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Jean-Joseph-Louis Graslin

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Jean-Joseph-Louis Graslin (Tours, 1727 - Nantes, 1790) est un auteur et économiste français. Il fut un opposant des physiocrates, avec lesquels il polémiqua dans la Gazette du commerce ou dans le Journal de l'agriculture, du commerce et des finances. Economiste aux théories confuses, il préfigure, dans une certaine mesure, le mouvement socialiste, par l'évocation d'un impôt progressif, et se rattache en partie au courant sensualiste de Condillac.

Son principal ouvrage, un Essai analytique sur la richesse et sur l’impôt paru en 1767 à l'occasion d'un concours de la société royale d'agriculture de Limoges, s'en prend avec force à l'idée des physiocrates selon laquelle seule l'agriculture est productrice de richesses. Graslin conclut en défendant la fiscalité indirecte. Il ne fut pas lauréat du prix, que remporta un physiocrate, Jean-Nicolas Guérineau de Saint-Péravy.

Il répondit également à un concours lancé par la société royale de Saint-Pétersbourg, avec pour sujet « est-il plus avantageux à un État que le paysan possède en propre du terrain, ou qu’il n’ait que des biens meubles ? Et jusqu’où doit s’étendre cette propriété pour l’avantage de l’État ? ». Il y fait l'apologie de la propriété privée paysanne.

L'ensemble de son œuvre est cependant confus, et il n'exerça qu'une influence très minime sur l'histoire de la pensée économique. Certains comme Gustave Schelle voit en lui un précurseur du socialisme, d'autres comme Gilbert Faccarello un auteur proche du sensualisme de Condillac.

Il a exercé d'importantes responsabilités : avocat au parlement, receveur général à Nantes à trente ans, il a également été membre de la société royale d'agriculture de Tours dès sa fondation en 1761. Son nom reste associé à la ville de Nantes, qu'il contribua à embellir et dont une des places porte désormais son nom.

Au fait de la science économique de son temps, c'était un lecteur éclairé de Cantillon, Montesquieu, des physiocrates, de Rousseau ou encore de Mably. Il se référait d'ailleurs régulièrement à ce dernier, un auteur pré-communiste, de façon très positive.

Principales publications

  • 1767, Essai analytique sur la richesse et sur l’impôt, où l’on réfute la nouvelle doctrine économique, qui a fourni à la Société Royale d’Agriculture de Limoges les principes d’un Programme qu’elle a publié sur l’effet des Impôts indirects.
    • réédition 1911
  • 1777, Correspondance entre M. Graslin, de l’Académie économique de St. Pétersbourg, auteur de l’Essai analytique sur la richesse et sur l’impôt, et M. l’abbé Baudeau, auteur des Éphémérides du citoyen, sur un des principes fondamentaux de la doctrine des soi-disant Philosophes économistes
    • réédition 1779

Bibliographie

  • 1854, Charles Coquelin et Gilbert Guillaumin, Dictionnaire de l'économie politique, Guillaumin, p.844 (Graslin est prénommé dans cet ouvrage, à tort, Louis-François de Graslin)
  • 2008,
    • a. Gilbert Faccarello, Galimatias simple ou galimatias double ? Sur la problématique de Graslin, [lire en ligne]
    • b. Philippe Le Pichon et Arnaud Orain, Jean-Joseph-Louis Graslin (1727-1790). Les Lumières nantaises, Rennes : Presses Universitaires de Rennes


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