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Anselme Bellegarrigue

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Anselme Bellegarrigue
Activiste politique

Dates 1813 - 1869
Anselme Bellegarrigue
Tendance Anarchisme individualiste
Nationalité France France
Articles internes Autres articles sur Anselme Bellegarrigue

Citation
Interwikis sur Anselme Bellegarrigue

Anselme Bellegarrigue est né le 23 mars 1813 à Monfort, dans le Gers, et a trouvé la mort le 31 janvier 1869 à San Salvador, au Salvador. Ces dates encadrent la vie d'un homme qui allait devenir une figure marquante de l'anarchisme individualiste au cours du XIXe siècle, prenant même des positions proches de l'anarcho-capitalisme. En 1850, il publie en quelques exemplaires, l'Anarchie, Journal de l'Ordre, premier périodique explicitement anarchiste et y publie le premier manifeste anarchiste. Il est quelquefois identifié comme un anarchiste fédéraliste. Ce courant de pensée prône la décentralisation politique et économique, favorisant la création de petites communautés autonomes. L'anarchisme fédéraliste s'oppose aux structures hiérarchiques et centralisées, préconisant plutôt une organisation sociale basée sur la coopération volontaire et la solidarité.

Biographie

  • . Enfance et formation. Les détails sur l'enfance et l'éducation d'Anselme Bellegarrigue sont limités, mais on sait qu'il est le fils de Jean Joseph Bellegarrigue, un négociant, et de Thérèse Goulard, mariés en 1796. Il a fréquenté le lycée d'Auch pendant un certain temps. Après ses études, il s'essaie à la poésie. Par la suite, il fonde à Toulouse "La Mosaïque du Midi", une revue qui traite d'histoire avec plus de pittoresque que d'authenticité. Ce projet montre son intérêt pour la diffusion d'idées à travers la publication écrite, un thème qui se poursuivra tout au long de sa vie.
  • . Voyages et éducation autodidacte. Entre 1846 et 1848, Anselme Bellegarrigue entreprend un voyage en Amérique du Nord, visitant des villes telles que New York, Boston, La Nouvelle-Orléans et les Antilles. Ce périple, bien que sans doute motivé par des intérêts personnels, contribue à façonner ses convictions démocratiques, comme en témoignent ses observations sur les bienfaits de la démocratie et de l'exercice des libertés individuelles. Ces expériences marquent son opposition à l'autorité excessive et au centralisme. Ces idées deviennent des éléments clés de sa pensée anarchiste.
  • . Retour en France et participation à la Révolution de 1848. Anselme Bellegarrigue revient en France le 21 février 1848, la veille des événements qui allaient déposer Louis-Philippe hors du pouvoir. Son retour coïncide avec une période cruciale de l'histoire française où les idées de changement et de réforme sociale étaient à leur apogée. Cependant, malgré sa participation à la révolte, il ne manque pas de critiquer la direction que prend le mouvement dès le lendemain du renversement de la Monarchie de Juillet. Sa position non conventionnelle et sa critique des partis politiques de la Seconde République reflètent sa vision radicale et antiautoritaire. Au cours de cette période, il fréquente la Société Républicaine Centrale, également connue sous le nom de Club Blanqui. Là, il accuse les partis politiques d'avoir détourné la révolte populaire vers plus d'autorité et de centralisme, exprimant ainsi son mécontentement envers la "vermine des nations".
  • Révélation de sa pensée anarchiste. L'année 1848 marque un tournant dans la vie d'Anselme Bellegarrigue, alors qu'il participe activement à la Révolution française. Son engagement durant cette période tumultueuse le place au cœur des événements qui ont conduit au renversement de la monarchie de Juillet. Cependant, ses positions critiques vis-à-vis de la direction prise par le mouvement révolutionnaire révèlent une perspective unique et non conformiste. En tant que penseur anarchiste, Anselme Bellegarrigue est l'auteur de plusieurs écrits notables. Son journal, "L'Anarchie, journal de l'ordre", est considéré comme le premier journal libertaire connu. De plus, son pamphlet "Au fait ! Au fait ! Interprétation de l'idée démocratique" témoigne de ses réflexions profondes sur la démocratie et ses aspirations à un ordre social sans violence.

Idéologie et Positions Politiques Anarchistes

  • . Défense de l'individu. Anselme Bellegarrigue se distingue par son ardente défense de l'individu. Sa vision anarchiste repose sur le principe fondamental de l'autonomie individuelle, considérant que l'émancipation de chaque personne est la clé de l'émancipation collective. Il rejette toute forme de coercition et d'autorité qui limiterait la liberté individuelle, affirmant que c'est dans l'autodétermination que l'individu trouve sa pleine réalisation.
  • . Promotion du municipalisme libertaire. Promoteur du municipalisme libertaire avant que Michael Brochkin ne théorise le concept, Anselme Bellegarrigue soutient l'idée de décentralisation politique et économique. Il prône la création de petites communautés autonomes, affirmant que la gouvernance locale permet une participation directe des citoyens aux décisions qui les concernent. Cette approche s'inscrit dans sa quête d'une société fondée sur la coopération volontaire et la solidarité, en opposition aux structures hiérarchiques centralisées.
  • . Opposition à la violence révolutionnaire. Contrairement à certaines tendances révolutionnaires de son époque, Anselme Bellegarrigue s'oppose fermement à la violence révolutionnaire. Il critique les mesures autoritaires prises pendant la Révolution de 1848, soulignant que toute mesure gouvernementale, même entreprise au nom du progrès social, conduit inévitablement à l'asservissement d'un groupe par un autre. Pour lui, l'anarchie représente l'ordre, tandis que l'État engendre la guerre civile.
  • . Critique des partis politiques de la Seconde République. Anselme Bellegarrigue manifeste une profonde méfiance à l'égard des partis politiques de la Seconde République. Il les accuse d'avoir détourné la révolte populaire vers plus d'autorité et de centralisme, les qualifiant de "vermine des nations". Sa critique va au-delà de la simple opposition à un gouvernement en place ; il remet en question le concept même d'État, affirmant que toute révolution doit être la ruine non pas d'un gouvernement particulier, mais de l'État en général.
  • . Concept d'anarchie comme ordre et rejet de l'État. Pour Anselme Bellegarrigue, l'anarchie n'est pas synonyme de chaos, mais plutôt d'ordre. Il voit dans l'autodétermination individuelle et la coopération volontaire la base d'une société harmonieuse. Son concept d'anarchie est profondément lié à la notion de refus de l'État, qu'il considère comme source de conflits et d'oppressions. Dans ses écrits, il exprime l'idée que là où personne n'obéit, personne ne commande, soulignant ainsi son rejet radical de l'autorité étatique.

L'ensemble de ces principes constitue la trame idéologique d'Anselme Bellegarrigue, caractérisée par un individualisme radical, un municipalisme libertaire décentralisateur, une aversion envers la violence révolutionnaire, une critique féroce des partis politiques conventionnels, et enfin, une conception particulière de l'anarchie en tant qu'ordre sans État. Ces convictions font de lui une figure emblématique du mouvement anarchiste du XIXe siècle.

Philosophie anarchiste d'Anselme Bellegarrigue

Ces éléments illustrent la singularité de la pensée anarchiste d'Anselme Bellegarrigue et sa contribution à l'évolution des idées individualistes au sein du mouvement anarchiste.

  • . Défense de l'individualisme et du subjectivisme moral. Anselme Bellegarrigue place l'individu au cœur de sa philosophie anarchiste, mettant en avant l'importance de l'autonomie et de la liberté individuelle. Son engagement en faveur de l'individualisme se traduit par une confiance profonde dans les capacités et les choix personnels des individus. Contrairement à certaines figures majeures de l'anarchisme comme Proudhon et Stirner, Bellegarrigue s'aligne plutôt sur les idées de Gustave de Molinari. Son attachement à l'individualisme et son rejet des structures coercitives le rapprochent davantage de la pensée libérale classique de Molinari. Il se distingue en rejetant les idées de Pierre-Joseph Proudhon, notamment en ce qui concerne le droit de propriété.
  • . Parallèle avec Ayn Rand et son concept d'égoïsme vertueux. La pensée d'Anselme Bellegarrigue présente des similitudes avec le concept d'égoïsme vertueux d'Ayn Rand, une philosophe individualiste contemporaine. Il affirme l'égoïsme comme une vertu, position qui le place en marge des courants de pensée plus collectivistes au sein de l'anarchisme. L'idée selon laquelle l'égoïsme peut être une force positive, contribuant à la grandeur individuelle, émerge comme un point commun entre les deux penseurs.

Citation illustrant son rejet de l'abnégation et sa conception de l'individualisme. > "L'abnégation, c'est l'esclavage, l'avilissement, l'abjection ; c'est le roi, c'est le gouvernement, c'est la tyrannie, c'est la lutte, c'est la guerre civile. L'individualisme, au contraire, c'est l'affranchissement, la grandeur, la noblesse ; c'est l'homme, c'est le peuple, c'est la liberté, c'est la fraternité, c'est l'ordre."

  • . Opposition à un État central et à toute autorité supérieure. Bellegarrigue se positionne résolument contre l'établissement d'un État centralisé et rejette toute forme d'autorité supérieure. Sa vision anarchiste prône une société où les individus jouissent d'une souveraineté maximale, libérés de l'entrave d'une autorité coercitive. Sa vision démocratique est singulière dans le sens où elle exclut tout gouvernement centralisé. Il imagine une démocratie où les individus participent de manière volontaire à l'administration locale, favorisant ainsi une souveraineté individuelle maximale.
  • . Concept d'intérêt général lié à la multiplication des intérêts individuels. Il développe l'idée que l'intérêt général ne peut être complet que si les intérêts individuels demeurent intacts. Pour lui, la société fonctionne de manière optimale lorsque chaque individu poursuit ses propres intérêts, créant ainsi une somme d'intérêts individuels qui contribuent à l'intérêt collectif.

Il emprunte sa conception de l'intérêt général à la pensée économique d'Adam Smith en soulignant que l'intérêt général est atteint lorsque les intérêts privés restent intacts. Cette conception se distingue des visions collectivistes qui considèrent souvent les intérêts individuels comme opposés à l'intérêt général.

Activités Militantes et Associatives

  • . Fondation de l'Association des Libres Penseurs. En 1849, Anselme Bellegarrigue fonde l'Association des Libres Penseurs à Mézy, près de Meulan. Cette organisation témoigne de son engagement militant en faveur de la liberté de pensée et d'expression. Aux côtés d'amis de sa région, dont Ulysse Pic (également connu sous le nom de Pic Dugers) et Joseph Noulens, il établit ce groupe dans le but de publier des pamphlets anarchistes. L'Association des Libres Penseurs incarnait le désir de Bellegarrigue de créer un espace où les idées non conventionnelles pouvaient être partagées et discutées. Cependant, les activités de ce groupe ont été freinées par les arrestations de plusieurs de ses membres, ce qui a finalement conduit à la cessation de leurs activités.
  • . Activités à Mézy près de Meulan. La localité de Mézy, près de Meulan, devient un centre d'activités pour Bellegarrigue et ses compagnons. Là, ils se réunissent, partagent leurs idées, et élaborent des pamphlets anarchistes. Cette période reflète l'effervescence intellectuelle et l'engagement actif de Bellegarrigue dans la diffusion de ses idées anti-autoritaires. Le choix de Mézy comme lieu d'activité militante souligne peut-être également la volonté de s'éloigner des centres urbains où la répression gouvernementale était potentiellement plus intense. Cependant, malgré cette précaution, les autorités finissent par intervenir, entravant ainsi les activités du groupe.
  • . Arrestations et Cessation des Activités Anarchistes. Les arrestations de plusieurs membres de l'Association des Libres Penseurs marquent un tournant dans les activités anarchistes de Bellegarrigue. Face à la répression de l'État, le groupe voit ses membres emprisonnés, ce qui entraîne progressivement la cessation de leurs activités. Cette période de répression et d'arrestations met en lumière les défis auxquels étaient confrontés les anarchistes du XIXe siècle en France. La réaction des autorités a non seulement mis fin à l'effervescence militante de Bellegarrigue à Mézy mais a également souligné les obstacles rencontrés par ceux qui prônaient des idées radicales et anti-autoritaires.

L'histoire de l'Association des Libres Penseurs, bien que brève, illustre le climat politique tendu de l'époque et les difficultés rencontrées par les militants anarchistes pour faire entendre leur voix dans un contexte répressif. Malgré la cessation des activités du groupe, l'héritage de Bellegarrigue a perduré à travers ses écrits et son impact passé sur le mouvement anarchiste.

Départ Définitif de la France et Installation au Salvador

À l'époque de l'établissement du Second Empire en France, Anselme Bellegarrigue a décidé de s'en aller en Amérique. Ses voyages l'ont conduit d'abord au Honduras, où, selon Max Nettlau, il aurait enseigné. Par la suite, il a occupé des fonctions de ministre plénipotentiaire représentant le Salvador à Paris. Le départ définitif en Amérique reflète sa mobilité géographique et sa participation à des activités variées même en dehors de la sphère éditoriale.

  • . Motifs du Départ incertains. Vers 1859, Anselme Bellegarrigue quitte définitivement la France. Les raisons précises de son départ ne sont pas clairement établies, mais il est possible que des pressions politiques et les conséquences de son engagement anarchiste aient joué un rôle. La répression gouvernementale, les arrestations, et les difficultés rencontrées par les militants anarchistes de l'époque peuvent avoir poussé Bellegarrigue à chercher un refuge ailleurs.
  • . Accueil au Salvador. Anselme Bellegarrigue trouve refuge et accueil au Salvador. Là-bas, il bénéficie d'une certaine tolérance politique qui lui permet d'échapper aux persécutions qu'il aurait pu subir en France. Le Salvador offre un nouvel environnement propice à la poursuite de ses idées et à la liberté d'expression qu'il a toujours défendue.
  • . Fondation d'une Faculté de Droit à l'Université Nationale. Au Salvador, Bellegarrigue s'implique activement dans le domaine de l'éducation. Il fonde une faculté de droit au sein de l'Université nationale du Salvador. Cette initiative témoigne de son engagement en faveur de la diffusion des connaissances et de son désir de contribuer à la formation intellectuelle dans son nouveau lieu de résidence. La création d'une faculté de droit peut également être interprétée comme une expression de sa vision politique. En promouvant l'éducation juridique, Bellegarrigue cherchait à renforcer les connaissances et la compréhension des principes juridiques dans la société salvadorienne, contribuant ainsi à la promotion de la justice et de la liberté individuelle.

Publications Anarchistes d'Anselme Bellegarrigue

L'ensemble des publications et engagements témoigne de la vie active et polyvalente d'Anselme Bellegarrigue en tant qu'éditeur, écrivain, et penseur anarchiste au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Anselme Bellegarrigue s'est impliqué dans divers projets éditoriaux, collaborant avec des figures telles que Ulysse Pic et Jean Mouton. Ensemble, ils ont édité des publications engagées, notamment "Le Dieu des riches et le Dieu des pauvres" ainsi que "Jean Mouton et le percepteur". Sa participation à "La Civilisation", un quotidien édité à partir de mars 1849, reflète ses premiers engagements dans la diffusion de ses idées anarchistes.

  • . L'Anarchie, journal de l'ordre. En avril 1850, Anselme Bellegarrigue lance "L'Anarchie, journal de l'ordre", un jalon important dans l'histoire du mouvement anarchiste. Le choix du titre, souvent perçu comme contradictoire à l'idée traditionnelle d'anarchie, reflète la vision particulière de Bellegarrigue, considérant l'anarchie comme un ordre naturel et non comme le chaos. "L'Anarchie" est le premier journal libertaire et libertarien connu. Son objectif était de promouvoir les idées anarchistes, défendre la liberté individuelle et critiquer les structures gouvernementales. La ligne éditoriale de la publication était radicalement anti-autoritaire, s'opposant aux formes de coercition et d'oppression. Bellegarrigue y exprimait sa conviction que l'anarchie était l'ordre naturel de la société, rejetant ainsi les États et les institutions qui limitent la liberté individuelle. Au sein de l'Association des Libres Penseurs, Bellegarrigue a rédigé un article intitulé « L'anarchie, c'est l'ordre » pour le numéro du 3 avril 1850 de "La Voix du Peuple". Malheureusement, cet exemplaire n'a pas été publié.
  • . Autres Pamphlets Anarchistes. Outre "L'Anarchie", Anselme Bellegarrigue a contribué à d'autres publications. Ses écrits ont trouvé leur place dans des revues et journaux partageant des idées similaires, élargissant ainsi la portée de ses convictions anti-autoritaires. Les pamphlets et articles d'Anselme Bellegarrigue reflètent ses positions idéologiques profondes. Il y défendait la primauté de l'individu, prônait la décentralisation politique, critiquait la violence révolutionnaire et remettait en question la légitimité des États. Son langage incisif et sa rhétorique passionnée ont contribué à façonner le discours anarchiste de l'époque. La première œuvre notable d'Anselme Bellegarrigue,
  • . "Au fait ! Au fait ! Interprétation de l'idée démocratique à Toulouse", a été publiée entre octobre et décembre 1848. Cette période coïncide avec les bouleversements politiques et sociaux qui ont marqué la Révolution de 1848 en France. Son ouvrage reflète les idées démocratiques de l'époque et établit les bases de sa pensée anarchiste émergente.
  • . "Le Baron de Camebrac" et "Les Femmes d'Amérique". Dès 1851, Bellegarrigue a entrepris l'écriture de "Le Baron de Camebrac", un roman qui a été publié sous forme d'extraits jusqu'en 1854. Parallèlement, il a rédigé l'essai "Les Femmes d'Amérique", dans lequel il partage ses observations de la société américaine. Ces travaux témoignent de sa diversité littéraire et de son engagement à explorer des formes différentes pour communiquer ses idées.

En 1851, Bellegarrigue a contribué aussi à l'élaboration de l'Almanach de la Vile Multitude, démontrant son engagement continu dans la production intellectuelle et éditoriale. Malheureusement, son projet ultérieur, l'Almanach de l'Anarchisme pour 1852, n'a pas vu le jour en raison du coup d'État du 2 décembre 1851.

Anselme Bellegarrigue a abordé des notions avant-gardistes telles que la désobéissance civile et la servitude volontaire, jetant ainsi les bases de concepts qui allaient influencer d'autres penseurs anarchistes ultérieurs. Ses écrits, bien que parfois controversés, ont laissé une empreinte sur le mouvement anarchiste du XIXe siècle, contribuant à la formulation et à la diffusion d'idées anti-autoritaires qui perdurent encore aujourd'hui.

Informations complémentaires

Littérature secondaire

  • 2012, Michel Perraudeau, "Anselme Bellegarrigue - Le premier des libertaires", Éditions Libertaires

Citations

  • Vous avez cru jusqu’à ce jour qu’il y avait des tyrans ? Eh bien ! vous vous êtes trompés, il n’y a que des esclaves : là où nul n’obéit, personne ne commande.
  • Qui dit gouvernement, dit négation du peuple
Qui dit négation du peuple, dit affirmation de l'autorité politique
Qui dit affirmation de l'autorité politique, dit dépendance individuelle
Oui dit dépendance individuelle, dit suprématie de caste
Qui dit suprématie de caste, dit inégalité
Qui dit inégalité, dit antagonisme
Qui dit antagonisme, dit guerre civile
Donc qui dit gouvernement, dit guerre civile
[…] Oui, l'anarchie c'est l'ordre ; car, le gouvernement c'est la guerre civile.
  • Quand vous demandez la liberté au gouvernement, la niaiserie de votre demande lui apprend aussitôt que vous n'avez aucune notion de votre droit ; votre pétition est le fait d'un subalterne, vous avouez votre infériorité ; vous constatez sa suprématie et le gouvernement profite de votre ignorance et il se conduit à votre égard comme on doit se conduire à l'égard des aveugles, car vous êtes des aveugles.
  • Les partis sont la vermine des nations, et il importe de ne pas oublier que c'est aux prétentions diverses de ces religionnaires politiques que nous devons de marcher par saccades de révolutions en insurrections, et d'insurrections en état de siège, pour aboutir périodiquement à l'inhumation des morts, et au paiement des factures révolutionnaires qui sont les primes accordées par l'imbécillité de tous à l'audace de quelques-uns.
  • Convaincu comme nous le sommes et comme l’expérience et la succession des temps nous ont forcé de l’être, que la politique, théologie nouvelle, est une basse intrigue, un art de roués, une stratégie de caverne, une école de vol et d’assassinat ; persuadé que tout homme qui fait métier de politique, à titre offensif ou défensif, c’est-à-dire comme gouvernant ou opposant, en qualité de directeur ou de critique, n’a pour objet que de s’emparer du bien d’autrui par l’impôt ou la confiscation et se trouve prêt à descendre dans la rue, d’une part avec ses soldats, de l’autre avec ses fanatiques, pour assassiner quiconque voudra lui disputer le butin ; parvenu à savoir, par conséquent, que tout homme politique est, à son insu, sans doute, mais effectivement, un voleur et un assassin ; sûr comme du jour qui nous éclaire que toute question politique est une question abstraite, tout aussi insoluble et, partant, non moins oiseuse et non moins stupide qu’une question de théologie, nous nous séparons de la politique avec le même empressement que nous mettrions à nous affranchir de la solidarité d’un méfait.
  • Mais quand bien même tout le peuple français consentirait à vouloir être gouverné dans son instruction, dans son culte, dans son crédit, dans son industrie, dans son art, dans son travail, dans ses affections, dans ses goûts, dans ses habitudes, dans ses mouvements, et jusque dans son alimentation, je déclare qu’en droit, son esclavage volontaire n’engage pas plus ma responsabilité que sa bêtise ne compromet mon intelligence. Et si, en fait, sa servitude s’étend sur moi sans qu’il me soit possible de m’y soustraire, s’il est notoire, comme je n’en saurais douter, que la soumission de six, sept ou huit millions d’individus à un ou plusieurs hommes entraîne ma soumission propre à ce même ou à ces mêmes hommes, je défie qui que ce soit de trouver dans cet acte autre chose qu’un guet-apens, et j’affirme que, dans aucun temps, la barbarie d’aucun peuple n’a exercé sur la terre un brigandage mieux caractérisé. Voir, en effet, une coalition morale de huit millions de valets contre un homme libre est un spectacle de lâcheté contre la sauvagerie de laquelle on ne saurait invoquer la civilisation sans la ridiculiser ou la rendre odieuse aux yeux du monde.
  • Séparez-vous de la politique qui mange les peuples et appliquez votre activité aux affaires qui les nourrissent et les enrichissent. Souvenez-vous que la richesse et la liberté sont solidaires comme sont solidaires la servitude et l’indigence. Tournez le dos au gouvernement, le dédain tue les gouvernements, car la lutte seule les fait vivre.

Liens externes

Max Nettlau, historien allemand de l'anarchisme qui a accordé une place importante à Bellegarrigue


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