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Robin des bois

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Robin des bois : un héros contre l'impôt !

Le héros légendaire Robin des bois (Robin Hood) est souvent considéré comme une icône du partage, de la solidarité et pour certains des valeurs socialistes. Selon l'expression consacrée, il serait celui qui "vole aux riches pour donner aux pauvres". Mais aucune version du mythe ne décrit cela. Dans les faits, il est le héros de toute autre chose. Le roman Atlas Shrugged d'Ayn Rand met ainsi le doigt sur cette contradiction remarquable au détour d'un dialogue.

Ce que fait Robin des bois, c'est de voler l'argent des énormes impôts extorqués par le shérif de Nottingham pour le compte du roi Jean sans terre, pour le redonner aux particuliers. Robin des Bois ne volait pas les banquiers pour donner aux pauvres, il reprenait aux agents du fisc l’argent extorqué et le rendait aux gens écrasés d’impôts. L'injustice qu'il combat, c'est celle des taux d'imposition trop élevés. Ce faisant, Robin des bois apparaît comme un héros du libéralisme, face à un État appauvrissant les agents économiques et les réduisant à la misère. Dit comme cela, ça paraît évident. On pourra dès lors corriger tous ceux qui se méprennent !

Dans le roman La Grève d'Ayn Rand, c'est le pirate Ragnar Danneskjöld qui joue le rôle de Robin des bois en rendant leur dû à ceux qui ont été volés par l’État. Tel est le problème classique de la fin justifiant des moyens immoraux. Le fait que Robin des bois vole les riches pour donner aux pauvres ne l'éloigne pas de l'exigence du leadership moral. A priori, voler pour une bonne cause semble préférable que de voler pour une mauvaise cause, mais le vol est toujours le vol même si cela se fait au bénéfice d'organismes de bienfaisance ou d'associations à but non lucratif. Le leadership de Robin des bois est simplement du machiavélisme. Les dirigeants machiavéliens ne sont pas toujours animés par l'avidité, la cupidité, la soif du pouvoir, mais sont plutôt confrontés à des problèmes moraux.

En Suisse, l'équivalent de Robin des bois serait le personnage de Farinet, tel que le décrit Charles-Ferdinand Ramuz dans son roman Farinet ou la fausse monnaie (1932). Ce "vrai monnayeur" dispose d'une mine d'or qui lui permet de fabriquer des pièces de meilleur aloi que les pièces officielles. Il est pourchassé et tué par la police valaisanne pour cette raison.

Citations

  • Il prenait aux riches pour donner aux pauvres. Et bien moi, je prends aux pauvres et je donne aux riches, ou, pour être plus exact, je restitue aux riches qui produisent ce que les pauvres leur ont volé. (...) Un idéal terrifiant, voilà ce que Robin des Bois a immortalisé. On raconte qu'il s'emparait des biens de ceux qui volaient le peuple pour les redistribuer à ceux qui avaient été volés, mais ce n'est pas tout à fait ce que la légende en a retenu. Robin des Bois est resté dans l'histoire comme le défenseur, non du droit de propriété, mais de l'état de nécessité. Il est devenu le fournisseur des pauvres et non le protecteur des démunis. Le premier, il s'est paré d'une auréole de vertu en faisant la charité avec des richesses qui ne lui appartenaient pas, en distribuant des biens qu'il n’avait pas produits, en pratiquant une charité d'autant plus généreuse que d'autres auraient à en supporter les frais. (Ragnar Danneskjold, La Grève, trad. Sophie Bastide-Foltz)
  • À toutes nos belles âmes et nos professionnels des bons sentiments, qui s’arrogent le monopole du cœur et de l’expression publique, il faudrait rappeler que Robin des bois, qu’ils récupèrent volontiers comme symbole dans leur combat contre la mondialisation libérale, s’attaquait à un roi illégitime et spoliateur – et donc à l’État sorti de son rôle – pour rendre les richesses ainsi pillées à leurs créateurs et seuls propriétaires légitimes, c’est-à-dire aux contribuables. (Jean-Louis Caccomo)
  • Contrairement à une idée reçue, Robin des bois ne volait pas les riches pour donner aux pauvres, il s'en prenait au collecteur d'impôts pour rendre au peuple l'argent qui lui avait été arraché de force. (Jean-François Nimsgern, Histoire des impôts improbables, Les Belles Lettres, 2016)

Liens externes


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