres (ACEL) sa maison commune : il y exerce les fonctions de secrétaire puis de délégué général et dirige la ligne éditoriale de son périodique, L’Informateur des chefs d’entreprise libres.

Sous son impulsion, l’ACEL articule un patronat libéral de PME et d’industriels attachés à la propriété privée et à l’initiative individuelle, tissant des alliances avec la vieille UIE (Union des intérêts économiques) animée par Louis Billiet et avec le réseau libéral-spiritualiste de Pierre Lhoste-Lachaume, dont les locaux parisiens accueillent d’ailleurs l’annexe de l’ACEL à partir de 1964. Cette stratégie mêle pédagogie de l’entreprise (conférences, bulletins, tribunes) et plaidoyer constant contre le dirigisme.

Dans le même mouvement, Berger-Perrin s'inscrit dans la Société du Mont-Pèlerin, où ses dirigeants participent régulièrement aux réunions annuelles, donnant à ce travail militant un ancrage international au sein du réseau libéral de l’après-guerre.

Contributions intellectuelles et prises de position

En 1953, alors secrétaire général de l’Association de l’Entreprise à capital personnel, René Berger-Perrin publie chez SEDIF "Vitalité libérale", un volume conçu pour rendre accessible, dans le contexte tourmenté du début des années 1950, une doctrine économique et civique capable « d'harmoniser les relations » entre les individus et entre les peuples. L’ouvrage prend la forme d’une anthologie rassemblant plus de cinquante auteurs français et étrangers (historiens, économistes, polémistes, sociologues, acteurs du monde des affaires), assortie d’une introduction et de conclusions de partie qui guident la lecture.

Le fil directeur est celui d’un libéralisme réaliste, humaniste et conciliateur. René Berger-Perrin propose une synthèse vivante entre économie classique, politique protectrice de la personne et spiritualisme pacificateur. La composition suit un plan clair : la première partie, « Physionomie du libéralisme renaissant », expose les principes, en montre l’actualité et en dessine la portée pratique ; la seconde, « Obstacles et chances de reconquête libérale », identifie les résistances, mesure les marges de progrès et balise des voies d’application.

Par sa présentation claire et sa lecture aisée, Vitalité libérale fixe déjà les thèmes que René Berger-Perrin diffusera ensuite dans les milieux patronaux et associatifs : une pédagogie de l’économie de marché, le primat de la propriété privée et de l’initiative individuelle, mais aussi une exigence d’une culture des libertés compatible avec la justice sociale[1].

Dans "L’Informateur des Chefs d’Entreprises libres", René Berger-Perrin signe « L’heure de la vérité », éditorial où il appelle les patrons à préparer l’affrontement commercial international et à rompre avec les demi-mesures. Récusant les procès d’intention sur le social ou la concentration , il ramène le débat au véritable problème : la compétitivité de l’industrie française. La conclusion, pour lui, est sans détour : « il ne reste plus qu’à choisir la liberté »[2].

Au milieu des années 1960, René Berger-Perrin prend part au débat sur le travail et la question sociale avec un article programmatique, « Le travail dans une économie de marché. La situation sociale en France », publié dans Il Politico (1965). Le texte situe les tensions françaises (emploi, organisation du travail, négociation salariale) dans l’horizon d’une économie concurrentielle, et plaide pour des réformes compatibles avec la liberté d’entreprendre. La revue, éditée par l’Institut de sciences politiques de l’Université de Pavie, offrait alors une tribune internationale aux auteurs libéraux européens.

Dans Toward Liberty: Essays in Honor of Ludwig von Mises (1971), il signe « En défense de l’économie libérale : réponse à quelques objections », une courte synthèse qui reprend les critiques récurrentes adressées au marché (instabilité, inégalités, « inhumanité ») pour en montrer, à l’inverse, la rationalité économique et la portée humaniste, dans la lignée misésienne. Cette contribution inscrit Berger-Perrin dans un réseau transnational d’auteurs libéraux réunis autour du nonantième anniversaire de Mises.

Parallèlement, son activité au sein de l’ACEL nourrit une production régulière de chroniques économiques et éditoriaux dans L’Informateur des chefs d’entreprise libres, souvent repris par la presse professionnelle (par exemple L’Industrie des cycles, 1965). Ce corpus milite pour la propriété privée, l’initiative individuelle et la pédagogie de l’entreprise auprès des patrons de PME.

Réseaux et collaborations

Autour de l’ACEL, René Berger-Perrin s’inscrit dans un tissu de relations où se croisent patrons, intellectuels et militants libéraux. Avec Raoul Audouin, il met en forme le volume Coordonnées pour un remembrement social (APEL, 1975), présenté comme le « testament intellectuel » de Pierre Lhoste-Lachaume ; une collaboration qui illustre la continuité entre le courant libéral-spiritualiste et l’activisme patronal de l’ACEL.

Les deux hommes évoluent dans les mêmes réseaux : Société du Mont-Pèlerin et l'ALEPS, avec des passerelles concrètes ; le Centre libéral de Raoul Audouin accueille les dirigeants de l’ACEL à Paris en avril 1974, et René Berger-Perrin publie vers 1977 une brochure dans la collection Arguments libéraux de l’ALEPS.

Au plan local et national, ces circulations d’idées s’accompagnent de relations suivies avec des responsables patronaux et politiques. L’ACEL atteint son apogée dans la seconde moitié des années 1970 : ralliement du sénateur-maire de Lyon Francisque Collomb, venue du ministre du Commerce René Monory (1978) puis du Premier ministre Raymond Barre (avril 1980), devant environ 300 personnes à chaque réunion—un sommet pour l’association.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Le Tout Lyon, 9 nov. 1953, « Les livres ».)
  2. René Berger-Perrin, 1965, "L’heure de la vérité", L'industrie des cycles, mars, n°12, p21

Publications

  • 1953, "Vitalité libérale. Physionomie et avenir du libéralisme renaissant", SEDIF
  • 1965, "Le travail dans une économie de marché. La situation sociale en France", Il politico, Vol 30, n°4, décembre, pp842-847
  • 1977, "L'emploi dans la France actuelle", Paris: ALEPS
  • 1978, "Demain le capitalisme", Données internationa­ les économiques et sociales, avril, p3
  • 1979, "L’actualité du rapport Rueff-Armand", Liberté Economique et Progrès Social, n°36, octobre-décembre, pp20-35