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Ed Clark
| Ed Clark | |||||
| Homme politique | |||||
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| Dates | (1930-2025) | ||||
| Tendance | Libertarien | ||||
| Nationalité | |||||
| Articles internes | Autres articles sur Ed Clark | ||||
| Citation | |||||
| Interwikis sur Ed Clark | |||||
Edward Emerson Clark dit Ed Clark, né le 4 mai 1930 à Middleborough, dans le Massachusetts, décédé le 10 juin 2025, fut un avocat d’affaires et homme politique américain. Il est surtout connu pour avoir été le candidat du Parti libertarien à l’élection présidentielle américaine de 1980, après avoir marqué la campagne pour le poste de gouverneur de Californie en 1978.
Biographie
Fils d’un juge du Massachusetts, Ed Clark fit des études brillantes. Diplômé de Dartmouth College en 1952, il servit comme officier d’artillerie navale pendant la guerre de Corée avant d’obtenir son diplôme de droit à Harvard en 1957. Il débuta sa carrière au sein d’un grand cabinet d’affaires new-yorkais, spécialisé dans les dossiers antitrust, puis rejoignit Los Angeles pour travailler au département juridique d’Atlantic Richfield, dont il prit la direction.
Dans sa jeunesse politique, Clark se considérait comme un républicain libéral. Il s’opposa à la guerre du Vietnam tout en restant membre du Parti républicain, mais quitta celui-ci lorsque Richard Nixon imposa le gel des prix et des salaires en 1971-1972, qu’il considéra comme une atteinte majeure aux principes du libre marché. Peu après, il adhéra au Parti libertarien, fondé en 1971, où il devint rapidement membre du comité national et président du parti en Californie.
La campagne pour le poste de gouverneur de Californie (1978)
En 1978, Ed Clark porta les couleurs du Parti libertarien lors de l’élection au poste de gouverneur de Californie. Sa campagne marqua une étape importante dans la visibilité du mouvement. Elle fut dirigée par un duo de jeunes militants libertariens, David Boaz et Bob Costello, sous la supervision d’Ed Crane, figure montante du mouvement. Clark concentra son action dans les grandes villes (San Diego, Los Angeles, San Francisco, Sacramento), mais fit également campagne dans la Central Valley et le nord de l’État.
Ses propositions abordaient des thèmes novateurs : libre choix scolaire, opposition aux crimes sans victimes, soutien à la Proposition 13 (réduction des impôts fonciers) qu’il fut le seul candidat majeur à défendre avant son adoption massive par référendum. La campagne, malgré des moyens financiers limités, bénéficia de publicités radiophoniques, de quelques annonces dans la presse, ainsi que d’une interview télévisée de 30 minutes.
Le résultat, 377 960 voix (soit 5,46 %), fut perçu comme un succès inattendu pour un candidat quasi inconnu au départ. Clark réalisa ses meilleurs scores dans le comté de Kern (grâce au soutien du Bakersfield Californian) et dans le nord de la Californie (Humboldt, Mendocino, Trinity), région surnommée Emerald Triangle. Cette percée fit de lui une figure centrale du jeune mouvement libertarien et lança naturellement sa candidature à l’élection présidentielle de 1980 succédant à John Hospers (1972) et Roger MacBride (1976).
La campagne présidentielle de 1980
La candidature d’Ed Clark constitua une étape décisive pour le Parti libertarien. Pour la première fois dans l’histoire américaine depuis Theodore Roosevelt (1916), un candidat tiers apparut sur les bulletins de vote des 50 États, du District de Columbia et de Guam. Ed Clark eut la chance d'avoir comme colistier David Koch, un riche homme d'affaires qui a contribué financièrement à sa campagne.
Clark mena la campagne la plus professionnelle que le parti eût jamais connue. Des centaines de milliers d'exemplaires du livre de campagne d'Ed Clark furent distribués, et le Parti libertarien a placé pas moins de 47 annonces de cinq minutes à la télévision nationale. Le budget de 3,5 millions de dollars fut financé principalement par de petites contributions et par l’apport de David Koch. Son programme prônait la réduction radicale de l’État : suppression progressive de la sécurité sociale et de l’État-providence, démantèlement des agences fédérales (dont le FBI et la CIA), fin de l’éducation obligatoire, neutralité en politique étrangère, et légalisation de pratiques alors prohibées comme la consommation de drogues, le jeu, l’avortement ou la prostitution.
Son image fut soignée, jusqu’à confier sa coiffure à un styliste d’Hollywood, et son discours modéré pour toucher un public plus large. Néanmoins, son programme restait résolument libertarien : suppression progressive de l’État-providence, démantèlement des agences fédérales et des services de renseignement (FBI, CIA), fin de l’éducation publique obligatoire, neutralité en politique étrangère, et légalisation de pratiques alors criminalisées comme la consommation de drogues, le jeu, l’avortement ou la prostitution. Ses partisans voyaient en lui un candidat sincère, déterminé à élargir le champ des libertés individuelles. Comme il le soulignait :
« Je n’ai pas l’intention de me droguer ou de fréquenter des prostituées, mais je pense que la morale ne doit pas être imposée par la loi. »
Malgré une organisation étoffée, des centaines de milliers d’exemplaires de son livre de campagne (A New Beginning) et des centaines de meetings, Clark souffrit de la concurrence de l’indépendant John Anderson, qui attira l’attention médiatique dans un espace idéologique proche. En dehors de la bipolarisation entre un Républicain (Ronald Reagan) et un Démocrate (Jimmy Carter), il n'y avait guère de place pour un troisième ou un quatrième candidat.
Ed Clark a cependant obtenu 920 000 votes (environ 1,1 %). En dehors des chiffres la surprise fut que le Parti Libertarien a commencé a obtenir le respect et l'attention des médias américains. Ce résultat demeura le record du Parti libertarien jusqu’à la candidature de Gary Johnson en 2012 (votes absolus) et en 2016 (pourcentage).
Héritage politique
Clark apparaît ainsi dans l’histoire du libertarianisme américain comme un pionnier de la médiatisation et de la professionnalisation des campagnes électorales du mouvement, à une époque où celui-ci cherchait à dépasser son statut marginal pour s’affirmer comme une véritable alternative aux grands partis traditionnels.
Malgré des résultats décevants, Ed Clark a conservé le poste de président national du Parti libertarien de 1981 à 1983. Il demeure une figure pionnière du libertarianisme américain, ayant contribué à professionnaliser et médiatiser ses campagnes. Il a montré qu’un tiers parti pouvait exister sur la scène électorale américaine, ouvrant la voie aux générations futures de militants libertariens.
L’élection de 1980 ne transforma pas les États-Unis en système tripartite, mais elle établit durablement le Parti libertarien comme la principale force politique alternative au duopole républicain-démocrate. Elle permit aussi de former une génération de militants et intellectuels libertariens (parmi lesquels Ed Crane, David Boaz, Ralph Raico, Roy Childs, Joan Kennedy Taylor, Sheldon Richman, Tom Palmer), qui marquèrent la vie intellectuelle libertarienne pendant plusieurs décennies.
Informations complémentaires
Notes et références
Publications
- 1980, "A New Beginning", Ottawa, IL: Caroline House
Littérature secondaire
- 1980, Karen Jackovich, "Ed Clark Is the Libertarian Party's Headstrong Candidate for the White House", People, 22 septembre
- 2008, David Boaz, "Clark, Ed (1930– )", In: Ronald Hamowy, dir., "The Encyclopedia of Libertarianism", Cato Institute - Sage Publications, pp70-71
Liens externes
- "Happy 90th Birthday, Ed Clark", texte de David Boaz diffusé le 1er mai 2020 sur le site du Cato Institute
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