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Survivalisme

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Le survivalisme désigne les activités ou le mode de vie de certains groupes ou individus qui veulent se préparer à une hypothétique catastrophe, voire simplement à survivre face aux dangers de la nature. Un survivaliste est une personne qui apprend différentes techniques de survie.

Définition du survivalisme

Le survivaliste a deux objectifs : être prêt à survivre en cas de catastrophe locale ou limitée, comme un crash d'avion ou l'échouage d'un bateau ; être prêt à survivre en cas de catastrophe générale impliquant la chute de la civilisation : guerre chimique, holocauste nucléaire, épuisement des ressources naturelles, révolution...

Il s'agit d'anticiper les risques à grande échelle et de s'y préparer par l'entraînement et par le stockage de matériels et de nourriture.

Certains survivalistes apprennent notamment l'usage des armes, et/ou le close-combat. D'autres construisent des bunkers pour résister aux déflagrations. Mais le survivalisme s'applique aussi en cas de catastrophe naturelle telle que crash de météorite, tremblement de terre, éruption volcanique, tsunami. Et également quand on se perd en randonnée en forêt ou en montagne.

Cela inclut donc l'apprentissage des gestes de premier secours, de l'orientation, de la reconnaissance des plantes et des champignons, de la chasse, de la pêche, de la construction de cabanes, etc., et de tout ce qui peut être utile comme le bricolage ou la mécanique.

Le survivalisme est issu des mouvements de scoutisme dans lesquels les enfants apprennent quelques techniques pour se débrouiller dans la vie. Dans certains camps de scoutisme il y a un rituel qui consiste à laisser les enfants se débrouiller seuls pendant plusieurs jours dans la forêt. Cet apprentissage des bases de la survie a été démontré comme étant bénéfique pour l'épanouissement individuel des jeunes car il leur fait découvrir certaines valeurs qui ne sont pas apprises sur les bancs de l'école, telles que le respect de la nature, ou l'entraide, ou encore se passer des choses inutiles qui encombrent notre vie dans la société de consommation.

Cela relativise les problèmes mineurs que l'on peut rencontrer dans la société quand on sait la difficulté qu'il y a à survivre. Et cela permet également de forger l'assurance des jeunes qui apprennent à avoir confiance en eux.

Survivalisme et libéralisme ?

Le survivalisme peut être justifié par une recherche d'autonomie liée à l'individualisme libéral, mais il n'est ni libéral, ni non libéral. Il peut être motivé par des considérations de catastrophisme économique, découlant de l'analyse libertarienne de l'action de l'État et de la banque centrale, alors qu'à l'inverse d'autres libéraux peuvent construire une vision résolument optimiste, sur la base de la capacité toujours répétée de l'homme à se réinventer et à toujours progresser.

Le reproche de l'éternel pessimisme est un reproche très courant adressé aux tenants de l'école autrichienne : celui d'un pessimisme très noir en matière économique. Plusieurs analystes proches de l'école autrichienne d'économie (Olivier Delamarche, Simone Wapler, Peter Schiff, etc.) prédisent ainsi une faillite inéluctable des États, certaine à long terme de leur point de vue, bien qu'impossible à prédire en détail dans son timing. Hayek la rattache directement à la fin de l'étalon-or dans les pays développés :

«  Maintenant que cette discipline [celle de l'étalon-or] a été brisée, je ne vois aucun espoir de la restaurer. Pour cette raison, à moins de changements radicaux, la perspective qui est devant nous est celle d'une inflation indéfiniment accélérée, aggravée par le contrôle des prix, suivie d'un effondrement rapide du marché, des institutions démocratiques, et finalement de la civilisation telle que nous la connaissons. »
    — Friedrich Hayek, Toward Free Money Market, WSJ, 19 août 1977

D'autres auteurs soulignent plutôt l'importance de la progression de l'étatisme et du collectivisme, et la dégradation des relations sociales qui s'ensuit :

«  Ce que nous et nos descendants les plus proches verront, c'est un progrès constant du collectivisme débouchant sur un despotisme militaire rigoureux. Centralisation plus étroite, bureaucratie sans cesse croissante, augmentation du pouvoir de l'État et de la foi dans ce pouvoir, diminution du pouvoir de la société civile et de la foi dans ce pouvoir, absorption par l'État d’une proportion sans cesse croissante du revenu national, languissement de la production, avec pour conséquence la prise en charge par l'État des « industries essentielles » les unes après les autres, pour les gérer avec une corruption, une inefficacité et une prodigalité sans cesse croissantes, en finissant par recourir à un système de travail forcé. Alors, à un moment donné de ce processus, une collision des intérêts de l'État, au moins aussi générale et violente que celle de 1914, entraînera une dislocation industrielle et financière trop sévère pour qu’une structure sociale asthénique puisse la supporter ; et de là l'État et sa machinerie iront à l’abandon, et les forces anonymes informes de dissolution prévaudront. »
    — Albert Jay Nock, Our Enemy, The State

La perspective d'une telle faillite peut conduire certains à la débancarisation, à l'achat d'or, à l'exil dans une campagne reculée ou au départ vers un pays étranger.

Il existe un autre type de catastrophisme, proche du messianisme ou du millénarisme, par exemple celui de Gary North à l'époque du "bug de l'an 2000", plus couramment répandu chez certaines sectes chrétiennes ou islamiques.

Citations

  • Si la vie était un jeu, la seule règle serait de survivre. (Vol West)
  • Le survivalisme, c'est une intention volontaire et engagée de se reconnecter avec les réalités de notre univers, au travers de stratégies ou d'actions visant à optimiser notre niveau d'indépendance et de résilience. C'est décider de devenir les acteurs de notre propre bien-être, et non des spectateurs, des victimes ou des boulets. (Vol West)
  • Qu’est-ce que le survivalisme/la prévoyance en fait ? C’est fort simplement une démarche qui consiste à développer et maintenir notre autonomie fondamentale dans toutes les situations et dans toutes les circonstances, que ça aille bien ou mal, que ce soit sur le plan personnel ou mondial. ("Vic survivaliste")
  • L'objectif ultime n'est pas de survivre, mais de vivre mieux. (Piero San Giorgio)
  • Satisfaire soi-même autant que possible ses besoins les plus impérieux, fût-ce même d’une façon imparfaite, c’est la façon pour arriver à la liberté de l’esprit et de la personne. Satisfaire, à l’aide des autres, et aussi parfaitement que possible, beaucoup de besoins superflus - cela finit par vous mettre dans un état de dépendance. (Friedrich Nietzsche, Humain, trop humain)
  • Se préparer au pire est une chose, c'en est une autre d'imaginer pouvoir se débrouiller sans la division du travail. La communauté de production est nécessaire pour maintenir notre prospérité moderne. On ne peut avoir la prospérité avec une indépendance économique totale. (Jeffrey Tucker, 10/03/2014)
  • L'habituel défaut de l'homme est de ne pas prévoir l'orage par beau temps. (Nicolas Machiavel)
  • Les Français comptent toujours, pour se sauver, en un pouvoir qu'ils détestent, mais se sauver par eux-mêmes est la dernière chose à laquelle ils pensent. (Alexis de Tocqueville)
  • Il arriva que le feu prit dans les coulisses d'un théâtre. Le bouffon vint en avertir le public. On pensa qu'il faisait de l'esprit et on applaudit ; il insista ; on rit de plus belle. C'est ainsi, je pense, que périra le monde : dans la joie générale des gens spirituels qui croiront à une farce. (Søren Kierkegaard)
  • Nous courons sans souci dans le précipice, après que nous avons mis quelque chose devant nous pour nous empêcher de le voir. (Pascal, Pensées)
  • La survie du monde humain a toujours été aléatoire. On ne le savait pas, ou, oubliant les Grecs, on l'avait oublié. Maintenant, à nouveau, on le sait. Ce qui, dans le monde ancien, était non aléatoire, c'est-à-dire assuré d'être toujours valable et subsistant, était le positif : Dieu, le bien, etc. La mort n'existait pas comme négatif absolu. Aujourd'hui, ce qui est certain, non aléatoire, est en même temps ce qu'il y a de plus négatif : la mort, le négatif absolu. Au contraire, tout le positif est devenu sujet à caution. (Marcel Conche, L'aléatoire, PUF, 1999)
  • L’esprit de l’homme est son moyen fondamental de survie. La vie lui est donnée, mais pas la survie. Son corps lui est donné, ses moyens de subsistance ne le sont pas. Son esprit lui est donné, mais pas ce qu’il contient. Pour rester en vie, l’homme doit agir, et avant de pouvoir agir, il doit connaître la nature et le propos de ses actions. Il ne peut se nourrir sans savoir ce qu’est la nourriture ni connaître le moyen d’en obtenir. Il ne peut creuser un fossé–ou construire un accélérateur de particules–sans une connaissance préalable des objectifs qu’il vise et des moyens dont il dispose pour les réaliser. Pour rester en vie, il doit penser. Mais penser est le fait d’un choix. La clef de ce que vous appelez avec insouciance la “nature humaine”, le secret qui vous hante et que vous redoutez tellement de nommer, est que l’homme est un être capable d’accéder à sa conscience par le simple fait de la volonté. La raison n’est pas un automatisme ; la pensée –ou réflexion– n’est pas un processus “mécanique” ; les enchaînements logiques ne sont pas instinctifs. Le fonctionnement de votre estomac, de vos poumons, ou de votre cœur, est un processus mécanique ; le fonctionnement de votre cerveau ne l’est pas. Dans toute situation et à chaque instant de votre vie, vous êtes libres de réfléchir ou de vous soustraire à cet effort. Mais vous n’êtes pas libres d’échapper à votre nature, au fait que la raison est votre moyen de survie... de sorte que pour vous, qui êtes un être humain “être ou ne pas être” signifie “penser ou ne pas penser”. (Ayn Rand, Atlas Shrugged)
  • La seule définition rigoureuse au plan pratique, empirique et mathématique, que j'aie trouvé de la rationalité est celle de la survie – et de fait, contrairement aux théories modernes élaborées par les soi-disant psychologues, elle correspond aux classiques. Tout ce qui entrave la survie à un niveau individuel, collectif, tribal ou général, est jugé « irrationnel ». (Nassim Nicholas Taleb, Jouer sa peau, 2017)
  • Les « survivalistes » ou « preppers » (« chacun sa merde ») sont de plus en plus nombreux dans le monde. Personne n’a échappé à un reportage ou un documentaire sur ces individus qui se barricadent, s’enferment, s’enterrent dans des bunkers et stockent des quantités impressionnantes d’armes et de produits de première nécessité. Quand ils n'apprennent pas le tir à l'arc à leurs enfants, ils s'entraînent à reconnaître les plantes sauvages comestibles ou à s'informer sur les techniques de purification de l'eau. Ils se préparent à la violence, en croyant que les autres (les voisins ? les envahisseurs ?) réagiront comme eux le feraient, probablement violemment. L'imaginaire qui sous-tend cette posture est nourri par les films comme Mad Max ou les films de zombies, et une croyance que l'être humain est fondamentalement mauvais. « Tout seul, on va plus vite » pourrait être leur devise. (Pablo Servigne, Raphaël Stevens, Comment tout peut s'effondrer, 2015)
  • L'histoire de l'humanité devient de plus en plus une course entre l'éducation et la catastrophe. (Herbert George Wells)
  • Sur une échelle de temps suffisamment longue, le taux de survie de chacun retombe inévitablement à zéro. (Chuck Palahniuk)
  • Il n'inspire que pitié celui à qui le courage a fait défaut quand il a fallu accepter le défi de la liberté et quitter le confort de la sécurité pour voir la vie telle qu'elle est. La vie a contourné cet homme. Qu'a-t-il fait si ce n'est rester assis à attendre un lendemain qui n'est jamais venu ? (Hunter S. Thompson)

Voir aussi

Liens externes


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