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Anselme Batbie

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Anselme Batbie
Homme politique

Dates 1828 - 1887
Anselme Batbie.jpeg
Tendance Libéral conservateur
Nationalité France France
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Citation
Interwikis sur Anselme Batbie

Anselme Polycarpe Batbie né à Seissan, Gers, le 31 mai 1828 et décédé à Paris le 12 juin 1887 est un universitaire et homme politique français.

Un brillant juriste

Né dans une famille de notaires, il reçut une éducation catholique qui l’a fortement marqué, manifestant un temps le désir d’être prêtre. « Autant pour plaire à Dieu que pour donner satisfaction à ses parents, le jeune Anselme recherchait avec avidité, le succès à l’École du village et au catéchisme qui faisait ses délices ».

A l’École de Droit de Toulouse, il obtint en même temps, réussite exceptionnelle, le premier prix de droit français et le premier prix de droit romain décernés par le ministre de l’Instruction Publique. A l’âge de 19 ans, il monta à Paris poursuivre ses études qui furent couronnées de succès : Premier au concours d’auditeur au Conseil d’État, en 1849, reçu docteur en droit par la Faculté de Paris, en 1850, il prit part au concours d’agrégation. Il se tourna vers la carrière universitaire après le coup d’État de Louis Napoléon. Nommé professeur suppléant à la Faculté de Droit de Dijon (1852) puis professeur titulaire à Toulouse (1854), il enseignait à Paris, peu après, en 1857.

L’Académie des sciences morales et politiques couronna son ouvrage sur Turgot, en 1860, et lui attribua le Prix Léon Faucher. En 1862, il obtint à Paris, la Chaire de droit administratif et en 1864, il fut nommé par Mr Dupuy, professeur d’économie politique : il fut le premier titulaire de ces deux chaires à l’université. Il était aussi inscrit au barreau de Paris mais ne passait que peu de temps au Palais.

De retour d’un voyage en Allemagne, il publia son grand ouvrage Traité théorique et pratique du droit public et administratif, dans lequel il expose avec grande lucidité l’histoire et l’état présent des diverses institutions publiques, établit entre le Droit public français et le Droit étranger de fréquents et utiles rapprochements. Ce Traité, demeuré classique, est considéré alors par les critiques comme supérieur à toutes les publications de ce genre. Il publia de nombreux ouvrages dont Doctrine et Jurisprudence en matière d’appel comme d’abus, le Crédit Populaire et le Prêt à intérêt, qui lui valurent 2 nouveaux prix à l’Académie des Sciences Morales et Politiques.

« Sa parole claire et abondante semblait donner de la vie aux matières les plus ardues ».

L'engagement monarchiste

La politique le tentait depuis longtemps : il avait d’abord penché vers la république en 1848 mais c’est comme monarchiste qu’il se présenta dans le Gers. Il fut porté à l’Assemblée Nationale en 1871, le mieux élu de son département. Les missions les plus délicates lui furent confiées par Adolphe Thiers : Traité de Paix, organisation de Paris, organisation des grâces, réforme des études de droit, réorganisation du Conseil d’État, notamment.

Homme de grand caractère, il proposa d’organiser contre « le progrès de la barbarie révolutionnaire » un système de résistance qu’il appela malencontreusement le « gouvernement de combat ». Le maréchal Mac Mahon, au pouvoir, en 1873, s’empressa de faire entrer l’homme du gouvernement de combat dans le ministère du duc de Broglie. Il choisit le portefeuille de l’Instruction Publique, des Cultes et des Beaux-Arts. Il fit voter une loi, étant ministre, relative à la construction de la Basilique de Montmartre, et dut en défendre le projet de façon véhémente mais efficace, au milieu de toutes les railleries de ses détracteurs. Frédéric Passy en prononçant son éloge à la Société d’économie politique dit que les « allures un peu batailleuses de son parti juraient avec la tolérance de son caractère ».

Remplacé par de Fourtou le 26 novembre 1873, il resta jusqu’en 1875 président de la commission des Trente, chargée de l’examen des lois destinées à compléter la constitution. Il ne réussit pas à être choisi parmi les sénateurs inamovibles présentés par la droite mais il est néanmoins élu au Sénat le 30 janvier 1876, est réélu le 5 janvier 1879 et siège à la haute assemblée jusqu’à son décès.

« Retiré de la vie politique après quelques tourmentes, il ne manquait pas de faire quelques apparitions remarquées lorsqu’il en ressentait la nécessité ».

Membre de la Société d’économie politique depuis 1862, collaborateur de la Revue des Deux Mondes (1867-1871), il était un partisan déterminé du libre-échange. Il fut élu à l’Académie des sciences morales et politiques le 14 février 1885 à la section de législation.

Il émit le désir de faire déposer son cœur dans la chapelle la plus modeste de la Basilique qu'il avait contribué à faire édifier. Et son vœu fut exaucé. Il s’éteint paisiblement le dimanche 12 juin 1887 à Paris.

Principaux ouvrages

  • 1861, Turgot, économiste, philosophe et administrateur, Paris
  • 1861-1868, Traité théorique et pratique du droit public et administratif, 7 vol.,
  • 1864, Le Crédit populaire, Paris
  • 1866,
    • a. Mélanges d’économie politique, Paris
    • b. L’assurance, Paris
  • 1869, Les Constitutions d’Europe et d’Amérique (avec Laferrière), Paris
  • 1876, Les lois administratives françaises (avec Vuatrin), Paris

Source

  • A. Ducassé, M. Batbie, Sénateur du Gers, membre de l’Institut, ancien ministre de l’Instruction publique, des cultes et des beaux-arts, notice biographique, Auch, 1887

Citations

  • Le véritable principe en matière de rapports de l’économie publique avec l’État peut se formuler ainsi : il faut laisser faire l’individu, réglementer aussi peu que possible, attendre beaucoup des efforts de l’homme et simplifier, de plus en plus, le rôle de la puissance publique. (Cours d’économie politique - 1864-1865)


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