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Juan de Mariana

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Juan de Mariana
Philosophe, Théologien

Dates 1535-1624
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Tendance précurseur (École de Salamanque)
Nationalité Espagne Espagne
Articles internes Autres articles sur Juan de Mariana

Citation
Interwikis sur Juan de Mariana

Juan de Mariana né vers 1535 à Talavera de la Reina, mort à Tolède en 1624, est un jésuite espagnol, homme de lettres, professeur de théologie et théoricien politique.

Biographie

Très probablement fils illégitime d'un chanoine de la Collégiale de Talavera, recueilli par la Compagnie de Jésus en 1554 à Alcalá de Henares, il effectue deux années de noviciat à Simancas sous la direction de François Borgia, puis étudie à l’université d’Alcalá. En 1561 il pars à Rome pour enseigner la philosophie et la théologie au Collège Romain jusqu'à 1565, puis au Collège de Clermont à Paris entre 1569 et 1572 où il se fait remarquer en tant que commentateur de l'oeuvre de saint Thomas d'Aquin. Vers la fin de son séjour en France il est témoin du massacre de la Saint-Barthélémy en 1572. En 1574 il reviendra en Espagne pour passer le reste de ses jours à Tolède.

En tant que penseur historien, sa monumentale Historia general de España (1592-1595) a longtemps servi de référence, mais il est surtout connu pour avoir traité la question du tyrannicide. C'est pourquoi son traité (anti-absolutiste) De Rege et Rege institutionis (Sur le Roi et les institutions royales) publié en 1599, fût accusé d'apologie de régicide et jugé subversif par les autorités politiques françaises, a été brûlé à Paris en 1610, en réaction à l'assassinat du roi Henri IV.

Ses idées

Une des principales préoccupations de la pensée de Mariana est de donner un fondement moral à l'action politique de son temps, du rapport entre le souverain et ses sujets, du droit de résistance de ceux-ci face à l'absolutisme monarchique. Il voit dans la tyrannie une perversion de l'exercice de l'autorité politique, il s'agit donc d'un pouvoir illégitime.

Mariana peut être compris comme un opposant aux idées de Nicolas Machiavel ou Jean Bodin. En effet, pour lui, le souverain doit obéir à des lois qui lui sont supérieures. La doctrine de la raison d'État lui paraît le comble de l'impiété, vu qu'elle se fonde sur le mensonge et l'hypocrisie. Il s'en explique en ces termes :

La doctrine de ces politiques est en fait sans valeur pour le maintien d'une république ou d'un royaume temporel.

Reprenant un topos hérité du conciliarisme médiéval, le jésuite estime que si le monarque est bien au-dessus de chacun de ses sujets pris individuellement, il n'est pas supérieur à la société considérée dans son ensemble. C'est pourquoi le souverain qui se croirait au-dessus du Droit naturel ou qui opprimerait ses sujets (par exemple, en leur interdisant de se rassembler pacifiquement) se mettrait hors-la-loi. Le peuple serait alors parfaitement légitimer à le déposer.

Sa haine du machiavélisme l'a poussé à saluer l'assassinat du roi Henri III (qui avait fait exécuter le duc de Guise après lui avoir tendu un traquenard que le Prince de l'auteur florentin exécré par Mariana n'eût pas renié). Dans l'acte du moine ligueur Jacques Clément, il déclara en effet avoir vu "l'honneur de la Gaule".

On doit également à Mariana un traité économique De monetae mutatione (1609), où il critique le "droit régalien de battre monnaie". Il voit dans la manipulation monétaire, et en particulier l'inflation, la source de l'appauvrissement et un symptôme de l'arbitraire royal. Elle n'est rien d'autre qu'un impôt qui ne dit pas son nom. Pour y remédier, notre auteur ne recommande pas de fixer autoritairement des prix plafonds, puisque l'augmentation des prix n'est qu'une manifestation et un effet de l'accroissement de la masse monétaire, mais suggère que le pouvoir royal diminue drastiquement ses dépenses somptuaires et réduise sévèrement l'octroi de privilèges (charges diverses, monopoles, etc.). Enfin, le roi doit s'abstenir de déclencher des guerres.

Publications

  • vers 1599, "A Treatise on the Alteration of Money"
    • Repris en 2002, "A Treatise on the Alteration of Money", Markets & Morality, Vol 5, n°2, Fall, pp533–593
  • 1768, Discurso de las enfermedades de la Compania, Madrid: Don Gabriel Ramirez
  • 1965, Comentario resolutorio de cambios. Madrid: Consejo Superior de Investigaciones Cientificas

Littérature secondaire

  • 2007, Rogelio Fernández Delgado, "Juan de Mariana", In: Luis Perdices Blas et Alfonso Sánchez Hormigo, dir., "500 años de economía a través de los libros españoles y portugueses = 500 years of economic writing in Spanish and Portuguese", Madrid, Universidad Complutense, ISBN 978-84-95215-94-0, p35
  • 2018, Cecilia Font de Villanueva, "Juan de Mariana, economista. Una referencia teórica a las alteraciones monetarias", In: Félix Fernando Muñoz Pérez, Ángel Rodríguez García-Brazales, dir., "Rafael Rubio de Urquía: Ampliando los límites de la teoría económica", Madrid: Universidad Francisco de Vitoria, pp231-248
  • 2022, Cecilia Font de Villanueva, "El poder del soberano para manipular el dinero. Juan de Mariana y John Locke", Anales del seminario de historia de la filosofía, Vol 39, n°2, pp523-535

Citation

  • Le roi n'a pas de droit sur les biens du peuple et il ne peut les lui soustraire en tout ou en partie. Ainsi, serait-il licite que le roi entre dans une grange pour y prendre la moitié du blé et essaye de consoler le propriétaire en lui disant qu'il peut vendre le reste pour le double du prix ? Je ne pense pas que nous trouverions une personne soutenant un raisonnement aussi dépravé. C'est pourtant ce qui se passe avec la monnaie.
  • Les principes de gouvernement dépendent principalement de la bonne foi et de la vérité.

Voir aussi

Droit de résistance à l'oppression

Liens externes



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