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Albert de Broglie

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Albert de Broglie
homme politique

Dates 1821 - 1901
Albert, duc de Broglie
Tendance Libéral conservateur
Nationalité France France
Articles internes Autres articles sur Albert de Broglie

Citation
Interwikis sur Albert de Broglie

Jacques Victor Albert, duc de Broglie (se prononce de Broille), né à Paris le 13 juin 1821 et mort à Paris le 19 janvier 1901, fils d'Achille Victor de Broglie, est un historien, diplomate et homme d'État français, monarchiste et orléaniste. Il est aussi l'une des figures du catholicisme libéral.

Biographie

Secrétaire d'ambassade à Madrid et à Rome sous le règne de Louis-Philippe, il quitte son poste en 1848 et s'abstient de toute activité politique sous le Second Empire.

Candidat du parti monarchiste et religieux à l'Académie française, combattu par Sainte-Beuve et les tenants de l'Empire, il fut élu le 20 février 1862 en remplacement du Père Lacordaire, par 26 voix sur 29 votants, et reçu le 26 février 1863 par Saint-Marc Girardin. Député de l'Eure en 1871, il est nommé ambassadeur à Londres.

Chef du gouvernement de l'« ordre moral » en 1873 - 1874, puis en 1877, il s'efforce vainement de préserver les droits dynastiques des Orléans.

Il est l'instigateur de la loi du 13 mars 1873, appelée « Constitution de Broglie » (la monarchie sans le roi), instituée contre les interventions personnelles de Thiers ; il conduit une coalition qui élit, en mai 1874, le maréchal Mac-Mahon à la présidence de la République. La restauration monarchique se révélant impossible après le refus du comte de Chambord d'adopter le drapeau tricolore, la loi du 20 novembre 1873 fixe la durée du mandat présidentiel à sept ans. Depuis le 25 mai, il assumait la direction du cabinet en plus du portefeuille des Affaires étrangères. Jusqu'au 18 mai 1874, il est le chef d'un gouvernement « d'ordre moral ». Il doit faire face à l'opposition des légitimistes et des bonapartistes.

Après la démission de Jules Simon, il accepte de former un nouveau cabinet dans lequel il prend le portefeuille de la Justice. Trois cent soixante-trois députés républicains votent à la Chambre contre ce « ministère du 16-Mai » présenté par un message présidentiel dans lequel Mac Mahon revendiquait le droit de choisir ses ministres. Après avis conforme du Sénat, Mac-Mahon prononce la dissolution de la Chambre le 25 juin. Celle qui est élue en novembre garde une majorité républicaine et Broglie doit démissionner le 19. Il demeure sénateur jusqu'en 1885 avant de se retirer de la vie politique.

Un portrait du duc de Broglie

« Agé de cinquante-trois ans, vieux pour un tel début, novice pour une telle entreprise, il allait gouverner la France et l'arrêter, s'il en avait la force, sur la pente où il la voyait glisser. Tout reposait sur lui. Il se croyait préparé à cette tâche, et il l'était fort mal. Il était né, il avait été élevé, dans une société presque infiniment cultivée, religieuse. Une société différente de tout autre; trop différente. Trop « distinguée » dirons-nous, usant d'un mot que certains affectionnaient alors.(…) Incohérents et subalternes, tels paraîtront toujours à Albert de Broglie les habitants des grandes villes, les intellectuels parisiens, les foules ouvrières, multitudes qui ignorent les règles de la vie. (…) La vie publique étant toujours sa passion, il essaya, mais toujours en vain d'y entrer par la voie de l'élection. Dans ce pays de Broglie où il avait ses terres, les électeurs normands, pourtant si conservateurs, si attachés aux anciennes familles, l'avaient constamment repoussé. Entre le suffrage universel et lui, il y eut, dès l'origine, une évidente incompatibilité d'humeur. Sans la chute de l'Empire et ce coup de surprise que furent les élections précipitées de 1871, jamais il ne serait entré dans aucune Assemblée (…). C'était mauvais signe. Un homme d’État, si distant soit-il, doit être, d'une certaine manière, en liaison d'instinct, en contact avec le peuple qu'il entreprend de diriger. Or le duc de Broglie en se trouvait en contact personnel avec aucune des familles diverses du peuple français. Il y avait un peuple républicain, Broglie le considérait avec réprobation. Il y avait un peuple bonapartiste, Broglie le considérait avec mépris. Il y avait dans les campagnes de l'ouest, en Provence, un peuple légitimiste; Broglie n'était pas légitimiste. Il n'y avait nulle part rien qu'on pût appeler un peuple orléaniste, et Broglie était orléaniste. (…) Encore n'est-il pas sûr qu'il fût tout à fait un orléaniste, car l'orléanisme était largement bourgeois, et Broglie était essentiellement un noble.»

(Daniel Halévy, La république des ducs, 1937)


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