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Libre-échange

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Le libre-échange désigne, en général, un système économique reposant sur l'absence de barrières tarifaires et non tarifaires, facilitant la libre circulation des produits, des services, des travailleurs et des capitaux. En politique économique, l'expression est utilisée pour désigner des traités de commerce entre États, des accords commerciaux visant à favoriser le commerce international, autrement dit, un moyen d'accroitre le contrôle gouvernemental sur les échanges commerciaux.

À l'opposé des négociations politiques et des accords intergouvernementaux, le « Laissez faire, laissez passer », devise des physiocrates français au XVIIIe siècle, se rapproche au mieux de la véritable liberté du commerce.

Présentation

Le libre-échange favorise le développement économique général et permet d'obtenir une meilleure efficacité en permettant une utilisation optimale des facteurs de production par la spécialisation géographique de chaque pays et région (loi des avantages comparatifs). De même, il est aussi un puissant facteur de paix entre les pays et les peuples[1].

Pourquoi les libéraux exigent-ils le libre-échange ? Par respect du droit de propriété, de chaque personne comme de chaque entreprise. En effet, la liberté des échanges n’est qu’une des formes de la propriété : c’est le droit de chacun de disposer du fruit de son activité. A l'inverse, les mêmes qui demandent la mise en place de toutes sortes d'entraves fiscales ou réglementaires sont les premiers qui s'insurgeraient si on prétendait les empêcher de jouir de leur propriété individuelle. En bons égoïstes, ils réclament pour les autres ce qu'ils n'accepteraient pas pour eux.

Pour Frédéric Bastiat le libre-échange est au fondement de la science économique et de la vie sociale. Sa défense du libre-échange a un double fondement :

Dans son texte « Immense découverte » (Sophismes économiques), Frédéric Bastiat démontre la contradiction qu'il y a à construire des chemins de fer pour faciliter les échanges entre les pays en réduisant les obstacles naturels, tout en dressant des obstacles artificiels aux frontières, avec les contrôles douaniers. Il explique que le protectionnisme consiste uniquement à protéger certains producteurs aux dépens de l'ensemble des consommateurs. Dans le texte « Réciprocité » (Sophismes économiques), il montre qu'il est de l'intérêt d'un pays de libéraliser son commerce, quand bien même les autres pays ne le feraient pas.

Accords de libre-échange, ou accords de protectionnisme ?

On pourrait penser que le libre-échange est la règle en matière de commerce international, et qu'il se met en place aisément en supprimant les règlementations protectionnistes. C'est l'inverse qui se produit : le protectionnisme est la règle, et les "accords de libre-échange" ne consistent en général qu'en une liste d'exceptions aux régulations protectionnistes :

Les accords commerciaux ne sont en réalité que des ententes clientélistes et corporatistes entre États et multinationales, faites sur le dos des contribuables. (Simone Wapler, 10/11/2016)

Par exemple l'accord de libre-échange entre la Suisse et la Chine signé en 2013 compte plus de 1100 pages !

Pour décréter le libre-échange, il n'y a pas besoin d'accord, ni de négociation politique, ni d'instance supérieure chargée de "mettre en œuvre" les accords. Il suffit d'instaurer l'ouverture des frontières, avec ou sans contrepartie des autres pays (qui ont le "choix" d'appauvrir leur propre population en lui imposant le protectionnisme) :

Les politiques de libre-échange peuvent être mises en œuvre instantanément et unilatéralement, et les accords d’échange interétatiques, peu importe comment on les nomme, doivent invariablement être considérés comme des indicateurs de restrictions commerciales internationales plutôt que du libre-échange. (Hans-Hermann Hoppe, Démocratie, le dieu qui a échoué, chap.8)

Informations complémentaires

Notes et références

Bibliographie

  • 1986, Steven E. Daskal, "Free Trade and Prosperity", The Freeman, February, Vol 36, n°2, pp66-73 (L'auteur évoque avec justesse que le processus de marché à l'échelle internationale se dénommé le libre-échange. Et, l'ouverture des marchés permet la prospérité interne comme aux pays étrangers).
  • 1993,
    • Alan S. Blinder, "Free trade", In David R. Henderson, dir., "The Fortune Encyclopedia of Economics: 141 Top Economists Explain the Theories, Mechanics, and Institutions of Money, Trade, and Markets", New York: Time-Warner Books, Inc., pp526-530
    • D. M. Gould, R.J. Ruffin, G. L. Woodbridge, "The Theory and Practice of Free Trade", Economic Review, Federal Reserve Bank of Dallas, pp1—16
  • 1995. Richard M. Ebeling et Jacob G. Hornberger, eds. The Case for Free Trade and Open Immigration. Fairfax, VA : The Future of Freedom Foundation.
  • 2002. Pascal Salin. Le libre-échange. Que sais-je? Paris : PUF. (ISBN 2-13-052750-7)
  • 2003,
    • Jagdish Bhagwati. Free Trade Today. Princeton, NJ : Princeton University Press. (ISBN 0-691-11730-6) [prés. en ligne] (en)
    • Douglas Irwin, "Free Trade under Fire", Princeton, NJ: Princeton University Press,
      • 2ème édition en 2005, Princeton, NJ: Princeton University Press
      • 3ème édition en 2009, Princeton, NJ: Princeton University Press. (ISBN 978-0-691-14315-6)

Voir aussi

Citations

  • « Les avantages du libre-échange sont tellement évidents que l'on peut se demander pourquoi ils ne sont pas universellement reconnus. Les êtres humains, en effet, ont cette caractéristique exceptionnelle d'être tous différents les uns des autres ; différents par leurs aptitudes, mais aussi par leurs besoins et leurs objectifs. De là vient l'utilité de l'échange entre les individus. Chacun de nous serait peut-être capable de vivre seul sur une île, comme Robinson. Mais il est dans l'intérêt de chacun de se spécialiser dans les activités pour lesquelles il est relativement plus apte que les autres et d'acheter à ces derniers ce dont il a besoin et qu'il est relativement moins apte à produire. Ce principe, parfois appelé principe d'avantage comparatif, est bien connu dans le domaine de la théorie économique internationale depuis qu'il a été énoncé par David Ricardo. » (Pascal Salin, Libéralisme, 2000)
  • « Je conçois le principe du libre-échange comme moralement aussi fondamental que l’est en physique la loi de la gravitation. Le libre-échange réunit l’humanité, écarte tout antagonisme de race, de credo et de langue, il est la condition d’une paix éternelle entre les hommes. Je crois que le libre-échange aura pour effet de changer la face du monde dans la mesure où les systèmes de gouvernement que nous connaissons en seront bouleversés. Je crois que la volonté de construire des super États, des armées gigantesques va disparaitre alors que l’humanité ne deviendra qu’une seule famille dont chaque individu pourra librement échanger les fruits de son travail avec ses frères humains. » (Richard Cobden)
  • « Comme l’a dit très éloquemment l’honorable M. Léon Say, la bataille entre le libre-échange et la protection à outrance n’est qu’un épisode de la lutte pour la liberté. La liberté des échanges, la liberté du travail ne sont que l’une des faces du problème social dont l’humanité poursuit la solution. Cette muraille économique dont on nous menaçait (protection insuffisante pour les faibles, excessive et inique pour les plus forts), que nous promettait-elle dans le présent ? Des avantages bien discutables, bien hypothétiques pour la population agricole; des sacrifices certains pour la population ouvrière. Dans l’avenir, la presque certitude que la France serait le pays de l’Europe où la vie du pauvre serait la plus difficile. Qui ne comprend que cette doctrine, incompatible avec tout progrès sérieux, constituant des quasi majorats au profit de certaines industries devait forcément stériliser cette invention, cette recherche du mieux, ce combat pour le progrès incessant ? Qui ne comprend que cette ambition, cette nécessité même de mieux faire, de toujours mieux faire est une des conditions du travail qu’il faut surtout protéger ? Que sans cet aiguillon, sans ces difficultés de la lutte commerciale, une industrie qui n’a plus que l’appât d’un gain trop facile est vouée à une fatale décrépitude ? » (Émile Girodet, discours de clôture à l'Exposition de Saint-Étienne, 18 octobre 1891)


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